coordonné par le Dr M. François Végétations adénoïdes et rhinosinusites REVUE DE PRESSE Commentaire Les auteurs ont recherché les corrélations entre la sévérité des rhinosinusites, le volume des végétations adénoïdes et leur charge bactérienne chez 410 enfants âgés de moins de 14 ans. Ces enfants ont eu une radiographie des sinus en incidence de Waters avant adénoïdectomie et prélèvement peropératoire des végétations adénoïdes pour examen microbiologique. Dans près de la moitié des cas les radiographies étaient normales, dans un tiers des cas il y avait un épaississement de la muqueuse des sinus maxillaires, et dans les autres cas une opacité complète d’un ou des deux sinus. L’examen bactériologique a retrouvé une flore polymorphe normale dans 19 % des cas, de nombreuses souches d’Haemophilus influenzae dans 28 % des cas, de Streptococcus pneumoniae dans 22 % des cas, de Streptococcus pyogenes dans 21 % des cas et de Staphylococcus aureus dans 15 % des cas, et une flore potentiellement pathogène plurimicrobienne dans 19 % des cas. Dr M François, service ORL, hôpital Robert-Debré, Paris Inhalations d’eau sulfurée pour prévenir les infections ORL récidivantes Les auteurs ont évalué, grâce à une étude prospective en double aveugle, l’efficacité des inhalations d’eau thermale sulfurée chez 100 enfants atteints d’infections ORL récidivantes. Ces enfants étaient âgés de 6 à 14 ans (moyenne 9 ans). Ils ont été divisés en deux groupes selon le type d’inhalations : eau thermale sulfurée et sérum physiologique (contrôle). Les inhalations ont été faites à une température de 38°, à 20 cm du visage, 10 minutes par jour pendant 12 jours consécutifs. Les enfants ont été examinés et ont eu des tests biologiques avant traitement, à la fin du traitement et 3 mois plus tard. Les enfants traités par eau sulfurée ont eu moins d’infections, moins de fièvre et des infections ORL plus rapidement guéries que les enfants du groupe contrôle. La probabilité d’isoler des souches potentiellement pathogènes augmente avec l’importance des signes radiologiques. En revanche, il n’y a pas de corrélation entre le volume des végétations adénoïdes et les images radiologiques. Il semblerait que les végétations adénoïdes puissent être un facteur favorisant des rhinosinusites de l’enfant plus du fait de leur charge bactérienne que du fait de leur volume. Référence bibliographique Shin KS, Cho SH, Kim KR et al. The role of adenoids in pediatric rhinosinusitis. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2008;72:1643-50. Commentaire Cet effet bénéfique serait dû à une amélioration du transport mucociliaire, dont témoigne l’amélioration du test à la saccharine observable dès la fin du traitement et maintenue à 3 mois, mais ce bénéfice pourrait aussi être le résultat d’un effet immunomodulateur. En effet, les enfants du groupe traité ont eu une petite augmentation de leurs IgA, et surtout une diminution significative du taux d’IgE dès la fin du traitement et maintenue à 3 mois. Référence bibliographique Salami A, Dellepiane M, Crippa B et al. Sulphurous water inhalations in the prophylaxis of recurrent upper respiratory tract infections. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2008;72:1717-22. Avamys® : un nouveau regard sur la rhinite allergique En France, plus de 30 % des sujets sont touchés par la rhinite allergique, dont on distingue deux formes : la rhinite allergique saisonnière (pollens) et la rhinite allergique perannuelle (acariens, moisissures, phanères d’animaux). Des symptômes oculaires (larmoiements, démangeaisons), très gênants, sont chez plus de un patient sur deux associés à la triade symptomatique de cette pathologie (éternuements, rhinorrhée, obstruction nasale). Le laboratoire GlaxoSmithKline vient de mettre à la disposition des patients et des praticiens Avamys® (furoate de fluticasone), corticoïde intranasal, indiqué dans le traitement des symptômes de la rhinite allergique à partir de l’âge de 6 ans. Il peut être prescrit en première intention dans les formes modérées à sévères de cette pathologie. Avamys® est composé d’un noyau central de fluticasone et d’un groupement ester furoate en position 17α conférant au produit une haute sélectivité pour les récepteurs glucocorticoïdes. Il possède ainsi une activité anti-inflammatoire puissante et une faible biodisponibilité absolue. Différentes études, qui ont permis l’obtention de l’AMM, ont démontré l’efficacité d’Avamys® sur les symptômes nasaux et oculaires de la rhinite allergique saisonnière ainsi que dans la rhinite allergique perannuelle. L’étude de W.J. Fokkens et al. a comparé Avamys® (110 μg en une prise par jour) à un placebo en une prise par jour chez 285 patients, âgés d’au moins 12 ans, atteints de rhinite allergique saisonnière. Le score total rétrospectif (sur les 12 dernières heures) des symptômes nasaux a diminué de façon significativement plus marquée dans le groupe Avamys® que dans le groupe placebo. Il en a été de même pour les symptômes oculaires. La qualité de vie des patients traités par Avamys® a également été améliorée, avec une moindre gêne dans les activités quotidiennes et un meilleur sommeil. L’incidence des événements indésirables était identique dans les deux groupes ; les plus fréquents étaient des épistaxis, liés au traitement, d’intensité légère à modérée. Chez l’adulte et l’adolescent (12 ans ou plus), la posologie initiale recommandée est de 2 pulvérisations dans chaque narine 1 fois par jour, soit 110 μg/j. Elle sera réduite à 1 pulvérisation dans chaque narine 1 fois par jour dès que le contrôle des symptômes sera obtenu. Chez l’enfant (6 ans ou plus), on débutera à 1 pulvérisation dans chaque narine 1 fois par jour, puis l’on passera à 2 pulvérisations dans chaque narine 1 fois par jour si nécessaire. Une fois les symptômes contrôlés, la posologie initiale sera reprise. ■ Nouvelles de l’industrie pharmaceutique M.F. MP La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 315 - octobre-décembre 2008 | 33