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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 3, vol. I - 3e-4etrimestres 2001
diaire de l’aiguille. Cette dernière est alors reti-
rée, puis l’électrode laissée en place est fixée
sur la peau et reliée au stimulateur externe.
La stimulation est ensuite mise en route, en
veillant à ne pas dépasser le seuil douloureux,
de manière continue pendant 3 à 7 jours. Le
patient retourne habituellement à son domicile
où il devra remplir un catalogue mictionnel et
réaliser un bilan urodynamique sous stimula-
tion. À l’issue de cette période, l’électrode est
retirée et les résultats cliniques et urodyna-
miques sont analysés.
Implantation du système permanent
En cas de réponse positive au test de stimula-
tion – amélioration des symptômes pendant le
test et retour à l’état initial après ablation de
l’électrode –, l’implantation d’un système perma-
nent peut être proposée. Celui-ci se compose
d’une électrode implantée chirurgicalement
dans le foramen sacré choisi (l’électrode est sim-
plement introduite dans le trou et suturée au
périoste) qui est reliée par une extension au neu-
rostimulateur (sorte de pacemaker) implanté en
sous-cutané (figures 2 et 3). L’intervention se
déroule sous anesthésie générale.
Dans les heures qui suivent l’implantation, le
neurostimulateur est mis en route et les para-
mètres de stimulation sont ajustés par télémé-
trie grâce à une console de programmation.
Bien que la stimulation soit continue et que le
patient n’ait habituellement pas à s’en servir, il
lui est remis une télécommande qui lui permet
d’arrêter la stimulation et, éventuellement, de
modifier quelques paramètres dans les limites
fixées par le médecin. La durée de vie du neu-
rostimulateur est de 5 à 10 ans et son rempla-
cement est un geste simple qui peut éventuel-
lement se réaliser sous anesthésie locale.
I
NDICATIONS
Les indications de la neuromodulation sont
nombreuses et les recherches en cours élargi-
ront probablement encore le champ d’action de
cette thérapie. Actuellement, les indications les
mieux documentées sur le plan des résultats
cliniques sont les patients sans atteinte neuro-
logique patente qui présentent des troubles
urinaires de type :
– instabilité vésicale, rebelle aux traitements
conservateurs, qui se manifeste par une impé-
riosité avec ou sans fuite et/ou une pollakiurie
invalidante ;
– état rétentionniste chronique avec hypertonie
du sphincter strié ;
– douleur périnéale ou pelvienne chronique
après échec de toutes les autres thérapeu-
tiques.
Toutes ces indications s’entendent avec inté-
grité préservée de l’appareil vésico-sphinctérien
et excluent donc les vessies avec défaut de com-
pliance et/ou de capacité, les patients ayant
une incompétence sphinctérienne prouvée ou
des troubles de la statique pelvienne pouvant
générer en eux-mêmes ce type de symptômes.
Le test peut être proposé à tous les patients
répondant à ces critères d’inclusion. Un bilan
étiologique et symptomatique complet doit être
réalisé ; il comprend systématiquement une
étude anatomique, endoscopique, urodyna-
mique, radiologique, voire électrophysiologique.
R
ÉSULTATS
Le test de stimulation est considéré comme
positif, au vu de la littérature, lorsqu’il existe
une amélioration d’au moins 50 % des symp-
tômes à la fois sur des critères subjectifs et
La neuromodulation
Figure 2. Contrôle radiologique du sacrum (profil et
face) après implantation de l’électrode quadripolaire.
Figure 3. Contrôle par abdomen sans préparation du
stimulateur définitif et de ses connexions.
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