Société française de médecine des armées Journée des assistants et des internes du 9 octobre 2014 La traditionnelle journée des assistants et internes, organisée par la Société française de médecine des armées (SFMA), s’est tenue le 9 octobre 2014 à l’École du Valde-Grâce. Cette journée est ouverte à tous les internes de hôpitaux des armées, qu’il s’agisse d’internes de spécialité ou de médecine générale. L’appel à communications pour 2015, orales ou affichées, débutera cette année en mai. C’est aussi l’occasion de récompenser certaines communications grâce au soutien de l’ASNOM et de la SEVG. Les prix décernés lors de cette journée des internes et des assistants 2014 : – Prix de la SFMA – Chirurgie : « Un casse-tête récidivant » – C. Joubert, P. Sahuc, AT. Nguyen, N. Desse, J. Fesselet, A. Dagain. – Prix de la SFMA – Médecine des forces : « 12 ans d’hospitalisation au CMA du 2 e REP : étude rétrospective sur 2 512 patients » – R. Castello. S F M A – Prix de la SEVG : « Une anguillulose très maligne » – M. Gominet, L. Mangouka, C. Atanasiu, A. Crémades, D. Delaune, P. Pasquier, S. Crémades, C. Ficko, C. Rapp. – Prix du Bureau des élèves : « Une pile casse-pied » – P. Vanhaecke, V. Kanczuga, S. Bellier, B. Azman, J.-P. Hyrien, L. Bonnevie. Le bureau a été renouvelé lors de l’assemblée générale du 29 septembre 2014 avec : Président : Médecin général inspecteur François PONS Vice-président : Médecin général inspecteur Philippe ROUANET DE BERCHOUX Secrétaire général : Médecin en chef Jacques MARGERY Secrétaire général adjoint : Médecin en chef Stéphane BONNET Secrétaire scientifique : Médecin en chef Gilles DEFUENTES Secrétaire représentant la médecine des forces : Médecin en chef Christian BAY Trésorier : Lieutenant-colonel Patrick LEMPEREUR Cette nouvelle année est déjà marquée par la tenue d’une réunion organisée en partenariat avec la Société Française de Médecine de Catastrophe, le 22 janvier 2015 qui a été l’occasion d’échanges passionnants et enrichissants sur l’épidémie à Ebola entre des conférenciers de haut niveau et près de 250 auditeurs. médecine et armées, 2015, 43, 2, 207-224 207 D’autres manifestations scientifiques sont également programmées les : Vendredi 13 mars 2015 : EVDG Journée commune avec la Société Française de Chirurgie d’Urgence Vendredi 24 avril 2015 : EVDG 1re Journée des internes et assistants de Médecine Interne et Rhumatologie Militaire Jeudi 18 juin 2015 : EVDG Journée « Forces et opérations extérieures » et Assemblée Générale de la SFMA Jeudi 17 septembre 2015 : EVDG Journée des assistants et internes (Jassint) La date limite de réception des propositions de communication est respectivement fixée au 19 avril 2015 pour la journée « Forces et OPEX », et au 14 juin 2015 pour « Jassint 2015 ». Les auteurs voudront bien respecter les normes de soumission retenues par le conseil scientifique : titre ; auteurs avec affiliation ; résumé structuré avec rubriques « observation/commentaires » pour un cas clinique / résumé structuré avec rubriques « introduction-rationnel/matériel et méthodes/résultats/discussionconclusion pour un mémoire original. Les propositions de communication seront mises au format Word et transmises à l’adresse suivante : [email protected]. Dans le contexte de la restructuration profonde que connait le SSA, la SFMA demeure une des illustrations de la cohésion qui fait honneur à notre Institution. Cette Société est la nôtre, au-delà de nos différences de statut, et de notre composante d’origine (forces, hôpitaux, recherche). Cette Société ne peut vivre que grâce à l’investissement et l’engagement de tous. C’est dans cet esprit que le bureau rassemblé autour de notre Président, a souhaité permettre au personnel para-médical d’adhérer aussi à la SFMA. De nombreux travaux et études sont en effet réalisés par les infirmiers au sein des forces comme à l’hôpital, en métropole comme en mission de courte durée. La tribune offerte notamment le 18 juin prochain est aussi la leur. Si besoin, un accompagnement par le personnel du bureau de la SFMA peut être réalisé. Nous attendons vos propositions de communications orales ou affichées. Médecin en chef J. MARGERY, Secrétaire général de la Société française de médecine des armées 208 médecine et armées, 2015, 43, 2, 207-224 Société française de médecine des armées Journée des assistants et des internes du 9 octobre 2014 Communications orales Pancytopénie révélatrice de carence en vitamine B12 : à propos de deux observations. H. NIELLY, A. LE ROY, J. PLANTAMURA, J. LE MASSON, H. BILLERACH, J. KONOPACKI, C. MARTINEAU, V. FOISSAUD, J.-V. MALFUSON. Service hématologie, HIA Percy, Clamart. Introduction : la carence en vitamine B12 (ou cobalamine) peut revêtir un éventail très large de tableaux cliniques, qui rendent parfois son diagnostic difficile. Nous présentons deux cas révélés par une pancytopénie, qui en illustrent les aspects les plus récents. Observations : cas n° 1 : femme, âgée de 38 ans, consultant aux urgences pour un syndrome anémique, dans un contexte de ménorragies. On découvre une pancytopénie avec hémoglobine à 4,6 g/dL, VGM 108fL, leucopénie à 2 500/mm3 (neutrophiles 30 %, lymphocytes 66 %, présence de polynucléaires polysegmentés au frottis), thrombopénie à 56 G/L. Il existe des signes d’hémolyse tissulaire avec LDH très élevés à 5 900 U/L, haptoglobine effondrée, bilirubine libre élevée à 50 μmol/l avec conjuguée normale. Le myélogramme retrouve un aspect de moelle bleue en faveur d’une carence vitaminique confirmée par une vitamine B12 indosable. L’enquête étiologique révèle une maladie de Biermer. Cas n° 2 : femme, âgée de 42 ans consultant son médecin traitant pour amaigrissement de 4 kg et asthénie depuis 4 mois. L’examen retrouve un syndrome anémique et des ecchymoses apparues spontanément. La biologie révèle une pancytopénie avec hémoglobine à 5,3 g/dL, VGM 133fL, leucopénie à 3 710/mm3, thrombopénie à 77G/L. Il existe des signes d’hémolyse avec LDH très élevés à 5710U/L et haptoglobine effondrée. Le myélogramme retrouve une moelle bleue. La vitamine B12 dont la carence était fortement suspectée du fait de la macrocytose, est indosable. L’enquête étiologique oriente vers un syndrome de malabsorption. Ces deux patientes présenteront une « crise réticulocytaire » une semaine après supplémentation orale par 1 000 μg/jour de Cyanocobalamine. médecine et armées, 2015, 43, 2, 207-224 Discussion : la pancytopénie révèle 5 % des carences en vitamine B12. La carence en vitamine B12 représente dans une étude marocaine la première cause de pancytopénie (32 %) sur une série de 118 cas d’âge moyen 52 ans. La présence de signes biologiques d’hémolyse intra-tissulaire (qui a lieu en intra-médullaire) et le VGM élevé doivent faire évoquer le diagnostic. La recherche de l’étiologie fait déployer un 2e éventail de diagnostics, comprenant par ordre de fréquence décroissante : le syndrome de non-dissociation de la cobalamine de ses protéines porteuses alimentaires ou intestinales, la maladie de Biermer, l’apport insuffisant ; dans 11 % des cas, la cause demeure inconnue. Le traitement parentéral n’est plus exigible que dans les atteintes neurologiques, la découverte d’une voie d’absorption par diffusion passive non saturable indépendante du facteur intrinsèque et de la transcobalamine II ayant permis de valider une supplémentation par de fortes doses orales de Cyanocobalamine. Asymptomatique ! C. ANDRIANJAFY, A. LORVELLEC, L. THIRIET, C. MANGINOT, C. SAVA, A.-L. SEIGNE, A. GERVAISE, M.-P. MASSOURE-SOCKEEL, PH. REY. Services de neurologie, HIA Desgenettes, Lyon. Services de neurologie, HIA Clermont-Tonnerre, Brest. Introduction : la cholangite sclérosante primitive (CSP) est une pathologie rare, dont le diagnostic est uniquement posé sur un faisceau d’arguments clinico-biologiques, morphologiques et histologiques. Fréquemment asymptomatique et potentiellement grave, sa découverte peut être fortuite et elle cultive le paradoxe d’être également parfois associée à l’atteinte asymptomatique d’autres organes, dont le colon. Observation : le bilan biologique d’incorporation d’un jeune engagé franco-africain, âgé de 23 ans, sans aucun antécédent et dont l’examen clinique est normal, montre une perturbation modérée des tests hépatiques sans autres anomalies en dehors d’une hypergammaglobulinémie à 1,5 N (IgG). Le bilan étiologique de 1re intention est négatif : alcool et médicaments 0, pas de syndrome métabolique, sérologies virales B et C négatives, échographie abdominale normale. Le bilan étiologique de 2e intention 209 S F M A montre : auto immunité négative à l’exclusion de pANCA + au 1/160e, bilans du fer, du cuivre et α1 anti trypsine normaux. La cholangioIRM ne montre aucune anomalie. La ponction-biopsie hépatique montre une hépatite chronique avec un infiltrat inflammatoire non spécifique à prédominance péri-portale sans lésion biliaire (METAVIR A2F1). La suspicion d’une CSP amène à réaliser une coloscopie qui confirme une pancolite de type rectocolite hémorragique (RCH) sans critères de gravité endoscopique. Une 2nde cholangioIRM avec des séquences dédiées montre cette fois un aspect compatible avec une CSP combinant des sténoses et des dilatations étagées des voies biliaires. Un traitement par AUDC et dérivés du 5ASA est débuté et le patient réformé (G5). Discussion : la stratégie diagnostique à adopter devant une cytolyse chronique est bien codifiée. Néanmoins, ce cas clinique illustre la nécessité de persévérer dans les examens complémentaires, quitte à les renouveler devant une incohérence des résultats en particulier chez un patient jeune asymptomatique sans antécédent médico-chirurgical. Le mode de révélation des CSP est variable : 50 % des patients sont totalement asymptomatiques au diagnostic. L’actuelle méconnaissance de la physiopathologie et l’absence d’auto-anticorps spécifiques de cette maladie ne facilitent pas l’établissement de critères diagnostiques de certitude. L’association à des atteintes extra-biliaires, dont une RCH, est fréquente, et conditionne en partie le diagnostic dominé par un risque oncogène (cancer des voies biliaires et du colon). Si le suivi rectocolique est bien codifié, celui du foie est l’objet de controverses. Faisabilité et bénéfices de la réhabilitation respiratoire (RR) en ambulatoire chez des asthmatiques avec obstruction bronchique fixée. W. GASPARD, S. CARUANA, A. BELLOCQ, F. RIVIÈRE, H. LE FLOCH, A. NIANG, C. MAROTEL, Y. SALLES, J. MARGERY, C. TAILLÉ. Service de pneumologie, Hôpital Bichat, Paris. Réseau RECUP’AIR, Paris. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Introduction : une activité physique régulière est recommandée chez les asthmatiques. Pour ceux présentant une obstruction fixée, l’intérêt d’une RR a été souligné. La faisabilité et le bénéfice dans ce groupe de patients ont été peu évalués. Matériel et méthode : étude rétrospective de patients asthmatiques non-fumeurs ayant bénéficié d’une RR en ambulatoire au sein du réseau RECUP’AIR entre 2006 et 2012, comparés à un groupe de BPCO appariés sur l’âge, le sexe, le VEMS et l’IMC. Résultats : 53 patients ont été adressés pour RR ; 29 d’entre eux (75,9 % de femmes, âge moyen 64,8±11,7 ans, VEMS 57±18 %) ont terminé le programme, soit 29 séances en moyenne. Le VO2 max moyenne initiale était de 80,2 % dans les deux groupes. Le score HAD moyen initial était de 15,4 chez les asthmatiques et de 16,7 chez les BPCO. La diminution du score HAD était respectivement de -2,5±4 (p = 0,07) et de -3± 4,7 (p = 0,04) après RR. Le score total du 210 questionnaire de St George’s Hospital était similaire dans les deux groupes avant intervention (46,2±18 vs 46,4±18). Après RR, celui-ci était de 32,2±15 pour les asthmes (différence moyenne de -10,8±15,2 points ; p = 0,003) et de 41,2±14 pour les BPCO (soit -10,5±9,2 points ; p < 0,001). L’amélioration était significative dans les deux groupes concernant le test d’endurance à puissance constante sur ergocycle, sur la durée (respectivement +5,5±6,2 minutes chez les asthmes et +7±7 chez les BPCO ; p < 0,001) et sur la distance (+3 300±2 800 m chez les asthmes et +2 700±3 200 chez les BPCO ; p < 0,001). Il n’y avait pas de modification significative du test de marche ni du VEMS après la RR, dans les deux groupes. Trois asthmatiques ont nécessité l’utilisation de β2mimétiques pendant la RR, contre cinq dans le groupe témoin. Conclusion : la RR est très bien tolérée chez ces asthmatiques sévères avec obstruction bronchique fixée, en comparaison à un groupe apparié de BPCO. L’étude démontre une amélioration nette sur les scores de qualité de vie et Anxiété/Dépression, ainsi que sur la capacité à l’effort (distance et durée). Prise en charge d’une thrombopénie profonde aux urgences, à propos de deux cas. P. VANHAECKE, J. KONOPACKI, S. BELLIER, J.-P. HYRIEN, J.-V. MALFUSON. Service d’accueil des urgences, HIA Percy, Clamart. Service d’hématologie, HIA Percy, Clamart. Cas cliniques : 1. Mlle P, âgée de 19 ans, consulte aux urgences, adressée par son médecin traitant pour la prise en charge d’une thrombopénie isolée à 4 G/L, découverte sur une biologie prescrite pour des ménorragies depuis la veille. Devant un syndrome hémorragique clinique, un traitement par corticothérapie per os est débuté aux urgences, après prélèvement du bilan étiologique, et la patiente est hospitalisée dans le service d’hématologie pour suspicion de purpura thrombopénique idiopathique (PTI). 2. Mme S, âgée de 36 ans, consulte dans un service d’urgence pour une thrombopénie isolée à 6 G/L dans un contexte « grippal ». Un avis hématologique téléphonique est pris auprès du service d’hématologie du CHU référent et une corticothérapie est débutée pour PTI. La patiente est ensuite transférée sur Percy. Le frottis sanguin réalisé devant un fébricule à 38,1 montre la présence de plasmodium falciparum (parasitémie = 2 %). Ces observations sont l’occasion de rappeler les étapes primordiales de la prise en charge d’une thrombopénie profonde aux urgences. Discussion : la thrombopénie est définie par un taux de plaquette inférieure à 150 G/L. Devant une thrombopénie profonde (<50 G/L), la démarche de l’urgentiste se fera sur deux axes principaux : – rechercher un syndrome hémorragique menaçant : hémorragies muqueuses, rétiniennes, cérébro-méningées. Le risque sera d’autant plus important que la thrombopénie est centrale et qu’il existe des facteurs de risque liés au « terrain » ; société française de médecine des armées – éliminer une urgence médicale : paludisme, sepsis, microangiopathies, coagulation intra vasculaire disséminée. Enfin, devant une thrombopénie profonde sans syndrome hémorragique, il conviendra d’éliminer une fausse thrombopénie par agrégation à l’EDTA. De la gravité de la situation clinique et biologique, en découlera l’urgence de la décision thérapeutique. Conclusion : devant une thrombopénie profonde aux urgences, trois étapes sont essentielles, éliminer une fausse thrombopénie, apprécier l’urgence hémorragique, et éliminer les urgences diagnostiques. Un nouveau cas de tuberculose pulmonaire à Mycobactérium canetii contracté à Djibouti. J. LE MASSON, M. CHIPAULT, F. BOUVIER, J.-M. COURNAC, M. ALETTI. Service de médecine interne, HIA Percy, Clamart. Un militaire, âgé de 29 ans, est rapatrié du Tchad pour une pneumopathie du lobe supérieur gauche, le diagnostic de tuberculose est rapidement confirmé. Mais alors que la quadrithérapie et l’enquête épidémiologie sont débutées l’indentification par PCR révèle un mycobactérium tuberculosis canetti. Cette mycobactérie n’existe qu’à Djibouti, son réservoir est probablement l’eau, même si la preuve n’en n’a jamais été faite. L’infection avait eu donc lieu un an plus tôt lors d’une précédente mission. C’est une fierté du service de bactériologie de Percy qui possède la plus grande série de malade. Il est à noter qu’aucune transmission interhumaine n’a été décrite. L’originalité de cette mycobactérie du genre tuberculosis est qu’elle probablement le chaînon manquant entre les mycobactéries atypiques et du genre tuberculosis. Serait-ce une nouvelle preuve de la corne de l’Afrique comme berceau de l’humanité ? Blessés de guerre français en Afghanistan : de la blessure à la réinsertion. Étude épidémiologique rétrospective d’une cohorte de 450 patients entre 2010 et 2012. Résultats préliminaires. C. HOFFMANN, E. FALZONE, R. HAUS-CHEYMOL, M. PLANCHET, PH. REY, J.-B. POHL, N. LIBER, E. RABATEL, P. JAULT, É. LAPEYRE, F. PONS, S. DE RUDNICKI. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Percy, Clamart. Bureau expertise des risques sanitaires, Sous-Direction Plans – Capacités, DCSSA, Vincennes. Service médical de l’Escadrille des sous-marins nucléaires d’attaque (ESNA), Toulon. Service médical de la Force d’action navale (FAN), Toulon. Bureau Cohérence capacitaire opérationnelle, Sous-Direction Plans – Capacités, DCSSA, Vincennes. Département d’anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Centre médical des armées Toulouse – Castres, Toulouse. Service de médecine physique et réadaptation, HIA Percy, Clamart. Direction, École du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : l’objectif de l’étude était de décrire la prise en charge des militaires français blessés par armes à feu (AF), engins explosifs (EE) et/ou accidents de transport militaires (ATM) et leur devenir. journée des internes et des assistants Patients et méthodes : analyse rétrospective, sur une période de 3 ans, des données provenant des recueils médicaux du Service de santé des armées (SSA). Résultats : 450 patients ont été inclus entre 20102012. 61 % ont été blessés par EE, 28 % par AF et 11 % par ATM. L’ISS médian était de 3 [2 — 10] (ISS > 15 pour 84 patients). Les régions anatomiques lésées étaient les membres (67 %), la région tête/cou (55 %) et le tronc (42 %). Cent quatre-vingt-onze patients (42 %) ont été rapatriés en France. La létalité des blessures était de 11,3 % (51/450). Au Role 3, 55 % (169/307) des patients ont été opérés et 18 % (54/307) transfusés. Les principales complications étaient les états de stress post-traumatiques (41 % ; 164/399), les douleurs chroniques (29 % ; 115/399) et les infections (12 % ; 48/399). À 2 ans, 95 % des blessés (380/399) étaient toujours militaires et 93 % (373/399) avaient repris une activité professionnelle. Discussion : le blessé de guerre des conflits modernes, tel l’Afghanistan, présente des traumatismes multiples et complexes, souvent graves, à l’origine de séquelles sévères nécessitant une prise en charge multidisciplinaire et intégrative. La prise en charge des états de stress post-traumatiques et des douleurs chroniques ainsi que l’accompagnement du militaire blessé et de sa famille doivent rester une priorité et s’inscrire dans la durée. Le SSA apparaît aujourd’hui seul capable d’assurer cette mission et donc de répondre au besoin opérationnel des forces. 12 ans d’hospitalisation au CMA du 2 e REP : étude rétrospective sur 2 512 patients. R. CASTELLO. École du Val-de-Grâce, Paris. La Légion étrangère, entité particulière de l’armée française présente des spécificités qui en font un corps d’élite. Ses personnels, légionnaires, étrangers par définition sont soumis à des contraintes physiques, psychiques et opérationnelles importantes. Le 2e REP ajoute la composante aéroportée et l’insularité à cette institution. Tous les patients nécessitant une surveillance, une thérapeutique ou une prise en charge particulière ont été hospitalisés dans le Centre médical des armées (CMA). Cette étude rétrospective sur 12 ans propose : d’étudier la variété, la diversité et les spécificités des pathologies des patients hospitalisés pendant ce laps de temps ; de souligner la qualité de la prise en charge au cours de ces hospitalisations qui ont permis une diminution du temps de récupération, une reprise rapide de toutes les aptitudes par comparaison à d’autres CMA qui n’ont pas la possibilité d’hospitaliser leurs patients, optimisant ainsi la capacité opérationnelle du 2e REP. Les critères d’inclusion de l’étude étaient : tout militaire hospitalisé au CMA de Calvi pour une durée d’un jour minimum et ayant fait l’objet de l’ouverture d’une fiche d’admission par un médecin du CMA pour la période allant du 1/1/2000 au 31/12/2011. Les données colligées dans un tableau Excel et interprétées étaient : le grade, le nom, le matricule, 211 S F M A la date de naissance, le mécanisme ayant entraîné la pathologie, le diagnostic retenu, la date de début et fin d’hospitalisation, les examens complémentaires, les traitements et le devenir des patients. Au total 2 512 patients ont été hospitalisés au CMA, soit 210 patients par année en moyenne, 59 % d’entre eux pour des pathologies traumatiques et 41 % pour des pathologies médicales. Ces patients, de 27 ans en moyenne étaient admis pour 26 % pour des mécanismes sportifs, 26 % pour des mécanismes aéroportés, 34 % pour des étiologies médicales, 9 % en postopératoire, 4 % pour rixe et 1 % pour accident de la voie publique. Ils ont été hospitalisés 12,8 jours en moyenne. Parmi les pathologies traumatiques, 62 % étaient des pathologies bénignes (dont 28 % d’entorses de cheville, 16 % d’entorses de genou, 19 % de rachialgies, 15 % de contusions, 6 % de pathologies musculaires), 19 % étaient des fractures (40 % aux membres inférieurs, 20 % aux membres supérieurs, 13 % au rachis, 12 % étaient des fractures de fatigue, 3 % du bassin), 15 % étaient du postopératoire : rééducation ou convalescence (56 % d’orthopédie, 21 % d’ORL, 13 % de viscéral) et 4 % des luxations. Parmi les pathologies médicales, 31 % étaient de la dermatologie (dont 46 % infectieuse et 47 % chirurgicale), 12 % de l’infectieux (dont 69 % de la pneumologie et 25 % de fièvre), 11 % de la médecine tropicale (dont 93 % de paludisme), 11 % de la neurologie, 10 % de la gastroentérologie, 5 % des coups de chaleur à l’exercice, 5 % de l’urologie ou de la néphrologie, 4 % de l’ORL (dont 33 % d’infectieux, 31 % de traumatisme sonore aigu et 17 % de barotraumatisme), 3 % de la psychiatrie (dont 67 % de syndrome de stress post-traumatique), 2 % de la cardiologie, 2 % de l’ophtalmologie et 1 % de la rhumatologie. On note que 95 % des hospitalisés ont retrouvé leurs aptitudes sans restriction après leur prise en charge au CMA. L’activité médicale du 2e REP est donc variée, diversifiée, et a ses spécificités. La traumatologie est majoritaire. Les causes des hospitalisations sont pour plus de la moitié des cas dues à une activité typiquement militaire dont le saut en parachute et les activités sportives en sont l’apanage, même si 20 % des étiologies médicales se rapportent également à cette spécificité. La part la plus importante des étiologies médicales (80 %) se rattache à de la médecine générale « classique ». Le rapport étroit au patient à travers ces hospitalisations renforce la confiance des légionnaires et de la hiérarchie envers l’équipe médicale et est source d’une forte cohésion indispensable en opérations. La connaissance de la pathologie rencontrée dans une unité parachutiste comme le 2e REP doit conduire les jeunes médecins des armées qui se destinent à exercer leur activité dans un Role 1, à effectuer des formations complémentaires au cours de leurs études (médecine du sport, orthopédie, rééducation fonctionnelle, dermatologie, médecine tropicale) mais également à adapter leur formation continue tout au long de leur carrière pour remplir au mieux leur mission de « SAMU de l’avant ». Cela passe notamment par la maîtrise de l’échographie, véritable « stéthoscope du 21e siècle » mais aussi par une formation et un entretien de la médecine d’urgence. 212 Pathologies d’altitude : prévalence et connaissances des méthodes de prévention chez les chasseurs alpins. C. APPRIOU. École du Val-de-Grâce, Paris. L’altitude expose l’organisme à deux grandes contraintes, l’hypoxie et le froid, responsables de pathologies tels que le Mal aigu des montagnes (MAM) et les gelures. Les militaires composant la 27e Brigade d’infanterie de montagne (BIM) sont spécialisés dans le combat au sein de cet environnement exigent. L’objectif de cette étude est, premièrement, de connaître la prévalence de ces pathologies au sein de cette population fortement exposée. Deuxièmement, il est d’évaluer les sources et la qualité de leurs connaissances en ce qui concerne les méthodes de préventions. Cette étude prospective, observationnelle a consisté en la distribution d’un questionnaire à 265 chasseurs alpins issus de quatre unités de la 27e BIM entre avril et juin 2013. Notre étude montre que les gelures et le MAM sont des pathologies réellement présentes au sein de la brigade avec respectivement 20,4 % et 9,1 % de sujets déjà touchés par ces affections. Des chasseurs alpins (73,2 %) reconnaissent n’avoir comme seule source d’information à ce sujet, l’enseignement militaire. Certains symptômes du MAM tel que l’insomnie ne sont connus que d’une minorité. D’autre part beaucoup imagine encore que les gelures ne peuvent apparaître qu’à des températures de -5 °C voire -10 °C. Cette étude confirme que les chasseurs alpins représentent une population victime des pathologies d’altitude et pour qui il existe encore des lacunes dans la connaissance des moyens de préventions. Il est donc important de revoir les modalités des formations qui leur sont apportés ainsi que de créer des référentiels validés à ce sujet. Retentissement fonctionnel des céphalées chez des militaires ayant présenté un état de stress post-traumatique ; étude cas témoin au sein d’une unité de l’armée de Terre. P.-A BLANC, O. BRUNEAU, M. TROUSSELARD, A. DROUET, E. JAMBAUD, L. GUILLOTON. Service de neurologie, HIA Desgenettes, Lyon. Centre médical des armées, Pau-Tarbes. Unité de neurophysiologie du stress, IRBA, Brétigny sur Orge. Centre médical des armées, Clermont-Ferrand. Introduction : les céphalées sont un motif fréquent de consultation, avec une prévalence en Europe estimée à 61 % chez la femme et à 45 % chez l’homme. Les céphalées peuvent faire partie du cortège des symptômes décrits lors de la survenue d’un état de stress post-traumatique (ESPT). L’objectif principal de cette étude fut d’évaluer l’impact des céphalées au sein de militaires suivis pour un ESPT, comparativement à une population témoin de militaires. Matériels et méthode : une étude cas-témoin auprès de militaires suivis au sein de l’antenne médicale Desaix du centre médical des armées de Clermontsociété française de médecine des armées Ferrand a été menée. Ces personnels avaient participé à l’opération « Pamir » en Afghanistan en 2012 et/ou à l’opération « Serval » au Mali en 2013, avec une répartition selon qu’ils avaient présenté ou non un ESPT. Un questionnaire médico-biographique était proposé avec pour les patients céphalalgiques associé à deux questionnaires de qualité de vie (questionnaire HIT-6 et questionnaire MIDAS). Un questionnaire POMS (Profile of Mood States), évaluant leur état d’humeur était proposé. Résultats : 25 sujets ont participé à l’étude du 6 janvier 2014 au 28 février 2014 : 7 ont été inclus dans le groupe « malade » et 14 dans le groupe « témoin ». Dans le groupe « malade », 2 patients souffraient de céphalées (28 %), alors que 6 patients étaient symptomatiques dans le groupe « témoin » (43 %), soit un Odds Ratio à 0,53 (IC 95 % = 0,07-3,75). Le score HIT-6 fut mesuré à 55,5 points dans le groupe « malade », correspondant à un impact modéré des céphalées, contre 50 dans le groupe « témoin », correspondant à un impact faible (p = 0,13). Le score MIDAS fut mesuré à 1 dans le groupe « malade » et à 0,5 dans le groupe « témoin », correspondant tous deux à une sévérité des céphalées de grade I (p = 0,70). L’analyse du questionnaire POMS mit en évidence un profil d’humeur de type activité-vigueur pour majorité des patients du groupe « malade (p = 0,012) ainsi que pour ceux du groupe « témoin » (p = 0,001), sans qu’il n’y ait de différence significative entre les deux groupes (p = 0,54). Discussion : il n’est pas noté de différence significative entre les deux populations étudiées, notamment dans la prévalence des céphalées et dans leur impact. Ainsi, le fait d’avoir présenté un ESPT n’apparaît pas être un facteur aggravant de céphalées. Toutefois des remarques peuvent être apportées : la population étudiée est petite, ce qui amène à réfléchir sur une étude de cohorte plus importante en nombre, incluant l’ensemble des patients ayant présenté un ESPT ; par ailleurs ce travail est rétrospectif et pose éventuellement la question du rôle des traitements anxiolytiques et neuroleptiques utilisés dans le traitement de l’ESPT, lesquels pourraient agir sur les céphalées et entraîner ainsi une sous déclaration : pour cela un travail prospectif lors de la déclaration de l’ESPT pourrait être proposé. Conclusion : ce travail préliminaire doit se poursuivre avec la réalisation d’une étude de cohorte plus importante afin de mieux évaluer la prévalence ainsi que l’évolution de la symptomatologie céphalalgique chez les patients développant un ESPT. Pénibilité à l’exercice : part du stress et de l’inflammation. À propos de la marche commando. P. FABRIES, C. MONTIGON, R. DUBOURG, F. ZAGNOLI, F. CANINI, E. SAGUI. École du Val-de-Grâce, Paris. Service de neurologie, HIA Alphonse Laveran, Marseille. Antenne médicale de Castelnaudary. HIA Clermont Tonnerre, Brest. Institut de recherche biomédicale des armées, Brétigny sur Orge. Introduction : la mesure subjective de la pénibilité à l’effort par l’échelle de Borg pour prévenir la survenue journée des internes et des assistants des accidents peut être mis à défaut par les militaires surmotivés. L’objectif de cette étude était de montrer une corrélation, lors d’une marche commando, entre pénibilité subjective et cinétique du cortisol et de l’interleukine-1 beta (IL-1β) salivaires, ces variables représentant les mécanismes de protection du stress et du niveau inflammatoire, mesurables par le médecin d’unité comme marqueurs objectifs. Matériel et méthodes : il s’agissait d’une étude monocentrique, prospective avec constitution d’une cohorte au 4e Régiment étranger. Les sujets, sans pathologies intercurrentes ni traitement en cours, effectuaient leur première marche course de 8 km avec sac de 11 kg. Avant le départ et à l’arrivée de l’épreuve, ont été relevées les constantes biométriques (tension artérielle, température, fréquence cardiaque) et les taux salivaires de cortisol et d’IL-1β. Sur la ligne d’arrivée, l’échelle de Borg a été complétée, et la performance relevée. Résultats : 61 sujets ont été inclus sur 3 sessions. Les caractéristiques étaient comparables sauf pour la performance et les taux de cortisol salivaires. Le Borg n’était en relation avec aucune autre variable mesurée. Les performances étaient élevées. En moyenne, les taux de cortisol et d’IL-1β salivaires augmentaient pendant l’exercice. Deux profils cinétiques ont été identifiés. Les premiers suivaient une élévation déjà décrite, alors que les seconds profils avaient un taux initial élevé qui décroissait pendant la course. Le profil de décroissance de cortisol était corrélé à une meilleure performance, et inversement. L’IL-1β n’était en relation avec aucune autre variable. Discussion : les taux de cortisol et d’IL-1β salivaires ne sont pas des marqueurs objectifs de pénibilité d’après cette étude. L’échelle de Borg n’est pas un marqueur subjectif utilisable dans cette population. Les profils cinétiques de cortisol et d’IL-1β identifies nécessitent de nouvelles études en vue de comprendre leurs origines, leurs rôles et leurs conséquences sur l’organisme à l’effort, d’autant qu’il existe un lien entre cinétique du cortisol et performance. Place de la vidéothoracoscopie dans le traitement précoce de la pleurésie infectieuse parapneumonique. Étude rétrospective monocentrique sur 11 ans. I. NGAMPOLO, M.-A. SANCHEZ, G. BODDAERT, B. GRAND, W. GASPARD, A. NIANG, H. LE FLOCH, F. RIVIÈRE, Y. SALLES, S. DURON, F. PONS, J. MARGERY. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Service de chirurgie thoracique, HIA Percy, Clamart. Centre d’épidémiologie de santé publique des armées, Marseille. Introduction : la place de la vidéothoracoscopie (VT) dans la pleurésie infectieuse parapneumonique (PIPP) est controversée. Matériel et méthodes : étude descriptive rétrospective monocentrique colligeant toutes les VT pour PIPP réalisées entre le 1er juin 2002 et le 31 décembre 2013, dans l’HIA Percy. Résultats : soixante-quinze patients ont bénéficié d’une VT convertie en thoracotomie dans neuf cas. Le délai moyen de la VT était de 4,02 jours [1-14], la 213 S F M A durée de drainage postopératoire de 4,8 jours [2-12], le temps d’hospitalisation postopératoire de 8,25 jours [1-26]. La bactériologie était positive dans 21,15 % des liquides pleuraux initiaux et dans 22,67 % des prélèvements per VT. Le taux de succès primaire était de 93,33 %. Le taux de complications postopératoires était égal à 17,33 % (majeures dans 4 cas, mineures dans 9 cas). La mortalité à 1 mois était égale à 3,07 %, et à 6 mois égal à 7,89 %. Conclusion : dans la PIPP, la réalisation d’une VT est efficace et faisable au prix d’une morbi-mortalité acceptable. La VT précoce ne doit être proposée qu’à des patients aptes à l’anesthésie générale et au sein d’une équipe entraînée. Rupture bilatérale idiopathique du tendon rotulien. C. CHOUFANI, R. BARTHÉLÉMY, J. DANIS, T. DEMOURES, B. DELOYNES, S. RIGAL. Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, HIA Percy, Clamart. En l’absence de maladie systémique ou de prise de traitement particulier, la rupture bilatérale simultanée du tendon rotulien est rare. Souvent méconnue en première intention, elle représente une difficulté diagnostique qu’il ne faut pas méconnaître à la première visite médicale. Il faut savoir évoquer ce diagnostic devant la perte d’extension active du membre inférieur et une patella alta radiographique même dans un contexte bilatéral. Il convient alors de rechercher des causes favorisantes et d’évoquer les diagnostics différentiels ou associés fréquents. Nous vous présentons un cas clinique illustrant cette difficulté diagnostique et la réflexion clinique que cela impose afin de ne pas négliger ces différents éléments à la première visite médicale (diagnostic positif, lésions associées, facteurs favorisant). Un casse-tête récidivant. C. JOUBERT, P. SAHUC, A.-T. NGUYEN, N. DESSE, J. FESSELET, A. DAGAIN. Service de neurochirurgie, HIA Sainte-Anne, Toulon. Service de neurologie, HIA Sainte-Anne, Toulon. Service d’anatomopathologie, HIA Sainte-Anne, Toulon. Introduction : motif fréquent de recours à un avis neurochirurgical dans un service d’accueil des urgences, la prise en charge d’une collection intracrânienne sous durale impose d’établir sans délai une synthèse d’éléments cliniques et paracliniques, à même d’orienter rapidement vers une chirurgie potentiellement salvatrice. Matériel et méthodes/Cas clinique : nous rapportons le cas d’un militaire, âgé de 29 ans, droitier, se plaignant de céphalées d’intensité croissante depuis deux jours, au décours d’un traumatisme crânien sans perte de connaissance, au cours d’un match de football. Le scanner cérébral révélait une collection sous durale extensive faisant évoquer un hématome sous dural aigu. L’IRM cérébrale montrait une lésion intra-axiale avec extension sous durale, rehaussée après injection de produit de contraste. Une chirurgie d’exérèse fut réalisée en urgence, trouvant une collection hétérogène tissulaire et hémorragique. Après une amélioration clinique transitoire, l’évolution fut défavorable imposant 214 une deuxième chirurgie d’exérèse avec craniectomie. L’examen anatomopathologique de la pièce d’exérèse concluait au diagnostic d’oligoastrocytome anaplasique, grade III de la classification OMS des tumeurs du système nerveux central. L’évolution fut finalement favorable après irradiation focale et chimiothérapie par protocole PCV (Procarbazine, CCNU, Vincristine). Discussion : il s’agit d’un cas original de gliome de haut grade, chez un sujet jeune sans antécédent, tant dans sa présentation que dans son évolution clinique. Au-delà du constat lésionnel, cette situation montre l’intérêt de la compréhension du mécanisme physiopathologique sous-jacent. Ainsi, ce cas rare simulant une pathologie traumatique réside en outre présente un intérêt didactique, permettant de discuter et d’illustrer le raisonnement diagnostique face à une situation clinique courante dans un service d’accueil des urgences. « Une chirurgie à la carte » pour l’instabilité rotulienne C. CHOUFANI, HASSAN FARAH, V. SETHA, G. VERSIER. Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, HIA Bégin, Saint-Mandé. La prise en charge actuelle de l’instabilité rotulienne se prévaut de plus en plus de suivre des algorithmes, des schémas décisionnels dépendant du bilan initial complet et des anomalies morphologiques retrouvées. Les classifications pathologiques et le scanner, en complément des radiographies, ont ajouté une précision supplémentaire dans le temps diagnostique de cette pathologie, temps indispensable pour l’élaboration du/ des gestes opératoires (planification préopératoire). On parle alors de « chirurgie à la carte », où pour chaque patient la chirurgie est adaptée aux anomalies morphologiques à corriger. Chaque anomalie étant traitée par un geste prédéfini. Nous vous présentons un cas original d’instabilité rotulienne sur dysplasie fémoropatellaire complexe, mettant en avant l’intérêt de « la chirurgie à la carte » planifiée en préopératoire selon les anomalies morphologiques retrouvées en préopératoire. Conduite à tenir face à un traumatisme fermé du pancréas gauche. À propos d’un cas et revue de la littérature. V. RESLINGER, E. HORNEZ, A. DE CHAUMONT, S. AGUIR, Y. BAUDOUIN, N. MOCELLIN, S. BONNET. Service de chirurgie viscérale et générale, HIA Percy, Clamart. Nous avons pris en charge une patiente, âgée de 54 ans, victime d’une chute de cheval avec piétinement au niveau du flanc gauche. L’hémodynamique était stable à l’arrivée au déchocage. Le bilan initial a montré un hémopéritoine de moyenne abondance, une fracture antéro-postérieure complète du pancréas à la jonction corps/queue (grade 2 de la classification de Lucas), une fracture grade 1 du pôle inférieur de la rate et une fracture comminutive rénale gauche associée à une dissection de l’artère rénale gauche (grade V). Il existait un saignement actif au niveau de la grande courbure gastrique en regard société française de médecine des armées des vaisseaux courts ainsi qu’au niveau de la fracture rénale gauche. Après embolisation radiologique du rein gauche, une laparotomie exploratrice et d’hémostase a été réalisée. La désinsertion du grand épiploon, la lésion du pôle inférieur de la rate et la section du pancréas étaient hémorragiques. Le Wirsung était sectionné. Après hémostase conservatrice de l’épiploon et de la rate, une pancréatectomie gauche a été réalisée avec fermeture élective du Wirsung. À l’issue du geste, il existait une suffusion hémorragique diffuse témoignant d’un début de coagulopathie et nécessitant de passer à une stratégie de Damage control avec packing péri splénique et de la loge de pancréatectomie puis mise en place d’une laparostomie sur pansement aspiratif à pression négative. La fermeture a été faite à J1 à l’issue d’une laparotomie de second look. Les suites ont été marquées par une fistule pancréatique nécessitant un drainage radiologique. L’évolution a été favorable et la patiente est sortie à J24. La pancréatectomie distale, associée ou non à une splénectomie, reste le traitement de référence des traumatismes du pancréas gauche en situation d’urgence. Des yeux sous tension. E. MONTAIGU, A. SABETTA, C. DESMAISIÈRES, C. DE CHARRY, A. DROUET, C. DOT, L. GUILLOTON. Service de neurologie, HIA Desgenettes, Lyon. Service d’ophtalmologie, HIA Desgenettes, Lyon. Introduction : L’Hypertension intracrânienne (HTIC) bénigne est définie par une élévation isolée de la pression dans le Liquide céphalo-rachidien (LCR), au-delà de 20 cmH20, sans autre cause secondaire retrouvée sur l’imagerie cérébrale. Au travers d’une observation les auteurs reviennent sur cette affection, son mode de diagnostic et sa prise en charge, soulignant l’intérêt du suivi en tomographie par cohérence optique (OCT). Observation : une jeune femme, âgée de 25 ans, au seul antécédent d’infertilité primaire suivie en gynécologie, sans traitement hormonal récent, fut hospitalisée pour la survenue de céphalées diffuses associées à des plaintes visuelles, avec flou visuel et description d’une diplopie horizontale. L’examen ophtalmologique mit en évidence une ophtalmoplégie externe droite et surtout un œdème papillaire bilatéral avec hyperhémie et congestion veineuse. L’OCT confirma l’œdème papillaire avec la visualisation d’un épaississement papillaire bilatéral. L’IRM cérébrale fut normale écartant une étiologie tumorale ou une thrombophlébite cérébrale. La ponction lombaire, normale sur le plan cytochimique, permit d’enregistrer une pression intra-thécale élevée à 35 cm H20, confirmant ainsi le diagnostic d’HTIC bénigne. Après une soustraction de 26 ml de LCR, la pression baissa à 10 cm H20. Seule une prise de poids récente de 16 kg en 6 mois fut retrouvée, la patiente n’ayant pas reçu de thérapeutique pouvant favoriser une HTIC bénigne. Un traitement par diurétiques osmotique par acétalozamide, monté à 2 250 mg par jour, associé dans un second temps à 80 mg de Furosémide fut démarré. L’évolution fut favorable avec une disparition de journée des internes et des assistants l’ophtalmoplégie en 72 heures ; la baisse de l’acuité visuelle s’améliora en une semaine tandis que l’œdème papillaire suivi en OCT régressa en deux mois. Le traitement diurétique fut progressivement diminué jusqu’à l’arrêt complet, réalisé au 4e mois. Discussion : le diagnostic d’HTIC bénigne est avant tout clinique, selon les critères de Dandy de 1937, porté par la confirmation d’une élévation de pression du LCR avec élimination de causes secondaires intracrâniennes par l’imagerie cérébrale. Il faut savoir écarter des causes secondaires médicamenteuses par un interrogatoire policier (antibiotiques de type Tétracyclines, Nitrofurantoïne ou Sulfamides, lithium, vitamine A, corticoïdes, traitements hormonaux) ainsi que des affections endocriniennes (Addison, Cushing, hypothyroïdie, hyperparathyroïdie) avant de porter un diagnostic d’HTIC bénigne idiopathique. Affectant plus volontiers la jeune femme en surcharge pondérale, avec une incidence de 1/100 000 hab/an. Le tableau clinique classique est celui d’une femme jeune avec prise de poids récent comme chez cette patiente. Le traitement passe par la PL évacuatrice, répétée si besoin, les diurétiques et notamment l’Acétazolamide à dose importante jusqu’à 4 g/j, et une réduction à terme de la masse pondérale en cas de surcharge. La chirurgie n’est à discuter qu’en cas d’échec avec une dérivation lombo-péritonéale ou une fenestration de la gaine du nerf optique. L’intérêt de cette observation réside en la surveillance de l’HTIC et de l’œdème papillaire par l’OCT ; cet examen permet de réaliser une vue microscopique de la rétine, individualisant ses différentes couches, proches de leur aspect histologique, en utilisant un laser infrarouge lequel balaie la rétine. Cet examen présente l’intérêt de réaliser des analyses chiffrées de l’épaisseur rétinienne, plus précis et non opérateur dépendant comme peut l’être le fond d’œil. Il peut permettre le suivi de la résorption sous traitement de l’œdème papillaire. Conclusion : l’HTIC bénigne est un diagnostic clinique qui peut être étayé par la réalisation d’un OCT. Après un traitement physique avec soustraction de LCR et médicamenteux avec de fortes doses de diurétiques, son suivi clinique et ophtalmologique peut être aisément assuré par OCT. Syndrome néphrotique révélateur de maladie de Hodgkin : à propos d’un cas dans les armées. A. LE ROY, H. NIELLY, M. BOURGAULT, J. KONOPACKI, D. SARRET, J.-V. MALFUSON. Service d’hématologie, HIA Percy, Clamart. Service de néphrologie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : le syndrome néphrotique peut être la manifestation d’une maladie systémique, infectieuse, médicamenteuse, ou onco-hématologique, même si cette dernière paraît la moins probable chez un sujet jeune. Observation : un militaire, âgé de 26 ans, sans antécédents, est rapatrié du Tchad devant l’apparition rapide d’un syndrome œdémateux diffus. Il décrivait une asthénie, des sueurs et présentait un syndrome 215 S F M A néphrotique impur avec insuffisance rénale sévère, hypertension artérielle, hématurie microscopique, leucocyturie. La protéinurie des 24 heures était à 15,9 g, non sélective. L’examen clinique retrouvait aussi une polyadénopathie cervicale, inguinale. Le bilan étiologique ne retrouvait aucune prise médicamenteuse ni toxique récente ou long cours, les sérologies bactériennes et virales étaient négatives, hormis un taux douteux d’Ig M anti- Hanta-virus. On éliminait une gammapathie monoclonale à l’électrophorèse des protides sériques. Le bilan autoimmun était négatif hormis des anticorps anti-nucléaires à 1/320, fluorescence mouchetée, sans spécificité. Sur le TEP-scanner, il existait une activité hypermétabolique au niveau de multiples adénopathies sus et sous-diaphragmatiques, de l’aile iliaque droite, de l’estomac, du duodénum. La biopsie ostéo-médullaire et gastrique étaient négatives. L’histologie après adénectomie concluait à un lymphome de Hodgkin type scléro-nodulaire, stade IV Bb. L’histologie rénale retrouvait des lésions glomérulaires (croissants, nécrose fibrinoïde, thrombi hyalins) et tubulo-interstitielles (nécrose tubulaire, fibrose interstitielle étendue). Le traitement a reposé sur des séances de dialyse rapprochées, associées à une corticothérapie systémique, et une polychimiothérapie par ABVD, permettant une amélioration des signes généraux, une régression du syndrome néphrotique avec arrêt de l’épuration extra-rénale, puis une bonne réponse métabolique de l’hémopathie. Discussion : l’association néphropathie glomérulaire et maladie de Hodgkin est décrite dans la littérature, avec une centaine de cas recensés, mais son incidence est faible. Les atteintes glomérulaires sont majoritairement l’amylose (AA) et le syndrome néphrotique avec lésions glomérulaires minimes ou avec hyalinose segmentaire et focale. Ce dernier peut être précoce dans l’histoire de l’hémopathie, révélateur dans la moitié des cas. L’évolution est en règle générale favorable avec la mise en place de la chimiothérapie anti-cancéreuse. L’atteinte tubulo-interstitielle apparait ici singulière en l’absence de facteurs iatrogéniques, infectieux évidents, d’infiltration tumorale rénale ou de syndrome de lyse pouvant la justifier. Observation : un homme, âgé de 33 ans, sans antécédent particulier hormis une consommation quotidienne importante de cannabis (7 joints/j), a présenté quatre épisodes de PA sévère en un an. La symptomatologie combinait à chaque fois des épigastralgies d’apparition brutale, transfixiantes associées à des vomissements. Lors de la première hospitalisation, le scanner abdominal confirmait une pancréatite aiguë caudale grave (score Balthazar modifié 8) compliquée d’un infarctus splénique liée à une thrombose de l’artère splénique. Les principales causes de PA avaient été éliminées : pas d’argument biliaire, pas de consommation d’alcool, pas de prise médicamenteuse pancréatotoxique, élimination des causes métaboliques, absence d’anomalies congénitales, absence de syndrome tumoral. Huit mois plus tard, Il était à nouveau hospitalisé pour la même symptomatologie. Le scanner authentifiait une pancréatite aiguë toujours caudale avec une extension des infarctus spléniques. Un bilan étiologique plus exhaustif de 2e intention éliminait des causes génétiques et auto-immunes de PA. Seule persistait une consommation active de cannabis. Deux autres hospitalisations ont été ensuite nécessaires pour des poussées récurrentes de PA contemporaines de la poursuite d’une consommation de cannabis. L’évolution était ensuite favorable à l’arrêt « définitif » du cannabis. Discussion : le diagnostic de PA au cannabis a été retenu dans cette observation après exclusion des autres étiologies. La première observation a été rapportée en 2004 et, à cette date, neuf observations ont été au total publiées. Les mécanismes physiopathologiques exacts restent à préciser. Le rôle de récepteurs cannabinoïdes présents dans le pancréas, particulièrement les CB1, a été évoqué sur un plan expérimental. Une relation dose-effet n’est pas démontrée. Au vu de la banalisation et de la fréquence de la consommation de cannabis, cette étiologie de PA, vraisemblablement méconnue et sous-estimée, doit être envisagée, y compris en milieu militaire. La détection de cannabis dans les urines (prévalence de 13 % dans les armées), possible jusqu’à une semaine après la prise, peut étayer un diagnostic rétrospectif. Une pancréatite aiguë stupéfiante. Médecine interne, HIA Bégin, Saint Mandé. A. LORVELLEC, L. THIRIET, C. ANDRIANJAFY, C. MANGINOT, C. SAVA, A.-L. SEIGNE, A. GERVAISE, M.-P. MASSOURE-SOCKEEL, PH. REY. SMIMIT, HIA Legouest, Metz. Introduction : l’alcool et la lithiase biliaire sont les deux causes les plus fréquentes (80 %) de pancréatite aiguë (PA). D’autres étiologies sont plus rares : médicaments, hypercalcémie, hypertriglycéridémie, anomalies congénitales, mutations génétiques… Aucune étiologie n’est identifiée dans moins de 10 % des cas. Une consommation de cannabis a été récemment rapportée comme une nouvelle cause de PA. 216 Le légionnaire en a plein le dos.w H. PICCHI, D. LEYRAL, D. KHENIFER, DEROSIER, OLLATIHA, D. CONAN, D. AUGSTBURGER, S. CRÉMADES. Légionnaire, âgé de 32 ans, 2 e REI, en mission VIGIPIRATE à Paris. Au terme de la première semaine, il présente brutalement des douleurs lombaires droites insomniantes. Il est fumeur, consommait occasionnellement du cannabis avant l’incorporation, a présenté une crise palustre 10 ans auparavant, un épisode de déshydratation spontanée en OPEX, et plus récemment, deux mois avant l’admission, des douleurs en regard de la scapula gauche, ayant duré six semaines malgré la prise d’AINS. Pendant sa mission actuelle, il réalisait plusieurs heures de musculation par jour, sans repos musculaire. Au SAU initialement : contracture société française de médecine des armées des muscles paravertébraux droits, augmentés de volume, syndrome rachidien lombaire, douleurs d’aspect radiculaire L4, L5, anesthésie en raquette de la face latérale de cuisse, recherche de conflit sur l’EIAS négative. Boiterie d’esquive. Examens neurologiques central et périphérique normaux. Pas d’amyotrophie, myotonie, déficit myogène ou neuromusculaire. Rhabdomyolyse (CPK 47 000 = 100 N), LDH 1 400, Myoglobine 3 700, cytolyse ASAT 10 N. Pas d’hémoglobinopathie, pas d’hémolyse, bilan de thrombophilie négatif. Hépatites et sérologies virales EBV, CMV, VIH négatives. Anticorps antimuscles négatifs. TDM abdominopelvienne : foie gauche dysmorphique, sans aspect de fibrose. Pas de pathologie abdominale chirurgicale. Pas d’anomalie intra ou extra-axiale rachidienne. Pas de maladie lithiasique. Échographie abdominale normale, sans dilatation des voies urinaires, des voies biliaires. IRM rachidienne : pas d’anomalie sur le rachis, mais hyper T2 STIR diffus avec hyposignaux externes et internes en carte de géographie, sur toute la hauteur des muscles longissimus et iliocostal droits. Hyper T1gado sur la partie supéroexterne droite, correspondant à l’hyperT2. Pas de réhaussement T1gado des zones en hyposignal T2STIR (allant contre une infection) Les images évoquent une myolyse. Une prise de pressions intramusculaires, effectuée 10 jours après l’admission, retrouve des PIM augmentées, entre 30 et 40 mmHg sur les muscles concernés, versus 10 mmHg sur les muscles controlatéraux. Les normales décrites par la littérature sont entre 0 et 10 mmHg. Quatre articles décrivent des lombar compartment ou supraspinatus compartment syndromes. Les chiffres de PIM retenus pour aponévrotomies sont, par analogie avec les membres, pression artérielle diastolique + 30 mmHg. Lorsqu’elles sont pratiquées, celles-ci améliorent sensiblement les symptômes, sans description d’amélioration fonctionnelle. Hydratation avec alcalinisation initiale permet une résolution de la biologie en une semaine. Les douleurs sont discrètement controlées par morphiniques, après deux semaines d’hospitalisation. Il fera un EMG plusieurs semaines après l’hospitalisation, sera vu par un neurologue, puis une IRM de contrôle. Arrêt du sport pendant trois mois. Au total, il est conclu à un syndrome des loges paraspinales droites (right lombar compartment syndrome), sans indication chirurgicale ; les douleurs scapulaires précédemment décrites semblent être un syndrome de loge du supraspinatus gauche. Bien qu’une myosite n’ait pas formellement été éliminée, une biopsie musculaire n’a pas semblé indispensable devant le regroupement des muscles atteints, l’absence de déficit, et la résolutivité de la myolyse biologique. Concernant la prévention primaire et secondaire, nous rappelons qu’il convient d’observer une récupération après chaque séance de musculation, notamment plusieurs jours de repos après plusieurs jours d’effort. journée des internes et des assistants Un arrêt du sport prolongé est préconisé. Une reprise ultérieure des activités sera autorisée. Une anguillulose très maligne. M. GOMINET, L. MANGOUKA, C. ATANASIU, A. CRÉMADÈS, D. DELAUNE, P. PASQUIER, S. CRÉMADÈS, C. FICKO, C. RAPP. Maladies infectieuses et tropicales, HIA Bégin, Saint-Mandé. Hépato-gastro-entérologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Anatomopathologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Biologie médicale, HIA Bégin, Saint-Mandé. Réanimation, HIA Bégin, Saint-Mandé. Médecine interne et oncologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Introduction : l’anguillulose maligne est une parasitose importée de pronostic sévère. Son traitement n’est pas consensuel. Méthode : nous en rapportons une observation traitée avec succès par Ivermectine parentérale et circulation extracorporelle artério-veineuse (ECMO). Résultats : une femme, âgée de 36 ans, originaire du Bénin, était hospitalisée pour l’exploration de douleurs abdominales intenses associées à des vomissements évoluant depuis quatre mois. L’examen montrait une dénutrition sévère. Les éosinophiles étaient normaux. Les endoscopies digestives montraient une congestion diffuse de la muqueuse avec des ulcérations étagées. Le tableau évoluait vers une défaillance multiviscérale conduisant à son transfert en réanimation. Les biopsies du tube digestif et la fibroaspiration bronchique mettaient en évidence des larves de Strongyloïdes stercoralis. Devant la gravité du tableau, la patiente bénéficiait d’une ECMO artérioveineuse. Un traitement par Ivermectine sous-cutané 12 μg/j (ATU) était administré pendant 7 jours, relayé par 7 jours de traitement entéral devant l’évolution favorable. Les suites initiales étaient marquées par une méningite bactérienne à Enterococcus faecalis traitée avec succès par amoxicilline pendant 14 jours. La recherche d’une immunodépression permettait de diagnostiquer une leucémie chronique à HTLV-1 sans indication thérapeutique actuelle. L’évolution était marquée huit mois plus tard par la récidive d’une symptomatologie à type de douleurs épigastriques, associée à un amaigrissement, en rapport avec une récidive d’anguillulose digestive. Un traitement par Ivermectine puis Albendazole per os permettait une régression de la symptomatologie. Du fait du caractère récidivant de cette parasitose, un traitement mensuel par ivermectine était initié. Conclusion : cette observation confirme la gravité des anguilluloses compliquant les infections par HTLV1. Comme dans notre cas, l’Ivermectine par voie parentérale disponible en ATU semble efficace mais les schémas thérapeutiques sont discutés. La place de l’ECMO utilisée avec succès chez notre patiente n’est pas définie. 217 S F M A Communications affichées Les prothèses vasculaires aortiques sont-elles solides ? Rapport de deux cas de rupture tardive de prothèses en Dacron et revue de la littérature. A. AVRAMENKO, B. GRAND, A. MLYNSKI, G. BODDAERT, C. PIERRET. 1 Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Val-de-Grâce, Paris. 2 Service de chirurgie thoracique et générale, HIA Percy, Clamart. Introduction : les prothèses tissées en Dacron sont largement utilisées comme substitut vasculaire pour les artères de gros calibre (diamètre supérieur ou égal à 16 mm). Les cas d’explantation pour dilatation ou rupture sont exceptionnels. Observation : nous rapportons deux cas de rupture de ce type de prothèse : une rupture longitudinale du jambage gauche d’une prothèse aorto-bi-iliaque survenue 23 ans après l’implantation chez un homme, âgé de 88 ans, et une rupture transversale bifocale aortique et iliaque droite d’un pontage aorto-bi-femoral chez un patient, âgé de 70 ans, 13 ans après l’intervention initiale. Discussion : ces ruptures ont la particularité d’être très tardives, non anastomotiques et sont survenues en dehors de tout contexte infectieux ou traumatique. Cette dégradation pourrait être due à un défaut structurel, des traumatismes per-opératoires ou à des facteurs de dégradation des polymères in vivo. Conclusion : le délai de survenue de rupture confirme la nécessité de surveillance régulière et prolongée par écho-Doppler ou angio TDM. Pancréatite aiguë et salmonellose M. CHIPAULT, J. LE MASSON, F.-R. BOUVIER, J.-M. COURNAC, C. JACQUIER, E. ZING, M. ALETTI. Service de médecine interne, HIA Percy, Clamart. Introduction : les causes des pancréatites aiguës (PA) sont dominées par la lithiase biliaire et l’alcool qui représentent plus de 80 % des cas. Les PA infectieuses en sont une cause rare. De nombreuses bactéries, parasites et virus ont été reconnus comme des agents possibles de PA. Cas clinique : Monsieur L, âgé de 55 ans, sans antécédent notable, consultait aux urgences pour un tableau de douleurs abdominales épigastriques intenses accompagnées de diarrhées glaireuses. Le patient était rentré d’un séjour de plusieurs semaines en Algérie dans la nuit et les symptômes avaient débutés dans la matinée. L’anamnèse ne trouvait pas de notion de consommation éthylique. L’examen clinique était pauvre et ne retrouvait qu’une douleur sans défense à la palpation de l’épigastre chez un patient apyrétique Le bilan biologique retrouvait une augmentation des paramètres inflammatoires (CRP à 200 mg/L sans hyperleucocytose) ainsi qu’une élévation modérée de la lipase à 1,5 N (105 UI/L). La coproculture mettait en évidence une infection bactérienne à Salmonella sp. 218 L’antibiothérapie par Ofloxacine 200 mg x2/j associé des gélules de Racécadotril permettaient l’arrêt des diarrhées en 24 heures. Discussion : chez ce patient atteint de salmonellose digestive, le diagnostic de PA a été retenu sur des données cliniques (douleur épigastrique transfixiante rebelle aux antalgiques usuels), biologiques (élévation de la lipase 3 N) et confirmé par l’imagerie médicale. Dans la littérature, sur une série de 14 cas de fièvre typhoïde, Hermans et al. ont trouvé une pancréatite biologique chez sept malades. Elle a été confirmée radiologiquement chez quatre d’entre eux. Baert et al. ont trouvé une pancréatite, confirmée par l’imagerie médicale, chez 22 % des malades ayant une gastroentérite à Salmonella. Dans cette série, l’élévation des enzymes pancréatiques était progressive, avec un pic sérique atteint au-delà du 3e jour d’hospitalisation chez 71 % des malades (tout comme chez M. L), et la guérison était rapide après traitement. La pathogénie de ces pancréatites demeure imprécise : dissémination bactérienne comme on le voit au cours des cholécystites lithiasiques à Salmonella, réaction inflammatoire non spécifique ? Le traitement de ces pancréatites n’est pas différent de celui des PA dues à une autre cause. Un traitement médical associant réhydratation et antalgiques est généralement suffisant dans les formes modérées. Le traitement antibiotique s’impose toutefois dès le diagnostic de PA à Salmonella. Conclusion : la pancréatite aiguë est une complication possible des infections à Salmonella. L’association d’un tableau de gastro-entérite avec des douleurs épigastriques intenses doit attirer l’attention du clinicien et aboutir au dosage de la lipase Le diagnostic étiologique est apporté par la coproculture. Le traitement associe réhydratation et antibiothérapie. Le pronostic est bon et un traitement médical s’avère généralement suffisant. La leptospirose J. LE MASSON, M. CHIPAULT, F. BOUVIER, J.-M. COURNAC, C. JACQUIER, E. ZING, M. ALETTI. Service de médecine interne, HIA Percy, Clamart. La leptospirose est une zoonose transmis à l’homme par les déjections de rongeur. L’infection de fait généralement lors d’une baignade avec une peau lésée. La maladie est caractérisée par un tableau fébrile, avec une atteinte cutanée, hépatique, rénale voire cardiaque et méningée. L’évolution est généralement favorable même sans antibiothérapie. La vaccination n’est plus recommandée au profit d’une prophylaxie Doxycycline. Le diagnostic biologique repose sur la PCR qui est positive précocement. La sérologie ne se positive qu’au 7e jour. Un diagnostic précoce est essentiel pour anticiper les éventuelles complications. société française de médecine des armées Quelle voie d’abord pour l’ablation d’un corps étranger à la frontière thoraco-abdominale ? S. AGUIR, B. GRAND, V. RESLINGER, A. VAUCHASSADE DE CHAUMONT, R. DE BLIC, L. DUPUYMONBRUN, G. BODDAERT, S. BONNET. Service de chirurgie thoracique et viscérale, HIA Percy, Clamart. Introduction : les pertes militaires françaises au Mali, sont au nombre de neuf et l’on compte plus d’une cinquantaine de blessés. En raison d’un grand nombre d’engins explosifs utilisés par les forces rebelles, les soldats français sont victimes de plaies projectilaires multiples. Nous rapportons un cas de polycriblage secondaire à l’explosion d’un IED, avec la présence d’un éclat métallique à la frontière thoraco-abdominale qui sera traitée chirurgicalement. Cas clinique : un homme, âgé de 22 ans, sans antécédents médico-chirurgicaux. L’histoire est celle d’un polycriblage secondaire à l’explosion d’un IED contre un véhicule blindé, le patient était à proximité sans gilet pare-balles. Le patient conscient était immédiatement héliporté au Role 2 à Gao, où il est pris en charge par une équipe médico-chirurgicale. À l’arrivée, le patient était conscient et stable hémo-dynamiquement. À l’examen clinique, on observait un polycriblage diffus liés à des projectiles secondaires au niveau du thorax, des deux membres supérieurs, l’occiput et du membre inférieur gauche et une plaie soufflante latéro-thoracique gauche de 2 cm. La radiographie thoracique mettait en évidence un épanchement pleural bilatéral de moyenne abondance confirmé par l’échographie FAST. Les gestes réalisés sur place, ont été la mise en place d’un pansement trois côtés sur la plaie soufflante, un drainage thoracique bilatéral et le parage de tous les orifices projectilaires. Le patient est donc évacué en urgence en métropole à l’HIA Percy. À l’arrivée, le patient est stable sur le plan hémodynamique. Les deux drains thoraciques sont peu productifs d’un liquide hématique et le drain thoracique droit est non perméable obstrué par des caillots. Le scanner corps entier mettait en évidence un hémothorax droit de moyenne abondance, secondaire à un éclat de 3 cm situé dans l’espace interaortico-cave. Plus précisément entre l’aorte abdominale et la VCI à la hauteur de l’abouchement des veines sus-hépatiques. Ainsi qu’un pseudo-anévrysme de l’aorte abdominale en regard de l’éclat en faveur d’une plaie de l’aorte sans saignement actif. Après discussion pluridisciplinaire, une indication chirurgicale est donc posée en urgence afin de retirer l’éclat métallique en contact intime avec des structures vasculaires devant le risque hémorragique majeur. Le premier temps fut vasculaire, avec la mise en place d’une endoprothèse aortique au niveau de la zone anévrysmale par abord du scarpa droit. Le deuxième temps fut cardio-thoracique, avec la réalisation d’une thoracotomie antérolatérale en regard du 6e espace intercostal. L’exploration mettait en évidence un hémothorax avec de nombreux caillots. L’éclat métallique, extra-péricardique est retrouvé dans le ligament triangulaire avec en arrière la veine cave journée des internes et des assistants inférieure (VCI), et sera retiré après latéralisation du cœur et de la VCI à gauche. Les suites post-opératoires sont simples, avec une sortie à domicile dès le 10e jour post-opératoire. Discussion : cette observation rapporte le cas de l’ablation d’un corps étranger métallique à la frontière thoraco-abdominale secondaire à l’explosion d’un IED. Les plaies par polycriblage sont majoritairement explorées, les éclats métalliques doivent être retirés en fonction de leur localisation, notamment s’ils sont à proximité de structures vasculaires en raison du risque élevé d’érosion et donc d’hémorragie massive. Les projectiles secondaires sont le plus souvent irréguliers, et s’installent dans les parties molles à un haut degré de température occasionnant des lésions de passage. Dans ce cas, une voie d’abord thoracique première a été réalisée en raison de la localisation supra-diaphragmatique de l’éclat avec la possibilité d’agrandissement en laparotomie. Il existait un risque majeur d’arrachement de la paroi postérieur de la VCI lors de l’ablation du corps étranger métallique. Ainsi le traitement des victimes de polycriblage reste avant tout chirurgical et doit résulter d’une concertation pluridisciplinaire. Place de la splénectomie partielle laparoscopique dans la prise en charge des kystes spléniques. G. GIRAL, N. MOCELLIN, V. RESLINGER, A. DE CHAUMON, S. AGUIR, Y. BAUDOUIN, E. HORNEZ, S. BONNET. Service de chirurgie viscérale et générale, HIA Percy, Clamart. Introduction : les kystes de la rate sont rares mais d’étiologies variées. Le kyste épidermoïde représente 25 % des kystes spléniques non parasitaires. Bien que bénignes, ces tumeurs peuvent dans certaines circonstances se compliquer de rupture ou d’hémorragie intrakystique. Cas clinique : nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 23 ans chez qui a été découvert de manière fortuite un volumineux kyste polaire supérieur isolé de la rate. Le contexte, l’imagerie et la négativité de la recherche parasitaire orientaient fortement vers un kyste congénital. En raison du volume et du risque de complication secondaire, de l’âge et de la localisation du kyste, il a été traité par splénectomie partielle laparoscopique. L’analyse histologique confirmait le diagnostic de kyste épidermoïde. Discussion : la découverte de kyste splénique pose deux problèmes. Premièrement celui du diagnostic de certitude ; la ponction-biopsie splénique étant rarement justifiée, en raison des risques hémorragique ou de dissémination parasitaire, l’imagerie est essentielle pour guider la stratégie. Deuxièmement celui de l’indication et de la stratégie chirurgicale. Le risque de rupture ou d’hémorragie des kystes de plus de 5 cm justifie une exérèse préventive. En l’absence de signe de malignité, la splénectomie partielle laparoscopique permet de réaliser cette exérèse et d’obtenir un diagnostic histologique sans la morbidité d’une splénectomie totale. Le drainage 219 S F M A radiologique est également une option mais expose au risque de récidive. Conclusion : la découverte fortuite de kyste splénique justifie une réflexion chirurgicale. Le bilan d’imagerie permet de guider l’indication et la stratégie opératoire. Érythrodermie paranéoplasique révélant un adénocarcinome bronchique. A. QUIBLIER, W. GASPARD, F. RIVIÈRE, H. LE FLOCH, Y. SALLES, J. MARGERY. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Observation : nous rapportons l’observation d’un fumeur, âgé de 81 ans hospitalisé un tableau d’altération de l’état général-hyperéosinophilie-érythrodermie généralisée, inexpliqué au terme d’un premier bilan réalisé un mois plus tôt (scanner thoracique normal). L’enquête étiologique était alors répétée et un nouveau scanner mettait en évidence l’apparition de multiples nodules pulmonaires en rapport avec un adénocarcinome bronchique primitif (TTF1 +). L’évolution sous chimiothérapie était favorable avec une quasi-disparition de l’érythrodermie jusqu’alors cortico-résistante, la normalisation de l’éosinophilie et une réponse tumorale scanographique. Deux mois après l’arrêt du traitement carcinologique, on observait une récidive de la dermatose et de l’hyperéosinophilie, brutale et contemporaine d’une progression tumorale majeure qui entraînait le décès le mois suivant. Commentaires : dans notre observation, l’évolution concomitante de la dermatose et du cancer bronchique sous l’effet de la chimiothérapie et à l’arrêt de celle-ci, plaide en faveur du caractère paranéoplasique de l’érythrodermie et de l’hyperéosinophilie. L’érythrodemie n’est pas le syndrome paranéoplasique le plus fréquent dans le cancer bronchique mais elle a déjà été décrite dans les tumeurs solides. L’association d’une tumeur solide à une hyperéosinophilie n’est pas non plus fortuite, en particulier dans les carcinomes bronchiques et digestifs. Embolie pulmonaire septique sur endocardite infectieuse de la valve tricuspide à Serratia marcescens chez un toxicomane. H. BILLERACH. W. GASPARD, F. RIVIÈRE, H. LE FLOCH, Y. SALLES, J. MARGERY. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Observation : un toxicomane sevré depuis 3 ans présentait une oppression thoracique aiguë et des crachats hémoptoïques. L’examen clinique notait des œdèmes des membres inférieurs, un gros genou, un souffle systolique tricuspidien 2/6 majoré à l’inspiration, une SpO2 = 94 %. La biologie montrait : Hb = 9,4, CRP = 92, PaO2 = 75, PCO2 = 27, protéinurie ++. La TDM thoracique montrait des nodules sous-pleuraux pseudo-kystiques à paroi fine dans les deux champs. Le tableau évoquait une embolie septique (EPS) à point de départ valvulaire cardiaque. Le diagnostic d’endocardite tricuspidienne (ET) était affirmé par l’échocardiographie (végétation de 22 mm) et les 220 hémocultures (Serratia et Staphylococcus). La présence de CIC sériques expliquait les OMI (glomérulopathie), l’anémie (hémolyse), l’hydarthrose (arthrite). Après quatre semaines de Céfotaxime-Gentamicine, la TDM se normalisait et les hémocultures étaient stériles mais la végétation persistait et les manifestations immunitaires récidivaient. Une chirurgie valvulaire conservatrice était réalisée (ablation de la végétation). L’évolution était alors favorable avec une normalisation de la fonction rénale et une reprise des activités habituelles. Commentaires : chez un sujet toxicomane IV même sevré, un tableau embolique doit faire rechercher une EPS staphylococcique et recherche une ET négligée. Outre la richesse sémiologique, cette observation offre des aspects originaux aux plans diagnostique (3 ans après le sevrage), microbiologiques (double infection) et thérapeutique (chirurgie inhabituelle dans les ET). Atteinte endobronchique de la maladie de Crohn : à propos d’un cas. S. LE BUREL, F. RIVIÉRE, H. LE FLOCH, Y. SALLES, J. MARGERY. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Introduction : parmi les manifestations extrapulmonaires de la maladie de Crohn, les atteintes pulmonaires sont rarement décrites. Nous rapportons un cas d’atteinte endobronchique localisée. Présentation du cas : un patient, âgé de 66 ans, présentait depuis 25 ans une maladie de Crohn associée à une sondylarthrite ankylosante, alors en abstention thérapeutique. Non-fumeur, il ne présentait aucun autre antécédent notable. Il se présentait en consultation pneumologique devant quelques expectorations claires évoluant depuis quelques mois, sans hémoptysie ni dyspnée. L’auscultation pulmonaire était libre et symétrique. Le scanner retrouvait une très discrète atélectasie lingulaire. L’endoscopie bronchique visualisait une sténose inflammatoire non exubérante à l’orifice d’entrée de la lingula. L’analyse anatomopathologique des biopsies retrouvait : un revêtement de surface constitué de cellules cubo-cylindriques dystrophiques sans atypies ; et un chorion siège de remaniements fibro-inflammatoires assez marqués à prédominance de cellules mononucléées. La gêne fonctionnelle étant minime, avec une atteinte fibrosante déjà avancée, aucun traitement spécifique ne sera instauré. Une surveillance annuelle pendant 2 ans objectivera une stabilité clinique, scannographique et endoscopique. Discussion : les manifestations extra-intestinales de la maladie de Crohn sont multiples : spondylarthrites, érythème noueux, pyoderma gangrenosum, cholangite sclérosante primitive… Les manifestations pulmonaires sont rares, estimées à 0,4 % des patients. Elles sont polymorphes : - alvéolaire : alvéolite lymphocytaire asymptomatique ; - voies aériennes : décrites ci-dessous ; société française de médecine des armées - parenchymateuses : pneumopathie interstitielle diffuse, notamment de type BOOP, ou granulomateuse ; - pleurales : pleurite, épanchement liquidien ou pneumothorax - iatrogènes : infections opportunistes, toxicité pulmonaire directe. L’atteinte des voies aériennes correspond à une inflammation chronique possible à tous les étages (larynx, trachée, bronches, bronchioles) ou à une bronchiectasie, qui semble être la manifestation la plus fréquente. La présentation clinique est très variable, en fonction de l’atteinte proximale ou distale. Elle est le plus souvent chronique, essentiellement sous la forme d’une toux sèche et d’expectorations avec épisodes de surinfections (en cas d’atélectasie ou de bronchiectasie). Il existe parfois une dyspnée, voire une insuffisance respiratoire aiguë dans le cas particulier d’une laryngite aiguë en poussée. Des cas de pseudo-asthme ont également été décrits, témoignant alors d’une hyperréactivité bronchique liée à l’inflammation chronique. Un examen endoscopique endobronchique est indispensable pour un bilan lésionnel précis. Il retrouve en cas d’atteinte trachéo-bronchique des lésions inflammatoires sténosantes avec parfois des lésions blanchâtres éparses. Les prélèvements microbiologiques et biopsiques élimineront un diagnostic différentiel (infectieux ou tumoral essentiellement). L’analyse histologique retrouve des lésions analogues à celles retrouvées sur les biopsies intestinales : méta/ dysplasies épithéliales, infiltrats inflammatoires volontiers granulomateux et de possibles ulcérations muqueuses. L’évolution est le plus souvent corrélée à l’activité de la maladie intestinale, avec le risque de lésions irréversibles liées à la fibrose. Le traitement sera anti-inflammatoire, privilégiant les corticoïdes dans un premier temps. L’indication sera posée en fonction de la sévérité de l’atteinte, principalement évaluée par la clinique et les tests fonctionnels, ainsi que par le risque d’évolution vers des lésions irréversibles. Conclusion : les atteintes spécifiques trachéobronchiques de la maladie de Crohn sont rares mais doivent être reconnues pour poser l’indication d’un traitement anti-inflammatoire permettant d’éviter l’évolution vers des lésions séquellaires. L’endoscopie bronchique est indispensable pour assoir le diagnostic et éliminer une cause tumorale ou infectieuse. Métastase musculaire d’un mésothéliome pleural malin. P. ANNEDE, S. LE BUREL, W. GASPARD, P. SAINT BLANCARD, J. POTET, A. NIANG, H. LE FLOCH, F. RIVIÉRE, Y. SALLES, J. MARGERY. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Service d’anatomopathologie, HIA Percy, Clamart. Service de radiologie, HIA Percy, Clamart. Introduction : le mésothéliome pleural malin (MPM) est une néoplasie rare, au pronostic sombre avec une journée des internes et des assistants survie médiane inférieure à 1 an, et avec une évolution principalement loco régionale. Pourtant de par les progrès dans la prise en charge de cette maladie, le clinicien est de plus en plus amené à observer des diffusions métastatiques atypiques, notamment chez des longs survivants. Observation : nous rapportons le cas d’une patiente, âgée de 79 ans, non fumeuse, sans exposition à l’amiante, diagnostiquée en 2007 d’un MPM droit épithélioïde, traité par deux lignes de chimiothérapie et sans traitement actif depuis six mois dans un contexte de stabilité radiologique et clinique. À l’occasion d’une consultation réglée de suivi, elle rapporte une cruralgie droite, évoluant à bas bruit depuis deux mois et s’aggravant dans un contexte récent d’altération de l’état général. Le scanner puis L’IRM permettent de dépister une lésion tissulaire localisée dans le muscle psoas droit avec extension épidurale T12-L1. Une biopsie sous scanner confirme la nature métastatique de cette lésion. Une radiothérapie externe à visée antalgique et décompressive de 30Gy en dix fractions est envisagée, mais non réalisée dans le contexte d’une évolutivité tumorale thoracique accélérée amenant au décès 15 jours plus tard, à 3,5 ans du diagnostic initial. Commentaires : à notre connaissance, seulement trois cas de métastases musculaires ont été décrits dans la littérature. Ce sont des métastases métachrones qui surviennent sur une pathologie déjà avancée. La rareté de ces localisations impose une documentation histologique afin de poser un diagnostic. Il est fondamental de ne pas les méconnaître afin de les prendre en charge efficacement dans le cadre d’une approche multimodale, car la chimiothérapie, les antalgiques et des traitements locaux type radiothérapie peuvent améliorer la qualité de vie des patients. Une survie exceptionnelle ! F. CHARTON, F. RIVIÈRE, H. LE FLOCH, Y. SALLES, W. GASPARD, P. SAINT BLANCARD, J. MARGERY. Service de Pneumologie, HIA Percy, Clamart. Introduction : les tumeurs neuroendocrines du thymus (TNET) ont été décrites pour la première fois dans les travaux de Rosai et Higa en 1972. Il s’agit de tumeurs rares, rapportées moins de 200 fois dans la littérature et au pronostic souvent effroyable. Patient et méthode : M. B., un homme, âgé de 68 ans sans antécédent, consulte pour asthénie et toux. La clinique est sans particularité. Cependant les examens paracliniques révèlent une tumeur du médiastin antérosupérieur. Le diagnostic histologique est réalisé par thoracotomie avec thymectomie seule qui retrouve à l’examen anatomopathologique une tumeur carcinoïde typique stade I de Masaoka. Aucun traitement adjuvant n’est réalisé ni radiothérapie ni chimiothérapie. Une surveillance pluriannuelle puis annuelle avec biologie et scanner thoracique de contrôle objective l’absence de récidive locale ou à distance à 8 ans du diagnostic initial 221 S F M A Discussion : les TNET sont des tumeurs rares et de pronostic très péjoratif. Dans les séries de la littérature, la survie à 5 ans est faible, souvent inférieure à 20 % et chute à moins de 5 % à 10 ans. Cependant dans notre exemple, le patient bénéficie d’une survie exceptionnelle. Il apparaît que la précocité et la qualité de l’exérèse chirurgicale est prépondérante non seulement dans la survie du patient mais aussi dans sa durée de vie sans apparition de récidive locale ou secondaire. Certains auteurs évoquent la plus-value d’un traitement adjuvant par chimiothérapie voire radiochimiothérapie. Dans notre cas, le patient n’a bénéficié ni de l’un ni de l’autre et vit maintenant sans récidive ni complication à 8 ans du diagnostic. Conclusion : un diagnostic précoce et une prise en charge chirurgicale optimale sont des éléments clefs dans la survie des patients atteints de TNET. Il s’agit cependant de tumeurs rares, ce qui les rend méconnues et difficiles à traiter en l’absence de consensus. L’indication ou non de la radiochimiothérapie pourrait être le sujet d’études à l’avenir. L’hémi-Castaing et ses astuces. C. CHOUFANI, R. BARTHÉLÉMY, O. BARBIER, S. RIGAL. Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, HIA Percy, Clamart. L’hémi-Castaing est une technique chirurgicale de correction de l’instabilité chronique de cheville par reconstruction non anatomique (ligamentoplastie au tendon du court fibulaire). Les résultats positifs en sont déjà démontrés. Nous vous présentons les aménagements techniques que nous apportons à ce geste chirurgical afin d’atténuer son caractère invasif, et d’en améliorer les résultats cicatriciels et esthétiques, tout en conservant sa simplicité et sa rigueur originelles. Étude de la tolérance et de l’état de fatigue au cours de la préparation physique initiale des EVAT au CFIM de Gap. Étude de l’effet sur les capacités en force et en endurance. Y. BAUVENT, H. SANCHEZ, A. MALGOYRE, B. GINON. Service de médecine physique et de réadaptation, HIA Laveran, Marseille. Centre médical des armées de Varces, antenne médicale de Chamonix. Institut de recherche biomédicale des armées, Brétigny sur Orge. Objectif : la formation générale initiale (FGI) des Engagés volontaires de l’armée de Terre (EVAT) est une période à risque traumatique. Cette formation est-elle actuellement bien tolérée ? Méthode : il s’agit d’une étude de cohorte prospective, descriptive. Elle s’est déroulée au Centre de formation initiale militaire (CFIM) de Gap de septembre 2012 à avril 2013. Tous les EVAT ont été inclus. Au cours de la FGI L’incidence du surentraînement a été évaluée à trois reprises par le questionnaire de la Société française de médecine du sport (SFMS). L’incidence de survenue de pathologie traumatique a été relevée au moyen d’un questionnaire standardisé rempli par les médecins 222 consultés. Une analyse anthropométrique a également été réalisée. Résultats : 155 sujets ont été inclus, 5 (3 %) sujets ont présenté un état de surentraînement ; 24 pathologies traumatiques ont été relevées, concernant ainsi 15 % des sujets. Les sujets présentant une augmentation du score de surentraînement avaient un risque accru de traumatisme : 35 % versus 10 % (p = 0,01). Les sujets ayant présenté un traumatisme avaient un pourcentage de masse grasse initial plus élevé : 14,6 % versus 12,8 % (p < 0,01). Discussion : la FGI au CFIM de Gap est bien tolérée comparativement à d’autres études. Le suivi du pourcentage de masse grasse et du score de surentraînement semble être intéressant dans le suivi de ce type de population, afin de prévenir la survenue de pathologies traumatiques. Un vieux qui chute puis dégringole… P. CONAN, H. PICCHI, E. AUGSTBURGER, J.-B. SOURAUD, A.-C. FOUGEROUSSE, S. KHENIFER, G. LEYRAL, S. CRÉMADÈS. Service de médecine interne-oncologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de pathologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Introduction : la dermatomyosite et la polymyosite sont des myopathies inflammatoires relevant d’un mécanisme auto-immun dirigé respectivement contre les vaisseaux endomysiaux et les fibres musculaires. Leur association avec le cancer est établie, en particulier les cancers de l’ovaire, du sein, du poumon, de l’estomac, du colon et le lymphome. Par ailleurs, l’Hépatite C chronique est associée à de nombreuses réactions dysimmunitaires (Polyarthrite rhumatoïde, Vascularite, Lupus, GNMP) Observation : n rapportons le cas d’un patient, âgé de 85 ans, aux antécédents d’hypertension artérielle et de fibrillation auriculaire consultant au Service d’accueil des urgences pour altération de l’état général compliquée de chutes à domicile avec impossibilité de se relever par faiblesse musculaire proximale des cuisses et de la ceinture scapulaire. L’examen clinique d’entrée retrouve un érythème à distribution héliotrope en ailes de papillon (cuir chevelu, visage, cou) compliqué de lésions crouteuses et vésiculaires en périphérie. On objective un déficit moteur proximal, bilatéral et symétrique (ceinture scapulaire et cuisses) coté à 4/5 sans atteinte sensitive ou sensorielle. Les explorations paracliniques retrouvent une rhabdomyolyse biologique, une sérologie positive pour le virus de l’hépatite C, une monocytose chronique à plus de 1 100 éléments/mm3 associée à une thrombopénie modérée (145 000/mm3) conduisant à la réalisation d’un myélogramme compatible avec le diagnostic de Leucémie Myelo-monocytaire type 1. Les enzymes musculaires sont augmentées (CPK 10180 Ui/L, ASAT 360 UI/L, LDH 1530 UI/L). L’alpha-foeto-protéine est à près de 42 000 μg/L. société française de médecine des armées Le scanner abdomino-pelvien retrouve des plages hétérogènes des segments IV, V et VIII, hypervasculaires, hétérogènes après injection, d’allure suspecte, associées à de multiples nodules hépatiques satellites et à des adénomégalies coelio-mésentériques d’allure secondaire. La ponction-biopsie hépatique est en faveur d’une tumeur peu différenciée évoquant un carcinome hépatocellulaire. La biopsie cutanée est évocatrice d’une dermatomyosite. L’évolution clinique est rapidement défavorable avec aggravation de la quadriparésie (1/5 cuisse droite, 2/5 cuisse gauche et ceinture scapulaire) et apparition d’une dysphagie mixte aux solides et aux liquides et une dysphonie. L’ensemble est donc évocateur d’un carcinome hépato-cellulaire sur Hépatite C chronique active avec dermatopolymyosite paranéoplasique dans un contexte de leucémie myélo-monocytaire chronique type 1, compliquée de septicémie à staphylocoque aureus, d’une pneumopathie d’inhalation et d’une colite à campylobacteur jejuni. Discussion: les auto-anticorps anti-muscles, notamment les anticorps anti tRNA synthétase et les anti-Mi2 sont la cause des tableaux de dermatopolymyosites. Les dermatopolymyosites paranéoplasiques sont rares et encore moins fréquemment associées à un carcinome hépato-cellulaire. La physiopathologie est encore mal connue mais des expérimentations in vitro soumettent l’hypothèse de sites homologues entre protéines hépatocytaires et auto-antigènes Mi2 responsables de réactions croisées par le biais des auto-anticorps anti Mi2. De plus, quelques cas de la littérature suggèrent que le virus de l’hépatite C interagit avec l’aminyl-tRNA synthetase, cible des anticorps anti tRNA synthetase, induisant de faite une réaction croisée. Conclusion : dans notre observation, la dermatopolymyosite est secondaire à un carcinome hépatocellulaire induit par une hépatite C chronique. Bien qu’elle soit très probablement paranéoplasique, on ne doit pas négliger le rôle de l’infection virale. journée des internes et des assistants Une pile casse-pied. P. VANHAECKE, V. KANCZUGA, S. BELLIER, B. AZMAN, J.-P. HYRIEN, L. BONNEVIE. Service d’accueil des urgences, HIA Percy, Clamart. Service de cardiologie, HIA Percy, Clamart. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 87 ans, coronarien, porteur d’un pacemaker depuis 2002, qui a présenté une syncope avec prodromes en poussant la porte de son immeuble de la main droite. Le malaise a eu pour conséquence une fracture de la malléole externe de la cheville droite. Nous discutons dans cette observation des modalités du diagnostic étiologique du malaise et de la prise en charge. Le patient est porteur d’un pacemaker avec sondes unipolaires. Le contrôle du stimulateur cardiaque retrouve des paramètres de sondes normaux. L’analyse des mémoires embarquées retrouve plusieurs enregistrements d’événements, à type de pauses, dépassant les trois secondes et jusque-là asymptomatiques. Afin de comprendre la cause de ce malaise, nous avons cherché à en reproduire les circonstances. Le patient, sous contrôle télémétrique a dû réaliser une série de mouvements contrariés du bras droit. Le test a été cliniquement positif, reproduisant une lipothymie. Les myopotentiels pectoraux ont été détectés par la sonde unipolaire comme une activité ventriculaire spontanée, ce qui a inhibé la stimulation réglée à 60/ min, vitale chez ce patient stimulodépendant. Sur les sondes bipolaires, la détection de l’activité électrique est beaucoup plus spécifique, n’intégrant pas un vecteur allant de l’extrémité de la sonde au boîtier qui dans notre observation est responsable de la détection de myopotentiels pectoraux. L’incidence des symptômes en lien avec ces surdétections est faible, mais les conséquences peuvent être dommageables comme chez notre patient. Actuellement ce problème est de moins en moins rencontré avec la généralisation des sondes bipolaires, mais dans le cadre d’un malaise chez un patient porteur d’un pacemaker avec sonde unipolaire, la recherche des surdétections doit être systématique. 223 S F M A 224 société française de médecine des armées