Les liens entre les infections et les maladies auto-immunes au Maroc - AMMAIS Actu

Journal de Biologie Médicale / Volume 5-Numéro 20 / Jan-Mars 2017 317
L’Association Marocaine des Maladies Auto-
Immunes et Systémiques (AMMAIS), présidée par
le Dr Khadija Moussayer, spécialiste en médecine
interne et en gériatrie, a organisé, le 5 novembre
dernier, la 6ème Journée de l’auto-immunité. Les
participants y ont débattu des risques de développer
une maladie auto-immune ou systémique à la suite
d’une infection et ont rappelé le rôle que jouent
certains virus et bactéries dans le déclenchement
de plusieurs maladies auto-immunes ou
systémiques.
C'est le cas notamment du virus Epstein Barr, impliqué
dans la survenue du lupus, du cytomégalovirus
dans le syndrome des antiphospholipides et de
l’
helicobacter pylori
dans le Gougerot-Sjögren
et le purpura thrombocytopénique idiopathique.
Au Maroc, et malgré une nette diminution de leur
prévalence, les pathologies infectieuses constituent
encore un problème de santé publique. Les
spécialistes pensent que ces affections risquent
d’accroître et d'aggraver les maladies auto-immunes
et systémiques. Pour minimiser tous ces risques, un
certain nombre de recommandations ont été émises
par l’association quant à la nécessité :
d’une bonne utilisation des antibiotiques dans un
contexte marqué par la progression du phénomène
de résistance des maladies infectieuses aux
antibiotiques : cela passe par une identication
exacte de la pathologie en cause, en particulier,
par exemple, dans le traitement des angines. Un
prélèvement de gorge systématique devrait être
opéré avant tout traitement de celles-ci, sachant que
la majorité est d’origine virale ;
de précautions à prendre pour une bonne
utilisation des traitements biothérapiques qui
comportent quelques risques infectieux : cela passe
par une connaissance plus stricte du dossier médical
du patient (sachant que la réalité marocaine est
faite malheureusement de nomadisme médical et
d’absence de dossier médical unique !) et la mise
en place d’infrastructures de microbiologie sur tout
le territoire marocain ;
de recherche systématique avant tout traitements
biothérapique aussi de la bactérie
Mycobacterium
tuberculosis,
sachant que la tuberculose latente
touche 30 % de la population mondiale et qu’une
réactivation de ces formes est alors possible en
l’absence du traitement préalable.
Au total, grâce à la participation de spécialistes de
renom, notamment le Pr Loïc Guillevin, président
d'honneur d'AMMAIS, cet événement scientique
a permis une meilleure compréhension des liens
et inter-réactions entre pathologies infectieuses et
maladies auto-immunes et systémiques.
6ème Journée de l’auto-immunité
"Des liens avérés entre les infections et les maladies
auto-immunes et/ou systémiques"
5 novembre 2016, Hôtel Sheraton, Casablanca
SYNTHESE
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