ZOUAOUI W, RADHOUANI I, ZRIBI S, CHAMMAKHI CH, BACCAR A, MORMECHE

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ZOUAOUI W, RADHOUANI I, ZRIBI S,
CHAMMAKHI CH, BACCAR A, MORMECHE
Y, MZABI H, DAGHFOUS MH
CHU HBIB THAMER TUNIS
•Introduction
•Objectifs
•Matériels et méthodes
•Résultats
•Discussion
Rappel anatomique
Rappel clinique
Intérêt de la TDM
•Traitement
•Conclusion
Introduction
Les
cancers
du
larynx
occupent
une
place
importante dans l'ensemble des cancers des VAD.
L’imagerie est devenue indispensable au diagnostic et
à la décision thérapeutique elle permet aussi une
définition parfaite des extensions et des volumes
tumoraux.
La TDM est à la base de l’imagerie en coupe, cet
examen est de loin le plus utile pour compléter le bilan
d'extension.
Objectifs
Décrire l’anatomie et la radioanatomie du larynx
Rappeler le protocole tomodensitométrique le
mieux adapté dans l’exploration des cancers du
larynx
Préciser l’intérêt du scanner dans l’évaluation de
l’extension initiale.
Matériels et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective portée sur 24
cas de cancers de larynx colligés à l’hôpital Habib
Thamer entre 2004 et 2006. Une analyse des
paramètres anamnestiques, cliniques, paracliniques,
thérapeutiques et évolutifs a été réalisée. Tous les
patients ont été explorés par une TDM hélicoïdale
mono-barette initiale avant le début de traitement.
Résultats
L’âge moyen de nos patients était de 64 ans avec
des extrêmes variant entre 83 et 45 ans.
Une intoxication tabagique était présente dans
tous les cas.
Une intoxication alcoolique a été trouvé dans
40% des cas.
80%
des
patients
ont
consulté
pour
une
dysphonie alors que la dyspnée n’a été retrouvé que
dans 10% des cas.
Les tumeurs sus-glottiques étaient à peu près
aussi fréquentes que les tumeurs glottiques. Les
tumeurs à point de départ sous glottique étaient
rares et ne représentent qu'1% des cancers du
larynx.
L’endoscopie et l’imagerie en coupe ont été
réalisé systématiquement chez nos patients avant
tous traitement, une étude comparative a été
mené sur l’apport de ces deux examens dans le
bilan initial de la maladie.
Endoscopie
TDM
Corde Vocale
16
17
Ventricule
16
12
Bande ventriculaire
12
13
Sous glotte
12
10
Commissure antérieure
12
8
Commissure postérieure
3
4
Repli ary-épiglottique
3
7
HTE
3
8
Sinus piriforme
3
8
Cartilage
4
8
ADP
3
7
ve
le
ntr
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Vo
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P
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Ve
Co
rd
e
18
16
14
Endoscopie
12
TDM
10
8
6
4
2
0
Cette analyse a conclu à :
La TDM apprécie mieux l’extension vers:
•Corde Vocale
•Bande ventriculaire
•Commissure postérieure
•Repli ary-épiglottique
•HTE
•Sinus piriforme
•Cartilage
•ADP
Alors que l’endoscopie explore mieux :
•Ventricule
•Sous glotte
•Commissure antérieure
Extension dans la loge thyro-hyoépiglottique
visible
par
le
remplacement de la densité
graisseuse par une densité de
type tumoral.
Extension
dans
l'espace
paraglottique du côté droit avec
disparition du liseré graisseux
contre la face interne de l'aile
thyroïdienne.
Extension tumorale dans le cartilage
thyroïde du côté droit.
Extension
extralaryngée
antérieure
franchissant
le
cartilage thyroïde.
Extension extralaryngée
antérieure
Extension tumorale dans le cartilage
thyroïde.
Extension sous glottique
rétrécissant la lumière
laryngée
Extension extralaryngée,
vers la loge HTE et vers
le cartilage thyroïde
Extension au cartilage
thyroïde
Extension à l’espace
paraglottique
Extension sous glottique
et au cartilage cricoïde
Extension sous glottique
Discussion
Rappel anatomique:
Le larynx est un organe impair et médian, situé à la
partie moyenne de la gaine viscérale du cou :
• Au-dessus de la trachée
• En avant du pharynx
• En arrière du corps thyroïde.
• Au-dessous de l’os hyoïde et de la base de la
langue.
PHARYNX
1
BASE DE LA LANGUE
LARYNX
TRACHEE
La cavité laryngée, qui
s’ouvre en haut dans le
pharynx et en bas dans la
trachée se compose de trois
étages successifs:
étage sus glottique
étage glottique
étage sous glottique
Étage sus glottique ou vestibule laryngé
Il s’étend de l’orifice
supérieur
du
jusqu’aux
ventricules
de
larynx
Morgani
ou
ventricules laryngés, il
revêt la forme d’un
entonnoir
inférieur.
à
sommet
Étage sous glottique
A la forme d’un entonnoir
renversé
Sa circonférence est
formée par la muqueuse
qui tapisse la face
profonde du cricoïde,
dont la base inférieure
se poursuit par l’orifice
trachéal et dont la voûte
traversée à son sommet
par la fente glottique est
formée par la face
inférieure des cordes
vocales.
Étage glottique
Il
s’étend
supérieur
de
l’orifice
du
larynx
jusqu’aux ventricules de
Morgani
laryngés,
ou
il
ventricules
revêt
la
forme d’un entonnoir à
sommet inférieur.
1
2
3
4
1-Commissure antérieure
2-Pli vocal
3-Base de l’aryténoïde
4-Commissure postérieure
Rôle essentiel dans la respiration, la déglutition, et la
phonation
Il se compose de pièces cartilagineuses multiples,
mobiles, entre lesquelles sont tendus des replis
membraneux.
Constitution anatomique:
• Squelette cartilagineux
• Ligaments et articulations reliant ces cartilages
entre eux et aux organes voisins.
• Muscles
LE SQUELETTE CARTILAGINEUX
E
T
A
C
• cartilages de soutien du
larynx : les cartilages
cricoïde, thyroïde et
épiglottique . Ils jouent
un rôle essentiel dans la
respiration.
• cartilages mobiles : les
cartilages
aryténoïdes
qui jouent un rôle capital
dans la phonation.
LA MUQUEUSE LARYNGEE
Soulevée en arrière par les ligaments ary-épiglottiques, la
muqueuse
forme
les
ligaments
ary-épiglottiques
jusqu’aux
sommets des aryténoïdes.
Se réfléchit latéralement aux plis ary-épiglottiques vers la
paroi
latérale
des
récessus
piriformes
formant
le
mur
pharyngolaryngé qui constitue la paroi antérieure des récessus
piriformes.
A partir des sommets des aryténoïdes, elle recouvre les
muscles
interaryténoidiens
pour
former
la
commissure
postérieure et descend en arrière sur la face postérieure de la
lame du cricoïde directement au contact du périchondre.
3
Surface interne de la
moitié latérale du larynx
4
1
1- Vallécules
2- Loge HTE
2
5
3- Bord libre de l’épiglotte
6
9
7
8
4- Pli ary-épiglottique
5- Bande ventriculaire
6- Pli thyro-arythénoidien supérieur
7- Ventricule de Morgani
8- Corde vocale
9- Commissure postérieure
1
COUPE FRONTALE
ANTERIEURE
3
4
2
5
1- Épiglotte
2- Ventricule de
Morgani
3- Bande ventriculaire
4-Pli thyroarythénoidien
supérieur
5- Corde vocale
LE CORPS ADIPEUX DU LARYNX
C’est un espace cellulo-graisseux qui occupe les espaces libres
du larynx.
Son contingent principal se trouve au niveau de la loge hyothyro-épiglottique (HTE) qu’il occupe en totalité.
Il se poursuit de part et d’autre de la loge HTE via une large
communication pour former l’espace graisseux para-laryngé.
Vers le bas, il s’insinue le long du périchondre interne du
cartilage thyroide et forme une lame graisseuse au niveau du plan
cordal, entre le cartilage thyroide en dehors et le muscle thyroaryténoidien en dedans, cet espace est appelé l’espace graisseux
para-glottique.
•LA LOGE HYO-THYRO-EPIGLOTTIQUE (HTE):
De forme triangulaire avec trois faces et une base
supérieure.
Elle est d’un grand intérêt en chirurgie carcinologique
car son atteinte ou son intégrité conditionne les
techniques opératoires dans les tumeurs malignes de la
margelle laryngée, du vestibule, de la base de la langue et
du larynx
Elle comble l’espace qui est situe entre:
En avant: l’os hyoïde, la membrane thyroïdienne, la
partie supérieure du cartilage thyroïde.
En arrière: la face antérieure de l’épiglotte.
OS HYOIDE
LOGE HTE
EPIGLOTTE
MEMBRANE
THYROIDIENNE
•LES ESPACE GRAISSEUX PARA-LARYNGE ET PARAGLOTTIQUE:
Ils sont compris entre le cartilage thyroïde en
dehors, le pli vocal, le ventricule laryngé el la
bande ventriculaire en dedans.
La limite supérieure est imprécise et en
continuité avec loge HTE.
La limite inférieure est présentée par le cône
élastique.
COUPE FRONTALE
ANTERIEURE
•Espace graisseux para
laryngé
•Cartilage thyroïde
•Espace graisseux
paraglottique
•Muscle thyroarythénoidien
Rappel clinique:
Les cancers du larynx s'observent essentiellement chez l'homme
(95 % des cas) entre 45 et 70 ans.
Rares avant 40 ans (5 %).
Leur incidence augmente progressivement chez l'adulte jeune et
chez la femme, surtout en milieu urbain.
Le tabac est l'agent cancérigène essentiel.
Les carcinomes épidermoïdes représentent la très grande
majorité des cancers du larynx.
Les signes cliniques évoquant un cancer du larynx sont
classiquement la dysphonie, la dysphagie, la dyspnée. Ils sont plus
ou moins présents selon le point de départ et l'évolution de la
tumeur.
Les cancers glottiques:
•Le diagnostic est le plus précoce
•La dysphonie, lorsqu'elle persiste, amène le patient à
consulter plus tôt.
•Le volume tumoral est souvent moindre.
•Si l'évolution se poursuit, les autres signes apparaîtront
progressivement.
Les cancers sus-glottiques:
•Apparentent plus aux cancers hypo pharyngés sur le plan
épidémiologique, thérapeutique et pronostique.
•Les signes d'appel sont souvent tardifs, moins évocateurs
: gêne pharyngée et dysphagie.
Les cancers sous glottique:
•Est très rare
•Son
premier
signe
est
la
dyspnée
laryngée,
malheureusement d'apparition tardive.
•Le pronostic est peu favorable du fait de
-L'extension fréquente au corps thyroïde
-Des récidives au niveau trachéal
-Envahissement médiastinal du fait de sa
lymphophilie (adénopathies récurrentielles).
L’endoscopie:
L'endoscopie sous anesthésie générale est indispensable
au bilan des cancers du larynx comme de toute autre
localisation des VADS. Ses objectifs sont de préciser
l'extension locale de la tumeur, de faire la biopsie et
d'examiner l'ensemble de la muqueuse des VADS à la
recherche d'une autre localisation synchrone.
Seule elle est insuffisante dans l’évaluation de l’extension
locorégionale
échappent
car
certaines
structures
et
D’où l’intérêt du scanner
zones
lui
Intérêt de la TDM
Le scanner est actuellement l'examen le plus couramment
pratiqué pour évaluer l'extension initiale de ces cancers.
Le scanner spiralé et la technique des multibarrettes
permettent
d'effectuer
des
coupes
fines
et
des
reconstructions dans différents plans de l'espace.
La pratique d’un scanner dans ce contexte nécessite une
connaissance parfaite à la fois:
•du protocole.
•des données endoscopiques .
•de l'anatomie locorégionale.
•des voies d'extension privilégiées en fonction de la
localisation initiale.
•Technique:
Patient en décubitus dorsal avec extension modérée du
cou
Topograme de profil
Un plan de coupe perpendiculaire à l’axe du larynx dans un
plan parallèle au plis vocaux depuis l’angle de la mandibule
jusqu’ au 1er anneau trachéal.
L’acquisition spiralée permet de:
-diminuer les artéfacts liés aux mouvements (respiration,
déglutition)
Réaliser des reconstructions coronales et sagittales
-Pitch de 1
-Épaisseur de coupe:3mm/1,5mm
-matrice 512x512
Le plan de coupe
doit être parallèle
au plan des plis
vocaux
qui
se
trouvent dans le
même plan que celui
du plateau supérieur
de C6.
Un temps d'acquisition de 2 secondes est une limite à ne
pas dépasser. En cas de dyspnée, on optera pour un temps
de une seconde.
Filtre semi dur pour obtenir un contraste satisfaisant.
Respiration douce mais l'apnée sera requise pour une
meilleure analyse des cartilages..
L’injection
de
produit
de
contraste
systématique, son intérêt est:
•Obtenir un rehaussement de la muqueuse
•Détecter une hétérogénéité tissulaire
•Repérer les structures vasculaires
•Explorer les aires ganglionnaires
iodée
est
En cas de doute sur une lésion cartilagineuse il faut
réaliser des coupes fines en haute résolution centrées sur la
région suspecte.
Les fenêtres tissulaires habituelles seront complétées par
des fenêtrages osseux pour l'étude des cartilages ossifiés
afin de confirmer une ostéocondensation.
Les manœuvres phonatoires permettent d’étudier la
mobilité des cartilages aryténoïdes.
Les manoeuvre de Valsalva sont nécessaires pour dilater
les ventricules, les vallécules et la lumière des sinus
piriformes lorsqu'une extension devra être précisée à ces
niveaux.
•Apport du scanner:
Précise l'extension locale en profondeur aux espaces
graisseux, aux cartilages, aux tissus péri laryngés quand
l’endoscopie est insuffisante.
Étudie l'extension ganglionnaire dans tous les territoires
dont certains sont cliniquement moins accessibles à la
palpation (ganglions rétro pharyngés, sous la base du crâne
ou dans le médiastin).
Fournir des renseignements sur les régions difficilement
explorables cliniquement tels que la sous glotte, le fond des
sinus piriformes et le ventricule laryngé.
Orienter la décision thérapeutique, en effet, certain
nombre de critères d’extension en TDM sont considérés
comme
des
facteurs
pronostiques et permettent de
modifier les schémas thérapeutiques classiques.
•Limites du scanner:
Les performances de la TDM vis-à-vis de l'atteinte
cartilagineuse sont moyennes.
Il est délicat d’affirmer l’envahissement tumoral du
cartilage du fait du caractère aléatoire des calcifications et
ossifications normales.
Selon les séries, 25 à 50% des extensions échappent à
cette technique.
CONCLUSION
La
TDM
fait
partie
aujourd’hui
du
bilan
préthérapeutique des tumeurs malignes du larynx.
Dans le bilan initial, elle est complémentaire de
l'endoscopie dans la mesure où elle recherche les
extensions qui peuvent échapper à cette dernière
( sinus piriformes, loge HTE…)
Elle contribue également au choix du geste
chirurgical notamment en matière de chirurgie
partielle du larynx et à la surveillance.
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