LES ESCARRES : DEFINITION (Cours construit à partir de la conférence de consensus
du 15 et 16 novembre 2001, éditée par l’ ANAES) Définition: L’escarre est une lésion
cutanée d’origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et
les saillies osseuses (définition établie en 1989 par le National Pressure Ulcer Advisory
Panel).
3. LES ESCARRES : DEFINITION • L’escarre est également décrite comme une «
plaie » de dedans en dehors. • Le rôle de la pression et de la perte de la mobilité est
prédominant. • Ischémie : diminution de la vascularisation des tissus; • Nécrose : mort des
tissus; • L’escarre de décubitus est liée à une ischémie des points de contact secondaire à
la compression prolongée des surfaces portantes. • Peut survenir dans les 3 heures à 3
jours qui suivent l’alitement.
6. LES ESCARRES : DIFFERENTS TYPES • On peut décrire trois types d’escarres
selon la situation : • l’escarre « accidentelle » liée à un trouble temporaire de la mobilité
et/ou de la conscience • l’escarre « neurologique » conséquence d’une pathologie
chronique, motrice et/ou sensitive (sacrée ou trochantérienne) - l’escarre
« plurifactorielle » du sujet confiné au lit et/ou au fauteuil, polypathologique, en
réanimation, en gériatrie ou en soins palliatifs, où prédominent les facteurs intrinsèques.
(Localisations multiples : pronostic vital peut être en jeu)
7. LES ESCARRES : FACTEURS FAVORISANTS • Facteurs mécaniques: • La
pression qui décrit la force exercée sur la peau par le support. Son intensité mais aussi sa
durée et son gradient interviennent dans la survenue d’escarres. • La friction, qui
correspond à une lésion directe sur la peau provoquant une abrasion. • Le cisaillement, qui
consiste en des forces s’appliquant obliquement sur les plans cellulaires sous-cutanés, par
exemple le corps en position semi assise glissant vers le bas • La macération de la peau
(mauvaise hygiène corporelle)
8. LES ESCARRES : FACTEURS FAVORISANTS • facteurs cliniques: • l’immobilité due
soit aux troubles de la conscience soit aux troubles moteurs (déficit neurologique >
absence de coopération du patient), troubles sensitifs. • l’état nutritionnel : la malnutrition
(problème de retard à la régénération des tissus) • La déshydratation (fragilise la texture de
la peau) • l’incontinence urinaire et fécale • l’état de la peau
9. LES ESCARRES : FACTEURS FAVORISANTS • facteurs cliniques (suite) • la baisse
du débit circulatoire • la neuropathie responsable d’une perte de sensibilité et de
l’incapacité de changer de position • l’état psychologique et le manque de motivation à
participer au soin • l’âge : en gériatrie > facteurs de risque fréquents : la fièvre, la
diminution de la pression artérielle, la diminution des apports énergétiques, les maladies
cardio-vasculaires, la fragilité de la peau.
10. LES ESCARRES : MECANISME DE FORMATION La formation se fait de dedans en
dehors. La plaie est donc plus importante en profondeur. La pression des tissus arrête la
circulation du sang, ce qui empêche l’apport en O2 (anoxie), d’éléments nutritifs et
l’élimination des déchets.
12. LES ESCARRES : CLASSIFICATION Il existe une Classification des stades de
l’escarre du National Pressure AdvisoryPanel (1989) Stade I: Érythème cutané sur une
peau apparemment intacte ne disparaissant pas après la levée de la pression ; en cas de
peau plus pigmentée : modification de couleur, œdème, induration.
14. LES ESCARRES : PREVENTION Une prise en charge rigoureuse et pluridisciplinaire
prévient efficacement son apparition. Pour les soignants, la prévention de l’escarre est une
urgence et ils doivent adopter un plan d’action efficace : Identifier les facteurs de risque
d’escarre Participer à l’utilisation des différentes échelles de risque d’escarre, pour
identifier les patients à risque. (Exemple l’échelle de Braden) L’élaboration et l’utilisation
d’un outil commun d’évaluation du risque permettent la sensibilisation et la mobilisation de
l’équipe soignante, ainsi que l’harmonisation des pratiques.
16. LES ESCARRES : PREVENTION Diminuer la pression - Mise au fauteuil, reprise de
la marche le plus précocement possible - Changement de position toutes les 2 à 3 heures
en tenant compte du patient, de ses besoins et de ses habitudes. Planification des
changements de position et transcription de leur réalisation dans le dossier du patient
(continuité des soins). - Alternance entre la position assise au fauteuil ou couchée est
recommandée. (Rythme de cette alternance inférieur à 2 heures) La mobilité active du
patient est sollicitée en fonction de sa gestuelle spontanée (utilisation de la potence) ou
acquise par le patient en rééducation (retournement, auto-soulèvement du siège :
soulagement de la pression au niveau des ischions)
18. LES ESCARRES : PREVENTION • Alternance entre la position assise au fauteuil ou
couchée est recommandée. (Rythme de cette alternance inférieur à 2 heures) • La mobilité
active du patient est sollicitée en fonction de sa gestuelle spontanée (utilisation de la
potence) ou acquise par le patient en rééducation (retournement, auto soulèvement du
siège : • soulagement de la pression au niveau des ischions
19. LES ESCARRES : PREVENTION • Éviter les phénomènes de cisaillements et de
frottements (utilisation du lève malade ou de drap) • Différentes postures utilisées pour
réduire la pression au niveau des zones à risque. Aucune position n’est idéale, néanmoins
certains principes doivent être appliqués : • Au lit, pour alterner avec le décubitus dorsal, il
est recommandé d’utiliser le décubitus latéral oblique à 30° par rapport au plan : réduit la
pression ischiatique, mais nécessite l’élévation des membres inférieurs pour éviter le
glissement du patient provoquant des cisaillements de la peau. (Utilisation d’accessoires
de positionnement adaptés, oreillers, mousses.)
22. LES ESCARRES : PREVENTION - Au fauteuil, tout comme au lit, il faut modifier la
répartition du poids, en favorisant les autos soulèvements, sinon les repositionnements par
les soignants pour éviter le phénomène de glissement. Utiliser des supports Supports
adaptés au patient : matelas sur-matelas coussins Les coussins de gel ne sont pas
recommandés car leur enveloppe induit un effet hamac nocif
25. LES ESCARRES : PREVENTION Observer l’état cutané Observation systématique à
chaque changement de position et lors des soins d’hygiène. Détecter tout signe précoce
d’altération cutanée en examinant les zones à risque. Le massage et la friction des zones
à risque sont interdits puisqu’ils diminuent le débit micro circulatoire moyen et ont un effet
traumatisant sur la peau des zones à risque. Éducation du patient
26. LES ESCARRES : PREVENTION Maintenir l’hygiène de la peau Toilette corporelle
quotidienne, précautionneuse sur les zones à risque. Soins renouvelés lors des changes
des patients incontinents, qui transpirent afin d’éviter la macération et l’irritation cutanée.
(Étui pénien, collecteur fécal, change) Assurer une bonne hygiène alimentaire Améliorer
l’état général à l’aide d’un apport protéique et calorique (prescription médicale) et un
apport hydrique suffisant (1,500 Litre).
27. LES ESCARRES : PREVENTION Favoriser la participation du patient et de son
entourage à la prévention de escarres Informer et proposer des actions éducatives ciblées
en fonction du caractère temporaire ou permanent du risque d’escarre. Assurer la
continuité des soins Transcription des facteurs de risque, des mesures de prévention
mises en œuvre et de l’observation de l’état cutané dans le dossier de soins du patient >
CONTINUITE DES SOINS
30. LA SEQUENCE EST TERMINÉE… AVEZ-VOUS DES QUESTIONS ? Vous pouvez
récupérer les cours sur le site : www.ifassalpe.fr Module 2
31. A SAVOIR • définir l’escarre • citer les différentes localisations de l’escarre • expliquer
le mécanisme de l’escarre • énumérer les facteurs de risque d’apparition des escarres
citer le stade de l’escarre et le signe observable , auquel l’aide soignante peut encore
intervenir dans le cadre de la prévention. • citer les mesures générales de prévention de
l’escarre, et donner les actions en rapport avec celles-ci.
32. Institut de Formation des Aides-Soignants (IFAS) Groupe hospitalier Pitié-
Salpêtrière FIN Décembre 2009
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