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Yabietal. ASA2015 variabilité climatique production du maïs Zè (Sud-Bénin)

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ANNALES DES SCIENCES
AGRONOMIQUES
http://www.ajol.info
Volume 19, Numéro 1, 2015
ANNALES DES SCIENCES
AGRONOMIQUES
Revue publiée par la Faculté des Sciences
Agronomiques (FSA) de l'Université
d’Abomey-Calavi (UAC)
appliquée, Ethnobotanique appliquée), Pr L. R.
Glèlè-Kakaï (Statistiques)
Comité de lecture : les lecteurs (referees) sont
des scientifiques choisis de par le monde selon
les champs thématiques des articles.
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Directeur de publication : Pr Brice SINSIN
Secrétaire : Pr A. AHANCHÉDÉ
Membres : Pr J. HOUNHOUIGAN
Pr Ph. LALÈYÈ
Pr Ch. CHRYSOSTOME
Dr A. ADÉGBIDI
Administration : Pr J. DJEGO
Mise en page : S. GBOHAYIDA
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(Biologie cellulaire, Immuno-cytologie), Pr C.
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J. Hounhouigan (Technologie alimentaire), Pr B.
Sinsin (Ecologie végétale et animale), Pr J.
Ganglo (Sciences forestières), Pr Ph. Lalèyè
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C. Codjia (Zoologie), Pr E. Agbossou
(Hydraulique),
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S.
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(Botanique), Pr B. Ahohouendo (virologiephytopharmacie),
Pr
P.
Houngnandan
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Biaou (Économie rurale), Dr E. Achigan-Dako
(Production végétale), Pr G. J. Djego (Botanique
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revue scientifique dont le but est de publier des
articles originaux et des notes techniques, dans
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agricole, biologique, écologique, biochimique,
biotechnologique, géologique, pédologique, agroalimentaire, de la nutrition humaine et
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de l’économie et de la sociologie rurale. Les
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avec un résumé détaillé d'une demi-page au
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Dépôt légal : N° 1418 du 19/10/98 Bibliothèque
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ISSN : 1659-5009
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publishes the results of original applied
research articles and communications and
scientific reviews in the fields of plant
sciences, soil sciences, animal sciences,
ecology, food technology, nutrition, in tropical
and subtropical areas. Short notes covering
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book), using the following examples as
guidelines.
BERTHE
D.
1987
Epidémiologie
et
prophylaxie
des
maladies
infectieuses
majeures : bilan et perspectives. Thèse doct.
Vét. EISMV, Dakar, Sénégal.
DENIS J. P. 1971. L’intervalle entre les
vêlages chez le zébu Gobra (Peul sénégalais).
Revue Elev ; vét ; pays trop., 24 : 635-647.
GUYOT B., TOBAR M. & VINCENT J.
C. 1988. Essai de détermination de la couleur
verte du café en système modèle. In : XIIe
colloque scientifique international sur le café.
Montreux, Suisse, 28 juin-3 juillet 1987. Paris,
France, ASIC, pp. 143-147.
RICORDEAU G. 1981. Genetics : breeding
plants. In : Gall C., (ed) Goat production.
London, UK, Academic Press, pp. 111-161.
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TABLES DES MATIERES
(Volume 19, numéro 1, 2015)
CONTENU
Z. Y. MAGNON, L. ADJAHOUHOUE, K. M. NASSI, C. R. TOSSOU, R.
MONGBO & G. BIAOU : Pression foncière et individualisation des droits
fonciers ruraux. Les limites de la théorie évolutionniste des droits de
propriété, une étude de cas au Sud-Bénin
1-18
P. LESSE, J. DJENONTIN, B. YABI, I. TOKO, B. TENTE & M.
HOUINATO : Cartographie et gestion des principaux points
d’abreuvement aménagés des troupeaux transhumants au Nord Est du
Bénin
19-41
T. B. C. ALAVO & D. K. MENSAH : Effet de l’émulsion d’huile de colza sur
le puceron Aphis craccivora pour la protection intégrée du niébé (Vigna
unguiculata)
43-51
I. YABI, M. M. KOUASSI, M. S. ISSA & F. AFOUDA : Variabilité
pluviométrique de la grande saison agricole et ses incidences sur la
production du maïs dans la commune de Zè au Bénin
53-77
I. TOKO IMOROU, P. C. DJOGBENOU, O. AROUNA, E. S. SOGBOSSI &
B. SINSIN : Effets de la taille et des régions phytogéographiques sur la
diversité floristique et la structure des forêts sacrées au Bénin
79-97
H. H. AKODOGBO, H. AGADJIHOUÈDÉ, C. A. BONOU & E. D. FIOGBÉ :
Production du zooplancton a partir des déjections animales et son importance
dans la vie des larves de poisson : synthèse bibliographique
Publié en décembre 2015
99-115
Annales des Sciences Agronomiques 19(1) : 53-77, 2015 ISSN 1659 - 5009
VARIABILITÉ
VARIABILITÉ PLUVIOMÉ
PLUVIOMÉTRIQUE DE LA GRANDE SAISON AGRICOLE ET SES
INCIDENCES SUR LA PRODUCTION DU MAÏS DANS LA COMMUNE DE ZÈ
ZÈ AU
BÉNIN
I. YABI, M. M. KOUASSI, M.-S. ISSA & F. AFOUDA
Laboratoire Pierre Pagney, Climats, Eau, Ecosystème
(LACEEDE), DGAT/FLASH-UAC, Email : [email protected]
et
Développement
RÉSUMÉ
SUMÉ
La Commune de Zè comme les autres parties du Bénin est sujette à la variabilité pluviométrique
multiforme qui perturbe les productions agricoles demeurées essentiellement pluviales. Le présent article
étudie la variabilité pluviométrique et ses incidences sur la production du maïs, principale culture
alimentaire et réputée pour sa sensibilité aux effets des aléas pluviométriques.
Les données utilisées concernent les hauteurs de pluie journalière de la grande saison de pluie de Toffo et
les valeurs d’évapo-transpiration de Cotonou (station synoptique la plus proche) pour la période 1982-2011.
De même, des informations ethno-climatiques ont été collectées auprès d’un échantillon de 200 chefs
ménages de producteurs de maïs. L’utilisation de l’indice standardisé des pluies, le calcul des bilans
climatiques, l’identification des séquences sèches et humides, le calcul de l’indice de satisfaction des
besoins en eau du maïs ont permis d’apprécier la variabilité pluviométrique et ses effets sur la production
du maïs. L’utilisation de quelques outils de la statistique descriptive a été mise à contribution pour traiter
les perceptions et savoirs paysans.
Dans 30 % des années, les totaux pluviométriques saisonniers sont déficitaires alors que les valeurs
excédentaires ont une fréquence de 20 % si bien qu’une année sur deux est frappée par une anomalie
(déficit ou excès). Les débuts de saison sont plus perturbés par les séquences sèches alors que les fins de
saison sont plus touchées par des séquences humides sans oublier les débuts tardifs et précoces des pluies.
Ces irrégularités affectent l’indice de satisfaction des besoins en eau du maïs dont les valeurs chutent
jusqu’à 25 %, traduisant ainsi des stress dus au déficit ou excès d’eau par rapport au besoin en eau de la
plante. Les producteurs ont perçu dans leur majorité les manifestations de la variabilité pluviométrique
sous différentes formes : pluies irrégulières (95 %), démarrage tardif (90 %), arrêt précoce des pluies (85 %)
et pluies violentes (80 %). Les mesures adaptatives mises en œuvre concernent le semis multiple,
l’adoption de nouvelles variétés culturales, l’augmentation des emblavures, la valorisation des bas-fonds et
l’utilisation des engrais chimiques.
Mots clés : Commune de Zè, variabilité pluviométrique, incidences, production de maïs, adaptations
RAINFALL VARIABILITY OF THE LARGE AGRICULTURAL SEASON AND ITS
IMPACT ON THE MAIZE PRODUCTION IN THE DISTRICT OF ZÈ IN BENIN
ABSTRACT
The District of Zè as others parts of Benin is subject to rainfall variability multifaceted disrupting
agricultural production remained essentially storm. This paper examines rainfall variability and its impact
on the production of maize, the main food culture and renowned for its sensitivity to the effects of rainfall
fluctuations.
Toffo rain data (1982-2011) and evapotranspiration Cotonou (nearest synoptic station) were used. In
addition, ethno-climatic information was collected from a sample of 204 heads of households corn
producers. The use of standardized index rainy calculating climate assessments identifying dry and wet
sequence identification, the calculation of the index of satisfaction of corn needs water, allowed to assess
the risks and pluviometriques effects on corn production. The use of some tools of descriptive statistics was
put to use to treat the farmers' perceptions and knowledge.
Publié en décembre 2015
Yabi et al.
In 30 % of years, seasonal rainfall totals are in deficit and surplus values then have a frequency of 20 % so
a year for two is hit by an abnormality (deficiency or excess). The seasonal debut are more troubled by dry
spells while seasonal purposes are more affected by wet sequences without forgetting the late start and
early rains. These irregularities affect the level of satisfaction of the water requirements of corn whose
values drop to 25 %, reflecting the stress due to deficit or excess of water relative to the water requirement
of the plant. Most producers received rainfall hazards in different forms: erratic rainfall (95 %) late start
(90 %), early cessation (85 %) heavy rain (80 %). Adaptive measures implemented concern the multiple
seedlings, the adoption of new crop varieties, increasing plantings, the valuation of shallows and the use of
chemical fertilizers.
Keywords : District of Zè, rainfall variability, impacts, maize production adjustments
INTRODUCTION
L’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie béninoise avec
près de 70 % de la population active, 39 % du PIB et 90 % des recettes
d’exportation du pays (Monde cité par Zakari et al., 2012). Cette agriculture
est caractérisée par la prédominance des cultures vivrières notamment les
céréales.
D’après FAOSTAT (2010), le maïs (Zea mays L.) est la plus grande culture
céréalière produite dans le monde devant le riz et le blé avec une production
annuelle mondiale estimée à 829 millions de tonnes. Au Bénin, avec une
production nationale annuelle de 1 063 049 tonnes, le maïs constitue la
principale céréale retenue comme une des productions prioritaires dans le
cadre de la relance du secteur agricole (Adégbola et al., 2011). En effet, cette
denrée représente une composante importante du régime alimentaire des
populations béninoises qui y consacrent une large part de leurs superficies
culturales. Par ailleurs, en plus de l’autoconsommation, la culture de maïs est
devenue depuis quelques années une culture de rente avec des transactions
bien établies entre producteurs et entreprises de transformation d’une part et
entre le Bénin et les pays voisins d’autre part (Tokoudagba, 2014).
Or, en Afrique de l’ouest, l’agriculture vitale pour les communautés
paysannes est extrêmement dépendante des pluies estivales (Sultan et
Janicot, 2004). En effet, dans cette région du monde, les facteurs climatiques
expliquent, pour une grande part, les rendements agricoles (Franquin, 1969 ;
Reyniers et al. cité par Issa, 2012).
Au Bénin, les mutations pluviométriques aux échelles saisonnières,
enregistrées au cours de ces dernières décennies ont également affecté
négativement les cycles culturaux des principales cultures (Vignigbé, 1992 ;
Houndénou, 1999 ; Ogouwalé, 2006). De même, selon les travaux de Boko
54
Pluviométrie et production du maïs
(1988), Afouda (1990), Zakari et al. (2012), la variabilité des précipitations est
l’un des principaux facteurs de vulnérabilité de l’agriculture béninoise qui
reste essentiellement pluviale.
Comme les autres cultures, le maïs est aussi vulnérable aux effets de la
variabilité climatique (Houndénou, 1999 ; Noufé et al., 2011 ; Chen et al.
2012, Abossolo et al., 2015). En effet, le maïs est une plante qui présente une
plus grande sensibilité aux effets de la variabilité pluviométrique durant son
cycle cultural
par rapport aux autres céréales. Ainsi, une mauvaise
répartition des pluies est capable d’induire la réduction du nombre de grains
par épis, le retard à la maturation des grains, l’asphyxie des racines des
plantes selon la nature de l’aléa (sécheresse ou abondance pluviométrique) et
du state végétatif de la plante d’après plusieurs travaux notamment ceux de
Sarr et al. (2011) de Houndénou (1999) et de Sarr et al. (1999). Mais, ces
travaux ne permettent pas encore de bien comprendre les risques
pluviométriques associés à la culture du maïs pendant la grande saison
culturale au cours de ces dernière années dans le sud-Bénin en général et
dans la Commune de Zè en particulier. Le présent travail vise donc à mieux
appréhender les aspects de variabilité pluviométrique de la grande saison
agricole et leurs effets potentiels sur cette culture dans la commune de Zè.
Milieu d’étude
La Commune de Zè elle est située dans le Département de l’Atlantique au
Sud Bénin. Elle est comprise entre 6°30’ et 6°50’N d’une part et 2°20’ et 2°30’
E d’autre part (Figure 1). Avec une superficie de 653 km2, elle est la
Commune la plus vaste du département dont elle occupe 19,88 % du
territoire.
55
Yabi et al.
Figure 1. Situation géographique de la commune de Zè
Du point de vue géomorphologique, la commune de Zè est située sur un
plateau d’altitude moyenne de 80 m (Kuassi, 2012). En dehors des talus
reliant les plaines au plateau où les versants sont par endroits abrupts, le
relief est globalement peu accidenté, ce qui facilite l’installation et
l’exploitation des champs de maïs.
Les composantes pédologiques quant à elles sont principalement constituées
des sols ferralitiques (sols ferralitiques et Arénosol) sur terre ferme et
hydromophes (Gleysol eutrique, Vertisol hydromophe et Acrisol haplique) par
endroits dans les plaines d’inondations. Dans l’ensemble, ces sols ont des
propriétés agronomiques favorables à la production des céréales notamment
le maïs (Azontondé, 1993).
56
Pluviométrie et production du maïs
En ce qui concerne le contexte climatique, il est caractérisé par un climat de
type subéquatorial avec deux saisons pluvieuses d’inégale importance (Figure
2). La grande saison pluvieuse s’étend de mi-mars à juillet (13 à 14 décades)
où il tombe une hauteur de pluie comprise entre 700 et 800 mm. Pendant
cette période la hauteur mensuelle de pluie est supérieure à ½ ETP, ce qui
favorise les activités végétatives des cultures notamment du maïs. Elle
correspond donc à la première campagne agricole de l’année. Après le répit
pluviométrique du mois d’août, s’installe la petite saison pluvieuse (200 à 300
mm de pluie) qui s’étend de septembre à octobre. Les activités de la deuxième
campagne agricole sont menées au cours de cette période. S’agissant de la
température, sa moyenne est de 27°C. Les mois les plus chauds
correspondent à la saison sèche où la température atteint 30°C tandis que les
mois de juillet et août sont les plus frais (24°C). L’amplitude thermique y est
faible (5°C) si bien que l’ambiance thermique est peu fluctuante, ce qui
constitue un atout pour le développement des espèces végétales notamment
du maïs dont les préférendum thermiques sont compris entre 22 et 30°C.
En définitive, le contexte biophysique de la commune de Zè est en général
favorable aux activités agricoles en général et à la production du maïs en
particulier. Les atouts naturels sont mis en valeur la population dont les
actifs agricoles représentent près de 75 % de l’effectif total. Ainsi, dans la
Commune de Zè, le maïs représente plus de 90 % de la production céréalière,
essentiellement par les petites exploitations agricoles (60 % des exploitations
de maïs ont une superficie inférieure à 2 ha). Dans leurs efforts, les
producteurs sont accompagnés par les institutions de recherches et
d’encadrement par la mise au point des variétés culturales améliorées
(augmentation du rendement) et le respect des itinéraires techniques de
production.
57
Yabi et al.
Figure 2. Bilan climatique à Allada (1981-2010)
1 = Première campagne agricole ; 2 = deuxième campagne agricole
Approche méthodologique
Les données climatiques utilisées concernent les hauteurs de pluie du poste
pluviométrique dAllada et l’évapotranspiration (ETP) de la station de
Cotonou (station synoptique la plus proche) sur la période 1981-2010. Elles
ont été collectées au service météorologique de l’Agence pour la Sécurité de la
Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) de Cotonou. A
ces données, s’ajoutent les informations socio-anthropologiques sur les
perceptions paysannes de la variabilité pluviométrique, les incidences sur la
production du maïs et les mesures adaptatives mises en œuvre. La taille
minimum de l’échantillon utilisé a été déterminée par la formule de Dagnélie
(1998) :
n = [ε21-α/2*P(1-P)]/d2
Avec n : taille minimale de l’échantillon considérée ; P : proportion de
producteurs de maïs ayant des connaissances ethno-climato-agricoles dans la
commune déterminée par une exploration préliminaire (p = 0,75) ;
ε21-α/2 : valeur de la loi normale à la valeur de probabilité 1-α/2 ;
α = 5 % est de 1,96 ;
d : marge d’erreur de l’estimation fixée à une valeur de 6 %.
58
Pluviométrie et production du maïs
L’application de cette formule donne n = 200. Les 200 producteurs sont
constitués de 120 jeunes (dont 80 hommes et 40 femmes) et de 80 vieux (dont
50 hommes et 30 femmes). Dans le cadre cette recherche, les producteurs
d’âges compris entre 20 et 50 ans sont considérés comme jeunes et ceux dont
l’âge est supérieur à 50 ans sont considérés vieux. Les producteurs choisis
sont répartis dans 6 arrondissements sur les 11 que compte la Commune de
façon proportionnelle à la population agricole totale (tableau I). L’importance
de la production du maïs et le souci de prendre en compte les unités agroécologiques (plateau, plaine) ont présidé au choix des arrondissements et des
localités. Quant aux producteurs, ils ont été identifiés avec les techniciens du
Secteur Communal du Développement Agricole de Zè (SCDA-Zè).
L’importance des productions, les âges (vieux et jeunes), le sexe (homme et
femme) ont été pris en compte. Les producteurs âgés de plus de 45 ans sont
considérés comme des vieux dans le cadre de ce travail. En plus des
producteurs, 6 personnes ressources constituées des agents du SCDA-Zè et
des responsables de l’Union Communale de producteurs ont été choisis dans
le cadre des enquêtes de terrain.
Tableau 1. Répartition des acteurs constitutifs de l’échantillon
Commune
Arrondissements
Effectifs de producteurs
choisis
Djigbé
20
Sèdjè-Houègoudo
Zè
Total
Effectifs
personnes
ressources
des
30
Zè
34
Dawé
26
Yokpo
35
Tangbo
55
06
200
06
Les entretiens individuels et de groupes au moyen de questionnaire et du
guide d’entretien ont été les techniques de collectes d’information de terrain
utilisées.
L’identification des saisons excédentaires ou déficitaires a été faite par le
calcul de l’indice standardisé de précipitation (SPI).
SPI = (Pi − Pm)/σ
59
Yabi et al.
Pi : Précipitation de l’année i ; Pm : Précipitation moyenne de la série
étudiée ; σ : écart type des valeurs de précipitations de la série étudiée.
Dans cet article lorsque SPI > 1, la saison est considérée comme excédentaire
et lorsque SPI< -1, la saison est considérée comme déficitaire.
Le bilan climatique a été déterminé grâce à la méthode de Franquin. Cette
méthode combine les précipitations, l’ETP et ½ ETP. Elle a permis de
déterminer la durée des périodes écologiques favorables aux activités
végétatives par catégorie d’années (déficitaires et excédentaires). Lorsque
P < ½ ETP, la période est écologiquement sèche ; la période est pré-humide
lorsque ½ ETP < P < ETP ; la période est franchement humide lorsque P >
ETP et la période est post-humide lorsque ½ ETP < P < ETP. Les périodes
écologiques favorables aux activités végétatives par catégorie d’années ont été
rapprochées à la durée de croissance végétative du maïs et au calendrier
agricole habituel des producteurs afin d’apprécier les niveaux et degrés de
vulnérabilité de la culture du maïs.
Par ailleurs, les séquences sèches (SS) et humides (SH) pendant la saison
culturale de même que leur fréquence d’apparition ont été étudiées. Ainsi, il
est considéré comme séquence sèche, un nombre de jours consécutifs où la
hauteur de pluie précipitée est inférieure à 1 mm. Trois types de SS ont été
considérés à savoir les SS de 10 jours (SS1), de 15 jours (SS2) et de 20 jours
(SS3). S’agissant des séquences humides, elles concernent toute pentade dont
le cumul pluviométrique atteint au moins 100 mm.
En outre, le degré de satisfaction des besoins hydriques du maïs a été
apprécié par le calcul de Indice de satisfaction des besoins en eau (ISBE) du
maïs (Frère & Popov cités par Sarr et al., 2011). Les valeurs de ISBE par
décade sont générées directement par le logiciel Instat+v.3.036. Une valeur
élevée de ISBE (99 à 100) traduit des conditions d’alimentation hydrique
bonnes à très bonnes et des valeurs faibles de 59 à 60, des conditions
mauvaises voire médiocres. Des valeurs de ISBE < 50 correspondent à un
échec total de la culture. Dans ce travail, le 1er avril est choisi comme date de
semis des variétés de maïs de 90 et 120 jours concernées par les analyses.
En ce qui concerne les données et informations de terrain, elles ont été
traitées à l’aide de quelques paramètres de la statistique descriptive
(fréquence, tableaux, graphes, AFC).
60
Pluviométrie et production du maïs
RÉSULTATS
La variabilité pluviométrique saisonnière est caractérisée à travers
l’évolution interannuelle des indices pluviométriques. Ensuite, le calcul du
bilan climatique par types d’années (normale, déficitaire et excédentaire) et
l’analyse des séquences (sèches ou humides) pendant la grande saison
agricole, sont faits. Par ailleurs, la variation de l’indice de satisfaction des
besoins en eau du maïs de même que les perceptions paysannes sont étudiées.
Variabilité pluviométrique
Dans la commune de Zè, la variabilité pluviométrique se manifeste entre
autres par l’apparition des années déficitaires suivies d’années normales et
excédentaires sans aucune périodicité apparente (Figure 3).
Figure 3. Variation interannuelle des indices pluviométriques de la grande saison
agricole
Les décennies 1980 et 1990 ont été plus touchées par les saisons
pluviométriques déficitaires. La fréquence de cette anomalie est 50 et 20 %
respectivement pour les années 1980 et 1990. L’ampleur des déficits varie
entre 30 et 43 % et les déficits les plus importants sont enregistrés au cours
de la décennie 1990 (44 % en 1995 et 38 % en 1998).
Quant aux saisons pluviométriques excédentaires, elles ont été plus
fréquentes au cours des années 2000 où leur fréquence a atteint 50 %.
61
Yabi et al.
L’ampleur des excédents est comprise entre 30 et 48 % (43 % en 1997 ; 42 %
en 2002 ; 30 % en 2006 et 48 % en 2008).
La fréquence des deux anomalies combinées (déficits ou excès) est d’environ
50 %. Autrement dit, dans la commune de Zè, une année sur deux est affectée
par une anomalie pluviométrique pendant la grande saison agricole. Ces
anomalies affectent le bilan climatique et la culture du maïs.
Bilans climatiques au cours des années anormales
Afin de mieux appréhender l’incidence des anomalies pluviométriques sur la
longueur de la période écologiquement favorable au développement du maïs,
les bilans climatiques ont été déterminés par catégorie d’années. La Figure 4
illustre les bilans climatiques des années déficitaires (1988 et 1998).
Figure 4. Etats du bilan hydrique pendant les années déficitaires
62
Pluviométrie et production du maïs
Les années déficitaires sont globalement caractérisées par une insuffisance et
une mauvaise répartition des pluies au cours du cycle cultural du maïs avec
quelques nuances. Par exemple en 1988, au début de la saison culturale, la
période allant de la 1ère décade d’avril jusqu’à la 2ème décade de mai, a été
écologiquement sèche (P < 1/2ETP) même si les premières pluies ont été
enregistrées à mi-avril. Une telle condition pluviométrique n’autorise pas de
semis dans la mesure où le sol n’est pas suffisamment humide pour porter
jusqu’à germination les grains (du maïs). Ce n’est qu’à mi-mai (3ème décade de
mai) que le bilan climatique indique une période pré-humide favorable au
semis. Autrement dit, les premiers semis sont intervenus en retard par
rapport au calendrier habituel (moyen). Mais au cours de la décade suivante
(1ère décade de juin), l’ambiance climatique est redevenue sèche (P < 1/2ETP),
ce qui induit un risque d’échec du premier semis et oblige les producteurs à
procéder à un nouveau semis. Ensuite, il y a eu 4 décades humides (fin-juin à
mi-juillet), au cours desquelles l’activité végétative du maïs est favorisée.
Ainsi, en 1988, la durée de la saison culturale n’est que de 6 décades pour le
paysan qui a risqué un semis en fin mai et 4 décades pour le semis intervenu
à mi-juin. Dans tous les cas, cette durée est largement insuffisante pour le
maïs qui a besoin de 8 à 12 décades pour boucler son cycle végétatif. En ce qui
concerne l’année 1998, elle n’a pas connu de période franchement humide (P
toujours inférieure à ETP). Il y a eu des périodes sèches et pré-humides qui se
sont alternées tout au long de l’année. Dans ces conditions, le maïs cultivé se
trouve en situation de déficit hydrique permanent, ce qui est capable
d’assécher les plants ou d’affecter négativement le rendement et la qualité
des graines.
En définitive, les années déficitaires se manifestent par un début tardif et/ou
une fin précoce des pluies, ce qui induit un raccourcissement de la longueur
de la saison culturale qui devient insuffisant par rapport au cycle végétatif du
maïs. En plus, au cours de ces années, les pluies sont souvent insuffisantes
par rapport aux besoins hydriques du maïs qui reste en condition de stress
quasi-permanent.
En ce qui concerne les années excédentaires (Figure 5), elles sont surtout
caractérisées par des pluies suffisantes au début de la saison (P > 1/2ETP), ce
qui permet le semis au début du mois d’avril et un bon levé du maïs. Le mois
de juin qui coïncide approximativement aux stades d’épiaison et de
maturation est caractérisé par des pluies abondantes. Ces pluies engendrent
63
Yabi et al.
des inondations qui provoquent l’asphyxie et la pourriture des racines des
plantes de maïs par manque d’oxygène. De même, les graines déjà constituées
risquent de moisir ou de germer. Il s’en suit donc des pertes quantitative et
qualitative des cultures.
Figure 5. Etats du bilan hydrique pendant les années excédentaires
Par ailleurs, d’après les producteurs répondants (80 %), les fortes pluies
rendent plus fastidieux et inefficaces les travaux d’entretien (sarclage,
buttage) des champs. A cela s’ajoute l’accès difficile des paysans dans les
exploitations culturales en raison des inondations et l’état boueux des pistes.
En somme, la répartition des pluies au cours des années anormales
(déficitaires ou excédentaires) ne favorise pas une bonne satisfaction des
besoins hydriques du maïs durant son cycle de développement et induit un
dérèglement du calendrier cultural habituel (moyen) du paysan. Outre, les
64
Pluviométrie et production du maïs
anomalies saisonnières, la culture du maïs est perturbée par l’occurrence des
séquences sèches et humides au cours du cycle cultural.
Occurrence des séquences sèches et humides
L’analyse de l’occurrence des différents types de séquences sèches (figure 6)
révèle que le début de la saison est le plus touché. Ainsi, en avril qui
correspond au temps de semis ou levé du maïs, les fréquences de S1, S2 et S3
sont respectivement 26, 20 et 15 %.
SS1
SS2
SS3
30
Fréquence (%)
25
20
15
10
5
0
Avril
Mai
Juin
Juillet
Mois
Figure 6. Occurrence des séquences sèches pendant la grande saison agricole
Cette mauvaise répartition des pluies en début de saisons induit des échecs
de semis et oblige les producteurs à procéder à plusieurs semis sur la même
parcelle. A partir du mois de mai, la fréquence des séquences sèches décroit
mais reste relativement élevée (20, 15 et 10 % respectivement pour S1, S2 et
S3). Dans l’hypothèse que le semis est intervenu au début du mois d’avril, les
séquences sèches de mai sont potentiellement préjudiciables à la plante dont
les besoins en eau deviennent importants (phase de croissance). De même, en
juin (stade de floraison du maïs), la fréquence d’apparition de S1, S2 et S3 est
respectivement 15, 12 et 5 %. Même si leur fréquence est faible, leur
avènement à ce stade de développement du maïs (épiaison, montaison) est
périlleux, car cela peut affecter négativement le rendement et la qualité des
graines. Par contre en juillet, les séquences sèches sont de très faible
65
Yabi et al.
fréquence et le maïs (qui aborde déjà la phase de maturité) n’est plus sensible
au déficit hydrique.
En ce qui concerne les séquences humides (Figure 7), elles sont rares en
début de saison où leur fréquence est inférieure à 5 %. En ce moment, elles ne
constituent donc pas une menace pour la culture du maïs. Mais en juin (cœur
de la saison), la fréquence atteint 20 %. En ce moment où le sol est
théoriquement suffisamment humide (la capacité maximale de la réserve
utile du sol est atteinte), l’avènement d’une séquence humide est chargé de
risque pour le maïs sous deux aspects. D’abord, il y a le risque de profusion
hydrique et de pourriture des cultures par asphyxie. Ensuite, il y a le risque
d’inondation du champ avec ses effets désastreux pour la culture (les cultures
peuvent pourrir ou être emportées par les flots d’eau) sans oublier les
activités culturales qui sont perturbées.
25
Fréquence (%)
20
15
10
5
0
Avril
Mai
Juin
Juillet
Mois
Figure 7. Occurrence des séquences sèches pendant la grande saison agricole
En fin de cycle (juillet), la fréquence des séquences humides chute légèrement
(16 %). Outre les inondations, l’avènement de séquence humide en ce moment
est capable de provoquer de germination sur pieds des grains de maïs qui
devraient être récoltés. La majorité des producteurs (75 %) et les agents
d’encadrement ont également confirmé ce risque en fin de saison.
Au regard de tous ces constats, on pourrait conclure que dans la commune de
Zè, la culture du maïs est plus potentiellement plus affectée par les séquences
66
Pluviométrie et production du maïs
sèches au cours des phases de semis, levé, floraison et épiaison du maïs. En
fin de cycle (montaison et maturation), ce sont plutôt les séquences humides
qui sont potentiellement perturbatrices du développement de cette culture. Il
convient de préciser que dans 15 % de cas, les deux aléas se combinent au
cours de la même saison culturale (séquence sèche au début et séquence
humide vers la fin), ce qui rend plus vulnérable la culture du maïs.
Variation de l’indice de satisfaction des besoins en eau du maïs
Afin de mieux comprendre l’effet de la variabilité des pluies sur la culture du
maïs, les valeurs saisonnières de l’indice de satisfaction des besoins en eau du
maïs de 90 et 120 jours ont été déterminées (Figure 8). La Figure 8 montre
qu’au cours de la période d’étude les valeurs de l’ISBE sont supérieures à 60,
ce qui indique que la culture du maïs est toujours possible (les seuils
hydriques d’échec total de la culture du maïs ne sont pas atteints).
Cependant, on constate en général que les années où les totaux
pluviométriques saisonniers sont déficitaires, les valeurs de ISBE sont faibles
(1983, 1988, 1995, 1998, etc.). Ces constats confirment le fait que les déficits
pluviométriques ont induit un stress hydrique au cours des différentes phases
de développement du maïs. Il convient de mentionner que les valeurs de ISBE
sont plus élevées chez le maïs de 90 jours comparativement à celui de 120
jours. Ces résultats suggèrent que le maïs de 90 jours est plus adapté aux
conditions de déficits pluviométriques. S’agissant des années excédentaires,
elles présentent des situations variables. Ainsi, les années 2006 et 2007 ont
obtenu de fortes valeurs contrairement aux années 1997 et 2008 où les
valeurs sont faibles. Cette variabilité des valeurs de l’ISBE au cours des
années excédentaires pourrait s’expliquer par le fait que l’effet de l’excédent
hydrique n’est pas identique selon les stades de développement du maïs.
Ainsi, un excédent qui intervient au début (semis ou levé) et à la fin
(maturation) est moins désastreux qu’un excédent qui survient pendant les
phases de floraison, d’épiaison et de montaison.
67
Yabi et al.
120J
90J
95
90
85
80
75
70
65
2009
2007
2005
2003
2001
1999
1997
1995
1993
1991
1989
1987
1985
1983
60
1981
Indice de satisfaction des besoins en eau
100
Années
Figure 8. Variation interannuelle de l’indice de satisfaction des besoins en eau du
maïs
Quant aux années normales, elles présentent également des situations
variables. Par exemples, les années 1989, 1990, 1991 et 2005 ont enregistré
de fortes valeurs d’ISBE à l’opposé des années 1992, 2000 et 2002 où les
valeurs de ISBE sont faibles. En effet, certaines années considérées comme
normales à l’échelle saisonnière enregistrent des séquences pluvieuses sèches
ou humides capables d’affecter négativement la satisfaction du maïs en
besoin hydrique en fonction des stades de développement.
Perceptions paysannes relatives aux mutations pluviométriques et mesures
d’adaptation
Perceptions paysannes sur les mutations pluviométriques
Les enquêtes de terrain ont permis de savoir que la quasi-totalité des
producteurs interrogés (199/204 soit près de 98 %) sont conscients des
mutations pluviométriques qui affectent la première saison des pluies (figure
9). Les principales mutations pluviométriques perçues par les producteurs
répondants concernent les irrégulières (95 %), le démarrage tardif des pluies
(90 %) et l’arrêt précoce des pluies (85 %). Par ailleurs, les pluies violentes
(orages), capables de faire tomber les plantes de maïs et les poches de
sécheresse au cœur de la saison (78 %), sont citées par 80 % des producteurs
interrogés. Mais, les avis sont partagés sur la tendance pluviométrique
générale. Ainsi, 55 % des producteurs pensent que les pluies ont tendance à
68
Pluviométrie et production du maïs
baisser (pluies insuffisantes) alors que 41 % des producteurs pensent plutôt
que les pluies sont de plus en plus abondantes.
Le calendrier agricole traditionnel, le niveau des cours et plans d’eaux sans
oublier les témoignages oraux, sont les principaux indicateurs auxquels les
paysans font référence pour justifier leurs perceptions. Ainsi, dans
l’ensemble, ils pensent que le calendrier cultural est de moins en moins sûr
dans la mesure où actuellement, il est impossible de prévoir la date de
démarrage ou de fin de la saison contrairement aux temps anciens. De même,
selon eux, même si les pluies démarrent normalement, leur régularité et
continuité jusqu'à la fin de la saison est très incertaine.
Figure 9. Mutations pluviométriques perçues par les producteurs
Légende : PI = Pluies irrégulières ; DT = Démarrage tardif des pluies ; AP = Arrêt précoce des pluies ; PV =
Pluies violentes ; PS = Poches de sécheresse ; Pins = Pluies insuffisantes ; PA = Pluies abondantes
Il convient de préciser que toutes les personnes ressources ont soutenu que
les mutations pluviométriques se manifestent par une forte occurrence des
poches de sécheresse et un début tardif des pluies tandis que 46 % ont insisté
sur les fins précoces. Leurs avis sont toutefois partagés sur la violence,
l’insuffisance et l’abondance des pluies.
Dans l’ensemble, les perceptions paysannes s’approchent des résultats
d’analyses des données pluviométriques. Ainsi, l’irrégularité des pluies a été
mise en évidence par la variation de l’indice pluviométrique qui montre une
69
Yabi et al.
instabilité interannuelle des pluies saisonnières. Elle se traduit par une
alternance d’années déficitaires et excédentaires. De même, les démarrages
tardifs et les fins précoces des pluies au cours de la grande saison ont été
remarqués notamment pendant les années déficitaires.
Selon les producteurs, les aléas pluviométriques affectent négativement les
activités culturales relatives à la maïsiculture sous plusieurs formes. En
réponse, ils font recours à des mesures adaptatives fondées sur les savoirs
endogènes, les réalités socioculturelles et les conseils des structures
d’encadrement rural.
Mesures paysannes d’adaptation
D’après les enquêtes de terrain, la majorité (85 %) des producteurs du maïs
de la commune de Zè adoptent au moins une mesure adaptative pour limiter
les effets des aléas pluviométriques sur leur activité. Ces mesures varient en
fonction des catégories de producteurs (Figure 10).
Figure 10. Différentes mesures d’adaptation pratiquées par les producteurs
Légende : HV = Homme vieux, HJ = Homme jeune, FV = Femme vieille, FJ = Femme jeune, Smu = Sémis
multiples, AugEm = Augmentation des emblavures, UtEng = Utilisation d’engrais chimiques, UtBf =
Utilisation des bas-fonds, Var = Utilisation de variétés culturales améliorées, Divers = Diversification des
activités
70
Pluviométrie et production du maïs
L’axe 1 de la Figure 10 qui fournit 68 % de l’information, montre que
certaines mesures sont plus adoptées par une catégorie donnée de
producteurs. Ainsi, les vieux ont plus recours aux semis multiples alors les
jeunes sont plus portés vers la diversification des activités et l’adoption des
variétés améliorées de maïs. Le semis multiple ou semis étagé consiste à
semer à plusieurs dates le maïs sur la même parcelle ou dans des soles. Cette
technique permet aux producteurs de limiter les effets d’échecs de semis (dus
aux séquences sèches du début de saison) et de fin précoce ou tardive des
pluies. La logique qui sous-tend cette mesure est que même en cas
d’irrégularité pluviométrique, au moins une génération de semis pourrait
donner une récolte satisfaisante. L’adoption plus poussée de cette mesure par
les vieux pourrait s’expliquer par le fait que ces derniers sont expérimentés
(ils ont connu des années de sécheresses par le passé). Quant à la
diversification des activités, elle consiste chez les jeunes, à associer la
production du maïs à d’autres activités (petit commerce, maraichage, culture
d’autres spéculations comme l’ananas et le riz). Cette stratégie permet de
compenser les pertes induites par les risques pluviométriques sur la
production maïsicole. En ce qui concerne l’adoption des variétés améliorées de
maïs, il est suggéré par les agents d’encadrement. Il s’agit des variétés à cycle
court (75 à 90 jours) considérées comme mieux adaptées aux conditions
pluviométriques difficiles selon les enquêtes de terrain.
Quant à l’axe 2 (27 % de l’information), il montre que les hommes (vieux
comme jeunes) ont également recours à la mise en valeur des bas-fonds pour
la production du maïs et à l’augmentation des emblavures pour limiter les
risques. Ils considèrent que les sols de bas-fonds sont plus humides, plus
fertiles et s’adaptent mieux aux effets des irrégularités pluviométriques. En
ce qui concerne l’augmentation des emblavures, elle vise à maintenir la
production à un niveau acceptable afin de couvrir tout au moins les besoins
alimentaires de la famille. Le statut foncier des hommes qui sont
propriétaires terriens explique le choix porté par ceux-ci sur ces mesures.
S’agissant de l’utilisation des engrais chimiques, elle est une mesure
commune à toutes les catégories de producteurs selon la Figure 10. D’après
les informations de terrain, cette mesure vise à accélérer la croissance et la
maturité du maïs afin d’obtenir le maximum de graines avec des grosseurs
satisfaisantes. Par ailleurs, en provoquant l’accélération de la croissance,
l’utilisation des engrais permet de réduire d’une à deux semaines la durée du
71
Yabi et al.
cycle cultural et de limiter ainsi les effets du raccourcissement de la durée de
la saison culturale.
DISCUSSION
Dans la commune de Zè la grande saison pluvieuse est caractérisée par une
instabilité pluviométrique avec une alternance d’années déficitaires et
excédentaires. Cette instabilité affecte négativement la qualité de grande
campagne agricole devenue erratique et caractérisée par une occurrence des
démarrages tardifs, des fins précoces sans oublier les séquences sèches et
humides. Ces observations sont en accord les conclusions de Diop (1996),
Sané et al., (2008) et Sarr et al., (2011), Mahaman (2011), Noufé et al. (2011)
qui ont investigué dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. En effet, ces
différents travaux ont montré que depuis les années 1970 où la sous-région a
été secouée par une grande récession pluviométrique, la saison pluvieuse est
sujette à une instabilité accentuée nuisible au bon déroulement des activités
agricoles qui sont demeurées essentiellement pluviales.
A l’échelle nationale, Yabi et Boko (2008), Zakari et al. (2012), Yabi (2013),
Allé et al. (2013), Afouda et al. (2014), ont fait les mêmes observations. Ces
auteurs ont montré que la qualité des saisons agricoles s’est sérieusement
dégradée depuis les dernières décennies étant donné que les durées des
saisons agricoles s’écourtent. A cela s’ajoutent les faux départs et des
interruptions de pluies et l’avènement sporadique de forts abats de pluies au
cœur de la saison. Même au cours des 1990 et 2000 où les totaux
pluviométriques annuels se sont accrus, la qualité des saisons agricole ne
s’est pas améliorée (les longueurs des saisons agricoles sont restées faibles
avec une forte occurrence des séquences sèches et humides. Il se pose alors le
problème de la bonne répartition temporelle des pluies qui conditionne une
bonne campagne agricole plus que les totaux pluviométriques annuels où
saisonniers. Ces observations suggèrent par ailleurs que les pluies extrasaisonnières sont de plus en plus importantes et amènent à mieux réfléchir
sur les possibilités de valorisation de ces eaux pluviales à des fins agricoles
notamment (Afouda et al., 2014).
La dégradation de la qualité de la grande saison agricole induit un effet
potentiellement négatif sur la culture du maïs dans la commune de Zè. En
effet, même si les valeurs saisonnières de l’indice de satisfaction des besoins
en eau du maïs obtenues sont dans l’ensemble élevées (les seuils critiques
72
Pluviométrie et production du maïs
d’impossibilité de culture n’ont jamais été atteints), les conditions d’une
bonne alimentation en eau de la culture durant les différentes phases de
développement ne sont pas toujours réunies. Les travaux de Abossolo (2015)
et de Noufé et al. (2011) conduits respectivement au Caméroun et en Côte
d’Ivoire dans des contextes climatiques proches de celui de la Commune de
Zè, ont abouti aux conclusions similaires. Il en de même des résultats de Sarr
et al. (2011) issus d’une recherche ayant porté sur les différentes zones agroécologiques du Burkina-Faso. Ces auteurs ont remarqué que l’avènement des
déficits ou excès de pluies au cours du cycle cultural, compromet la
satisfaction du maïs en besoin hydrique. Ces travaux ont par ailleurs
confirmé que la répartition des pluies aux échelles fines (pentadaires,
décadaires) est plus importante pour le maïs que les cumuls saisonniers ou
annuels.
Même en l’absence de données météorologiques, les perceptions paysannes
relatives aux aléas pluviométriques dans la commune de Zè sont dans
l’ensemble en accord avec les résultats d’analyses statistiques des données
pluviométriques. En effet, sur la base des savoirs, expériences et
connaissances transmises de bouche à oreilles, etc. les producteurs de maïs
perçoivent des mutations pluviométriques multiformes. En Afrique de
l’Ouest, plusieurs auteurs (Ouédraogo et al. 2010 ; Brou & Chaléard, 2007 ;
Doumbia & Depieu, 2013), ont montré que les paysans sont conscients des
mutations climatiques qui se manifestent de plusieurs formes. De même, au
Bénin, les travaux de Afouda et al. (2014), Loko et al. (2013), Yabi (2013), Issa
(2012), Akindélé et al. (2012) et Boko (1988) ont montré que les paysans des
différents régions ne sont pas ignorants des irrégularités climatiques et de
leurs effets sur les activités rurales.
Face à aux effets néfastes des mutations pluviométriques, les producteurs
mettent en œuvre différentes mesures d’adaptation allant des semis
multiples à la diversification des activités génératrices de revenus en passant
par l’adoption des variétés culturales améliorées, l’augmentation des
emblavures sans oublier l’utilisation des engrais chimiques et la valorisation
des bas-fonds. Les travaux de Ishaya & Abaje (2008) à Kaduna (Nigeria), de
Brou & Chaléard (2007), de Amani (2012) dans les différentes régions de la
Cote d’ivoire, de Sultan et al. (2008) au Burkina-Faso et de Mertz et al. (2009)
dans le sahel ouest-africain ont souligné la capacité adaptative des paysans
africains face aux péripéties climatiques. De même au Bénin, les
73
Yabi et al.
investigations de Loko et al., (2013), Yabi (2013), Ogouwalé (2006),
Houndénou (1999) et Boko (1988), ont également montré que les
communautés béninoises font preuve d’une capacité adaptative face aux aléas
climatiques et leurs répercussions sur les activités rurales (agricoles).
Une analyse des différentes mesures d’adaptation montre qu’elles visent
essentiellement à maintenir à des niveaux acceptables les productions
nécessaires à la satisfaction des besoins alimentaires (autoconsommation) et
monétaires. Il s’avère donc nécessaire d’évaluer ces mesures au triple point de
vue sociale, écologique et économique afin d’en identifier celles qui sont
pertinentes et méritent d’être vulgarisées. A cet égard, les structures de
recherche, de vulgarisation et d’encadrement devront travailler de façon
synergique tout en tenant des savoirs et logiques empiriques des paysans.
CONCLUSION
Dans la commune de Zè, la grande saison pluvieuse est sujette à une
instabilité multiforme (irrégularité pluviométrique, dates de démarrage et de
fin incertaines, apparition de séquences sèches et/ou humide) qui induit une
détérioration de la qualité de la saison agricole. Cela se traduit par une
diminution de la valeur de l’indice de satisfaction des besoins en eau du maïs
quoique la valeur limite d’échec total de campagne ne soit jamais atteinte.
Conscients des risques pluviométriques et de leurs conséquences négatives
sur les activités culturales, les producteurs de maïs mettent en œuvre
quelques mesures adaptatives visant à maintenir la production à un niveau
acceptable et à diversifier les activités (notamment les jeunes). L’adoption de
ces mesures se fonde sur les savoirs et expériences empiriques sans oublier
les conseils et suggestions des agents d’encadrement. Dans un contexte où les
changements climatiques plus profonds se pointent à l’horizon (IPCC, 2007 et
2013), la définition des mesures pertinentes d’adaptation, la combinaison des
résultats d’analyses scientifiques avec les savoirs et logiques paysans,
s’imposent pour une assurer une production durable du maïs en particulier et
de toutes les cultures en général.
74
Pluviométrie et production du maïs
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