Groupe de Référence en Soins (GRESI) Annexe 3 Informations complémentaires concernant l’analgésie péridurale 1 - Avantages de cette technique antalgique 2 - Technique de mise en place 3 – Pharmacologie et mécanismes d’action des anesthésiques locaux et opiacés 1. AVANTAGES DE CETTE TECHNIQUE ANTALGIQUE Meilleure analgésie grâce au cathéter, car il permet de prolonger ou moduler l'analgésie pendant quelques jours. Permet de limiter l'anesthésie et l'analgésie aux dermatomes (niveaux sensitivo-moteurs) touchés par la chirurgie, par mécanisme de diffusion des anesthésies locales (et des opiacés) dans l'espace péridural, alors que l'administration de Morphine (PCA IV, s/cutanée, etc) peut entraîner des effets centraux sédatifs plus importants. Amélioration des fonctions pulmonaires et diminution de l'incidence des complications car elle favorise la ré-expansion spontanée et complète des poumons et facilite le drainage des sécrétions bronchiques. Diminution de l'incidence des épisodes d'ischémie myocardique. Diminution de l'incidence des thromboses des membres inférieurs grâce à une mobilisation précoce. Diminution des saignements et des transfusions. Elle permet l'administration d'analgésique continu et/ou par bolus. Bonne analgésie avec diminution de la consommation intraveineuse per-opératoire de produits analgésiants et d'opiacés. Un réveil plus rapide. 2. TECHNIQUE DE MISE EN PLACE : La pose du cathéter péridural se fait par un médecin anesthésiste, de manière stérile, sous monitoring cardiaque (TA, FC), pulmonaire (Sa02), et fœtal en salle d'accouchement. Le patient est en position assise ou en décubitus latéral (gauche en obstétrique), et perfusé avec un soluté de remplissage afin de prévenir une chute tensionnelle due au bloc sympathique. Lors de la pose le médecin anesthésiste teste la position du cathéter dans l'espace péridural : absence de reflux sanguin ou de LCR à l'aspiration - voir si on n'est pas dans un vaisseau sanguin - voir si on n'est pas dans l'espace rachidien absence d'effets secondaires à l’injection du produit test (dose test) Lors d'intervention chirurgicale et avant chaque injection, le médecin contrôle à nouveau la position du cathéter. Hôpitaux Universitaires de Genève - Groupe de Référence en Soins Infirmiers (GRESI) Rue Gabrielle Perret-Gentil 4 - 1211 Genève 14 Analgésie péridurale – Soins et surveillance 2012.doc 3. PHARMACOLOGIE ET MECANISME D'ACTION DES ANESTHESIQUES LOCAUX ET OPIACES a) Les anesthésiques locaux Ils bloquent la conduction nerveuse en modifiant la propagation du potentiel d'action dans les axones. Ce bloc de la conduction (ou transmission nerveuse) entraîne un bloc sensitif (antalgique) un bloc sympathique et éventuellement un bloc moteur suivant la concentration et la vitesse d'injection du produit utilisé. Selon l'effet recherché (bloc sensitif et/ou moteur), l'anesthésique local peut être utilisé à différentes concentrations. b) Les opiacés Ils appartiennent au système modulateur de la douleur. Ils ont des récepteurs spécifiques au niveau de la moelle et du cerveau. Leur administration modifie le message nociceptif (ou douloureux) avant qu'il n'arrive au cerveau. L'opiacé le plus utilisé actuellement dans la péridurale antalgique est le Fentanyl® car étant liposoluble, il agit vite et les effets secondaires apparaissent plus rapidement qu'avec la morphine et durent moins longtemps. En pratique, on associe les anesthésiques locaux et les opiacés avec les avantages suivants : Retarde le développement de la tachyphylaxie aux anesthésiques locaux, c'est-à-dire de l'accoutumance Phénomène de tolérance rapide de l'organisme vis-à-vis d'un médicament dont l'efficacité décroît au fur et à mesure des prises, obligeant à en augmenter les doses. Diminution de la dose des deux médicaments utilisés. Diminution de l'incidence des effets secondaires de chacune des molécules. Amélioration de la durée et de l'intensité de l'analgésie en agissant sur deux modalités différentes : 2 o transmission o modulation.