Le paradigme positiviste et le paradigme interprétatif

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Le paradigme positiviste et le paradigme
interprétatif
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Le paradigme positiviste et le paradigme interprétatif
Données clés
Faculté
Faculté des sciences de la société
Département
Département de science politique et relations
internationales
Professeur(s)
Marco Giugni[1]
Cours
Introduction aux méthodes de la science-
politique
Lectures
Cours introductif aux méthodes de la science-politique
Le paradigme positiviste et le paradigme interprétatif
Les méthodes scientifiques fondamentales
De la théorie aux données
Le recueil des données
Le traitement des données
Il faut faire un certain nombre de choix quand on fait une recherche. Le chercheur doit faire
cinq choix :
1. ontologique et épistémologique : c’est-à-dire avoir une certaine conception de la
société, on touche presque au domaine de la philosophie et moins au domaine de la
recherche pratique.
2. avoir une conception de la science : la science fait partie de la société, il n’y a pas une
seule manière de concevoir la société et la science. Il est possible d'assimiler ce choix à
la notion de paradigme.
3. trouver un mode d'explication adéquat : pour un phénomène que l'on veut étudier, on
va du plan le plus général et abstrait au plan le plus près des objets étudiés. Il dépend des
conceptions de la société et de la science que l’on doit avoir.
4. s'inscrire dans une théorie : renvoie au choix précèdent.
5. choisir une méthodologie : chacun de ces choix dépend du choix préalable que l'on fait.
La manière dont on conçoit la société détermine le choix méthodologique qu'on fait sur
une recherche. Toute une série de choix en découle concernant les techniques.
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[]
1 Deux paradigmes de la recherche sociale
2 Distinction entre le paradigme (post-)positiviste et le paradigme interprétatif
o 2.1 Paradigme
o 2.2 Ontologie
o 2.3 Traditions sociologiques
o 2.4 Question ontologique
o 2.5 Question epistémologique
o 2.6 Question méthodologique
3 Recherche quantitative et recherche qualitative
o 3.1 Approche générale
o 3.2 Recueil des données
o 3.3 Traitement des données
o 3.4 Résultats
4 Quelques exemples : recherche quantitative et recherche qualitative
o 4.1 Recherche quantitative : l'engagement dans les mouvements sociaux
o 4.2 Recherche qualitative : l'engagement dans les mouvements sociaux
5 Quelle est la meilleure méthode ?
6 Annexes
7 Références
Deux paradigmes de la recherche
sociale[ | ]
Distinction entre le paradigme (post-
)positiviste et le paradigme
interprétatif[ | ]
Paradigme[|]
Thomas Kuhn
C’est un concept qui provient de Thomas Kuhn. Il essaie de développer une théorie sur la
science sur la base de la notion de paradigme, c’est-à-dire sur la manière dont la société se
développe à partir d’un paradigme. C’est une perspective théorique qui est partagée et
reconnue par la communauté des chercheurs d’une discipline qui est fondée sur des acquis
précédents de la discipline et qui oriente la recherche en termes de choix des faits à étudier,
de l’objet, de la formulation des hypothèses et de la mise en place méthodologie des outils de
recherche scientifique. Cela est lié à la formulation d’une théorie, mais de façon plus
générale, c’est la manière de se rapprocher d’une théorie sociale qui permet de définir les
outils théoriques et méthodologiques à utiliser pour promouvoir sa théorie.
Le paradigme est une vision du monde, une grille de lecture qui précède l’élaboration
théorique. Kuhn fait une distinction fondamentale entre la science normale et les révolutions
scientifiques.
science normale : longue phase ou un paradigme donné dans l’histoire de l’occident a
dominé.
révolution scientifique : changement de paradigme.
Si on abandonne l’idée de développement historique de Kuhn et qu’on l’applique à la science
sociale, aujourd’hui, il y a plusieurs paradigmes qu’il faut choisir et dans lesquels il faut
s’inscrire.
Il y a une coexistence de paradigmes qui s’opposent entre eux pouvant être caractérisés de
manières différentes. Les paradigmes caractérisent la recherche en science sociale, les choix
méthodologiques découlent du choix de paradigme dans lequel on s’inscrit.
Une théorie au sens général du terme et la méthodologie sont intiment liées, on ne peut
penser à l’une sans l’autre. Ces paradigmes se trouvent dans le pôle théorique dont on
dénombre quatre paradigmes :
positiviste ;
compréhension ;
fonctionnaliste ;
structuraliste.
Ontologie[|]
C’est une manière de concevoir et d’élaborer la science permettant d’étudier la société
comme, par exemple, les phénomènes politiques.
Selon Charles Tilly, il y a quatre « ontologies », c’est-à-dire des manières à travers lesquelles
les chercheurs ont abordé le phénomène à expliquer, de concevoir et d’élaborer la science soit
concevoir et élaborer la réalité :
1. Individualisme phénoménologique: la conscience individuelle est le seul lieu de la vie
sociale, l'observation n'est pas la meilleure technique à suivre, car on ne peut pas voir
dans les consciences individuelles. C’est une interrogation sur la réalité sociale qui se
trouve dans la conscience individuelle sur la manière dont les hommes construisent leur
monde.
2. Individualisme méthodologique : ce sont les individus comme réalité sociale
fondamentale, voire unique, on se centre dans leur comportement et pas dans ce qu’ils
pensent. On doit trouver le sens des choses dans les individus, ce n’est pas dans la
conscience des individus, mais dans les comportements et les faits des individus.
3. Holisme : la structure sociale, horlogeries qui s'autosoutiennent, Durkheim est un
exemple, il faut analyser les phénomènes comme un tout unique (approche
systémique). On ne peut comprendre la société si on ne considère pas toutes les
différentes parties dans son ensemble. L’approche systémique en science sociale va par
exemple dans cette direction. Il faut considérer la société dans son entier, en d’autres
termes c’est un paradigme social généralisant.
4. Réalisme relationnel : les liens sociaux constituent l'élément fondamental de la vie
sociale On a plusieurs manières de classer ces paradigmes et conceptions de la société.
On ne va pas étudier un phénomène de la même manière si on pense que l’essence de ce
phénomène va se retrouver dans la conscience des gens et dans leurs relations ou on le
retrouve dans l’ensemble d’un phénomène dans lequel une personne s’insère.
Traditions sociologiques[|]
Selon Collins, on peut différencier quatre traditions sociologiques :
1. tradition du conflit : c'est à travers l'analyse de conflits qu'on peut expliquer les
phénomènes sociaux. La société est par essence conflictuelle, les théories de Marx sont
des exemples célèbres.
2. tradition utilitariste-rationaliste : les êtres humains sont rationnels.
3. tradition holiste : « durkheimienne ».
4. micro-interactionniste : il faut analyser les interactions au niveau microrelationnel.
Quand on parle de méthode, on ne peut pas faire d‘abstractions, les réflexions ne concernent
pas seulement la théorie ; il faut penser aux paradigmes, aux manières de concevoir la
société, mais en même temps, il y a diverses formes afin de comprendre les approches.
Nous allons faire la distinction entre deux grands paradigmes :
paradigme positiviste : empiriste, objectiviste, explicatif. Ici, le terme « positiviste »
n’a pas de connotation négative.
paradigme interprétatif : humaniste, du subjectivisme, de la compréhension.
Ces paradigmes sont des conceptions générales de la nature de la science sociale
permettant d’appréhender et de connaître la réalité sociale.
Il y a une opposition entre Durkheim et Weber (approche des faits ou de la compréhension).
Ce sont diverses manières par lesquelles on peut connaître la réalité sociale. Ces deux
approches nous montrent la différence entre démarche quantitative et démarche
qualitative.
On élabore ces paradigmes autour de trois questions :
question ontologique : est-ce que la réalité sociale existe et qu’elle est sa nature ? ;
concerne la réalité sociale et sa nature.
question épistémologique : est-ce que cette réalité sociale est connaissable ? pouvons-
nous la connaître ?
question méthodologique : si cette réalité existe et elle est connaissable, comment
pouvons-nous la connaître ?
Chacun de ces paradigmes apporte des réponses différentes à ces trois questions.
Question ontologique[|]
Est-ce que la réalité sociale existe ? - Ontologie.
(Post-)positiviste
Interprétatif
Réalisme (critique)
La société existe, on peut l'observer, mais elle ne peut être connue que de manière
probabilistique, l'observation dépend de la théorie elle-même (post-).
La réalité sociale est objective et objectivable
C’est la position positiviste, on cherche juste à connaître la position, la définition
ontologique que les deux paradigmes donnent.
Constructivisme / relativisme
La réalité n'existe pas en tant que fait objectif, mais elle est construite ; la réalité n’existe
pas en tant que tel, c’est une construction sociale.
La réalité est construite
Chacun a sa propre réalité sociale dans sa tête. Le monde qu'on peut connaître c'est celui
qui est construit par le sens que les gens donnent au monde.
Question epistémologique[|]
Est-ce que si la réalité existe, elle est connaissable ? - Épistémologie : manières de connaître.
(Post-)positiviste
Interprétatif
Dualisme / objectivité
D'un côté la réalité, de l'autre le chercheur. Pour connaître le monde, il faut essayer de
se détacher, car le monde social existe et est réel. En d’autres termes c’est un dualisme
entre les chercheurs et la réalité.
Science expérimentale en quête de lois
Pouvoir contrôler tous les facteurs, il faut se rapprocher le plus possible. Il y a l’idée
de l’expérimentation et de l’expérience. On essaie de répliquer ce qu’on fait dans les
sciences dures en les appliquant aux sciences sociales. C’est une volonté de faire des
expériences en manipulant la réalité.
Objectif : explication
On veut expliquer les faits qui sont là, objectivement, on le fait en s'éloignant. On
recherche une logique de cause à effet.
Généralisations
Loi dans les sciences humaines ; il faut trouver une loi. Loi provisoire (post-), la
falsification de l'hypothèse (une bonne hypothèse doit pouvoir être soumise à des tests
empiriques et être falsifiée).
Non dualisme / non objectivité
On nie le dualisme et on nie l'objectivité, car la réalité est construite, chacun donne sa
signification, elle ne peut pas être objective. Il n'y a pas de division entre le chercheur et la
recherche. Le monde n’est pas objectif, il est par définition subjectif.
Science interprétative en quête de significations
On ne cherche pas de lois, mais on cherche du sens. Le but n’est pas d’expérimenter la réalité
et d’arriver à des lois. On cherche à comprendre et à interpréter en faisant ressortir le sens
profond des phénomènes observés.
Objectif : compréhension
On veut comprendre, pour mieux le faire il faut participer à la réalité.
Généralisations
Énoncés de (probabilistes, provisoires) possibilité, types idéaux (caricatures de la réalité) ; on
ne peut pas établir de lois, on peut essayer d'avoir une certaine abstraction. Cette généralisation
se fait par les énoncés de possibilités et des « types idéaux » c’est-à-dire une sorte de caricature
de la réalité ou l’on fait ressortir les traits essentiels.
Dans un cadre on vise à expliquer les phénomènes et dans l’autre à les comprendre. Les
méthodes de collecte et d’analyse de données vont évidemment être différentes.
Question méthodologique[|]
Comment est-ce que la réalité peut être elle connue ? - thodologie : quels sont les outils ?
(Post-)positiviste
Expérimentale-manipulative
On veut manipuler tous les facteurs explicatifs. Le chercheur intervient sur la réalité à
travers l’expérience en essayant d’arriver aux objectifs d’explication et de généralisation
d’une loi.
Observation
La réalité peut être observée de l'extérieur.
Méthode hypothético-déductive
On a des hypothèses, on part d'une théorie, et on essaie de les tester avec l'observation de
la réalité objective. On part des idées pour ensuite les tester afin de trouver une
confirmation ou une vérification empirique des idées sur le terrain.
Techniques quantitatives
Comme on vise une généralisation, on privilégie ces méthodes au sens technique.
Analyses par variables
La réalité sociale est analysée par des variables. Par exemple on s'intéresse de savoir si
l'origine sociale influence ceux qui sont plus attentifs au cours. Ce qui intéresse le
chercheur ne sont pas les individus, mais la variable.
Dans son ouvrage, Corbetta parle de trois paradigmes :
paradigme positiviste : n'existe plus en sciences sociales, personne ne pense que les
sciences sociales doivent être comme les sciences exactes.
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