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Biographie de Guy de Maupassant (1850-1893)
Guy de Maupassant est né à Fécamp le cinq août 1850, fils d'une bourgeoise, Laure
le Poitevin et d'un noble, Gustave de Maupassant. La famille s'installe à Paris mais les
époux ne s'entendent pas et le garçon n'oubliera jamais les scènes de violence conjugale
auxquelles il assiste. Ses parents séparés, l'enfant est élevé à Etretat par sa mère qu'il adore,
femme éprise de littérature et amie de Flaubert. Il grandit dans la campagne normande
et se lie avec les paysans et les pêcheurs de la région qui lui inspireront plus tard des
personnages.
A douze ans, il rentre dans l'institution ecclésiastique d'Yvetot (qu'il quittera avec une
profonde aversion pour la religion) puis termine ses études au lycée de Rouen.
A Paris, il fait des études de droit, interrompues par une mobilisation à Rouen pendant
la guerre franco-prussienne. Ensuite, il trouve un emploi au ministère de la Marine
puis de l'Instruction publique (1872-1880). Flaubert devient son mentor, le guide
dans le journalisme et l'introduit dans le milieu littéraire réaliste et naturaliste : il
rencontre Zola, Huysmans, Tourguéniev, Daudet et les frères Goncourt et participe aux
Soirées de Médan.
Après le succès de « Boule de suif » (1880), Maupassant abandonne son emploi
au ministère pour se consacrer à l'écriture.
Dès lors, de 1880 à 1890, il publie six romans et plus de trois cents contes et nouvelles .
Ses récits sont publiés dans des recueils tels « Les sœurs Rondoli», « Les contes
de la bécasse ». Il écrit des chroniques dans des journaux comme Gil Blas », « Le Gaulois »
et « Le Figaro », ainsi que des récits de voyage et des correspondances.
Vers la fin des années 1880, sa santé physique et morale se dégrade (il est victime
d'hallucinations), dûe sans doute à une prédisposition familiale mais aussi à la syphilis,
contractée dans ses jeunes années. Vivant reclus, il sombre peu à peu dans la folie et,
après une tentative de suicide, il est interné dans la clinique du docteur Blanche
où il meurt le six juillet 1893.
Analyse de l'oeuvre de Maupassant
Le réalisme chez Maupassant.
Après le romantisme, c'est le réalisme qui domine la littérature française entre 1850 et
1880. Des écrivains tels Balzac, Flaubert, Zola et les Goncourt traitent des sujets
contemporains et sociaux, mettent en scène les bourgeois, les milieux populaires,
les prostituées, jusque-là exclus des oeuvres littéraires.
Maupassant s'intéresse à tous les milieux et décrit des personnages représentatifs
des classes sociales : des paysans normands, des petits-bourgeois ou des fonctionnaires
parisiens, des gentilshommes campagnards, des notables.
La femme est très présente dans l'oeuvre de l'écrivain : jeune fille naïve et victime,
femme ignorante déçue par le mariage, femme trompée qui se venge et s' épanouit
dans l'adultère, femme objet de désir et femme fatale, mère infanticide, courtisane ou
prostituée, héroïne de guerre.
Dans ses histoires, une personne ordinaire mène une vie banale qu'un événement souvent
dramatique va bouleverser. C'est alors que s 'expriment les passions, les ambitions,
les luttes d'intérêts familiaux ou financiers. Maupassant décrit le genre humain à travers
ses défauts, l'égoïsme, la bêtise et la cupidité. Il n'analyse pas les comportements mais saisit,
dans un geste anodin, dans un détail infime, la psychologie de ses personnages.
Il fait preuve d'un regard lucide, parfois cruel, d'une ironie cynique et d'une vision
pessimiste de la nature humaine. Il considère la vie absurde et le bonheur illusoire.
« La vie, dans son ensemble, est pour chacun de nous, une immense tragédie. »
« Le romancier qui prétend donner une image exacte de la vie, doit éviter tout
enchaînement d'événements qui paraîtraient exceptionnels. Son but n'est pas de nous
raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir, mais de nous forcer à penser,
à comprendre le sens caché des événements. C'est sa vision personnelle du monde
qu'il cherche à nous communiquer en la reproduisant dans un livre. » Maupassant.
Le fantastique chez Maupassant.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le fantastique chez Maupassant n'est pas
dû à sa maladie qui n'apparaît qu'à la fin de sa vie, alors qu'il écrit des contes fantastiques
s les années 1870. Mais les sciences occultes sont en vogue à l'époque, le Professeur
Charcot donne des cours sur l'hystérie, on commence à étudier les dérèglements du
psychisme. Et Maupassant est aussi influencé par Schopenhauer.
Les thèmes récurrents sont la peur, l'obsession de la mort et la folie. Son fantastique
demeure dans la réalité et décrit le cheminement intérieur des êtres dont la vision
du monde est modifiée par la maladie mentale.
Le style de l'auteur.
L'essentiel de l'oeuvre de Maupassant est constitué de contes et de nouvelles, brefs récits
de quelques pages à une quarantaine.
Le conte insiste sur l'aspect oral : le narrateur s'adresse à un public autre que le lecteur.
Ses textes sont équilibrés : les descriptions, les dialogues et les récits sont savamment
dosés. Les phrases sont courtes, le lexique simple et précis, au service du détail.
C'est une narration linéaire avec quelques retours dans le passé.
Maupassant a pris chez son maître Flaubert la rigueur, la netteté et la sobriété dans
la composition de l'histoire et dans l'écriture, ce qui donne de la puissance à ses écrits.
« Quelle que soit la chose qu'on veut dire, il n'y a qu'un mot pour l'exprimer
et qu'un adjectif pour la qualifier. Il faut donc chercher ce mot, cet adjectif, ce verbe
et ne jamais se contenter de l'à-peu-près, ne jamais avoir recours à la supercherie [...] »
« Ayons moins de noms, de verbes, d'adjectifs au sens indéfinissable, mais plus de phrases
différentes, diversement construites, ingénieusement coupées, pleines de sonorités et de
rythmes savants » Maupassant.
Lecture : extraits de « La Maison Tellier »
Maupassant connaît le milieu des demi-mondaines et celui des prostituées des maisons
closes. Il a écrit plusieurs nouvelles sur ce thème : dans « Boule de Suif », il décrit
les malheurs d'une prostituée qui fuit l'occupant pendant la guerre franco-prussienne de
1870 ; dans « Yvette », il dresse le portrait des courtisanes et dans « La Maison Tellier »,
il peint le quotidien d'une maison close de province et de ses pensionnaires.
La nouvelle est parue en 1881 dans un recueil du même nom.
L'histoire se déroule à Fécamp, où Madame Tellier test la tenancière d' un café-bordel.
C'est une femme de tête dont l'établissement a pignon sur rue.
Elle ferme son établissement pour se rendre, avec sa petite troupe, à la première
communion de sa nièce, dans l'arrière-pays. A la grande déception des habitués, marins,
ouvriers et surtout notables.
Le trajet en train est tumultueux et folklorique avec la présence d'un commis-voyageur
et de 2 paysans face à un monde qui leur est étranger.
Les filles font forte impression sur les villageois, fascinés par leurs costumes
et leur excentricité.
Madame et ses pensionnaires assistent à la communion à l'église. Emues par des souvenirs
d'enfance, elles se mettent à pleurer et passent pour de saintes femmes aux yeux des
paroissiens.
Après la cérémonie et un repas chez Joseph Rivet, le frère de Madame Tellier, on décide
de rentrer pour ne pas perdre une seconde journée de travail. C'est l'effervescence à Fécamp
quand se propage la nouvelle de l'ouverture de l'établissement.
Il faut voir le film « Le plaisir », de Max Ophüls, une adaptation de trois nouvelles
de Maupassant : « Le Masque »,« Le Modèle » et « La Maison Tellier « (1952),
avec Madeleine Renaud (Madame Tellier), Danielle Darrieux, Ginette Leclerc et Paulette
Dubost (les pensionnaires) et Jean Gabin (Joseph Rivet). Un régal !
Recueil de contes et nouvelles dans l'ordre chronologique de leur parution.
La maison Tellier (1881)
Contes divers 1881
Mademoiselle Fifi (1882)
Contes divers 1882
Contes de la bécasse (1883)
Clair de lune (1883)
Contes divers 1883
Miss Harriet (1884)
Les soeurs Rondoli (1884)
Yvette (1884)
Contes divers 1884
Contes du jour et de la nuit (1885)
Contes divers 1885
Toine (1885)
Monsieur Parent (1886)
La petite Roque (1886)
Contes divers 1886
Le Horla (1887)
Contes divers 1887
Le rosier de Madame Husson (1888)
La main gauche (1889)
Contes divers 1889
L'inutile beauté (1890)
Romans
« Une vie », 1883.
« Bel-Ami », 1885.
« Mont-Oriol », 1887.
« Pierre et Jean », 1888.
« Fort comme la mort », 1889.
« Notre coeur », 1890.
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