Introduction D O S

publicité
D
O
S
S
I
E
R
T
H
É
M
A
T
I
Q
U
E
Introduction
●
L. Siproudhis*
es troubles de la statique pelvi-rectale constituent un
cadre pathogénique encore imprécis. Leur incidence
est mal documentée et le diagnostic positif est souvent difficile à établir a posteriori.
Le clinicien consulté n’est-il pas souvent confronté à des troubles
fonctionnels proctologiques chez une femme d’âge moyen dont
l’histoire pathologique est ponctuée de gestes chirurgicaux pelvipérinéaux, dont la patiente elle-même ne peut préciser la nature ?
La procédure diagnostique est encore compliquée par de fréquentes associations lésionnelles imposant plus une approche
périnéale (donc horizontale) transdisciplinaire que celle d’un avis
de spécialité.
L
LIENS ÉTROITS
Les troubles de la statique pelvi-rectale ont vraisemblablement
une origine pathogénique commune liée à un processus de fragilité des structures de soutien du pelvis, acquise (vieillissement,
antécédents obstétricaux, constipation) ou induite par un geste de
chirurgie pelvienne. Ce concept est supporté par la quasi-exclusivité féminine du terrain de survenue (accouchements) et par la
forte prévalence des antécédents d’hystérectomie ou de cure de
cystocèle chez les malades souffrant d’une entérocèle ou d’une
* Clinique des maladies de l’appareil digestif, hôpital Pontchaillou, Rennes.
234
rectocèle. Cette hypothèse n’est cependant pas vérifiée pour l’ensemble des troubles de la statique pelvi-rectale (prolapsus rectal
de l’homme jeune).
LE TROUBLE
Attribuer la responsabilité d’un symptôme à une anomalie de la
statique pelvi-rectale reste aujourd’hui une entreprise hasardeuse
pour le clinicien consulté. Si la procidence génitale (rectocèle,
entérocèle) ou rectale (prolapsus rectal extériorisé) ne pose habituellement pas de problème de causalité, les autres manifestations symptomatiques génèrent plus de difficultés. Des signes de
dyschésie peuvent être secondaires à une rectocèle, mais la responsabilité du prolapsus rectal dans la genèse de tels symptômes
est discutable, celle de l’entérocèle ou du périnée descendant est
improbable. De la même façon, une incontinence fécale peut être
secondaire à un périnée descendant ou un prolapsus rectal mais
vraisemblablement pas à une rectocèle ou une entérocèle.
CONFRONTATIONS
Toute la difficulté pour le clinicien repose donc sur une approche
rationnelle qu’il peut formuler en essayant de répondre à trois
questions :
“Les anomalies constatées lors de mon examen clinique permettent-elles de prendre en compte l’ensemble de la plainte exprimée ?”
“Quelle stratégie thérapeutique optimale puis-je proposer ?”
“Quelles précautions dois-je prendre avant d’engager une procédure chirurgicale ?”
■
La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - n° 6 - vol. II - décembre 1999
Téléchargement