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PRÉFACE
L'environnement de la création d'entreprises est paradoxal :
- Elle constitue un des moteurs majeurs de l'innovation, et de plus en plus dans des
domaines, comme les technologies de l'information, où la multiplication de petites
structures en symbiose avec de plus grandes est autant à la source de développements
majeurs que le développement de grandes entreprises, elle est une composante majeure
d'une politique de création de richesses et d'emplois viables d'un pays.
- Elle se heurte pourtant à des structures davantage conçues pour des intérêts établis, alors
que ses acteurs principaux sont des entrepreneurs le plus souvent inconnus au départ ;
elle doit ainsi favoriser un processus de destruction créatrice où le repérage des capacités
réelles est une tâche toujours délicate, où les grandes ambitions ne manquent pas on a
compté jusqu'à 14 millions de Français se sentant appelés à un moment de leur existence
à entreprendre -, où les élus issus d'une concurrence parfois aiguë sont pourtant moins
nombreux.
- Elle est d'abord locale, mais les marchés qui la concernent sont souvent mondiaux,
comme une part des capitaux qu'elle doit attirer, ce qui pose des questions de
concurrence territoriale intra-européenne, et entre l'Union européenne et le reste du
monde.
- Elle relève d'initiatives décentralisées, mais requiert des expertises qui sont d'autant plus
efficaces qu'elles procèdent de réseaux, eux, larges et fortement structurés. Pour cette
même raison, elle donne l'impression d'être un sujet largement connu de tous, mais dont
cependant peu ont une vision étendue, dans l'espace et le temps.
- Elle traite à la fois de hautes technologies, ayant recours à des compétences d'excellence,
et qui parfois impliquent un très grand nombre d'emplois au bout de quelques années, et
de flux, beaucoup plus nombreux, d'initiatives plus modestes, surtout source d'auto-
emploi, ou de l'emploi de quelques uns, dont la somme accumulée est cependant
importante.
- Elle est enfin victime de modes, tantôt portée par des vagues de croissance, tantôt
reléguée par les difficultés éprouvées lors de reflux.
Dans ce contexte, la période récente a vu surgir d'innombrables initiatives, et en disparaître
beaucoup. Preuve de vitalité, certes, mais qui laissait l'impression d'une page vite tournée. Qu'en
est-il, sur plus longue période, et quelles sont aujourd'hui les meilleures pratiques dans le monde ?
L'étude conduite à la demande du Ministère de l'Économie des Finances et de l'Industrie grâce à
l'équipe réunie par Philippe Albert est un appel à l'optimisme, et au courage.