E N Q U Ê T E E N L I G N E La question Quand considérez-vous qu’un traitement par interféron dans la SEP est inefficace ? La réponse des neurologues % 55,65 % 60 239 réponses sur 550 interrogations 50 1. à la première poussée sous traitement ? 1,26 % (n = 3) 2. lorsque la fréquence des poussées après un an est supérieure à celle d’avant le traitement ? 25,11 % (n = 60) 3. quand le handicap s’aggrave ? 5,86 % (n = 14) 4. si réponse n° 2 ou n° 3 ? 55,65 % (n = 133) 5. ne sait pas (NSP) 11,30 % (n = 27) 40 25,11 % 30 20 11,30 % 5,86 % 10 1,26 % 0 1 2 3 4 NSP Le commentaire L’expérience quotidienne du traitement par interféron bêta de la sclérose en plaques montre qu’il existe des répondeurs et des non-répondeurs au traitement. Cette grande hétérogénéité est masquée dans les essais thérapeutiques par le chiffre moyen de 30 % de réduction des poussées. La proportion de ces patients non répondeurs est mal connue, estimée entre un quart et un tiers des patients, et la définition de la réponse au traitement n’est pas clairement établie. Cette définition n’est certainement pas univoque, car l’échec au traitement est une notion subjective, fonction du neurologue, mais aussi du patient. Le critère de jugement n’est pas unique, mais la combinaison d’une réponse en termes de poussées et de progression du handicap. Le critère des poussées est le plus sensible, celui de la progression est le plus robuste. Les données de la littérature sont extrêmement pauvres sur le sujet. La lettre du neurologue - n° 6 - vol. VI - juin 2002 L’Association des neurologues britanniques a émis des recommandations, considérant que la survenue d’au moins deux poussées invalidantes par an ou la perte des capacités à marcher seul devaient conduire à l’arrêt du traitement. Une enquête a également été menée auprès des sociétés nationales de SEP de par le monde. Quarante-sept pour cent des neurologues interrogés retenaient l’augmentation du taux de poussées par rapport à la période préthérapeutique comme le meilleur critère d’inefficacité, 32 % l’augmentation de l’EDSS d’au moins un point par an et 21 % la survenue d’au moins deux poussées par an. En revanche, la survenue de la première poussée ne devrait pas être considérée comme un échec au traitement, ce d’autant plus qu’elle survient dans les deux ou trois premiers mois après sa mise en route. S. Vukusik, service de neurologie A, hôpital neurologique, Lyon. 225