Il était une fois ... un conte … Lire pour mieux écrire. Séquence 6ème Séquence proposée par Christophe Buwalda Collège Michelet, Lens, 2003. Objectifs généraux : Mettre en évidence à travers un corpus de textes : * les constantes du genre : quelles caractéristiques, quelles composantes ? * la grille de composition : le schéma actanciel * la notion de "merveilleux" comme "norme" dans le conte. * la cohérence du Récit : les étapes, les symboles, la "dimension initiatique" ... * Les marques de l’oralité dans le récit * la pluralité des supports du conte : de l’oral au cinéma en passant par le texte et le théâtre. Objectifs de Maîtrise de la langue : * le choix raisonné des temps (imparfait / passé simple) : emploi et valeurs * l’utilisation adéquate des pronoms de rappel * savoir varier les formules initiales et finales. * le dialogue : sa présentation, sa cohérence Objectifs d’écriture : * Construire une fiche "Conte" en tenant compte des possibles narratifs * Ecrire une histoire cohérente en respectant les composantes du genre (utilisation des "repères" de l’oralité, schéma actanciel ...) * Faire parler ses personnages en respectant la ponctuation adéquate. * Retravailler son texte en soignant l’énonciation, en évitant les répétitions ... Objectifs culturels * Redécouvrir des textes originels avec leurs variantes plus connues * La portée "morale" du Conte en particulier chez Perrault * Découvrir des contes de divers pays : Afrique, Orient ... Lire pour mieux écrire. Déroulement de la séquence séance objectifs / activités supports séance 1 (1 H) Le Conte : premier contact : définir des attentes : les caractéristiques de l’histoire racontée à la petite fille ; un genre aussi oral support : Scène 1 du film Edward aux mains d’argent séance 2 (2 H) Observation d’un conte : lecture orale * découpage et repérage des évènements * repérer les erreurs dans le résumé. * repérage des répétitions d’épisodes (structure) * travail sur les caractéristiques des personnages Pouchkine : le petit poisson d’or : traitement de texte séance 3 (1 H) * les marques de l’oralité dans le conte synthèse Pouchkine : texte papier séance 4 (1 H) * la notion de merveilleux : polysémie du mot * Le poisson d’or est un conte merveilleux car ... (écriture d’une synthèse avec justification) fiche de vocabulaire séance 5 (2 H) Le début et la fin du conte. observation Ecrire le Début et la fin d’un conte Rechercher un exemple de conte et le lire textes sur traitement de texte synthèse (.ppt) séance 6 (1 H) Etablir la fiche d’identité du conte : observation à partir de sc finale de A.I + exemples élèves scène finale de A.I. de Spielberg séance 7 (1 H) Lecture Globale de contes : en choisir un parmi une liste et justifier son choix Fichier HTM sur le conte séance 8 (1 H) dominante langue : les valeurs du PS et de l’Impft exercices d’application txt "Moïse" sur traitement de texte synthèse : .ppt séance 9 (1 H) Etude des caractéristiques des personnages du Conte (schéma actanciel) en partant d’une comparaison de textes : les deux soeurs (contes du Niger) et la fée du robinet de Gripari (deux variantes du même conte) texte des deux contes (polycopiés) séance 10 Dominante Ecriture : Construire la structure fichier animation médiator (1 H) d’un conte. séance 11 Ecriture du conte par lui-même (2 H) Présentation + illustration éventuelle. Les séances grisées font appel à l'informatique Il était une fois ... un conte ... Séance 1 1ers contacts avec le conte objectifs démarche support Le Conte : premiers contacts: * définir des attentes * les caractéristiques de l’histoire racontée à la petite fille * un genre aussi oral L'extrait (1ère scène du film de Burton) est projeté (lecteur DVD + videoprojecteur) sans indication préalable. Puis je demande aux élèves de me dire ce qu'ils ont vu, ce à quoi ça leur fait penser, quelles remarques ils peuvent faire concernant le décor ... Ils sont d'emblée sensibles au cadre (l'hiver, la chambre chauffée), à l'opposition entre les deux personnages (la vieille dame, la petite fille), le fait que ça se passe à un moment inconnu ; certains remarquent la présence de voitures pendant le survol de la ville ; mais ils ne comprennent pas forcément la raison du travelling vers le château ni le parallélisme entre la première et la dernière image. Je leur remontre la scène en leur demandant d'être sensibles à comment la vieille dame fait son récit : quels sont les personnages, les circonstances données ... ? Je note ensuite au tableau l'essentiel de ce qu'ils ont perçu, pêle-mêle, et ensuite on essaye de reformuler, de synthétiser. Les élèves notent ensuite dans leur cahier l'ensemble réorganisé. Apparaissent alors quelques idées principales : un lieu et une époque indéterminés, des personnages particuliers, un destinataire plutôt jeune, un locuteur âgé ... 1 ère scène d'Edward aux mains d'argent , Tim Burton (durée : 5 minutes) Il était une fois ... un conte ... Séance 2 Observation d'un premier conte (de la lecture d'un conte inachevé pour pouvoir écrire la fin) objectifs Observation d’un conte : lecture orale * découpage et repérage des évènements * repérage des répétitions d’épisodes (structure) * travail sur les caractéristiques des personnages Le texte est distribué sur papier aux élèves et il leur est demandé de le lire attentivement. Phase 1 : vérification de lecture : Quand ils ont fini, ils accèdent à un résumé du texte (sur Trait.txt) dans lequel il y a un certain nombre d'erreurs qu'ils doivent corriger sans revenir au texte papier initial. Les erreurs introduites concernent le déroulement des rencontres, leur chronologie, les caractéristiques des personnages. phase 2 (net support school) La mise en commun du travail permet de vérifier la compréhension globale du texte et de met en évidence que certains n'ont pas perçu que des épisodes se répétaient. Je lis alors le texte oralement à toute la classe. démarche Support Phase 3 : Repérer la structure cyclique du texte (trois épisodes analogues) ; Ils accèdent alors au texte sur traitement de texte et je leur demande de bien séparer les rencontres avec le poisson, (distinguer la situation initiale du texte des péripéties) et d'expliquer à quoi sert la première partie du texte ; ils y relèvent toutes les informations circonstancielles pour faire apparaître la situation-problème à l'origine du conte. Ils repèrent aisément toutes les indications chiffrées. Le même travail leur est proposé ensuite sur les indications concernant le poisson. Celles-ci en font un être extraordinaire, merveilleux et pourtant le pêcheur ne semble pas vraiment s'en étonner. Ils ont à résumer sur leur cahier la synthèse de leurs observations. L'heure suivante est consacrée au travail concernant le relevé des différences qui existent entre les trois rencontres avec le poisson et à l'accueil réservé au pêcheur par son épouse. Ils matérialisent sur le texte les différences et on en fait un tableau comparatif sur le cahier à partir de ce qui a été repéré dans le texte. Les vingt dernières minutes sont consacrées à imaginer ce qui pourrait se passer lors de la 3è rencontre puisque toutes une série d'éléments semblent devenir menaçants. Ils ont ce travail à terminer sur leur cahier pour la séance suivante. Le poisson d'or, Pouchkine (le texte s'arrête juste au début de la troisième rencontre) Séance 2 : documents texte Le petit poisson d'or Un vieux pêcheur vivait avec sa vieille femme au bord de la mer bleue. Ils habitaient depuis trente-trois ans une misérable chaumière en pisés. Le vieux prenait des poissons dans son filet et la vieille filait sa quenouille. Un jour, le vieux pêcheur jeta son filet à la mer, et le filet ne lui ramena que de la vase. I1 jeta une deuxième fois son filet, et le filet ne lui rapporta qu'une touffe d'herbe. I1 jeta une troisième fois son filet à l'eau, et le filet lui ramena un seul poisson. Ce n'était pas un poisson ordinaire. C'était un poisson d'or. Le poisson d'or parla, et dit au vieux pêcheur, d'une voix humaine : " Vieillard, relâche-moi en mer, et je rachèterai ma liberté à un grand prix. Je te donnerai tout ce que tu exigeras de moi. " Le vieux pêcheur fut fort surpris. I1 eut peur. I1 pêchait depuis trente-trois ans, mais jamais il n'avait entendu un poisson parler. I1 relâcha le petit poisson d'or en lui disant : "Dieu t'accompagne, petit poisson d'or. Je n'ai que faire de ton rachat, va tranquillement dans la mer bleue, et jouis de ta liberté ! " Le vieux pêcheur retourna auprès de sa femme, et il s'empressa de lui raconter son étrange aventure : " J'ai pêché aujourd'hui un poisson étonnant. Ce n'était pas un poisson ordinaire: c'était un poisson d'or ! Et ce petit poisson-là parlait d'une voix humaine. Il voulait retourner chez lui, dans la mer bleue. Il m'a dit qu'il se rachèterait volontiers, qu'il me donnerait, pour sa liberté, tout ce que je lui demanderais. Je n'ai pas eu le cœur de lui réclamer le prix de sa liberté, je la lui ai tout simplement rendue, et l'ai remis dans la mer bleue. - Vieux sot ! se fâcha la vieille. Tu n'as pas eu le cœur d'accepter une rançon ! Si au moins tu lui avais demandé un nouveau cuveau, regarde dans quel état est le nôtre, tout disloqué !" Le vieux s'en retourna donc vers la mer bleue. La mer était calme, elle ondoyait paisiblement. Le vieux pêcheur appela le petit poisson d'or. Et le poisson d'or arriva, il sortit la tête de l'eau et demanda : " En quoi puisé-je t'être utile, Grand-Père ?" Le vieux salua en s'inclinant, et il répondit : " Aie pitié de moi, honorable poisson ! Ma vieille femme m'a tancé de belle façon, sur mes vieux jours elle ne me laisse pas en paix. Elle dit qu'elle a besoin d'un cuveau neuf, car le nôtre est tout disloqué. " Le petit poisson d'or répondit : " Ne te tourmente point, et rentre tranquillement chez toi. Vous aurez un cuveau tout neuf." Le vieux retourna auprès de sa femme et il constata qu'elle possédait un nouveau cuveau. Seulement, la vieille l'invectiva encore plus fort : " Triple sot ! Peut-on être aussi stupide ? Demander seulement un cuveau ! Retourne auprès du petit poisson, imbécile, incline-toi bien bas et exige une nouvelle petite maison ! " Le vieux pêcheur s'en retourna donc vers la mer bleue. La mer bleue s'était assombrie. Le pêcheur se mit à appeler le petit poisson d'or. Le poisson arriva en frétillant, et il lui demanda : "De quoi as-tu besoin, Grand-Père ? " Le vieux s'inclina bien bas, et il répondit : "Aie pitié de moi, honorable petit poisson ! Ma femme a hurlé encore plus fort : cette femme exigeante veut une petite maison. " Le petit poisson d'or lui répondit : " Ne t'inquiète point et rentre tranquillement chez toi. Vous aurez une nouvelle petite maison. " Le vieux reprit donc le chemin de sa chaumière en pisé, mais de chaumière il n'y avait plus trace. Il se trouvait au même endroit devant une jolie maisonnette avec une chambre mansardée, avec une cheminée de briques, toute blanche, et une porte en bois de chêne. La vieille était assise sous la fenêtre. Dès qu'elle le vit, elle recommença à invectiver son vieux mari : "Vieux sot ! Vieillard stupide ! Tu n'as demandé qu'une petite maison ! Retourne, va parler au poisson ! Désormais je ne veux plus être une simple habitante de village, je veux être une noble dame ! " Ainsi donc, le vieux pêcheur s'en alla une fois de plus au bord de la mer bleue -la mer bleue commençait à s'agiter où il se mit à appeler le petit poisson d'or. [...] Alexandre Sergueïevirch Pouchkine, Contes populaires (1830) Séance 2 : documents texte Résumé proposé Lis le résumé suivant et corrige les erreurs qu'il comporte. Un vieux pêcheur vivait au bord de la mer avec sa famille. Il avait passé une grande partie de sa vie là dans une pauvre chaumière. Il se nourrissait des produits de sa pêche et de son jardin. Il vivait bien. Un jour, il pêcha un poisson miraculeux qui lui proposa de réaliser tout ce qu’il souhaitait s’il lui laissait la vie sauve. Le marché conclu, il rappelle régulièrement le poisson pour lui demander différentes choses qui lui manquent. Sa femme souhaite alors toujours plus de richesses et propose à son mari de les demander au poisson comme ils l’avaient convenu. Chaque fois, le poisson fait en sorte que les vœux du pêcheur soient exaucés. Il le renvoie chez lui avec ce qu’il souhaite, et le pêcheur est chaque fois plus heureux. Grâce au poisson, il trouve une récompense à sa vie de travail. Il était une fois ... un conte ... Séance 3 Les marques de l'oralité dans le conte objectifs démarche support * Etudier les marques de l’oralité dans le conte Les élèves ont sous les yeux un exemplaire papier du texte de Pouchkine précédemment utilisé dans lesquels ont été matérialisés les passages où intervient l'oralité : il y a plusieurs échanges : ceux entre le petit poisson et le vieux pêcheur, et ceux avec la vieille. sont relevé et passés en couleur : * les signes de ponctuation spécifique au dialogue : réinvestissement des notions vues en début d'année sur les types de phrase. * l'emploi des phrases incises : ce qu'elles indiquent au fil du texte ( identité des interlocuteurs, ton ...) et la variété des verbes de déclaration : classement de ces verbes selon ce qu'ils suggèrent . * l'utilisation des tonalités entre les personnages : le respect entre le poisson et le pêcheur, l'agressivité de la vieille femme. * l'utilisation des temps et des modes dans le discours direct par rapport à ceux employés dans le cours du récit. Après la synthèse notée sur le cahier, le texte est relu à l'oral avec plusieurs voix pour faire ressortir l'importance de l'oral dans la façon de "faire passer" le conte pour qu'il soit bien compris ; ainsi, l'autre aspect de l'oralité est abordé par le biais de cet exercice. Le poisson d'or, Pouchkine Il était une fois ... un conte ... Séance 4 La notion de merveilleux (vocabulaire + synthèse) objectifs * la notion de merveilleux : polysémie du mot * Le poisson d’or est un conte merveilleux car ... (écriture d’une synthèse avec justification sur le texte) Les élèves ont une fiche sur laquelle figurent des phrases qui comportent toutes l'adjectif "merveilleux" et sont invités à trouver un synonyme du mot et l'employer dans une phrase. Cela permet de définir l'ensemble des sens du mot et de montrer que tous les synonymes trouvés ne correspondent pas au texte de Pouchkine. Ainsi, on remplit un tableau dans lequel on reprend les sens les plus courants. démarche Puis, je leur demande de relire rapidement le texte de Pouchkine et d'y relever tous les éléments qui font du texte de Pouchkine un texte merveilleux. Ces éléments serviront ensuite d'exemples sur lesquels ils pourront s'appuyer puisque la dernière partie de la séance (qui se prolongera à la maison) sera consacrée à démontrer que le texte de Pouchkine est bien un Conte merveilleux. support Le poisson d'or, Pouchkine + corpus de phrases Il était une fois ... un conte ... Séance 5 Le début et la fin d'un conte (lecture /écriture) objectifs démarche * Le début et la fin du conte. observation * Ecrire le Début et la fin d’un conte * Rechercher un exemple de conte et le lire phase 1 : lecture sur ordinateur (possible parce que les textes sont courts) Les élèves ont à disposition sur la machine un corpus de débuts et de fins de conte (six textes de trois ou quatre lignes) , qu'ils vont lire eux-mêmes et je leur demande de définir s'il s'agit d'un début de conte ou de sa fin, et de matérialiser sur le texte avec le surligneur à l'écran les indices sur lesquels ils s'appuient pour le dire. phase 2 : Négociation des relévés efectués. Au bout de quelques minutes, on passe en revue ce qu'ils ont repéré ; les textes sont lus à l'oral et l'élève interrogé justifie son choix. Sont alors notés au tableau en deux colonnes les caractéristiques essentielles qu'ils ont perçues : la formule-type, l'énoncé des qualités ou défauts pour présenter un personnage pour les débuts, l'utilisation des déterminants indéfinis au début / définis à la fin , l'accelération du rythme des actions pour les fins ... Au moment de la mise en commun, l'écran de l'élève est basculé sur le réseau (avec Net Support School) et donc, celui qui présente son travail prend appui sur ce qui figure sur son écran. Il est ainsi plus facile pour lui de s'exprimer et de clarifier son message. En cas de désaccord, les corrections sont immédiates et apparaissent en temps réel sur tous les écrans de la classe. Ainsi, l'utilisation de l'informatique à ce moment- là présente un double avantage : elle focalise l'attention de tous au moment de la réalisation du travail (l'écran de tout un chacun peut être présenté à l'ensemble de la classe), et elle est un bon support à la compréhension puisque tout se présente clairement. Elle favorise la position réflexive de l'élève sur son travail quand il doit présenter ce qu'il a fait , et sur celui de ses camarades quand on examine tous ensemble les propositions de l'un ou de l'autre. Elle favorise enfin la circulation de la parole dans la classe puisque tous interviennent, y compris les plus timides. Chacun peut faire des propositions pour enrichir le relevé des indices proposés. A cette étape-là de la séance, les élèves se trouvent donc avec au tableau les caractéristiques essentielles des deux moments clés. Ils ne le recopient pas sur leur cahier puisqu'il leur sera demandé de le retrouver par la suite dans un travail fait à la maison. phase 3 : vers l'écriture Je leur propose ensuite un autre texte (à l'écran, sur traitement de texte) : il s'agit d'un extrait des Travailleurs de la mer, le moment où Gilliatt s'apprête à entrer dans la grotte à la poursuite du crabe. Le texte leur est présenté sans début . a) lecture orale du texte et vérification du sens. Après ma lecture orale du texte, je leur demande de me raconter ce qu'ils en ont compris : quelles sont les choses importantes, que se passe-t-il, et dans quelles circonstances ? Cette période a permis de vérifier leur compréhension globale : "ça parle d'un homme qui est au bord de la mer, qui veut attraper un crabe, et tout à coup il se passe quelque chose d'anormal." Ce résumé permet une négociation à l'oral de ce qu'il fallait retenir, y compris sur sa formulation. Je leur indique alors que je souhaite qu'ils écrivent un début à ce texte ; L'un d'entre eux relit pour la classe les éléments qui concernent le début du conte qui sont au tableau et ils doivent alors relever sur leur écran toutes les indications qui sont données dans le texte, concernant les personnages présents, et les lieux. Les termes "caveau" et "âpre" sont alors explicités car pratiquement inconnus de la classe. b) mise en commun des travaux individuels : Après quelques minutes de recherche individuelle, on fait la mise en commun avec Net support school. La dernière phrase du texte est alors mise en exergue puisque l'ensemble a bien senti que c'était là que résidait la situation-problème du conte, et qu'il intervenait à ce moment précis un troisième personnage, "quelque chose qui lui fait peur". Les informations concernant le crabe sont presque inexistantes ; celles concernant Gilliatt insistent sur son côté expérimenté, sur son sens de l'observation et sa ténacité ; ces caractéristiques sont importantes pour l'écriture du début du conte. phase 4 : démarrer l'écriture Pendant les vingt dernières minutes, les élèves vont alors être amenés à écrire ce début. Ils ont à leur disposition pour le faire leur relevé sur le texte à l'écran, et les indications qui figurent toujours au tableau. Ils écrivent alors au dessus. Ils peuvent donc à tout moment vérifier la cohérence entre ce qu'ils écrivent et le reste du texte. Il s'agit pour eux maintenant de réinvestir les éléments observés dans la phase de lecture. phase 5 : travail d'amélioration sur la langue Au bout de dix minutes, on examine les premières propositions faites par deux élèves : Les écrans basculés sont des travaux que j'ai choisis en passant dans les rangs parce qu'ils proposaient des points de vue ou des erreurs intéressantes à corriger. Dans le premier cas, des répétitions ont pu être remplacées par des termes plus appropriés ou des pronoms. Des suggestions intéressantes ont été faites par les autres élèves de la classe concernant le choix de la profession de Gilliatt, ainsi que ses qualités spécifiques. Plusieurs propositions sont faites et essayées au fur et à mesure pour vérifier leur cohérence avec le reste du texte. Le choix de la formule initiale a aussi été l'occasion d'un travail de recherche collective ; quels avantages y a-t-il à commencer par "il était une fois", autrefois ou jadis. Chacune des hypothèses est discutée avec l'ensemble de la classe ; l'une est retenue par l'élève qui présente son travail ; son choix est raisonné puisqu'on a examiné les avantages et inconvénients des diverses propositions. Dans cette phase du travail, l'élève est amené à lire ce qu'il a écrit tandis que les autres font des propositions pour améliorer l'écrit de leur camarade. Là encore, le fait que les corrections puissent se faire en temps réel et sous les yeux de tous est interessant car la modification d'un élément peut provoquer des maladresses en chaîne ; ainsi la notion de cohérence de l'ensemble du texte est bien mise en évidence. Lorsque l'ensemble du groupe fait des propositions, on obtient un échange constructif ; le texte est collectivement amélioré, les maladresses repérées et résolues. Et lorsque l'élève est de nouveau confronté à son propre texte, quand on lui a rendu la main, il est capable de transférer sur son propre travail les remarques qui ont été faites pendant la phase collective. L'utilisation de la salle pupitre dans ce type d'activité permet un va-et-vient entre le travail personnel et le travail collectif, l'un venant conforter l'autre dans une attitude reflexive de la part de l'ensemble du groupe. Le texte sur papier est ensuite distribué en classe pour permettre sa poursuite à la maison dans le cadre du prolongement de la séance. Les écrits individuels seront ramassés et évalués La deuxième heure de la séance est consacrée à la lecture des différents débuts proposés par les uns et les autres, puis à la rédaction de la synthèse concernant les débuts et fins des contes. Cette synthèse est réalisée avec un logiciel de présentation (tous les élèves ont sous les yeux l'écran maître), et s'élabore au fil des remarques des uns et des autres concernant les observations . Ainsi la trace écrite est élaborée en commun, négociée dans sa formulation et son contenu. Puis chacun la prend en note sur son cahier. l'utilisation du logiciel de présentation n'est pas primordiale ; cela peut se faire aussi en phase de post-paration. Les élèves doivent négocier la trace écrite et ne pas se contenter de la recopier. corpus de débuts/fins de conte support prolongement texte de V. Hugo : les travailleurs de la mer (court extrait) Revoir leur texte en tenant compte des remarques qui ont été faites lors de la dernière phase de la séance. Séance 5 - Documents Caratériser le début / la fin d'un conte document 1 Séquence : le conte Activités salle pupitre Début ... Fin du conte Comment les caractériser Parmi ces extraits, lesquels peuvent être au début d'un conte et lesquels à la fin ? Justifie ton choix en citant des éléments des textes. 1. Il y avait une fois un homme et une femme qui avaient une fille jolie, jolie comme le jour. La femme mourut, et l'homme se remaria avec une femme qui accoucha d’une fille laide, laide comme le péché. 2. Le mariage du prince et de la Belle au Bois Dormant fut célébré avec un faste exceptionnel. Et ils vécurent heureux jusqu'à leur mort. 3. I1 alla chez le tsar, épousa la princesse, reçut la moitié de l’Empire et régna en homme sage et avisé. Le tsar et la tsarine l'aimaient beaucoup, et la princesse l'aima profondément jusqu'à sa mort. 4. II était une fois une fille paresseuse qui ne voulait pas filer. Sa mère avait beau dire et faire, elle ne pouvait rien en tirer. 5. Il lui raconta ce qui s'était passé, ajoutant: " Je t'aime plus que tout au monde: viens avec moi au château de mon père ; tu deviendras ma femme. " Blanche-Neige accepta. Elle l'accompagna et leurs noces furent célébrées avec magnificence et splendeur. Pourquoi le dernier extrait est-il un intrus ? 6. Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite Maison située au numéro 19 de Konigstrasse, une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. Caractériser le début / la fin d'un conte document 2 Séquence : le conte Activités salle pupitre Ecrire le début d'un conte ... Repérer les éléments dont il faut tenir compte ... Texte: Relève tous les éléments importants concernant : les lieux / les personnages Gilliatt revoyait près de la côte ces grottes basses et obscures, sortes de caveaux dans la cave, qu'il avait déjà observées de loin. A présent, il en était près. La plus voisine de lui était à sec et aisément abordable. Plus près encore que cet enfoncement, il remarqua, au-dessus du niveau de l'eau, à portée de sa main, une fissure horizontale dans le granit. Le crabe était probablement là. Il y plongea le poing le plus avant qu'il put et se mit à tâtonner dans ce trou de ténèbres. Tout à coup il se sentit saisir le bras. Ce qu'il éprouva en ce moment, c’est l’horreur indescriptible. Quelque chose qui était mince, âpre, plat, glacé, gluant et vivant venait de se tordre dans l'ombre autour de son bras nu. Ecris le début de ce texte ... Il était une fois ... un conte ... Séance 6 La fiche d'identité du conte objectifs démarche support * Etablir la fiche d’identité du conte : observation à partir de sc finale de A.I (Spielberg) * transposer sur des exemples de contes trouvés par les élèves J'ai projeté sur grand écran la dernière scène du film Intelligence Artificielle de Spielberg à la classe puisque cette séquence du film reprend un certain nombre de caractéristiques du conte. Dans un premier temps, on a résumé l'histoire vue et examiné en quoi cette séquence du film était similaire aux contes étudiés ou lus en classe. D'emblée, l'aspect intemporel, la dimension symbolique des personnages, la dimension fantastique ou merveilleuse des faits, la logique spécifique au conte leur est apparue en visionnant la séquence du film. On a pu alors les mettre en évidence dans la synthèse en intégrant dans un tableau ce qu'il en est dans le conte traditionnel et dans sa transposition au cinéma. La deuxième partie de la séance a tourné autour des relations que les personnages entretenaient entre eux. Ainsi, on a pu mettre en évidence le fonctionnement du schéma actanciel, notamment la distinction entre les adjuvants et les opposants. Dans la séquence de Spielberg, les opposants sont seulement cités ( Martin et le papa) ; les dialogues mettent en évidence leur absence qui permet alors à David de trouver enfin le bonheur auprès de Monica. La dimension "magique" des androïdes fait le lien avec le conte merveilleux. Ainsi sont mis en évidence les aspects essentiels du Conte. (reprise des critères proposés dans le Français au collège et au lycée, sous la direction d' A. Boissinot) Scène finale d’Intelligence artificielle + photocopie d'un tableau comparatif Il était une fois ... un conte ... Séance 7 Lecture de contes objectifs démarche support Lecture Globale de contes : en choisir un parmi une liste et justifier son choix Les élèves sont amenés à ouvrir le site sur le Conte disponible en intranet sur le dossier de leur classe et peuvent accéder ainsi à toute une série de contes de longueurs et d'époques très variables. Ils les lisent à leur rythme, avec un questionnaire auxquels ils répondent sur deux, voire trois contes selon leur vitesse de lecture. Cette séance se fait sur les heures à effectif réduit (HER), de façon à permettre les échanges entre ceux qui ont travaillé sur les mêmes contes, en particulier pour prendre en compte les réponses données à la dernière question concernant les raisons pour lesquelles ils ont choisi tel ou tel texte. On peut ensuite leur demander de lire un extrait du conte qu'ils ont retenu pour réinvestir le travail fait sur l'oralité du conte (cf séance 3) Site Html fabriqué pour la circonstance et diffusé en intranet (voir ci-dessous) questionnaire : Il était une fois ... le conte . Lire pour mieux écrire. Prolongement : lecture de contes divers. Les deux soeurs Les trois plumes Barbe-Bleue Yvan le pêcheur d'Audierne Le poisson d'or Les fées Le joueur de flûte de Hamelin Regroupement de contes réalisé par Christophe Buwalda, collège Michelet, Lens Il était une fois ... un conte ... Séance 8 Les valeurs des temps du Récit objectifs * les valeurs du Passé simple et de l'imparfait dans le texte narratif Un texte est proposé aux élèves racontant les débuts de l'existence de Moïse. Ce texte est proposé sur traitement de texte puisque certains passages vont être matérialisés, voire supprimés pour permettre de se représenter ce que donne le texte tronqué et faire ainsi ressortir les valeurs de l'imparfait notamment dans les insertions descriptives. phase 1 : Repérage sur texte. Les élèves sont invités à passer au surligneur les passages où le passé simple est utilisé. On met ainsi en évidence l'enchaînement rapide de certaines actions, le déroulement des faits. démarche Phase 2 : Relecture du texte en ne lisant que ce qui est surligné. On supprime alors tous les passages descriptifs ou informatifs qui permettent de rendre compréhensibles les passages conservés. Les élèves découvrent alors d'euxmêmes l'intérêt des passages à l'imparfait. Ils remplissent ensuite un tableau dans lequel on récapitule à partir des formes employées dans le texte les distinctions entre les valeurs des différents temps. Quelques phrases d'exercices leur sont proposées ensuite en situation de repérage. support prolongement texte sur Moïse + tableau polycopié Chaque élève doit inventer dix phrases utilisant soit l'imparfait, soit le passé simple, en indiquant la valeur du temps employé, chaque valeur ne pouvant être illustrée que par deux phrases maximum. séance 8 : document texte : les Valeurs des temps Séquence : le conte Salle pupitre Les valeurs des temps du Récit Texte support : Moïse sauvé Jocabed prépara un berceau d'osier, l'enduisit de bitume et de poix, y plaça l'enfant et alla le déposer au bord du Nil, entre les roseaux. Le roi d'Égypte n'avait qu'une fille, Bithya, et l'adorait. Héritière du trône, elle se désespérait de n'avoir pas d'enfant. Jocabed en larmes venait à peine de déposer le berceau entre les roseaux que la fille de Pharaon, accompagnée de ses suivantes, descendit vers le Nil pour se baigner. À quelques pas s'était cachée Myriam, sœur ainée du bébé. La princesse aperçut le berceau et ordonna à sa servante d'aller le chercher. Le bel enfant pleurait. " C'est sans doute quelque enfant hébreu ", dit Bithya, prise de pitié. Une si grande tendresse habitait sa voix que Myriam prit le risque de s'avancer. " Veux-tu que je cherche une nourrice parmi les femmes des Hébreux ?, demanda-t-elle. - Va " répondit la princesse. Et Myriam alla chercher Jocabed. Ainsi l'enfant retrouva-t-il les bras de sa mère. Il resta deux ans dans la maison de son père, puis un jour Jocabed dut prendre le chemin du palais royal pour le rendre à la fille de Pharaon. Celle-ci lui donna le nom de Moïse, qui signifiait " sauvé des eaux ". Activités : Surligne les passages écrits au Passé Simple. Lis le texte obtenu. Peux-tu comprendre ce qui se passe ? Pourquoi ? Remplis le tableau qui t’a été distribué. Imparfait Passé simple action qui dure succession des actions action qui se répète enchaînement rapide Description actions à un moment précis Il était une fois ... un conte ... Séance 9 Les caractéristiques des personnages du Conte objectifs * Etude des caractéristiques des personnages du Conte (schéma actanciel) en partant d’une comparaison de textes : les deux sœurs (contes du Niger) et la fée du robinet de Gripari. démarche Lecture des deux contes ; chaque élève reçoit un polycopié comportant un des deux textes. Son voisin reçoit l'autre. Dans un premier temps, la lecture est individuelle, et il leur est demandé de résumer l'histoire qu'ils ont lue sur leur cahier, en un paragraphe. (phase d'écriture autonome). Puis je leur distribue un polycopié comportant un tableau comparatif dans lequel ils relèvent les circonstances essentielles du texte qu'ils ont lu. Dans un second temps, on compare oralement les résumés obtenus pour chacun des textes en essayant d'être le plus précis possible tout en renonçant aux détails inutiles (phase de négociation du sens à l'oral). En passant dans les rangs, dans la phase d'écriture, j'ai souvent été amené à leur demander d'insister sur les structures répétitives (réinvestissement de l'étude du texte de Pouchkine). Ceux qui ont travaillé sur le deuxième texte doivent compléter leur tableau à partir des affirmations de leurs camarades (phase d'écoute attentive). Puis, ceux qui ont travaillé sur Gripari sont amenés à insister sur les différences entre ce qu'ils ont entendu du conte nigérian avec leur texte. (A noter que la version du texte de Gripari n'est pas la version théâtrale). Pour vérifier la bonne compréhension du texte non lu directement, je leur demande de rétablir la structure de son conte à partir de tableaux vides. Le schéma actanciel des contes est vérifié en commun. Enfin, les élèves reçoivent le polycopié du deuxième texte qui est à lire pour la séance suivante. support Polycopiés des deux textes Il était une fois ... un conte ... Séance 10 Ecrire un conte : étape 1 : construire l'intrigue objectifs démarche support Dominante Ecriture : Construire la structure d’un conte. Les élèves vont devoir écrire un conte ; il s'agit ici de leur permettre de faire le travail préparatoire en réutilisant les notions déjà vues précédemment dans le texte narratif (fables, métamorphose ...) ; ils reçoivent donc une fiche qui va leur permettre de définir de manière synthétique les circonstances, les personnages, le but de la quête du héros ... Ils sont obligés d'aller à l'essentiel. Ecran = source documentaire, informative + rappel : En parallèle, sur écran, ils peuvent accéder à un fichier d'animation (style "boite à idées" de conte) réalisé sous médiator, qui leur permet de revoir certaines notions vues sur les textes, et de trouver des idées de situations, de personnages, d'épreuves ... Ils ne sont pas tenus de s'en servir (le but étant de favoriser l'écriture, non de les faire rentrer dans un cadre pré-établi) mais ils peuvent le faire, ce qui évite la "page blanche". De mon côté, je travaille avec eux, de manière individuelle, sur la cohérence de leurs choix, sur la pertinence de telle ou telle péripéties. Je les oblige aussi à tenir compte de la dimension répétitive vue dans le travail sur la structure du conte. Au terme de l'heure, ils repartent avec les fiches complétées. Ils ont alors à commencer la phase d'écriture proprement dite chez eux. Fichier réalisé sous le programme médiator Il était une fois ... un conte ... Séance 11 Ecrire un conte : étape 2 : rédiger, illustrer ... objectifs démarche Dominante Ecriture : retravailler les marques de l'oralité dans les textes élèves Ils arrivent avec leur brouillon de conte sur le cahier. Ils vont pouvoir le saisir à l'écran, le but étant de les amener à avoir un regard réflexif sur leur travail, éventuellement celui des autres. Pour cela, je leur demande de saisir en priorité les passages d'échanges entre les personnages, de façon à pouvoir retravailler : * la disposition du dialogue sur la page : ponctuation, ... * l'utilisation judicieuse des pronoms * la variété des propositions incises Phase 1 : saisie des travaux individuels : priorité aux dialogues (15 à 20 minutes) Phase 2 : mise en perspective des travaux des autres et correction avec NetSupport School. Les corrections sont apportées en direct, puisque l'écran d'un élève est basculé simultanément sur tous les écrans de la classe. Ainsi quand une correction est apportée, on peut voir tout de suite si elle est en cohérence ou non avec le reste du texte. A remarquer aussi que certains prennent plus facilement la parole pour faire des propositions que dans le cadre de l'observation des textes. Beaucoup enfin sont volontaires pour que l'on présente leur travail aux autres, même quand ils ont le sentiment qu'il ne correspond pas aux attentes. Phase 3 : correction individuelle des travaux ; chacun repart sur son travail et le corrige en tenant compte de ce qui a été corrigé de manière collective. Généralement, ils savent bien tirer profit de ce qui a été observé pendant la phase collective. Phase 4 : saisie du reste du conte et illustration. Une fois relu par plusieurs camarades, le texte est rebasculé dans un logiciel de Publication Assistée par Ordinateur, pour être retravaillé en mise en page puis imprimé en livret.