Dr fadil med hopital local tadla Troubles des perceptions Il existe 2 modes de prise de conscience d’un objet : – la perception sensorielle d’un objet, présent dans l’espace réel, « objectivé – la représentation mentale qui peut être faite de l’objet, ici imaginé, subjectivé dans un espace imaginaire. Déréalisation Il n’existe pas d’altération de la perception au niveau sensoriel, mais l’objet perçu est ici ressenti comme étrange, bizarre, insolite : phénomène de déréalisation. Variations quantitatives =Un bruit banal peut prendre une résonance très intense, la couleur d’un objet peut devenir très vive (syndromes confusionnels et toxiques surtout). =Une décoloration, une fadeur, une atonie des perceptions peuvent s’observer dans des états dépressifs ; =dans l’accès maniaque l’acuité des perceptions s’accompagne parfois d’une vive jouissance émotionnelle et esthétique. Les variations qualitatives rejoignent en partie les variations d’intensité. Synesthésies On parle de synesthésies lorsqu’une perception sensorielle dans un secteur déterminé se traduit par correspondance ou résonance, par une sensation dans d’autres domaines sensitivosensoriels (« audition colorée »). Des synesthésies s’observent après absorption de Mescaline, de Psilocybine. Fausses perceptions Il s’agit d’un groupe hétérogène d’importance séméiologique majeure qui nécessite une subdivision en plusieurs parties. Illusions Les illusions consistent en la dénaturation ou la déformation d’un objet réel, =dans les crises d’angoisse, =dans certains états oniroïdes, =dans les syndromes confusionnels. Hallucinations Hallucinations psychosensorielles • Ce sont des hallucinations vraies, caractérisées par leur sensorialité c’est-à-dire indexées de la qualité sensorielle prone à chaque sens, par leur spatialité (spécifiant la situation extérieure et distante de l’objet halluciné) enfin par la conviction de la réalité objective de l’hallucination. Il est des hallucinations simples, élémentaires (sons, éclairs, attouchements) ou complexes et élaborées (conversations, phrases musicales, visages, paysages). Les hallucinations vraies peuvent intéresser tous les domaines perceptifs. Hallucinations auditives. perception de bruits ou très souvent de voix vectorisant un message, des ordres, des commentaires ou des injures. Elles conditionnent des attitudes d’écoute, des réponses (dialogues hallucinatoires), des conduites de défense pour ne plus les entendre (boules dans les oreilles, appareil radiophonique hurlant). Hallucinations visuelles. Ce sont des visions, des « apparitions » de lueurs, de taches colorées (photopsies), de personnages ou de scènes plus ou moins animés, de taille normale ou géante (macropsies – hallucinations gullivériennes) ou réduites (micropsies – hallucinations lilliputiennes) . La perception d’animaux terrifiants et menaçants (zoopsies) est assez caractéristique du délire alcoolique. Les apparitions divines, christiques ou mariales ont un contenu sensoriel (et souvent polysensoriel) intense et sont en général exaltantes, provoquant des contemplations extatiques. Hallucinations olfactives et gustatives. Elles ont habituellement une tonalité désagréable, nauséabonde, âcre. Hallucinations tactiles. Plus intéressantes que les hallucinations du toucher actif sont les plus spontanées du tact passif. Il s’agit de sensations de froid, de chaud, de piqûres, de fourmillements, de démangeaisons, de grouillements. Hallucinations cénesthésiques. Elles intéressent la sensibilité interne. Il s’agit d’impressions hallucinatoires de transformation du corps (métamorphose – évidemment – éclatement – possession animale ou diabolique) ou de sensations localisées affectant telle partie du corps ou telle autre . Ces cénestopathies hallucinatoires sont éprouvées au niveau des organes sexuels (caresses – attouchements– orgasmes – pénétration anale), de la sphère digestive (intestins pourris), thoracique (coeur comprimé, ne battant plus) Hallucinations psychiques • Il s’agit de fausses hallucinations puisqu’ici l’hallucination qui continue à se définir comme perception, perd ses indices de sensorialité et de spatialité. Ce qui caractérise les hallucinations psychiques verbales les voix intérieures, c’est leur objectivation psychique exclusive, leur représentation mentale. H. Ey les individualise à partir de : – l’absence de sensorialité : il s’agit d’un langage intérieur, d’une transmission de pensée, de « télépathie », d’idées imposées ou manque toujours le caractère esthésique des perceptions auditives ; – l’absence de subjectivité : le sujet ne fait pas sien le contenu de ce qu’il pense, ressent, éprouve, aucune dimension fondamentale de « xénopathie » et de projection (c’est-à-dire de l’attribution à l’Autre ou à l’extérieur de ce qui n’appartient plus au sujet) ; – l’intrusion de l’Autre dans l’intimité même du sujet avec la perception de voix intérieures par le sujet qui les objective. Syndrome d’influence . Le syndrome d’influence se traduit par de multiples phénomènes parasites et imposés qui sont vécus par le sujet comme émanant d’une action extérieure ; ses actes lui sont commandés ou commentés ; on lui impose des visions ; il se trouve forcé à prononcer des suites de mots, des séquences de phrases qu’il ne reconnaît pas comme siennes. Il s’ensuit une impression d’emprise, d’envoûtement qui conduit le sujet à se sentir exproprié de lui-même. Le syndrome d’influence luence aboutit à une mécanisation de la vie psychique dont H. Ey souligne toute l’ambiguïté : le sujet se sent pour ainsi dire tout à la fois dédoublé et doublé par un Autre qui redouble par son action extérieure (influence) et son action intérieure (possession) le pouvoir qu’il exerce sur cette chose qu’est devenu le sujet en devenant l’objet de cette contrainte ou de cet asservissement. Syndrome d’automatisme mental. Le syndrome d’automatisme mental de G. de Clérambault est caractérisé par le fonctionnement automatique, spontané et « dissident » de tout ou partie de la vie psychique du sujet : – le petit automatisme mental est le premier à apparaître, constituant le socle sur lequel s’érigent éventuellement les autres éléments du syndrome. Il est fait de phénomènes subtils à base d’intuitions abstraites, de dévidage muet de souvenirs, d’oublis, d’arrêts de la pensée, de velléités inconséquentes. C’est de ce « syndrome de passivité » que vont ensuite émerger les phénomènes de dédoublement mécanique de la pensée (écho de la pensée, de la lecture et des actes) et d’énonciation des gestes et des intentions ; – le triple automatisme moteur, idéique et idéoverbal est constitué de mouvements parasites, de sensations de déplacements imposés au sujet, de déroulement incoercible d’idées (mentisme, ecmnésie, idéorrhée), d’énonciation de mots, de jeux syllabiques, de scies verbales, de psittacisme. Peuvent s’y associer des automatismes sensitifs : sensations parasites intéressant la sensibilité générale, à types d’ondes, de courants électriques, de manifestations cénesthésiques profondes. Pour G. de Clérambault , le syndrome d’automatisme mental est autonome et primitif, les hallucinations psychosensorielles et la construction délirante s’édifiant sur sa base et ne constituant qu’un appoint a posteriori Les hallucinations psychiques et psychosensorielles sont de survenue aiguë et transitoire dans les accès confuso-oniriques, les bouffées délirantes polymorphes ; elles sont durables dans les psychoses hallucinatoires chroniques et dans certaines schizophrénies paranoïdes. Enfin, notons l’hallucinose (ou eidolie hallucinosique) qui est une hallucination reconnue et identifiée comme un phénomène anormal au moment même de sa survenue : le sujet critique le trouble et convient de la non-réalité de l’objet halluciné (ceci s’observe dans certaines ophtalmopathies, dans certaines lésions du tronc cérébral, dans des crises d’épilepsie partielle).