Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 4/14
3.2. Diagnostic différentiel
Lorsqu’il n’y a pas de tableau clinique évocateur du diagnostic, la présence de granulome à
cellule géante a une faible valeur car elle n’est pas spécifique de la sarcoïdose.
• De nombreux agents peuvent provoquer une réaction granulomateuse incluant des
particules inertes de l’environnement : béryllium, sels de zyrconium, titanium,
aluminium, talc ; des agents infectieux : bactéries (mycobacterium tuberculosis, m.
leprae, m. atypiques, brucella, chlamydia, tularemia, treponema, barthonella, p.
pseudomallei), champignons (histoplasma, coccidiodomyce), parasites (leishmania,
toxoplasma) ; des antigènes médicamenteux ou des antigènes de l’environnement
induisant une hypersensibilité.
• Des réactions granulomateuses peuvent s’observer au cours de pathologies
dysimmunitaires (granulomatose de Wegener, cirrhose biliaire primitive, syndrome de
Churg et Strauss, maladie de Crohn, syndrome de Gougerot Sjögren, déficit en
immunoglobulines).
• Des réactions granulomateuses sarcoïd like localisées peuvent accompagner une
tumeur, qu’il s’agisse de lymphome ou de tumeurs malignes épithéliales.
Ces diagnostics sont évoqués sur la qualité de l’interrogatoire, sur les atypies cliniques et
biologiques, sur les atypies histologiques. Ils peuvent être confirmés par une relecture des
lames, la pratique de colorations spécifiques (coloration de Ziehl, coloration PAS et Gomori-
Grocott, coloration de Giemsa, examen en lumière polarisée), la mise en culture du
prélèvement biopsique, la pratique de tests immunologiques et microbiologiques.
La place nosologique d’atteinte granulomateuse idiopathique limitée à un organe (myocardite
idiopathique à cellules géantes, mastite granulomateuse, hépatite granulomateuse) est discutée
et ces atteintes sont généralement considérées comme des entités particulières ne rentrant pas
dans le cadre de la sarcoïdose.
4. Manifestations clinico-biologiques
Les manifestations de la sarcoïdose peuvent être diffuses ou ne concerner à un moment donné
qu’un organe, elles se combinent selon une extrême diversité.
4.1. Les localisations médiastinopulmonaires
Ce sont les localisations les plus fréquentes concernant 90 % des patients.
L’atteinte thoracique est associée environ une fois sur deux à une atteinte extrathoracique.
L’atteinte extrathoracique isolée n’est présente que dans 10 % des cas.
Cliniquement les localisations médiastino-pulmonaires sont le plus souvent asymptomatiques
mais des douleurs thoraciques, une dyspnée d’effort, une toux sèche, une hémoptysie, des
râles bronchiques ou sibilants peuvent s’observer.
4.1.1. L’imagerie thoracique
L’analyse du cliché thoracique est un élément clef.