Sociéte française de médecine des armées Journée des internes et des assistants du 14 octobre 2010. Communications orales Médecine Radiologie interventionnelle diagnostique en sénologie : résultats de six mois d’activité à l’HIA Bégin et revue de la littérature. E. PÉROUX, C. HÉLISEY, S. MASSE, A. CRÉMADES, B. FRABOULET, V. CLAUDE, C. CARTRY, S. CRÉMADES. Service d’anatomopathologie, HIA Bégin. Service de radiologie, HIA Bégin. Service de Médecine Interne et Oncologie, HIA Bégin. Objectif : le cancer du sein est un véritable problème de santé publique, il est la 1re cause de décès par cancer chez la femme (18,9 %). Le taux de mortalité est en décroissance depuis 2000, en grande partie amélioré par la généralisation du dépistage du cancer du sein. L’HIA Bégin s’est doté des infrastructures et du matériel nécessaires aux prélèvements à visée diagnostique des lésions mammaires suspectes. Nous avons étudié, sur six mois, l’activité radiologique interventionnelle diagnostique en sénologie à l’HIA Bégin et comparé nos résultats aux données de la littérature. Matériel et Méthodes : 118 biopsies percutanées de lésions mammaires classées ACR 4 ou 5 ont été réalisées dans le service de radiologie de l’HIA Bégin du 1 er janvier au 30 juin 2010 dont 68 microbiopsies échoguidées de masses et 50 macrobiopsies stéréotaxiques de foyers de microcalcifications (49) ou de masses non visibles en échographie (1). Résultats : concernant les microbiopsies, une pathologie maligne a été confirmée dans 56 % des cas avec principalement des carcinomes canalaires infiltrant (76,3 %), puis des carcinomes intracanalaires (15,8 %) et des carcinomes lobulaires (13,1 %), plus rarement un lymphome (2,6 %) et un carcinome mucineux infiltrant (2,6 %). Les lésions bénignes représentaient 51,5 % dont 42,8 % d’adénof ibrome et 14 % de mastopathie f ibrokystique. Concernant les macrobiopsies, les lésions malignes représentaient 65 % des prélèvements : les carcinomes intracanalaires (87,5 %) étaient très majoritaires avant les carcinomes canalaires infiltrant (12,5 %), aucun autre type histologique malin n’était retrouvé. Les lésions bénignes représentaient médecine et armées, 2011, 39, 3, xx-xx 35 % dont 60 % de mastopathie f ibrokystique, 14 % d’adénofibrome et 20 % d’adénose. Discussion : depuis la généralisation du dépistage du cancer du sein, l’incidence de celui-ci ne cesse de croître, mais avec un taux de mortalité en décroissance. La réalisation de biopsies de lésions suspectes détectées par l’imagerie permet de diagnostiquer des tumeurs souvent localisées et donc de meilleur pronostic. Nos résultats sont conformes aux données de la littérature ce qui conf irme la place importante de la radiologie interventionnelle dans la stratégie diagnostique et thérapeutique en sénologie du fait de la qualité de la technique, des biopsies réalisées et la collaboration étroite anatomo-radio-clinique. En effet, les biopsies obtenues par cette technique apportent les données nécessaires, type histologique, grade histo-pronostique, analyse de biologie moléculaire (récepteurs hormonaux, Her2) pour une prise en charge thérapeutique adaptée en cas de lésion maligne. Migration secondaire des cathéters de chambre implantable : mécanismes, prise en charge thérapeutique et moyens de prévention. C. HÉLISSEY, C. CHARGARI, L. MANGOUKA, M. FONDIN, B. DE LA VILLÉON, L. MONTAGLIANI, V. DUVERGER, S. CRÉMADES. Service de médecine interne et oncologie, HIA Bégin. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin. Service d’oncologie radiothérapie, HIA Val-de-Grâce. Objectifs : la migration secondaire de l’extrémité distale du cathéter de site implantable intraveineux (SIV) est un événement rare, seules quelques observations isolées sont rapportées dans la littérature, mais source de morbidité et des retards thérapeutiques. À travers trois observations où cette complication est observée malgré un contrôle radiographique initial satisfaisant, nous discutons des différentes hypothèses sur le mécanisme de cette complication, d’une prise en charge adaptée et des moyens de prévention. Observations : le patient n° 1 (pt 1), suivi pour un cancer du colon métastatique, était hospitalisé à J47 de la pose du SIV pour un syndrome cave supérieur. Le patient n° 2 (pt 2), suivi pour un cancer de la sphère ORL, présentait à J8 de la pose un hématome indolore en regard du point d’injection. Le patient n° 3 (pt 3), suivi pour un cancer 263 S F M A colique de stade III, était hospitalisé à J15 de la pose, mais aucun reflux n’était alors retrouvé au niveau du SIV. Pour les trois patients, un contrôle radiologique était alors effectué, montrant une extrémité distale du cathéter située en région latérocervicale droite. Une échographie doppler était réalisée, conf irmant la migration intrajugulaire interne droite du cathéter, mais objectivant une thrombose jugulaire associée en regarde de l’extrémité du SIV chez le pt 1 et pt 3 uniquement et imposant chez eux une anticoagulation à dose efficace. L’ablation du SIV était réalisée chez le pt 1 et pt 3 ; elle est en attente chez le pt 3. Chez le pt 2, le cathéter était replacé par radiologie interventionnelle via un guide, permettant ainsi la reprise de la chimiothérapie. Discussion : le SIV est constitué d’une partie intra et extravasculaire, toutes deux mobiles et sujettes à des forces physiques pouvant entrainer la migration secondaire de l’extrémité distale de la chambre implantable. Les facteurs intervenant dans cet événement incluent certains mouvements du corps (rotation de la tête), les chocs brutaux, les variations de pression intrathoracique et du flux sanguins. Il n’existe pas de consensus pour la prise en charge d’une migration secondaire non compliquée, mais le repositionnement radiologique constitue une option efficace. En présence d’une complication, telle que la thrombose, un traitement anticoagulant à dose efficace doit être instauré, suivi de la dépose du SIV. La prévention primaire pourrait reposer sur l’identification des patients à risque. Ainsi, lors de la pose du SIV, il pourrait être demandé au patient de tousser sous contrôle scopique pour dépister une éventuelle ascension de l’extrémité distale du SIV. Dans ce cas, une radiographie thoracique à J8 de la pose ou avant chaque utilisation du SIV semble devoir être considérée. La prévention secondaire repose sur la dépose puis la pose d’un nouveau cathéter plus long et le contrôle des facteurs de risque. Conclusion : évènement rare, la migration secondaire de l’extrémité des SIV expose à des complications potentiellement sérieuses. Sa prise en charge dépend de l’existence d’une thrombose associée. Des travaux sont en cours sur des séries plus conséquentes afin de mieux déterminer la stratégie thérapeutique et les moyens de prévention optimaux. Dépistage de la carence en vitamine D chez la personne âgée hospitalisée. A TRIGNOL, P C. MARIMOUTOU. LE BOUGEANT, M. OLIVER, Service de médecine interne, HIA Laveran. Laboratoire de biochimie, HIA Laveran. DESP Sud, IRBA antenne de Marseille. Si le rôle fondamental de la vitamine D sur l’homéostasie calcique et la prévention des maladies osseuses (rachitisme, ostéomalacie et ostéoporose) est connu de longue date, ses effets extra-osseux sur de nombreux organes et tissus sont de découverte plus récente. La vitamine D est une véritable hormone qui réduit les chutes, agit sur la douleur, les maladies autoimmunes, cardiovasculaires, les fonctions cognitives et potentiellement certains cancers. Or l’insuffisance en 264 vitamine D est un problème majeur de santé publique qui affecte particulièrement les sujets âgés. Nous avons réalisé à l’HIA Laveran une étude prospective d’une durée de six mois (de mai à octobre 2009) avec comme objectif de déterminer la prévalence et le degré d’insuffisance en vitamine D chez 489 sujets âgés de plus de 75 ans hospitalisés pour une courte durée. Dans notre population à majorité féminine (58 % de femmes), âgée en moyenne de 84 ans (écart type= 1,46), la prévalence de la carence en vitamine était de 91,4 % (n=448). Une carence sévère (250HD inférieure à 10 nmol/l) était retrouvée chez 11 % des patients (n=54). La prévalence de la carence en vitamine D variait de 94 % en juin à 84 % en juillet pour remonter à 96 % en septembre. La carence en vitamine D de la personne âgée est donc très fréquente tout au long de l’année dans le Sud de la France avec un creux aux mois de juillet et août. Un dosage systématique de la 250HD au cours de l’hospitalisation et la mise en place d’une supplémentation serait souhaitable chez les patients âgés de plus de 75 ans. Idées suicidaires aux urgences psychiatriques : étude prospective aux urgences du Pôle psychiatrique Centre de Marseille. S. MOROGE, M. PILARD. Service de psychiatrie, HIA Laveran. Une enquête épidémiologique descriptive de type prospectif portant sur l’idéation suicidaire aux urgences psychiatrique a été réalisée à Marseille. La population source était constituée par l’ensemble des patients admis dans le service des urgences du Pôle psychiatrique Centre. L’enquête se présentait sous la forme d’un fascicule comportant trois questionnaires : « Inf irmier », « Psychiatre » et « Patient ». L’estimation du risque suicidaire se faisait d’une part par une échelle visuelle analogique (EVA) similaire pour les patients et les soignants, d’autre part par des échelles validées dans la littérature (échelle de suicidalité SBQ-R et échelle du désespoir de Beck). Au total, 112 questionnaires ont étés distribués et 84 se sont révélés interprétables. Selon l’évaluation du psychiatre des urgences, le motif de consultation principal était : en premier lieu l’angoisse/anxiété (dans 33,3 % des cas), puis la prise en charge d’une tentative de suicide (dans 20,2 % des cas), puis des symptômes de la lignée psychotique hallucinations/délire/dissociation (dans 10,7 % des cas). Les pathologies psychiatriques préexistantes étaient principalement des troubles de l’humeur (dans 25 % des cas), on retrouvait 19% de psychose et 16,7% d’addiction. Six pourcent des patients déclaraient venir pour des idées suicidaires, mais 59,8 % étaient à risque suicidaire selon le score SBQ-R, ce qui est très supérieur aux données de la littérature (13 % dans la population générale). société française de médecine des armées Concernant l’évaluation du risque suicidaire les résultats de l’EVA des patients étaient bien corrélés à ceux des soignants, ils étaient également bien corrélés aux échelles SBQ-R et de Beck. L’échelle que nous avons crée semble donc un bon outil pour estimer le risque suicidaire des patients de façon simple et rapide. BNP, vous avez dit BNP ? Étude sur la pertinence de prescription du Brain Natriuretic Peptide à l’HIA Percy. S. BISCONTE, S. DAVID, J. DEROCHE, P. CLAPSON, P. VEST, P. HENO. Service de cardiologie et médecine aéronautique, HIA Percy. Service de réanimation, HIA Percy. Laboratoire de biochimie, HIA Percy. Le Brain Natriuretic Peptide (BNP) est un marqueur biologique très utile dans le diagnostic des dyspnées et le suivi de l’insuffisance cardiaque. En aucun cas, il ne permet de suivre le remplissage d’un patient. Ainsi, sauf cas exceptionnel, il ne devrait pas être dosé plus de deux fois par hospitalisation. Malheureusement, il est souvent prescrit de façon excessive ou inadaptée ce qui représente un surcoût pour l’hôpital. Il a donc été décidé de réaliser une étude sur la pertinence de prescription du BNP avant et après la diffusion d’une information spécifique aux équipes médicales et paramédicales. Cette étude s’inscrit dans l’évaluation des pratiques professionnelles. Matériel et méthode : une première phase d’étude a été réalisée sur 75 jours en 2008-2009 et a permis l’analyse quantitative de 371 prescriptions de BNP et qualitative de 55 dossiers. En se basant sur les données de la littérature, nous avons diffusé une f iche d’information sur la « bonne » utilisation du BNP. Celle-ci a été validée par le conseil d’examens de laboratoire, publiée sur le site qualité d’hôpital et présentée individuellement aux équipes médicales et paramédicales. La seconde phase d’étude, identique à la première et réalisée un an plus tard, a permis de mesurer l’impact de cette formation (288 BNP et 51 dossiers analysés). Résultats : on observe une diminution de 22 % du nombre de BNP prescrit entre les deux phases d’étude. Cette diminution prédomine sur les prescriptions du service des urgences (-36 %). Dans les services d’hospitalisation, le nombre de patient ayant bénéficié plus de trois BNP au cours de la même hospitalisation passe de 18 % à 8 %. Au niveau qualitatif, les BNP prescrit de façon inadaptée (hors répétition inutile) représentent 27 % des BNP lors de la première phase d’étude, contre 19 % lors de la seconde mais cette différence n’est pas significative (p < 0,01). Les éléments les plus souvent retrouvés limitant la pertinence de ce dosage sont la prise de poids récente et la majoration brutale d’une anémie connue. Conclusion : notre action de formation a permis de réduire la prescription inutile de BNP principalement d’un point de vue quantitatif en diminuant sa répétions inutiles aux cours d’une même hospitalisation. Même si les résultats ne sont pas significatifs, la proportion de prescription inadaptée de BNP semble avoir diminué entre les deux phases d’étude. Ces résultats restent perfectibles et il parait indispensable de renforcer la diffusion de cette fiche d’information. Recrudescence de la rougeole en France. M. MILLET-LUFT, V. SCHOEN, M. NGUYEN, M. BOURSIER, B. AUGUSTE, S. BELLIER, N. YASSIN, O. NESPOULOUS, X. MICHEL, J.-P. HYRIEN. Service d’accueil des urgences, HIA Percy. Le Centre national de référence de la rougeole a observé depuis 2 ans une recrudescence des cas de rougeole en France. Un plan d’éradication de la rougeole avait été mis en place entre 2005 avec comme objectifs pour 2010 une couverture vaccinale supérieure à 95 % et une incidence inférieure à 0,1 cas/100 000 habitants. La couverture vaccinale actuelle de 87 % chez les enfants âgés de 2 ans est considérée comme insuffisante pour éradiquer la maladie et entraîne une accumulation de sujets réceptifs à la maladie. En effet, au cours des cinq premiers mois de l’année 2010, 1972 cas ont été déclarés en France contre 45 cas en 2007, dont près de 40 % des cas chez des adultes de plus de 20 ans. La rougeole est une maladie très contagieuse, qui peut être mortelle du fait de ses complications (pneumopathie et encéphalite), et qui peut être prévenue par un vaccin. La vaccination comprend deux injections de vaccin trivalent (rougeole-oreillons-rubéole) à 12 mois et entre 13 et 24 mois. En cas de suspicion de rougeole, il faut tout d’abord conf irmer le diagnostic (par sérologie sanguine ou prélèvement salivaire), isoler le patient et faire une déclaration à la DDASS. La prise en charge des cas contacts se fera en fonction de leur âge et de leur statut vaccinal. Il convient donc de sensibiliser les médecins sur cette réapparition de la rougeole, de rappeler la conduite à tenir en cas de suspicion d’un cas et de favoriser la promotion de la vaccination pour tous. Accidents d’exposition aux liquides biologiques humains en urgence pré-hospitalière. E. PETIT, H. SAVINI, C. MARIMOUTOU, V. HEYER, F. SIMON. Service de médecine interne, HIA Laveran. IMTSSA. BMPMarseille. Introduction : les accidents aux liquides biologiques humains (AELBH), dominés par les accidents d’exposition au sang (AES), sont un motif de consultation fréquent dans les services d’urgence à l’hôpital. Le profil épidémiologique des AELBH survenus en urgence pré-hospitalière est mal connu. Méthode : une enquête descriptive des AELBH survenus lors d’interventions d’urgence pré-hospitalière a été conduite dans une unité d’intervention sur 43 mois par analyse rétrospective des dossiers médicaux des personnels exposés (hôpital, médecine du travail). Résultats : sur 88 consultations pour AELBH, un AES était avéré pour 51 patients. Les AELBH pré-hospitaliers se caractérisaient par le statut de secouriste (97 %), un contact secondaire à une projection de liquide (92 %) lors d’un ramassage de blessés (72 %), une exposition 265 S F M A collective (49 %) et un potentiel infectant minime (60 %) ou nul (40 %). Le visage et les membres supérieurs étaient impliqués dans plus de la moitié des cas. La consultation a eu lieu à l’hôpital et dans les 4 heures après l’exposition dans 86 % des cas. Un bilan biologique a été prescrit par excès pour les 37 « non AES ». Discussion : le prof il des AELBH des secouristes pré-hospitaliers diffère nettement de celui des AES des soignants de l’hôpital. Il reflète une activité très différente, dominé par les projections de liquides lors du ramassage de terrain. L’optimisation de la prévention semble possible par renforcement de mesures barrières mécaniques (lunettes, tenues longues). Le risque infectieux est plus faible qu’à l’hôpital, mais la prescription systématique de prise de sang de référence est excessive et anxiogène. Il serait utile de mieux définir la prise en charge de ces « non AES » dans les recommandations nationales. Apprentissage et pose de voie veineuse centrale sous-clavière sous échoguidage : un geste à la portée de tous. V. MULLER, C. DUBOST, C. HOFFMANN, B. DEBIEN, B. LENOIR. Département d'anesthésie et réanimation, HIA Percy. Introduction : la pose de voie veineuse centrale (VVC) est préférable en territoire cave supérieur même si elle expose à un risque de complication non négligeable. La voie sous-clavière présente des avantages mais est réputée diff icile. Nous avons étudié l’impact de l’échoguidage pour la pose de voie centrale sous-clavière en termes d’apprentissage, de durée de pose et de technique de ponction. Matériels et Méthodes : les patients ont été inclus de novembre 2009 à avril 2010. L’échoguidage était réalisé avec un appareil portable de type Sonosite© et une sonde haute fréquence (7,5 MHertz). Les données recueillies étaient : l’expérience « échographique » du praticien, les données morphologiques du patient, le temps de pose et les éventuelles complications. Toutes les ponctions étaient réalisées en utilisant la coupe transversale. Les praticiens débutants ont bénéficié d’un enseignement théorique suivi d’exemples pratiques avant d’être inclus dans l’étude. Niveau Taux d’expertise en de échographie succès du praticien Taux d’échec Temps Nombre moyen de moyen Taux de montée de complications de guide ponction (minutes) Débutant 26 % 60 % 40 % 2,2 11 % 9,94 Entraîné 36 % 89 % 89 % 2,1 5% 9,09 Expert 38 % 90 % 10 % 1,3 0 5,98 Au total 100 % 82 % 18 % 1,8 16 % 7,27 266 Résultats : 55 voies centrales sous-clavières ont été incluses. Les résultats en termes d’apprentissage, de réussite et de complication sont présentés dans le tableau. L’apprentissage était rapide : après la pose de trois cathéters, un débutant était capable de réussir la pose d’une voie veineuse centrale dès la première ponction en un temps similaire aux autres praticiens. La veineuse voie centrale a pu être mise en place dès la première ponction dans 55 % des cas. Le site de ponction se situait en moyenne à 43 mm sous la clavicule et à 104 mm en dehors du manubrium sternal. Ce point de ponction est beaucoup plus externe que celui utilisé pour la pose à l’aveugle. Les complications rencontrées ont été une ponction du canal collatéral, un cas de trajet aberrant (rétrograde) et des inadéquations de longueur du cathéter. Conclusion : l’apprentissage de la pose de voie veineuse centrale sous-clavière sous échoguidage est rapide, de l’ordre de trois cathéters. La mise en place du dispositif d’échoguidage rallonge la durée de préparation mais doit être mis en balance avec le taux important de succès dès la première ponction (55 % dans notre étude). L’échoguidage permet de ponctionner la veine sousclavière plus latéralement, à distance du dôme pleural diminuant considérablement le risque de pneumothorax. La complication la plus fréquente était une inadéquation de longueur du cathéter. Atteinte vasculaire d’une maladie d’Erdheim Chester. M.-C. CHENILLEAU, A. CAMBON, S. LECOULES, T. CARMOI, J.-P. ALGAYRES. Service de médecin interne, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : la maladie d’Erdheim-Chester (MEC) est une histiocytose non langheransienne (HNL) systémique dont certaines localisations font la gravité du pronostic. Observation : un patient, âgé de 45 ans, a présenté en 1995 une histiocytose langheransienne (HL) osseuse (marquages CD1 et protéine S100 positifs) associée à un diabète insipide. L’atteinte osseuse est sévère et traitée par Vinblastine. En 2004, la survenue d’une hypertension artérielle sévère révèle une sténose bilatérale des artères rénales et nécessite une angioplastie. En 2009 le patient décrit une claudication intermittente, révélant une subocclusion des deux artères iliaques primitives nécessitant la pose de stents bilatéraux. Il existe une atteinte coronaire multifocale silencieuse mais menaçante sur la coronaire droite (stent) et un engainement global de l’aorte avec une sténose serrée du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure à leurs origines. Cette atteinte vasculaire explosive et additive dans le temps, associée à des lésions osseuses radiologiques et scintigraphiques typiques, conduit à demander une relecture des prélèvements histologiques initiaux qui confirme la coexistence de l’HL et de la maladie d’EC dès le début. Discussion : la MEC est une HNL grave à tropisme osseux mais aussi dans la moitié des cas, systémique : diabète insipide, exophtalmie, fibrose rétropéritonéale. société française de médecine des armées Son expression sur un mode vasculaire exclusif et diffus est exceptionnelle. Il existe classiquement une fibrose péri-aortique, l’hypertension artérielle réno-vasculaire est souvent décrite mais nécessite exceptionnellement la pose de stent. Le seul traitement potentiellement actif sur l’atteinte vasculaire est l’Interféron. Les manifestations vasculaires sont à l’origine de 30 % des décès. Conclusion : l’atteinte vasculaire dans la MEC est rare et grave. Tous les territoires peuvent être atteints, y compris comme dans ce cas, les artères coronaires. L’eff icacité de l’IFN n’est pas constante, le taux de mortalité reste élevé. Syndrome de Guillain Barré et hépatite à Campylobacter : une association rarement décrite. C. ROCHE, N.-C. ROCHE, M. BREGIGEON, E. SAGUI, E. GARNOTEL, C. BROSSET. Fédération de biologie clinique, HIA Laveran. Cas clinique : une femme, âgée de 54 ans, d’origine vietnamienne, est hospitalisée pour un déficit moteur des quatre membres évoluant depuis quatre jours, date à laquelle elle rapporte un épisode de diarrhée fébrile. Outre une fébricule, l’examen clinique retrouve une parésie des membres supérieurs et inférieurs rendant impossible toute station debout ainsi qu’une abolition des réflexes ostéo-tendineux des membres inférieurs. L’électromyogramme objective une atteinte motrice pure avec dénervation de l’ensemble des muscles explorés. Les coprocultures resteront négatives ainsi que les sérologies à l’exception des anticorps contre Campylobacter jejuni et anti-GM1. Devant ce tableau clinico-biologique, un syndrome de Guillain-Barré est évoqué et la patiente traitée par immunoglobulines intra-veineuses. L’évolution sous traitement est marquée par une récupération progressive de la motricité mais surtout par une cytolyse hépatique au 5e jour dont l’enquête étiologique restera infructueuse. Discussion : cette observation relate une forme peu commune du syndrome de Guillain-Barré qu’est l’atteinte axonale pure. Elle permet de souligner d’une part l’association fréquente de ce syndrome à une infection à Campylobacter jejuni et à la présence d’anticorps anti-GM1 (association souvent rapportée comme étant de mauvais pronostic) ; et d’autre part l’atteinte hépatique exceptionnellement retrouvée dans la littérature. Évaluation de l’incidence et de la prise en charge des évènements de santé sur les théâtres d’opérations extérieures : Étude ESOPE. F. DUTASTA, O. AOUN, C. ROQUEPLO, C. RAPP. Service des maladies infectieuses, HIA Bégin. Introduction : l’armée française compte plus de 10 000 hommes engagés en permanence sur les théâtres d’opérations extérieures. À côté des blessures liées au combat, tous ces militaires sont exposés à des maladies non liées aux combats dont le poids est sous estimée. Méthode : étude prospective multicentrique de tous les militaires français consultant dans six postes de secours journée des internes et des assistants répartis sur trois théâtres d’opérations (Liban, Côte d’Ivoire, Afghanistan) de juillet-à septembre 2008. Résultats : 4 065 militaires (H/F = 14), d’âge médian 28 ans (18-61) ont présenté 4 293 évènements de santé. Les motifs de consultation étaient les suivants : traumatologie 20,5 %, diarrhées 19 %, dermatoses 17,5 %, infections respiratoires hautes et basses 10,3 %, lombalgies 6,5 %, troubles psychiatriques 2,3 %, blessures de guerre 1 %, paludisme 0,2 %. Une fièvre était au premier plan dans 6 % des cas. Les pathologies infectieuses représentaient 44 % de l’ensemble des motifs de recours aux soins. La prise en charge était ambulatoire. Dans 90 % des cas. L’indisponibilité partielle ou totale était estimée à 652 jours/1 000 hommes/mois. Soixante huit (2,2 %) évacuations médicales à destination de la métropole ont été effectuées (psychiatrie 28, traumatologie 26). Dix décès liés aux combats ont été observés en Afghanistan. Le spectre étiologique des évènements de santé était comparable sur les trois théâtres. En Afghanistan, le délai médian de recours aux soins était plus précoce (45 vs 61 jours) et l’incidence des diarrhées plus élevée (p < 0,05). Commentaires : ce travail dresse un vaste panorama des événements de santé survenant en OPEX. Il souligne l’importance des infections cosmopolites et le poids des pathologies non liées aux combats dans la perte de capacité opérationnelle. Infection sévère au virus grippal A H1N1 : existe-t-il des complications cardio-vasculaires ? À propos d’une série de 17 cas. N.-C. ROCHE, P. PAULE, E. SALAÜN, S. KEREBEL, J.-M. GIL, L. FOURCADE. Service de cardiologie, HIA Laveran. Introduction : la pandémie liée au virus grippal A H1N1 s’est manifestée par de nombreux cas d’infections respiratoires sévères. Tout comme les autres virus grippaux, ce virus possède un potentiel tropisme cardiaque ; le diagnostic de péricardite ou de myocardite est diff icile notamment du fait d’une clinique protéiforme, et certains patients peuvent même demeurer asymptomatiques en présentant seulement des anomalies électriques isolées. Méthodes et résultats : les auteurs rapportent une série prospective de 17 patients consécutifs hospitalisés entre octobre 2009 et janvier 2010 en unité de soins intensifs pour grippe grave à virus H1N1 confirmée sérologiquement. L’examen clinique, complété par un ECG, un dosage de la troponine, et en cas de doute par une échocardiographie et une IRM cardiaque n’ont pas permis d’observer d’atteinte myocardique ni de décompensation de cardiopathie sous-jacente. Aucun des patients n’est décédé. Discussion : durant les épidémies grippales, il a été décrit jusqu’à 10 % de manifestations cardiaques avec une augmentation de la mortalité cardiovasculaire. Différents mécanismes peuvent expliquer cette situation : une myocardite aiguë de survenue précoce, une exacerbation d’une maladie coronaire ou l’aggravation d’une insuffisance cardiaque. Les anomalies électriques 267 S F M A sont souvent le seul signe précoce d’une atteinte myocardique, y compris l’absence d’élévation de la troponine I. Selon notre série, un ECG normal semble être un marqueur de bon pronostic. Conclusion : en dépit de résultats rassurants au sein d’une série de faible effectif et compte tenu de la gravité potentielle des complications cardiaques, l’ECG demeure l’évaluation minimale systématique non invasive à proposer chez un patient porteur d’une grippe sévère. Une hématurie macro… blastique ! M. NGUYEN, F. MORTREUX, B. DANGELMAIER, B. SOULEAU, V. FOISSAUD, J.-P. HYRIEN, V. SCHOEN, O. NESPOULOUS, M. BOURSIER, B. AUGUSTE, M. MILLET-LUFT. Service des urgences, HIA Percy. Service des urgences CH de Cayenne Service d’hématologie de l’HIA Percy. Service de biologie de l’HIA Percy. Le 22 juin 2010, monsieur F., âgé de 44 ans, se présente aux urgences du Centre hospitalier de Cayenne en Guyane, pour une hématurie macroscopique d’apparition brutale. Ce patient présente comme antécédents une chirurgie de l’épaule et la notion d’une « maladie de sang » chez une tante. L’examen clinique et les paramètres vitaux étaient sans particularité. La biologie révélait une pancytopénie avec des hématies à 3,8 g/L, une hémoglobine à 11,8 g/dl, des plaquettes à 13000/mm3, et des leucocytes à 7900/mm3, dont 57 % de blastes (4 500/mm3), 10 % de neutrophiles (790/mm3), et 19 % de promyélocytes (1 508/mm3). Une CIVD était présente avec un INR à 1,43, un TP à 56% et une fibrinogénémie à 0,8 g/l. Le reste du bilan biologique et radiologique était normal. Devant ce tableau clinique évoquant une leucémie aiguë promyélocytaire, une évacuation sanitaire médicalisée vers la métropole est organisée le lendemain pour instaurer en urgence, un traitement par support transfusionnel et chimiothérapie dans le service d’hématologie de l’HIA Percy. La prise en charge rapide et spécifique pour ce patient a permis une évolution favorable. Le 22 juillet 2010, le patient a ainsi pu regagner la Guyane. Une hématurie macroscopique est rarement révélatrice de leucémie aiguë, les principales étiologies étant d’ordre traumatique, urologique ou néphrologique. Seuls cinq cas similaires chez l’enfant ont été décrits dans la littérature et aucun chez l’adulte. Devant toute hématurie macroscopique, il serait donc pertinent de pratiquer systématiquement une numération formule sanguine avec frottis sanguin, la leucémie aiguë promyélocytaire étant aussi une urgence thérapeutique. Cholangite sclérosante au cours de l'histiocytose langerhansienne de l'adulte. A. CAMBON, S. LECOULES, A. CHAUVIN, T. CARMOI, G. PERROT, C. GALÉANO-CASSAZ, H. BLONDON, J.-P. ALGAYRES. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. La cholangite sclérosante (CS) est une localisation rare de l'histiocytose langerhansienne (HL) multiviscérale. 268 Obs 1 : un homme, âgé de 66 ans, suivi en neurologie pour atrophie cérébelleuse, présentait un ictère cholestatique (BT= 45 μmol/l ; BC = 35 μmol/l ; ph. alcalines = 267 UI/l). L'échographie hépatique était normale. La bili IRM permettait de suspecter le diagnostic de CS. La biopsie cutanée de lésions maculopapuleuses du tronc trouvait un inf iltrat polymorphe avec de nombreux histiocytes CD1a +. La PBH conf irmait la CS avec une f ibrose importante (F = 3). L'évolution était défavorable malgré le traitement par vinblastine et prednisone, le patient décédant 11 mois plus tard dans un contexte de cirrhose décompensée. Obs 2 : un homme, âgé de 28 ans, suivi pour une HL pulmonaire présentait des douleurs de l'hypochondre droit. L'examen clinique était normal. Il existait une cholestase anictérique (ph. alcalines = 458 UI/l; BT = 10 μmol/l). La bili IRM montrait un aspect typique de CS. Le patient présentait secondairement des localisations osseuses frontales et du fémur droit. Le traitement par vinblastine et prednisone permettait une normalisation transitoire du bilan hépatique. La cholangite sclérosante est une localisation classique mais rare de l'HL. La présence de cellules histiocytaires est inconstante, ce qui explique l'inefficacité habituelle du traitement de l'HL dans cette localisation, responsable d’un pronostic général réservé. Le traitement repose également sur l'AUDC à un stade précoce et sur les moyens thérapeutiques habituels en cas de cirrhose biliaire secondaire, y compris la greffe hépatique. L’hémoglobinurie paroxystique nocturne : apport de la cytométrie de flux. N SANMARTIN, J. KONOPACKI, F. JANVIER, T. SAMSON, V. FOISSAUD. Fédération des laboratoires, HIA Percy. Service d’hématologie, HIA Percy. Introduction : l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) ou maladie de Marchiafava-Micheli est définie par l’expansion clonale d’une cellule souche hématopoïétique (CSH) porteuse d’une mutation somatique acquise du gène Phosphatidylinositol Glycane de classe A (PIG-A). Nous présentons le dossier cytométrique d’une patiente, âgée de 20 ans, dont la maladie hémolytique est révélatrice d’un clone HPN justifiant d’une allogreffe de CSH géno-identique. On note dans les antécédents de la patiente un contexte autoimmun de maladie cœliaque. Matériel et méthode : la mise en évidence du clone HPN repose sur l’observation d’un déficit membranaire de surface en protéines CD55 et 59 sur les leucocytes et les hématies (à distance des transfusions et de toute crise hémolytique). La cytométrie de flux (CMF) permet cette mise en évidence avec une bonne sensibilité et spécif icité. Elle est signif icative au-delà de 5 % de cellules déficientes. L’importance du clone est corrélée à certaines présentations cliniques, notamment thrombotiques. Résultats : avant greffe de CSH : les scattergrams de CMF mettent en évidence le déficit intense en protéine PIG-liées. Après greffe : la réapparition totale de ces société française de médecine des armées protéines témoigne de l’absence de maladie résiduelle (chimérisme complet). De plus, on observe la guérison de la maladie cœliaque post greffe. Discussion-conclusion : l’HPN est une maladie chronique, invalidante menaçant le pronostic vital et nécessitant un diagnostic précoce et une prise en charge spécialisée. La CMF trouve sa place dans l’exploration des hémoglobinuries, des aplasies médullaires et se place en seconde intention dans le bilan de thrombophilie. Elle permet le diagnostic, la stratification pronostique (taille du clone) et le suivi de la maladie résiduelle, en parallèle du chimérisme moléculaire post greffe. Propriétés biologiques du Plasma cryo-desséché sécurisé déleucocyté inactivé par Amotosalen®. CH. MARTINAUD, C. CIVADIER, A. DESHAYES, A. SAILLIOL. Département des laboratoires, CTSA. Depuis 1994, le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) produit et délivre au profit des hôpitaux militaires de campagne un Plasma cryo-desséché sécurisé déleucocyté (PCSD) préparé à partir de pools de plasma sécurisés par technique dite de la quarantaine. Cette technique de sécurisation nécessite de conserver les plasmas issus d’un premier don jusqu’à l’obtention d’un deuxième don du même donneur permettant, a posteriori, de qualifier le premier don si les marqueurs biologiques et virologiques sont satisfaisants. Elle présente deux inconvénients : la nécessité d’obtenir deux prélèvements d’un même donneur sur une période de 12 mois (difficulté majorée par les séjours outre-mer et les missions extérieures chez les personnels militaires) et la limitation de la détection des agents pathogènes à ceux connus actuellement, rendant diff icile la sécurisation vis-à-vis de pathogènes émergents. Différents procédés d’inactivation des agents pathogènes potentiellement contenus dans le plasma ont été récemment élaborés comme l’utilisation de solvant-détergents, du bleu de méthylène ou de l’Amotosalen®. Ce dernier procédé est basé sur les propriétés d’intercalant de l’ADN et de l’ARN de l’Amotosalen® permettant l’inactivation des agents pathogènes après exposition du plasma+ Amotosalen ® à des ultra-violets. Le CTSA a décidé cette année de procéder à la production d’un nouveau PCSD inactivé par l’Amotosalen®. Nous avons réalisé les tests biologiques d’hémostase classique (TP, TCA, dosage des facteurs de la coagulation II, V, VII, VIII, IX, X, XI et XIII, dosage du fibrinogène) ainsi que les tests de thromboélastographie et de génération de thrombine permettant la validation de ce nouveau procédé, préalable indispensable à l’obtention de son autorisation d’utilisation par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFFSaPS) et donc à son utilisation dans les armées. Ces résultats ont conclu à une parfaite conformité du PCSDAmotosalen ® aux critères de l’AFFSaPS, ainsi qu’à l’absence de différence entre le PCD sécurisé par quarantaine et le PCSD-Amotosalen® en terme d’activité hémostatique. Ce nouveau produit sanguin labile est journée des internes et des assistants disponible sur les théâtres d’opérations extérieurs et remplace donc l’ancien procédé de sécurisation. Place de la thrombo-élastographie dans la prise en charge des hémorragies massives. CH. MARTINAUD, Y. ASENCIO, S. AUSSET, A. SAILLIOL. Département des laboratoires, CTSA. Département d’anesthésie et de réanimation, HIA Sainte-Anne. Département d’anesthésie et de réanimation, HIA Percy. Les accidents traumatiques sont la première cause de décès chez les adultes jeunes et les hémorragies massives sont responsables de 50 % des décès au cours des 24 premières heures (Kauvar et al., 2006). Parmi ces malades, 25 à 50 % souffrent de troubles de l’hémostase (MacLeod et al., 2003). Leur prise en charge consiste à contrôler mécaniquement le saignement, prévenir le choc hémorragique et prévenir ou traiter la coagulopathie liée au saignement diffus. Quand le saignement est extériorisé au moment de la prise en charge, l’apport transfusionnel est rapide, mais il existe des situations au cours desquelles le support transfusionnel intervient de manière retardée. Cette coagulopathie est multifactorielle, faisant intervenir la consommation des facteurs de la coagulation, leur dilution, l’activation de la fibrinolyse, l’acidose métabolique ou encore l’hypothermie (Hess et al., 2008). Sa prise en charge précoce est associée à une diminution de la mortalité et de la consommation de produits sanguins par une meilleure adaptation aux besoins (Cotton et al., 2008). La stratégie dite de « Damage Control Resuscitation » est directement basée sur la maitrise de la perte sanguine et de la coagulopathie. La transfusion massive est définie comme la transfusion d’une masse sanguine en moins de 24 heures ou de 0,5 masse sanguine dans les trois premières heures de la prise en charge (McLaughlin et al., 2008). Les critères habituels utilisés pour identif ier précocement les malades qui doivent recevoir une transfusion massive sont basés sur des scores plus ou moins complexes, adoptés par les équipes soignantes. Les tests d’hémostase classique (Temps de Prothrombine, Temps de Céphaline activée ou de Kaolin, dosage du fibrinogène) fournissent des renseignements important mais : (i) ne rendent pas compte de la formation du caillot in vivo car n’étudient qu’une partie à la fois de la coagulation, en particulier ils ne permettent pas d’étudier l’interaction de la composante plaquettaire avec la composante enzymatique que représente les facteurs de la coagulation, et (ii) ne fournissent des résultats au clinicien qu’après environ 45 minutes. Les tests thrombo-élastographiques ont été développés dès 1948 pour étudier sur un prélèvement de sang total la formation du caillot. Ce test de viscoélasticité est basé sur l’augmentation de la résistance mesurée par un rotor plongé dans une cuvette contenant le sang à tester. L’augmentation de la résistance à la rotation est fonction de la formation du caillot plaquettes – fibrine dans la cuvette. Longtemps relégué aux laboratoires de recherche en hémostase en raison des diff icultés techniques, l’amélioration récente de l’ingénierie biomédicale a remis en avant les avantages de cette technique rapide (moins de 20 minutes). Aujourd’hui, 269 S F M A la technique est intégrée aux techniques de monitoring de la coagulation par la Société américaine d’anesthésie (Ak et al., 2009) et utilisée sur les théâtres d’opération extérieure par les armées américaines et britanniques. Les profils de viscoélasticité mesurés reflètent tous les temps de la formation du caillot : l’initiation et la génération des premières molécules de thrombine, la formation des premiers monomères de fibrines, la formation du clou fibrino-plaquettaire, sa « consistance » et sa lyse. Des algorithmes ont ainsi été établis permettant de guider la transfusion. L’utilisation de ces stratégies basées sur l’interprétation des résultats thromboélastographiques a permis dans certaines situations : de diminuer les besoins en produits sanguins labiles (PSL) ou en médicaments dérivés du sang (MDS) (ShoreLesserson et al., 1999), de guider l’administration de facteurs de la coagulation de façon plus pertinente que les tests classiques (Rahe-Meyer et al., 2009), d’évaluer les états de coagulation des patients traumatiques hémorragiques (Johansson et al., 2009), etc. Vascularites à anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) secondaires aux antithyroïdiens de synthèse : deux observations. L. MANGOUKA, C. HELISSEY, D. MOLIMARD, G. LEROUX, S. CRÉMADES. Service de médecine interne, oncologie, HIA Bégin. Introduction : l’administration d’antithyroïdiens de synthèse (ATS) peut favoriser la production d’ANCA, le plus souvent sans manifestation clinique. Nous rapportons deux vascularites à ANCA survenues au cours d’un traitement par ATS. Observation 1 : une femme, âgée de 31 ans, atteinte d’une maladie de Basedow était traitée depuis novembre 2006 par carbimazole ; six mois plus tard, elle développait, des lésions érythémato-papuleuses, prurigineuses du tronc, motivant un relais par propylthiouracile puis benzyluracile. En juin 2007, elle présentait un tableau d’érythème noueux associé à la présence d’ANCA à 1/160 de fluorescence périnucléaire anti-myéloperoxydase. L’arrêt des antithyroïdiens de synthèse conduisait à la disparition des lésions et des ANCA en 15 jours. Observation 2 : un homme, âgé de 84 ans, traité par amiodarone depuis 2005 pour une arythmie cardiaque, développait en juin 2010 une hyperthyroïdie justifiant un traitement par carbimazole. Il était hospitalisé en juillet 2010 pour un rhumatisme inflammatoire des chevilles et des pieds très oedémateux évocateur d’un syndrome RS3PE (Remitting seronegative symmetrical synovitis with pitting oedema), un important syndrome inflammatoire, une hépatite cholestatique et une positivité des ANCA de spécif icité anticorps anti protéinase 3 (anti PR3), en euthyroïdie clinique et biologique. L’enquête infectieuse et la recherche d’autres atteintes de vascularite restaient négatives. L’arrêt de l’ATS permettait une disparition des manifestations rhumatologiques et une régression du syndrome inflammatoire. Discussion : les ATS peuvent induire des manifestations allergiques cutanées, des troubles hématologiques 270 graves, une hépatite cholestatique et/ou cytolytique. Les vascularites sont une complication rare des ATS. Les molécules le plus souvent incriminées sont le propylthiouracile et benzyluracile, à l’origine de la synthèse de p-ANCA anti MPO en général plusieurs mois après l’initiation du traitement comme dans l’observation 1. La survenue d’une vascularite à c-ANCA anti PR3 liée au carbimazole est exceptionnelle hors contexte de vascularites primitives (granulomatose de Wegener, polyangéïte microscopique ou de syndrome de Churg et Strauss). L’orbitopathie basedowienne : nouveaux regards sur une vieille maladie. G. DUMAS, L. BORDIER, O. DUPUY, H. MAYAUDON. Service d’endocrinologie, HIA Bégin. L’orbitopathie est la plus fréquente des manifestations extra thyroïdiennes de la maladie de Basedow. Elle est la première cause d’exophtalmie de l’adulte. Si son origine auto-immune a été établie, sa physiopathologie précise reste obscure. Bien que les formes sévères ne concernent que 3 à 5 % des cas, elles peuvent mettre en jeu le pronostic visuel et imposent alors un traitement spécifique. Ce risque justifie une évaluation précise de l’activité de la maladie et de son retentissement, par la recherche systématique d’une exposition cornéenne (et de ses complications propres) ainsi que d’une neuropathie optique. L’imagerie orbitaire (tomodensitométrie ou IRM) trouve ici une place de choix, complément aujourd’hui indispensable de l’examen clinique. La stratégie thérapeutique découlera de ces éléments. À côté de l’arrêt du tabac et du rétablissement de la fonction thyroïdienne, des traitements locaux symptomatiques sont toujours indispensables. Si la sévérité de la maladie l’exige, une approche plus agressive sera nécessaire. Bien que de nombreuses molécules aient suscité un intérêt, souvent déçu, la corticothérapie générale sous forme de bolus intraveineux et/ou orale en reste le traitement de choix mais au prix d’une morbidité non négligeable. La radiothérapie orbitaire à visée anti-inflammatoire, d’efficacité quasi équivalente se révèle une arme utile, seule ou surtout associée à la corticothérapie. La chirurgie, confiée à un opérateur entraîné, peut être utilisée dans un but de décompression ou au stade des séquelles lorsque la stabilité de la maladie a été obtenue. Néanmoins, le préjudice fonctionnel et esthétique reste important, justifiant une prise en charge spécialisée et multidisciplinaire. Si de nouveaux outils thérapeutiques, en particulier les anticorps monoclonaux (dont le rituximab) pourraient apporter un autre regard sur le pronostic de la maladie, leurs places restent à définir. Lymphome T cutané primitif de présentation explosive. A. CAMBON, A.-S. POLOSECKI, J. MARTI, S. LECOULES, T. CARMOI, J.-P. TOURTIER, J.-P. ALGAYRES. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : les lymphomes cutanés primitifs T (LCTP) sont un groupe hétérogène de pathologies dont société française de médecine des armées la présentation clinique et le pronostic sont différents selon leur classification. Observation : une femme, âgée de 68 ans, d’origine ivoirienne présente brutalement une éruption de macropapules cutanées diffuses débutant au visage et sur le tronc et rapidement extensive avec œdème de la face, sans adénopathie superficielle palpable et sans fièvre. Il existe une élévation des transaminases à 4 fois la norme et une hyperéosinophilie à 1,800/mm3, la CRP est à 11 mg/l. Elle est admise en réanimation pour surveillance. Elle a pris les jours précédents des AINS pour des lombalgies et le diagnostic de réaction allergique type Drug Rash Hypereosinophilia with Systemic Symptoms (DRESS) est retenu. Une corticothérapie (CT) systémique est débutée et améliore le tableau permettant son transfert en médecine. Les biopsies cutanées sont réalisées. Les lésions cutanées et les anomalies biologiques ne régressent que très partiellement sous CT. À J10, elle présente une dyspnée hypoxémiante, toujours sans fièvre ni syndrome inflammatoire, pour laquelle un scanner thoracique montre une pneumopathie interstitielle diffuse ainsi que des adénopathies médiastinales et intraabdominales. Les biopsies cutanées concluent finalement à un lymphome T périphérique (LTP). Son état respiratoire se détériore rapidement entrainant une réadmission en réanimation et un décès 48 heures plus tard. Discussion : les LTCP sont définis par une accumulation clonale de lymphocytes dans la peau, sans manifestations extra cutanées après 6 mois. Au sein des LTCP, deux causes dominent : le Mycosis Fungoïde, forme localisée à la peau et réputée indolente et le syndrome de Sézary, forme systémique et agressive. La classification de l’OMS détermine le LTP comme une « entité provisoire » de sévérité indéterminée. Cette observation conf irme qu’il s’agit potentiellement d’une maladie grave d’autant que son début est brutal, que les lésions sont diffuses et qu’il existe une atteinte extra-cutanée synchrone. Il faut alors débuter une polychimiothérapie dans l’urgence. Le pronostic est globalement catastrophique. Conclusion : les LTCP sont habituellement évoqués devant des lésions cutanées subaiguës en dehors du contexte de l’urgence. Nous rapportons une observation explosive dont l’iconographie est démonstrative afin que le clinicien puisse rapidement identifier cette situation inhabituelle et grave. Nerf ou métamère ? P.-M. VAMPOUILLE, E. RESSIOT, L. VERMEULEN, N. LAMOTTE, C. BLANCHARD, F. ZAGNOLI. Service de neurologie, HIA Clermont-Tonnerre. Une patiente, âgée de 85 ans, est hospitalisée pour douleur occipitale apparue dans les heures qui ont suivi une chute accidentelle à domicile. La douleur est constante, insomniante, cuisante, avec des décharges électriques. Son point de départ est cervico-occipital gauche, irradiant vers le vertex. Il s’y associe une douleur mastoïdienne, rétro-auriculaire gauche, distincte de la précédente bien qu’ayant les mêmes caractéristiques sémiologiques. La pression à l’émergence du nerf journée des internes et des assistants d’Arnold gauche reproduit cette douleur de façon inconstante. La mobilisation du rachis cervical est indolore. Radiographies du rachis et scanner crânien et cervical à la recherche d’une lésion osseuse sont normaux en dehors d’une arthrose modérée banale pour l’âge. Malgré un traitement antalgique de paliers 1 puis 2 la douleur persiste. L’hypothèse d’une névralgie d’Arnold atypique (car la douleur déborde du territoire habituel du nerf) est évoquée et une infiltration envisagée. La douleur est f inalement atténuée par un traitement par Oxcarbazepine. Au 4 e jour de l’évolution, apparait une lésion vésiculeuse de l’angle sterno-claviculaire gauche. Cette lésion isolée sera suivie quelques heures plus tard d’une éruption érythémato-vésiculeuse cervico occipitale et rétro-auriculaire signant le diagnostic de zona cervical développé à partir de la racine C2. Un traitement par Valacyclovir et l’utilisation de co-antalgiques permettront de contrôler la douleur. Cette observation est l’occasion non seulement de rappeler les caractéristiques de la douleur zostérienne et en particulier le fait qu’elle peut précéder l’éruption de plusieurs jours et qu’elle résiste aux antalgiques usuels, mais aussi de revoir l’anatomie souvent méconnue du plexus cervical et de ses anastomoses. Hémophilie acquise et septicémie à pneumocoque. C. DOUTRELON, S. SKOPINSKI, X. ROUX, C. MORAND. Service de médecine interne, HIA R. Picqué. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 45 ans, hospitalisé dans notre service pour prise en charge d’une septicémie à pneumocoque à point de départ pulmonaire. L’état clinique initial nécessitait une prise en charge en service de réanimation pour sepsis grave avec défaillance multi-viscérale. L’état du patient s’est compliqué d’un épanchement pleural ayant nécessité la prolongation du traitement antibiotique. Nous remarquons par ailleurs la présence de saignements prolongés au niveau des points de ponction et notamment du drainage pleural, associés à une élévation isolée du TCA. Le bilan biologique complémentaire retrouvait un TP normal, des facteurs II et V normaux, la présence d’un anticoagulant circulant non corrigé par l’ajout d’un plasma témoin, un facteur VIII effondré inférieur à 2 %. La mise en évidence d’anticorps anti-facteur VIII et anti-facteur Von Willebrand permettant de confirmer le diagnostic d’une hémophilie acquise. L’évolution était spontanément favorable avec la guérison de l’infection. L’hémophilie acquise est une pathologie rare mais engageant le pronostic vital à court terme, on évoque le diagnostic devant un syndrome hémorragique inexpliqué en dehors d’un contexte de traumatique ou de toute coagulopathie. Le diagnostic est évoqué devant la présence d’une baisse spontanée et isolée du TCA et conf irmé par la mise en évidence d’un auto anticorps anti-facteur VIII. Le traitement repose sur la prise en charge symptomatique des manifestations hémorragiques et étiologique de l’auto-immunité. 271 S F M A Évaluation des pratiques transfusionnelles la nuit dans un hôpital d'instruction des armées. C. ROCHE, P. HANCE, H. THÉFENNE, G. LEYRAL, E. GARNOTEL. Fédération de biologie clinique, HIA Laveran. L'acte transfusionnel est devenu incontournable dans le Service de santé des armées (SSA), intéressant les médecins militaires aussi bien dans les hôpitaux d'instruction qu'en opérations extérieures. Maintenir une compétence dans le domaine de la délivrance de produits sanguins labiles s'avère donc indispensable. La prise de conscience des risques résiduels de la transfusion sanguine a abouti en France à des efforts sans précédent pour les réduire : sélection rigoureuse des donneurs, textes règlementaires encadrant toutes les étapes de l'acte transfusionnel. La transfusion la nuit (hors contexte d'urgence vitale) et plus généralement pendant les horaires de garde des services constitue une pratique risquée en matière de sécurité transfusionnelle, dans la mesure où les conditions optimales de sécurité ne sont pas réunies (manque de personnel en particulier). L’objectif de notre étude est d’évaluer les indications et la pertinence des transfusions réalisées pendant les horaires de garde. L’analyse des causes et des dysfonctionnements observés permet de proposer des axes d’amélioration afin de faire évoluer les pratiques transfusionnelles. Anesthésie locale en ophtalmologie : l’équipe d’anesthésie est-elle encore utile ? A. CHRISMENT, J.-P. TOURTIER, Y. AUROY, Y. DIRAISON. Département d’anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : en 1997, nous avons réalisé une étude des médicaments injectés par l’équipe d’anesthésie au cours des interventions d’ophtalmologie, anesthésie générales exclues. Or, en dix ans, les pratiques tant anesthésiques que chirurgicales ont changées. Nous souhaitons évaluer l’évolution des interventions per opératoires de l’anesthésiste. Matériel et méthodes : nous reprenons la méthodologie de l’étude de 1997. Une étude prospective est effectuée durant 6 mois d’activité ophtalmologique réglée (de janvier à juin 2007). Nous excluons les anesthésies prévues d’emblée générales lors de la consultation anesthésique. Nous notons toute injection médicamenteuse per opératoire, ainsi que ses causes : hypertension artérielle, trouble du rythme ou bradycardie, hypotension artérielle, agitation, douleur ou inconfort, divers (dont les injections d'acétazolamide). Nous comparons pour chaque cause les résultats de 1997 à ceux de 2007 par test de Khi 2, sauf si un effectif est inférieur à 5 : un test exact de Fisher est alors effectué. Résultats : en 1997, l’anesthésie locorégionale est la règle (100 %). En 2007, elle ne représente plus que 16 % des cas, le reste correspondant aux anesthésies topiques. Cinquante injections médicamenteuses sont retrouvées sur 263 dossiers en 2007 (vs 82 sur 204 dossiers en 1997 ; p < 0,01). Seize injections sont en rapport avec une hypertension artérielle, quatre avec un trouble du rythme 272 cardiaque ou une bradycardie (vs respectivement 36 et 13 en 1997 ; p < 0,01). Une ou plusieurs injections médicamenteuses sont effectuées par l’anesthésiste en per opératoire chez 16 % des patients (vs 33 % en 1997 ; p < 0,01). Discussion : entre 1997 et 2007, le taux d’injection médicamenteuse par l’anesthésiste en per-opératoire a chuté de moitié. Il existe une diminution significative du nombre d’interventions pour hypertension artérielle et pour trouble du rythme ou bradycardie. Cette nette évolution est probablement liée au passage des anesthésies locorégionales vers des anesthésies essentiellement topiques, au maintien en pré opératoire des médicaments à visée cardiovasculaires et aux modifications des techniques chirurgicales. Finalement, le rôle de l’anesthésiste en per opératoire d’une chirurgie ophtalmologique sous anesthésie locale s’est considérablement réduit. Dans notre hôpital, après discussion des équipes d’anesthésie et d’ophtalmologie, la présence d’un IADE en per opératoire a été maintenu au regard du taux d’intervention restant de 16 %. Le médecin anesthésiste – sollicité très ponctuellement – se consacre pleinement à d’autres interventions. Étude de la pharmacocinétique de la quinine sur modèle animal : administration continue versus administration séquentielle. A. BÉCRET, A. NAU, N. TAUDON, D. PARZY, E. PEYTEL. Service d'anesthésie réanimation, HIA Laveran. Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées. La quinine par voie intraveineuse est le traitement de référence du paludisme grave. Elle peut être administrée en perfusions de 4 heures toutes les 8 heures (schéma le plus souvent utilisé en pratique clinique), ou en perfusion continue. Toutefois, il n'existe pas de données pharmacocinétiques permettant de préférer une modalité à l'autre. Nous avons comparé, sur un modèle suidé, la pharmacocinétique de la quinine administrée selon ces deux modalités. Les paramètres pharmacocinétiques étaient identiques dans les deux bras, mais la quininémie était plus stable dans le bras injection continue. Cette stabilité serait probablement bénéf ique en clinique humaine, où l’étroitesse de l’index clinique de la quinine fait craindre à la fois les concentrations trop basses (ineff icacité thérapeutique) et les concentrations trop élevées (toxicité, en particulier cardiaque). L’utilisation de la quinine en perfusion continue pourrait donc être le choix de première intention en clinique humaine (moins de manipulations, moins de risques d’erreurs). Facteurs déterminant l’adhésion à la vaccination contre la grippe H1N1 par les personnels d’un hôpital. H. SAVINI, M. MURA, C. MARIMOUTOU, F. SIMON. HIA Laveran. IMTSSA. La vaccination contre la grippe H1N1 a été fortement recommandée dans les établissements de santé par la Direction générale de la santé. La campagne nationale société française de médecine des armées de vaccination a débuté le 20/10/2009 par ce groupe prioritaire dans un contexte médiatique confus. Les facteurs individuels et collectifs déterminant l’adhésion à la vaccination par les personnels étaient imprévisibles. Une étude transversale de ces facteurs a été conduite à un mois du début de la campagne dans notre hôpital (> 300 lits). Méthode : délivrance d’un auto-questionnaire aux 996 personnels du 16 au 20/11/2009, avec recueil de données socio-professionnelles, du statut vaccinal contre la grippe saisonnière et H1N1, des motifs de vaccination ou nonvaccination. Résultats : le taux de réponse était de 60 %, avec 519 réponses exploitables. La couverture vaccinale contre la grippe H1N1 était de 45 % et de 58 % contre la grippe saisonnière. La vaccination H1N1 était significativement liée à une vaccination antigrippale antérieure et à une activité de soins. En analyse multivariée, la vaccination contre la grippe H1N1 était associée avec le sexe masculin, la fonction, la participation à une séance d’information et le sentiment d’être clairement informé sur le vaccin pandémique. La motivation première était la protection des proches. La non-vaccination était due à un retard de vaccination (N=51) ou, plus souvent, à un refus (N=198). Les principales raisons du refus étaient le caractère non obligatoire (69 %) et la peur d’effets secondaires graves (50 %) ou fréquents (43 %). Discussion : malgré l’intérêt sanitaire et logistique, la vaccination H1N1 des personnels n’a pas été obligatoire. La connaissance du rapport bénéfices/risques a favorisé l’adhésion des personnels, notamment soignants, mais la motivation était plus souvent personnelle et le refus guidé par l’impact négatif de la médiatisation des effets adverses. Myocardite et Lyme. X. ZIRPHILE, P. GODON, C. DOUTRELON, J.-M. CHEVALIER. Service de cardiologie et maladies vasculaires, HIA R. Picqué. La borréliose de Lyme est une infection multisystémique, très hétérogène, transmise par des tiques du genre ixodes. Il s’agit d’une infection plus particulièrement présente en Europe centrale et Scandinavie, ainsi que sur la côte ouest des États-Unis. Alors que la majorité des symptômes sont dermatologiques, rhumatologiques, et neurologiques, il existe néanmoins des atteintes cardiaques dans 10 % des cas, celles-ci se manifestant classiquement par des troubles de la conduction. Mais toutes les tuniques cardiaques peuvent être atteintes, depuis le péricarde, jusqu’au myocarde, en passant par des atteintes valvulaires. Les atteintes myocardiques touchent le plus souvent le tissu nodal, mais peuvent beaucoup plus rarement prendre d’autres masques, comme celui de la myocardite aiguë virale. Nous présentons ici le cas d’un pompier, âgé de 49 ans, hospitalisé pour l’exploration d’une adénopathie inguinale inflammatoire, qui a présenté une myocardite mimant un syndrome coronarien aigu, tant sur les plans clinique, qu’électrique et enzymatique. Le patient a bénéficié d’une coronarographie, retrouvée normale, journée des internes et des assistants puis d’une IRM qui a permis d’asseoir le diagnostic. C’est son anamnèse qui a amené au diagnostic de myocardite de Lyme primaire, permettant ensuite un traitement antibiotique qui a conduit à la guérison ad integrum. Cette observation met en exergue une étiologie classiquement méconnue des myocardites de présentation pseudoinfarctoïde, dans le cadre d’une infection fréquente sous nos latitudes, notamment en milieu militaire, requérant une thérapeutique spécifique. Dermatite maculo-papuleuse prurigineuse et arthropodes (Anobium punctatum et Cimex lectularius), à propos de trois cas. C. DARLES, S. PONS, T. GAILLARD, B. FOURNIER, P. BRISOU. Fédération des Laboratoires, HIA Sainte-Anne. Service de dermatologie, HIA Sainte-Anne. Introduction : durant la dernière quinzaine de juillet, trois prélèvements inhabituels contenant des arthropodes sont parvenus au laboratoire de l’HIA Sainte-Anne via les consultations de dermatologie. Les patients, habitant dans les environs de Toulon, présentaient une dermatite maculo-papuleuse erythémateuse et prurigineuse sur l’ensemble du corps évoquant des piqures d’arthropodes. L’objectif était d’identifier ces insectes afin de déterminer leur implication dans ces dermatites. Méthode : les prélèvements entomologiques ont été effectués dans les trois habitations par les patients eux même : il s’agissait de nombreux insectes capturés sous le matelas et de poussière. Les insectes ont été observés à la loupe binoculaire (grossissement x20). Résultats : deux des trois prélèvements mettaient en évidence une infestation par Anobium punctatum, communément appelé petite vrillette. Cet insecte xylophage est parasité par un acarien : Pyemotes ventricosus. Il a était récemment démontré que P.ventricosus qui prolifère lors de fortes chaleurs, était à l’origine de maculo-papules prurigineuses. Le troisième prélèvement contenait des Cimex lectularius ou punaises de lit, insectes piqueurs de la famille des cimicidés classiquement recherchés en zone d’endémie (recrudescence dans le Sud-est de la France). Conclusion : devant une clinique similaire peu spécif ique, il est important de ne pas sous-estimer le rôle de l’acarien de la petite vrillette, Pyemotes ventricosus. Parallèlement, il semble intéressant de savoir reconnaître des punaises de lits af in de ne pas négliger un diagnostic différentiel. Trois diagnostics pour un déficit… M. BOURSIER, X. MICHEL, J. BEAUME, E. ZING, O. BERETS, B. AUGUSTE, M. MILLET-LUFT, M. NGUYEN, V. SCHOEN, S. BELLIER, O. NESPOULOUS, J.-P. HYRIEN. Service des urgences, HIA Percy. Le 16 juillet 2010, un homme, âgé de 28 ans, s’est présenté aux urgences de l’HIA Percy pour une gêne à la mobilisation de son pied. Ce patient a pour antécédent un tabagisme et une hernie discale L4/L5. Il précise avoir effectué des travaux de maçonnerie ces dix derniers jours. 273 S F M A L’interrogatoire rapporte également la notion d’une morsure de tique au niveau de la hanche droite trois semaines auparavant. Son médecin traitant avait extrait la tique 24 heures plus tard et avait prescrit une antibiothérapie. L’examen clinique a retrouvé un steppage avec déficit moteur et sensitif du nerf fibulaire commun droit. Une trace de la morsure de tique est toujours présente. Le reste de l’examen est normal. Trois étiologies sont évoquées : radiculaire, infectieuse et mécanique. Les examens suivants ont donc été réalisés : – une tomodensitométrie du rachis lombaire qui retrouvait une disco-arthropathie L4/L5 avec un doute sur un conflit radiculaire L5 droit ; – une ponction lombaire qui a montré une protéinorachie à 0,6 g/L et 5 leucocytes ; la sérologie de Lyme était négative ; – un électromyogramme qui a révélé une atteinte tronculaire du nerf fibulaire droit avec ralentissement modéré et bloc de conduction au col de la fibula. Ces éléments nous orientaient vers un syndrome canalaire du col de la fibula favorisé par une fragilité sciatique ancienne. Néanmoins, devant la réaction inflammatoire méningée, le patient a été traité par ROCEPHINE pendant 21 jours. Cette observation a été l’occasion d’une mise au point sur la neuroborréliose à tique, la hernie discale paralysante et le syndrome canalaire du col de la fibula. Ces trois pathologies peuvent être rencontrées par les médecins d’unité. En effet, le militaire est exposé à ces pathologies lors de ses entrainements en milieu à risque. Coupez le cordon… Mais gardez-le ! Actualités sur la greffe de sang placentaire. J. KONOPACKI, J.-V. MALFUSON, T. FAGOT, B. SOULEAU, A. KERLEGUER, J.-J. LATAILLADE, T. DE REVEL. Service d’hématologie, HIA Percy. Département de thérapie cellulaire, Centre de transfusion des armées J. Julliard. La greffe de moelle osseuse allogénique est le traitement curateur de choix d’un grand nombre d’hémopathies malignes ou non malignes. Cette jeune sénégalaise, âgée de 24 ans, est prise en charge dans le service d’hématologie en 2007 pour une leucémie aigue myéloïde (LAM) avec des facteurs cytogénétiques et moléculaires de très mauvais pronostic. Devant la primo-résistance primaire à la chimiothérapie d’induction, la greffe s’imposait comme le seul traitement salvateur de cette leucémie réfractaire. En l’absence de donneur HLA identique, familial ou volontaire non apparenté, la patiente a bénéficié de la première greffe de sang de cordon placentaire réalisée à l’HIA Percy. À 3 ans de la greffe, elle est en rémission complète persistante et très probablement guérie. L’absence de donneur HLA identique dans la fratrie ou sur le fichier de donneurs volontaires de moelle osseuse (DVMO) représente une limitation à la greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH), particulièrement au sein des minorités ethniques. L’utilisation de CSH de sang de cordon placentaire augmente les possibilités de greffe 274 à partir d’un donneur non apparenté. Elle présente de nombreux avantages : la rapidité de disponibilité des cordons, le grand nombre de donneurs potentiels, la possibilité d’utiliser des donneurs non HLA identiques et la diminution des risques imputés au prélèvement pour le donneur. Cependant, certaines limites peuvent être rencontrées telles qu’une reconstitution hématopoïétique retardée, un déficit immunitaire prolongé et un nombre de cellules souches par cordon insuffisant. Actuellement, sur plus de 600 maternités en France, une vingtaine d’établissements seulement sont autorisés à recueillir les dons de sang de cordon lors de l’accouchement. Le nombre total de cordons congelés et stockés s’élève à 8 500 en 2009. Un vaste programme d'expansion des collectes dans les maternités en France est mené, avec un objectif de 30 000 cordons stockés à l’horizon 2013. À l’heure où la thérapie cellulaire par l’utilisation des cellules souches est sujet de vastes débats… et de promesses thérapeutiques majeures, nous vous proposons à partir d’un cas clinique de faire le point sur un domaine de la thérapie cellulaire passé rapidement de l’expérimentation à la pratique clinique quotidienne. Accident vasculaire ischémique bithalamique Paramédian par occlusion de l’artère de Percheron : étude de six cas. J.-L. LAMBOLEY, F. LE MOIGNE, L. HAVE, L. QUESNEL, G. TSOUKA, P. SALAMAND, A. DROUET, L. GUILLOTON. Service de radiologie, HIA Desgenettes. Service de rééducation fonctionnelle, HIA Desgenettes. Service de neurologie, HIA Desgenettes. Introduction : les infarctus thalamiques bilatéraux paramédians sont rares parfois en rapport avec une occlusion d'un tronc commun, appelé artère de Percheron. Leur tableau clinique est très polymorphe avec souvent un trouble de conscience. Observations : les auteurs rapportent les observations de 6 patients, 3 hommes et 3 femmes âgés de 53 à 90 ans (moyenne à 71 ans), hospitalisés pour la survenue d’un infarctus bithalamique paramédian documenté en IRM. Chez un patient l’ischémie était étendue au mésencéphale réalisant un infarctus thalamo-pédonculaire bilatéral. La symptomatologie initiale fut très polymorphe avec l’installation brutale d’un trouble de conscience pour 5, associée avec une confusion ainsi qu’à une paralysie de verticalité pour 2 autres ; il y eu également 3 cas de déficit moteur hémicorporel, 2 troubles mnésiques antérogrades, 1 ataxie et 2 troubles phasiques. Enf in, chez deux patients, on nota des troubles des fonctions supérieures avec confusion, agitation et anxiété. Le scanner X et/ou surtout l’IRM cérébrale révélèrent l’existence d’un infarctus thalamique para médian bilatéral avec hypersignal en séquence T2 et FLAIR ainsi qu’un hypersignal en B1000 avec diminution du coefficient d’ADC. L’évolution fut variable selon les cas : une amélioration clinique rapide fut observée pour deux patients avec persistance d’un trouble oculomoteur de verticalité pour l’un. L'évolution fut moins favorable pour les autres patients lesquels conservèrent des troubles cognitifs sévères ; ils durent être orientés dans un établissement de long séjour ; pour l'un d'eux, un trouble société française de médecine des armées de la vigilance avec déficit de l’éveil et hypersomnolence fut associé avec un tableau de démence thalamique séquellaire. Un seul patient n’eut aucune séquelle. Enfin, on soulignera que les troubles de conscience initiaux ont tous été réversibles en moins de 24 heures. L’enquête étiologique retiendra une ACFA, un bas débit peropératoire et un athérome des troncs supra-aortiques dans les quatre autres cas. Discussion : la vascularisation des thalamus humains repose sur une distribution artérielle complexe présentant plusieurs variantes. L’une de ces variantes, rare, est l’artère de Percheron qui correspond à un tronc unique vascularisant le territoire paramédian thalamique de manière bilatérale. Cette artère prend son origine du premier segment de l’une des artères cérébrales postérieures et son occlusion est responsable d’un infarctus thalamique bilatéral et parfois thalamomésencéphalique. La présentation clinique d’une telle atteinte est souvent complexe, parfois déroutante, source d’errance et de retard diagnostic. Les données de la littérature permettent de faire ressortir quatre principaux signes cliniques retrouvés en cas d’un tel infarctus bithalamique paramédian avec une installation brutale de trouble de conscience (coma et hypersomnie), un syndrome confusionnel, des troubles mnésiques antéro et rétrogrades et enf in l’existence d’une paralysie oculomotrice de la verticalité. Cependant, aucun signe ni association de signes ne s’avèrent être spécifiques du tableau clinique. L’évolution des patients reste elle aussi très variable, pouvant aller de la récupération clinique ad integrum jusqu’au décès. On soulignera toutefois la fréquence accrue des troubles psychiatriques (syndrome dépressif) et mnésiques résiduels retrouvés dans 32 % des cas. Le rôle majeur de l’imagerie et notamment de l’IRM cérébrale dans le diagnostic positif de ces infarctus, en particulier à la phase aiguë, doit être souligné. En effet, L’IRM présente une très bonne sensibilité pour identifier ces infarctus de petite taille, en particulier grâce aux séquences de diffusion. Bien qu’il n’existe aucune étude à ce jour sur l’identification en imagerie de l’artère de Percheron, le diagnostic de son occlusion doit être évoqué devant toute atteinte ischémique bi-thalamique ou thalamo-mésencéphalique en imagerie. Conclusion : la connaissance de cette variante, dite artère de Percheron, permet de poser le diagnostic de cette entité anatomoclinique grâce à l'imagerie et notamment l'IRM, limitant ainsi le risque d'errance diagnostique en urgence. Tabagisme chez les patients hospitalisés sur l’HIA Desgenettes : résultats d’une enquête sur questionnaire. O. BYLICKI, M. ARNAUD, G. PRELAUD, J.-M. DOT. Service de pneumologie, HIA Desgenettes. Pharmacie hospitalière, HIA Desgenettes. Objectif : déterminer la prévalence du tabagisme chez les patients hospitalisés sur l’HIA Desgenettes. Estimer le coût de la mise en place d’une stratégie d’aide du sevrage tabagique sur l’hôpital. En discuter les modalités. journée des internes et des assistants Méthodes : étude de prévalence monocentrique à partir d’un questionnaire sur un jour donné, chez des patients fumeurs actifs, hospitalisés depuis au moins 48 heures. Analyses statistiques à l’aide du logiciel Sphynx. Résultats : 142 questionnaires recueillis sur 156 patients hospitalisés depuis au moins 48 heures, soit un taux d’exhaustivité de 91 %. Parmi ces 142 patients, 30 sont des fumeurs actifs (21 %), 17 de ces fumeurs actifs (56 %) semblent disposés à entamer un sevrage tabagique durant leur hospitalisation. Sur la base d’une aide au sevrage par substituts nicotiniques transcutanés, le cout journalier maximum pour l’hôpital est estimé à 66 €. Seul 10 % des patients ont reçu une information sur l’arrêt du tabac durant l’hospitalisation. Conclusion : plus de 20 % des patients hospitalisés sont fumeurs et plus de la moitié d’entre eux envisage un sevrage tabagique durant leur hospitalisation. Le cout journalier estimé reste acceptable pour l’établissement et permettrait la mise en place d’une politique cohérente avec la charte Hôpital sans Tabac. Il semble nécessaire de renforcer en parallèle la formation des personnels médicaux et paramédicaux. Un cœur bien chargé. Données actuelles sur le traitement de l’amylose AL primitive. K. COCQUEMPOT, S. CRÉMADES, T. DE REVEL. Service d’hématologie, HIA Percy Service de médecine interne, HIA Bégin. Service d’Hématologie, HIA Percy. Monsieur D., âgé de 70 ans, présente depuis 18 mois une asthénie rapidement progressive associée à une anorexie, un amaigrissement de 19 kg, des malaises à répétition de type hypotension orthostatique et, des œdèmes des membres inférieurs et du visage. Le diagnostic d’amylose systémique primitive AL avec atteinte pluri-organes (cardiaque, digestive, hépatique et rénale) est posé. L’amylose AL est une pathologie non exceptionnelle (500 nouveaux cas par an en France) et grave (médiane de survie sans traitement de l’ordre d’un an). Le traitement peut avoir une réelle eff icacité d’autant plus que le diagnostic est porté précocement. Le but du traitement est de réduire le taux de la protéine monoclonale. En 1997, le protocole MP associant melphalan et prednisone, en cures mensuelles, était le traitement de référence. Il permettait un allongement significatif mais faible de la survie des patients qui passait de 12 à 18 mois avec un taux de réponse de 30 %. L’introduction des traitements intensifs avec autogreffe de cellules souches, qui avaient fait la preuve de leur efficacité dans le traitement du myélome, avait suscité des espoirs mais leur toxicité est beaucoup plus importante dans l’amylose AL, et restent réservés aux patients ne présentant aucun signe de gravité (décès liés au traitement entre 4 et 42 %). L’association melphalan-dexaméthasone (M-Dex) est plus rapidement efficace (médiane 2 mois contre 6 pour MP) et a un taux de réponses immunohistochimiques de l’ordre de 60 %. La survie médiane est de 56,9 mois contre 22,2 pour les autogreffes. Les associations alkylant-corticoïde plus thalidomide, 275 S F M A bortezomib ou lénalidomide sont envisageables en première ligne s’il existe un myélome associé mais sont souvent réservées aux patients réfractaires ou en rechute, ou ayant une atteinte sévère. Il semble exister une efficacité importante et rapide du bortezomib (réponse hématologique en moins de 2 mois pour 70 % des patients et 25 % de réponses complètes). La prise en charge des patients atteints d’amylose AL reste diff icile. Malgré les progrès dans la compréhension des anomalies moléculaires des protéines et la formation des fibrilles, les mécanismes moléculaires ciblant certains tissus spécifiques sont actuellement indéterminés. La recherche actuelle est axée sur l’identification de ces processus moléculaires afin de développer des traitements plus ciblés. Prise en charge des nausées et des vomissements chimio-induits en cancérologie solide. D. BRETON, V. JANDARD, A. CAUET, A. SGARIOTO, M. PAILLET, O. GALVEZ, X. BELTRANDO, H. RIMLINGER, M. HERVOUET, J. MARGERY, X. BOHAND, F. VAYLET. Service de pharmacie hospitalière, HIA Percy. Service de médecine interne, HIA Percy. Service de pneumologie, HIA Percy. Les protocoles anticancéreux utilisés dans le traitement de certains cancers sont à l’origine de multiples effets indésirables dont les nausées et les vomissements sont parmi les plus fréquemment rencontrés et redoutés. L’instauration depuis plusieurs années de prophylaxies antiémétiques efficaces ne limite pas les craintes des patients. L’Hôpital d’instruction des armées Percy a mis en place à partir de septembre 2009 une consultation pharmaceutique individuelle des patients recevant une chimiothérapie pour le traitement d’un cancer d’origine pneumologique ou gastro-entérologique. Chaque patient est reçu par un pharmacien avant sa première chimiothérapie afin de déterminer son niveau de risque. Il est ensuite revu avant chaque nouvelle cure afin d’adapter le cas échéant, le traitement antiémétique. À l’issue de chaque consultation, le pharmacien propose au médecin, une ordonnance mentionnant le traitement antiémétique. Sur une période allant de septembre 2009 à juin 2010, 55 patients ont été suivis dans le cadre d’une administration sur un jour (chaque traitement étant séparé par au moins 6 jours), ce qui a représenté l’équivalent d’un total de 358 jours de traitement. Seuls 4 % des patients ont présenté des vomissements lors de la phase aigue (moins de 24 heures après administration des antinéoplasiques). Six pourcent des patients ont présenté ces vomissements en phase retardée (24 à 72 heures après administration). Quarante pourcent ont décrit des nausées durant les 72 premières heures suivant la chimiothérapie, ayant pu conduire à la prise d’anti-nauséeux (metoclopramide, metopimazine, dompéridone), le plus souvent non documentée. La plupart des patients (78 %) n’ont pas subi d’adaptation de traitement au cours du temps. Seuls 11 % ont eu une augmentation du niveau de leur prise en charge antiémétique. La prise en charge des effets indésirables dus aux anticancéreux par une équipe pluriprofessionnelle semble 276 prouver son efficience. Les premiers résultats obtenus à l’HIA Percy sont très encourageants et démontrent tout l’intérêt de l’implication du pharmacien directement auprès des patients et aux côtés des équipes soignantes. Syndrome des vomissements cycliques de l’adulte lié à la consommation de cannabis : à propos d’un cas. A. VAUTHIER, C. COSTENTIN, L SINAYOKO, R. MIKOUIYI-NGOULOU, D. MENNECIER, C. THIOLET. Service d’hépato-gastro-entérologie, HIA Bégin. Introduction : dans certains pays, le cannabis est utilisé en médecine pour ses propriétés anti-émétisantes et antalgiques. Toutefois, la littérature anglo-saxonne rapporte la survenue d’effets inverses décrits sous le nom de syndrome des vomissements cycliques de l’adulte lié à la consommation de cannabis. Cas clinique : nous rapportons l’observation d’un patient, âgé de 32 ans, sans antécédents notables, consommateur quotidien de cannabis, consultant aux urgences pour exacerbation de douleurs abdominales récidivantes depuis plusieurs années. Ces douleurs étaient post-prandiales, diffuses, accompagnées de vomissements, et soulagées par la prise de douches très chaudes. L’examen clinique était normal en dehors d’un IMC à 18. Le bilan biologique était normal. L’échographie abdominale et doppler des artères rénales et mésentériques, le scanner abdomino-pelvien, la gastroscopie et la coloscopie étaient sans anomalie. Le diagnostic de vomissements cycliques de l’adulte lié à la consommation de cannabis a été retenu. L’évolution a été favorable à l’arrêt de la consommation et un programme d’aide au sevrage cannabique a été proposé au patient à la sortie du service. Discussion : ce syndrome a été décrit pour la première fois en 2004. Une consommation de cannabis quotidienne précède l’apparition des symptômes digestifs. Il se manifeste par des nausées, des vomissements incoercibles et éventuellement des douleurs abdominales évoluant de manière cyclique et ces symptômes ont la particularité d’être calmés par des bains chauds. L’ensemble des examens biologiques et d’imagerie est normal. Il s’agit d’un diagnostic d’élimination, rare, expliquant une fréquente errance diagnostique. Les traitements antiémétiques sont inefficaces, et on note un recours fréquent aux antalgiques de palier 3. Le seul traitement curatif est le sevrage définitif en cannabis. Conclusion : le syndrome des vomissements cycliques de l’adulte lié à la consommation de cannabis devrait être évoqué chez les patients consultant pour ces symptômes. Dépistage du portage de bactéries multirésistantes d’importation en France et maîtrise de leur diffusion : mise au point du Haut conseil de la santé publique - mai 2010. S. PONS, C. DARLES, T. GAILLARD, C. MARTINAUD, P. GOUTORBE, P. BRISOU. Fédérations des laboratoires, HIA Sainte-Anne. Service de réanimation, HIA Sainte-Anne. Les bactéries dites « multi-résistantes » (BMR) sont en nombre croissant du fait de la large dissémination des société française de médecine des armées antibiotiques d’origine humaine, vétérinaire ou encore agricole. La crainte d’une impasse thérapeutique face à une résistance bactérienne « globalisée » motive la mise en place de dépistages ciblés de portage asymptomatique de bactéries commensales multi-résistantes. Parmi ces populations à risque, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a souhaité préciser le mode de prise en charge et dépistage des BMR d’importation en France. En effet, sur environ 18 millions de français partant à l’étranger par an, 0,08 % sont rapatriés et on dénombre 80 millions de touristes par an en France. L’ensemble de cette population constitue une population à risque. Parmi les BMR d’intérêt, le HCSP met l’accent sur les entérobactéries productrices de carbapénèmases et les entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG). En Europe, leur prévalence atteint respectivement 2 et 28 % contre 80 et 10 % aux États-Unis. Leur émergence est de ce fait redoutée et surveillée. Les patients rapatriés ou ayant fréquenté un établissement de santé durant plus de 24 heures doivent bénéficier d’un dépistage ciblé à l’aide d’un écouvillon rectal ou coproculture. Le diagnostic microbiologique repose sur des ensemencements sur géloses sélectives spécif iques en première intention, éventuellement associés à des techniques complémentaires confirmées par biologie moléculaire. En parallèle, il convient d’informer le patient, de signaler les entrants venant de l’étranger à l’équipe opérationnelle d’hygiène, d’alerter le laboratoire et de réaliser un signalement externe aux autorités sanitaires et au Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN). La prévention de la transmission croisée doit immédiatement être instaurée grâce à des précautions complémentaires de contact dont la signalisation, la sectorisation, le dépistage éventuel des contacts du cas et le suivi du portage. En somme, l’émergence inévitable de BMR au niveau mondial doit faire l’objet d’une prise de conscience collective. La politique du search and destroy d’Europe du Nord n’est pas applicable dans le cadre de bactéries commensales digestives. En revanche, la stratégie s’oriente, dans l’attente d’alternative thérapeutique et de changement de mode de vie, vers une politique que l’on peut qualifier de search to prevent. Sprue tropicale chez un expatrié : un diagnostic à ne pas méconnaitre. A. CHAUVIN, C. GALÉANO-CASSAZ, S. CAMILLERIBROET, T. CARMOI, G. PERROT, H. BLONDON, S. LECOULES, A. CAMBON, J.-P. ALGAYRES. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Cabinet de pathologie Tolbiac, Paris. Un homme, âgé de 65 ans, vivant au Cambodge depuis 10 ans était hospitalisé pour une diarrhée chronique, sans douleurs ni rectorragies évoluant depuis 7 mois. Le patient était apyrétique mais présentait un amaigrissement de 18 kg. L'examen clinique était normal. Les examens biologiques montraient un syndrome carentiel : anémie macrocytaire (Hb =11,9g/dl, VGM = 98 μ 3), hypoprotidémie à 60 g/l, taux bas des journée des internes et des assistants vitamines B9, B12 et D, TP à 67 % (facteur V à 100 %). Le poids des selles était de 450 g/j avec une stéatorrhée à 28 g/j. La FOGD montrait un aspect atrophique de la muqueuse duodénale et les biopsies une atrophie villositaire subtotale avec importante lymphocytose intra-épithéliale. Il n'existait pas de parasites invasifs (lamblias, cryptosporidies, microsporidies) et la recherche par PCR de Trophyrema Whippeli était négative. Absence d'anticorps anti-endomysium (IgG et IgA) et anti-transglutaminase (IgA). Sérologie VIH négative. Le diagnostic de sprue tropicale était retenu et l'évolution clinique favorable sous traitement antibiotique (ofloxacine 200 mg x 2/j), acide folinique (25 mg/j) et vitamine B12 (1 000 gamma/j per os) pendant 3 mois. Les biopsies duodénales réalisées après un an d'évolution montraient un aspect normal des villosités et une disparition de la lymphocytose intra-épithéliale. La sprue tropicale est fréquente en zone intertropicale mais elle survient surtout chez l'autochtone et les observations chez le sujet expatrié sont exceptionnelles. Le tableau clinique est celui d'un syndrome de malabsorption sévère et le diagnostic est retenu en l'absence d'une autre cause d'atrophie villositaire. Les mécanismes physiopathologiques restent non totalement explicités, mais une colonisation bactérienne par les germes aérobies et des troubles de la motricité du grêle sont probablement en cause. L'évolution est favorable par un traitement antibiotique per os associé à l'acide folinique, qui doit être prolongé (3 mois à 6 mois), ce qui permet de diminuer le risque de rechute. Thyroïdite de De Quervain révélée par une fièvre prolongée. A.-S. POLOSECKI, J. MARTI, A. CAMBON, S. LECOULES, T. CARMOI, J.-P. ALGAYRES. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : les thyroïdites sont un ensemble hétérogène de maladies. Seule la thyroïdite de De Quervain peut se révéler par des signes généraux, habituellement modérés et transitoires, mais pas toujours… Observation : une femme, âgée de 58 ans, sans antécédents est hospitalisée pour une fièvre à 39°, isolée, de début brutal et évoluant depuis 5 jours. L’examen clinique initial est normal sans goitre ni douleur cervicale antérieure et la biologie montre une CRP à 150 mg/l, isolée. Les explorations initiales morphologiques et biologiques, notamment à visée infectieuses sont négatives. L’observation montre une fièvre à 39° voire 40 °C, vespérale, maximale entre 17 heures et 21 heures, avec la persistance du syndrome inflammatoire à un niveau stable. La patiente est intensément asthénique et perd environ 6 kg en 15 jours. Aucun signe clinique ou biologique ne permet d’orienter vers un diagnostic. En l’absence d’amélioration, un TEP scanner est réalisé à J16 et ne montre de manière surprenante qu’une hyperfixation intense et isolée de la thyroïde. La TSH et la T4 sont normales, la thyroïde est hétérogène en échographie et les anticorps anti thyroglobuline et anti thyroperoxydase sont négatifs. Le diagnostic de 277 S F M A thyroïdite de de Quervain (TdQ) est retenu. Aucun traitement n’est entrepris, la fièvre cesse spontanément à J29 et la CRP se normalise à J40. Discussion : la TdQ est 20 fois moins fréquente que la thyroïdite d’Hashimoto. Aucun signe clinique n’est constant, mais le tableau typique comporte une douleur cervicale antérieure, une fièvre modérée et transitoire dans 50 % des cas avec un syndrome pseudo grippal, une thyrotoxicose modérée initiale et transitoire et une élévation de la CRP. Dans une cohorte de 41 patients vus à différents moments de leur TdQ, 22 % ne présentaient aucune douleur cervicale antérieure. Une fièvre entre 38 et 39 °C est notée dans 17 % des cas mais la durée n’est pas précisée. Une perte de poids de 4,5 à 18 kg est associée pour 37 % des patients, non liée une hyperthyroïdie qui n’est que fugace lorsqu’elle existe. Cette observation est atypique par l’intensité et la durée inhabituelle de cette fièvre inflammatoire. Conclusion : devant un tableau de FP inflammatoire isolée avec perte de poids sans orientation clinique, l’interniste doit évoquer une TdQ. Dans notre observation, le TEP permet de poser ce diagnostic habituellement évoqué sur une simple scintigraphie thyroïdienne « blanche ». Télétransmission d’images médicales en mission extérieure. C. BARBEROT, M. GARETIER, J. ROUSSET, S. CHINELLATO, Y. FEUVRIER, TH. LE BIVIC. Service d'imagerie médicale, HIA Clermont-Tonnerre. BCRM Brest. Le Service de santé des armées a mis en place un système de télétransmission des examens d’imagerie entre la métropole et les groupements médicochirurgicaux outre-mer. Il est une aide diagnostique aux médecins en situation isolée, leur apportant un avis spécialisé pour l’interprétation de ces examens. Il permet de palier à la pénurie de radiologues non présents hors métropole. Ce projet a été instauré entre les groupements médicochirurgicaux de Kaboul et de Djibouti et le service d’imagerie médicale de l’HIA Percy à Clamart depuis juillet 2007, puis avec l’HIA Clermont-Tonnerre à Brest depuis janvier 2008. Il concerne essentiellement les examens tomodensitométriques. Dans un premier temps nous présenterons les aspects techniques de la télétransmission d’images médicales et la gestion des examens. Puis nous exposerons le bilan de notre activité à Brest dans ce domaine, avant de terminer par les performances et les limites de ce système. Troubles de la conduction cardiaque et lupus : myocardite ou toxicité de l’hydroxychloroquine ? N.-C. ROCHE, P. PAULE, C. ROCHE, S. KEREBEL, J.-M. GIL, L. FOURCADE. Service de cardiologie, HIA Laveran. Fédération de biologie clinique, HIA Laveran. Introduction : le lupus érythémateux est une maladie auto-immune causant des préjudices à de nombreux 278 organes. Les atteintes cardiaques sont multiples : péricardite, myocardite, endocardite, mais les troubles de la conduction sont exceptionnels chez l’adulte. Cas clinique : les auteurs rapportent l’observation d’une patiente, âgée de 58 ans, suivie depuis 8 ans pour un lupus cutanéo-articulaire, bien contrôlé par hydroxychloroquine. La patiente consulte pour une asthénie croissante, et des lipothymies évoluant depuis une semaine. L’examen clinique constate une bradycardie sinusale alternant avec un bloc atrio-ventriculaire complet. Les analyses immunologiques sont en faveur d’une poussée lupique, et l’IRM cardiaque visualise des foyers d’inflammation dans le septum interventriculaire. Cependant l’hydroxychloroquine au long cours peut aussi se compliquer d’une toxicité cardiaque. Malgré l’arrêt de l’hydroxychloroquine, et après une corticothérapie intraveineuse, il est nécessaire d’implanter un stimulateur cardiaque. Six mois plus tard, le contrôle de la pile ne montre pas de récupération d’une conduction cardiaque native. Discussion : parmi les patients atteints de LEAD, 9 % présenteraient une myocardite latente. Contrairement à la chloroquine, la cardiotoxicité de l’hydroxychloroquine est bien plus rare et se manifeste après plusieurs années de traitement. Les blocs atrio-ventriculaires complets de l’adultes associent un mécanisme inflammatoire à une probable toxicité de l’hydroxychloroquine. Le pronostic est plutôt favorable après plusieurs semaines de corticothérapie éventuellement associés à des immunosupresseurs. Cette observation souligne le rôle essentiel de la réalisation d’ECG au cours du suivi des patients lupiques, car cet examen peut être le seul à témoigner d’une détérioration progressive des voies de conduction. Une primo infection à Herpès virus 2 qui donne mal à la tête. J. MARTI, T. CARMOI, A. CAMBON, A.-S. POLOSECKI, J. PICARD, S. LECOULES, J.-P. ALGAYRES. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : les méningites à HSV2 ont une évolution souvent spontanément favorable et peuvent récidiver. Leur traitement reste actuellement mal codifié. Observation : une jeune femme, âgée de 18 ans, sans antécédent, est hospitalisée pour céphalées fébriles depuis trois jours. L’interrogatoire retrouve le premier rapport sexuel non protégé 13 jours auparavant. Une éruption vésiculeuse vulvaire, typique de lésion herpétique a précédé les symptômes. L’examen clinique initial retrouve une température à 39 °C. Il n’y a pas de purpura, ni de signe d’encéphalite. Le scanner cérébral est normal. La biologie retrouve une CRP à 3 mg/l, sans hyperleucocytose. La ponction lombaire retrouve un liquide clair avec 108 leucocytes dont 80 % de lymphocytes, une protéinorachie à 1,4 g/l, une glycorachie normale. La patiente est mise sous amoxicilline 12 g/jour acyclovir IV et acyclovir 10 mg/kg/8 heures. L’apyrexie est obtenue au bout de 36 heures La PCR sur LCR conf irmera la présence massive d’HSV2. La patiente bénéficiera d’un traitement société française de médecine des armées par Acyclovir IV pendant trois semaines avec une disparition complète des symptômes. Discussion : les encéphalites et méningoencéphalites herpétiques sont liées dans 90 % des cas à HSV1 et sont potentiellement graves. La méningite herpétique liée à HSV2 est réputée bénigne et d’évolution spontanément favorable en l’absence de traitement spécifique. Dans une série déjà ancienne, la méningite herpétique est associée à une primo-infection génitale dans 36 % des cas chez la femme et 18 % chez l’homme mais dans un autre travail 60 % des patients n’ont jamais présenté de lésions génitales. Un quart des patients présentera des symptômes récurrents cliniques dont la méningite récurrente dite de Mollaret. Conclusion : malgré l’évolution théoriquement favorable de la méningite herpétique, il est licite de penser qu’un traitement par Acyclovir puisse améliorer les symptômes de la phase d’état, voire de diminuer le risque d’épisodes récurrents ultérieurs. Cependant, malgré la fréquence relative des méningites à HSV2, aucune étude ne confirme cette attitude thérapeutique. Variabilité temporelle des appels d’urgence intrahospitaliers. G. NKILLY, J.-P. TOURTIER, J. VANDENBOSSCH, Y. AUROY. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Val-de-Grâce. Introduction : l’organisation d’une équipe médicale de réponse aux appels d’urgence intra-hospitaliers est un élément de sécurité. C’est aussi une tâche qui impacte l’organisation des services impliqués : urgences, réanimation. Nous évaluons la variabilité temporelle des appels téléphoniques d’urgence intra-hospitaliers ainsi que le devenir des patients pris en charge. Méthode : tous les appels téléphoniques durant une période de 48 mois, de décembre 2005 à novembre 2009, ont été inclus. L’heure de l’appel téléphonique était notée et l’incidence à travers la journée calculée. Nous comparions le nombre d’appels entre 8heures et 20heures et entre 20 heures et 8 heures en utilisant un test de Wilcoxon. De plus, l’âge des patients, leur sexe, la raison de l’appel et leur devenir était étudiés. Résultats : durant les quatre années prises en compte, il y a eu 136 appels parmi lesquels 17 étaient erronés (12,5 %). Entre 8-20 heures et 20-8 heures, il y avait respectivement 93 et 43 appels (p = 0,02). La cause immédiate d’intervention était l’arrêt cardiaque dans 35 % des cas, une dépression respiratoire dans 8 % et une diminution du niveau de conscience dans 43 % des cas (autres : 14 %). On note que 18 % des patients sont morts durant l’intervention de l’équipe d’urgence. Parmi les survivants, 31 % ont été transférés en réanimation. L’âge des patients était de 67 +/- 17 (hommes à 53 %). Conclusion : il est possible que le report systématique des données soit moins strict durant la nuit. Mais, au delà de ces difficultés, notre étude suggère qu’il existe une variabilité temporelle des appels pour urgences médicales intra-hospitalières. Le fait que la majorité des appels survient entre 8 heures et 20 heures est probablement un reflet du niveau de supervision et du niveau général d’activité intra-hospitalière durant la journée. journée des internes et des assistants Auscultation en vol : comparaison des stéthoscopes acoustiques et électroniques. E. FONTAINE, J.-P. TOURTIER, S. COSTE, L. MANGOUKA, L. GRASSER. Département d’anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : les évacuations aériennes de patients avec une altération des fonctions pulmonaires ou cardiaques sont fréquentes. Un monitorage de haut niveau y est associé (et CO2, SpO2 etc). Cependant, ces méthodes ne peuvent totalement remplacer l’auscultation cardiopulmonaire, qui peut identifier une intubation devenue sélective, l’apparition d’un pneumothorax (redouté en altitude), le déclenchement d’un bronchospasme ou d’un OAP, certaines dysfonctions cardiaque. Malheureusement, les bruits et vibrations propres aux vecteurs aériens peuvent annihiler toute possibilité d’auscultation. Des stéthoscopes électroniques à amplification ont cependant déjà montrés en ambiance bruyante une amélioration de la qualité de l’auscultation. Nous voulons donc comparer la qualité de l’auscultation pulmonaire et cardiaque obtenue en vol avec : d’une part un stéthoscope conventionnel de haut niveau (Litmann Cardiology III), d’autre par un stéthoscope électronique de dernière génération (Litmann Electronic Model 3100). Matériel et méthodes : une étude prospective, en double aveugle, randomisée a été réalisée. L’amplification du stéthoscope électronique était réglée à 6 sur 8 incrémentations possibles. Les praticiens impliqués avaient tous une bonne expérience des évacuations aériennes et leurs tests audiométriques étaient normaux. Ils étaient aveuglés durant l’auscultation, un tiers positionnant le pavillon du stéthoscope tiré au sort. Nous avons étudié comparativement 18 auscultations cardiaques et pulmonaires durant des évacuations aériennes réelles à bord de Falcon 50 (en configuration EVASAN ; DASSAULT aviation). Pour chaque auscultation, sa qualité était décrite en utilisant une échelle numérique variant de 0 à 10 correspondant à « je n’entends rien », 10 à « j’entends parfaitement ». Les comparaisons entre stéthoscope conventionnel et stéthoscope électronique étaient effectuées en utilisant un test t pour valeurs appareillées. Résultats : l’âge des patients était 42 ± 11 ans, 78 % étaient des hommes. L’index de masse corporelle était 29,5 ± 4,7. Pour l’auscultation cardiaque, la valeur sur l’échelle numérique était 5,7 ± 1,4 et 6,5 ± 1,8, respectivement pour le stéthoscope traditionnel et électronique (p = 0,027). Pour l’auscultation pulmonaire, la qualité de l’auscultation était estimée à 3,6 ± 2,3 pour le stéthoscope acoustique, à 3,9 ± 2,9 pour le stéthoscope électronique (p = 0,193). Discussion : les médecins impliqués dans des évacuations sanitaires à bord de Falcon 50 obtiennent une meilleure qualité d’auscultation cardiaque en utilisation le stéthoscope à amplification électronique plutôt que le stéthoscope traditionnel. Nous ne montrons pas de différence signif icative concernant les bruits pulmonaires. L’amélioration du rapport signal/bruit est probablement la clef pour autoriser dans ce contexte la pertinence de l’auscultation pulmonaire. 279 S F M A Métastases osseuses isolées des tumeurs testiculaires : illustration de l’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire. C. CHARGARI, F.-R. FERRAND, J. JACOB, R. DULOU, S. LE MOULEC, D. RICARD, O. BAUDUCEAU, B. CECCALDI, A. HOULGATTE, L. VÉDRINE. Service d’oncologie radiothérapie, HIA du Val-de-Grâce. Service de neurochirurgie, HIA du Val-de-Grâce. Service de neurologie HIA du Val-de-Grâce. Service d’urologie HIA du Val-de-Grâce. Rarement observées lors de la présentation initiale d’un cancer du testicule, les métastases osseuses des tumeurs germinales sont le plus souvent associées à une atteinte métastatique viscérale diffuse. Nous rapportons un cas exceptionnel d’hémiparésie aiguë secondaire à une métastase crânienne unique inaugurale d’une tumeur germinale non séminomateuse (TGNS). Après conf irmation histologique du diagnostic et orchidectomie, l’initiation d’une chimiothérapie systémique permettait une résolution rapide de la symptomatologie neurologique. L’exérèse de la masse résiduelle crânienne, justifiée par un examen radiologique non strictement normalisé, confirmait le caractère complet de la réponse tumorale. Cette observation et l’analyse des données de la littérature suggèrent que les TGNS doivent être considérées comme un diagnostic différentiel potentiel chez des hommes jeunes porteurs d’une métastase isolée, en particulier osseuse. En effet, ces métastases peuvent constituer un mode de révélation d’une tumeur germinale, justifiant la réalisation systématique d’un examen testiculaire. Compte-tenu du potentiel rapidement évolutif des tumeurs germinales et de l’impact démontré du délai entre les premiers symptômes et l’initiation de la prise en charge oncologique, ces localisations métastatiques rares constituent une urgence diagnostique et thérapeutique. Cette observation souligne l’importance d’une prise en charge multidisciplinaire et d’un projet thérapeutique ambitieux chez les patients souffrant de tumeurs germinales métastatiques, dont le traitement curatif reste un objectif à part entière. Communications orales Chirurgie Plasmocytome laryngé : à propos d’un cas. J. JACOB J, O. BAUDUCEAU, M. FAYOLLE, C. CONESSA, T. CARMOI, G. BONARDEL, E. GONTIER, T. FAGOT, T. DE REVEL. Service d’oncologie-radiothérapie, HIA du Val-de-Grâce. Service d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale, HIA du Val-deGrâce. Clinique médicale, HIA du Val-de-Grâce. Service de médecine nucléaire, HIA du Val-de-Grâce. Service d’hématologie, HIA Percy. Le plasmocytome est une tumeur maligne rare, développée aux dépens des plasmocytes, entité cellulaire issue de la maturation des lymphocytes B, pouvant s’accompagner d’une immunoglobuline monoclonale circulante. En dehors de la moelle osseuse, cette tumeur se situe le plus souvent au sein du tractus digestif et des voies 280 aériennes supérieures. Le traitement du plasmocytome localisé à la sphère oto-rhino-larnygologique repose principalement sur la radiothérapie. Nous rapportons le cas d’un jeune patient, exposé professionnellement au goudron, au polychlorure de vinyle et aux polyoléf ines, pris en charge pour une dysphonie chronique. La nasof ibroscopie a mis en évidence une lésion ventriculaire gauche. Une hyperfixation modérée a été observée en regard de cette lésion sur la tomographie par émission de positons couplée au scanner. L’examen histologique du prélèvement effectué lors de la laryngoscopie a objectivé une amylose associée à une inf iltration plasmocytaire monotypique Lambda. Il n’a été constaté aucune répercussion clinique ou biologique de cette amylose ni extension tumorale à distance. Ainsi, la prise en charge thérapeutique de ce plasmocytome localisé laryngé s’est déroulée en deux temps : une exérèse chirurgicale puis une radiothérapie adjuvante. Une dose de 50 Gy a été délivrée sur le lit tumoral en 25 fractions. Le patient, en excellent état général, est actuellement suivi en Hématologie, afin de dépister une évolution myélomateuse. Tumeurs nerveuses thoraciques de l’adulte. D. NGABOU, G. BODDAERT, B. GRAND, V. RESLINGER, J.-P. ARIGON, F. PONS. Service de chirurgie thoracique, HIA Percy. Nous rapportons une analyse rétrospective sur 10 ans des patients admis dans le service de chirurgie thoracique de l’hôpital d’instruction des armées Percy pour tumeurs nerveuses du thorax. Onze patients ont été inclus, dont 8 hommes et 3 femmes. L’âge moyen était de 42 ans et les extrêmes de 22-82 ans. La découverte était faite sur une radiographie pulmonaire systématique dans 8 cas, et dans 3 cas les patients avaient consulté pour des douleurs thoraciques. La tumeur siégeait dans le médiastin postérieur dans 63 % des cas, et au niveau du médiastin antérieur, supérieur, moyen et sur le trajet d’un nerf intercostal dans respectivement un cas. L’étude anatomopathologique avait retrouvé un schwannome bénin dans huit cas soit 72 % des cas et un neurofibrome dans un cas (9 %). Et deux cas de schwannome malin dont une tumeur maligne de Triton. La chirurgie a été réalisée chez dix patients, et l’abord a été thoracoscopique dans 45 % des cas. La morbidité était de 18 %, pour des tumeurs de l’apex, qui ont présenté dans les suites un syndrome de Claude Bernard Horner et des douleurs neurogènes du membre supérieur gauche. Dans les deux cas les symptômes ont été régressifs en 2 à 3 mois. La mortalité était nulle. Incidentalome de la surrénale, exploration et indications thérapeutiques. B. DE LA VILLÉON, S. BONNET, Y. GOUDARD, M. FONDIN, V. DUVERGER. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin. La prévalence des incidentalomes de la surrénale augmente avec la puissance et la précision des examens société française de médecine des armées d’imagerie. Un nombre important de lésions surrénaliennes est ainsi découvert fortuitement chaque année, nécessitant une réponse quant à leur conséquence et leur évolution. À partir d’un cas d’hémangiome de la surrénale, nous étudierons les démarches diagnostique et thérapeutique concernant les incidentalomes surrénaliens. Tout incidentalome de la surrénale doit être exploré afin d’éliminer certaines pathologies malignes. Le risque principal est en effet de méconnaître un phéochromocytome ou une tumeur maligne ; la sanction étant alors directement chirurgicale. Nous insisterons sur l’apport de la chirurgie laparoscopique dans cette prise en charge. Profil des blessés de guerre français en Afghanistan : expérience du Service de santé des armées sur la période 2001-2009. R.-M. BLOT, J.-L. DABAN, S. COSTE, P. CLAPSON, S. DE RUDNICK, P. JAULT, S. MÉRAT, J.-P. TOURTIER, L. BARGUES, S. AUSSET, B. DEBIEN, J.-M. ROUSSEAU, B. LENOIR. Département d'anesthésie et réanimation, HIA Bégin. Département d'anesthésie et réanimation, HIA Percy. Service médical, BA 107. Département d'anesthésie et réanimation, HIA du Val-de-Grâce. Centre de traitement des brûlés, HIA Percy. Introduction : l’armée française est engagée en Afghanistan depuis 2001 au sein de l’International security assistance force. L’objectif de notre étude a été d’analyser les données concernant le profil lésionnel et la prise en charge des militaires français du champ de bataille à la métropole au sein des hôpitaux des armées. Matériels et méthodes : durant la période d’étude, 93 patients ont bénéf icié d’une évacuation sanitaire (EVASAN) sur la métropole en provenance de l’Afghanistan. Sur ces 93 patients, les données de 87 patients ont pu être analysées. Pour les patients traumatisés (57 patients dont 40 au combat, soit 70 %), nous avons collecté l’ensemble des données concernant le profil lésionnel (mécanisme, localisation des lésions), la prise en charge en Afghanistan, l’EVASAN, la transfusion et l’hospitalisation en métropole. Résultats : dans notre étude, 72 % des patients ont eu un traumatisme ouvert. Les deux principales causes de blessures au combat sont dues à l’explosion d’Improvised Explosive Device (IED) (n=16/57, 28 %) et de traumatismes balistiques (n=15/57, 26 %). Sur les 28 victimes d’explosion, 22 ont eu des lésions secondaires à un blast. L’ensemble des patients victimes d’explosions quel que soit l’engin explosif ont présenté un polycriblage. Dans notre étude, l’IGS2 moyen a été de 28 et l’ISS moyen de 23. À une large majorité, les patients ont présenté des lésions des membres (n=50/57, 88 %). Les autres zones lésées ont été la face (n=21/57, 37 %), le cou (n=15/57, 26 %), l'abdomen (n=14/57, 25 %), le thorax (n=13/57, 23 %) et la tête (n=11/57,19 %). Neuf patients ont été brûlés. La durée moyenne d’EVASAN entre Kaboul et Paris a été de 2,16 jours. En Afghanistan, 67 % des patients ont été pris en charge dans une structure française et 79 % des blessés ont été opérés en Afghanistan. Vingt neuf patients (51 %) ont été admis en réanimation en métropole. La durée moyenne de séjour en réanimation a journée des internes et des assistants été de 14 jours. En réanimation, 72 % des patients ont bénéficié d’une ventilation mécanique pour une durée moyenne de 11 jours et 7 % des patients ont bénéficié d’une épuration extra rénale. Le taux de décès des blessés en France dans notre étude a été de 3 % (1 décès). Quarante six pour cent des patients ont été transfusés au moins une fois et 5 % des patients ont reçu une transfusion massive. Conclusion : le conflit afghan est à l’origine d’une activité de traumatologie non négligeable pour les médecins du Service de santé français de l’Afghanistan jusqu’aux HIA parisiens. Les forces militaires américaines ont élaboré le Joint Trauma Theater System et le Joint Trauma Theater Registry dans le but d'améliorer leur prise en charge après une blessure sur le champ de bataille (1). L’intérêt de posséder un registre d’étude des blessés de guerre français sur ce principe semble indispensable. Ces résultats rappellent la mission première de notre service et la nécessité de garder au sein de nos HIA la capacité d’accueil de patients polytraumatisés. À propos de trois complications exceptionnelles de la coloscopie. A.-C. EZANNO, C. JUNCA-LAPLACE, M.-P. MASSOURE, C. DE SAINT ROMAN, PH. SOCKEEL, PH. REY. Service de chirurgie viscérale, HIA Legouest. Introduction : les complications de la coloscopie sont rares et dominées par les perforations (prévalence entre 0,04 à 0,09 % pour les actes diagnostiques versus 0,06 à 0,7 % pour les thérapeutiques) et les exceptionnelles hémorragies post biopsies en cas de coloscopie diagnostique. D’autres complications encore plus exceptionnelles ont été décrites comme les trois incidents que nous rapportons. Matériel et méthodes : trois patients, deux femmes (56 ans – 2 césariennes antécédent d'occlusion grêle sur brides, dépistage de cancer colorectal et 36 ans – RCH en rémission diagnostiquée il y a 20 ans) et un homme, âgé de 53 ans, (appendicectomie, douleur abdominale sub-aigue et Hémoccult positif) subissaient une coloscopie diagnostique sous anesthésie générale sans difficulté technique. Résultats : ces trois coloscopies ont présenté des complications inattendues. 1. Patiente âgée de 56 ans : coloscopie interrompue à l'angle droit devant la découverte d'une dilacération muqueuse circonférentielle et linéaire. Devant des douleurs abdominales dès le réveil avec un abdom en non péritonéal, on diagnostiquait en TDM un pneumopéritoine avec une dissection gazeuse du péritoine associée à un épanchement minime. La laparotomie exploratrice réalisée en urgence montrait une pneumatose des mésos sans perforation digestive, associée à de nombreuses adhérences grêles terminales quasi obstructives. Une iléostomie de protection était réalisée avec des suites favorables et un rétablissement de continuité à six semaines. 2. Patiente âgée de 36 ans : douleurs abdominales post coloscopie, avec un abdomen souple, résolutives en quelques jours, sans anomalie scannographique. À J8 du 281 S F M A geste, elle présentait une violente douleur de la fosse iliaque droite en fin de nuit, amenant à la découverte d'un hématome isolé du mésocolon droit, avec déglobulisation lente (- 3 g/dl). L’évolution était favorable sous simple surveillance clinico-biologique et antalgie. 3. Patient âgé de 53 ans : résection diathermique de dix petits polypes étagés. Apparition d'une douleur abdominale diffuse au retour à domicile plus de 8 heures après la coloscopie. Le scanner identif iait un pneumopéritoine avec un volumineux niveau hydro-aérique à cheval sur la région épigastrique et l’hypochondre gauche. La laparotomie réalisée montrait un volvulus du caecum non réductible favorisé par de multiples adhérences péricaecales. Les suites étaient favorables après une résection iléocaecale. Discussion : ces trois complications n'ont été qu'exceptionnellement rapportées dans la littérature : deux cas d’hématome isolé du mésocolon, cinq volvulus du caecum et les pneumopéritoines sans perforations sont plus souvent rapportés. Pour chacune des complications décrites, les signes cliniques étant aspécifiques, le diagnostic est affirmé par l’examen tomodensitométrique. Les mécanismes d’apparitions sont multiples, mal connus. Les antécédents chirurgicaux, brides et adhérences, semblent jouer un rôle majeur, puisque dans deux de nos observations, elles ont été mises en cause. Pour ces incidents exceptionnels, le traitement est conservateur, en l’absence d’instabilité hémodynamique ou de signes scannographiques suspects (épanchement, brides sténosantes), mais dans les autres cas une laparotomie exploratrice est nécessaire. Conclusion: la coloscopie est une procédure simple avec peu de complication. Elle est nécessaire pour le diagnostic et la surveillance de pathologie recto-colique. Cependant des complications sont possibles. Il faut les craindre, les rechercher devant toutes douleurs abdominales après le geste et savoir évoquer des diagnostics exceptionnels comme ceux décrit dans nos observations. Double perforation sigmoïdienne par migration d’un stent biliaire. B. MALGRAS, C. PIERRET, G. OLAGUI, C. NIZOU, V. DUVERGER. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin Service d’endoscopies digestives, HIA Bégin. Introduction : l’utilisation d’endoprothèses biliaires et pancréatiques a représenté une avancée thérapeutique majeure de ces 20 dernières années dans le traitement des pathologies obstructives bénignes et malignes de l’arbre pancréatico-biliaire. Du fait de son essor important plusieurs complications ont été mises en évidence dont la plus fréquente reste l’obstruction. La migration des stents biliaires reste une complication rare et ce d’autant plus si celle-ci est distale et colique. La prise en charge de ces migrations distales reste discutée, le plus important étant d’en faire le diagnostic le plus précoce possible afin de permettre sa prise en charge la plus adaptée à des patients souvent âgés et fragiles. Cas clinique : patient, âgé de 73 ans, avec ictère nu progressif révélant une tumeur de la tête du pancréas 282 potentiellement résécable. Pose d’une endoprothèse biliaire plastique avant chirurgie de résection. À J15 tableau d’abdomen aigu avec f ièvre et syndrome inflammatoire biologique et au TDM aspect de péritonite secondaire à la perforation du sigmoïde par l’endoprothèse biliaire ayant migré. Chirurgie en urgence avec sigmoïdectomie sans rétablissement de continuité de type Hartmann. Puis à distance rétablissement de la continuité digestive et double dérivation palliative du fait de la présence d’adénopathies métastatiques. Discussion : les procédures endoscopiques avec pose d’endoprothèses biliaires et pancréatiques se sont multipliées ces dernières années permettant de lever les obstructions qu’elles soient bénignes ou malignes chez des malades souvent fragiles non candidats à des gestes chirurgicaux plus morbides. La migration des stents est rare (5-6 %) et le plus souvent proximale et accessible à un geste endoscopique de replacement. La migration distale est plus rare et plus frustre notamment dans sa présentation clinique non spécifique. Tout l’enjeu de la surveillance après migration d’une endoprothèse biliaire ou pancréatique est d’identifier les patients à risques comme les patients âgés, avec une diverticulose colique, des hernies ou des adhérences abdominales, les prothèses plastiques mises en place pour des pathologies bénignes, afin de faire un diagnostic précoce. Toutefois l’histoire naturelle de ces migrations distales reste imprévisible et le diagnostic se fait fréquemment au stade des complications. La prise en charge est alors souvent chirurgicale avec des gestes de résection s’adaptant à la situation intra-abdominale, mais lourds chez des patients fragiles avec des taux de morbi-mortalité élevés. Conclusion : les endoprothèses biliaires et pancréatiques ont représenté un progrès manifeste dans le traitement des pathologies obstructives biliopancréatiques. Leurs complications sont heureusement assez rares mais potentiellement graves chez des patients souvent fragiles. Il convient donc comme avant tout geste thérapeutique d’en poser la bonne indication, chez le bon patient avec la bonne technique et d’en assurer une surveillance spécifique afin d’obtenir les meilleurs résultats qui restent malgré tout très bons. La chirurgie reste un geste de sauvetage en cas de complication notamment distale. Sténose artérielle après prothèse totale de hanche (PTH). O. BARBIER, C. PIERRET, F. BAZILE, B. MALGRAS, O. CHAPUIS. Service de chirurgie vasculaire et viscérale, HIA Val-de-Grâce. Les complications vasculaires après prothèse totales de hanches (PTH) sont exceptionnelles mais représentent un danger permanent et réel lors de cette intervention. Nous rapportons le cas d’une patiente ayant présenté une sténose de l’artère fémorale commune associée à une paralysie sciatique après implantation d’une PTH sur une coxa profunda. Le diagnostique fut tardif, 3 ans après l’intervention devant une symptomatologie société française de médecine des armées atypique prédominée par l’atteinte neurologique. Le mécanisme en cause était soit un écrasement de l’artère par un écarteur sur la paroi antérieure du cotyle soit un étirement de l’artère. Une revue de la littérature des complications vasculaires survenant après PTH rappelle la multiplicité des tableaux cliniques et les difficultés diagnostiques. Elles peuvent se manifester de façon immédiate par une hémorragie aigue ou par une ischémie plus ou moins tardive comme dans notre cas. La connaissance de cette complication doit permettre de l’éviter et le diagnostic doit être évoqué devant des suites atypiques après PTH. Caractéristiques des lymphomes B diffus à grandes cellules avec atteinte primitive des tissus mous (LBDGC) et comparaison de leur pronostic avec les autres LBDGC. À propos de 10 cas. F. PASQUET, P. FAURIE, O. DERBEL, C. SEBBAN, P. BIRON, C. CHASSAGNE, J.-Y. BLAY, H. GHESQUIÈRES. Service de médecin interne, HIA Desgenettes. Introduction : l’atteinte extra ganglionnaire est fréquente au cours des lymphomes B diffus à grandes cellules (LBDGC). En revanche, l’atteinte primitive des tissus mous est une présentation clinique rare qui peut mimer un sarcome. Seules quelques études se sont intéressées aux lymphomes non hodgkinien des tissus mous et peu se sont focalisées sur les LBDGC. Matériel et méthodes : le but de cette étude rétrospective était d’évaluer les caractéristiques des LBDGC avec atteinte primitive des tissus mous et de comparer leur pronostic et leur évolution par rapport aux autres LBDGC. Tous les lymphomes non hodgkinien avec atteinte primitive des tissus mous diagnostiqués entre janvier 1981 et décembre 2007 au centre régional de lutte contre le cancer Léon Bérard ont été recensés. Parmi ceux-ci, dix LBDGC ont été inclus dans l’étude. Résultats : l’âge médian était de 71 ans (40 à 86) avec un sex ratio de 1,5 en faveur des hommes. Tous les patients présentaient une masse palpable qui était le motif de consultation. Le diagnostic de sarcome était initialement évoqué chez la moitié des patients. Les tissus mous concernés étaient : la paroi thoracique postérieure (n=1), le muscle fessier (n=1), le biceps (n=1), le pectoral (n=1), la cuisse (n=2), le muscle abdominal transverse (n=1), la patte d’oie (n=1), les muscles jumeaux (n=1) et les tissus mous pelviens (n=1). Seuls deux patients avaient une performance status ≥ 2. Le stade selon Ann Arbor était le suivant : stade IV=5, stade IIE =3, stade IE =2. Les LDH étaient élevées dans tous les cas. Quatre patients avaient un score IPI faible-intermédiaire tandis que les autres avaient un score IPI élevé-intermédiaire (n=3) et élevé (n=3). Neuf patients ont bénéf icié d’une poly chimiothérapie à base d’anthracyclines, suivie pour un patient d’une intensification avec auto greffe de cellules souches. Un patient était traité exclusivement par une chirurgie de résection. À l’issue du traitement, 7 patients étaient en réponse complète, 1 en réponse partielle et 1 présentait une maladie réfractaire. Un patient décédait d’un sepsis après deux cycles. Trois patients rechutaient, tous avec une atteinte des tissus mous. Au terme du suivi, journée des internes et des assistants 6 patients étaient en réponse complète persistante, 1 présentait une maladie progressive et 2 étaient décédés du fait du lymphome. Avec un suivi médian de 60 mois, la survie globale à 5 ans et la survie sans événement était respectivement de 70 % (intervalle de confiance 95 % [40 – 89]) et 40 % (intervalle de confiance 95 % [17 – 69]). Ces données ne sont pas différentes de celles concernant 400 LBDGC sans atteinte des tissus mous traités dans notre institution entre 1996 et 2008, avec une survie globale de 67 % (p=0,94) et une survie sans événement de 62 % (p=0,10). Conclusion : l’atteinte primitive des tissus mous est une présentation rare des LBDGC et peut en imposer pour un sarcome. Le score IPI et le taux de LDH sont souvent élevés au cours de ces lymphomes mais leur évolution et leur pronostic ne semble pas différer des autres LBDGC. Mésothéliome kystique du péritoine. A-C. EZANNO, M.-P. MASSOURE, G. HOCH, C. DE SAINT ROMAN, PH. REY, PH. SOCKEEL. Service de chirurgie viscérale, HIA Legouest. Introduction : le mésothéliome kystique du péritoine (MKP) est une pathologie rare, affectant la femme jeune. Nous rapportons une observation de cette tumeur chez une femme âgée de 30 ans. Matériel et méthodes : une femme, âgée de 30 ans, consultait pour des douleurs de l’hypochondre gauche, sans f ièvre, avec une irradiation basi-thoracique, évoluant depuis un mois. Son seul antécédent médicochirurgical notable était une coelioscopie pour exérèse de polypes utérins un an auparavant mettant également en évidence une infection à Chlamydiae Trachomatis. Résultats : un scanner thoraco-abdomino-pelvien retrouvait un syndrome de masse pseudo-tumorale inflammatoire péri-colique gauche. La coloscopie totale et la gastroscopie ne détectaient aucune anomalie endoluminale. Devant l’absence d’élément orientant le diagnostic, une coelioscopie exploratrice était réalisée. Au cours de l’intervention, il était découvert une ascite et une masse pseudo-tumorale kystique, en grappe, avec de multiples adhérences avec les organes de voisinage. Des nodules évoquant une carcinose péritonéale étaient également observés. Des biopsies étaient réalisées pour examen histologique. L’aspect histologique et immunohistologique était celui d’un mésothéliome bien différencié papillaire du péritoine. Discussion : le MKP est une tumeur rare, affectant principalement les femmes en âge de procréer. Les signes cliniques révélateurs sont peu spécifiques. Ils associent des douleurs abdominales et parfois une masse palpable. Le diagnostic, rarement fait en pré-opératoire, est évoqué devant un aspect de tumeurs multilobulaires ou kystiques. Ces tumeurs sont souvent bénignes, mais plus de 10 % d’entre elles peuvent évoluer vers un mésothéliome malin. Aucune stratégie thérapeutique n’est validée à ce jour, même si l’attitude recommandée est une chirurgie d’exérèse étendue pour des tumeurs considérées comme « Border line » avec un haut potentiel de récidive locale. L’association à une chimiothérapie intra-péritonéale à 283 S F M A base de sels de platine est discutée pour les formes les moins différenciées. Conclusion : bien que rare et souvent bénin, le MKP doit être évoqué devant toute masse abdominale kystique de la femme jeune, car cette tumeur possède un potentiel évolutif incertain. Pancréatite auto-immune pseudo tumorale avec découverte fortuite per opératoire d’un trouble de rotation du mésentère. G. HOCH, A.-C. EZANNO, M.-P. MASSOURE, R. MATHIS, PH. REY, PH. SOCKEEL. Service de chirurgie viscérale, HIA Legouest. Les pancréatites auto-immunes sont des formes rares de pancréatites chroniques. Leur symptomatologie clinique et leur aspect radiographique en font un diagnostic différentiel des adénocarcinomes de la tête du pancréas. Contrairement aux néoplasies pancréatiques, leur traitement est médical. L’intérêt pour le chirurgien viscéraliste et l’hépato-gastro-entérologue repose dans leur diagnostic précoce, évitant ainsi la morbi-mortalité d’une duodéno-pancréatectomie céphalique. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 60 ans, présentant un ictère nu, chez qui une pseudo-tumeur de la tête du pancréas a été découverte au TDM. Le bilan de cette anomalie n’ayant pas pu différencier l’adénocarcinome de la tête du pancréas d’une pseudo-tumeur auto-immune, l’indication d’une duodéno-pancréatectomie céphalique avec analyse extemporanée a été retenue. L’originalité de cette observation tient en la découverte per-opératoire d’un trouble de la rotation du mésentère, particularité anatomique peu fréquente modifiant les repères anatomiques classiques, associée à une pseudo tumeur auto-immune de la tête du pancréas, pathologie rare également, évoquée par l’analyse extemporanée puis confirmée par l’analyse immunohistologique. Prise de pression dans les syndromes compartimentaux. C. BAYNAT, J.-C. MOYNOT, CH. ANDRO, F.-X. GUNEPIN, PH. BUISSON. Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, HIA Clermont-Tonnerre. Le syndrome des loges est une entité clinique redoutable qu’il faut savoir diagnostiquer et traiter à temps sous peine de séquelles fonctionnelles irrémédiables pour le membre concerné. Bien plus que les signes cliniques, c’est le différentiel de pression entre la pression artérielle diastolique et la pression intra-tissulaire qui permet d’aff irmer le diagnostic, d’où la nécessité de pouvoir disposer facilement et à moindre coût d’un système de mesure fiable. Nous vous proposons dans cet article de détourner un dispositif utilisé par les anesthésistes-réanimateurs pour mesurer la pression artérielle au profit de la mesure des pressions intra-tissulaires. Ainsi au cours d’une intervention chirurgicale, tout en restant stérile, le chirurgien d’une part relie le système à une aiguille intra-musculaire qu’il plante dans 284 les différentes loges, tandis que l’anesthésiste d’autre part branche le dispositif sur le monitoring et relie l’extrémité de la tubulure à une poche de 500cc de sérum physiologique. La valeur de la pression intra-tissulaire est donc directement lisible sur le monitoring, au coté de la pression artérielle. Cet outil de mesure simple, présent dans tous les blocs opératoires et sur tous les charriots de réanimation permet d’authentif ier rapidement un syndrome des loges et de poser ainsi de manière formelle l’indication de fasciotomie. Tamponnement cervical pour thyroïdectomie hémorragique en situation précaire. N. BIANCE, T. PEYCRU, C. HOFFMANN, J.-N. BERNARD, F. OLIVE. 14e Antenne chirurgicale parachutiste. Service de chirurgie viscérale et urologique, HIA R. Picqué. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Percy. Service de chirurgie orthopédique et traumatologie, HIA Desgenettes. Département d’anesthésie-réanimation, HIA R. Picqué. L’activité chirurgicale représentée par l’Aide médicale à la population occupe une place importante pour les antennes chirurgicales militaires déployées en opération extérieure. Le chirurgien généraliste n’est pas à l’abri d’une complication hémorragique sévère, dans un contexte de précarité matérielle et d’isolement. Nous rapportons le cas d’un patient ayant présenté un choc hémorragique sévère avec coagulopathie peropératoire compliquant une thyroïdectomie subtotale, traité efficacement par un tamponnement cervical. Le tamponnement cervical constitue une manœuvre de sauvetage. Bien que non décrite dans la littérature, elle s’inspire directement du concept global de damage control surgery. Elle apparaît comme une procédure simple et efficace, qui permet dans ce contexte dégradé de limiter les saignements et d’entreprendre rapidement une réanimation efficace. Prise en charge endoscopique d’une fistule broncho-pleurale chez un patient en SDRA après pneumonectomie. O. BYLICKI, J.-M. PELONI, D. LOHEAS, J. TURC, F. PETITJEAN, M. PUIDUPIN, P. MULSANT, J.-M. DOT. Service de pneumologie, HIA Desgenettes. Service de réanimation, HIA Desgenettes. Clinique Saint-Louis, HIA Desgenettes. La f istule broncho-pleurale est une des graves complications des pneumonectomies. Son traitement repose sur le traitement chirurgical mais l’état clinique des patients est souvent instable. Selon certains auteurs, le traitement endobronchique par encollage peut être une alternative thérapeutique à la chirurgie ou tout du moins peut permettre une stabilisation clinique du patient avant la réalisation du geste chirurgical. Observation : un homme, âgé de 43 ans, est admis en réanimation pour détresse respiratoire dans les suites d'une pneumonectomie gauche réalisée devant la découverte d'une fistule bronchopleurale consécutive société française de médecine des armées à une lobectomie supérieure gauche pour un adénocarcinome pT2N1MO. La fibroscopie bronchique retrouve une f istule avec désunion de la suture. La situation hémodynamique et ventilatoire en réanimation ne permettant pas une nouvelle chirurgie. Un traitement endobronchique réalise à deux reprises par encollage (colle biologique TISSUCOL KIT, fibrine) permet une fermeture de la fistule et l’amélioration de la fonction respiratoire. Grace à l’amélioration hémodynamique, le patient a pu bénéficier d’un traitement chirurgical sans complication notable. Conclusion : le traitement endobronchique des fistules broncho-pleurales par encollage est un geste réalisable en endoscopie souple au lit du patient en réanimation. Cette technique fait partie intégrante de la « panoplie » du pneumologue et doit être systématiquement discuté chez les patients à risques opératoires. Ce geste peut être soit curatif ou peut permettre une amélioration clinique temporaire avant la réalisation d'un geste chirurgical dans un second temps. Adénome parathyroïdien induit par le traitement au long cours par lithium : cas clinique et revue. R. DERKENNE, O. COULET, M. ACHACHE, E. JAVELLE, P. LE BOUGEANT, S. MOLINIER, M. TOMASI. Service ORL et chirurgie cervico-faciale, HIA Laveran. Service de médecine interne, HIA Laveran. Nous rapportons une observation d’adénome parathyroïdien au cours d’un traitement par lithium au long cours sans surdosage thérapeutique. Une femme, âgée de 73 ans, présentait un syndrome biologique démonstratif avec une hypercalcémie, une hyperparathormonémie, un dosage de l’AMP cyclique urinaire normal, une normocalciurie. L’ hyperparathyroïdie induite par le lithium diffère de l’hyperparathyroïdie primaire classique par adénome où l’AMP cyclique urinaire est augmenté et où il existe une hypercalciurie. Le lithium bloque le rétrocontrôle négatif du calcium sur la sécrétion de parathormone et stimule la croissance d’adénomes parathyroïdiens. Le traitement est chirurgical et consiste en l’exérèse de l’adénome parathyroïdien. La calcémie doit être suivie chez les patients sous lithium au long cours. Démarche qualité autour d’un nouvel anticoagulant en chirurgie prothétique : le Rivaroxaban XARELTO®. C. HOFFMANN, F. ROYNETTE, E. FALZONE, S. AUSSET. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Percy. Service de pharmacie hospitalière, HIA Percy. Département d’anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce. Introduction : l’HIA Percy a décidé d’encadrer l’introduction d’un nouvel antithrombotique – le Rivaroxaban – par une étude prospective du saignement postopératoire. Méthode : les saignements postopératoires après arthroplasties prothétiques en chirurgie réglée ont été mesurés par la méthode de Mercuriali avant et après introduction du Rivaroxaban à la place de l’Enoxeparine journée des internes et des assistants (Lovenox®). Les critères d’exclusion de l’étude étaient : une clairance de la créatinine < 30 ml/min, la prise d’anticoagulant au long cours et d’antiagrégants plaquettaires. Les éléments recueillis étaient : âge, poids, créatinine, hémoglobinémies préopératoire et de la première semaine postopératoire et type de chirurgie. Les analyses statistiques des variables continues et discontinues ont été faites, respectivement, grâce au test de Student ou une analyse de variance et au test du X2. Résultats : 114 patients ont été inclus, 55 sous Enoxeparine et 59 sous Rivaroxaban. Les caractéristiques des patients, les types de chirurgie et les données transfusionnelles n’étaient pas statistiquement différents entre les deux groupes. Le saignement périopératoire médian pour les primo-implantations était de 592 ml de globules rouges à 100 % d’hématocrite pour le groupe Enoxeparine et 564 ml pour le groupe Rivaroxaban (p = 0,26). L’analyse des saignements par type de chirurgie ne retrouvait pas non plus de différence statistiquement signif icative entre les deux groupes et montrait un saignement comparable à la précédente enquête dans le service et aux données de l’étude OSTHEO. Conclusion : l’analyse des six premiers mois de l’utilisation du Xarelto® dans le service d’orthopédie ne met pas en évidence une augmentation massive du volume de saignement postopératoire. Place de la pleuropneumonectomie en intention curative dans le mésothéliome pleural malin. Expérience rétrospective multicentrique française. H. LE FLOCH, P. MAGDELEINAT, F. LE PIMPEC-BARTHES, P. BONNETTE, F. PONS, I. MONNET, R. CALIANDRO, F. RIVIÈRE, F. VAYLET, J. MARGERY. Service de pneumologie, HIA Percy. Objectifs : rapporter l’expérience de pleuropneumonectomie extrapleurale (PPE) de sept centres français durant plus de sept ans dans le traitement en intention curative du mésothéliome pleural malin, décrire les suites de cette chirurgie et identifier des marqueurs pronostiques de survie. Matériels et méthodes : étude rétrospective incluant tous les patients successivement opérés par PPE pour MPM dans sept centres chirurgicaux entre le 1er juillet 1995 et le 31 décembre 2003. Les facteurs influençant la survie sont évalués en analyse multivariée par le calcul du chi-deux. L’analyse univariée est réalisée selon la méthode de Cox. Résultats : 83 patients présentant MPM ont été opérés par PPE durant la période. Onze décès ont été observés en postopératoire. Parmi les survivants, 13 sont décédés sans récidive, 59 ont récidivé. Aucune survie sans récidive n’a été observée. Les facteurs influençant la survie en analyse univariée sont le sexe, l’exposition à l’amiante, l’indice de Karnofsky, le stade TNM et le type histologique. Les facteurs influençant favorablement la survie en analyse multivariée sont le sexe féminin et le Karnofsky supérieur ou égal à 90 %. Conclusion : le MPM est en 2010 un cancer incurable. Espérant améliorer la prise en charge, de nombreuses équipes ont développé une stratégie thérapeutique 285 S F M A maximaliste, centrée sur la PPE, associant chimiothérapie et radiothérapie. La place de cette chirurgie reste cependant imprécise car la littérature n’est riche que de reports d’expérience monocentrique rétrospective, décrivant une constante morbimortalité sans bénéfice curatif. En l’absence d’essai prospectif randomisant la PPE, il n’y a pas d’argument valable pour proposer une PPE, hors protocole de recherche clinique. Le growing teratoma : à propos d’un cas. M. DUSAUD, T. LE GUILCHET, B. MOMIARD, M. LAHUTTE, F. DESFEMMES, A. HOULGATTE. Service d’urologie, HIA du Val-de-Grâce. La présence de tératome au sein des adénopathies rétropéritonéales des tumeurs germinales non séminomateuses justif ie la résection complète des masses résiduelles après chimiothérapie, afin d’éviter une évolution en général péjorative. Celle-ci peut se faire vers une récidive le plus souvent en rapport avec une résection initialement incomplète, une transformation maligne ou vers une augmentation de volume. Exceptionnellement cette augmentation de volume, plus couramment désignée sous le terme de growing teratoma, peut survenir en cours de chimiothérapie justifiant une chirurgie d’exérèse complète souvent rendue difficile par le volume de cette masse tumorale à croissance rapide. Cette chirurgie permet un excellent contrôle local avec un faible risque de progression. Les auteurs rapportent le cas d’un jeune patient, âgé de 19 ans, pris en charge en mars 2010 dans un autre établissement pour un processus tumoral du testicule Gauche justifiant la réalisation d’une orchidectomie. Seul l’alpha foeto protéïne apparaissait élevé à 114 ng/ml, le scanner thoraco abdomino pelvien réalisé au titre du bilan d’extension montre la présence d’adénopathies latéro-aortiques gauche de 5 cm de diamètre. Trois cures de chimiothérapie. L’apparition de douleurs abdominales à l’issue de la 3e cure conduit à réaliser une 4e cure. Un nouveau scanner est réalisé en juin 2010 mettant en évidence une progression de la masse tumoral tant en taille qu’en étendue avec apparition d’une extension pré et rétrocave ainsi qu’au dessus du pédicule rénal Gauche. Une chirurgie d’exérèse réalisant un curage bilatéral complet est effectuée en aout 2010. Elle confirme la présence d’un tératome sur l’ensemble des masses tumorales. Appendicite aiguë de l’adulte : mise au point. M. FONDIN, B. DE LA VILLÉON, A. SOW, S. LEGOUDEVÈZE, L. MONTAGLIANI, V. DUVERGER. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin. L’appendicite aiguë est l’urgence abdominale chirurgicale la plus fréquente en France : plus de 50 000 appendicectomies sont réalisées chaque année. Elle concerne non seulement le chirurgien, mais aussi le médecin généraliste, l’urgentiste, le radiologue. Cette mise au point, à partir des données de la littérature et de 286 l’expérience du service sur les 80 derniers patients consécutifs, a pour objectif de proposer une démarche diagnostique et thérapeutique consensuelle. Son diagnostic est clinique, aidé par les examens complémentaires : la recherche d’un syndrome inflammatoire biologique, les scores clinicobiologiques, l’échographie indiquée chez les femmes présentant une symptomatologie abdominale frustre et le scanner abdominopelvien injecté, l’examen de référence. Le traitement repose sur la chirurgie, de préférence par laparoscopie. Une antibiothérapie est indiquée en cas d’appendicite aiguë compliquée. Pour le plastron appendiculaire, un traitement médical exclusif en urgence est recommandé. En cas d’abcès appendiculaire, un drainage percutané est souvent associé aux antibiotiques ; au décours de sa guérison, l’appendicectomie secondaire n’est pas systématique. Les tumeurs kystiques du mésentère : revue de la littérature à partir de cinq cas cliniques. C. DE SAINT ROMAN, A.-C. EZANNO, G. CINQUETTI, K. FIXOT, B. GRAFFIN, PH. SOCKEEL. Service de chirurgie viscérale, HIA Legouest. Les tumeurs kystiques du mésentère sont des masses intra abdominales rares, et généralement brièvement reportées dans la littérature. Leur rareté est responsable d’une grande méconnaissance et de difficultés dans leur classification. Le but de ce travail est de présenter à partir de cinq observations et d’une revue de la littérature, les principales caractéristiques de ces tumeurs et une classification simple et compréhensive. Les auteurs présentent un cas de volvulus du mésentère secondaire à un lymphangiome kystique, un cas de tumeur desmoïde, de duplication intestinale, de mésothéliome kystique et de tumeur de Castelman. Ces tumeurs sont généralement bénignes, leur clinique est classique et peu spécifique influencée par la taille du kyste et l’âge du patient (syndrome douloureux (81 %), masse (58 %), nausées, vomissements (45 %), constipation ou diarrhées). Le diagnostic est affirmé après le recours à des techniques d’imagerie qui permettront une orientation diagnostic en étudiant la morphologie des kystes (paroi, localisation, taille, présence de septas, de calcifications, l’aspect du contenu…). Néanmoins, le caractère souvent symptomatique et le terrain de révélation nécessitent la plupart du temps une exérèse chirurgicale avec étude anatomopathologique, afin d’éliminer avec certitude une étiologie maligne. Le développement des techniques anatomopathologiques a permis une nouvelle classif ication différenciant les kystes d’origine lymphatiques (simple kyste lymphatique, lymphangiome), d’origine mésothéliale (simple kyste mésothélial, mésothéliome kystique bénin, mésothéliome kystique malin), d’origine digestive (duplication intestinale, kyste entérique), d’origine urogénitale, les kystes desmoïdes et les pseudokystes non pancréatiques (séquellaire ou traumatique). Les lésions larges doivent toujours être réséquées afin d’être certains de leur bénignité, et de prévenir des complications qui pourraient survenir : rupture, hémorragie, torsion, occlusions, infections. société française de médecine des armées À l’exception des mésothéliomes kystiques malins, la majorité des lésions kystiques du mésentère sont bénignes et leur résection complète apporte le plus souvent la guérison. Toutefois, les mésothéliomes kystiques bénins et les lymphangiomes ont tendance à récidiver si la résection n’est pas complète. Une cause rare d’embolies. A. CHARBONNEL, C. PIERRET, E. BLIN. Service de cardiologie-USIC, HIA Val-de-Grâce. Service de chirurgie vasculaire, HIA Val-de-Grâce. Service de cardiologie et médecine vasculaire, HIA Bégin. Introduction : la survenue d’un ou plusieurs épisodes d’embolie artérielle implique la réalisation d’un bilan étiologique. Les causes les plus fréquentes ne sont parfois pas retrouvées et il faut alors savoir rechercher d’autres étiologies plus rares, comme un thrombus de l’aorte thoracique. Cas clinique : une femme, âgée de 45 ans, diabétique et tabagique avait présenté trois ans plus tôt une thrombose de l’artère radiale gauche. Elle consultait pour un « blue toe » droit. L’imagerie doppler montrait une thrombose de tout l’axe artériel iliaque droit. Le bilan cardiaque ne retrouvait pas de cardiopathie emboligène. L’angioscanner de l’aorte retrouvait un thrombus flottant de l’aorte thoracique. La patiente a été mise sous anticoagulants et le scanner de contrôle à 3 mois montrait une persistance du thrombus. L’indication opératoire a été posée et une thrombectomie avec fermeture par patch a été réalisée. Le bilan de thrombophilie était négatif et l’examen anatomopathologique de la pièce opératoire était en faveur d’un thrombus. Les AVK ont été arrêtés au profit du clopidogrel. Avec un recul de 2 ans, il n’y a pas eu de récidive. Discussion : le thrombus flottant de l’aorte thoracique est une pathologie rare. Il survient chez des patients aux multiples facteurs de risque cardiovasculaires. L’origine en est souvent une lésion athéromateuse, mais il peut se retrouver chez des patients avec une aorte apparemment normale et d’autres facteurs étiologiques sont alors à rechercher : thrombophilie, traumatisme de l’aorte thoracique… Le diagnostic est posé par l’échographie cardiaque trans-oesophagienne, l’angioscanner ou l’angio IRM. Le traitement médical est généralement appliqué en première intention. Après une héparinothérapie de 15 jours, une imagerie de contrôle est réalisée. En cas de disparition du thrombus, un journée des internes et des assistants traitement par anti-vitamine K au long cours est nécessaire. En cas de persistance ou de récidive embolique, une chirurgie peut être proposée (thrombectomie, thrombo-endartériectomie ou plus récemment exclusion du thrombus par endoprothèse). L’évolution est marquée par le risque de récurrence, ce qui implique une anticoagulation au long cours et une surveillance prolongée. Conclusion : le thrombus flottant de l’aorte thoracique est une maladie rare se manifestant par des emboles systémiques. Le traitement anticoagulant est indispensable mais un traitement chirurgical est parfois nécessaire. La recherche plus systématique de cette pathologie dans les cas d’embolie artérielle sans origine évidente pourrait permettre d’augmenter les cas diagnostiqués donc traités et de diminuer les récidives emboliques. Méningite foudroyante à méningocoque B : l’apport diagnostique de la génétique. M. CRUC, A. GENTILE, N. FRITSCH, D. TRAN VAN, PH. LABADIE, B. FONTAINE. Fédération d’anesthésie réanimation urgence, HIA R. Picqué. La sévérité d’une infection est liée à la rencontre entre un hôte et un pathogène. Malgré des recommandations récentes, la mortalité attribuée aux méningites aigues bactériennes communautaires reste élevée. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 22 ans, ayant présenté une méningite foudroyante à méningocoque du sérogroupe B. Malgré une prise en charge adaptée, le patient a rapidement présenté un tableau d’hypertension intracrânienne (HTIC) responsable du décès. La société de pathologies infectieuse de langue française (SPILF) a établie en 2008 de nouvelles recommandations, concernant le diagnostic, le traitement et les moyens de prévention des méningites aigues bactériennes communautaires. Face à un syndrome méningé fébrile, le diagnostic (ponction lombaire, hémocultures, scanner) ainsi que la thérapeutique (antibiothérapie, corticothérapie…) doivent être entrepris sans délai. Les voies actuelles de la recherche tentent d’expliquer ces cas tragiques. La gravité de ces méningites est secondaire, d’une part à la virulence du germe, d’autre part à un terrain génétique prédisposé. Ce cas clinique illustre un nouveau mode de réflexion diagnostique, basé sur la recherche de polymorphisme génétique susceptible d’expliquer l’inégalité face au risque infectieux. 287 S F M A