j’avais 74 ans ! J’avais aussi pleinement conscience que ce n’était pas un désir de
revivre ma jeunesse !
La société où je me trouve depuis 24 ans est la même que celle où Swami m’a conduit
en 1966. Sa guidance était si parfaite que j’ai frappé à la porte d’une société d’édition
dont je ne connaissais pas l’existence jusque là et endéans quelques semaines, on m’a
confié le poste d’assistant du président fondateur.
Depuis de longues années, la société organisait un pique-nique annuel pour les
employés et leurs familles. Lors d’un pique-nique, le 15 août 1988, diverses activités
et diverses compétitions étaient programmées et je me suis inscrit à la course
d’endurance de 4 km. Je réalisais que je n’avais pas participé à une course depuis
mon enfance et qu’en fait, je ne savais pas comment courir ! Néanmoins, j’étais
conscient que j’étais en bonne santé et que mon poids de 77,5 kg n’avait pas varié
depuis les années quarante.
Le parcours de la course passait par monts et par vaux, à travers des champs
cahoteux et par des chemins étroits bordés d’arbres et de buissons sauvages, tout le
long. Il incluait aussi une portion de route pavée avec du trafic pendant quelques
centaines de mètres.
Quelques semaines avant la course, j’ai commencé l’entraînement et pour ce faire, j’ai
sélectionné un pâté de maisons résidentielles tout près de chez nous. J’ai tout de suite
découvert, le premier matin à l’aube, que j’avais effectivement oublié comment courir !
Dans notre monde d’automobiles, courir est rarement nécessaire. Je me sentais
comme un enfant qui commençait à marcher. Le premier côté du bloc était en légère
pente. Pour réapprendre comment courir, j’en ai déduit que si je me penchais vers
l’avant, je serais obligé de courir pour m’empêcher de basculer ! Progressivement,
j’appris à courir plus vite et mes jambes se sont réjouies de leur nouveau rôle.
Me souvenant de ma jeunesse que le secret pour bien courir et pour bien nager, c’était
de respirer correctement, j’inspirais profondément et j’expirais complètement. A une
période de ma vie, je m’étais mis à l’haltérophilie et je me suis rappelé qu’ajouter du
son rendait l’effort positif.
L’esprit concentré et me sentant proche de Baba, j’ai commencé à prononcer
intérieurement à l’entame, ‘’OM SRI’’, à l’inspiration, et puis ‘’SAI RAM’’, à
l’expiration. Ceci permettait à mes poumons d’avoir beaucoup d’oxygène. Après ces
séances de mise en forme très matinales, courir 1,5 km est devenu quasiment naturel
et psalmodier ‘’OM SRI SAI RAM’’ me faisait me sentir très à l’aise pour la course.
Le grand jour arriva enfin et la course balisée sur un terrain accidenté m’attendait, et
je me lançai le défi des 4 km. Mon principal soutien, c’était Baba et Faith était là au
départ et je savais que, quand je terminerais, elle serait là aussi – que je gagne, que je
perde ou quoi qu’il arrive.
Pendant tout le parcours, ‘’OM SRI SAI RAM’’ opéra sa magie pour moi, mais celui-ci
s’avéra trop épuisant pour bon nombre de concurrents. Je pris la tête dès le départ ;
néanmoins, pendant les premières centaines de mètres, j’essayais de faire bonne
figure, ce à quoi je dus renoncer plus tard.