La fronde des pays producteurs de pétrole s`organise.
La fronde des pays producteurs de pétrole s'organise.
En dépit des efforts maladroits des Américains pour limiter les dégâts à venir et colmater les
brèches, un grand nombre de pays producteurs de pétrole tentent de s'affranchir de la poigne
de Washington. À terme, les conséquences seront catastrophiques pour les Etats-Unis et les
citoyens américains.
Le monde change, ce qui n'aura échappé à personne. Mais l'ombre de changements plus importants à venir se
projette déjà lorsqu'on analyse les manoeuvres qui s'organisent entre les pays producteurs de pétrole et les
nouveaux marchés qui s'ouvrent pour eux avec les pays émergeants, comme la Chine et l'inde. Lorsque les contacts
qui s'initient depuis plusieurs mois se matérialiseront par des échanges commerciaux d'envergure, les pays
producteurs de pétrole auront réussi à desserrer l'emprise de l'empire américain qui les étouffe depuis des années.
Tout ceci, alors que les Américains s'essoufflent dans des conflits au Moyen-Orient, en y perdant à terme des
milliards de dollars et leur crédibilité internationale.
Si l'Europe a toujours été, plus ou moins, pétrifiée devant la puissance américaine, ce n'est guère le cas des deux
grands joueurs dans l'économie mondiale à venir que sont la Chine et l'inde. Le XXI ème siècle sera asiatique et, par
opposition, verra le déclin de l'empire américain. Ce déclin ne se fera pas seulement en pente douce, mais sera
accéléré par des crises, dont la plus importante sera la fin de la suprématie du dollar. L'Inde et la Chine ont compris
que leur prééminence mondiale ne pourrait se faire sans indépendance énergétique, et ils s'organisent pour assurer
des approvisionnements, possiblement payés en Euros ou dans d'autres devises. La fin du monopole du dollar pour
payer le pétrole verra la valeur du dollar s'effondrer, l'économie américaine exploser, et la domination américaine se
terminer en forçant les Etats-Unis à faire comme tout le monde, vivre selon ses moyens réels et non pas sur le dos
du reste du monde.
Les Etats-Unis sont prudents avec la Chine. La confrontation ouverte est évitée par l'attrait du marché chinois pour
les entreprises américaines et le montant des réserves en dollars, dont la Chine détient maintenant la majeure partie
avec le Japon. En Janvier 2006, le roi Abdullah d'Arabie Saoudite a visité la Chine et, selon le Wall Street Journal, «
un accord sino saoudien débouchant sur une coopération et des investissements dans le domaine du pétrole et du
gaz naturel serait en passe d'être conclu et mis en application ». Déjà, la Chine absorbe la majeure partie de la
production iranienne (second producteur au Moyen-Orient), en échange d'armes. Et la perspective de l'ouverture
d'une bourse pétrolière à Téhéran qui permettrait le paiement du pétrole en Euros, se dessine.
L'inde oscille entre un rapprochement avec les Etats-Unis et un choix plus approprié en Asie, avec la création de
liens directs avec des producteurs de pétrole au Moyen-orient. La Chine et l'Inde ont signé à Beijing, en Janvier
2006, un accord qui « ouvre la voie pour l'Inde et la Chine vers une collaboration dans le domaine de la technologie,
de l'exploration d'hydrocarbures et de la production ». C'est aussi à cette occasion que la perspective d'un marché
du pétrole asiatique payé en Euros a été évoquée.
Le Vénézuela, second producteur mondial de pétrole, a décidé de vendre lui aussi une grosse partie de sa
production à la Chine, pour réduire sa dépendance envers un gouvernement américain qui lui est hostile.
On le voit, les contacts entre pays producteurs de pétrole et nouveaux pays industriels se nouent, promettant une
perte considérable d'influence des Etats-Unis. À l'ordre mondial ancien, qui perdure encore aujourd'hui et où les
Etats-Unis étaient les maîtres du monde tant au point de vue économique que militaire (depuis l'effondrement de
l'URSS), va se substituer un ordre nouveau, où l'Asie dominera.
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La fronde des pays producteurs de pétrole s'organise.
À terme, un grand nombre de problèmes majeurs, dus à l'influence dominante et dominatrice de l'empire américain,
vont s'estomper. Il s'agit notamment de l'asservissement américain à Israël et des guerres larvées ou déclarées au
monde musulman. Les Etats-Unis se verront relégués au rang de puissance qui compte, mais ne seront plus l'empire
dominant sans contestation. Là où la Russie, affaiblie, et l'Europe, indécise, timide et divisée, n'auront pas su jouer
les contrepoids à l'hégémonie américaine, l'Asie dominera.
Les vieux concepts de monde bipolaire (Etats-Unis / URSS) ou de monde écrasé par l'influence américaine ont fait
long feu. Se met en place un monde nouveau, multipolaire, où certains équilibres relatifs seront des meilleurs
garants de stabilité. Les Américains, quant à eux, auront le temps de réfléchir sur leur passé d'excès de toutes
natures en purgeant, dans les restrictions douloureuses et prolongées de leur train de vie et l'écrasement de leur
arrogance, leur démesure qu'il auront imposée au monde.
Les Américains ont cru pouvoir freiner leur déclin par l'exercice de leur puissance militaire. Celle-ci montre tous les
jours ses limites. On se souviendra, un jour, des prétentions militaires hégémoniques américaines comme des
tentatives pitoyables et infructueuses d'un pays qui a déjà perdu.
Ashoka
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