INTRODUCTION Les déserts existent sous toutes les latitudes : déserts chauds (Sahara, Arabie, Iran, Pérou et Chili septentrional, Australie…), déserts froids (Sibérie, Asie centrale, Patagonie). Ce qui les caractérise, c’est la très faible quantité de pluie qui tombe annuellement et l’irrégularité extrême des précipitations1. Aussi le lit des Oueds est-il souvent à sec et la végétation rare. La pureté de l’air explique les fortes variations de température : le gel est fréquent, même dans les déserts chauds, la nuit, alors qu’on peut enregistrer 500 au sol dans la journée. Ce climat désertique est non seulement responsable des modelés de détail (en agissant sur la désagrégation mécanique ou la décomposition chimique des roches), mais il contribue aussi à l’élaboration des fromes de relief et de systèmes de pentes, c’est-à-dire qu’il construit des paysages originaux. I- LA MISE EN PLACE DU MODELE DE DETAIL PAR LES PROCESSUS D’ALTERATION Étant donné la rareté de l'eau et de la végétation en milieu désertique, l'érosion dépend essentiellement de deux processus : la thermoclastie et l'érosion éolienne. Etape 1. L'érosion par la thermoclastie2 résulte des variations de température sur la roche. Celles-ci peuvent provoquer, sur le long terme, des fissures qui s'agrandissent progressivement et qui finissent par faire éclater la roche. Par ailleurs, les variations de température que subit une roche provoquent des épisodes de dilatation (chaud) et de contraction (froid) sur une certaine épaisseur. A la longue, des fractures se forment entre la zone externe qui réagit aux changements de température et la zone interne qui est inerte. Ces fractures délimitent des feuillets rocheux qui peuvent être enlevés. La thermoclastie est d'autant plus efficace que la roche est fragile et que l'amplitude thermique est importante. La gélifraction3 (action du gel) intervient dans les déserts d'altitude. Etape 2. Les faibles précipitations et l’absence de végétation laissent le vent agir avec brutalité : c’est l’érosion éolienne. Le vent déblaie4 les particules meubles, nettoyant les bancs de roches dures : c’est la déflation5. Ailleurs, il trie et emporte les éléments fins du sol (vannage6) abandonnant sur place les débris grossiers qui forment un pavage7. (Voir fig. 1 p. 124 du livre photocopié de géographie) Etape 3. Avec les grains transportés, le vent bombarde toutes les aspérités8 (ou affleurements9 de roches) du relief et cisèle les roches : c’est la corrosion. Particulièrement puissant à ras du sol il use davantage le soubassement10 des rochers isolés et ne tarde pas à leur donner une forme en champignon (fig. 3 p.124 du livre photocopié de géographie). Il polit les cailloux des regs et les façonne aux arêtes vives. L’érosion éolienne est plus efficace lorsque les obstacles sont inexistants et que le vent est puissant, régulier et chargé de poussières ou d'embruns. On observe aussi des : nids d'abeilles sur les parois. Malgré la faiblesse des pluies, la décomposition chimique est active grâce à la rosée qui se dépose sur les parois refroidies la nuit. L’humidité pénètre dans la roche, dissout certains sels de fer et de manganèse qu’elle déposera à la surface des cailloux en s’évaporant le jour : un vernis noir enrobe les roches des régions désertiques, et, dans certains cas, une véritable croûte se forme sur les reliefs (voir fig. B ci-dessous) A: surface désertique ayant subi la déflation éolienne, responsable de la concentration des éléments les plus grossiers (reg); B: détail montrant la coloration noirâtre et l'aspect brillant des cailloux: cette patine est le "vernis du désert". Hmar Laghdad, Anti-Atlas, Maroc. II- LES PAYSAGES DESERTIQUES RESULTANT DE L’EROSION EOLIENNE 1- Les paysages désertiques sont caractérisés par de vastes surfaces rocheuses nues, ou hamadas (au Sahara, plateau où affleurent de grandes dalles rocheuses), et les plaines caillouteuses des regs12 (sol des régions désertiques, formé de cailloux provenant de la désagrégation physique d’un matériau dont les éléments les plus fins ont été emportés par le vent). De fait , le vent soufflant sur une surface désertique balaie les particules les plus fines et peut faire apparaître la surface rocheuse (hamadas sahariennes ). Lorsque le sol comporte des matériaux de taille variée (sols alluviaux, par exemple), la déflation élimine la fraction la plus fine, laissant sur place un désert pavé de cailloux (reg). 2- Lorsque le sol est argileux, on observe la formation de longues rigoles métriques 3- Autre paysage caractéristique des déserts, les nombreuses cuvettes fermées, jalonnées d’efflorescences salines comme les chotts du Sahara ou les playas des déserts américains. Certaines de ces dépressions fermées peuvent être dues à des effondrements ou à des plissements ; mais d’autres, plus petites, sont façonnées par la corrosion et la déflation. Les eaux des oueds viennent s’y perdre, s’infiltrer ou s’évaporer. Elles forment une sebkra (ou sebkha) : marécage salé, parfois asséché, qui occupe le fond d’une dépression, dans les régions désertiques, et où se déposent des évaporites. 3- La déflation s'exerce jusqu'à ce que le niveau hydrostatique soit atteint. A ce moment, elle s'arrête et il s'ensuit des surfaces planes s'étalant sur des centaines de kilomètres, souvent indurées par une croûte de sel. 4- Tous les matériaux arrachés par le vent effectuent un voyage, portés par les tourbillons, et se déposent plus loin formant des accumulations de sable, les dunes et les ergs Les sables grossiers (0,5 mm à 1 mm) sont déplacés par roulage. Les sables moyens (0,1 mm à 0,5 mm) effectuent des bonds successifs jusqu'à 2 m de hauteur (saltation). Les particules inférieures à 0,08 mm sont emportées en suspension et flottent dans l’atmosphère, obscurcissant le ciel : c’est le vent de sable ou simoun. Les grains s’assemblent en rides et en crêtes ondulées, changeant constamment de forme et de place, mais restant à peu près perpendiculaires au vent. Les touffes de végétation et tous les obstacles provoquent l’accumulation du sable en tas hauts de 3 ou 4 mètres. Mais, sur des surfaces nues, des dunes en formes de croissant se constituent et avancent sous l’effet du vent. Ces dunes mobiles, appelées barkhanes dans le Turkestan, présentent au vent leur convexité, tandis que les pointes s’allongent dans le sens du vent. Ca Lorsque le sable est abondant, de véritables massifs dunaires ou ergs recouvrent des régions sur plusieurs centaines de kilomètres. On y observe de grandes dunes longitudinales, séparer par des couloirs plats et vides ; des dunes transversales au vent apparaissent dans les régions plus humides. Les ergs vifs sont capables de submerger des palmeraies en se déplaçant. Mais, dès que le climat devient un peu humide, la végétation se multiplie et fixe les dunes qui s’aplatissent : l’erg est mort. CONCLUSION A la différence du milieu équatorial et des milieux tropicaux, le milieu désertique est très propice à l’érosion. SOURCES « L'érosion des déserts » in http://www.toy4raid.com/index.php?option=com_k2&view=item&id=203:l%C3%A9rosiondes-d%C3%A9serts&Itemid=108 - « L’érosion » in http://www2.ulg.ac.be/geolsed/processus/processus.htm - "érosion." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008. - Géographie 2de