Francis Corblin L5LM81LF 1 Les domaines de la sémantique 2 Le

Francis Corblin
L5LM81LF
2. Notions de base en sémantique
Plan
1 Les domaines de la sémantique
2 Le principe de compositionalité
3 Signification et vérité
4 La notion de conséquence logique
5 Les présuppositions
6 Quelques notions de sémantique lexicale
7 Décomposition lexicale, ambigüité, mal formation
8 Un exemple : le paradoxe de Moore
1"Les"domaines"de"la"sémantique"
mots
phrases
discours
sémantique
lexicale
grammaticale
discursive
! !
2"Le"principe"de"compositionalité
La signification d'une structure syntaxique composée d'éléments est une fonction de la
structure syntaxique et des éléments.
Sémantique dénotationnelle : (Bach, 1989).
1. Le langage a de la signification.
2. Les significations sont des choses qui ne sont pas du langage.
3"Signification"et"vérité"
La notion primitive fondamentale en sémantique est la notion de vérité, ou de
"correspondance", relation entre une expression d'un certain type (ou l'énoncé de cette
expression) et un monde ou situation.
Inférence : A déclenche l’inférence B si admettre la vérité de A augmente notre inclination à
admettre B pour vraie en vertu d'un système de raisonnement quelconque.
4"La"notion"de"conséquence"logique"
A a pour conséquence logique B, s'il est impossible de tenir A pour vrai sans admettre B pour
vrai.
(8) Jean a épousé Marie.
(9) Jean et Marie n'ont pas divorcé.
Si (8) et (9) sont vraies (à un moment quelconque du temps), alors les suivantes sont
nécessairement vraies (au même moment du temps) :
(10) Marie est la femme de Jean.
(11) Marie n'est pas célibataire.
On appelle la relation entre le premier ensemble de phrases et le second une relation de
conséquence logique (angl. entailment), notée |= , soit :
(12 ) {(8),(9)} |= {(10), (11)}
Cette notion de conséquence logique A |= B peut se gloser de différentes manières, toutes
équivalentes :
l'ensemble des phrases A ne peut pas être vrai sans que l'ensemble B ne soit vrai aussi;
l'information contenue dans B est contenue dans l'information contenue dans A ;
un monde (une situation) où A est vrai est un monde où B est vrai aussi;
Il est impossible que A soit vrai et que B ne le soit pas.
5"Les"présuppositions"
Une présupposition est une inférence déclenchée par l’usage d’une expression (son
déclencheur) et qui se signale par deux particularités :
1- l’inférence survit à l’enchâssement de l’expression dans la plupart des contextes
syntaxiques (transformation négative ou interrogative de la phrase, en particulier).
2- l’inférence peut être cependant annulée dans un petit nombre de contextes bien identifiés :
subordonnée en si, disjonction, et usage particulier de la négation (dit « métalinguistique »).
Exemple : La femme de Jean est médecin.
Présupposition : Jean est marié.
Pierre a réussi a avoir son permis de conduire.
Présupposition : avoir son permis était difficile pour Pierre.
6"Quelques"notions"de"sémantique"lexicale"
Synonymie : belle, charmante, ravissante
Antonymie : beau/laid, long/court, chaud/froid
Hyperonymie : Meuble (tabouret, table, lit) ; Arbre (chêne, bouleau).
Humain
Marie est un humain
Marie n’est pas un humain
Femme
Marie est une femme
Marie n’est pas une femme
Athlète
Marie est une athlète
Marie n’est pas une athlète
Perchiste
Marie est une perchiste
Marie n’est pas une perchiste
Symétrie : Pierre resssemble à Marie/Marie ressemble à Pierre.
Converse : Pierre vend un livre à Marie/marie achète un livre à Pierre.
7"Décomposition"lexicale,"ambigüité,"mal"formation""
Traits sémantiques : + abstrait, +humain, -humain,…
Postulats de signification : meaning postulates
8"Un"exemple":"le"paradoxe"de"Moore1"
Verbe factif (par exemple savoir que P) : présuppose la vérité de P
Verbe non-factif (par exemple croire que P). ne présuppose pas la vérité de P
CONTENU
PRESUPPOSITION
Pierre n’avait pas connaissance de P
Pour le locuteur, P est vrai
Pierre n’a pas connaissance de P
Pour le locuteur, P est vrai
Le locuteur n’avait pas connaissance de P
Pour le locuteur, P est vrai
Le locuteur n’a pas connaissance de P
Pour le locuteur, P est vrai
1 Du nom du philosophe G.E. Moore (1873-1958), inventeur de ce paradoxe.
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