Des gènes jusqu’aux protéines Les gènes sont des fragments de la molécule d’ADN. Il en existe entre 20000 et 25000 dans le génome d’une cellule humaine. Un gène peut être considéré comme une message chimique qui « indique » à la cellule ce qu’elle doit réaliser. Chaque gène constitue donc une « recette » qui permet de produire une protéine particulière. Ces molécules (protéines) assurent des fonctions essentielles dans toutes les cellules de l’organisme. Mission 1 : Maïs transgénique Mission 2 : Bactérie transgénique Mission 3 : Soja transgénique Avec l'explosion de l'élevage intensif, le soja, destiné principalement à l'alimentation animale, est devenu en quelques années l'une des matières agricoles les plus échangées dans le monde et plus de 70 % de la production est aujourd'hui OGM. Le soja transgénique a acquis la propriété de résister à une substance herbicide (comme le Roundup) qui a pour fonction de détruire des plantes. On peut ainsi arroser les cultures de soja avec de l’herbicide sans crainte que cela ne tue les plants de soja. Le gène ajouté au cours de la transgenèse code pour une enzyme appelée EPSPS (en rose). Ce gène provient d’une bactérie, Agrobacterium tumefaciens. Lorsqu’on pulvérise de l’herbicide sur le soja, sa substance active, le glyphosate, pénètre dans les cellules de la feuille. Il bloque l’enzyme végétale (en vert) mais pas l’enzyme microbienne (en rose). Cette enzyme peut alors assurer la synthèse d’acides aminés indispensables à la croissance de la plante et la plante devient donc tolérante aux herbicides. Mission 4 : Thérapie génique chez l’Homme Le déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome X est une maladie génétique rare caractérisée par une absence totale de cellules responsables de la défense de l’organisme contre les infections. Afin de combler ce manque de défenses immunitaires, les enfants touchés par cette maladie sont placés dès la naissance dans des chambres stériles. Pour ces « bébés-bulle », l’espoir de bénéficier un jour de la reconstitution de leur système immunitaire passe par une greffe de moelle osseuse issue d’un donneur familial compatible (idéalement un frère ou une soeur). Toutefois, la réussite de ces greffes est conditionnée par un certain nombre de facteurs limitants (manque de donneurs, risque de mortalité, reconstitution incomplète des défenses immunitaires, etc.). En 1999, Alain Fischer, Marina Cavazzana-Calvo et Salima Hacein-Bey-Abina proposent une nouvelle méthode de thérapie génique qui permet de s’affranchir des inconvénients liés à la greffe de moelle osseuse. Elle consiste à insérer une copie normale du gène altéré dans l’organisme des enfants malades. Pour cela, le gène médicament est inséré en dehors de l’organisme (ex vivo) dans les cellules du patient grâce à un vecteur viral de type rétrovirus. Ce vecteur permet la pénétration du gène dans la cellule, son insertion au sein du génome et la production de la protéine défectueuse chez les enfants. Une fois cette étape réalisée, les cellules corrigées à l’origine des éléments responsables des défenses immunitaires (les lymphocytes T) sont réinjectés au patient. Mission 5 : Saumon transgénique Les supermarchés canadiens deviennent les premiers dans le monde à commercialiser un animal génétiquement modifié destiné à la consommation humaine. L’entreprise américaine AquaBounty Technologies a annoncé, vendredi 4 août, avoir distribué 4,5 tonnes de saumon transgénique dans des enseignes canadiennes au cours de l’année écoulée. Développé par une équipe scientifique en 1982, ce poisson de l’espèce Salmo salar (saumon d’Atlantique) a été conçu pour se développer plus vite que les saumons « traditionnels ». Dénommé « AquaAdvantage » par la firme, il peut atteindre sa taille adulte au bout de 16 à 18 mois, au lieu de 30 mois pour un saumon d’Atlantique non modifié. Selon la société, il nécessite 75 % de nourriture en moins que ses congénères non modifiés pour atteindre sa taille adulte, réduisant ainsi d’un facteur 25 son empreinte carbone. Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/08/14 La société AquaBounty Technologies qui produit ce saumon précise que deux gènes ont été insérés dans la cellule œuf de ce saumon. Le premier code pour une hormone de croissance normalement présente chez le saumon royal de l’océan Pacifique ; le second, issu d’une anguille, doit faire grandir le saumon tout au long de l’année, même lors de la saison froide alors que la croissance se met d’ordinaire en pause ». En clair, ils « deviennent adultes en deux fois moins de temps (…), dix-huit mois au lieu de trois ans ».