Document 3 : MANUEL DA FONSECA, « La Duchère: les impatiences de la "barre des
200" », Le Progrès - Lyon , dimanche 21 mars 1999
« Ses habitants ne veulent plus qu'on l'appelle " Chicago ". Située sur le point culminant de la
Duchère, celle qui est d'abord connue sous le nom de " barre des 200 " semble porter en elle les
blessures accumulées par le quartier depuis de nombreuses années. [...] Petit à petit ses
habitants sont chassés par le climat d'insécurité qui règne dans les abords et la dégradation de
l'ensemble. Du coup, le programme de réhabilitation qui était dans les cartons de la Communauté
urbaine de Lyon et dont l'office HLM gère cet ensemble, a pris, depuis un an, une autre
dimension. Il est désormais question de détruire une partie du bâtiment afin d'en modifier la
physionomie et le climat.
Au total, ce sont quelque 110 logements qui devraient ainsi être supprimés et une cinquantaine
restructurés. Si l'opération permet d'effacer d'un trait de plume la vacance d'aujourd'hui, elle n'est
pas sans conséquences pour ses habitants. Les occupants de 120 logements devraient être
définitivement déplacés et relogés en dehors de la barre. [...] »
Document 4 : http://www.grandlyon.com/projets/lyon-la-duchere.html
« Situé à l'ouest de Lyon, dans le 9e arrondissement, le quartier de La Duchère avait été urbanisé
en urgence au début des années 1960, en réponse à une crise du logement dans l'agglomération.
Incarnation de la modernité... de l'époque, ce grand ensemble de 5 500 logements s'était fragilisé
au fil des ans. Résultat ? Enclavement, dévalorisation immobilière, concentration de logements
sociaux et fragilisation socio-économique de la population.
Engagés dans une politique volontariste de revalorisation globale du quartier, les acteurs publics
se sont associés en 2001 autour d'un Grand Projet de Ville. Ce Projet comprend un volet social
important et une rénovation urbaine d'envergure. Cette intervention vise à rendre le quartier plus
attractif, plus ouvert, plus équilibré.
Avec un budget global prévisionnel de 750 millions d'euros, le Projet Lyon La Duchère est financé
au deux tiers par 16 partenaires publics dont la Ville de Lyon, le Grand Lyon, le département du
Rhône, la Région Rhône-Alpes, l'État, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU),
l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'Égalité des chances, l'Europe et leurs partenaires.
Le tiers restant est financé par des investissements privés. [...]
Le Projet Lyon La Duchère aborde l'ensemble des problématiques du quartier : diversification de
l'habitat, mixité des fonctions urbaines, qualité du cadre de vie, développement économique,
préservation de l'environnement, désenclavement du quartier et développement des modes doux,
amélioration de l'offre de services publics, renforcement des cohésions sociales, réussite
éducative, emploi, accès à la culture et la création artistique, prévention santé.[...]
Le programme comporte notamment la démolition de plus de 1 700 logements sociaux,
reconstruits en partie sur site mais aussi dans les autres quartiers de Lyon dans une logique de
rééquilibrage de l'offre de logement social à l'échelle de la ville, pour un mieux-être social et une
ville plus mixte. À La Duchère, 1 700 logements diversifiés sont reconstruits, permettant de
proposer de vrais parcours résidentiels et ramener le taux de logement social de 80 % à 55 % au
terme du projet. »
ANRU = Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine. La loi de Programmation pour la Ville et la Cohésion urbaine
promulguée le 21 février 2014 par le Président de la République a confié à l’ANRU la réalisation du Nouveau
Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). L’objectif est de mobilier l’ensemble des politiques
publiques d’éducation, d’emploi, de justice, de sécurité, de transport, de santé pour rétablir l’égalité républicaine dans
les quartiers prioritaires de la politique de la ville. (http://www.anru.fr/index.php/fre/ANRU)