ÉDITORIAL Une dicipline en plein essor ! A booming discipline! C lassées quatrième maladie chronique mondiale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la fréquence des allergies ne cesse d’augmenter. Ainsi, le nombre de personnes allergiques dans le monde a doublé au cours des 20 dernières années, cette augmentation concernant notamment les enfants et les adolescents, et l’OMS estime que, d’ici à 2050, 1 personne sur 2 sur la planète sera allergique (1). L’immense majorité des médecins est ou sera donc confrontée à un patient ayant une allergie respiratoire. Par ailleurs, cette maladie étant transversale, plusieurs spécialistes sont impliqués dans la prise en charge du patient allergique : généralistes, ORL, pneumologues, pédiatres, etc. Dr Cindy Barnig Service de physiologie et d’explorations fonctionnelles, pôle de pathologie thoracique, hôpitaux universitaires de Strasbourg. 1. www.who.int/respiratory/fr 2. Bousquet J, Khaltaev N, Cruz AA et al. Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA) 2008 update (in collaboration with the World Health Organization, GA(2) LEN and AllerGen). Allergy 2008:63(Suppl. 86):8-160. 3. Pauli G, Bessot JC, Hirth C, Thierry R. Dissociation of house dust allergies. A comparison between skin tests, inhalation tests, specific IgE and basophil histamine release measurements. J Allergy Clin Immunol 1979;63:245-52. ➤➤La rhinite allergique (p. 74) est une des manifestations d’allergie respiratoire les plus fréquentes et, en France, 30 % de la population générale en souffre déjà. Du fait de sa fréquente association à un asthme allergique, les 2 affections doivent être dépistées et traitées simultanément, l’absence de prise en charge de la rhinite allergique pouvant soit entraîner le développement ultérieur d’un asthme, soit aggraver ou déstabiliser un asthme existant (2). ➤➤Depuis près de 50 ans, les acariens (p. 80) sont reconnus comme étant les responsables de l’allergénicité de la poussière domestique, les premières descriptions d’un lien entre sensibilisation aux acariens contenus dans la poussière domestique et apparition d’un asthme ou d’une rhinite datant de la fin des années 1960 (3). Depuis, la compréhension de la physiopathologie des allergies et l’arsenal thérapeutique en découlant ont énormément progressé. Les avancées dans la caractérisation des composants moléculaires antigéniques permettent maintenant de mieux comprendre les réactions croisées entre aliments et allergies respiratoires, et d’affiner le diagnostic et le pronostic (p. 86). ➤➤Sur le versant de la prise en charge thérapeutique, l’immunothérapie sublinguale (p. 93), avec le développement des comprimés de graminées ou d’acariens, a montré son efficacité dans l’amélioration des symptômes de rhinite dans plusieurs études récentes rigoureuses. De nouvelles données prometteuses concernant l’immunothérapie allergique dans l’asthme ont récemment été publiées. 72 | La Lettre du Pneumologue • Vol. XX - n° 2 - mars-avril 2017 0072_LPT 72 13/04/2017 10:33:16 ÉDITORIAL ➤➤La prise en charge du patient asthmatique impose par ailleurs de connaître la gestion de l’anaphylaxie (p. 99). En effet, les pneumologues seront de plus en plus confrontés à des patients asthmatiques et souffrant d’allergies alimentaires, cette association exposant notamment les adolescents à une augmentation du risque de décès par anaphylaxie (4). 4. Deschildre A, Elegbédé CF, Just J et al. Peanut-allergic patients in the MIRABEL survey: characteristics, allergists’ dietary advice and lessons from real life. Clin Exp Allergy 2016;46(4):610-20. 5. www.cmei-france.fr L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article. ➤➤L’éducation du patient et la sensibilisation à la maîtrise de son environnement domestique sont capitales pour la réussite thérapeutique (p. 106). Dans ce but, le développement du métier de conseiller médical en environnement intérieur, véritable aide personnalisée, est hautement souhaitable pour mener à bien des mesures d’éviction et une gestion globale des cofacteurs tels que le tabagisme ou les polluants chimiques (p. 109) qui peuvent être impliqués dans l’aggravation de symptômes allergiques respiratoires (5). Enfin, ces progrès dans notre discipline, sur ces aspects tant diagnostiques que thérapeutiques, lui valent d’être à présent reconnue comme une spécialité médicale à part entière en France : un diplôme d’études spécialisées (DES) d’allergologie vient ainsi d’être créé. Cette reconnaissance nous permettra d’accroître l’offre de soins en allergologie, d’uniformiser et d’améliorer encore notre formation et de mieux faire connaître nos rôles et nos actions. 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