Compléments sur les installations triphasées équilibrées ( en raisonnant avec les complexes et pas avec les vecteurs de Fresnel ) Rappel : A chaque grandeur instantanée sinusoïdale, on associe une grandeur complexe telle que l’on ait : Grandeur instantanée = Re(grandeur complexe) A – Tensions simples ( système direct ) : Trois tensions sinusoïdales, de même fréquence, forment un système triphasé de tensions si elles sont 2π déphasées les unes par rapport aux autres de + ou . 3 Le système triphasé est équilibré lorsqu’il est formé de trois tensions ayant même valeur efficace. 1 Tensions instantanées Complexes associés 2 v1 = V 2 cos ωt v1 = V 2 e jω t v2 = V 2 cos ( ωt − 2π ) 3 v2 = V jω t v3 = V 2 cos ( ωt + 2π ) 3 v1 3 v3 v2 N v2 = V 2e 2e jω t −j e +j e Rq : On a, bien entendu, v 1 = Re ( v 1 ) , v 2 = Re ( v 2 ) , … Vérifions que v 1 + v 2 + v 3 = 0 Pour vérifier ceci, il suffit de vérifier que la partie réelle de la somme v 1 + v 2 + v 3 est nulle. v1 + v 2 + v 3 = V (1 + e −j 2π 3 +e +j 2π 3 ) = [1 + cos (− 2e j ωt (1 + e −j 2π 3 +e +j 2π 3 ) 2π 2π 2π 2π ) + cos (+ ) + j sin (− ) + j sin (+ )] 3 3 3 3 On vérifie, aisément, que cette somme est nulle car : sin (− 2π 2π 1 2π 2π ) = cos (+ )=− ) = − sin (+ ) et cos (− 3 3 2 3 3 v 1 + v 2 + v 3 = 0 entraîne, en particulier, la nullité de la partie réelle. v1 + v 2 + v 3 = 0 document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net 2π 3 2π 3 B – Tensions composées : Définitions des tensions composées et grandeurs complexes associées : 1 u 12 2 • u 12 = v1 − v 2 • u 12 = v1 − v 2 3 • u 23 = v2 − v3 • u 23 = v2 − v3 • u 31 = v 3 − v 1 • u 31 = v 3 − v 1 u 31 u 23 N On en déduit, immédiatement que la somme : u 1 2 + u 2 3 + u 3 1 = ( v 1 − v 2 ) + ( v 2 − v 3 ) + ( v 3 − v 1 ) est nulle. u 1 2 + u 2 3 + u 31 = 0 On peut, bien entendu, écrire également, de façon générale : 2 e jωt e u12 = U Remarque : On U12 = U 2 e V1 = V peut, j ϕ1 j ϕ1 pour faciliter 2 , V2 = V 2e les jϕ2 , U 23 = U 2 e −j 2 e jωt e u 23 = U notations, 3 +j et V 3 = V u 31 = U introduire et U 3 1 = U 2 e 2π jϕ2 j ϕ3 les 2 e jωt e amplitudes j ϕ3 complexes : ainsi que les amplitudes complexes 2π 3 2e afin de s’affranchir de la dépendance en temps des grandeurs mais … attention si l’on doit dériver !. Calculons U , ϕ 1 , ϕ 2 et ϕ 3 . Pour cela, on identifie les différentes expressions des grandeurs complexes. soit : u 1 2 = V u 12 = v1 − v 2 = V 2 e j ω t [1 − cos (− on obtient : u 1 2 = V 2 e jω t [1+ En comparant u 1 2 = U 2e 2π 3 1 jωt ) − j sin (− 3 +j 2 2 2 e jωt e soit : u 2 3 = V u 23 = v2 − v3 = V 2 e j ω t [ − 2 j sin (+ 2π 3 2π ] )] 3 U=V [1 − e −j 2e 2π 3 jωt ] ce que l’on écrit : u 1 2 = V j ϕ1 3[ 3 2 et la dernière expression obtenue, on obtient : et 3 −j [e 2 e jωt ϕ1 = + 2π 3 −e +j π rad 6 2π 3 ] ) ] ou encore : u 2 3 = V 2 e jωt [− j 3]. document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net +j 1 2 ] Comme e −j π 2 = − j , on écrit, enfin : u 2 3 = V 2 e jωt e En comparant u 2 3 = U ϕ2 = − soit : u 3 1 = V puis : u 3 1 = V π 2e jϕ2 u 31 = v 3 − v 1 = V 2e 2 e j ω t [ − 1 + cos ( 2π jωt 3 [− En comparant u 3 1 = U ϕ3 = + 5π 6 rad 2 3 [e ] et la dernière expression obtenue, on obtient : +j [e ) + j sin ( 3 2e π −j que l’on peut écrire aussi : ϕ 2 = − rad 2 jωt jωt 3 2π 3 2π 3 − 1] + j ] et, enfin : u 3 1 = V 2 2 j ϕ3 2 e jωt [− ) ou encore : u 3 1 = V 1 2 e jωt e 2π π π =− + 2 3 6 2e +j 2 j jωt 3 3e 3 ] 2 5π 6 et la dernière expression obtenue, on obtient : que l’on peut écrire aussi : ϕ 3 = + 5π 2π π =+ + 6 3 6 Conclusion : Les tensions composées forment un système de tensions triphasées équilibré. La valeur efficace U des tensions composées est reliée à la valeur efficace V des tensions simples par : U=V 3 π La tension composée u 1 2 est en avance de phase de sur la tension simple v 1 . 6 π La tension composée u 2 3 est en avance de phase de sur la tension simple v 2 . 6 π La tension composée u 3 1 est en avance de phase de sur la tension simple v 3 . 6 C – Couplage en étoile (récepteur équilibré) : Le récepteur triphasé est équilibré ; il est constitué de trois dipôles ( supposés passifs et linéaires ) de même impédance complexe Z . Chaque dipôle est soumis à une tension simple ; il est, alors, traversé par un courant d’intensité instantanée i à laquelle on associe la grandeur complexe i de valeur efficace I. jϕ Z = Z e ( ϕ dépend des caractéristiques du dipôle) Z : impédance d’un dipôle. (1) v1 Z neutre N v2 (2) (3) Récepteurs couplés en étoile i1 Z Z v3 i2 i3 document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net ϕ représente, aussi, le déphasage de la tension simple imposée au dipôle sur l’intensité instantanée qui le traverse. Si le récepteur est équilibré, les intensités i 1 , i 2 et i 3 ont la même valeur efficace I : I = • Dipôle 1 : il est traversé par une intensité instantanée i 1 sinusoïdale à laquelle on associe la 2 e jωt e grandeur complexe i 1 que l’on note : i 1 = I • j α1 avec α 1 = − ϕ Dipôle 2 : il est traversé par une intensité instantanée i 2 sinusoïdale à laquelle on associe la grandeur complexe i 2 que l’on note : i 2 = I • V . Z 2 e jωt e jα2 avec α 2 = − 2π −ϕ 3 Dipôle 3 : il est traversé par une intensité instantanée i 3 sinusoïdale à laquelle on associe la grandeur complexe i 3 que l’on note : i 3 = I Remarque : De façon générale, on pose : v = V 2 e jωt e jα3 avec α 3 = + 2π −ϕ 3 2 e j ω t e j θ avec θ = 0 , − 2π 2π , + suivant 3 3 que l’on s’intéresse à la tension simple v 1 , v 2 ou v 3 . On écrit : V 2 e jωt e jθ = Z e jϕ I 2 e j ω t e j α de sorte que l’on a : θ=ϕ+α Conséquence : i1 + i 2 + i 3 = I −j 2π +j 2π 3 +e 3 ] e − jϕ 2 e j ω t [1 + e ( voir tensions simples) 1444 424444 3 =0 On a donc : i 1 + i 2 + i 3 = 0 D – Couplage triangle du récepteur triphasé : Dans un tel couplage, chaque dipôle (supposé linéaire et passif) du récepteur est soumis à une tension composée (de valeur efficace U). i1 (1) Si le récepteur est équilibré, les intensités j 1 , a u12 U J= Z i2 j3 b Z c (3) • u23 j1 (2) Z Z j 2 et j 3 ont la même valeur efficace J : Récepteurs couplés en triangle j2 i3 Dipôle 1 : il est traversé par une intensité instantanée j 1 sinusoïdale à laquelle on associe la grandeur complexe j 1 que l’on note : j 1 = J 2 e jωt e j β1 avec β 1 = document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net π −ϕ . 6 • Dipôle 2 : il est traversé par une intensité instantanée j 2 sinusoïdale à laquelle on associe la grandeur complexe j 2 que l’on note : j 2 = J • 2 e jωt e jβ2 avec β 2 = − π −ϕ 2 Dipôle 3 : il est traversé par une intensité instantanée j 3 sinusoïdale à laquelle on associe la grandeur complexe j 3 que l’on note : j 3 = J 2 e jωt e jβ3 avec β 3 = + 5π −ϕ 6 2 e j ω t e j φ avec φ = Raisonnement : De façon générale, on pose : u = U π π 5π , − , + suivant 6 2 6 que l’on s’intéresse à la tension composée u 1 2 , u 2 3 ou u 3 1 . On écrit : U 2 e jωt e jφ = Z e jϕ J 2 e j ω t e j β de sorte que l’on a : φ=β+ϕ Conséquence : j1 + j 2 + j 3 = J 2 e jω t [e +j π −j +e 6 π +e 2 +j 5π 6 ]e − jϕ ( voir tensions simples) 1444 424444 3 =0 On a donc : j1 + j 2 + j 3 = 0 Si le dipôle récepteur est équilibré, les intensités forment un système triphasé équilibré. Relation entre les valeurs efficaces I et J : Par application de la loi des nœuds, on obtient : i 1 = j 1 − j 3 On a donc : i 1 = j 1 − j 3 ce qui s’écrit : i 1 = J Soit : i 1 = J 2e jωt j [e i 2 = j 2 − j1 π −e 6 +j i 3 = j3 − j2 5π 6 ] e − jϕ 2 ejω t [ 3 ] e − jϕ On constate que cette expression de l’intensité correspond avec l’expression de i 1 obtenue au paragraphe précédent c’est-à-dire : i1 = I L’identification des deux expressions nous donne : I = J On a donc : i 2 = j 2 − j 1 ce qui s’écrit : i 2 = J Soit : i 2 = J 2 e j ω t [ 3 ] (− j 2e jωt 2 e jωt e − jϕ 3 −j [e π 2 −e +j π 6 ] e − jϕ 3 1 − ) e − jϕ 2 2 document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net 2π −j −j 3 1 3 de sorte que l’on obtient : i = J 2 e j ω t [ 3 ] e Or, (− j − )=e 2 2 2 correspond à l’expression de i 2 obtenue au paragraphe précédent. On a aussi : i 3 = j 3 − j 2 ce qui s’écrit : i 3 = J Soit : i 3 = J 2 e j ω t [ 3 ] (− 1 +j 2 3 2e jωt +j [e 5π 6 −e −j 2π 3 e − j ϕ ce qui π 2 ] e − jϕ ) e − jϕ 2 2π +j 3 =e +j 3 1 de sorte que l’on obtient : i 3 = J 2 e j ω t [ 3 ] e Or, (− + j ) 2 2 correspond à l’expression de i 3 obtenue au paragraphe précédent. 2π 3 e − j ϕ ce qui Conclusion : Le couplage (étoile ou triangle) du récepteur ne change absolument pas les intensités en ligne ! On peut donc imaginer, dès à présent, que l’énergie consommée par ce récepteur ne sera pas modifiée par le type de couplage. E – Représentation de Fresnel : Dans les deux cas, la référence des phases est la tension simple v 1 ! V3 - V1 U I3 + U 12 31 ϕ -V2 ϕ ϕ I2 V1 Référence des phases I1 V2 U 23 - V3 Exemple d’un récepteur inductif ( ϕ > 0) document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net I3 U + U 12 J3 31 ϕ ϕ Référence des phases J1 -J3 ϕ I2 J2 I1 U 23 Exemple d’un récepteur inductif ( ϕ > 0) F – Mesure de puissances : • Mesure de la puissance active (ligne à 4 fils avec neutre accessible) : Soit P W l’indication du wattmètre. W On a, dans le cas ci-contre : PW = 1 2 i1 (1) { Re v 1 × i 1 * } (2) v (3) Récepteur 1 équilibré (N) Or, chaque intensité en ligne est déphasée de ϕ par rapport à la tension simple correspondante c’est-àdire qu’il y a le même déphasage entre l’intensité i 1 et la tension simple v 1 qu’entre l’intensité i 2 et la tension simple v 2 ou qu’entre l’intensité i 3 et la tension simple v 3 . Cette remarque entraîne, de fait, les égalités suivantes : PW = 1 { } Re v 1 × i 1 * = 1 { } Re v 2 × i 2 * = 1 { Re v 3 × i 3 * } 2 2 2 Conséquence : La puissance totale consommée par l’installation ( et ceci quel que soit le couplage) est égale à : P tot = 3 P W • Soient P W1 et P W2 les puissances respectives indiquées par les wattmètres. ¾ P W1 = Re {u 2 1 13 × i1 * } Méthode des deux wattmètres : (1) i W1 u (2) Récepteur 13 i u W2 23 (3) document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net triphasé équilibré soit : 1 = Re − U 2 P W1 ou encore : P W1 ¾ P W2 = soit : P W 2 1 2 2e j jωt e ×I 2e − jωt e jϕ 5π j UI = Re − U I e 6 e j ϕ que l’on écrit aussi : P W1 = + 2 { Re u 2 3 × i 2 * = Re U 2 1 ou encore : P W 2 5π 6 2e { 3 cos ϕ + sin ϕ } } −j jωt e π 2 ×I 2e − jωt +j 2π e 3 e jϕ π j UI = Re U I e 6 e j ϕ que l’on écrit aussi : P W1 = + 2 { 3 cos ϕ − sin ϕ } ¾ La puissance active totale consommée par l’installation (et ceci quel que soit le couplage) vaut alors : P tot = U I 3 cos ϕ = P W1 + P W 2 Remarque : Cette méthode permet d’accéder, également, à la puissance réactive totale consommée. Q tot = U I • PW = 2 { Re u 2 3 × i 1 (1) * PW i1 W } u 23 (3) 2e jωt e −j que l’on peut écrire : P W = On a donc : Q tot = U I π 2 ×I { 2 e − jω t e jϕ } 1 Re 2 U I ( − j ) e j ϕ puis : P W = U I sin ϕ 2 3 sin ϕ = Récepteur triphasé (2) soit : 1 = Re U 2 3 ( P W1 − P W 2 ) Mesure de la seule puissance réactive : Soit P W l’indication du wattmètre. 1 3 sin ϕ = 3 PW document proposé sur le site « Sciences Physiques en BTS » : http://nicole.cortial.net équilibré