Telechargé par pierrealberthayen

Suivre la voie du chaton pour atteindre les cimes spirituelles - Al Drucker

SUIVRE LA VOIE DU CHATON POUR ATTEINDRE LES CIMES SPIRITUELLES
Par Al Drucker
Ancien ingénieur de l’aérospatiale, il a été conseiller à l’U.S. Air Force, à la Federal
Aeronautics Administration, à la NASA et à la National Academy of Science.
Après avoir reçu le message intérieur suivant lequel travailler sur des armes de destruction
massive, comme des missiles balistiques et des armes nucléaires n’était pas bon pour lui, il
a radicalement changé d’orientation et il est allé vivre à l’Institut Esalen à Big Sur, au sud
de San Francisco. Il est d’abord devenu masseur, puis rolfer, acupuncteur, homéopathe,
gestalt-thérapeute, avant d’enseigner les médecines douces. Par la suite, il a poursuivi sa
carrière d’enseignant à l’Institut Sri Sathya Sai d’Enseignement Supérieur, à Prasanthi
Nilayam, en Inde.
Il y a deux voies qui montent jusqu’aux sommets de la spiritualité : la voie du petit singe et la
voie du chaton. Le petit singe doit utiliser ses propres membres pour s’accrocher à sa mère et
il doit s’agripper, quand elle se déplace d’arbre en arbre. Mais le chaton, lui, n’a qu’à miauler
et la mère chatte le prendra dans sa gueule, par la peau du cou, et elle amènera le chaton là où
elle décide que c’est nécessaire ensuite. La bhakti est principalement la voie du chaton. Tout
ce que vous avez à faire, c’est vous abandonner totalement aux bons soins de la mère chatte et
miauler vigoureusement pour attirer son attention, si vous vous sentez abandonné. Alors, la
mère chatte accourt et elle vous déplace là où vous devez être. Elle tire totalement les ficelles.
Vous ne vivez que pour elle et vous n’aimez qu’elle. Elle est tout votre monde. Vous êtes
toujours en sécurité, car elle vous protège et car elle s’occupe de tout. Swami dit que le
renoncement est la voie qui mène à Dieu la plus facile. Il dit : ‘’Pour tout ce qui a été, dites
merci et pour tout ce qui sera, dites oui. Alors, il n’y a pas de passé et il n’y a pas de futur
pour vous encombrer. Alors, il n’y a que le présent, l’Omniprésent, qui ne donne que de la
joie.’’
Je veux vous raconter une expérience où j’ai été un chaton, transporté de-ci de-là dans la
gueule toute compatissante de la Mère chatte divine.
Il y a longtemps, j’enseignais et je vivais à l’Institut
Esalen, au bord de la mer, en Californie. Mes cours
étaient terminés et j’avais sept jours de congé avant de
partir en voyage pour aller voir Swami. Pour me
préparer à ce pèlerinage sacré, j’entrepris de réciter le
Mantra de la Gayatri, une puissante prière védique qui
éveille notre conscience limitée à la Conscience divine
universelle, prière que Baba nous a enseignée. Je
m’absorbai tellement profondément dans la répétition
continue de la Gayatri qu’inexplicablement, le mantra
prit possession de moi et il continua en moi non-stop,
jour et nuit.
Un jour, très tôt le matin avant l’aube, je partis faire
une randonnée dans la chaîne côtière derrière l’Institut.
Il y avait là des centaines de km² de zone naturelle
protégée sans chemins ni voie d’accès normale. En tant
que résident qui vivait à l’ombre de ces montagnes magnifiques, je m’étais rendu là-bas bien
des fois auparavant et je savais donc comment y accéder. Je passai une bonne partie de la
journée à grimper jusqu’au sommet de la plus haute montagne, d’où s’élançait un épais
bosquet de chênes, une quinzaine ou une vingtaine de ces êtres majestueux, vénérables et
sages plongés dans un profond silence. Je demeurai là, en compagnie de ces arbres rishis
presque toute la journée, sereinement heureux d’être là, assis à leurs pieds, la Gayatri se
poursuivant sans effort, pendant tout ce temps.
Vers la fin de l’après-midi, avec le soleil qui se couchait sous mes yeux dans l’Océan
Pacifique, je dévalais la montagne – quasiment en dansant – quand brusquement, en passant
un petit promontoire, je tombai sur une lionne. Incontestablement, elle devait avoir faim, car
elle avait le ventre vide et ses côtes saillaient. Ce n’était pas un lion des montagnes, une
panthère ou un puma qui sont nettement plus petits, mais une lionne africaine, adulte. Ne me
demandez pas ce qu’une lionne africaine fabriquait dans ces collines, mais elle se trouvait là,
juste en face de moi. Elle était énorme, elle devait dépasser les 100 kg et elle n’était qu’à une
dizaine de mètres. Elle regardait vers le bas de la colline, en direction de l’océan et elle
jouissait également sans aucun doute de la vision spectaculaire de l’énorme globe doré qui
coulait dans la mer. A cette heure de la journée, le vent soufflait de l’océan et donc, elle ne
m’avait pas détecté.
Elle était absolument superbe avec des taches couleur chocolat sur un pelage doré luisant. La
Gayatri se poursuivait toujours et donc, je ne ressentis aucune crainte. Au contraire, je sentis
immédiatement que c’était Baba et je m’exclamai : ‘’Ô Seigneur, Tu es ici !’’
La lionne tourna la tête dans ma direction et elle me vit, au-dessus d’elle. Elle était totalement
surprise, manifestement effrayée et elle se prépara immédiatement à se défendre. Elle arqua
intensément le dos, les poils de sa fourrure se dressèrent, sa longue queue se tendit totalement
et devint rigide, elle laissa apparaître des crocs impressionnants et elle poussa un rugissement
à fendre l’âme. Elle s’apprêtait à bondir et ses yeux lançaient des éclairs. Je ne fus pas du tout
ébranlé par sa posture menaçante. Je tendis la main vers elle et je dis doucement ‘’Ba-Ba, Baba’’, ainsi que j’avais vu Swami le faire, quand Il apaisa un cerf ombrageux derrière le mandir
à Brindavan.
La lionne se détendit, elle me
fixa longuement et elle se
détourna lentement. Avec une
démarche majestueuse, elle se
faufila dans la forêt toute
proche et elle disparut. Le
darshan était terminé. Je pris
cela comme un signe de la
part de Swami que je devais
immédiatement venir en Inde,
bien que mon billet et que
mes réservations n’étaient
prévus que pour une semaine
plus tard. Le soir même, je
pris la route pour San
Francisco et je parvins à
attraper un vol pour Bombay.
Je me sentais très heureux. La Gayatri continuait toujours et je sentais que Swami m’amenait
à Lui et qu’Il s’occupait de tout.
A l’aéroport de Bombay, je me rendis immédiatement auprès du comptoir d’Indian Airlines
pour voir si je pouvais attraper un vol pour Bangalore. Un vol était en partance. On m’ajouta
en 161ème position sur la liste d’attente. Après l’appel de quelques remplaçants seulement, on
clôtura la liste de vol et tout le monde se dispersa. Je continuai d’attendre au comptoir en
poussant mon miaulement le plus déchirant à l’adresse de la Mère Sai pour qu’Elle vienne à
mon secours. Dans la salle d’attente, une personne était malade et quelqu’un restitua sa carte
d’embarquement au comptoir. Tous les autres remplaçants qui me précédaient sur la liste
d’attente avaient disparu et on m’attribua la carte d’embarquement. On annonça que
l’embarquement était retardé d’un quart d’heure. Je me rendis jusqu’au comptoir postal pour
acheter quelques lettres. En attendant qu’on me restitue la monnaie, je jetai un regard
circulaire dans le grand hall et je repérai un comptoir d’information pour les touristes à l’autre
extrémité du hall et l’homme qui se trouvait derrière le comptoir me montrait du doigt et
faisait des gestes insistants pour que je me rende auprès de lui. Je n’avais pas beaucoup de
temps, mais je me frayai un chemin dans la salle d’attente à travers la foule qui fréquente
toujours ces terminaux indiens et j’arrivai jusqu’à son comptoir.
Il était en train de discuter avec une autre personne. Je dis : ‘’Pardonnez-moi de vous
interrompre, mais je n’ai pas beaucoup de temps. Mon vol a été appelé. Vous vouliez me dire
quelque chose ? J’ai vu que vous m’avez appelé. De quoi s’agit-il ?’’ Il répondit : ‘’Pas du
tout, monsieur ! Je ne vous ai pas appelé !’’ Je dis : ‘’Mais je vous ai vu clairement faire des
gestes pour que je vienne tout près de vous et c’est pourquoi je suis ici !’’ Il dit : ‘’Pas du tout,
monsieur ! Je ne vous ai pas appelé ! J’ai fait signe au comptoir pour qu’on m’envoie une
tasse de café, c’est tout.’’ Ainsi, il s’avérait qu’il s’agissait d’une simple erreur.
Néanmoins la Gayatri était toujours bien présente en moi et j’avais la nette impression que
Swami se trouvait d’une manière ou d’une autre derrière ceci, que je devais avoir été appelé
ici pour une raison. Je dis à l’homme : ‘’Par hasard, vous ne savez pas si Sathya Sai Baba est
à Bombay ?’’ Il dit : ‘’Vous voulez dire le Baba de Puttaparthi ?’’ Il sortit un journal et il
m’indiqua un article et effectivement, Baba était bien à Bombay, ce jour-là, et un meeting
aurait lieu l’après-midi à East Andheri, pas loin de l’aéroport. Je dis à l’homme : ‘’Dieu du
ciel ! J’ai fait tout le chemin des Etats-Unis pour voir Baba, j’ai un vol pour Bangalore qui
part dans 7 ou 8 minutes et il s’avère que Baba est ici à Bombay !’’ L’homme me dit :
‘’Monsieur, vous devez absolument prendre le vol pour Bangalore, sinon vous perdrez votre
billet, vous perdrez tous vos bagages et vous ne pourrez pas avoir un autre vol avant 6 ou 7
jours, car il y a un match de cricket international à Bangalore et tous les vols sont complets !’’
A nouveau, je poussai un miaulement déchirant et je reçus un message interne, très clair :
‘’Monte à bord. Je m’occupe de tout. Tu auras darshan, sparshan et sambashan1 aujourd’hui
même !’’
Je montai à bord et peu après le décollage, je m’endormis comme une souche. Une heure plus
tard, environ, je me réveillai, jetai un coup d’œil par le hublot et je vis l’océan. Puisque c’était
un vol intérieur pour Bangalore, pourquoi survolions-nous l’océan ?, m’interrogeai-je. Tout le
monde voyait la même chose que moi et une certaine agitation régnait. C’est alors que la voix
du capitaine se fit entendre via les haut-parleurs. Il annonça que nous effectuions des cercles
au-dessus de l’océan, à l’extérieur de Bombay, et que nous atterririons à Bombay dans une
1
Voir, entendre et toucher un saint
vingtaine de minutes. Aucune explication ne nous fut donnée. Après l’atterrissage, nous
restâmes en bout de piste. Puis, la police et des jeeps militaires s’approchèrent et on nous fit
descendre de l’appareil. On nous fouilla, ainsi que nos bagages, et il était clair qu’ils étaient à
la recherche d’une bombe. On n’en découvrit aucune et quelques heures plus tard, tout le
monde remonta à bord de l’avion pour reprendre le voyage vers Bangalore. Avec perplexité,
je scrutais pour voir comment Swami allait réussir Son coup. Notre avion faisait la file
derrière d’autres appareils pour pouvoir décoller, mais alors, je remarquai que des avions qui
se trouvaient derrière nous dans la file nous contournaient et décollaient ! Finalement, d’une
voix chevrotante, le capitaine annonça via les haut-parleurs que nous retournions à la zone
d’embarquement et que le vol était annulé. Nous avions tellement tardé que l’aéroport de
Bangalore était maintenant fermé pour sa maintenance mensuelle. Vous pouvez vous
imaginer le gros soupir collectif poussé par l’Airbus rempli de passagers ! Enfin, presque
collectif ! La Gayatri résonnait toujours en moi et j’étais parfaitement en paix, sachant que
Swami était aux commandes.
Alors qu’on remboursait les billets des passagers mécontents, un fonctionnaire d’Indian
Airlines vint me trouver et il demanda si j’avais pris ce vol. Il se confondit en excuses pour
tous les désagréments occasionnés et il me dit qu’Indian Airlines aimerait beaucoup me loger
dans un hôtel situé près de l’aéroport à Andheri, prendre en charge tous mes repas et mes taxis
et me rajouter sur le vol du lendemain. Je le remerciai et il s’arrangea pour qu’une voiture me
conduise à l’hôtel qui n’était situé qu’à environ 500 mètres du Darmakshetra, où Swami
donnerait Son discours, cet après-midi là. Quand j’arrivai au Darmakshetra, l’endroit était
absolument bondé et il était impossible d’entrer. J’attendis tranquillement dans la rue que la
Mère Sai s’occupe de moi. Et c’est à ce moment-là que le gouverneur, le Premier Ministre et
leur suite arrivèrent sur place. Les volontaires sevadals dégagèrent le passage pour leur
permettre de prendre l’allée centrale jusqu’au podium. Et dans la bousculade, je me retrouvai
à la queue de cette suite de dignitaires. Les sevadals conjecturèrent que je faisais partie du
groupe et ils ne tentèrent pas de m’éloigner. Intérieurement, je reçus la directive de suivre le
mouvement et je descendis l’allée centrale en espérant trouver une place devant. Pendant ce
temps-là, Swami était déjà sorti, tout le monde se pressait devant et il n’y avait absolument
plus aucun espace nulle part pour que je puisse m’asseoir.
Je n’allais pas monter sur le podium et en désespoir de cause, je me détachai du groupe tout
devant où il y avait un petit espace juste à côté des chanteurs de bhajans. Je tentai de reculer
où les gens étaient assis, mais il n’y avait pas le moindre espace. Baba traversa la zone des
dames et Il s’arrêta pile devant le chanteur de bhajans à ma droite immédiate qui chantait un
bhajan de Ganesh dans le microphone. Swami ondulait doucement, en phase avec la musique,
et Il donnait Son darshan à cette vaste assemblée, quand soudain, Il regarda vers le sol, Il
m’aperçut et Il dit : ‘’Voyou ! Qu’est-ce que tu fabriques ici ?’’ Je me contentai juste
d’indiquer les Pieds divins et je dis : ‘’Padanamaskar2, Swami ? Il acquiesça et j’étreignis les
Pieds, comme aurait pu le faire un chaton réuni avec sa mère affectueuse. Le lendemain,
j’étais dans le même avion que Swami, juste quelques places derrière Lui !
La saga continua pendant tout le voyage. Il n’y avait plus une seule chambre de libre dans tout
Bangalore. Après avoir tenté ma chance dans 9 hôtels, alors que j’entrais dans le hall d’un
10ème hôtel, un groom était en train de crier mon nom ! Littéralement quand je suis entré dans
l’hôtel ! Comment était-ce possible ? Il s’agissait d’un appel téléphonique d’une dame qui
avait étudié avec moi des années plus tôt dans l’institut californien où j’enseignais et par la
2
Faveur de toucher les pieds d’un saint ou d’un guru, un geste millénaire qui est complètement ancré dans la
culture de l’Inde.
suite, nous nous étions perdus de vue. Eh bien, il s’avérait qu’elle était venue en Inde et
qu’elle vivait dans une maison tout près de l’ashram, dans la banlieue de Bangalore et elle
partait pendant plusieurs mois pour un projet de service dans une école qu’elle soutient à
Madras et elle avait dans l’idée que je pourrais arriver pour le cours d’été à l’ashram et que je
séjournerais sans doute dans cet hôtel où je venais d’entrer ! Et elle appelait pour voir si au
lieu de séjourner dans un hôtel en ville et de prendre quotidiennement le taxi pour parcourir la
vingtaine de kilomètres jusqu’à l’ashram, je ne voudrais pas utiliser gratuitement sa maison
située tout près de l’ashram et si je le désirais, je pourrais aussi emprunter sa bicyclette pour
aller faire du shopping…
A l’ashram de Baba, le cours d’été commençait.
Cette année-là, il était bondé et il n’y aurait pas de
place pour les dévots. Swami passa devant moi
pendant le darshan et directement, Il me remit un
badge et Il me dit de me tenir prêt à prendre la parole.
Et donc, sans rien demander, je pus non seulement
participer au cours d’été, mais je fis aussi partie du
personnel enseignant et je donnai quelques
conférences pendant ce cours de six semaines. C’est
ainsi que, jour après jour, il y eut des actes de grâce
miraculeux par l’entremise desquels la Mère divine
prenait affectueusement soin de moi. Ce fut un
voyage réellement exceptionnel !
Nous avons donc ici un exemple tout à fait
spectaculaire de la Mère chatte divine qui veille sur
son chaton dévot. C’était un don d’amour exquis.
Mais beaucoup plus que cela même, c’était un
enseignement important. Pensez à toutes ces
situations quotidiennes ordinaires où parfois certaines portes semblent se refermer devant
vous et où d’autres semblent s’ouvrir, quand il semble que nous avançons seul. Un vrai dévot
réalise vite que, quoi qu’il arrive, il n’y a jamais un seul moment où le Divin est absent et où
Il n’est pas en charge. La plupart du temps, Dieu agit subtilement dans nos vies ; nous n’en
avons pas conscience, mais rien n’échappe à Son attention. Dans chaque situation, tout est
perfection. Toutes les expériences apparemment négatives et toutes les expériences
apparemment positives sont sous le contrôle du Divin. Parfois, la Mère chatte Sai Baba passe
la main à un Père beaucoup plus sévère et en apparence, Il n’est peut être pas aussi affectueux.
Et cependant, qu’il s’agisse du doux amour maternel ou de l’amour paternel plus rude, c’est
toujours l’amour divin le plus pur.
Quoiqu’il arrive, on veille toujours totalement sur nous. Tout ce qui nous est demandé, c’est
d’aimer Dieu de tout notre cœur, de nous abandonner totalement à Lui et de faire confiance à
Sa guidance pour ordonner le moindre détail, la moindre circonstance de nos vies bénies et
immanquablement, Il le fera. C’est la promesse qu’Il fait à Ses fidèles qu’Il aime avec
l’amour d’un millier de mères et avec l’amour d’un millier de pères.
(Source : www.atmapress.com)