L’analgésie obstétricale : l’âge de raison ou…

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L’analgésie obstétricale : l’âge de raison ou…
le temps de la rencontre entre le respect du désir
des patients et la médecine invasive et factuelle
Q
ue de progrès en trente années, depuis que la péridurale obstétricale
a pénétré largement dans les salles d’accouchement ! Ces progrès ont
avant tout été techniques, ainsi que le décrit Ruth Landau dans ce
numéro (voir pages 60-62), avec l’évolution progressive des produits utilisés,
de leurs concentrations respectives, et l’apparition de diverses modalités d’administration. Ils ont été stimulés par au moins deux forces très différentes mais
concourant au développement croissant de l’emploi de l’analgésie péridurale.
y D’un côté, la puissance analgésique extraordinaire de la péridurale a été
rapidement reconnue par les patientes elles-mêmes, et ce fait a été largement
relayé par la presse féminine grand public des années 1980. Conséquence
de l’intérêt pour ces techniques efficaces, le corps médical s’est vu progressivement contraint de s’adapter et de proposer largement cette modalité
d’analgésie dans toutes les maternités des pays développés. En France, le gouvernement a, en 1992, supprimé le terme “de confort” qualifiant jusque-là
la péridurale obstétricale dans les textes réglementaires, reconnaissant que
son utilité dépassait largement ce simple objectif. Ainsi, alors qu’une femme
sur cent bénéficiait d’une péridurale obstétricale en 1980, ce taux a dépassé
les 50 % à la fin de la dernière décennie, c’est-à-dire en moins de vingt ans.
y Une autre force motrice a probablement été la volonté des anesthésistes
de rétablir la vérité et de répondre aux allégations négatives sur les effets de
la technique (“la péridurale augmente le taux de césariennes…”, “la péridurale augmente le taux de lombalgies en post-partum…”, etc.). Pour ce
faire, de nombreux travaux, souvent d’excellente qualité méthodologique
(seul moyen de contrecarrer une rumeur), ont fait progresser la technique
pour la porter vers une méthode très efficace et peu invasive. La PCEA
(Patient Controlled Epidural Analgesia) est un excellent exemple de technique médicale puissante mais permettant de répondre aux besoins individuels et de réduire les effets indésirables. Il est ainsi aujourd’hui possible de
vivre sans retentissement physiologique néfaste la douleur intense des
contractions, tout en profitant de ce moment de bonheur absolu, par exemple
en maintenant la déambulation, et donc la liberté de mouvement.
Dan Benhamou
Chef du département d’anesthésie
et de réanimation,
CHU de Bicêtre, AP-HP,
Le Kremlin-Bicêtre.
56
Le Courrier de l’algologie (4), n ° 2, avril/mai/juin 2005
y Aujourd’hui, la technique d’analgésie locorégionale pour l’accouchement
confine à la perfection et est reconnue comme telle par tous les professionnels, anesthésistes, bien sûr, mais aussi sages-femmes et obstétriciens. Il suffit pour s’en convaincre de lire les textes associés à cet éditorial. La péridurale n’ayant plus besoin de reconnaissance et ayant atteint son but (voire
dépassé, lorsque l’on se souvient que le taux de péridurales atteint presque
100 % dans certaines maternités), la confrontation de points de vue opposés a maintenant disparu. La moindre invasivité (bloc moteur réduit et déambulation possible, absence d’augmentation du taux de césariennes) est la
règle. D’autres objectifs peuvent donc être définis, et les équipes pluridisciplinaires de la naissance sont aujourd’hui à la recherche d’un nouvel équilibre.
Celui-ci prend en considération les besoins des parturientes, bien relayés par
le corps des sages-femmes. Il ne faut pas revenir en arrière en ce qui concerne
l’utilisation de la technique, mais une analgésie puissante doit être intégrée
dans l’organisation d’un accouchement moderne. Citons ici les premières études
(méthodologiquement bien faites, et donc utiles à la compréhension des
phénomènes) qui évaluent l’emploi combiné de l’analgésie péridurale et de
positions obstétricales, ces dernières étant considérées par les sages-femmes
comme utiles, car elles réduisent la douleur et la durée du travail.
y Écoutons plus les parturientes, faisons preuve d’empathie, et organisons
nos salles d’accouchement afin que la technicité soit la garante de la sécurité, mais aussi afin que la femme qui enfante soit au centre de l’organisation et des décisions. Le développement des maisons de naissance à proximité immédiate de plateaux techniques répond à cet objectif. Si la douleur
devient intense et conduit à recourir à une analgésie puissante, ou si une complication survient, une médecine “invasive” peut être mise en œuvre, sans
pour autant s’imposer en toutes circonstances. Nous avons atteint l’âge de
raison, sorte d’alchimie complexe entre les progrès d’une médecine invasive
et factuelle, l’information et le respect des désirs de la patiente, la communication positive entre professionnels, tous facteurs permettant d’aboutir à
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un résultat humain optimal.
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