In´egalit´es dans R
MPSI Prytan´ee National Militaire
Pascal DELAHAYE
5 octobre 2017
1 la relation
xest inf´erieur `a y” s’´ecrit xy.
On ´ecrira que x < y lorsque xy
x6=yet on dira alors que xest strictement inf´erieur `a y”.
D´
efinition 1 : Relation d’ordre sur R
La relation est une relation d’ordre sur Rdans la mesure o`u elle v´erifie les propri´et´es suivantes :
1. Pour tout xRxxeflexivit´e
2. Pour tout x, y R:xy
yxx=yAntisym´etrie
3. Pour tout x, y, z R:xy
yzxzTransitivit´e
Exemple 1. () V´erifiez que l’inclusion est une relation d’ordre sur les parties d’un ensemble.
Remarque 1.On peut munir R2de l’ordre lexicographique ou de l’ordre produit.
Exemple 2. () D´eterminer l’ensemble de d´efinition de la fonction fefinie par : f(x) = r1 + x
1x.
Th´
eor`
eme 1 : Op´erations sur les in´egalit´es
1. Si abalors a≥ −b
2. Si abet cdalors a+cb+d. ( on ne peut pas soustraire 2 in´egalit´es)
3. Si 0 abet 0 cdalors 0 ac bd ( bien effectuer la v´erif. avant de multiplier)
4. Si abet c0 alors ac bc. ( bien effectuer la v´erif. avant de multiplier)
Remarque 2.On retiendra donc que :
1. On ne peut pas soustraire ni diviser membre `a membre deux in´egalit´es.
2. Il faut v´erifier que tous les termes sont positifs avant de multiplier membre `a membre deux in´egalit´es.
3. Lorsqu’on multiplie une in´egalit´e par une quantit´e c, il faut :
soit v´erifier que c0 ou que c0
1
Cours MPSI-2017/2018 In´egalit´es dans Rhttp://pascal.delahaye1.free.fr/
soit distinguer diff´erents cas selon le signe de c.
4. Evitez si possible les in´egalit´es strictes : elles sont source d’erreurs ....
Exemple 3. Encadrements successifs
() Sachant que x[1,2]
y]1,4] encadrez les deux expressions suivantes : f(x) = x+ 2y
(x+ 2)yet g(x) = 2x+y
y2
Proposition 2 : Conservation des in´egalit´es par les fonctions
Soit f:IR.
1. Si fest croissante sur I
a, b Ialors a < b f(a)f(b)
abf(a)f(b)
2. Si fest strictement croissante sur I
a, b Ialors a < b f(a)< f(b)
abf(a)f(b)
Seules les fonctions strictement monotones permettent de conserver les ´equivalences.
Preuve 2 : Par d´efinition des fonctions croissantes et strictement croissantes.
Remarque 3.On a bien entendu, une proposition ´equivalente pour les fonctions (strictement) d´ecroissantes.
Corollaire 3 : Equivalences `a retenir
Compl`etez les propositions suivantes pour les rendre VRAIES :
1. xyx2y2lorsque : x, y
3. xyx2y2lorsque : x, y
3. xy1
x1
ylorsque : x, y
4. xysin xsin ylorsque : x, y
5. xyexeylorsque : x, y
6. xyln xln ylorsque : x, y
Preuve 3 : On choisit des intervalles sur lesquels les fonctions sont strictement croissantes ou d´ecroissantes.
Exemple 4. () R´esoudre les in´equations :
1. ln(2x+ 1) <ln x+ 1. 2. 2x1<x+ 1 + 1.
ethodes pour prouver une in´egalit´e f(x)g(x)pour tout xI:
1. On peut proeder par ´equivalences successives : ”Soit xI, on a : f(x)g(x)⇒ ··· ⇐VRAI”
2. On peut effectuer une ´etude sur Ide la fonction h / h(x) = f(x)g(x) pour ´etudier son signe.
3. On peut proeder par d´eduction (in´egalit´es successives) en retrouvant f(x)g(x) `a partir de xI.
4. On peut proeder par ecurrence lorsque I=N.
5. On peut enfin utiliser :
(a) la convexit´e d’une fonction bien choisie (D´esormais hors-programme)
(b) des formules particuli`eres (In´egalit´e de Cauchy-Schwarz, Comparaison des moyennes arithm´etique et
eom´etrique, In´egalit´es Triangulaires...)
Exemple 5. () Montrer que pour tout xR+, on a : xx2
2ln(1 + x)x
Exemple 6. () emontrer les in´egalit´es suivantes :
1. a, b R,ab 1
2(a2+b2).
En eduire que a, b, c R, on a : ab +ac +bc a2+b2+c2.
2
Cours MPSI-2017/2018 In´egalit´es dans Rhttp://pascal.delahaye1.free.fr/
2. a, b R+, on a : 1
2(ln a+ ln b)ln a+b
2.
3. a, b R, (a+b)22(a2+b2).
En eduire que a, b R, on a : (a+b)48(a4+b4)
Exercice : 1
() D´eterminer le nombre de chiffres dans l’´ecriture binaire un entier nN.
2 Valeur absolue
D´
efinition 2 : Valeur absolue, distance entre deux r´eels
On d´efinit la valeur absolue d’un eel xquelconque de la fa¸con suivante : |x|= max(x, x)
La quantit´e d(x, y) = |xy|mesure la distance entre deux r´eels xet y.
En particulier, |x|repr´esente la distance de x`a 0 sur l’axe des r´eels.
Remarque 4.En particulier, nous avons les ´equivalences importantes suivantes :
|xx0| ≤ εx0εxx0+εet |x| ≤ M⇒ −MxM
Exemple 7. () Soit xR. Montrer que : ε > 0, |x|< ε x= 0.
Elimination des valeurs absolues :
D’apr`es la d´efinition, il est possible d’´eliminer les valeurs absolues de |A(x)|d`es lors que l’on connaˆıt le signe
du terme A(x) :
|A(x)|=A(x) lorsque A(x)0
|A(x)|=A(x) lorsque A(x)0
Cette technique permet de r´esoudre des ´equations et in´equations par disjonction de cas.
Exemple 8. () R´esoudre dans R:
x|x1|= 1 − |2x+ 1| • |2x4| ≤ |x1|
D´
efinition 3 : Partie positive et partie n´egative d’un r´eel
Soit xR.
1. La partie positive de xest d´efinie par : x+= max(x, 0)
2. La partie egative de xest d´efinie par : x= max(x, 0)
On a alors les formules : x+=|x|+x
2et x=|x| − x
2. Ces deux valeurs sont positives.
Exemple 9.
1. Lorsque x= 2.56 on a : x+= 2.56
x= 0 . 2. Lorsque x=12.3 on a : x+= 0
x= 12.3.
3
Cours MPSI-2017/2018 In´egalit´es dans Rhttp://pascal.delahaye1.free.fr/
Th´
eor`
eme 4 : Propri´et´es imm´ediates de la valeur absolue.
Soit x, y R:
1. |x| ≥ 0 et | x|=|x|
2. |x|= 0 x= 0
3. |xy|=|x||y|et |x
y|=|x|
|y|(y6= 0)
4. nZ,|xn|=|x|net donc |x|2=x2
5. x2=|x|
6. xR,−|x| ≤ x≤ |x|
7. |sin x| ≤ |x|
Preuve 4 : Petites d´emonstrations qui ne posent pas de r´eel probl`eme.
Pour |sin x| ≤ |x|, on pourra utiliser un raisonnement g´eoetrique.
Remarque 5.On constate qu’il est ´egalement possible d’´eliminer une valeur absolue par ´el´evation au carr´e.
Cette technique pr´esente cependant l’inconv´enient d’augmenter le degr´e de l’expression.
Exemple 10. () Soit xR.
Montrer que pour tout entier naturel nN, on a : |sin(nx)| n|sin x|.
Exemple 11. () Prouver que : a, b R+,|ab| p|ab|
Proposition 5 : Soit (a, b)R2. Si axbalors |x| ≤ max(|a|,|b|)
Preuve 5 : Pas de difficult´e en traitant s´epaement les 3 cas : 0 a,b0 et a0b.
Exemple 12. () Sachant que x]2,5], que pouvez-vous dire de |x|?
Th´
eor`
eme 6 : In´egalit´es triangulaires
Pour tout r´eels xet y, on a :
|x| − |y|
≤ |x+y| ≤ |x|+|y|
Preuve 6 :
M1 : On constate que c’est un cas particulier des in´egalit´es triangulaires sur les complexes.
M2 : Pour chacune des deux in´egalit´es, on proc`ede par ´equivalences successives en ´elevant au care.
Exemple 13. () Sachant que |x| ≤ 1
2, d´eterminer un encadrement de
1
1 + x
.
Remarque 6.La g´en´eralisation |
n
X
k=1
xk| ≤
n
X
k=1 |xk|de l’in´egalit´e triangulaire s’obtient facilement par ecurrence.
Exemple 14. () Prouver que pour tout nN, on a :
n
X
k=1
(1)kk2
n3.
Exercice : 2
() Pour x[2,3], encadrer f(x) = x1
ex+ 1 en utilisant tour `a tour les 3 m´ethodes suivantes :
1. En ´etudiant la fonction f
2. Par encadrements successifs
3. Par majoration en valeur absolue
Remarque 7.L’exemple pr´ec´edent nous a permis de mettre en ´evidence diff´erentes m´ethodes possibles d’encadrement :
ethodes Commentaires
1. Par une ´etude de fonction ethode tr`es pr´ecise mais qui n’aboutit pas forement
2. Par encadrements successifs ethode assez rapide et moyennement pecise
3. Par majoration en valeur absolue ethode rapide mais tr`es impr´ecise
4
Cours MPSI-2017/2018 In´egalit´es dans Rhttp://pascal.delahaye1.free.fr/
3 Majorant, minorant, maximum et minimum
D´
efinition 4 : Majorants, minorants d’une partie de R
Soit Aune partie de R(on dit aussi un sous-ensemble de R) non vide.
On dira que :
Un r´eel MRest un majorant de la partie Assi tout ´el´ement de Aest inf´erieur `a M:xA, x M
On dit alors que Aest major´ee (par M).
Un r´eel mRest un minorant de la partie Assi tout ´el´ement de Aest sup´erieur `a m:xA, m x
On dit alors que Aest minor´ee (par m).
Remarque 8.Que pouvez-vous dire de l’existence et de l’unicit´e d’un majorant et d’un minorant ?
Majorants en Minorants d’une partie
Exemple 15. () Soit nN. Prouver que la somme Sn=
n
X
k=1
n+k
n2+kest major´ee par 2.
D´
efinition 5 : Partie born´ee
Soit une partie ARnon vide.
Par d´efinition : Aest born´ee si et seulement si m, M Rtels que xA,mxM.
Ou encore : Aest born´ee si et seulement si MR+tel que xA,|x| ≤ M.
Preuve 6 : Il faut erifier que les deux propositions pr´ec´edentes sont bien ´equivalentes.
D´
efinition 6 : Plus grand (maximum), plus petit ´el´ement (minimum) d’une partie
1. Un r´eel aRest un plus grand ´el´ement de A ssi : aAet xA, x a
S’il existe, le plus grand ´el´ement est unique et on le note a= max A
2. Un r´eel bRest un plus petit ´el´ement de A ssi : bAet xA, x b
S’il existe, le plus petit ´el´ement est unique et on le note : b= min A
Remarque 9.
1. Le plus grand ´el´ement est aussi appel´e l’´el´ement maximal et le plus petit ´el´ement l’´el´ement minimal.
2. Le maximum de Aest un majorant qui appartient `a Atandis que le minimum de A. . .
3. Existence et unicit´e ?
4 Les intervalles de R
D´
efinition 7 : Droite r´eelle achev´ee
On note Rl’ensemble R∪ {−,+∞}, et on ´etend la relation d’ordre sur Rpar : xR,< x < +
D´
efinition 8 : Intervalles de R
Soient deux r´eels a < b.
On appelle segment [a, b], la partie de Refinie par [a, b] = {xR|axb}
De mˆeme on efinit les parties : [a, b[, ]a, b], ]a, b[, [a, +[, ]−∞, b], ]a, +[, ]−∞, b[, R
Une partie de Rayant l’une des 9 formes pr´ec´edentes est appel´ee un intervalle de R
5
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !