PRINCIPAUX NUISIBLES DU GOMBO ET METHODES DE LUTTE PHYTOSANITAIRE Dr Elisabeth P. ZIDA, Maître de Recherche (Phytopathologiste), INERA 01BP 476 CREAF/Kamboinsé Tel. (226) 25 31 92 02/08 (226) 70 06 16 72 Email: [email protected] Dédougou, 24-25 / 07 / 2017 1 INTRODUCTION • Le gombo (Abelmoschus esculentus (L.) Moench) est une importante culture légumière en zones tropicales et subtropicales. • Le gombo est un aliment riche en Vitamines (C, B1, B2, B6), carbohydrates, acide folique, phosphore, magnésium et potassium. • La plante est sujette à beaucoup d’attaques d’insectes et d’agents pathogènes et cela à tous les stades de son développement. • Ces nuisibles peuvent compromettre totalement le succès de la production si aucune mesure phytosanitaire n’est entreprise. 2 I. Les champignons pathogènes du gombo 3 1.1. Les champignons de fontes de semis Les fontes de semis ou «maladies des jeunes plantes», constituent un problème typique en période de démarrage des cultures, tout particulièrement durant la période des semis. Dégâts = considérables car les agents pathogènes affectent le pouvoir germinatif des semences et peuvent être responsables d'une mauvaise installation de la culture. Les jeunes plantes sont tuées avant (fonte pré-émergence) ou juste après leur émergence (fonte post-émergence). 4 Symptômes La maladie affecte principalement: ●La germination des semences (fonte des semis de pré émergence): la semence ne parvient pas à germer compte tenu du fait qu’elle est entièrement pourrie ou parce que le jeune germe a été détruit. On a ainsi des semis clairsemés. 5 La maladie affecte aussi: ● Les plantules (fonte des semis de post émergence): la tige du jeune plant est attaquée juste en dessous ou au niveau du sol et le plant s’affaisse. On a des plants chétifs, flétris, jaunis avec des collets montrant des lésions. Cette maladie peut contribuer à une réduction de 80 % de la levée chez le gombo. 6 Mauvaise qualité des semences et/ou du sol = Fortes mortalités des plants au champ 7 Quelques exemples de fontes de semis sur différentes cultures Fontes de semis sur haricot Fontes de semis sur tomate Fontes de semis sur salade Fontes de semis sur piment Fontes de semis sur chou Fontes de semis sur oignon 8 Causes Complexe de champignons du sol ou associés aux semences: Pythium sp., Rhizoctonia solani, Sclerotium rolfsii, etc. Conditions favorables à l’infection - Sol mal drainé, compact. - Forte humidité relative - Températures aux alentours de 28 à 30° C. Moyens de lutte (préventifs) • Pratiques culturales - Choix des terrains bien drainés et aérés. - Destruction des résidus végétaux. - Bonne rotation culturale (éviter la culture du gombo lorsque le précédent cultural est l’aubergine, la tomate ou d’autres plantes de la famille des Malvacées). - Eviter des semis trop denses. 9 • Application de produits phytosanitaires ▪ Traitement des semences Dithane M45: 5 g/kg de semences ▪ Pulvérisation Dithane M45: 2 kg dans 200-500 litres d’eau par ha. Ortiva Top: 75 cc dans 100 litres d’eau par ha. Idefix: 4 kg/ha – Appliquer par arrosage au pied des plantules. 10 1.2. Erysiphe sp., Oïdium sp. (mildiou poudreux) Symptômes de la maladie - Encore appelée «blanc du gombo», le mildiou poudreux commence par l'apparition d'un feutrage blanc d'aspect farineux sur les feuilles, les tiges et parfois les fleurs. -Les symptômes apparaissent à tous les stades de développement de la plante 11 - La maladie se manifeste par de petites taches duveteuses blanc grisâtres qui s’élargissent et coalescent. - Formation d’une masse blanche ressemblant à de la poudre (talc) sur la face supérieure des feuilles et sur les autres parties de la plante. - Souvent, le champignon provoque une déformation des feuilles, qui se gondolent et se boursouflent. 12 Mildiou sur d’autres cultures Mildiou de l’oignon Mildiou de la tomate 13 Propagation de la maladie La maladie se transmet d’une plante à une autre par des spores véhiculées par le vent. Le champignon survit dans les débris végétaux et sur des plante-hôtes alternatives (Malvaceae). Moyens de lutte • Nettoyer et détruire les résidus végétaux avant le semis. • Eviter la culture du gombo lorsque le précédent cultural est une Malvaceae. • Appliquer des doses de fumure ou d’engrais équilibrées afin de permettre une bonne croissance des plantes. • En cours de fructification, l’irrigation goutte à goutte est souhaitée par rapport à l’aspersion. • Traiter avec un fongicide (ex. Dithane M45). • Utiliser des variétés résistantes. 14 1.3. Fusarium oxysporum (Flétrissement fusarien) Symptômes - Initialement, les plantes présentent des symptômes de flétrissements temporaires qui deviennent permanents et progressifs. - Les feuilles des plantes infectées jaunissent, perdent leur turgescence, se fanent et éventuellement, la plante meurt. - L’infection peut entrainer une perte de plus de 60 % des plantules. (Photo: Delhove, 1998) 15 - Chez les plants âgés, la chlorose des feuilles commence par la bordure et finit par s’étendre à tout le limbe - les feuilles flétrissent subitement et la tige présente un gonflement vasculaire dans la région du collet qui devient jaune ou brune. - Le champignon envahit le système racinaire, colonise le système vasculaire, bloque ainsi le mouvement de l’eau et produit des toxines qui altèrent le fonctionnement normal des cellules de la plante. 16 Propagation de la maladie Le champignon se conserve dans le sol et sur les semences. Moyens de lutte • Nettoyer et détruire les résidus végétaux avant le semis. • Traiter les semences avec un fongicide (ex. Dithane M45, Ortiva Top). • Eviter la monoculture du gombo sur le même sol pendant plusieurs années. • En cas d’infection sévère, il faut une longue et judicieuse rotation culturale d’au moins 5 ans (Aubergine, tomate et autres Malvacées sont à éviter). 17 1.4. Cercospora abelmoschii, C. malayensis (Cercosporiose) Symptômes de la maladie • C. malayensis cause des lésions irrégulières brunes et C. abelmoschii provoque des taches angulaires noirâtres. • Les feuilles se dessèchent et tombent. • Les périodes de fortes humidités et des températures élevées sont favorables au développement de la maladie. 18 Propagation de la maladie A partir des premières lésions, des conidies sont produites et disséminées par le vent pour infecter d’autres plantes. Le champignon se conserve dans les résidus de récolte. Moyens de lutte • Nettoyer et détruire les résidus végétaux avant le semis. • Eviter la monoculture du gombo sur le même sol pendant plusieurs années. • Pratiquer une bonne rotation culturale. • Privilégier l’irrigation goutte à goutte. • En cas de fortes attaques, une application foliaire d’hydroxyde de Cuivre (0,3%) (Idefix) répétée tous les 15 jours, permet de contrôler la maladie. 19 II. Les virus 20 2.1. Le virus de l’enroulement des feuilles du Gombo (Okra leaf curl virus (OLCV)) Données générales • La maladie est présente dans toutes les régions du Burkina Faso. • Elle provoque souvent des pertes de récolte importantes (20-80%) surtout en cas d’infection précoce du champ. • Le virus de l’enroulement de la feuille de gombo (Okra leaf curl virus ou OLCV) est le nom donné à un complexe de geminivirus appartenant au Genre Begomovirus et qui affecte les plantes de gombo. 21 Symptômes • Le virus induit des symptômes très caractéristiques qui vont d'une déformation des feuilles du gombo en forme de cuillère à un enroulement des feuilles sur elles-mêmes. • Dans certains cas, les feuilles sont recourbées vers le bas. Les nervures s'épaississent et deviennent saillantes. 22 • Lorsque la maladie est bien installée, les plants subissent un rabougrissement et les feuilles qui se forment sont de petites tailles. • Chez le plant malade, la plupart des fleurs avortent entraînant ainsi une faible production de fruits qui sont de surcroît de petites tailles. • Certains plants malades présentent une distorsion de la tige et des pétioles. • En général, les champs sont infestés à 100%. 23 Le virus de l’enroulement des feuilles sur d’autres cultures: le sésame 24 Propagation de la maladie • Le virus est principalement transmis par la mouche blanche (Bemisia tabaci). • La manifestation de la maladie aussi bien que sa propagation dépendent des conditions favorables à la pullulation des mouches blanches (périodes chaudes et sèches). • Il n’y a pas de mesures curatives et la maladie peut très rapidement se propager en fonction de la pullulation des mouches blanches. 25 Moyens de lutte Méthodes de lutte culturale et génétique • Eradiquer les sources d’infection primaires du virus par l’élimination systématique des vieux plants infectés au cours des cultures précédentes. • Débarrasser le champ et ses alentours des mauvaises herbes. • Utiliser des variétés résistantes ou tolérantes à la maladie. • Eviter de cultiver le gombo près des cotonniers ou autres Malvaceae sauvages du genre Hibiscus qui sont des plantes hôtes du virus et du vecteur B. tabaci. 26 • Arracher et brûler immédiatement les plantes attaquées dès l’observation des symptômes. Lutte chimique Contrôler la population de mouches blanches par des traitements insecticides appropriés (Deltacal 12,5 EC ou Decis 25 EC: 0,5 l/ha) à intervalle de 10 jours. 27 2.2. Le virus de la mosaïque jaune des nervures (Yellow Vein Mosaic Disease Virus) La mosaïque jaune des nervures est l’une des maladies importantes et destructrices du gombo. Elle attaque à tous les stades de développement du gombo et réduit fortement la croissance de la plante et le rendement. Lorsque les plantes sont infectées dans les 20 jours après la germination, leur croissance est retardée avec peu de feuilles et de fruits malformés, résultant à des pertes allant de 94 à 100%. Lorsque l’infection survient entre 50-60 jours la germination, 28 les pertes vont de 49 à 84%. Symptômes Les symptômes caractéristiques de la maladie sont constitués d’un réseau homogène de nervures jaunes enfermant des îlots de tissus verts. Initialement, les feuilles infectées présentent seulement des nervures jaunes mais à des stades plus avancés, la feuille entière devient complètement jaune. Les fruits des plantes malades sont de couleur pâle, déformés, chétifs et durs. 29 Dans les cas extrêmes, les Feuilles malades deviennent totalement jaune claire sans aucune trace de couleur verte. Les plantes infectées précocement restent rabougries. 30 Propagation de la maladie • Le virus est transmis par la mouche blanche (Bemisia tabaci). • Il n’y a pas de mesures curatives et la maladie peut très rapidement se propager en fonction de la pullulation des mouches blanches. 31 Moyens de lutte (idem que OLCV) Méthodes de lutte culturale et génétique • Eradication des sources d’infection primaires du virus par l’élimination systématique des vieux plants infectés au cours des cultures précédentes. • Destruction des mauvaises herbes aux alentours du champ. • Utiliser des variétés résistantes ou tolérantes a la maladie. • Eviter de cultiver le gombo près des cotonniers ou autres Malvaceae sauvages du genre Hibiscus qui sont des plantes hôtes du virus et du vecteur B. tabaci. 32 • Arracher et brûler immédiatement les plantes attaquées dès l’observation des symptômes. Lutte chimique Contrôler la population de mouches blanches par des traitements insecticides appropriés. 33 2.3. Le virus de la mosaïque du concombre (Cucumber mosaic virus (CMV)) Plus de 1 200 espèces végétales appartenant à 100 Familles sont hôtes du virus. Parmi ces Familles, on peut notamment citer les Cucurbitaceae, Malvaceae, Solanaceae, Fabaceae, Poaceae, à l’état sauvage ou cultivées. Ces plantes sont donc des précédents culturaux défavorables à la culture du gombo. Le virus cause d’importantes pertes économiques sur les Cultures légumières et horticoles. Les dégâts peuvent atteindre 60 à 90% de pertes de production. Il provoque des infections systémiques sur la plus part des 34 hôtes mais reste sans symptôme sur certaines plantes. Symptômes Les plantes infectées ont des feuilles malformées et des fruits de faible valeur marchande due à leur rugosité prononcée en surface. Dans les cas d’attaque précoce, le développement de la plante est réduit. 35 Propagation de la maladie • Le virus est transmis par les semences. • Le virus est également transmis par un puceron (Aphis gossypii). • Il n’y a pas de mesures curatives et la maladie peut très rapidement se propager en fonction de la pullulation des pucerons. 36 2.4. Le virus de la mosaïque jaune du cotonnier (Cotton Yellow Mosaic Virus (CYMV)) Le virus a pour hôtes principalement le cotonnier et le gombo. Le cotonnier est donc un précédent cultural et une culture voisine dangereuse pour le gombo concernant les risques d’infection par le virus de la mosaïque jaune du cotonnier.. Les pertes peuvent souvent être énormes (60 à 90 %). Les stades plantules, phase de croissance végétative, floraison et fructification sont les stades phénologiques sensibles de la culture. 37 Symptômes • Les symptômes sont observables surtout sur les jeunes feuilles. • Les très jeunes feuilles non encore bien épanouies paraissent gaufrées et de couleur jaune claire. • Les jeunes feuilles épanouies sont totalement de couleur jaune – claire, alors que les feuilles plus âgées des étages inférieurs, non atteintes, sont d’un vert normal. • Les fruits apparaissent aussi tachetés en jaune – clair en plusieurs endroits. Lorsque l’attaque est précoce les plantes restent naines. 38 Propagation de la maladie • Le virus de la mosaïque jaune du cotonnier serait transmis principalement par les insectes tels que les pucerons, les mouches blanches, les thrips et les altises. Moyens de lutte • En cas d’attaque, engager une lutte chimique contre les vecteurs car les plantes attaquées restent naines avec des feuilles chlorotiques et des fruits de moindre qualité. 39 III. Les bactérioses du gombo 40 3.1. Bactériose du Gombo (Xanthomonas axonopodis pv. malvacearum (Smith)) • Causée par Xanthomonas axonopodis, cette bactériose est la principale maladie bactérienne du gombo. • La maladie est très fréquente dans les régions semihumides et semi-arides où le gombo est cultivé (par irrigation notamment). • Le gombo est sensible à tous les stades de développement de la plante. 41 Symptômes Les symptômes apparaissent à tous les stades du développement: • la fonte des semis et la perte des jeunes plants. • Sur les feuilles, les tâches sont translucides, vitreuses et angulaires, puis elles brunissent et noircissent. • Les bactéries progressent parfois le long des nervures des feuilles qui noircissent. • Sur les capsules, les tâches sont d’abord vitreuses et circulaires; elles confluent et deviennent noires et huileuses. (Photos, SEIF & VARELA, 2004) 42 Propagation de la maladie • La bactérie est transmise par les semences. • La propagation de la maladie se fait par le vent, les eaux de pluie et les éclaboussures d’eau ruisselante de plante à plante et de feuille à feuille. • En irrigué, la propagation de la maladie suit le parcours de l’eau. • La maladie peut également être propagée par des insectes ravageurs (Dysdercus spp.) Moyens de lutte • Utiliser des semences saines • Enlever les résidus de récoltes. • Détruire les pousses spontanées et les plantes malades de gombo. • Application foliaire d’hydroxyde de Cuivre (0,3%) (Idefix). 43 IV. Les Nématodes du gombo 44 4.1. Meloidogyne spp. La culture du gombo est sujette à des attaques de plusieurs espèces de nématodes, notamment Meloidogyne spp. (nématodes à galles) qui produit des symptômes spectaculaires. Les nématodes à galles appartenant au genre Meloidogyne sont des vers minuscules, filiformes. Le mâle vit librement dans le sol tandis que la femelle vit fixée sur les racines des plantes. Les œufs sont déposés dans une sorte de sac et les larves de second stade pénètrent dans les racines de la plante. Après 4 stades larvaires les mâles quittent la racine tandis que les femelles se sédentarisent dans les tissus racinaires. La 45 durée du cycle est de 4-6 semaines. La plante est susceptible à tous les stades mais la période la plus critique est celle comprise entre la germination et la première récolte des fruits. Nématodes Racines de plante attaquée et racines de plantes saines 46 Symptômes - Formation de galles sur les racines de la plante. - Réduction du développement de nouvelles racines. - Nanisme de la plante attaquée - Les plantes malades présentent souvent des signes d’un stress hydrique même en condition où l’eau est disponible. - En cas d’attaque précoce, les plantes dépérissent et on peut observer des pertes importantes. 47 Propagation de la maladie • Beaucoup de plantes (Malvaceae, Solanaceae, …) sont des plante-hôtes. Cucurbitaceae, • Le transfert accidentel de sol infesté (terre adhérant aux bottes, aux outils de travail) constituent des voies de contamination. Moyens de lutte - Utiliser des variétés résistantes si possible - Eviter le transfert de sol ou de matériel d’une zone contaminée vers de nouvelles parcelles - Respecter les itinéraires techniques (densité, fumure, désherbage, …) 48 - Inclure dans la rotation culturale des plantes résistantes (manioc, ail, maïs, mil, sorgho, oignon). - Dans les zones de bas-fond, une inondation des parcelles pendant un mois permet de tuer bon nombre de larves et d’adultes. - Après la récolte, arracher les plantes avec les racines. Les parties aériennes peuvent être compostées mais les racines doivent être brûlées. - Les produits chimiques sont très toxiques et sont à éviter. 49 V. Les Insectes du gombo 50 Introduction Le gombo est considéré comme une plante entomologique par excellence à cause du nombre important d’espèces d’insectes qui l’attaquent. En effet, plus d’une centaine d’espèces attaquent le gombo avec des incidences économiques variables. 51 5.1. Aphis gossypii cotonnier) (puceron du - C’est un insecte polyphage qui vit en colonie à la face inférieure des jeunes feuilles de préférence ou des boutons floraux. - Les adultes sont de couleur variable (jaune clair, vert, vert sombre, gris foncé, noir). - La femelle peut produire 150 à 200 individus dans sa vie. Le développement est très rapide et se complète en 10-12 jours. Plusieurs générations peuvent se succéder dans l’année 52 Symptômes - Les feuilles sont recroquevillées vers le bas et forment des boursouflures. - En cas d’attaque précoce, la croissance des entre-nœuds est fortement réduite provoquant un rabougrissement de la plante. - Production de miellat provoque le développement de fumagine sur les feuilles ce qui réduit l’activité photosynthétique de la plante. 53 - La femelle peut produire 150 à 200 individus dans sa vie. Le développement est très rapide et se complète en 10-12 jours. Plusieurs générations peuvent se succéder dans l’année - Les attaques précoces peuvent entraîner 100% de pertes. - Possibilité de maladies virales car Aphis gossypii est vecteur du Cuncumber mosaic virus. 54 Moyens de lutte Pendant la phase végétative on peut employer des insecticides (ex Pacha 25 EC, Decis 25 EC, Deltacal 12,5 EC) en application foliaire. 55 5.2. Frankliniella spp. (Thrips) Les adultes sont petits (0,9-1,4 mm de long), fins, ailés. La femelle pond dans les tissus de la plante. Les larves des deux premiers stades sont très voraces. Les insectes se nourrissent sur la face inférieure de feuilles, sur les boutons et les fleurs. Un retard de développement de la plante. 56 Symptômes - Ils percent le tissu de la plante, sucent la sève qui suinte. - Les parties attaquées ont une teinte argentée, laissant voir de petites taches foncées correspondant aux excréments. - Les thrips se nourrissent des boutons floraux et des fleurs, ce qui entraîne la disparition des fleurs ou le flétrissement des gousses. - Cicatrices sur les gousses, réduisant la valeur commerciale du produit. (Photo: Valera, 2004) 57 Moyens de lutte - Réaliser un labour et un binage avant de semer. - Appliquer des traitements foliaires jusqu’au stade précoce de floraison (ex Pacha 25 EC, Decis 25 EC, Deltacal 12,5 EC). 58 5.3. Le criquet (Amrasca biguttula biguttula) Amrasca biguttula biguttula est considéré comme l’insecte piqueur suceur le plus destructif sur le gombo (Dhandapani et al., 2003). (Al-Hamdany, Al-Karboli, 2017) 59 • L’insecte cause des dégâts depuis le stade plantule jusqu’à la fructification, occasionnant des pertes de rendement de 50-63.41 (Bindra and Mahal, 1981; Sharma and Sharma, 2001). • Les nymphes et les adultes sucent la sève des plantes le plus souvent par la face inférieure des feuille. • Les plantes attaquées présentent des rabougrissements 60 Moyens de lutte Pulvériser avec des insecticides (ex Pacha 25 EC, Decis 25 EC, Deltacal 12,5 E C) en application foliaire. 61 5.4. Mouche blanche (Bemisia tabaci) Les adultes et les nymphes sucent les feuilles. Les feuilles attaquées s’étiolent et se dessèchent. Les plantes rabougrissent attaquées se La mouche blanche transmet également des maladies virales (la mosaïque jaune des nervures) 62 Moyens de lutte Pulvériser avec des insecticides (ex Pacha 25 EC, Decis 25 EC, Deltacal 12,5 E C) en application foliaire. 63 5.4. Mylabris pustulatus L’insecte adulte représente le stade destructif. Comme l’insecte se nourrit des organes floraux, il peut causer des pertes importantes sur le rendement. La femelle peutpondre100 à 2000 œufs, dépendamment de la qualité des aliments ingérés. 64 5.5. Helicoverpa armigera (Noctuelle de la tomate) L’adulte est un papillon qui mène une vie nocturne. La femelle pond ses œufs sur la face supérieure des feuilles, souvent sur le pédoncule floral ou sur le fruit. 3 à 5 jours plus tard apparaissent les jeunes larves. La vie larvaire dure 15-35 jours. 65 Symptômes - Les chenilles s’attaquent boutons floraux et aux fruits. aux - Les feuilles présentent de grands trous, les boutons floraux sont découpés, les fruits sont perforés et plus ou moins évidés. - Les fruits perforés sont envahis par des champignons saprophytes dont le développement détériore la qualité commerciale du produit. - Les attaques peuvent provoquer la chute des jeunes fruits. - Les fortes attaques peuvent entraîner des réduction de 80% de rendement en fruits. (Photo: Doumbia, 2000) 66 Moyens de lutte - Détruire et brûler les débris végétaux des potentielles plante-hôtes de l’insecte. - Réaliser des labours profonds pour extirper les nymphes du sol. - Application de produits phytosanitaires: Il faut un choix judicieux des produits à utiliser car l’attaque survient à une période délicate de la culture. Utiliser des produits ayant une rémanence courte. 67 5.6. Pseudococcus spp. (Cochenille farineuse) - C’est une cochenille polyphage rencontrée dans les zones de production agricole des cultures maraîchères et vivrières. - L’insecte vit en colonie à la face inférieure des feuilles de préférence jeunes et tendres, ou sur les bourgeons floraux. - Le corps est recouvert d’une sécrétion cotonneuse blanche assez dense. - La femelle pond 300 à 700 œufs. - Les fortes attaques perturbent la croissance des plantes conduisent à de fortes pertes de rendement et réduisent la valeur commerciale des capsules. 68 Moyens de lutte Pulvériser avec des insecticides (ex Pacha 25 EC, Decis 25 EC, Deltacal 12,5 E C) en application foliaire. 69 Récapitulatif des traitements phytosanitaires • Le gombo est une plante sujette à beaucoup d’attaques d’insectes, de champignons et de virus et cela à tous les stades de son développement. • Ces ravageurs et maladies peuvent compromettre totalement le succès dans la production du gombo si aucune mesure phytosanitaire n’est entreprise. • De façon générale, pour réduire l’incidence de ces pressions parasitaires, l’on peut procéder à un traitement chimique selon l’évolution des plantes et les risques phytosanitaires. 70 • La dose recommandée d’un produit a été étudiée, d’une part pour limiter les risques pour les utilisateurs et les consommateurs, et limiter les dégâts sur l’environnement, et d’autre part pour réduire le coût des traitements (ne pas utiliser plus de produit que nécessaire). Il faut respecter les doses recommandées. • Pour cela, le tableau ci-dessous donne une indication générale des types de traitements chimiques à réaliser au cours de la culture du gombo selon les stades phrénologiques de la plante et les risques phytosanitaires pouvant survenir à ces stades. 71 Exemple de schéma de traitement phytosanitaire pour la culture du gombo Moment d’application Avant semis Traitements éventuels à considérer Nettoyage des résidus de cultures. Labour et un binage avant de semer. Semis Traitement semences contre les fontes de semis (Pythium, Rhizoctonia, Sclerotium, Xanthonomas) et contre les insectes du sol 10 JAS (Jours Après Semis) Pulvérisations foliaires contre les maladies (bactériose, cercosporioses, oïdium) et les insectes (pucerons, chenilles, cochenilles, mouches blanches, altises, criquets et cicadelles) 24 JAS (début floraison) Pulvérisations foliaires contre les maladies (bactériose, cercosporioses, mildiou) et les insectes (pucerons, chenilles, cochenilles, mouches blanches, altises, thrips, cicadelles) et acariens 38 JAS (floraison- nouaison) Pulvérisations foliaires contre les maladies fongiques (Sclerotinia, Alternaria, Rhizoctonia, cercosporiose) et les insectes (pucerons, chenilles, cochenilles, mouches blanches, mylabres et cétoines, criquets, punaises et cicadelles) 52 JAS (plein-récolte) Pulvérisation contre les insectes piqueurs suceurs et les chenilles (carpophages ou phyllophages) 66 JAS (plein-récolte Pulvérisation contre les insectes piqueurs suceurs et les chenilles (carpophages ou phyllophages) 80 JAS (plein-récolte) Pulvérisation contre les insectes piqueurs suceurs et les chenilles (carpophages ou phyllophages) 72 Quelques fongicides autorisés en cultures maraîchères par le CSP, 2016 Nom commercial Classe OMS Matière (s) active (s) Dose d’emploi Dose d’application Dithane M45 III Mancozeb (800 g/kg) Fongicide à large spectre contre les maladies (mildiou, fontes de semis, etc.) Traitement des semences : 5 g/kg de semences Pulvérisation : 2 kg pour 300 l d’eau /ha (= 6g/l) [14 JAR] 75 CC pour 100 litres d’eau /ha (=1,5 l pour 2 litres d’eau) [3 JAR] Ortiva Top III Azoxystrobin (200 g/l), Difenoconazole (120 g/l) Fongicide systémique autorisé contre les maladies cryptogamiques foliaires et du fruit de la tomate COGA 80 WP III Mancozeb (800 g/kg) Fongicide de contact à Pulvérisation : 2 large spectre contre kg pour 300 l les maladies d’eau /ha cryptogamiques (= 6g/l) [14 JAR] Idefix II Hydroxyde de cuivre (65,6%) Fongicide bactéricide 73 Quelques insecticides autorisés en cultures maraîchères par le CSP, 2016 Nom commercial Clas Matière (s) active (s) se OMS Domaine d’utilisation K-Optimal III Lambda-cyhalothrine (15 g/l), Acémipride (20 g/l) Chenilles, mouches blanches, pucerons, cochenilles Pacha 25 EC II Lambda-cyhalothrine (15 g/l), Acémipride (10 g/l) Chenilles, mouches blanches, pucerons, cochenilles Decis 25 EC II Deltaméthrine (25 g/l) Chenilles, coléoptères Cypercal 50 EC III Cypermethrine (50 g/l) Lépidoptères, fourmis, mouches, thrips, chenilles, pucerons, Deltacal 12,5 EC II Deltaméthrine (12,5 g/l) Chenilles, pucerons, 600ml dans 200 l mouches blanches, criquets, d’eau /ha (=3ml cochenilles de produit/litre d’eau) Dose d’application 0,5 l dans 400600 l d’eau/ha (= 1ml/l) [3 JAR] 500 ml dans 200 l d’eau/ha (=2,5 ml/l d’eau) [3 JAR] 74 IV. Quelques conseils d’usage 75 Avant d’utiliser un pesticide, il faut lire attentivement l’étiquette (DGPVC, 2016) 76 Ce qu’il ne faut jamais faire (DGPVC, 2016) 77 Quelques risques liés à l’utilisation des pesticides - maux de tête ; maux de ventre ; vomissements ; vertiges malformations de bébés à la naissance etc (DGPVC, 2016) 78 MERCI POUR VOTRE ATTENTION 79