AVANT PROPOS
L’épizootie de grippe aviaire due au virus A/H5N1 qui a commencé à toucher les
oiseaux domestiques et sauvages et l’homme en Asie du Sud-Est en mi-2003, et qui a
depuis lors gagné le reste de l’Asie, l’Afrique et l’Europe, est la plus étendue et la plus
grave jamais enregistrée. Jusque là les flambées de grippe aviaire hautement
pathogène chez les volailles et les oiseaux sauvages étaient rares. Depuis décembre
2003, plus de 50 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient ont déclaré des
flambées de grippe aviaire H5N1 chez les volailles et/ou les oiseaux sauvages. Pus de
10 pays ont également signalé des cas humains de grippe à virus H5N1.
Avant les flambées survenues à Hong Kong en 1997 et aux Pays-Bas en 2003, seuls
de rares cas de contamination humaine par des virus de la grippe aviaire étaient
déclarés et la maladie était généralement bénigne. La persistance généralisée du virus
H5N1 chez les populations de volaille présente deux risques principaux pour la santé
humaine : (1) des cas sporadiques de contamination humaine par le virus de la grippe
aviaire H5N1 et (2) l’apparition d’une souche grippale pandémique.
Parmi les quelques virus de grippe aviaire qui ont franchis la barrière des espèces pour
contaminer les êtres humains, c’est le virus H5N1 qui est à l’origine du plus grand
nombre d’états pathologiques graves et de décès chez l’être humain. A la différence de
la grippe saisonnière normale où l’infection entraîne chez la plupart des gens des
symptômes respiratoires qui disparaissent spontanément, l’évolution clinique de l’état
pathologique occasionné par le virus H5N1 est particulièrement agressive et se traduit
par une détérioration rapide de l’état pathologique et un taux de létalité important. Le
second risque, qui est un sujet de préoccupation encore plus universel, et le fait que le
virus – si l’occasion lui en est donnée – pourrait évoluer vers une forme hautement
infectieuse pour l’homme et se propager sans peine d’une personne à l’autre. Un tel
évènement pourrait être à l’origine d’une flambée à l’échelle mondiale (une pandémie).
La prévention d’une pandémie humaine passe donc par la lutte contre la maladie chez
l’animal et des précautions de bon sens propres à prévenir la contamination humaine.
Afin de prévenir la maladie chez l’homme, et en particulier de réduire le risque de
pandémie humaine, le présent document apporte aux professionnels des réponses
scientifiques à un certain nombre de questions courantes concernant la grippe aviaire
et les animaux, l’alimentation et l’eau. Il traite des risques liés à la transmission de
l’actuel virus H5N1 de la grippe aviaire (en rapport avec les animaux, l’alimentation et
l’eau) et des mesures correspondantes ; et de la prévention de la transmission
environnementale d’une éventuelle souche humaine pandémique dans l’avenir
(notamment par l’hygiène et la gestion de l’eau/des eaux usées).
Pour obtenir un complément d’information à caractère général sur la grippe aviaire et
pandémique, on consultera le site Web de l’OMS :
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/en
1