AGRONOMIE - Les conseils pour limiter l’impact de la sécheresse Faut-il prendre la décision d’ensiler précocement un maïs touché par la sécheresse ? Extrait d’un article réalisé par ARVALIS La décision d’ensiler doit se réfléchir en fonction de plusieurs paramètres. Dans les parcelles où les plantes sont totalement desséchées, même un retour rapide des pluies ne permettra pas de rattraper en termes de rendement et de valeurs alimentaires. A contrario, dans les zones encore vertes et sous réserves de ressources hydriques suffisantes, le rendement peut encore croître. Rappelons qu’en conditions normales de végétation, le rendement double entre le stade « floraison » et « 32% MS plante entière ». Il y a donc plusieurs situations observables dans les parcelles Situation n° 1 : Toutes les feuilles au-dessus de 15 cm du sol sont vertes, quelques feuilles sont enroulées sur elles-mêmes en pleine journée. L’émission des feuilles est fortement ralentie mais si le stress n’est pas trop sévère et si le retour des pluies ne tarde pas trop, le développement pourrait reprendre. Il est trop tôt pour ensiler. La teneur en MS plante entière est d’environ 18 %. Situation n° 2 : Seules quelques feuilles du pied de la plante ont une teinte gris-marron. Toutes les feuilles sont enroulées et ont une teinte « vert grisé ». L’émission de nouvelles feuilles est bloquée. Sauf exception et selon les stades, le maïs peut repartir si les pluies reviennent. Toutefois la taille des plantes sera très réduite. Après floraison, il est nécessaire de diagnostiquer le niveau de fécondation des épis. Ce dernier dépend également des températures. Il est encore trop tôt pour ensiler. La teneur en MS de la plante est aux alentours de 22 %. Situation n° 3 : Plus de 30 % des feuilles sont de couleur marron. Les dernières feuilles émises prennent une teinte marron à leur extrémité et blanchissent. Même à des stades précoces (avant floraison), le rendement est affecté. L’émission de nouvelles feuilles est très ralentie voire bloquée. Dans les cas les plus sévères, l’émission de pollen peut avoir lieu directement dans le cornet. Dans ces situations, un retour rapide des pluies fera reverdir en partie la culture mais la floraison et développement de l’épi seront aléatoires. La teneur en MS de ces plantes est d’environ 30 %. Il faut envisager d’ensiler. Situation n° 4 : Près de 90 % des feuilles sont de couleur marron clair – gris blanc. La croissance est complètement stoppée. Seules la base des dernières feuilles et la tige sont encore vertes. Quel que soit le stade, le rendement et la valeur alimentaire ne s’amélioreront pas. La plante doit être récoltée sans plus attendre. Valeurs alimentaires d’un maïs fourrage ensilé à un stade précoce, à quoi s’attendre ? La valeur alimentaire d’un maïs fourrage ne contenant pas ou peu d’amidon réside intégralement dans la digestibilité des tiges et des feuilles. Malheureusement, en France, il n’existe pas de références sur ce type de fourrage. Pour s’adapter aux différentes situations, il est utile de confectionner un échantillon le jour du chantier en prélevant quelques poignées de fourrage de chaque benne pour être représentatif du silo. Durant toute la durée du chantier, ces différentes poignées seront placées dans un récipient à l’abri du soleil (et de la pluie) et si possible au frais (glacière). A la fin du chantier, mélangez le contenu du récipient et remplissez un sac plastique de 1 à 1,5 litres en prenant soin de chasser l’air. Jusqu’à l’envoi au laboratoire, l’échantillon sera placé au congélateur. L’envoi de l’échantillon se fera en congelé. Si possible, évitez les envois en fin de semaine pour permettre le traitement immédiat par le laboratoire. Document du 31 juillet 2015 Pour tous renseignements : Chambre d’agriculture du Cantal - 26 rue du 139° RI - 15002 Aurillac Cédex Tél : 04 71 45 55 30 - [email protected]