Pollution et développement des maladies autoimmunes au Maroc - AMMAIS Actu

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EVENEMENTS SCIENTIFIQUES
SYNTHESE
Association Marocaine des Maladies Auto-Immunes et Systémiques
L’ Association Marocaine des Maladies Auto-Immunes et Systémiques
(AMMAIS) appelle à une meilleure sensibilisation aux risques
de notre environnement
Recommandations de la 8 ème Journée de l’auto-immunité
le Samedi 17 novembre 2018 - Casablanca
L’AMMAIS présidée par le Dr Khadija Moussayer, spécialiste
en médecine interne et en gériatrie, a organisé le samedi
17 novembre 2018 à Casablanca sa huitième journée de
l’auto-immunité sur le thème des risques de l’environnement
sur la santé des personnes et notamment sur une catégorie
particulière de pathologies, les maladies auto-immunes.
Rappelons que ces dernières maladies découlent d’un
dérèglement du système immunitaire qui s’attaque aux
constituants sains de l’organisme. Elles sont représentées
par plus d’une centaine de pathologies (polyarthrite
rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, diabète de type I,
sclérose en plaques, myasthénie, lupus, psoriasis, une
grande partie des affections de la thyroïde, du foie, des
muscles, des éléments du sang, des vaisseaux sanguins
et du système digestif, …). Leurs causes sont multiples
mais les facteurs environnementaux sont de plus en
plus incriminés dans leur développement. De nombreux
produits, peuplant notre vie quotidienne, constituent en
effet potentiellement un danger pour notre santé. Parmi
eux les nitrates, les antibiotiques, les pesticides et les
hormones de croissance, utilisés dans l’agriculture et
l’élevage ; ou encore des produits industriels comme les
phtalates ou le bisphénol utilisés dans la fabrication des
plastiques pour leur donner respectivement souplesse ou
rigidité. Ces deux molécules font partie des perturbateurs
endocriniens qui interfèrent avec le système hormonal de
l’organisme et ont la capacité de migrer vers les aliments,
notamment ceux contenant des graisses.
Sont toxiques aussi, à une certaine dose, les métaux
lourds (aluminium, arsenic, mercure, cadmium, plomb,
thallium, …) issus notamment de l’activité industrielle et
que l’on retrouve ensuite dans notre alimentation,
notamment certains poissons. Citons ainsi au Maroc,
certaines activités artisanales de la poterie qui utilisent
parfois de la poudre à forte teneur en plomb susceptible
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d’intoxiquer les ustensiles de cuisine et les eaux
environnantes des ateliers.
Les conséquences de tous ces éléments sur l’organisme
sont multiples, notamment sur la fertilité, le développement
normal des enfants, la survenue de cancers et de bien
autres atteintes au-delà des maladies auto-immunes.
Parmi les principales recommandations issues des débats
de la 8ème journée de l’auto-immunité, l’association avec
l’appui de ses différents partenaires, appellent à :
1/ La création d’un réseau santé environnement pour
vulgariser les données scientifiques, mener des compagnes
de sensibilisation, proposer des solutions pour limiter
notre exposition aux produits dangereux au quotidien,
et agir sur les pouvoirs publics pour que la santé
environnementale soit au cœur des politiques publiques
2/ Le développement par les laboratoires d’analyses
médicales et les médecins des prélèvements de certains
produits et leurs analyses toxicologiques dans leur
pratique quotidienne pour un meilleur diagnostic de
certains polluants sur la santé
3/ La sensibilisation aux risques de certains facteurs
alimentaires (acrylamide, mycotoxines, OGM, …). On notera
en particulier que la principale source des mycotoxines
est le pain rassis moisi que l’on donne souvent au Maroc
aux volailles, au bétail et que l’on retrouve ensuite dans
les viandes, le lait et les œufs alors que ces moisissures
résistent à la cuisson et sont cancérogènes
Journal de Biologie Médicale / Volume 7-Numéro 28 / Jan-Mars 2019
Dr Khadija Moussayer
Spécialiste en Médecine Interne
Présidente de l’AMMAIS
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