Société française de médecine des armées Journée des internes et des assistants du 11 octobre 2012 Éditorial Désormais le deuxième jeudi du mois d’octobre est consacré à la journée des internes et assistants, intégrée dans le module initial de la nouvelle promotion. Cette année encore, cette journée fut un succès, en raison de la qualité des communications affichées et orales, et aussi en raison d’un auditoire nombreux et très intéressé. Les communications très variées ont ouvert la place à de nombreuses discussions. Cette tribune est également l’occasion de remerciements. Les premiers sont adressés à tous les orateurs et auteurs de posters. Cette année encore il a fallu faire des choix contraints essentiellement par le temps imparti pour les communications orales, et les capacités techniques d’affichage pour les posters. Ceci ne doit pas décourager les auteurs pour qui la présentation n’a pas été retenue. Il nous faut aussi remercier les chefs de services et leurs adjoints pour leur implication : cette journée ne serait pas possible sans leur aide, leurs conseils aux plus jeunes, leurs encouragements à publier, et leur organisation car il n’est pas facile de laisser partir les internes et assistants parfois 48 heures quand ils viennent de province. Cette année a également été marquée par l’organisation d’un buffet par l’École du Val-de-Grâce, afin d’affirmer le caractère convivial de cette réunion, et la Société Française de Médecine des Armées tient à en remercier son directeur. S F M A Enfin, il nous faut remercier les associations fidèles qui sont à l’origine des prix décernés. La Société des Agrégés du Val-de-Grâce a ainsi décerné son prix à Y. Auxéméry, du service de psychiatrie et de psychologie clinique de l’HIA Legouest pour sa communication orale : Actualités de la clinique du traumatisme psychique dans les armées. médecine et armées, 2013, 41, 4, 351-384 351 L’association des Anciens de Santé Navale et d’Outre-mer a mis à l’honneur la publication de E. Murrison, interne en médecine générale, qui a présenté son travail de thèse, réalisé dans le service d’urologie du l’HIA du Val-de-Grâce : Place du drainage de la voie excrétrice dans la prise en charge en urgence de la colique néphrétique : à propos de 41 cas. La société des Élèves du Val-de-Grâce a attribué son prix à N.-C. Roche du service de cardiologie de l’HIA Laveran pour sa communication : Repolarisation précoce : quels sont les sujets à risque de mort subite. Enfin, la Société Française de Médecine des Armées a attribué deux prix : l’un à l’IHA A. Couderc du service de dermatologie de l’HIA Legouest pour sa présentation : Une histoire vache ; l’autre à l’IHA A. Lamy du service de chirurgie viscérale de l’HIA Legouest pour : Kyste hydatique géant du foie chez un militaire français. Rappelons enf in que cette journée n’a pas vocation à être exclusivement une journée pour les hospitaliers mais il s’agit bien de faire parler nos jeunes confrères, internes en médecine générale, confrontés à la vie de médecin d’unité, et bien entendu les tuteurs de stage ont un rôle prépondérant pour que cette partie importante de la Médecine des Armées soit représentée lors de cette manifestation. Alors rendez-vous le jeudi 10 octobre 2013 pour une nouvelle édition. Médecin en chef M. KOSSOWSKI, secrétaire général adjoint de la SFMA 352 médecine et armées, 2013, 41, 4, 351-384 Sociéte française de médecine des armées Journée des internes et des assistants du 11 octobre 2012. Communications orales De faux méningiomes chez un homme jeune : la maladie de Rosai-Dorfman. C. JOUBERT, A. DAGAIN, A.-T. NGUYEN, J. FESSELET, B. FOUET, D. FIGARELLA-BRANGER. Service de neurochirurgie, HIA Sainte- Anne, Toulon. Service d’anatomopathologie, HIA Sainte-Anne, Toulon. Service d’Anatomopathologie, Centre Hospitalier Universitaire La Timone, Marseille. Parmi les tumeurs du système nerveux central, les méningiomes sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes. Elles représentent 20 % des tumeurs primitives intracrâniennes. La prédominance féminine et le pic d’incidence à 45 ans sont la règle. Dans 8 % des cas, ils revêtent une forme multiple pouvant s’intégrer dans une neurof ibromatose. Nous rapportons le cas de multiples lésions cérébrales exclusives suggérant une méningiomatose, s’avérant être une maladie de RosaiDorfman du système nerveux central. Cet homme, âgé de 38 ans, est connu pour une tumeur de la gouttière olfactive isolée, diagnostiquée comme schwannome « remanié » à l’examen de la pièce opératoire. L’IRM avait permis d’affirmer le caractère complet de l’exérèse. L’évolution est favorable cliniquement et radiologiquement avec une absence de récidive. Alors qu’apparaît progressivement un ralentissement psychomoteur, à 7 ans de l’exérèse, une nouvelle IRM met en évidence de multiples lésions intracrâniennes extra-axiales, disséminées, pluri centimétriques dont l’aspect est évocateur de méningiomes. Aucune lésion ganglionnaire ou cutanée n’est objectivée cliniquement. La stratégie chirurgicale consiste en l’exérèse première des lésions les plus symptomatiques. L’examen anatomopathologique suggère d’abord un méningiome à stroma lymphoïde avant que les tests immuno-histochimiques complémentaires permettent de conclure à une maladie de Rosai-Dorfman du système nerveux central. Décrite pour la première fois par Destombes en 1965, et individualisée par J. Rosai et R. Dorfman en 1969 et 1972, l’histiocytose sinusale avec lymphadénopathies massives est une affection caractérisée par une médecine et armées, 2013, 41, 4, 351-384 prolifération bénigne de cellules histiocytaires siégeant dans les sinus ganglionnaires et/ou les vaisseaux lymphatiques lorsqu’il existe une localisation viscérale. La forme cérébrale pure est rare et mime un méningiome. Elle s’en distingue sur le plan épidémiologique par un pic d’incidence à 38,5 ans et une prédominance masculine. Le diagnostic est anatomopathologique. L’indication chirurgicale est dictée par le caractère menaçant fonctionnel voire vital au niveau du système nerveux central. Devant une présentation clinique atypique de méningiomatose chez un homme jeune, il faut savoir évoquer une maladie de Rosai-Dorfman cérébrale et conf irmer le diagnostic par la recherche de signes histologiques et de marqueurs immuno-histochimiques discriminants. Infiltrations rachidiennes de dérivés cortisoniques sous contrôle TDM : l’expérience bordelaise récente. N. ALBERTI, J. BOCQUET, P. MENEGON, X. BARREAU, T. TOURDIAS, A.VERON, V. DOUSSET. Service de neuro-imagerie diagnostique et interventionnelle, Hôpital Pellegrin, CHU Bordeaux. Introduction : les infiltrations rachidiennes de dérivés cortisoniques sont très controversées ; leurs bénéfices ne sont plus à démontrer, mais la survenue d'effets secondaires neurologiques irréversibles ont conduit à durcir les recommandations d'exercice. Matériel et méthode : il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au CHU de Pellegrin, chez 996 patients, à partir d’octobre 2008, date à laquelle une administration isolée de dérivés cortisoniques a été préconisée remplaçant l’administration conjointe des dérivés cortisoniques et des anesthésiques locaux. Résultats : aucune complication majeure n’a été recensée. Les effets secondaires retrouvés (34, soit 3 %) sont : malaises vagaux (21, soit 61 % des complications), réactions allergiques, algies post-geste. Les deux critères de réussite du geste retenus : passage épidural du produit de contraste et reproductibilité de la douleur au moment de l'injection du mélange (dérivés cortisoniques et produit de contraste). Le passage épidural était observé 353 S F M A dans 75 % des cas. La reproductibilité de la douleur est inconstante, puisqu'elle est retrouvée dans 57 % des cas. Conclusion : notre étude paraît donc rassurante quant aux différentes complications qui avaient été publiées avant l’arrêt de l'association conjointe de dérivés cortisoniques et d'anesthésiques locaux. Une Histoire vache. A. COUDERC, C. CINQUETTI, GUYOT, A.-L. DUPUY, P.-Y. GIRAULT, Y. VERAN. Service de dermatologie, HIA Legouest, Metz. Introduction : le charbon est une maladie à déclaration obligatoire quelque peu oubliée en France. En effet, les derniers cas humains français ont été signalés en 1997, mais des foyers sporadiques bovins demeurent. La réémergence de cette zoonose implique une veille sanitaire permanente et une formation des personnels de santé. Matériel et méthodes : mise en évidence clinique, puis biologique, faisant suite à une enquête épidémiologique de l’anthrax cutané à partir de trois cas survenus en Moselle au cours de l’année 2008. Résultats : l’examen clinique retrouve chez deux patients des lésions ulcéro-nécrotiques sur les zones découvertes (bras, mains). Pour un des cas, nous rapportons des signes locorégionaux avec une lymphangite du bras majeure et des adénopathies axillaires et des signes généraux avec une asthénie marquée, une décompensation d’un diabète et un sepsis. Une déclaration à la DDASS est réalisée dès la mise en évidence biologique du charbon par PCR. Une enquête épidémiologique est mise en œuvre af in de retrouver la source et les sujets contacts. Un troisième cas d’anthrax est dépisté. Discussion : les derniers cas de charbon cutané en France datent de 1997, la séméiologie des lésions cutanées est connue, mais l’importance des lésions locorégionales notamment la lymphangite n’a pas été décrite dans la littérature jusqu’ici. De plus, l’enquête épidémiologique a requis l’étroite collaboration entre l’hôpital militaire, les services vétérinaires (DDSV) et la DDASS française et allemande. Cet événement a eu des conséquences médicales (antibio-prophylaxie, examen clinique des sujets contact, évolution des lésions cutanées…), vétérinaires (désinfection, vaccination du troupeau, examen des bovins…), et f inancières (vaccination, quarantaine, destruction de viande conditionnée,….). Conclusion : cet épisode de cas groupés de charbon cutané, suite à la manipulation d’une vache charbonneuse est un événement rarissime en France. Le charbon cutanée est une maladie grave impossible à éradiquer (réservoirs telluriques), son diagnostic doit être le plus précoce possible af in d’optimiser la prise en charge des patients et la mise en évidence de la source. En France, cette maladie continue à être considérée en santé publique et animale, mais également dans le cadre du bioterrorisme. 354 Prise en charge des suspicions de premières crises comitiales en urgence : intérêt de l’intérêt de l’EEG couplé à une consultation neurologique. Étude descriptive sur l’HIA Desgenettes de janvier 2008 à août 2010. C. POYAT, P. ISANRD, B. BRUNETTI, R. MELAINE, A. DROUET, D. CADIOU, L. GUILLOTON. Service de neurologie, HIA Desgenettes, Lyon. École du Val-de-Grâce, Paris. CMA, École Militaire, Paris. Service des urgences, HIA Desgenettes, Lyon. Introduction : les malaises faisant suspecter une première crise épileptique représentent un fréquent de consultation aux urgences. La prise en charge de ces patients peut ne pas nécessiter d’hospitalisation, sous réserve qu’une consultation spécialisée puisse être organisée avec la réalisation d’examens paracliniques comme l’électro-encéphalogramme. Cela permet de confirmer le diagnostic positif de crise épileptique, mais aussi d’infirmer cette hypothèse avancée aux urgences par un diagnostic différentiel et d’orienter la prise en charge thérapeutique. Les auteurs rapportent les résultats de la mise en place d’une filière spécifique de consultation d’épileptologie. Matériel et méthodes : une étude rétrospective monocentrique a été menée sur l’HIA Desgenettes du 1er janvier 2008 au 31 août 2010. L’objectif premier de cette étude fut d’évaluer l’apport au diagnostic d’épilepsie d’un avis neurologique couplé à la réalisation d’un EEG dans de telles situations cliniques d’urgence où un mécanisme comitial est avancé. L’intérêt de cette consultation a été évalué au travers d’une grille comportant la collecte d’informations anamnestiques, cliniques, ainsi que les résultats de l’EEG et permettant une quantification à l’aide d’une échelle de cotation allant de -1 à 3. Les objectifs secondaires furent d’étudier les caractéristiques de la population cible, la situation clinique, les données de l’examen clinique et de l’EEG chez les patients ayant bénéficié de cette évaluation. Résultats : parmi les 217 patients inclus, 33 patients (15,2 %) ont vu un diagnostic d’épilepsie confirmé. 147 patients (67,7 %) ont vu leur diagnostic orienté par cette consultation neurologique, avec une épilepsie retenue pour 44 patients. D’autre part, 34 patients (15,7 %) ont vu leur diagnostic réorienté à la suite de cette consultation avec un diagnostic cardiologique pour 7 (3,2 %), un ictus amnésique pour 23 (10,6 %) ; un diagnostic psychiatrique a été porté pour 4 patients (1,8 %). Le couple « avis neurologique-EEG » démontré son intérêt pour 214 patients (98,6 %), seuls 3 patients (1,4 %) ne tirant en effet de bénéfice de cette consultation. Conclusion : ces résultats permettent de valider l’hypothèse que la réalisation d’une consultation épileptologique, avec un interrogatoire bien mené suivi d’un examen clinique affiné, reste fondamentale dans une approche diagnostique concernant les suspicions de crises comitiales inaugurales. Les examens complémentaires, et notamment l’EEG, ne peuvent se concevoir que dans une dimension d’aide diagnostique devant cette hypothèse : il n’est que rarement déterminant pour le diagnostic de manière isolée, confirmatif d’une société française de médecine des armées crise électro-clinique, ou infirmatif révélant par exemple un trouble du rythme cardiaque. Cette consultation posturgence permet ainsi d’optimiser la prise en charge globale des patients, en confirmant ou en infirmant le diagnostic et ce, dès le service des urgences. Elle permet aussi d’éviter des séjours prolongés hospitaliers, répondant aussi aux impératifs de santé et socioéconomiques. Retour d’expérience de l’HIA Clermont-Tonnerre sur la pose de PICC-line. M. GARETIER, C. BARBEROT-DE-LAUBRIÈRE, G. KOCH, M. NONENT, T. LE BIVIC, J. ROUSSET. Service d’imagerie médicale, HIA Clermont-Tonnerre, Brest. Service de radiologie vasculaire, CHRU La Cavale Blanche, Brest. La Peripherally Inserted Central Catheter – Cathéter central d’insertion périphérique (PICC-line) est un cathéter central inséré dans une veine du bras sous contrôle échographique. Cette technique a été développée en Amérique du Nord il y a une quinzaine d’années et est apparue en France il y a environ cinq ans, mais elle reste encore peu connue en dehors des grands centres hospitaliers. Alternative à la voie veineuse centrale avec moins de complications, la PICC-line peut être laissée en place jusqu’à six mois, ce qui permet un retour à domicile du patient. Des PICC-line sont posés par les médecins radiologues du service d’imagerie médicale de l’HIA de Brest depuis novembre 2011. Le but de ce travail est de présenter les indications d’une PICC-line, la technique de pose à l’aide de support vidéo, ainsi que ses avantages et complications, en comparant les données de la littérature à notre expérience depuis la mise en place de cette activité à l’HIA ClermontTonnerre. Mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique à l’HIA Legouest : quel rôle pour le pharmacien ? L. HUYNNH-LEFEUVRE, B. GRAFFIN, F. BANAL, N. HACAULT, C. HOFMANN. Service de pharmacie hospitalière, HIA Legouest, Metz. La mise en œuvre d’un programme d’éducation thérapeutique nécessite de déf inir une équipe pluridisciplinaire spécifiquement formée et capable de répondre à l’ensemble des besoins éducatifs des patients. L’objectif de ce travail est de décrire les étapes de mise en œuvre d’un tel programme à l’HIA Legouest, au profit de patients atteints de rhumatisme inflammatoire, en insistant plus particulièrement sur le rôle du pharmacien qui peut s’avérer essentiel du fait de la complexité des traitements mis en œuvre, de l’essor des biothérapies, et de la nécessité pour les patients d’acquérir des compétences d’auto-soins. Ainsi, le programme que nous avons développé repose sur une consultation individuelle de diagnostic éducatif suivie de 7 heures de modules collectifs regroupés sur une même journée, dont un module intitulé « mieux connaître ses traitements », animé par le pharmacien. De même, nous avons souhaité évaluer son efficacité au moyen de quatre questionnaires journée des internes et des assistants adressés aux patients, trois relatifs aux connaissances acquises, et un pour l’estimation de leur degré de satisfaction quant à l’organisation de la journée, l’intérêt des modules, la qualité des intervenants, etc. Deux ans après avoir commencé, 45 patients ont bénéf icié de ce programme. Les résultats des questionnaires de connaissances indiquent, avec 77 % de réponses correctes, que les notions essentielles ont été assimilées à la fin de la journée. De plus, le taux de satisfaction globale des patients est évalué à 91 %. L’éducation thérapeutique constitue donc une nouvelle approche de la prise en charge médicale, et représente pour le pharmacien une opportunité d’accompagnement des patients dans un but de sécurisation de la prise en charge médicamenteuse. Description des urgences survenant en milieu de travail et évaluation de la mise en place de protocoles. L. GERAUT, C. GRESSIN, C. DONNAY, A. DESCATHA. Service de médecine de prévention du ministère de la Défense, Paris. Schneider-Electric, direction santé au travail, Rueil-Malmaison. Samu 92, AP–HP, Garches. Unité de pathologie professionnelle, AP–HP, CHU Poincaré, Garches. Les urgences en milieu de travail sont souvent redoutées par les équipes des services de santé au travail. Quinze protocoles standardisés de prise en charge d’urgences vitales ont été développés par un groupe de médecins du travail et d’urgentistes pré-hospitaliers. L’objectif de l’étude a été de décrire la nature des urgences médicales en milieu de travail et d’évaluer les nouveaux protocoles. Ces protocoles ont été adaptés pour un service de santé au travail d’une grande entreprise française (8 000 salariés, 15 sites) ; 5 médecins du travail et 25 infirmières ont accepté de participer à l’étude. L’évaluation a porté sur un semestre de novembre 2009 à avril 2010 avant le déploiement des nouveaux protocoles, puis sur un semestre de novembre2010 à avril2011 avec les nouveaux protocoles. Chaque inf irmière et chaque médecin remplissaient un auto-questionnaire individuel standardisé après chaque prise en charge en urgence. Une notation globale des protocoles était proposée sur une échelle numérique (allant de 0 à 10). Au cours des deux semestres considérés, 75 prises en charge en urgence ont été rapportées, soit 0,75 cas/mois pour 1 000 salariés. L’âge moyen des patients était de 43,9 ans (+/-11,2). Le motif principal de prise en charge a porté sur les douleurs thoraciques. Le médecin du travail a participé à la prise en charge des urgences dans 34 % des cas. Aucun décès n’a été répertorié, les professionnels ont estimé que le pronostic vital était engagé dans sept cas (9,3 %). La comparaison des deux périodes n’a pas permis de montrer une différence dans la sévérité ou la gestion des 45 urgences reçues en période A et des 30 urgences reçues en période B. Les professionnels de santé ont estimé que les protocoles étaient exhaustifs (moyenne de 8,06 à 1,5) et relativement ergonomiques (6,6 à 1,7), mais seuls quelques professionnels de santé ont répondu à l’évaluation globale finale (n = 7). Les urgences vitales en milieu de travail sont des évènements rares, mais auxquels sont confrontés les services de santé. L’existence de protocoles standardisés constitue une aide nécessaire. 355 S F M A Des protocoles standardisés, peuvent être utilisés mais sous réserve d’être modif iés avec les structures d’urgences locales (SDIS, Samu) et appropriés par leurs utilisateurs. Enfin, ce travail s’inscrit parfaitement dans le développement professionnel continu et souligne des pistes pour d’autres services. Apports (et limites) des examens complémentaires systématiques lors des visites d’admission personnel navigant militaire. F. X. BROCQ, G. ANDEOL, J.-P. GOMIS, H. GOMMEAUX, M. MONTEIL. Centre d’expertise médicale du personnel navigant, HIA Sainte-Anne, Toulon. Institut de recherche biomédicale des armées, Brétigny-sur-Orge. Les visites d’admission au prof it des Personnels navigants (PN) militaires ont principalement pour objectif d’éliminer les pathologies pouvant mettre en jeu la sécurité aérienne. Dans ce but, des examens paracliniques sont réalisés, dont plusieurs ne sont pas nécessaires à l’évaluation de l’aptitude générale au service. Nous nous sommes intéressés à l’apport de ces examens systématiques dans la décision d’aptitude, versus les autres causes d’inaptitude, en nous focalisant sur le caractère « médical » (en excluant les examens/ inaptitudes ophtalmologiques ou ORL). Méthode : toutes les visites d’admission PN militaire (et apparenté comme les contrôleurs) réalisées entre le 1/7/2011 et le 30/6/2012 au Centre d’expertise médicale du personnel navigant (CEMPN) de Toulon ont été incluses, soit 541 visites. Résultats : sur les 541 visites, on observe 488 (90,2 %) aptitudes sans restriction, 18 (3,3 %) aptitudes avec restriction (principalement le siège éjectable), 11 (2 %) inaptitudes temporaires (4 de ces candidats seraient assujettis à une restriction) et 28 (5,2 %) inaptitudes déf initives. Parmi ces inaptitudes, 22 (79 %) sont secondaires à un examen paraclinique : 13 électroencéphalogrammes (EEG), 3 électrocardiogrammes (ECG) (pré-excitation, QT long et bloc de branche droit), 2 holorachis (scoliose > 25°), 2 dépistages urinaires de toxiques (cannabis), 2 bilans biologiques (1 anémie chez un homme entraînant le diagnostic de maladie de Crohn et 1 anémie ferriprive chez une femme non corrigée par le traitement martial évocatrice d’une malabsorption), 1 exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) (asthme latent à EFR anormale), un candidat étant inapte pour deux causes (holorachis et anémie réfractaire). Les autres causes d’inaptitudes sont 1 obésité, 1 valvulopathie, 1 antécédent (ATCD) de pneumothorax opéré, 1 ATCD d’épilepsie traitée, 1 anorexie et 1 HTA. Discussion : les examens paracliniques systématiques représentent une part importante de la démarche de l’aptitude aéronautique puisqu’ils sont à l’origine de 79 % des inaptitudes. Cette observation est en faveur de l’efficacité des pré-visites PN réalisées dans la majorité des cas (Centre d’expertise médicale initiale,…). Cette situation pourrait évoluer en ce qui concerne les visites de l’Aéronavale puisque les candidats ne passeront plus de pré-visites médicales. 356 Les anomalies EEG sont relativement rares (2,5 %) mais responsables d’une part importante des inaptitudes (46,4 %). À l’opposé, les perturbations biologiques sont très fréquentes (13,7 %), en particulier concernant les explorations hépatiques (7,9 % des prélèvements), mais responsables de peu d’inaptitude (2 cas pour anémie soit 7,1 % des inaptitudes). Cette étude ne retrouve aucune inaptitude secondaire à la radiographie pulmonaire, à la bandelette urinaire et plus encore secondaire à une perturbation du bilan hépatique (fréquente avec 7,9 % des prélèvements). Cette fréquence plaide pour une bonne maîtrise de l’interprétation du bilan hépatique, qui commence bien sûr par un contrôle à distance. Enfin, il apparaît qu’une aptitude est déclarée dans 16% (3/19) des ECG interprétés comme anormaux, dans 25% (1/4) des EFR « anormales» et dans 66,6 % (2/3) des anémies, ce dernier résultat devant bien sûr être pondéré par la prépondérance masculine de notre population. Ces chiffres sont en faveur de l’analyse précise de ces anomalies qui, bien que peu fréquentes, entraînent proportionnellement beaucoup d’inaptitude. Facteurs d’implications du médecin traitant dans la prise en charge d’une pathologie rapidement évolutive et au pronostic sombre. Cas particulier des patients atteints d’un glioblastome. E. DROUARD, D. RICARD, H. TAILLIA, J.-Y. DELATTRE, J.L. RENARD. Brigade des Sapeur-pompiers Paris. Service de neurologie, HIA du Val-de-Grâce, Paris Service de neurologie, Hôpital La Pitié Salpêtrière, Paris. Introduction : l’implication du médecin traitant (MT) dans la prise en charge de patients atteints de cancer est un facteur d’amélioration de leur qualité de vie. L’amélioration de l’implication du MT est un des objectifs du Plan cancer 2009-2013 dit Plan cancer II. Objectif : déterminer l’implication du MT dans la prise en charge de patients atteints d’un cancer, à travers l’exemple du glioblastome, cancer au pronostic sombre et rapidement évolutif. Rechercher des facteurs influençant cette implication. Comparer l’estimation de l’implication du médecin traitant vue par le patient, le médecin traitant et le neuro-oncologue. Matériel et méthode : enquête transversale par sondage via des questionnaires de 62 patients atteints de glioblastome en cours de traitement, d’avril 2011 à juin 2011, dans deux centres de neuro-oncologie parisiens. Sondage du patient, du MT et du neurooncologue pour l’élaboration d’un score d’implication du MT. Recherche de corrélations entre ce score d’implication et les facteurs sociodémographiques du patient et du MT. Résultats : l’implication du MT évaluée par le patient est forte. Patients et MT évaluent cette implication de manière reproductible (p=0,04) tandis que les neurooncologues la sous-estiment. L’implication du MT n’apparaît pas liée aux caractéristiques du patient. Seule la lecture de revues ou de sites internet de Formation société française de médecine des armées médicale continue (FMC) semble corrélée à l’implication du MT (p=0,045). Conclusion : c’est la première étude s’intéressant au rôle du MT dans la prise en charge de patients atteints de glioblastome et sondant les trois protagonistes d’un système de soin cancer. Nos résultats mettent en évidence des axes d’effort à poursuivre pour répondre aux mesures 18 et 19 du Plan cancer II, parmi eux l’amélioration de la communication entre le MT et le neuro-oncologue. En métropole le réseau du soutien psychique des militaires est clairement identifiable, qu’il s’incarne dans un projet médical ou dans une approche psychosociale. En mission, dans le contexte des contraintes opérationnelles, le médecin d’unité, toujours en première ligne, dispose de multiples acteurs « psy », susceptibles d’intervenir en cas de besoin dans les champs du soutien individuel et/ou collectif des militaires. Cette offre multiple génère parfois une certaine confusion dans le choix des moyens. Cet exposé a pour objectif de préciser qui sont les acteurs « psy » en place, quelles sont leurs missions respectives et où se situe la place du médecin d’unité dans leur mise en œuvre. adaptée au plus près des différents endophénotypes mais, l’approche psychothérapique garde toute son importance au sens où c’est bien l’implication subjective qui a généré le traumatisme, subjectivité en interaction avec un patrimoine génétique et des facteurs environnementaux intégrant le contexte social. Toute situation dramatique peut être le lieu d’un trauma, non nécessairement, mais en lien avec la manière dont l’individu a investi l’évènement. Parmi les sujets confrontés à la même situation stressante, seuls quelques-unes souffriront d’un état de stress post-traumatique. Pour ces derniers, la thématique des flashbacks est très différente d’un sujet à un autre, venant témoigner de la singularité de l’évènement vécu pour chacun d'entre eux. D’autre part, la déf inition changeante de l’état de stress post-traumatique au cours de l’histoire moderne est issue d’une réflexion scientif ique en partie déterminée par un contexte socioculturel et réciproquement, le traumatisme psychique est causé par la faillite de valeurs sociales sécurisantes qui étaient considérées comme immuables. L'état de stress post-traumatique est une pathologie qui interagit avec le contexte sociétal : d’une part le trauma s’établit via la remise en cause brutale de valeurs sociales qui semblaient immuables et d’autre part, le concept clinique et nosographique d’état de stress posttraumatique est changeant avec l’évolution des sociétés. Notre propos sera illustré d’une situation clinique typique et de l’exemple du syndrome de la guerre du Golfe comme « nouvelle » entité clinique. Actualités de la clinique du traumatisme psychique dans les armées. Repolarisation précoce : quels sont les sujets à risque de mort subite ? Y. AUXÉMÉRY. N.-C. ROCHE, P. TAGHJI, P.-L. MASSOURE, L. MONT, A. MECHULAN, S. KEREBEL, C. PERROCHON, P. PAULE, L. FOURCADE, J.-C. DEHARO, J. BRUGADA. Les dispositifs de soutien « psy » en mission extérieure : appeler qui, comment, pour quoi faire ? M. BOUSSAUD, I. MACALOU, A. WOJTECKI. Service de psychiatrie, HIA Percy. Service de psychiatrie et de psychologie clinique, HIA Legouest, Metz. La clinique du traumatisme psychique intéresse toutes les spécialités médicales. Du fait de déterminants psychopathologiques qui structurent le trauma et bien que pathognomonique de l'état de stress post-traumatique, le syndrome de répétition traumatique est rarement mis en avant par le patient psycho-traumatisé dans son contact avec le système de soins. L’adresse au corps médical s’exprime plus souvent par des symptômes somatiques ou des comorbidités psychiatriques. Les problématiques addictives et suicidaires de même que les somatisations et les douleurs physiques sont les modes de contacts les plus classiques avec le système de soins. En lien avec l’évolution des techniques d’investigation, les guerres modernes ont mis en évidence d’autres dimensions dissociatives et psychotiques des répercussions psychoet crânio-traumatiques. Ces différentes formes cliniques d’état de stress post-traumatiques peuvent bénéficier d’une prise en charge pharmacologique spécifique en fonction de la dysrégulation prépondérante du système de neuromodulation mono-aminergique incriminé (hyperdopaminergique, hyposérotoninergique et hypernoradrénergique). Mais ces nouvelles découvertes scientifiques ont-elles rendu caduque la psychothérapie ? Les études de neurogénétique ont aff irmé deux propositions essentielles : une prise en charge pharmacologique des troubles psychotraumatiques peut être journée des internes et des assistants Services de cardiologie, HIA Lavera, Marseille. Clinic Hospital – Barcelona – SPAIN. Hôpital Universitaire La Timone, Marseille. Service médical du 1er régiment étrange, Aubagne. Introduction : la repolarisation précoce (RP) est un phénotype électrocardiographique fréquemment retrouvé dans la population générale. Depuis 4 ans, cet aspect ECG est connu comme étant un marqueur de risque de mort subite, s’inscrivant comme une entité nosologique proche du syndrome de Brugada. Nous avons choisi d’étudier deux facteurs pouvant influencer la RP : les origines ethniques, et la pratique sportive. Matériels et méthode : de novembre 2009 à août 2012, nous avons mené une étude prospective au sein de deux populations sportives. Notre première population est formée par tous les nouveaux engagés du 1er RE de la Légion Étrangère, et la deuxième population est formée par des athlètes volontaires appartenant au Centre de formation du FC Barcelone. La RP était définie par une élévation du segment ST de plus de 1 mm dans deux dérivations consécutives autres que V1-V3. Résultats : nous avons inclus 2 508 légionnaires, âgés en moyenne de 21 ans, et pratiquant une activité physique de 5 heures hebdomadaires au moment de leur engagement. La prévalence globale de la RP était de 13 %. La RP était significativement plus fréquente chez les 357 S F M A sujets afro-caribéens et chez les asiatiques. La RP > 2 mV était significativement plus fréquente chez les sujets originaires d’Asie du sud-est. Il n’y avait pas de différence de pratique sportive entre les différentes régions géographiques étudiées. Nous avons inclus 494 athlètes du FC Barcelone, âgés en moyenne de 22 ans, pratiquaient 11 heures d’entraînement par semaine, et en majorités caucasiens (97 %). La RP était significativement plus importante chez les athlètes que chez les légionnaires caucasiens (26,9 % versus 20 %, p<0,001), de même que la RP > 2 mV (5,2 % versus 1,9 %, p<0,001). Discussion : parmi des sujets jeunes non entraînés, l’origine ethnique joue un rôle majeur dans l’existence de l’aspect de RP. En revanche, l’entraînement favorise l’apparition de la RP et en majore l’amplitude. Si la RP expose d’une manière générale à un risque de mort subite par arythmie, elle demeure également une caractéristique du cœur d’athlète. Conclusion : à l’heure actuelle, l’ECG ne suffit pas à lui seul pour prédire la malignité potentielle du phénotype électrocardiographique « RP ». L’interrogatoire ciblant les antécédents de lipothymies, syncopes, palpitations ou pertes d’urine nocturne, ainsi que la recherche d’antécédents de mort subite inexpliquée chez des sujets jeunes restent les éléments essentiels de la stratification du risque rythmique de la RP. Évaluation des pratiques professionnelles des médecins d’unité concernant la lecture des ECG enregistrés durant les visites systématiques annuelles. B. NICOLAS, N.-C. ROCHE, G. GAUTHIER, L. PAPILLAUD, L. FOURCADE, P. PAULE. Service de cardiologie, HIA Laveran, Marseille. Introduction : l’électrocardiogramme (ECG) est un examen capital dans le dépistage et le suivi des maladies cardio-vasculaires. Dans notre pratique de médecine d’armée, l’ECG est utilisé chaque jour par l’ensemble des médecins d’unité, et porte principalement à identifier des cardiopathies à risque de mort subite chez des sujets jeunes fortement sollicités sur le plan sportif. Cependant l’interprétation des ECG peut s’avérer complexe, notamment dans l’identif ication des canalopathies comme les syndromes du QT long ou de Brugada… nécessitant l’aide des cardiologues hospitaliers. Nous avons ainsi choisi d’évaluer les pratiques professionnelles des médecins d’unités concernant la lecture des ECG et leur recours aux cardiologues hospitaliers. Matériel et méthodes : de septembre 2009 à avril 2010, nous avons sollicité les médecins de quatre unités de l’armée française, pour participer à une évaluation de leur interprétation des ECG réalisés dans le cadre des visites systématiques annuelles. L’ensemble des ECG ont été relus par un cardiologue hospitalier. Nous avons ensuite sélectionné 100 ECG par randomisation, et nous avons étudié les concordances d’interprétation entre le cardiologue hospitalier et un rythmologue. Résultats : nous avons constitué une population de 1 183 sujets, âgée en moyenne de 32 ans, et en majorité masculine (90 %). Nous avons relevé 293 atypies ECG, 358 dont la plus fréquente était une repolarisation précoce inféro-latérale (prévalence = 16,6 %). Parmi l’ensemble des ECG, 25 relevaient d’un avis spécialisé cardiologique. Le taux de concordance global entre l'interprétation du médecin d’unité et celle du cardiologue était de 72 %. Le dépistage des anomalies par le médecin d’unité était incomplet avec une sensibilité de 33 %, une spécificité de 99 %. La valeur prédictive positive était de 64 % quant aux demandes d'avis cardiologique prescrits par le médecin d’unité. Conclusion : la lecture de l’ECG est une discipline rigoureuse mais accessible à tous, où l’expérience joue un rôle primordial. Tout le challenge du médecin d’unité repose sur sa capacité à bien identif ier les ECG des rares cardiopathies/canalopathies, alors même qu’il n’en rencontrera statistiquement qu’une dizaine sur l’ensemble de sa carrière. Il est donc essentiel de promouvoir l’alliance entre médecins d’unité et cardiologues tant sur le versant de la formation initiale et continue, que sur l’utilisation des technologies de télécommunications modernes. Volumineuses hernies inguino-scrotales dites « tropicales » : l’abandon du sac dans le scrotum prévient la survenue de complications. S. ABDALLAH, S. BONNET, B. DE LA VILLEON, M. DUSAUD, PH. SAVOIE, D. PLANCADE, F. PONS, V. DUVERGER. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin, Saint Mandé. Service d’urologie, HIA Sainte-Anne, Toulon. Service d’anesthésie-réanimation, HIA Legoues, Metz. Service de chirurgie viscérale et thoracique, HIA Percy, Clamart. École du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : les volumineuses hernies inguinoscrotales (hernies tropicales) sont devenues très rares dans les pays occidentaux mais restent fréquentes en Afrique. La distension chronique du scrotum entraîne des troubles micro-circulatoires dystrophiques avec microthrombose des vaisseaux. Ainsi, en interrompant le drainage lymphatique, la dissection extensive du scrotum est pourvoyeuse de complications hémorragiques, trophiques ou à type de rétention liquidienne. Les chirurgiens viscéraux militaires déployés en Côte d’Ivoire sont amenés à prendre en charge ce genre de hernies dans le cadre de l’aide médicale aux populations. Leur prise en charge est contrainte par l’absence de matériel prothétique disponible dans une antenne chirurgicale et par la nécessité des patients à reprendre rapidement une activité pour subvenir à leurs besoins. Objectif : le but de cette étude était d’évaluer, après herniorraphie pour volumineuse hernie inguino-scrotale, (i) le bénéfice à abandonner un sac non disséqué dans le scrotum en terme de survenue d’hydrocèle, de complications hémorragiques et de complications trophiques d’origine ischémique, (ii) la possibilité d’une reprise de l’activité à un mois. Matériel et méthodes : sur une période de trois mois (décembre 2011 à février 2012), tous les patients présentant une hernie inguino-scrotale de 20 cm ou plus, unilatérale, sans troubles trophiques cutanés scrotaux, réductible en position allongée et n’étant pas une récidive société française de médecine des armées étaient inclus prospectivement dans l’étude. Sur le plan chirurgical, le sac était disséqué dans le canal inguinal, séparé du cordon à ce niveau, et ouvert, permettant la réintégration du contenu herniaire. Le sac était ensuite fermé au niveau de l’orifice inguinal profond et sa partie distale, non disséquée, était abandonnée dans le scrotum. La réparation inguinale consistait en une herniorraphie inguinale selon le procédé de Bassini. Un pansement compressif était laissé en place systématiquement sur le scrotum durant les 24 heures d’hospitalisation. Les patients étaient systématiquement revus au 5e et 12e jour post-opératoire ainsi qu’à 1 mois. La survenue de troubles trophiques, d’hématomes, d’œdème scrotal ou d’hydrocèle était colligée. La possibilité de reprendre l’activité à 1 mois était évaluée. Résultats : dix-sept hommes d’âge médian 46 ans (3658) étaient opérés par herniorraphie inguinale d’une volumineuse hernie inguino-scrotale gauche dans 11 cas et droite dans 6 cas. Dans tous les cas le contenu herniaire était réintégré sans difficultés, et la herniorraphie selon Bassini, avec abandon distal du sac herniaire, était réalisée. La durée opératoire médiane était de 48 minutes (35-75). À un mois, deux patients ont présenté une hydrocèle de moyenne abondance, asymptomatique, nécessitant une ponction évacuatrice dans un cas. Tous les patients ont pu reprendre leur activité professionnelle à un mois. Conclusion : les volumineuses hernies inguinoscrotales sont invalidantes pour les patients, affectent leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et constituent un défi pour le chirurgien. L’abandon du sac dans le scrotum n’altère pas le type de réparation inguinale et évite les complications hémorragiques et trophiques inhérentes à une dissection extensive intrascrotale. Cette technique est reproductible et la partie distale du sac laissée en place dans le scrotum n’entraîne pas, dans notre expérience, de morbidité spécifique. Le syndrome chronique des loges des membres inférieurs : à propos d’une série de 234 patients opérés. C. CHOUFANI, C. PIERRET, J.-P. TOURTIER, E. BLIN, L. BONNEVIE, J.-M. GARCIN, V. DUVERGER. Service de chirurgie vasculaire, HIA Val-de-Grâce, Paris. Service de cardiologie et maladie vasculaire, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de médecine interne, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de chirurgie vasculaire, HIA Bégin, Saint-Mandé. Objectifs : le syndrome chronique des loges est souvent méconnu avec un retard diagnostique important alors qu’il concerne une population jeune et sportive. Son traitement est exclusivement chirurgical. Nous avons étudié les résultats postopératoires immédiats et à moyens termes des aponévrotomies pour syndrome chronique des loges des membres inférieurs. Le but de ce travail était de spécif ier d’une part la nature et les complications postopératoires du traitement chirurgical réalisé. D’autre part, une évaluation du résultat fonctionnel à distance de l’intervention a été effectuée par les patients. journée des internes et des assistants Méthodes : l’ensemble des patients opérés de syndrome chronique des loges des membres inférieurs de janvier 1985 et août 2009 a été étudié de manière prospective. Le caractère uni ou bilatéral, la localisation topographique des loges musculaires concernées étaient relevés. Par ailleurs, plus d’un an après la chirurgie, le degré de satisfaction des patients était étudié par un questionnaire d’auto-évaluation du résultat fonctionnel. Résultats : 234 patients ont été inclus dans la cohorte de l’étude. 236 interventions chirurgicales ont été effectuées (2 patients ont été opérés 2 fois pour récidive). Les atteintes isolées étaient prédominantes ; elles représentaient 62 % des cas (146 sur 236 interventions), avec une localisation au niveau du compartiment antérolatéral dans 62 % (90 sur 146). Lorsque plusieurs loges étaient touchées simultanément, l’association la plus fréquente concernait les trois loges : antéro-latérales et postérieure superficielle avec 74 % (74 sur 90). L’atteinte de la loge postérieure profonde restait rare avec 6,7 % (16 sur 236). L’atteinte était bilatérale 7 fois sur 10. Le taux de réponse des patients au questionnaire était de 65 % (152 patients sur 234). Le taux déclaré de guérison était de 68,4 % (104 sur 152), et celui d’amélioration de 23,7 % (36 sur 152). Le taux d’échec rapporté était faible à 7,9 % (12 sur 152). Conclusion : le diagnostic de syndrome chronique des loges repose sur la mesure des pressions intramusculaires post-effort. Dans notre série, l’aponévrotomie était la règle. La technique chirurgicale était standardisée. Les résultats semblent satisfaisants, de par le faible taux de complications postopératoires, et le taux élevé de satisfaction des patients. Place du drainage de la voie excrétrice dans la prise en charge de la colique néphrétique en urgence : à propos de 141 patients. E. MURISON, C. GENICON, R. OBRY, B. MOLIMARD, A. HOULGATTE. Service d’urologie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : le drainage en urgence de la voie excrétrice est préconisé, selon la dernière conférence de consensus concernant la prise en charge de la colique néphrétique, essentiellement sur la base des critères suivants : une obstruction aiguë fébrile de la voie excrétrice, une dilatation importante au-dessus de l’obstacle lithiasique, une crise de colique néphrétique hyperalgique. Ce drainage peut également constituer une étape préliminaire au traitement par urétéroscopie de calculs dont l’expulsion spontanée apparaît improbable. Cette étude rétrospective analyse ces indications à partir des données concernant les patients hospitalisés en urgence dans le service d’urologie. Matériel et méthode : de mars 2011 à août 2012 sur les 421 patients hospitalisés en urgence dans le service, 141 (33,5 %) présentaient une crise de colique néphrétique. Un drainage en urgence de la voie excrétrice a été réalisé chez 85 patients (60,2 % des cas), 33 présentaient une pyélonéphrite obstructive justifiant d’un drainage en urgence pour 30 d’entre eux. Les 55 drainages réalisés en dehors de contexte fébrile étaient le plus souvent liés à une 359 S F M A crise de colique néphrétique hyperalgique ne cédant pas aux antalgiques habituels mais également à la présence d’une dilatation de la voie excrétrice en amont d’un calcul de la voie excrétrice dont la migration spontanée apparaissait peu probable eu égard à sa taille. Discussion : le drainage de la voie excrétrice répond à des indications strictes dans le contexte de l’urgence en particulier dans un contexte infectieux pouvant constituer une extrême urgence sur certains terrains à haut risque. Il peut également s’avérer utile en dehors des indications consensuelles af in de préparer la voie excrétrice pour un traitement par urétéroscopie semirigide ou souple ultérieure. Ce drainage évite dans ce contexte les crises de colique néphrétique itératives lors de la migration du calcul. Conclusion : la mise en place en urgence d’une sonde double J répond dans notre expérience aux indications consensuelles mais permet également de préparer le patient aux traitements endo-urologiques proposés secondairement. de guerre. Toutefois, la limite de cette technique est d’être limitée à une seule moitié du cou pour respecter la vascularisation cérébrale. Conclusion : bien que notre expérience soit limitée, nous pensons que le concept du damage control est particulièrement intéressant dans la prise en charge des plaies cervicales en chirurgie de guerre. Par ailleurs, ce concept devrait pouvoir s’appliquer aussi à la chirurgie traumatologique civile. Intérêt du Damage Controldans les plaies cervicales en chirurgie de guerre. Introduction : l’auscultation pulmonaire est un geste quotidien en anesthésie. Complétée par le capnogramme, elle permet de contrôler la présence de la sonde d’intubation dans les voies aériennes. Cependant, sa pertinence en pratique au bloc opératoire peut être prise en défaut, tant en terme d’exclusion d’une intubation œsophagienne que d’une intubation sélective. Des stéthoscopes électroniques (SE) à amplification ont déjà montré une amélioration de la qualité de l’auscultation comparés à des stéthoscopes acoustiques (SA). Nous avons donc voulu comparer la qualité de l’auscultation pulmonaire obtenue au bloc opératoire sous anesthésie générale (AG) avec intubation trachéale entre, d’une part, un SA de haut niveau (Littmann Cardiology III ®) et, d’autre part, un SE de dernière génération (Littmann Electronic Model 3200®). Matériel et méthodes : une étude multicentrique, prospective, en double aveugle, randomisée a été réalisée. Après accord des comités éthiques locaux, le consentement oral des patients était systématiquement recueilli. Tous les patients bénéficiant d’une chirurgie sous anesthésie générale (hors chirurgie thoracique) et ventilés par un respirateur Zeus® Infinity® Empowered (Dräger Medical) ou Primus ® étaient inclus. L’amplification du stéthoscope électronique était réglée à 4 sur 8 incrémentations possibles. Les praticiens impliqués avaient tous des tests audiométriques normaux. Ils étaient aveuglés par un masque opaque durant l’auscultation, une tierce personne positionnant la lyre et le pavillon du stéthoscope tiré au sort. Nous avons étudié comparativement 100 auscultations pulmonaires en reprenant une méthode déjà décrite. Pour chaque auscultation, sa qualité était décrite en utilisant une échelle numérique variant de 0 à 10 : 0 correspondant à « je n’entends rien », 10 à « j’entends parfaitement ». Le critère de jugement principal était la qualité de l’auscultation pulmonaire comparativement entre le SE et le SA. Les comparaisons ont été effectuées en utilisant un test t pour valeurs appariées. V. NGUYEN, J. JARRY, N. BOURILHON, A. STOLTZ, F. MILOU, M. IMPERATO, P. MICHEL. Service de chirurgie viscérale, HIA Desgenettes, Lyon. Introduction : le principe du damage control ou laparotomie écourtée a représenté un réel progrès dans la prise en charge des traumatismes abdominaux civils et militaires. Ce concept a ensuite été appliqué avec succès à la chirurgie gynécologique, orthopédique et même à la chirurgie thoracique. Cependant, le damage control n’a encore jamais été rapporté dans la prise en charge de plaies hémorragiques cervicales. Fort de l’expérience d’un packing cervical réalisé au cours d’une thyroïdectomie totale au Tchad par un de nos confrères, nous rapportons ici un cas de packing cervical réalisé pour une plaie par arme à feu en Afghanistan. Méthode : cette expérience concerne une plaie hémorragique cervicale pris en charge en opération extérieure. Il s’agit d’une plaie cervicale par balle chez un soldat français blessé en Afghanistan. La réalisation d’un tamponnement cervical avec cervicotomie écourtée a permis de contrôler l’hémorragie. Secondairement le patient a pu bénéf icier de mesures de réanimation temporaire mais le patient est décédé dans les suites postopératoires de complications indépendantes de son hémorragie. Discussion : les plaies cervicales constituent un véritable challenge pour les chirurgiens traumatologues. En effet, le cou renferme de nombreuses structures anatomiques vitales, notamment vasculaires dont le contrôle chirurgical n’est pas toujours aisé. Par ailleurs, les chirurgiens militaires travaillent souvent dans des conditions précaires ne disposant pas de toutes les avancées de la réanimation. Ils doivent donc rapidement contrôler les lésions hémorragiques avant de les évacuer vers des centres plus équipés. C’est pourquoi l’application du principe du damage controltrouve un intérêt particulier dans la prise en charge des plaies cervicales en chirurgie 360 Auscultation pulmonaire au bloc opératoire : comparaison entre stéthoscopes acoustiques et électroniques. C. HOFFMANN, E. FALZONE, N. DONAT, T. LECLERC, P. BODENAN, O. STIBBE, S. MERAT, B. LENOIR, Y. AUROY, J.-P. TOURTIER. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Percy, Clamart. Centre de traitement des brûlés, HIA Percy, Clamart. Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Bégin, Saint-Mandé. Département d’anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce, Paris. société française de médecine des armées Résultats : sur la période de l’étude, 8 médecins anesthésistes (3 internes/5 séniors ; âge moyen 29 ± 15 ans) ont participé et 100 patients ont été inclus. L’âge moyen des patients était 53 ± 19 ans. L’Index de masse corporelle (IMC) moyen était 29.7 ± 4,8 kg/m2. Le volume courant délivré moyen était 542 ± 91 mL, avec 11,7 ± 2,9 cycles par minute (PEP = 2,7 ± 2,1 cmH2O). La qualité de l’auscultation pulmonaire était estimée à 8,4 ± 1,2 pour le SE contre 7,6 ± 1,35 pour le SA (p < 0,0001). À noter que dans le sous-groupe des patients avec IMC > 30 kg/m2 (14 %), la qualité de l’auscultation pulmonaire était estimée à 8,1 ± 1,1 pour le SE contre 6,4 ± 1,6 pour le SA (p < 0,0001). Discussion : la qualité d’auscultation pulmonaire semble meilleure en utilisant le SE plutôt qu’avec le SA. Chez le patient obèse, les médecins anesthésistes rapportent également une meilleure qualité auscultatoire avec le SE. Au regard des enjeux de sécurité autour de la maîtrise de l’abord des voies aériennes, il semble intéressant d’encourager l’utilisation de SE. Cependant, même s’il existe une différence statistiquement significative, il convient de rester prudent vis-à-vis de ces résultats car la différence clinique entre la qualité auscultatoire du SE et celle du SA de haut niveau reste faible en pratique et contraste surtout avec une différence de coût très élevée (+300 euros pour le SE). Des études supplémentaires avec une cohorte plus importante et dans des populations spécif iques (p.e. patients obèses morbides) sont donc nécessaires pour confirmer une réelle supériorité clinique du SE vis-à-vis du SA de haut niveau. cellules souches hématopoïétiques modifiait la cytologie du lavage broncho alvéolaire : l’autogreffe était associée à une alvéolite lymphocytaire alors que l’allogreffe était associée à une hémorragie intra-alvéolaire infra clinique. Cependant ni la réaction du greffon contre l’hôte chronique extra-pulmonaire, ni le conditionnement ne semblaient modif ier la cytologie du lavage broncho alvéolaire en contexte d’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Aucune caractéristique cytologique ne permettrait d’orienter globalement vers une étiologie infectieuse ou non infectieuse. Cependant, plus précisément, une alvéolite à polynucléaires neutrophiles était corrélée au diagnostic de pneumopathie bactérienne et une alvéolite lymphocytaire était corrélée au diagnostic de pneumocystose, mais pas au diagnostic de pneumopathie non infectieuse. Vingt pneumopathies bactériennes ont été documentées, dont cinq sous antibiothérapie à large spectre adapté à l’antibiogramme. L’analyse cytologique du lavage broncho alvéolaire est donc, en contexte d’hémopathie, un élément d’orientation diagnostique d’une pneumopathie, mais à interpréter selon la présentation clinico-radiologique, les données de l’hémogramme et la présence d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Place du pharmacien hospitalier auprès du patient hospitalisé : l’expérience des consultations pharmaceutiques « nausées vomissements chimio-induits » à l’HIA Percy. M. GUILLAUDIN, S. BEDROSSIAN, V. JANDARD, X. BOHAND. C. FREISZ, Pharmacie, HIA Percy, Clamart. Apport diagnostique de l’analyse cytologique du lavage broncho-alvéolaire dans l’enquête étiologique d’une pneumopathie dans une population de patients atteints d’hémopathie. F. RIVIÈRE, H. LE FLOCH, W. GASPARD, C. MAROTEL, J. MARGERY, A. BERGERON-LAFAURIE, F. VAYLET. Service de pneumologie, HIA Percy, Clamart. Service de pneumologie, hôpital Saint-Louis, Paris. Introduction : les complications pulmonaires (infectieuses et non infectieuses) sont fréquentes au cours du suivi d’une hémopathie. Dans ce contexte, la fibroscopie bronchique avec lavage broncho alvéolaire est l’examen de référence de l’enquête étiologique d’une pneumopathie. Néanmoins, le rendement de cet examen, par ailleurs bien toléré, est insuffisant et son interprétation devrait être optimisée. Le but de cette étude est donc de tenter de déterminer si l’analyse cytologique du lavage broncho alvéolaire, rarement exploitée dans ce contexte, permettrait d’orienter vers une étiologie de la pneumopathie chez un patient suivi pour une hémopathie. Patients et méthodes : notre étude rétrospective a évalué les caractéristiques cytologiques de 165 lavages broncho alvéolaires de patients suivis pour une hémopathie et hospitalisés entre le 1er janvier 2007 et 31 décembre 2008 pour le bilan d’un infiltrat pulmonaire. Résultats et discussion : la cytologie du lavage broncho alvéolaire était modif iée selon les données de l’hémogramme (neutropénie, lymphopénie). La greffe de journée des internes et des assistants Introduction : les nausées et vomissements représentent un des effets indésirables des chimiothérapies anticancéreuses les plus redoutés par les patients. Leurs fréquences non négligeables impactent la qualité de vie des patients lorsqu’ils ne sont pas correctement pris en charge. Dans ce contexte, fin 2009, ont été mises en place sur l’HIA Percy, des consultations pharmaceutiques centrées sur les nausées et vomissements chimio-induits (NVCI). Fort des résultats d’une première évaluation de ces consultations, des objectifs d’amélioration ont pu être formulés, à savoir l’observance et la communication entre acteurs du circuit de santé. Dans ce contexte, courant 2011, a été développé un carnet de coordination hôpital-ville. L’objectif de ce travail est de présenter la démarche de mise en place du carnet de coordination ville-hôpital et d’exposer les premiers résultats obtenus. Matériel et méthode : le carnet de coordination a été élaboré afin de rassembler les informations essentielles nécessaires aux patients et aux professionnels de santé pour une prise en charge optimale. Il contient les coordonnées du patient, ceux des différents professionnels de santé de l’hôpital et de la ville, et les protocoles de chimiothérapie. Le reste du carnet est constitué des pages de cure où le pharmacien hospitalier retranscrit le schéma de prise prescrit pour les traitements des NVCI. Le patient peut y noter leur apparition éventuelle, leur description et son attitude thérapeutique 361 S F M A en particulier lorsqu’il rentre chez lui. Le carnet est remis et expliqué au patient pendant la consultation pharmaceutique lors de sa première cure de chimiothérapie. Médecin traitant et pharmacien d’officine sont contactés pour être informés de la délivrance du carnet. Distribué depuis plus de six mois, l’ensemble des informations relatives au carnet a été archivé dans les dossiers patients des consultations pharmaceutiques. L’exploitation de ces données a permis d’évaluer son impact. Résultats : l’analyse des premiers résultats a permis d’extraire une cohorte de 47 patients avec carnet pour un total de 171 consultations sur une période de 6 mois. 68 % des médecins traitant et 77 % des pharmacies d’officine ont pu être contactés par l’équipe pharmaceutique hospitalière pour informer de la délivrance d’un carnet. Il faut noter que 75 % des patients avaient leur carnet avec eux lors de leur venue à l’hôpital. Les patients ayant présenté des effets indésirables les ont reportés sur leur carnet dans 62 % des cas. Le taux d’observance relevé a été de 78 %. En marge de cette évaluation et afin de mettre en évidence les sous-groupes de patients adhérents à la mise en place de cet outil, une stratification a été réalisée. Les items évalués ont montré une adhésion significativement supérieure du groupe femme par rapport au groupe homme [10 -5 <p<0,0014]. De même, les patients ayant eu au moins une nausée ou un vomissement au cours de leurs cures ont révélé une adhésion supérieure [10-5<p<0,022]. Conclusion : ce carnet s’est révélé être un outil intéressant pour la prise en charge des patients. Certains patients, en particulier ceux ayant été confrontés à des effets indésirables, y ont trouvé un support de communication utile à leur relation avec les professionnels de santé. Ces résultats représentent une première étape qui doit être complétée par une évaluation auprès des différents acteurs du circuit de santé afin d’en mesurer l’impact sur la coordination des soins. Plasmocytome extra-médullaire stade I de la sphère ORL : à propos de 12 cas. A. CRAMBERT. Service ORL, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : contrairement au myélome multiple, hémopathie maligne fréquente, où les plasmocytes, forme particulière de lymphocytes B, prolifèrent et infiltrent la moelle osseuse occasionnant une tumeur disséminée, les formes localisées, réparties en plasmocytomes osseux solitaires (POS) et en plasmocytomes extramédullaires (PEM), sont, elles beaucoup plus rares. Ces derniers surviennent dans 90 % des cas au niveau des voies aéro-digestives supérieures. Leur rareté explique, qu’à ce jour, il n’existe aucun consensus quant à leur prise en charge thérapeutique. Objectif : l’objectif de cette étude était de préciser les modalités de prise en charge diagnostique et thérapeutique du PEM et les comparer aux données de la littérature. Matériels et méthodes : cette étude rétrospective porte sur 12 cas de PEM stade I de la sphère ORL pris en charge 362 dans quatre hôpitaux de la région parisienne entre 2002 et 2012. Résultats : huit hommes et quatre femmes ont été inclus (sexe ratio 2/1). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 63 ans. Les localisations rencontrées ont été pharyngées (33 %), laryngée (25 %), naso-sinusienne (25 %), cavité buccale (8 %) et base du crâne (8 %). Les signes d’appel ont été exclusivement locaux. Le traitement a consisté en une association chirurgie et radiothérapie pour 10 patients (83 %), une radiothérapie exclusive pour 1 patient (8 %) et une chimiothérapie complémentaire pour 1 patient (8 %). Le suivi moyen a été de 25 mois. 1 récidive locale à 7 mois et 1 transformation en myélome multiple à 27 mois avec décès séquellaire à 38 mois ont été observées. Aucun facteur de risque ou pronostic n’a été retrouvé. Discussion : le PEM est une tumeur rare, avec une incidence de 3/100 000 habitants par an, dont le diagnostic est histologique. Multiple dans 10 % des cas au moment du diagnostic, il justifie un bilan d’extension rigoureux. Le traitement de cette tumeur radiosensible consiste le plus souvent en une chirurgie d’exérèse première conservatrice avec radiothérapie adjuvante d’au moins 45 Gy. De bon pronostic, cette tumeur peut évoluer vers la rémission (62 %), la récidive locale ou à distance, ou la dissémination, parfois tardive. Une surveillance postthérapeutique prolongée est ainsi nécessaire. Conclusion : représentant 1 % des tumeurs de la face et du cou, l’ORL se doit de connaître le PEM et savoir l’évoquer de principe, compte tenu de son caractère macroscopique aspécifique. Cancer papillaire de la thyroïde au cours de la polypose adénomateuse familiale : intérêt du dépistage systématique ? C. KLOTZ, ZYANI, J.-P. ALGAYRES. O. BATON, G. PERROT, Services de pathologie digestive et de chirurgie viscérale, HIA du Val de Grâce, Paris. Introduction : nous rapportons deux observations de polypose adénomateuse familiale (PAF) associée à un cancer papillaire de la thyroïde. Cette association est importante à connaître et le dépistage systématique de ce cancer chez les patients présentant une PAF a été récemment proposé. Observations : obs 1 : patiente suivie pour PAF avec mutation conf irmée du gène APC. Elle a subi une coloproctectomie totale avec anastomose iléoanale à l’âge de 14 ans, compliquée d’une occlusion sur bride 5 ans plus tard avec iléostomie temporaire puis définitive après échec du rétablissement de la continuité en raison d’une fistule iléovaginale. Tumeur desmoïde pariétale abdominale à la même date. Thyroïdectomie totale à l’âge de 30 ans pour cancer thyroïdien papillaire multifocal pT2NxM0 ; totalisation isotopique par iode 131. Rémission complète avec 3 ans de recul. obs 2 : patiente ayant subi une coloproctectomie totale à l’âge de 13 ans pour PAF (mère et sœur atteintes, la sœur ayant présenté également un cancer thyroïdien). Cinq ans plus tard, thyroïdectomie totale pour carcinome papillaire société française de médecine des armées avec présence d’embols tumoraux intracapsulaires, pT2NxM0 ; totalisation isotopique par iode 131. Rémission complète avec 3 ans de recul. Discussion : le carcinome papillaire de la thyroïde fait partie, de même que d’autres tumeurs (cancer des voies biliaires et du pancréas, hépatoblastome, médulloblastome, adénome surrénalien, tumeur desmoïde), des localisations extra-intestinales de la PAF. La prévalence des nodules thyroïdiens est élevée jusqu’à 79 %. Le carcinome papillaire de la thyroïde survient chez 1 à 2 % des patients alors que sa prévalence est de 0,2 % dans la population générale. L’âge moyen est de 35 à 50 ans et le risque est plus important chez la femme. Les sujets atteints de cancer papillaire thyroïdien présentent souvent une autre manifestation extradigestive de la maladie, tumeur desmoïde en particulier comme dans l’observation 1. Sur le plan anatomopathologique, les carcinomes papillaires de la thyroïde associés à la PAF présentent un aspect particulier : cancer souvent multifocal, cellules fusiformes avec rainurage nucléaire et inclusions intracellulaires dans une conformation trabéculaire ou cribriforme. Il n’existe pas de consensus sur le dépistage des localisations extra-intestinales de la PAF et en particulier, malgré sa fréquence comprise entre 2,1 et 12 % dans deux études rétrospectives, du cancer thyroïdien. Une étude récente réalisée chez 192 patients confirme l’intérêt d’un dépistage systématique par échographie et ponction à l’aiguille fine : un cancer a été diagnostiqué chez 5 d’entre eux (2,6 %) dont 4 femmes, d’âge moyen 44 ans. Aucun patient ne présentait de signes cliniques. La taille moyenne du cancer était de 13 mm ; le cancer était multifocal dans quatre cas et associé à une tumeur desmoïde chez quatre patients. Dans cette étude, l’incidence du cancer thyroïdien est la même que celle de l’adénocarcinome du duodénum, dont le dépistage est lui consensuel au cours de la PAF. Les auteurs proposent en conséquence le dépistage du cancer thyroïdien par échographie à partir de 16 ans chez tous les patients présentant une PAF Conclusion : la fréquence élevée du cancer thyroïdien papillaire chez les patients présentant une PAF rend souhaitable son dépistage par la réalisation régulière d’une échographie cervicale. Cancers thyroïdiens différenciés de type papillaire au cours de la maladie de Basedow : à propos de deux cas. L. ENESTIER, B. UPY, T. ARMOI, C. CONESSA. Service ORL et CCF, HIA du Val-de-Grâce, Paris. La maladie de Basedow est une forme particulière d’hyperthyroïdie en raison des anticorps anti-récepteur de la TSH qui peuvent activer la prolifération cellulaire thyroïdienne comme le fait la TSH. L’association avec un cancer papillaire est rare mais possible. Il existe deux circonstances diagnostiques. Le cancer peut être diagnostiqué d’emblée, lors du bilan d’un nodule connu ou fortuite, sur l’examen histologique de la pièce opératoire. Nous présentons le cas de deux patients pris en charge dans le service ORL-CCF du Val-de-Grâce qui journée des internes et des assistants illustrent respectivement ces deux circonstances diagnostiques. L’association entre cancer papillaire et maladie de Basedow n’est pas bien connue. La prise en charge de cette association spécifique reste donc mal codif iée, en particulier en cas de microcarcinome papillaire de découverte fortuite. Quoi qu’il en soit, le clinicien doit rester vigilant quand il existe un nodule palpable chez un patient porteur d’une maladie de Basedow. La démarche diagnostique reste la même que pour tout nodule thyroïdien. Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et hémopathies malignes. S. JENNANE, E.-M. MAHTAT, G. DUMAS, S. DELAMARRE, J. KONOPACKI, T. DE REVEL. Service d’hématologie, HIA Percy, Clamart. L’objectif de cette présentation est de déterminer si les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont un facteur favorisant de survenue des hémopathies malignes ou si leur association n’est qu’une coïncidence. Actuellement nous suivons dans le service d’hématologie de l’HIA Percy, deux patientes connues porteuses d’une rectocolite hémorragique (RCH) ou d’une maladie de Crohn et qui ont développé après plusieurs années d’évolution une leucémie aiguë myéloblastique. La première description d’une association entre MICI et hémopathie maligne date de 1928. La plus grande série est celle d’Asking, et al. réalisée sur une population suédoise et qui retrouve une association statistiquement significative entre risque de développer une LAM et antécédent de RCH. Concernant les hémopathies iatrogènes plusieurs travaux conf irment le rôle des analogues de la thiopurine dans la lymphomagénèse. Le rôle des autres immunosuppresseurs et des anti-TNF_ reste toujours controversé. Communications affichées Régulation de la synthèse de BAFF par les microARN dans les synoviocytes de polyarthrite rhumatoïde. G. CINQUETTI, C. DE SAINT ROMAN, F. BANAL, B. GRAFFIN, D. WACHSMANN, J. SIBILIA. Service de médecine interne, HIA Legouest, Metz. Au cours de ce travail, nous nous sommes intéressés à la régulation de la synthèse de BAFF, cytokine qui joue un rôle clé dans les maladies auto-immunes et en particulier la polyarthrite rhumatoïde (PR). Nous avons voulu étudier le rôle des micro-ARN, et notamment le microARN 30d* (miR-30d*) dans cette régulation ; les micro-ARN sont en effet des petits ARN non codants régulant l’expression de nombreux gènes. Nous avons étudié des synoviocytes (ou FLS, pour Fibroblast like synoviocyte) de patients atteints de PR, que nous avons activés par différentes cytokines. Nous avons montré que l’expression de miR-30d* était augmentée après activation des synoviocytes de PR par le LPS et diminuée après stimulation par le poly I:C ou 363 S F M A l’IFN-a : ces premiers résultats indiquent que miR-30d* pourrait jouer un rôle régulateur négatif de l’expression de BAFF dans les FLS dans la mesure où la synthèse de BAFF est inhibée en réponse au LPS. Nous avons ensuite étudié la modulation de l’expression de BAFF par les FLS après transfection par un antagomiR 30d* afin de voir si le blocage de miR-30d* permettait de restaurer la synthèse de BAFF en présence de LPS ou lors de l’activation par le LPS associé à l’INF-a. Les résultats obtenus apportent la preuve fonctionnelle que le miR-30d* régule négativement l’expression de BAFF. Enfin, l’étude de la co-transfection de cellules HEK par le miR-30d* et un vecteur luciférase porteur de l’ARNm de BAFF montre une diminution signif icative (22 %) de l’activité luciférase : le miR-30d* cible donc directement l’ARNm de BAFF. Il faudra maintenant confronter ces résultats à d’autres pathologies auto-immunes où BAFF est impliqué, notamment la sclérodermie systémique, et réaliser un essai d’inhibition de BAFF dans un modèle animal de PR (arthrite au collagène). Les micro-ARN pourraient ainsi être à terme une nouvelle arme thérapeutique dans les maladies autoimmunes. Efficacité du Rituximab sur les manifestations systémiques du syndrome de Gougerot-Sjögren primitif : résultats sur 78 patients du registre AIR. G. CINQUETTI, C. LARROCHE, B. COMBE, E. HACHULLA, O. MEYER, E. PERTUISET, G. KAPLANSKI, X. MARIETTE, J.-E. GOTTENBERG. Service de médecine interne, HIA Legouest, Metz. Service de médecine interne, Hôpital Avicenne, Bobigny. Service de rhumatologie, CHU, Montpellier. Service de médecine interne, Hôpital Claude Huriez, Lille. Service de médecine interne, Hôpital Bichat, Paris. Service de médecine interne, CH Pontoise. Service de médecine interne, Hôpital de la Conception, Marseille. Service de médecine interne, Hôpital Bicêtre, Paris. Service de rhumatologie, Hôpital Hautepierre, Strasbourg. Club rhumatismes et inflammations. Objectif : l’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance du rituximab (RTX) chez les patients présentant un syndrome de Gougerot-Sjögren primitif (SGJP). Patients et méthodes : le registre AIR (AutoImmune and Rituximab Registry) est un registre indépendant de la Société française de rhumatologie et du Club rhumatismes et inflammations qui comprend 3 662 patients (hors études cliniques) présentant une maladie autoimmune réfractaire (PR, lupus, vascularite, myopathie inflammatoire et autres) traitée par RTX, et suivis prospectivement pendant 5 ans. Nous avons repris les patients SGJP de ce registre. L’efficacité du RTX a été déf inie selon l’avis du spécialiste traitant, chaque clinicien ayant validé les données de ses patients. Les scores ESSDAI ont été déterminés rétrospectivement. Résultats : dans le registre AIR, 86 patients (pts) avec un SGJP ont été traités par RTX. Les données du registre ont été validées par les cliniciens pour 79 patients, 78 patients (11 hommes, 67 femmes) qui ont eu au moins une visite de suivi (suivi moyen de 34,9 mois [6-81.4], 364 226 patient/années) ont été analysés. L’âge moyen était de 59,8 ans [29-83]. La durée moyenne d’évolution du SGJP était de 11,9 ans [3-32]. 24 pts n’avaient pas d’anticorps, 34 pts avaient des anti-SSA isolés, 20 pts avaient des antiSSA et des anti-SSB. Les indications du traitement étaient : une atteinte systémique pour 74 pts (articulaire (n = 27), système nerveux périphérique (SNP)/central (SNC) (n = 12/6), pulmonaire (n = 9), rénale (n = 6), musculaire (n = 3), hématologique (n = 2), vasularite (n=8 dont 5 cryoglobulinémies), pancréatite autoimmune (n = 1)) et une atteinte glandulaire isolée pour 4 pts. L’ESSDAI médian de ces 78 patients était de 11 [2-31]. Protocole de RTX et commédications : 67 pts ont été initialement traités par 2 perfusions de 1 g, 11 pts par 4 perfusions de 375 mg/m 2. Dix-sept patients étaient traités en même temps par un autre immunosuppresseur : methotrexate (7 pts), mycophenolate mofetil (1 pt), hydroxychloroquine (7 pts), azathioprine (1 pt), cyclophosphamide (1 pt) étaient aussi traités par corticoïdes (dosage moyen 17,6 mg/jour [3-60]). Eff icacité : une eff icacité globale déf inie selon le clinicien traitant était observée chez 47 pts (60 %) après le 1er cycle de RTX. L’eff icacité du traitement était observée chez 45 pts (61 %) qui avaient une atteinte systémique : atteinte articulaire (63 % des patients), SNP (50 %), SNC (33 %), pulmonaire (78 %), rénale (83 %), musculaire (0 %), hématologique (100 %), pancréatite auto-immune (100 %) et vascularite (62 %). Il n’y avait pas de donnée sur l’évolution du syndrome sec. Une efficacité a été observée chez 2 pts (50 %) qui présentaient une atteinte glandulaire (2 tuméfactions parotidiennes). L’ESSDAI médian après RTX diminuait de 11 [2-31] à 7,5 [0-26] (p<0,0001). La dose médiane de corticoïdes après RTX diminuait de 17,6 mg/jour [3-60] à 10,7 mg/jour (p = 0.1). Tolérance : 4 réactions graves immédiates après la perfusion et 1 maladie sérique ont été observées, 3 infections graves sont survenues (1,3/100 patient/années) et 2 cancers (0,9/100 patient/années). Les deux patients cancéreux sont décédés. Re-traitements : Le RTX a été arrêté chez 41 patients (ineff icacité : 35, effet indésirable grave : 6 pts). Le nombre médian de cycle de RTX était de 2,3 [1-12]. La durée médiane entre le 1er et le 2e cycle était de 11 mois (5,4-29,4). Conclusion : cette étude montre la bonne efficacité et la bonne tolérance à court terme du RTX dans les atteintes systémiques du SGJP. Jusqu’à présent, les études contrôlées ont surtout inclus des patients avec une atteinte glandulaire et les données sur l’efficacité du RTX dans les atteintes systémiques étaient limitées. Cette étude démontre que dans la « vraie vie » en France les cliniciens utilisent surtout le RTX dans les atteintes systémiques du SGJP, hors AMM. Cette grande étude prospective suggère l’eff icacité du RTX dans les complications systémiques du SGJP avec un effet sur la corticodépendance. Ces résultats doivent cependant être confirmés par des études contrôlées. société française de médecine des armées Formes psychiatriques des maladies de Cushing : à propos d’un cas. A. CAMBON, C. GARCIA, BEAUCHAMPS, C. FALL, A. LE ROY, L. BORDIER, O. DUPUY, H. MAYAUDON. anesthésiques toujours possibles. Le diagnostic est d’importance comme dans nos deux observations où l’indication opératoire est formelle, en raison d’un pronostic spontané qui peut être dramatique. Service d’endocrinologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de psychiatrie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Une dyspnée posturale. Introduction : les formes psychiatriques des maladies de Cushing sont associées à un retard diagnostique comme l’illustre cette observation. Observation : une patiente, âgée de 49 ans, est suivie pour psychose chronique dans sa forme anxieuse depuis 16 années. Un nouveau thérapeute note un syndrome catabolique franc, une aménorrhée secondaire sans bouffées de chaleur et une ostéoporose. Le syndrome de Cushing est confirmé par l’abolition du cycle nycthéméral du cortisol, le freinage minute imparfait et un cortisol libre urinaire sur un recueil correct modérément élevé à 77 μg/24 h (n = 11-73). L’ACTH à 11pg/ml oriente vers une sécrétion ACTH-dépendante et il est noté une réponse aux tests au CRH et à la desmopressine. L’IRM hypophysaire découvre une image latéro-sellaire droite de 7 mm d’aspect kystique sans invasion du sinus caverneux. Opérée par voie trans-sphénoîdale, les suites sont simples et l’histologie conf irme la nature adénomateuse corticotrope. Discussion : une maladie de Cushing peut être révélée par une psychose chronique. La dépression et les troubles psychiatriques sont classiques dans les maladies de Cushing, mais les états psychotiques révélateurs sont rares. La distinction avec un pseudo-syndrome de Cushing est souvent diff icile lorsque les patients présentent des troubles de l’humeur. La bonne valeur prédictive positive du test à la desmopressine en fait un test diagnostique particulièrement utile dans ces situations. Diagnostic d’un incidentalome surrénalien : gare au phéochromocytome asymptomatique ! A. LE ROY, C. FALL, A. CAMBON, O. DUPUY, L. BORDIER, C. GARCIA, H. MAYAUDON. Service d’endocrinologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Introduction : les masses surrénaliennes de découverte fortuite sont fréquentes. Leur exploration est toujours pertinente bien que la grande majorité se révèle bénigne et non secrétante. Observation : l’exploration systématique de deux masses surrénaliennes chez deux patientes de 50 et 65 ans, asymptomatiques et non hypertendues a permis de découvrir un phéochromocytome devant un taux très élevé de métanéphrines urinaires. La découverte d’une mutation sur le gène TMEM127 dans le deuxième cas doit conduire vers un dépistage familial. Discussion : l’exploration d’un incidentalome surrénalien doit comporter au minimum un test de freinage minute sur le cortisol, la mesure des dérivés méthoxylés urinaires et si le patient est hypertendu, un dosage de rénine et aldostérone. Le quart des phéochromocytomes est ainsi découvert par le biais de l’exploration systématiques. La recherche du caractère secrétant est indispensable afin d’anticiper sur les risques journée des internes et des assistants F.-X. JEAN. Service d’anesthésie réanimation, HIA Desgenettes, Lyon. Le syndrome de platypnée-orthodéoxie est une cause rare d’hypoxémie. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 77 ans, ayant présenté une hypoxémie sévère alors qu’il n’existait apparemment qu’une embolie pulmonaire minime et que le parenchyme pulmonaire était sain au scanner. Le caractère postural de la dyspnée avec amélioration en décubitus strict faisait évoquer un syndrome de platypnée orthodéoxie. Un shunt intracardiaque était confirmé par échographie cardiaque de contraste. L’hypothèse étiologique principale était une réouverture d’un foramen ovale perméable secondaire à l’embolie pulmonaire. En l’absence d’hypertension artérielle pulmonaire, la fermeture percutanée du foramen ovale perméable a été effectuée et a permis de corriger instantanément l’hypoxémie. Hypogonadisme hypogonadotrope et localisation hypophysaire d’histiocytose langerhansienne. C. KLOTZ, C. TAFANI, J. VALAGEAS, E. TULEJA, T. CARMOI, J.-P. ALGAYRES. Service de médecine interne,HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : l’histiocytose langerhansienne est une maladie systémique dont certaines localisations gouvernent la gravité du pronostic. La manifestation classique de l’atteinte hypophysaire de la maladie est le diabète insipide. Patients et méthodes : les auteurs rapportent une localisation hypophysaire rare d’histiocytose langerhansienne. Observation : un homme, âgé de 32 ans, est suivi pour une histiocytose langerhansienne avec atteinte pulmonaire, osseuse (lésion ostéolytique du col fémoral, et lésions crâniennes), biliaire (cholangite sclérosante primitive). La conf irmation histologique avait été apportée par l’exérèse d’une lésion frontale, avec prolifération de cellules CD1a positives en immunohistochimie. Il a été traité pendant un an, par Vinblastine et corticothérapie, avec amélioration clinique (disparition des douleurs osseuses), et biologique (amendement de la cholestase). Un an plus tard, un diabète insipide révèle une atteinte posthypophysaire avec à l’IRM une simple disparition du signal de la post hypophyse, Un traitement par desmopressine améliore les symptômes. Le patient est revu six mois plus tard pour un hypogonadisme avec impuissance, bouffées de chaleur, asthénie marquée. La FSH est à 2.2 UI/L (normes de 3 à 10 UI/L), la LH inférieure à 0.1 UI/L (normes de 2,5 à 5 UI/L), la testostéronémie à 0 (normes de 4,50 à 12,04 μmol/L). L’IRM encéphalique retrouve cette fois un épaississement nodulaire centimétrique de la tige pituitaire exerçant un effet de masse sur les voies optiques périchiasmatiques. 365 S F M A Un traitement chirurgical n’est pas envisagé devant l’absence de retentissement sur le champ visuel. Le suivi biologique montre l’installation rapide d’un panhypopituitarisme avec une TSH et une T4 abaissée ; une cortisolémie à 8 heures et une ACTH effondrées. La reprise d’un traitement médical par Vinblastine associé à une hormonothérapie substitutive est alors validée en centre expert. Discussion : l'histiocytose langerhansienne est une maladie systémique rare liée à une prolifération monoclonale de cellules de Langerhans, le plus souvent organisées en granulomes. L'os est l'organe le plus fréquemment touché (80 %), puis la peau (35 %), ainsi que le poumon, le foie et le système hématopoïétique (15 à 20 %). La gravité de la maladie dépend de la diffusion de l’atteinte systémique mais aussi des organes atteints. L’atteinte du système nerveux central ne se traduit quasi exclusivement que par un diabète insipide qui est aussi la manifestation endocrinienne la plus fréquente (incidence variant de 15 à 20 %). Il traduit une infiltration hypothalamique ou pituitaire. Néanmoins, l’hypogonadisme en est une manifestation exceptionnelle et traduit une atteinte hypophysaire focale et grave. Le traitement des formes disséminées repose habituellement sur une corticothérapie associée a de la vinblastine qui peut aussi être proposée dans les formes focales et graves inaccessibles à la chirurgie comme dans ce cas. Conclusion : l’hypogonadisme hypogonadotrope est une manifestation exceptionnelle de l’atteinte hypophysaire au cours de l’histiocytose langerhansienne. C’est une atteinte grave, pouvant évoluer rapidement vers une insuffisance antéhypophysaire et un syndrome tumoral responsable de complications locales. Un suivi clinique rapproché des patients atteints d’histiocytose langerhansienne est nécessaire pour dépister ce type d’atteinte. Aspect post-thérapeutique et suivi en imagerie des carcinomes hépatocellulaires ayant bénéficié d’une radiofréquence. M. PERNIN, A. GERVAISE, J. MATHIAS, Y. PORTRON, M. LAPIERRE-COMBES, V. CROISE-LAURENT. Service d’imagerie médicale, HIA Legoues, Metz. Service d’imagerie médicale adulte, Hôpital Brabois, CHU de Nancy. Introduction : si la chirurgie est le traitement de référence des carcinomes hépatocellulaires, l’ablathermie par radiofréquence est un traitement qui a fait ses preuves. Le but de ce travail est de décrire en scanner et en IRM, les aspects post-thérapeutiques de la radiofréquence, l’aspect en imagerie des récidives et des résidus et de déterminer des facteurs susceptibles de favoriser ces récidives et ces résidus. Matériel et méthodes : étude rétrospective monocentrique de janvier 2003 à mai 2011 concernant 111 patients traités par radiofréquence dans notre centre. Ont été inclus dans l’étude, 46 patients porteurs de 76 lésions de CHC. Résultats : 188 scanners et 89 IRM post-thérapeutiques ont été relus. En scanner, la zone d’ablation est le plus souvent hypodense hétérogène avec une tendance à 366 s’homogénéiser avec le temps. En IRM, elle est en hypersignal T1 et en hyposignal T2 hétérogène avec un anneau périphérique qui tend à disparaître avec le temps. Après injection de produit de contraste, il existe souvent un anneau de rehaussement périphérique qui régresse progressivement. La taille de la zone d’ablation décroît progressivement, ses contours sont nets. Le taux de résidu tumoral est de 11,8 %, celui de récidive tumorale locale de 18,2 %. La survie sans récidive est meilleure chez les patients porteurs d’une lésion unique de CHC que chez les patients porteurs de multiples lésions (p=0,0127). La survie sans récidive locale a tendance à être meilleure pour les lésions dont les marges de traitement ont été respectées, mais de manière non significative (p=0,056). La médiane de la survie globale est de 39 mois et celle de la survie sans récidive de 19 mois. Conclusion : les aspects en imagerie de la zone d’ablation et les aspects évocateurs de récidive ou de résidu sont importants à connaître. Cela permet une détection précoce de ces anomalies et une meilleure prise en charge des patients. Il est primordial d’analyser de manière précise si les marges de traitement sont respectées. Ventilateurs : variation de la FiO 2 consigne en altitude. L. FRANCK, E. FORSANS, F. LECLERC, J. AVENEL, S. MARGERIN, L. DOMANSKI, C. BOURRILHON, J.-P. TOURTIER. Service d’anesthésie-réanimation, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Service d’anesthésie-réanimation, HIA Percy, Clamart. DAPSA, Orléans. Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris. IRBA, Brétigny-sur-Orge. Introduction : pièce maîtresse de l’évacuation aérienne d’un patient sous suppléance ventilatoire, le ventilateur de transport se doit de répondre à certains critères : fiabilité et respect des paramètres consignes, stabilité au cours du convoyage, consommation non excessive d’oxygène, facilité d’utilisation. Aux altitudes cabines des vols, les contraintes aéronautiques, associées à la loi de Boyle et Mariotte, peuvent induire des modifications délétères de la fraction inspirée en oxygène (FiO 2 ) délivrés par les ventilateurs de transport. Nous étudions le respect de la FiO2 consigne en altitude par trois ventilateurs de transport aérien : le Medumat transport (Weinmann, Allemagne), l’Elisée 350 (Resmed, Australie) et le LTV1200 (Care Fusion, USA). Matériels et méthodes : nous menons une étude sur banc d’essai dans une chambre d’hypobarie, simulant des altitudes de 2 400 et 3 600 m. Chaque ventilateur est alimenté par deux sources distinctes de gaz : une bouteille d’oxygène médical sous pression et l’air ambiant capté dans l’environnement. Le modèle pulmonaire ventilé correspond à un poumon normal, avec comme consigne : fréquence respiratoire 12 cycles par minute, FiO2 50 %, et volume courant (Vt) 450 et 750 mL. Les capteurs liés à l’environnement sont chargés de relever la pression d’alimentation en oxygène du ventilateur, la pression barométrique à l’extérieur et à l’intérieur de la chambre d’hypobarie, la température ambiante du caisson ainsi société française de médecine des armées Résumé des résultats. Altitude (m) LTV 1 200 Elisée 350 Médumat transport Vt 450 ml Vt 700 ml Vt 450 ml Vt 700 ml Vt 450 ml Vt 700 ml 90 49.06 ± 0.10 50.13 ± 0.17 47.70 ± 0.28 49.54 ± 0.41 49.33 ± 0.93 49.86 ± 0.69 2 400 52.53 ± 0.06 53.56 ± 0.10 47.95 ± 0.22 49.14 ± 0.49 49.43 ± 0.55 49.72 ± 0.66 3 600 53.97 ± 0.06 54.59 ± 0.12 49.89 ± 0.22 54.57 ± 0.53 47.59 ± 0.31 48.21 ± 0.45 Volume courant que la fraction en oxygène y régnant. Pour un réglage de ventilation donné, trente-six mesures de la pression d’oxygène à l’entrée du poumon et de la FiO2 délivrée sont réalisées par un piquage (capteur électromagnétique étalonné sur O2 pure), placés sur la branche inspiratoire du ventilateur, en sortie de la pièce en Y, au plus proche de l’entrée du poumon artificiel. Conclusion : la FiO 2 délivrée par le LTV1200 avait tendance à augmenter avec l’altitude. Les mêmes constatations (augmentation de la FiO2 avec l’altitude) pouvaient être faites avec l’Elisée 350. Le Medumat Transport délivrait sa FiO 2 sans subir globalement l’influence de la fréquence ventilatoire, de l’altitude ou du volume courant consigne. Traitement chirurgical d’un anévrisme d’une branche distale de l’artère rénale. S. ABDALLA, C. PIERRET, C. CHOUFANI, A. MLYNSKI, X. DE KERANGAL, A. HOULGATTE. Fédération de chirurgie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : les anévrismes de l’artère rénale et de ses branches sont rares mais associés à une morbi-mortalié signif icative en cas de rupture. Nous rapportons le diagnostic et le traitement chirurgical d’un anévrisme d’une branche distale de l’artère rénale droite. Cas clinique : une femme, âgée de 81 ans, asymptomatique, a présenté un anévrisme de 25 x 18 mm de la branche supérieure de division de l’artère rénale droite, de découverte fortuite sur une Imagerie par résonance magnétique (IRM) rénale. Les caractéristiques fonctionnelles et topographiques exactes de cette lésion ont pu être précisées par la combinaison d’une artériographie diagnostique sélective et de l’échographie doppler des artères rénales. Il a été mis en œuvre un traitement chirurgical par résection de la coque antérieure de l’anévrisme et fermeture par patch veineux saphénien afin de préserver le capital néphronique droit de cette patiente ainsi que d’obtenir un diagnostic histologique. Discussion : l’artériographie reste l’examen aux meilleures performances pour les anévrismes de l’artère rénale et de ses branches. Leur traitement est le plus souvent endo-vasculaire. Toutefois, le traitement chirurgical par voie ouverte ne doit pas être négligé, journée des internes et des assistants notamment sur des artères grêles ou chez des patients nécessitant une préservation du capital néphronique. Évaluation de l’intérêt de l’acquisition abdominopelvienne sans injection lors de la réalisation d’un scanner corps entier chez un patient suspect de polytraumatisme. P. NAULET, J. WASSEL, A. GERVAISE, A. BLUM. Service d’imagerie médicale, HIA Legoues, Metz. Service d’imagerie Guilloz. CHU Nancy Brabois. Résumé : le scanner corps entier est devenu l’élément essentiel du bilan d’imagerie initial d’un patient suspect de polytraumatisme. Mais de nombreux protocoles sont proposés dans la littérature et dans les recommandations. En particulier, la réalisation d’une acquisition thoracoabdomino-pelvienne en contraste spontanée est discutée. Objectif : évaluer l’intérêt diagnostique de la réalisation d’une acquisition abdomino-pelvienne sans injection lors de la réalisation d’un scanner corps entier chez un patient suspect de polytraumatisme. Patients et méthodes : dans une étude rétrospective monocentrique durant 1 an, nous avons inclus 84 patients suspects de polytraumatisme et présentant effectivement une lésion abdominale ou pelvienne lors du scanner initial. Deux lecteurs ont relu indépendamment les acquisitions sans injection, injectées puis l’ensemble des acquisitions, et ont coté la présence ou l’absence de lésion abdomino-pelvienne. L’analyse statistique a porté sur la concordance intra et inter-observateur, et sur la sensibilité et la spécificité des différentes acquisitions par rapport à une relecture consensuelle. Résultats : cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative, en particulier d’amélioration de la sensibilité, entre l’interprétation des acquisitions injectées et celle de l’ensemble des acquisitions sans et avec injection. La concordance inter-observateur était bonne à excellente. Conclusion : la réalisation d’une acquisition abdominale en contraste spontané chez un patient suspect de polytraumatisme n’améliore pas la détection des lésions traumatiques du foie, de la rate, des reins, des surrénales, ni des épanchements intra ou rétropéritonéaux. Mais elle entraîne une augmentation de la dosimétrie d’environ 20 à 25% et devrait être abandonnée. 367 S F M A Un scanner cérébral sans injection normale permetil d’éliminer une thrombose veineuse cérébrale récente ? M. GARETIER, C. BARBEROT-DE-LAUBRIERE, E. PEARSON, T. LE BIVIC, D. BEN SALEM, J. ROUSSET. Service d’imagerie médicale, HIA Clermont-Tonnerre, Brest. Service de neuroradiologie, CHRU La Cavale Blanche, Brest. EA 3878 GETBO (Groupe d’étude de la thrombose de Bretagne Occidentale), Université de Bretagne Occidentale, Brest. Objectifs : compte tenu de la demande croissante d’examens d’imagerie pour éliminer en urgence une Thrombose veineuse cérébrale (TVC), il nous a semblé important de réévaluer l’apport du scanner cérébral sans injection comme outil diagnostic dans cette pathologie. Le but de cette étude était d’évaluer si cet examen pouvait être suffisant pour diagnostiquer ou éliminer une TVC. Matériel et méthode : étude rétrospective multicentrique portant sur 26 scanners cérébraux sans injection avec TVC, et 102 scanners sans TVC (tous confirmés par angioIRM ou angioscanner). Critères d’exclusion: absence d’images au format DICOM, symptômes > 15 jours. Quatre radiologues ont évalué à l’aveugle la probabilité de TVC selon une échelle visuelle semi-quantitative (0 à 4, seuil de positivité à 2) sur les 128 scanners anonymisés, individuellement puis en consensus, afin de réaliser une courbe ROC. Ont été effectuées, 768 mesures de densité dans les sinus veineux normaux et les TVC par un 5e radiologue afin de comparer ces densités par un t-test de Welch. Résultats : l’aire sous la courbe ROC était de 0,968, la sensibilité de 96,15 %, la spécificité de 95,1 % et la valeur prédictive négative (VPN) de 98,98 % après consensus. Il n’existait pas de différence significative entre les courbes ROC individuelles et la VPN pour chaque lecteur restait élevée. La spécificité individuelle pour un seuil à 4 est de 100 %. Il existait une différence significative (p<0.05) des densités spontanées mesurées entre les sinus veineux normaux et thrombosés, sauf pour la portion horizontale du sinus longitudinal supérieur (SLS h). Une densité spontanée >70 UH n’était rencontrée que dans les TVC, sauf au niveau de la SLSh où les densités se chevauchaient. Conclusion : un scanner cérébral sans injection pourrait suffire pour éliminer le diagnostic de thrombose d’un sinus veineux cérébral les deux premières semaines d’évolution, la VPN étant améliorée par consensus. Par contre, l’hyperdensité spontanée de la SLSh peut être une source de faux positif. Un myxome pas comme les autres ! A.-C. MARTIN, A. CAMBON, T. CARMOI, J. MONSÉGU. Service de cardiologie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Service de médecine interne, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : les tumeurs primitives cardiaques (TPC) sont rares (0,02 % de l’ensemble des tumeurs) et particulièrement diff iciles à caractériser sur le plan histologique. Majoritairement bénignes (75 %) et largement dominées par le myxome (50 %), les TPC malignes, notamment le sarcome, sont parfois trompeuses. 368 Patients et méthodes : nous rapportons le cas d’un patient présentant une récidive présumée myxomateuse de TPC mais dont le diagnostic finalement retenu est un sarcome myocardique indifférencié. Observation : un homme, âgé de 77 ans, aux antécédents de cardiopathie hypertrophique hypertensive et de maladie rythmique auriculaire est admis pour œdème pulmonaire aigu. L’examen retrouve un souffle diastolique au foyer mitral avec une pâleur cutanéomuqueuse. On ne retrouve pas de fièvre, ni d’altération de l’état général. La CRP est à 80 mg/dl avec une anémie inflammatoire à 8,3 g/dl. L’échographie trans-thoracique (ETT) et trans-oesophagienne (ETO) révèlent une masse ovalaire, antéro-latérale de l'OG, de 26x36 mm s'enclavant dans l’orifice mitral. Le patient est transféré en chirurgie et bénéf icie d’une résection tumorale complète, avec plastie mitrale. Les suites opératoires sont simples. La pièce opératoire est analysée : tumeur indurée, polylobée de 6x4x3,5 cm, myxoïde, avec cellules régulières, étoilées. L'histologie conclut à un myxome de l’oreillette gauche et le patient bénéficie d’une simple surveillance échographique. Deux ans plus tard, le patient est réhospitalisé pour malaises lipothymiques positionnels, avec orthopnée d’installation subaigüe. Une ETT de surveillance, réalisée 6 mois auparavant, était normale. L'ETT et ETO mettent en évidence une masse de 32x24 mm, bilobée, implantée à proximité de l’auricule, associée à une seconde de 17x22 mm à proximité immédiate. Dans l’hypothèse d’une récidive précoce d’un myxome, le patient est de nouveau opéré. L'histologie identif ie finalement un sarcome de haut grade pléïomorphe. On conclut à une récidive locale bifocale d’un sarcome de haut grade, pléïomorphe type mixosarcome, classé R1, T0 M0, pour lequel l'histologie initiale, 2 ans auparavant, a été prise en défaut. Compte tenu du terrain, aucun traitement complémentaire n'est proposé. Discussion : les TPC sont rares avec une prévalence entre 0,001 % et 0,003 %. La symptomatologie des TPC dépend d’avantage de la localisation et de la taille, que de la forme histologique bénigne ou maligne. Les sarcomes primitifs du cœur sont des tumeurs au diagnostic difficile car les critères cliniques ou échographiques habituels de malignité sont pris en défaut dans ces formes rares. Le diagnostic de sarcome cardiaque repose in f ine sur l’histologie de la pièce opératoire ; les formes les plus courantes sont l’angiosarcome (30 à 40 %), le rhabdomyosarcome (20 à 40 %), le sarcome indifférencié (20 à 25 %). Notre patient présentait un sarcome à différenciation myxoïde ou myxosarcome, dont l'histologie reste trompeuse malgré les outils de l'immunohistochimie. Après le temps chirurgical, un traitement adjuvant est possible dans les formes malignes : la radiothérapie cardiothoracique, (formes non opérables ou de résécabilité incomplète) ou/et la chimiothérapie systémique, (rhabdomyosarcomes multifocaux, formes métastatiques) ; mais leur bénéfice est incertain. Le pronostic des TPC est de 1 an, après le début des symptomes. Conclusion : devant tout myxome atypique ou récidivant, la possibilité d’une tumeur sarcomateuse doit toujours être évoquée. Les sarcomes à différenciation société française de médecine des armées myxoïde sont de diagnostic clinique, morphologique et histologique difficile et leur rareté s'oppose à la qualité de leur prise en charge. L'étude histologique de la pièce opératoire d'une TPC nécessite un avis en centre de référence. ECG réalisé à la 25° minute du protocole insuline – glucose. Une hyperkaliémie menaçante. C. LOEILLET, S. BELLIER. Service d’accueil des Urgences, HIA Percy, Clamart. Un homme, âgé de 70 ans, se présente aux urgences pour altération de l’état général évoluant depuis 10 jours. Dans ses antécédents, on note une cardiopathie ischémique responsable d’une insuffisance cardiaque sévère (FEVG = 25 % en septembre 2012), la pose d’un déf ibrillateur automatique semi-implantable en prévention primaire (resynchronisation), un diabète insulino-requérant compliqué d’un mal perforant plantaire et d’une insuffisance rénale chronique modérée (clairance de base = 55 mL/min). À l’arrivée aux urgences, le patient est bradycarde à 45 battements par minute et hypotendu à 87/57 mmHg. Il se plaint de fatigue ainsi que de nausées et de vomissements. L’examen abdominal est normal, absence de marbrures, l’examen neurologique est sans particularité. Sur le plan cardiovasculaire, on note uniquement des œdèmes des membres inférieurs. L’ECG montre une bradycardie à QRS larges, des ondes T amples et pointues. L’ECG de référence, retrouvé dans le dossier retrouve un rythme sinusal régulier, 60 battements par minute, BAV 1 (PR = 250 ms), axe droit, QRS = 100 ms. Absence de troubles de la repolarisation. Séquelle de nécrose en D1- aVL. Les deux hypothèses diagnostiques sont un infarctus du myocarde ou une hyperkaliémie. Le bilan biologique met en évidence une hyperkaliémie à 7,5 mmol/L ainsi qu’une insuffisance rénale aiguë (IRA) : créatinine = 200 μmol/L, soit une clairance MDRD à 29 mL/min Le diagnostic retenu est alors celui d’une IRA compliquée d’hyperkaliémie menaçante. Le patient bénéficie de l’administration de gluconate de calcium puis de sérum glucosé et d’insuline (30UI d’insuline dans 500 mL de sérum glucosé à 30 % administré en 30 minutes). journée des internes et des assistants L’ECG retrouve une fréquence cardiaque à 55 bpm avec diminution de la largeur des QRS. Le patient est ensuite transféré en réanimation pour épuration extra-rénale. Les signes cliniques de l’hyperkaliémie sont variés et aspécifiques : les signes neurologiques sont les plus fréquents, avec une myopathie diffuse d’évolution ascendante allant de la simple faiblesse des membres inférieurs à la tétraparésie flasque aréflexique, souvent associée à des paresthésies des extrémités et péribuccales. Les signes ECG, par ordre d’apparition, consistent en des ondes T amples, pointues et symétriques, des anomalies de la conduction auriculaire (diminution puis disparition de l’onde P), auriculo-ventriculaire (blocs sino-auriculaires et auriculo-ventriculaires), puis intraventriculaire avec élargissement des complexes QRS, évoluant jusqu’à la tachycardie, puis la f ibrillation ventriculaire à l’origine d’un arrêt cardiaque. La prise en charge de l’hyperkaliémie maligne est donc une urgence absolue (conférence de la SFAR de 1999 prônant entre autres le recours au salbutamol…, recommandations d’Urgences serveur de 2006 insistant sur le caractère non systématique du recours à la dialyse et la réévaluation nécessaire après 1 heure de traitement médical bien conduit). La démarche étiologique doit être systématique devant toute hyperkaliémie : notre patient avait été hospitalisé 10 jours auparavant en service de cardiologie pour décompensation cardiaque globale multifactorielle (nonrespect des règles hygiéno-diététiques et bradycardie sinusale sous bétabloquants et amiodarone avec électro entrainement ventriculaire permanent). Son traitement de sortie associait ramipril, furosémide, substitution potassique (6 cp par jour de DIFFU K®), spironolactone, atorvastatine, aspirine, amiodarone et insuline glargine. Aucune surveillance ionique n’était préconisée, en dépit de deux traitements hyperkaliémiants (ramipril et spironolactone) et d’une substitution potassique à forte posologie. Cette dernière aurait dû être instaurée prudemment chez ce sujet âgé polymédiqué à risque, et sa kaliémie régulièrement surveillée, de manière hebdomadaire par exemple. 369 S F M A Hyponatrémies sévères sous AINS ou IPP : conséquences en pratique médicale courante. C. ROCHE, A. WOLF, L. THEFENNE, J.-L. MOALIC, F. SIMON, M. OLIVER. Fédération des laboratoires, HIA Laveran, Marseille. Service de médecine physique et réadaptation, HIA Laveran, Marseille. Service des maladies infectieuses et tropicales, HIA Laveran, Marseille. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont des médicaments largement prescrits en pratique médicale courante. L’hyponatrémie est l’un des effets secondaires rare de ces traitements. Elle peut cependant être à l’origine d’un authentique syndrome de SiADH et se compliquer de troubles neurologiques sévères. Nous rapportons le cas de trois patients pour lesquels ont été incriminés dans la constitution d’un SiADH respectivement des AINS (ibuprofène et ketoprofène) ou un IPP (rabeprazole). L’une des patientes, qui s’automédicait à l’ibuprofène, présentait une hyponatrémie sévère compliquée de crises convulsives. Dans tous les cas, l’arrêt du médicament suspect, la restriction hydrique et l’apport en sodium ont permis la régression de la symptomatologie clinique et la correction de l’hyponatrémie. La description de ces tableaux cliniques permet de rappeler les principes de surveillance de quelques médicaments parmi les plus prescrits en pratique médicale d’unité et pour lesquels un surdosage peut avoir des conséquences cliniques graves. Une cholécystite atypique. C. SCHEIWE, N. BOURILHON, A. VITRY-STOLTZ, J. JARRY, F. MILOU, P. MICHEL Service de chirurgie viscérale, HIA Desgenettes. Les cholécystites alithiasiques sont rencontrées chez les patients ayant subi une chirurgie lourde ou chez les polytraumatisés. Des étiologies rares peuvent parfois être diagnostiquées parmi lesquelles les vascularites, groupe hétérogène entrainant des atteintes multiviscérales. Nous nous proposons de rapporter un cas de cholécystite alithiasique révélatrice d'une péri-artérite noueuse. Un patient, âgé de 58 ans, se présente aux urgences pour myalgies des triceps suraux évoluant depuis deux semaines avec altération de l'état général. L'interrogatoire retrouve une Hypertension artérielle ancienne non traitée. Cliniquement, on note une hyperthermie associée à une douleur de l'hypochondre droit. Les examens biologiques montrent un syndrome inflammatoire chronique avec une polynucléose neutrophile, une élévation de la CRP, une hypoalbuminémie et un tracé inflammatoire sans pic monoclonal à l'électrophorèse des protéines plasmatiques. Le bilan hépatique retrouve une discrète cytolyse et une cholestase anictèrique. Une échographie puis un Scanner abdomino-pelvien concluent à la présence d'une cholécystite alithiasique (parois mesurées à 6 mm) sans signe de complication. Le diagnostic de cholécystite aiguë alithiasique est retenu rendant nécessaire une cholecystectomie par laparotomie avec mise en place d'un drain trans-cystique. Les suites post-opératoires ont été émaillées d'une pneumopathie 370 interstielle hypoxémiante ayant nécessité des soins en réanimation et d'une péricardite. Le compte rendu anatomopathologique de la pièce opératoire retrouve un aspect typique de péri-artérite noueuse avec des lésions de vascularite nécrosante fibrinoïde d'âges différents avec des atteintes transmurales. Il n'y avait pas de coinfection par le virus de l'hépatite B et pas de présence d'auto-anticorps anti-cytoplasmique. Un traitement par immuno-suppresseur a été initié permettant le contrôle de la maladie au prix de nombreux changements thérapeutiques, actuellement le patient étant asymptomatique sous corticoïdes associés au CELLCEPT. La péri-artérite noueuse est une vascularite des vaisseaux de calibre moyen. Son diagnostic repose sur l'examen anatomopathologique d'un organe atteint. Les différentes atteintes étant représentée par le rein, les nerfs (atteinte à type de multinévrite), la peau. L'atteinte abdominale (présente dans 14 % à 65 % des cas) est majoritairement représentée par des douleurs post prandiales avec, à l'extrême, une perforation digestive par ischémie de la paroi. La cholécystite ne représente que 1,6 % à 2,7 % des atteintes abdominales. L'apport de l'examen anatomopathologique permet d'éviter les errements diagnostiques et de permettre une prise en charge thérapeutique rapide et optimale. Infarctus médullaire aigu : un diagnostic méconnu au pronostic sévère : à propos d’un cas. N. ALBERTI, A. LAMBLIN, R. BARBOT, C. INCHAUSTI, B. GLIZE, B. JOLY, H. VANQUAETEM, J. BOCQUET. Service de neuro-imagerie, CHU Pellegrin, Bordeaux. Service d’anesthésie-réanimation-urgences, HIA Desgenettes, Lyon. Service de radiologie, HIA R. Picqué, Bordeaux. Service des urgences, CHU Pellegrin, Bordeaux. Service de neurologie, CHU Pellegrin, Bordeaux. Service de chirurgie orthopédique, CHU Pellegrin, Bordeaux Service de médecine interne, HIA R. Picqué, Bordeaux. L’infarctus médullaire est un diagnostic relativement méconnu, qui engage à court terme le pronostic, aussi bien vital que fonctionnel du patient. Nous vous rapportons le cas d’un patient, âgé de 18 ans, chez qui le déf icit s’est installé en quelques heures après un traumatisme dorsal mineur et qui s’est révélé en grande partie déf initif. Le diagnostic f inal a été fait sur les données de l’IRM, montrant un aspect caractéristique de « yeux de serpent », traduisant une atteinte du réseau vasculaire antérieur. Le bilan étiologique, notamment d’hémostase, est revenu négatif. Nous avons ainsi évoqué des emboles fibrocartilagineux au sein du réseau spinal antérieur. Le syndrome du marteau hypothénarien. C. CHOUFANI, B. MALGRAS, C. PIERRET, A. MLYNSKI, S. FOSSAT, X. DE KERANGAL. Service de chirurgie vasculaire, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Service de chirurgie plastique, HIA Percy, Clamart. Introduction : le syndrome du marteau hypothénarien (SMH) est une maladie rare responsable d’une ischémie digitale secondaire à une lésion de l’artère ulnaire au niveau de la main. La gravité des séquelles, notamment société française de médecine des armées post-emboliques, justifie une prise en charge rapide dont les modalités sont controversées. Résumé du cas clinique : c’est un patient, âgé de 65 ans, magicien, admis pour une ischémie stade 2A de Rutherford des trois derniers doigts de la main gauche. L’examen clinique trouve un test d’Allen positif, un temps de recoloration cutané des trois derniers doigts de la main gauche supérieur à trois secondes. Les pouls radiaux et ulnaires sont présents. Le traitement débute par une héparinothérapie intra-veineuse avec une amélioration du tableau clinique. Une échographie-doppler artérielle puis une artériographie du membre supérieur gauche trouvent au niveau de l’éminence hypothénar une lésion anévrysmale de 9 x 16 mm partiellement thrombosée avec persistance d’un discret chenal circulant. Une résection de l’anévrysme ulnaire avec reconstruction microchirurgicale par un greffon veineux est pratiquée avec des suites post-opératoires simples. L’artériographie post-opératoire retrouve une bonne perméabilité de l’arcade palmaire et des artères digitales. Discussion : le SMH est secondaire à des traumatismes de la loge hypothénar entraînant des lésions de l’artère ulnaire pouvant conduire à une sténose ou une thrombose isolée (89 %) ou à un anévrysme (7 %). La symptomatologie est variable allant de l’intolérance au froid plus rarement l’ischémie des doigts avec risque de gangrène. Le test d’Allen manquant de spécificité apprécie la variabilité anatomique de la suppléance artérielle assurant la vascularisation de la main par l’artère radiale au moyen de l’arcade palmaire. Ainsi le diagnostic est paraclinique avec l’échographie-doppler artérielle et l’artériographie ou l’angio-IRM dont les objectifs sont multiples : définir la cause de l’ischémie (vasospasme, thrombose ou anévrysme), visualiser le flux artériel, localiser et évaluer la taille de la lésion. Le traitement est médico-chirurgical Le traitement médical repose sur des mesures hygiénodiététiques (arrêt du tabac, éviction de situations à risques comme les traumatismes de la loge hypothénar jusqu’au changement d’activité professionnelle, absence d’exposition au froid), la correction des facteurs de risque cardio-vasculaires, un traitement médicamenteux par anti-agrégants plaquettaires ou anti- coagulants voire par inhibiteurs calciques ou pentoxifylline afin de réduire le vasospasme. Le traitement chirurgical consiste à ligaturer ou réséquer le segment artériel pathologique avec ou sans reconstruction artérielle. La supériorité du geste chirurgical n’a jamais été démontrée de façon claire car elle repose seulement sur les données rétrospectives de faibles effectifs. D’autre part, le geste chirurgical est couplé à des traitements médicaux encadrant la procédure. Toutefois, la chirurgie permettrait, en assurant une revascularisation précoce, le développement d’une collatéralité pour éviter l’ischémie prolongée et réduire la douleur. Elle est nécessaire devant une lésion vasculaire réparable présente sur l’imagerie. journée des internes et des assistants Utilisation de la radiofréquence splénique par laparoscopie pour réaliser l’hémostase d’une plaie iatrogène de la rate. V. NGUYEN, J. JARRY, BOURILHON, A. STOLTZ, F. MILOU, M. IMPERATO, P. MICHEL. Service de chirurgie viscérale, HIA Desgenettes, Lyon. Introduction : les plaies iatrogènes de la rate sont source de complications potentiellement graves en chirurgie digestive. Elles impactent la durée opératoire et la durée d’hospitalisation et sont également associées à une augmentation signif icative de la morbidité et de la mortalité post opératoire. Plusieurs techniques d’hémostase splénique ont été décrites, leur but commun étant d’éviter la splénectomie d’hémostase. La radiofréquence a été décrite comme une méthode d’hémostase efficace dans les traumatismes de la rate sur modèle animal. Cependant, son utilisation chez l’homme reste rare avec seulement trois articles publiés sur ce sujet dans la littérature médicale. Méthode : nous relatons le cas d’une patiente, âgée de 69 ans, opérée par laparoscopie d’une protectomie pour cancer du rectum au cours de laquelle une plaie iatrogène de la rate a été réalisée. Cette plaie splénique était classée grade III selon la classification de Moore et l’hémorragie n’était pas contrôlable par les différentes techniques d’hémostase habituelles (monopolaire, bipolaire, compresses hémostatiques). Une radiofréquence percutanée de la rate a été réalisée permettant d’obtenir l’hémostase et le chirurgien a pu terminer l’intervention sans conversion ni splénectomie. Résultats : le temps nécessaire pour obtenir l’hémostase était de 9 min avec une perte sanguine estimée à 100 cc ne nécessitant par de transfusion sanguine. Le chirurgien n’a pas eu besoin de convertir en laparotomie ou d’ajouter d’autre trocart. Le patient est sorti à J10. Aucune complication hémorragique n’est survenue en postopératoire immédiat ou à moyen terme. Le coût de la sonde de radiofréquence est de 350 euros. Conclusion : la radiofréquence est une technique sûre, rapide et efficace pour obtenir l’hémostase des plaies iatrogènes de la rate lorsque les techniques d’hémostase conventionnelles échouent. Elle peut être réalisée par voie percutanée sous contrôle cœlioscopique sans trocart supplémentaire. L’avantage majeur de cette technique est qu’elle permet un excellent contrôle de l’hémorragie sans avoir besoin de contrôler les vaisseaux au niveau du hile splénique. La radiofréquence semble être un outil supplémentaire intéressant dans l’arsenal thérapeutique hémostatique splénique. Un genou œdématié. V. VITALIS, S. BELLIER. Service d’accueil des urgences, HIA Percy, Clamart. Cas clinique : un militaire, âgé de 20 ans, ayant passé quatre mois à Djibouti consulte à son retour pour un œdème du genou gauche et des difficultés à la marche évoluant depuis trois semaines. On note un épisode de diarrhée infectieuse d’un mois auparavant pour lequel la coproculture a révélé une 371 S F M A infection à shigelle traitée par antibiothérapie (le patient ne connaissait pas le nom). Dans les deux semaines qui ont suivi cet épisode, sont apparus une gonalgie, un œdème du genou, des brûlures mictionnelles évoquant une urétrite une inflammation de la verge de type balanite, et une conjonctivite synchrone. Il a alors consulté son médecin d’unité à Djibouti qui l’a traité par antalgiques, AINS, glaçage et immobilisation ayant permis une amélioration de la symptomatologie. Il n’y avait pas de rachialgie ou fessalgie, de signes cutanés, ou de notion de rapports sexuels à risque. À l’examen il présente une mono arthrite du genou gauche sans f ièvre soit une gonalgie inflammatoire insomniante entraînant une limitation de la flexion du genou, un choc rotulien, une douleur de la cheville gauche et une talalgie gauche. La conjonctivite, la balanite, la diarrhée et l’urétrite avaient disparues. Au total : il présente un syndrome articulaire périphérique, une talalgie et un antécédent de syndrome extra-articulaire : balanite, diarrhée, urétrite et conjonctivite. Le bilan sanguin retrouve un syndrome inflammatoire : GB : 11 120/mm3, CRP : 23 mg/L. La radiographie du genou ne retrouve pas de signes d’ostéite mais un épanchement intra-articulaire. La ponction articulaire du genou faite aux urgences retrouve un liquide inflammatoire jaune citrin avec des GB à 4 700/mm3 (>2 000/mm3) dont 49 % de PNN, 15 % de lymphocytes, 36 % de macrophages, une absence de microcristaux et de germes à l’examen direct. Le diagnostic de syndrome oculo-uréthro-synovial ou syndrome de Fiessinger Leroy Reiter est posé. Le patient est traité en ambulatoire par AINS (biprofenid LP 100 mgx2/jour), IPP (inexium 20 mg/jour), antalgiques simples (paracétamol 1 g x 4/jour) et repos articulaire. Une rééducation par kinésithérapie est envisagée dans un second temps. Le bilan auto-immun réalisé à distance montre un HLA B27 positif, le Facteur rhumatoïde, les Ac anti CCP, les Ac anti ADN natif, facteurs anti nucléaires, tous négatifs. Discussion : le syndrome de Fiessinger Leroy Reiter est plus répandu chez les hommes jeunes de 20 à 40 ans. Cette arthrite réactionnelle donc aseptique, appartient au groupe des spondylarthropathies séronégatives, survenant quelques semaines après une infection digestive à salmonelle, shigella, Campylobacter, yersinia ou urogénitale le plus souvent due à Chlamydia trachomatis ou mycoplasme. Elle est caractérisée par une triade : arthrite, urétrite et conjonctivite mais est souvent incomplète. L’arthrite qui touche souvent les grosses articulations apparaît en général plusieurs semaines après le début de la diarrhée infectieuse ou des manifestations urogénitales. Il peut y avoir une douleur inflammatoire des tendons et ligaments : c’est le syndrome enthésopathique. L’atteinte oculaire se manifeste par une conjonctivite le plus souvent voire une iridocyclite ou, plus rarement, une uvéite. D’autres signes cliniques peuvent être retrouvés tels qu’une fièvre, une hyperkératose palmo-plantaire des mains, des pieds, une atteinte des ongles, une diarrhée, inflammation de la verge (balanite), des aphtes. 372 Le premier des diagnostics différentiels à évoquer en présence d’une f ièvre et d’un épanchement intraarticulaire est l’arthrite septique car c’est une urgence thérapeutique et viennent ensuite l’arthrite microcristalline et les autres spondylarthropathies. Il existe une prédisposition génétique chez ces patients qui sont porteurs à 75 % de l’HLA B27 qui peut servir au diagnostic des formes incomplètes car il porterait des motifs analogues à certains antigènes bactériens qui pourraient faciliter une rupture de tolérance vis-à-vis du HLAB27 à l’occasion d’une infection bactérienne et empêcher l’élimination des bactéries. Le bilan étiologique consiste à faire une recherche de chlamydiae trachomatis (ECBU sur le 1er jet d’urine avec PCR Chlamydiae, à acheminer au laboratoire dans les meilleurs délais) et d'un des germes précédemment cités sur une coproculture si les diarrhées sont encore présentes ce qui est rarement le cas. Il n’existe pas de consensus mais si le germe est mis en évidence ou fortement suspecté cliniquement, un traitement antibiotique ciblé est nécessaire. Il n’existe pas de traitement curatif. Le traitement des poussées se fait par antalgiques simples, le repos articulaire et les anti-inflammatoires. Une rééducation par kinésithérapie peut être nécessaire dans un second temps ainsi qu’une infiltration par corticostéroïdes. Le traitement de fond de la poussée chronique est la salazopyrine. L’évolution est marquée dans 50 % des cas par une régression en 4-5 mois avec une bonne qualité de vie. Les formes cliniques associées au HLA B27 sont de plus mauvais pronostic, il y a environ 50 % de rechutes transitoires ou prolongées, dont la forme chronique se manifeste par une sacroiliite et une atteinte vertébrale avec un risque d’évolution vers une spondylarthrite ankylosante. Prise en charge chirurgicale de l’hyperparathyroïdie primaire du sujet jeune : quels enjeux ? M. DUSAUD, S. BONNET, C. GARCIA, B. DE LA VILLEON, S. ABDALLA, L. MONTAGLIANI, L. BORDIER, V. DUVERGER. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA Bégin, Clamart. Service d’endocrinologie, HIA Bégin, Clamart. Introduction : l’hyperparathyroidie primaire (HPT I) est une affection fréquente, aujourd’hui découverte fortuitement dans plus de 50 % des cas à l’occasion de la mise en évidence d’une hypercalcémie biologique. Si le diagnostic positif est aisé (calcémie élevée, taux de parathormone (PTH) élevé, calciurie supérieure à 150 mg/24 heures), le diagnostic étiologique, capital afin de proposer une prise en charge chirurgicale optimale, peut être plus difficile chez le sujet jeune. L’importance du diagnostic étiologique réside dans la différence de prise en charge chirurgicale d’une HPT 1 sporadique sur adénome et d’une HPT 1 génétique sur hyperplasie (NEM 1). Observation : une femme, âgée de 31 ans, aux antécédents de macroprolactinome et d’hyperparathyroïdie primaire avec résection d’un adénome hyperplasique P3 droit 5 ans auparavant, était prise en société française de médecine des armées charge pour une hypercalcémie modérée à 2,78 mmol/L (2,15-2,55) associée à une PTHi inadaptée à 76 ng/L (1565). L’existence d’une récidive d’HPT 1 opérée (adénome hyperplasique) et d’une tumeur de l’anté-hypohyse (macroprolactinome) permettait le diagnostic de NEM 1 après mise en évidence d’une mutation constitutionnelle hétéroygote du gène de la ménine (c.1351-1G->C). Sur le plan morphologique, l’échographie cervicale et la scintigraphie au Sesta-MIBI objectivaient l’existence d’un adénome P4 droit. La persistance d’une hypercalcémie chronique associée à une ostéopénie (avec un score à -1,3 déviation standard au niveau du col fémoral) posaient l’indication, chez cette jeune patiente présentant une NEM 1, d’une parathyroïdectomie des 7/8 es. Il était donc réalisé une parathyroïdectomie P4 droite et P3 gauche et une réduction parathyroïdienne ne laissant que le volume d’une glande normale au niveau de la parathyroïde P4 gauche. L’examen anatomopathologique confirmait le caractère hyperplasique des trois glandes. La calcémie post-opératoire était normalisée de façon durable entre 2,15 et 2,25 mmol/L sans hypocalcémie. Conclusion : les auteurs insistent sur la nécessité d’un bilan étiologique précis de toute HPT 1 du sujet jeune afin de ne pas méconnaître une hyperplasie parathyroïdienne des quatre glandes dans le cadre d’une affection génétique. Le non-diagnostic d’une hyperplasie parathyroïdienne lors de la prise en charge chirurgicale initiale peut être à l’origine d’une hypercalcémie chronique persistante pourvoyeuse de complications systémiques, imposant une réintervention chirurgicale. Abcès multiples à S. anginosus d’origine dentaire chez un diabétique. M. GOMINET, J. FATIHI, M. SIDIBE, P. RNAUTOU, M. BEN M’RAD, C. FICKO, S. LARRECHE, G. LEYRAL, S. CREMADES. Service de médecine interne-oncologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de maladies infectieuses et tropicales, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de biologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Introduction : Streptococcus anginosus est un germe commensal des cavités buccales, aéro-digestives supérieures, intestinales et uro-génitales de l’espèce humaine. Il peut, à l’occasion d’une effraction de ces muqueuses, donner lieu à des infections caractérisées par une propension à constituer des abcès et un polymicrobisme. Patients et méthodes : nous rapportons l’observation d’un patient présentant de multiples abcès hépatiques, rénaux et thoraciques à S. anginosus d’origine dentaire. Observation : un homme, âgé de 43 ans, aux antécédents de diabète de type 2, éthylisme chronique et HTA, consultait pour une tuméfaction sous-mamelonnaire droite avec altération de l’état général. L’examen clinique retrouvait une tuméfaction inflammatoire douloureuse occupant la région sous mamelonnaire droite mesurant 15 cm de grand axe. Hormis un mauvais état bucco-dentaire à l’examen endobuccal, le reste de l’examen était sans particularités. Le bilan biologique retrouvait un syndrome inflammatoire avec CRP à 125 mg/l, une hyperleucocytose à 12 754 éléments/mm3 journée des internes et des assistants à prédominance neutrophile, une anémie inflammatoire et une thrombocytose réactionnelle. Les scanner et IRM thoraciques montraient une masse tissulaire kystique multi-cloisonnée de la paroi thoracique droite envahissant l’espace cardio-phrénique droit et refoulant la capsule hépatique compatible avec un abcès. La ponction-biopsie de la paroi cutanée et de la coque de l’abcès objectivait une réaction inflammatoire, non évocatrice de malignité. La mise à plat chirurgicale de l’abcès était réalisée en urgence et les cultures bactériologiques avaient identifié un Streptococcus anginosus multi-sensible du groupe milleri. Les hémocultures étaient restées négatives. La recherche d’une porte d’entrée, révélait au scanner sinusien une sinusite maxillaire droite en rapport avec plusieurs granulomes péri-apicaux dentaires, Le scanner abdomino-pelvien retrouvait deux collections sous capsulaires hépatiques hypodenses avec une coque périphérique rehaussée et une lésion nodulaire tissulaire dans chaque rein. L’IRM encéphalique ne trouvait aucun abcès cérébral. Hormis le diabète déséquilibré (HbA1c = 9 %), il n’y avait pas d’argument en faveur d’une autre cause d’immunodépression. Le drainage chirurgical, l’antibiothérapie par Amoxicilline-acide clavulanique 12 g/j pendant 8 semaines au total, et l’avulsion des dents ont permis une amélioration clinicobiologique rapide et la disparition de l’ensemble des lésions sur le scanner de contrôle à 6 mois. Discussion : les germes commensaux de la sphère ORL doivent être considérés comme pathogènes lorsqu’ils sont isolés dans le sang ou les collections abcédées. Les suppurations graves sont des complications fréquentes des infections à S. anginosus (abcès hépatiques, cérébraux, pleuropulmonaires). Le sexe masculin, les traumatismes et maladies des muqueuses hébergeant habituellement S. anginosus, l’éthylisme et l’immunodépression sont des facteurs de risque majeurs. Les bactériémies à S. anginosus peuvent s’inscrire dans une pathologie cliniquement évidente telle une angine, ou faire suite à un geste invasif comme est le cas de notre patient qui avait eu des soins dentaires quelques semaines auparavant. Conclusion : l’identification d’un Streptococcus du groupe milleri dans le sang ou dans un abcès doit faire rechercher d’autres localisations abcédées, ainsi qu’une porte d’entrée muqueuse, notamment ORL et gastrointestinale. Le traitement étiologique en cas de porte d’entrée dentaire permet la prévention des rechutes. Prévalence des troubles de la conduction intraventriculaire dans une large population de personnel navigant. S. BISCONTE, A. NICAISE, D. DUBOURDIEU, A.-P. HORNEZ, S. COSTE, J.-F. OLIVIEZ, O. MANEN, J. DEROCHE, V. MARTEL, E. PERRIER. Service de cardiologie et de médecine aéronautique - HIA Percy, Clamart. Interne des HA, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Centre principal d’expertise médicale du personnel navigant, HIA Percy, Clamart. Introduction : les troubles de la conduction intraventriculaires (TCIV) sont des anomalies electrocardiographiques fréquemment retrouvées au cours des visites systématiques annuelles en unité. Leurs 373 S F M A découvertes peuvent avoir des conséquences sur l’aptitude des militaires (article 157 de l’IM 2100 relative à la détermination de l'aptitude médicale à servir). L’Américan Heart Association a publié de nouvelles recommandations d’interprétation de l’ECG en 2009. Le but de l’étude est de définir la prévalence des TCIV dans une population de personnels navigants en se référant à ces nouvelles recommandations. Méthode : les personnels navigants civils et militaires sont périodiquement examinés dans le cadre de leur visite d’aptitude au vol au Centre principal d’expertise du personnel navigant avec réalisation systématique d’un ECG de repos douze dérivations. Tous les ECG réalisés entre le 1/1/1996 et le 30/9/2010 ont été interprétés par un médecin et stockés dans une base de données. Ils ont été analysés selon les nouveaux critères diagnostiques des TCIV par le logiciel TraceMaster ECG. Ces ECG ont été réinterprétés par deux médecins et corrélés à un nombre égal d’ECG considérés normaux afin de valider l’analyse automatisée. Résultats : 222 867 ECG ont été enregistrés répartis sur 69 186 sujets (72 % d’hommes, âge moyen (am) de 31,3 ans ± 10,7 ans répartis entre 14 et 85 ans). L’analyse retrouve 792 bloc de branche droit incomplets [1,14 %, am :32,9 ans±10,9, 95,5 % d’hommes (1,52 %), 4,67 % de femmes (0,19 %)] ; 203 blocs de branche complets [0,29 %, am 41,1 ans±14,7, 90,09 % d’hommes (0,38 %), 5,91 % de femmes (0,06 %)] ; 760 hémiblocs antérieurs gauches [1,1 %, am : 40.4 ans±13.5, 88,03 % d’hommes (1.35 %), 11,97 % de femmes (0,47 %)] ; 88 hémoblocs postérieurs gauches [0,13 %, am=31,4 ans±10,78, 41 % d’hommes(0,14 %), 21,59 % de femmes(0,1 %)] ; 56 blocs de branche gauche complets [0,08 % , am=50 ans±11,7, 75 % d’hommes (0,08 %), 25 % de femmes (0,07 %). Conclusion : il s’agit d’une première étude, sur une large population, de prévalence des TCIV utilisant les nouveaux standards d’interprétation. Les TCIV restent un problème fréquent et important dans la population des personnels navigants car ils peuvent être liés à des cardiopathies sous jacentes diverses pouvant impacter la sécurité des vols et la sécurité de la mission. Imagerie d’une cardiomyopathie restrictive : l’amylose cardiaque. F. DESMOTS, P.-L. MASSOURE, N. COUPPEY, M. SOULIER, B. MARTIN, C. GABAUDAN, Y. GEFFROY. Services d’imagerie, de cardiologie, d’anatomopathologie, HIA Laveran, Marseille. L’amylose cardiaque est une maladie infiltrative rare caractérisée par des dépôts extra-cellulaires de substance amyloïde, prédominant au niveau sous-endocardique. Son pronostic est sombre avec une médiane de survie de 11 mois. Bien que la biopsie endomyocardique soit le gold standard pour le diagnostic, elle reste invasive. L’échocardiographie transthoracique est un excellent examen de dépistage. L’IRM cardiaque est un examen complémentaire d’une spécificité satisfaisante pour son diagnostic. Sa sémiologie en IRM est caractéristique : 374 – Hypertrophie myocardique gauche concentrique touchant notamment le septum interventriculaire, l’apex et le septum interatrial ; – Épanchement péricardique et/ou épanchement pleural bilatéral associé ; – Fonction systolique conservée ; – Hyposignal T2 FAT SAT myocardique ; – Rehaussement tardif sous-endocardique diffus ; – Diff iculté de choisir un temps d’inversion (Ti) optimal pour annuler le signal du myocarde sain. Peut-on couvrir le tronc cœliaque pour traiter un faux-anévrisme de l’aorte abdominale ? S. ABDALLA, C. PIERRET, C. CHOUFANI, A. MLYNSKI, B. BA, X. DE KERANGAL. Service de chirurgie viscérale et vasculaire, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Service de Radiologie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : nous rapportons le cas d’un patient présentant un faux-anévrisme de l’aorte cœliaque secondaire à la perforation d’un ulcère pénétrant athéromateux traité de manière endo-vasculaire par embolisation du bubon anévrismal et par la mise en place d’une endoprothèse couverte recouvrant le tronc cœliaque. Cas clinique : un homme, âgé de 69 ans, asymptomatique, a présenté un anévrisme de 25 x 25 mm de l’aorte abdominale en regard du tronc cœliaque, de découverte fortuite sur un angioscanner. Les caractéristiques fonctionnelles, topographiques ainsi que l’organisation du territoire vasculaire cœliaque, mésentérique supérieur et inférieur ont pu être précisés par une artériographie diagnostique sélective couplée à l’angioscanner. En effet, il était difficile de définir si cette lésion se trouvait sur l’aorte abdominale ou sur l’ostium du tronc cœliaque. Le patient a été traité avec succès par voie endovasculaire avec embolisation du fauxanévrisme puis mise en place de deux endoprothèses couvertes occluant le tronc cœliaque. Il n’a présenté aucune ischémie digestive ou hépato-splénopancréatique post-opératoire. Discussion : les ulcères perforants athéromateux restent une complication rare des lésions athéromateuses aortiques. Le traitement endovasculaire par mise en place d’une endoprothèse couverte avec embolisation du fauxanévrisme permet de les prendre en charge de manière efficace et peu invasive sans engendrer de d’ischémie du haut appareil digestif. Pour cela, une étude préopératoire de la vascularisation cœliaque, mésentérique supérieure et inférieure est nécessaire. Traitement chirurgical d'un gastrinome duodénal. N. BOURILHON, A. STOLTZ, V. NGUYEN, C. SHEIWE, F. MILOU, M. IMPERATO, P. MICHEL. Service de chirurgie viscéral, HIA Desgenettes, Lyon. Introduction : le gastrinome est une tumeur endocrine maligne, habituellement de situation duodénopancréatique. Il peut se manifester par le syndrome de Zollinger Ellison qui est rare, plus ou moins complet et typique, associant une maladie ulcéreuse duodénale, des diarrhées chroniques plus ou moins une œsophagite société française de médecine des armées peptique due à une hypersécrétion de gastrine. Il peut s'intégrer dans une néoplasie endocrinienne multiple (NEM) de type 1 dans 25 % des cas. Observation : nous rapportons le cas d'une patiente, âgée de 62 ans qui présentait un gastrinome du premier duodénum mis en évidence lors du bilan d'un syndrome de Zollinger Ellison. La patiente avait présenté en février 2011, un épisode d'hémorragie digestive haute, massive, sur une ulcération duodénale. En juin 2011, elle avait présenté un tableau de péritonite sur une perforation digestive au niveau de l'angle duodéno-jéjunal. Une résection-anastomose de l'angle duodéno-jéjunal avait été réalisée. Le bilan retrouvait une hypergastrinémie et une élévation du débit acide basal et sous sécrétine. L'Octréoscan et l'écho-endoscopie retrouvaient une tumeur sous-muqueuse du premier duodénum juste en aval du pylore de 1 cm. Il n'y avait pas d'élément en faveur d'une NEM 1. On réalisait donc une antrectomie par laparotomie avec curage du pédicule hépatique et cœliaque. Les suites étaient marquées par une intolérance alimentaire avec vomissements liée à une sténose œsophagienne. L'examen anatomo-pathologique retrouvait une tumeur neuro-endocrine de grade 2 (2 mitoses pour 10 champs et un Ki67 à 8 %) de 1 par 1,1 cm, en marges saines, mais avec la présence d'un ganglion métastatique au niveau cœliaque, classé pT2N1. On ne retrouvait pas d'évolution métastatique. Discussion : le traitement de référence du gastrinome duodénal sporadique est l'antrectomie avec curage ganglionnaire. Le premier temps chirurgical est l'exploration de la cavité abdominale avec le classique triangle de Passaro et Stabile (tête du pancréas, jante duodénale et région immédiatement rétroduodénopancréatique, pédicule hépatique depuis le bord supérieur de D1 jusqu'au hile du foie) où 80 % des gastrinomes se situent. Elle comprend un décollement rétro-duodénopancréatique permettant l'examen minutieux de la glande pancréatique. On réalise une échographie pancréatique et duodénale, une transillumination duodénale puis une duodénotomie, large, du génu superus au genu inferius pour mettre en évidence les lésions situées contre la jante pancréatique. Le curage ganglionnaire comprend le pédicule hépatique et la région rétro-pancréatique avec la région cœliaque. Celui-ci permet de trouver dans 50 à 67 % des cas des métastases ganglionnaires. Un curage complet permet donc de réséquer les métastases ganglionnaires ainsi que des lésions occultes permettant d'augmenter les taux de guérison. Conclusion : notre cas clinique présente un intérêt car le syndrome de zollinger Ellison a été très complet dans ce cas avec notamment une sténose œsophagienne sur œsophagite peptique nécessitant des dilatations endoscopiques répétées (complication rare). De plus ce syndrome est de diagnostic difficile, notamment pour localiser la tumeur primitive (non retrouvée chez notre patiente lors de la première intervention malgré la duodénotomie). Enfin, il est important d'insister sur la nécessité du curage ganglionnaire qui est indispensable pour que le traitement chirurgical soit curateur. journée des internes et des assistants Kyste hydatique géant du foie chez un militaire français. A. LAMY, V. HAJEK, C. VILLA, M. CHOSEROT, C. DE SERRE DE SAINT ROMAN, P. DAVID, E. CHATELAIN, P. SOCKEEL. Service de chirurgie viscérale, HIA Legouest, Metz. CMA Verdun, antenne d’Étain, Meuse. Introduction : l’hydatidose est due au développement chez l’homme de la forme larvaire du tænia du chien, Ecchinococcus granulosus ; il s’agit d’une impasse parasitaire. Ce parasite est retrouvé dans les pays d’élevage en voie de développement, mais plusieurs cas sont présents en pays occidentaux expliqués par la migration de la population. Les localisations préférentielles du parasite sont le foie et les poumons. Nous rapportons le cas d’un militaire présentant un volumineux kyste hydatique du foie, probablement contaminé lors d’un séjour en zone de forte endémie, le Liban, dans les années 90. Cas clinique : il s’agit d’un homme, âgé de 47 ans, ancien militaire, pris en charge à l’HIA Legouest à Metz durant la période de juin à juillet 2012 dans le service de chirurgie viscérale. Une échographie abdominale réalisée pour pesanteurs digestives retrouve un kyste du foie droit. Il s’agit d’un kyste polylobé de 25 cm de grand axe dont les caractéristiques évoquent un kyste hydatique, type III classif ication de Gharbi. La réunion de concertation pluridisciplinaire conclut à une prise en charge chirurgicale encadrée par un traitement antiparasitaire, albendazole pré et post-opératoire. Une périkystectomie totale avec périkystorésection est réalisée par laparotomie sous costale droite. Une vidange du kyste est associée au geste, avec réinjection de solution scolicide, sérum salé hypertonique à 20 %. Discussion : la périkystectomie, procédure radicale, répond aux objectifs de traitement du kyste hydatique : éliminer le parasite, traiter les complications kystobiliaires dans le même temps opératoire et prévenir le risque de récidive. La chimiothérapie antiparasitaire encadrant ce geste, réduirait la taille des kystes et empêcherait la dissémination du parasite. La chirurgie reste le traitement de référence du kyste hydatique du foie. Mais, il n’existe pas de consensus entre les procédures radicales, périkystectomie ou hépatectomie, et les procédures dites conservatrices comme la résection du dôme saillant. De plus, les traitements percutanés, avec la ponction-aspiration-injection de produit scolicide et réaspiration, et la ponction-aspiration drainage, alternatives à la chirurgie, montrent des résultats satisfaisants en termes de morbimortalité. Aussi, la littérature est pauvre concernant la prise en charge spécifique du kyste hydatique géant du foie. Conclusion : la prise en charge du kyste hydatique, chirurgicale ou percutanée, non consensuelle, doit faire l’objet d’une concertation pluridisciplinaire et doit être adaptée au plateau technique disponible. Par ailleurs, il nous semble important de sensibiliser la population médicale en France à cette pathologie, notamment chez les personnes à risque comme nos militaires. La prévention, primordiale, passe par la formation de nos médecins et l’éducation de nos soldats. 375 S F M A « Délit de faciès »/« avoir du nez ». N. MELLATI, L. RAYNAUD, R. PARIS, H. FETISSOF, D. PLANCADE. Service de réanimation, HIA Legouest, Metz. Un patient, âgé de 50 ans, éthylo-tagagique connu, est pris en charge en réanimation pour hématémèse. L’examen clinique retrouve un faciès « particulier ». (fig. 1, 2). La physiopathologie est mal connue et impliquerait une anomalie de la vascularisation faciale avec des vaisseaux dilatés et une augmentation de la perméabilité des capillaires aboutissant à la formation d’un œdème permanent du derme. Le diagnostic de la maladie de Rendu Osler, ou télangiectasie hémorragique héréditaire, repose sur l’association de signes cliniques tels que : epistaxis spontanée et récidivante, télangiectasies sur des zones caractéristiques (lèvres, cavité buccale, nez, doigts), antécédents familiaux, ou des atteintes viscérales liées à des malformations artério-veineuses. Ainsi, et de la même manière que pour la rosacée, les anomalies vasculaires de la maladie de Rendu-Osler pourraient aboutir à la formation d’un rhinophyma. Fièvre prolongée révélatrice d’une maladie de Still : apport de l’imagerie par TEP-FDG. J. FATIHI, M. GOMINE, M. SIDIBE, P. ARNAUTOU, D. METIVIER, M. BEN M'RAD, G. LEYRAL, E. GONTIER, S. CREMADES. Service de médecine interne et oncologie, HIA Bégin, Saint -Mandé. Service de médecine nucléaire, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Figure 1. Figure 2. La fibroscopie gastrique ne retrouve pas de stigmate de cirrhose, mais de multiples télangiectasies millimétriques prédominant au niveau de la grosse tubérosité, évocatrice d’une maladie de Rendu-Osler. Le diagnostic de rhinophyma est clinique. Malgré « l’image populaire » sa principale étiologie est la rosacée, sans rapport avec une consommation excessive d’alcool. Il existe plusieurs formes de rosacée, toutes caractérisées par une érythrose faciale. Celle-ci est associée soit à des papulo-pustules, soit à des télangiectasies. Le rhinophyma est plus tardif, se développant sur un fond vasculaire et des antécédents de papulopustules. On observe un épaississement du revêtement cutané du nez, augmenté de volume et érythémateux, réalisant l’aspect classique de trogne. 376 Introduction : la TEP-FDG, examen essentiellement indiqué en oncologie, trouve de plus en plus sa place dans l’exploration des maladies inflammatoires. Sa capacité à détecter les lésions néoplasiques, les infections localisées mais aussi les processus inflammatoires en fait un examen séduisant pour le diagnostic d’une f ièvre prolongée. Patients et méthodes : nous décrivons des hyperf ixations au TEP-FDG au cours d’une f ièvre prolongée révélatrice d’une maladie de Still de l’adulte (MSA). Observation : un homme, âgé de 52 ans, sans antécédents médicaux particuliers, était hospitalisé pour une altération fébrile de l’état général évoluant depuis six semaines. Les pics thermiques étaient à prédominance vespérale et s’accompagnaient de sueurs nocturnes et odynophagie sans pharyngite clinique. Hormis une douleur à la palpation du poignet droit, l’examen clinique était non contributif. Le bilan biologique révélait un syndrome inflammatoire avec une CRP = 91 mg/l, une hyperleucocytose à 14 100 à prédominance neutrophile (88 %) et une hyperférritinémie à 1 800 μg/l avec une fraction glycosylée à 28 %. Les recherches étiologiques étaient négatives pour une origine infectieuse, autoimmune ou néoplasique. L’IRM de l’avant-bras droit notait un aspect de ténosynovite des extenseurs communs des doigts compatible avec une atteinte rhumatismale inflammatoire. En l’absence de diagnostic évident à cette fièvre, une imagerie métabolique par TEP-FDG était réalisée et objectivait des foyers hypermétaboliques correspondant à des adénopathies médiastinales au contact de la crosse aortique (SUV max = 4,1) et de l’espace inframédiastinal (SUV max = 3,8), un foyer hypermétabolique cervical au niveau de la région thyrohyoidienne (SUV max = 4,5), une hyperf ixation ostéo-médullaire diffuse et un hypermétabolisme splénique homogène diffus. L’hypermétabolisme cervical correspondait à l’IRM à une inf iltration du muscle thyro-hyoidien droit associé à un œdème de la société française de médecine des armées loge hyo-thyro-épiglottique. La corticothérapie à 1 mg/Kg/jr avec dégression progressive a permis la normalisation clinique et biologique rapide. Discussion : la TEP-FDG était réalisée après une démarche de première ligne infructueuse. Le diagnostic de MSA était f inalement retenu sur les critères de Yamaguchi (f ièvre, leucocytose, odynophagie, adénopathies) en l’absence d’élément en faveur d’une étiologie infectieuse, immunologique ou hématologique et la réponse au traitement corticoïde a été favorable. L’hyperfixation cervicale rendait compte du tropisme pharyngé de la MSA. Les hyperf ixations ostéomédullaire et splénique sont expliquées par l’hyperplasie et l’hypermétabolisme glucidique des cellules du système réticuloendothélial retrouvé dans la MSA. Conclusion : malgré son manque de spécificité, la TEPFDG a tendance à trouver une place de choix dans l’organigramme décisionnel d’une fièvre prolongée inexpliquée. Elle ne peut cependant pas se substituer à une démarche clinicobiologique initiale rigoureuse permettant de guider la stratégie diagnostic. Tuméfaction de la cuisse révélant un angio-Behçet. J. FATIHI, M. SIDIBE, M. GOMINET, P. ARNAUTOU, G. LEYRAL, S. CREMADES. Service de médecine B, Hôpital militaire d’instruction Mohamed V, Rabat, Maroc. Service de médecine interne, CHNU Cotonou, Bénin. Service de médecine interne, oncologie, HIA Bégin, Saint Mandé. Introduction : la maladie de Behçet est une vascularite multisytémique d’étiologie inconnue. Les atteintes vasculaires (angio-Behçet) peuvent toucher tous les vaisseaux, l’atteinte artérielle est dominée par les anévrismes. Nous rapportons l’observation d’une maladie de Behçet révélée par un anévrisme fémoral ayant bénéficié d’un traitement médicochirurgical. Observation : un jeune militaire, âgé de 23 ans, sans antécédents particuliers hormis deux épisodes récents d’aphtose buccale, était hospitalisé pour une tuméfaction douloureuse de la cuisse droite d’installation progressive depuis trois semaines sans facteur déclenchant. L’examen clinique notait une tuméfaction de la cuisse droite S F M A Figure 1. Foyer hypermétabolique au TEP-FDG de la région thyro-hyoidienne. Figure 2. Hypermétabolisme ostéomédullaire diffus. journée des internes et des assistants Figure 1. Anévrisme partiellement thrombosé de l’artère fémorale superficielle droite. 377 sensible, pulsatile et soufflante à l’auscultation avec une adénopathie inguinale homolatérale. Le bilan biologique objectivait un syndrome inflammatoire (CRP = 40 mg/), une hyperleucocytose à PNN sans autre anomalie par ailleurs. L’angioscanner corps entier retrouvait anévrisme partiellement thrombosé de l’artère fémorale superficielle droite. Le diagnostic de maladie de Behçet était retenu devant l’aphtose buccale, le syndrome inflammatoire biologique, la positivité du test pathergique et l’atteinte vasculaire. Le traitement a comporté, 48 heures avant la chirurgie, une corticothérapie en bolus intraveineux relayée par de la prednisone orale associée à de la colchicine, aux anticoagulants à dose curative et à des injections mensuelles de cyclophosphamide. Les constatations per opératoires retrouvaient macroscopiquement un aspect d’aphte artériel. Discussion : les lésions artérielles de la maladie de Behçet peuvent toucher tous les territoires et sont volontiers pluri focales. La prédominance masculine y est nette (80 %). Elles peuvent être l’occasion du diagnostic ou inaugurer la MB, elles peuvent aussi engager le pronostic vital justifiant une prise en charge thérapeutique rapide et agressive. Les formes anévrismales relèvent d’une chirurgie vasculaire urgente encadrée par un traitement médical perioperatoire associant corticoïdes, immunosuppresseurs et anticoagulants. Conclusion : l’atteinte artérielle au cours de la maladie de Behçet est rare. De par sa gravité, il faut savoir y penser chez le jeune dans un contexte évocateur. Prise en charge de la douleur par les secouristes de la Brigade des sapeur-pompiers de Paris : évaluation et choix d’une échelle. M. BOURSIER, F. BRICHE, M.-P. PETIT, B. AUGUSTE, D. JOST, V. LANOË, C. VERRET, L. DOMANSKI. Brigade des sapeur-pompiers de Paris. Introduction : la douleur est présente dans la plupart des situations d'urgences. Toute douleur doit être soulagée et ce pour des raisons éthiques mais aussi médicales. Depuis une vingtaine d'années, la douleur entre dans les priorités de prise en charge des patients dans les situations d'urgences préhospitalières. Mais seules les équipes médicalisées bénéf icient d'étude de pratique et de protocoles. Peu d’études ont été réalisées sur la pratique des secouristes. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prise en charge de la douleur par les secouristes de la Brigade de sapeur-pompiers de Paris (BSPP) et de déterminer l’échelle d’évaluation de la douleur la plus adaptée à leur pratique. Matériels et méthodes : cette étude prospective multicentrique a étudié les résultats de quatre questionnaires renseignés par les patients, les sapeurspompiers de neuf centres de secours et les infirmiers de quatre services d’urgences. Les patients majeurs et victimes de traumatismes de membres étaient inclus. Les sapeurs-pompiers étaient formés à l’utilisation de l’échelle verbale simple (EVS), l’échelle numérique (EN) et l’échelle visuelle analogique (EVA) et devaient les répéter au cours des interventions. Les patients évaluaient rétrospectivement avec l’EN leur douleur initiale et à l’ar rivée aux urgences et l’effet des 378 différents éléments de leur prise en charge. Dans le service d’urgence de destination des patients, les inf irmiers étaient interrogés sur leur utilisation de l’évaluation réalisée par les sapeurs-pompiers et donnaient l’évaluation de la douleur des patients et le diagnostic retenu. Résultats : 92 patients âgés, en moyenne, de 45 ans [22,7-65,3] et atteints de fractures (21 %), entorses/luxations (28,1 %) et plaies/contusions (25 %) ont été inclus. L’intensité moyenne de leur douleur sur 10 était 6,2 [4,3-8,1] lors du traumatisme et aux urgences. Les patients étaient rassurés par les sapeurs-pompiers. Ils ont été soulagés par l’immobilisation et l’application de froid, qui ne semblent pas avoir été réalisées pour 43,3 % et 71 % des patients. L’EN et l’EVA ont été réalisées dans 96,6 % et 90,9 % des cas. Elles étaient concordantes (77,6 % ; p<0,05). Les sapeurs-pompiers pensaient l’EN et l’EVA utilisables (72,5 % et 75 % des SP). Pour des raisons de simplicité et de sensibilité, 47,6 % préféraient l’EN et 43,5 % l’EVA 59,6 % des infirmiers n’utilisaient pas ou peu l’évaluation des SP. Conclusions : la douleur des patients diminuait au cours de la prise en charge par les SP et était soulagée par leurs soins. Les patients étaient satisfaits. La mise en œuvre des moyens antalgiques devrait être perfectionnée. Cette étude déf init l’EN comme échelle de choix pour la pratique des sapeurs-pompiers. Hypoglycémie du sujet jeune : observation et démarche diagnostique. C. FALL, A. LE ROY, C. GARCIA, S. BONNET, A. CAMBON, L. BORDIER, O. DUPUY, H. MAYAUDON. Service d’endocrinologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de chirurgie viscérale, HIA Bégin, Saint-Mandé. Introduction : la conduite diagnostique des hypoglycémies doit être systématique, depuis leur caractérisation jusqu’à leur enquête étiologique. Observation : Une patiente, âgée de 29 ans présente des malaises d’allure hypoglycémique améliorés après la prise d’aliments sucrés. Elle signale une prise de 7 kg en 6 mois. Après vérification de sa cortisolémie, l’épreuve de jeûne confirme un hyperinsulinisme endogène avec hypoglycémie dès la 14e heure à 2,2 mmol/L, insulinémie à 26,2 mUI/L et peptide C à 7,06 μg/L. Le scanner du pancréas montre une lésion du crochet de 2 cm et une lésion de la queue de 3 cm. L'écho-endoscopie révèle quatre autres lésions et le 68Ga-TEP-TDM-DOTATOC (DOTA(0)-Phe(1)-Tyr(3)-octréotide) objective nettement cinq foyers pancréatiques, ce qui conduit à une spléno-pancréatectomie caudale avec retrait ciblé des lésions fixantes. L’histologie confirmera leur caractère endocrine bien différencié. Après 3 mois sans symptôme, une récidive des hypoglycémies amène à une nouvelle épreuve de jeûne conf irmant la persistance de l’hyperinsulinisme. Le 68Ga-TEP-TDM-DOTATOC note la persistance d’une lésion pancréatique et guide la réalisation d’une électroporation irréversible. Un antécédent de microprolactinome oriente le diagnostic de néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM1), qui sera confirmé par le séquençage du gène de la ménine. société française de médecine des armées Discussion : une hypoglycémie vraie doit toujours conduire à une démarche étiologique rigoureuse comprenant un interrogatoire où seront précisés notamment les horaires des signes cliniques et l’existence d’une prise de poids. L’insuffisance surrénalienne est à rechercher en priorité car nécessite un traitement en urgence. Les causes médicamenteuses sont parfois difficiles à identifier. L’épreuve de jeûne reste souvent incontournable. Cependant, si l’hypoglycémie survient dans 80 % des cas dans les 24 premières heures en présence d’un insulinome, l’épreuve doit être poursuivie trois jours en l’absence d’hypoglycémie, afin de ne pas méconnaître une tumeur pauci-sécrétante, et éviter de conclure à tord à des hypoglycémies fonctionnelles, qui restent un diagnostic d’élimination. Efficacité spectaculaire de l’association chirurgie – radiothérapie – chimiothérapie par témozolomide sur un prolactinome malin chez un militaire âgé de 44 ans. C. GARCIA, L. BORDIER, O. BAUDUCEAU, O. DUPUY, H. MAYAUDON. Service d’endocrinologie, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service de radiothérapie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : les prolactinomes malins sont exceptionnels, et leur traitement n’est pas consensuel. Nous rapportons l’observation d’un patient traité par chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie par témozolomide avec une excellente réponse. Observation : un lieutenant d’un régiment d’artillerie, âgé de 44 ans, présente une diplopie dans le regard vertical. L’IRM cérébrale met en évidence un macroadénome de 40 mm de grand axe, invasif aux deux sinus caverneux. La prolactinémie est dosée à 3 972 ng/ml conduisant au diagnostic de macroprolactinome. L’utilisation de la cabergoline à la dose de 1 mg/semaine permet initialement une chute de la prolactinémie à 738 ng/ml en 6 mois, avec diminution concomitante de la taille de la tumeur en IRM. Une exceptionnelle résistance secondaire est cependant observée neuf mois plus tard avec croissance tumorale malgré l’augmentation de la cabergoline à 3 mg/semaine, et apparition d’un syndrome caverneux majeur, avec paralysie du III et du VI bilatérale et ptosis bilatéral. La prolactinémie atteint 2 696 ng/ml. Un debulking chirurgical est effectué par voie transsphénoïdale. L’histologie révèle un immunomarquage pour la prolactine (90 %) et la GH (10 %), avec index mitotique élevé (20 mitoses/10 champs, Ki67 à 30 %). Le diagnostic de prolactinome malin est donc retenu, malgré l’absence de métastase objectivée en TEP-TDM et à l’IRM pan-médullaire. Une radiothérapie hypophysaire (60 Gy) est réalisée, sous couvert d’une chimiothérapie par témozolomide à dose radiosensibilisante. Le temozolomide est ensuite administré en six cycles (150 mg/m2/j, 5 jours/4 semaines) avec parfaite tolérance. La réponse à cette séquence thérapeutique est spectaculaire avec chute de la prolactinémie de 4 480 ng/ml (valeur à 3 mois post-opératoire) à 133 ng/ml à 6 mois post-chimiothérapie, avec fonte tumorale. L’efficacité persiste à 17 mois post-chimiothérapie, avec prolactinémie dosée à 67 ng/ml. journée des internes et des assistants Discussion : les prolactinomes malins sont exceptionnels, avec une vingtaine de cas recensés en France. Les réponses objectives au témozolomide sont inconstantes et les échecs pourraient être dus à une utilisation trop tardive de ce traitement ou à des polymorphismes génétiques conduisant à une résistance. Dans notre observation, nous soulignons l’intérêt d’une stratégie intensive, et proposons l’utilisation du témozolomide pendant la radiothérapie, puis son administration selon un schéma séquentiel classique. Péridurale thoracique : gardez l’œil ! R. PARIS, L. RAYNAUD, E. SCHAEFFER, N. GAGNON, Y. PORTRON, P. BOULLAND, D. PLANCADE. Service d’anesthésie-réanimation, HIA Legouest, Metz. Service de radiologie, HIA Legouest, Metz. Un cathéter était inséré dans l’espace péridural thoracique Th4-Th5, sans complications immédiates, chez un homme âgé de 20 ans dans le cadre d’une thoraco-vidéoscopie pour talcage pleural. Quinze minutes après la mise en charge de la péridurale, le patient présentait : une anesthésie sensitive efficace bilatérale s’étendant des métamères Th3 à Th10, un bloc sensitivo-moteur du membre supérieur droit et un Syndrome de Claude Bernard Horner (SCBH) droit (myosis, enophtalmie, ptosis). S F M A Figure 1. Les différentes hypothèses évoquées devant cette extension de l’anesthésie étaient soit une péridurale latéralisée surdosée, soit un bloc sous-dural. Le SCBH s’explique alors par l’absence de stimulus sympathique des muscles dilatator pupillae et tarsal supérieur palpébral. Cette inactivation a lieu au niveau des deuxièmes neurones sympathiques lors de leur trajet par les racines nerveuses C8 à Th4 jusqu’au ganglion cervical supérieur via le ganglion stellaire. L’imagerie réalisée avec opacif ication mettait en évidence un orifice distal du cathéter au niveau de Th3Th4 en postérieur, latéralisé à droite. Le produit de contraste était présent au sein de l'espace péridural et fusait le long des foramens intervertébraux de manière 379 bilatérale prédominante à droite et le long des racines nerveuses en extra-foraminal, éliminant ainsi le diagnostic de bloc sous dural. Devant une imagerie fortement évocatrice, un bloc sensitivo-moteur du membre supérieur et un SCBH homolatéral, le diagnostic retenu était donc celui de péridurale latéralisée. Le retrait de quelques centimètres du cathéter permettait la disparition de la symptomatologie. La présence d’un bloc sous-dural aurait imposé le retrait du cathéter. Pour une nouvelle insertion, il aurait été recommandé de changer d’espace inter-vertébral. Le risque du bloc sous-dural réside dans la brèche arachnoïdienne transformant l’anesthésie sousdurale en une rachianesthésie. Péricardite révélant une maladie de Horton : à propos de deux cas, apports du TEP-scanner. A CAMBON, A.-C. MARTIN, T. CARMOI, S. LECOULES, J.-P. ALGAYRES. Service de médecine interne, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Service de cardiologie, HIA du Val-de-Grâce, Paris. Introduction : la péricardite révélant une maladie de Horton (MH) est une manifestation clinique rare et trompeuse. Patients et méthodes : nous présentons deux cas de péricardite subaiguë pour lesquelles la Tomographie par émission de positons (TEP) a joué un rôle fondamental dans la démarche diagnostique de ces formes « extracrâniennes ». Observation 1 : une femme, âgée de 63 ans, présente depuis un mois une toux sèche et une fièvre prolongée. La CRP est à 150mg/l. L’échocardiographie trans-thoracique (ETT) retrouve un épanchement péricardique circonférentiel avec retentissement sur les cavités cardiaques imposant un drainage avec biopsies. Les explorations microbiologiques, immunologiques, radiologiques classiques et histologiques (péricarde) sont négatives. La TEP met en évidence une panaortite et une vascularite des troncs supra aortiques évocatrice d’une MH révélée par une péricardite au stade de prétamponnade. La biopsie bilatérale des artères temporales (BAT) est non contributive. Une corticothérapie systémique initiée à 1 mg/kg/j permet une amélioration spectaculaire. On ne note pas de rechute à quatre mois. Observation 2 : une femme, âgée de 70 ans, aux antécédents de pseudopolyarthrite rhizomélique traitée et stable depuis 15 ans sous 6 mg/j de prédnisone, présente depuis plusieurs mois une altération de l’état général et, plus récemment, une toux sèche, sans manifestation rhumatologique associée. La CRP est à 220 mg/l. Les explorations bactériologiques et immunologiques sont négatives. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien montre un épanchement pleural gauche modéré. L’ETT révèle un épanchement péricardique circonférentiel sans retentissement hémodynamique. La TEP montre un hypermétabolisme des axes aortique, sous-claviers et brachiaux. La BAT identifie des lésions de pan-artérite segmentaire et focale. On retient le diagnostic de MH. L’augmentation à 1 mg/kg/j de la corticothérapie orale entraîne une amélioration clinique et biologique rapide. 380 On note cependant la persistance de l’épanchement péricardique à trois mois. Discussion : l’atteinte du péricarde dans la MH est rare et la physiopathologie est incertaine. Le tableau péricarditique est, dans ces cas, le plus souvent inaugural, symptomatique, et parfois responsable d’une présentation cardio-thoracique grave, avec retentissement hémo-dynamique important, justifiant un drainage péricardique en urgence, [observation 1]. Dans certains cas, l’absence de symptôme céphaliques et l’absence de lésion histologique à la BAT compliquent la démarche diagnostique, (obs. 1). Dans ces formes atypiques, les délais diagnostiques sont réduits par les informations de la TEP qui met en évidence une vascularite des gros vaisseaux. Dans une série de 35 patients atteints d’une MH, 29 présentaient au moment du diagnostic une hyperfixation au niveau des gros troncs artériels : artères sous clavière (74 %), aorte (50 %) et artères fémorales (30 %). La cortico-sensibilité de l’atteinte péricardique au cours de la MH est habituelle. Conclusion : toute péricardite subaiguë inflammatoire du sujet âgé doit faire évoquer une maladie de Horton. La TEP est un outil diagnostique supplémentaire qui permet, dans certaines formes très atypiques et trompeuses de maladie de Horton, de raccourcir les délais diagnostiques. Manifestations cutanées gonococcémie systémique révélant A. VALOIS, A.-C. FOUGEROUSSE, A.-L. LIEGEON, S. VEDY, Y. VERAN. Q. une BENSA, Service de dermatologie et vénérologie, HIA Legouest, Metz. Laboratoire de bactériologie, HIA Legouest, Metz. Introduction : depuis la fin des années 90, on note une recrudescence des infections à Neisseria gonorrhoeae. En dehors de la classique urétrite gonococcique, il existe des manifestations systémiques. Observation : un patient, âgé de 30 ans, sans antécédent, consultait pour une fièvre à 39° au retour d’une semaine de voyage au Maroc. Il présentait des arthralgies symétriques des chevilles et poignets, des myalgies et une éruption faite de papules violacées des paumes, des plantes, des fesses et du coude gauche. Celles-ci évoluaient de façon nécrotique. Il existait une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles (16 443/mm3), une CRP à 306,7 mg/L. Les hémocultures revenaient positives à N. gonorrhoeae confirmées par la PCR qui était également positive sur la biopsie cutanée de la lésion du coude. L’évolution était marquée par une ténosynovite du poignet gauche et une arthrite de genou droit. L’examen du liquide articulaire retrouvait également N. gonorrhoeae par PCR. La recherche d’une autre infection sexuellement transmissible était négative. Le traitement associait ceftriaxone pendant 10 jours et un lavage articulaire avec synovectomie des brides et adhérences du genou droit compte tenu de la persistance d’un épanchement malgré des ponctions itératives. Discussion : la gonococcie est une infection le plus souvent à transmission sexuelle dont l’agent responsable est le diplocoque à Gram négatif : N. gonorrhoeae. Outre les classiques urétrites gonococciques, les autres société française de médecine des armées manifestations décrites sont oculaires, articulaires, cutanées, neurologiques, cardiaques voire des formes disséminées. La plus fréquente des atteintes au cours de ces disséminations sanguines est articulaire même si les arthrites septiques gonococciques sont rares. En France, elles représentent 1,7 % des arthrites septiques. La triade classique retrouvée chez le patient associe une éruption cutanée, une ténosynovite et une oligoarthrite. L’éruption cutanée présente dans 20 à 60 % des cas se manifeste par des maculopapules reposant sur une base inflammatoire pouvant évoluer vers une lésion purpurique, nécrotique. Le traitement de première intention actuellement est la ceftriaxone à la posologie de 1 g par 24 heures. La durée du traitement des formes systémiques est courte, 7 jours. L’alternative thérapeutique est la cefotaxime 1 g par 8 heures par voie intraveineuse ou la ceftizoxine 1 g par 8 heures. Un relais per os peut être entrepris 48 heures après l’amélioration clinique par cef ixime ou des quinolones : ciprofloxacine, ofloxacine, lévofloxacine. Conclusion : les infections systémiques à N. gonorrhoeae se présentent avec ou sans urétrite et les manifestations cutanées parfois au premier plan, doivent permettre un diagnostic précoce. Je tique devant ce tremblement et pourtant… J. ROBERT, M. BILLOT, A VAUTHIER, O. BERETS, M. ALETTI. Service de médecine interne, HIA Percy, Clamart. Introduction : la neuroborréliose (NB) correspond à des manifestations neurologiques d'une infection systémique à spirochètes du complexe Borrelia burgdorferi. Les formes cliniques variées en font un diagnostic parfois non évident. Patients et méthodes : un homme, âgé de 75 ans, sans antécédent, se plaignait depuis quatre jours de céphalées et d'un tremblement d’attitude et d’action des deux mains rendant presque impossible les gestes de la vie quotidienne. Il décrivait enfin des sensations diffuses de brûlures aux bras et au thorax. Observation : l'état général était conservé, sans fièvre. Il existait une tachycardie régulière à 100/min. La nuque était souple, sans irritation méningée. Les réflexes ostéotendineux étaient tous présents, vifs et symétriques. Aucun déficit sensitif ou moteur n’était décelé. Il n’y avait ni syndrome pyramidal, extrapyramidal ou cérébelleux, ni d’atteinte des nerfs crâniens. Les aires ganglionnaires étaient libres, l’abdomen était souple, dépressible indolore sans organomégalie. Le revêtement cutanéomuqueux était intègre de lésion élémentaire. Il n’y avait pas de syndrome inflammatoire biologique ni d’anomalie de l’hémogramme, des fonctions hépatiques et rénales. La troponine était négative et la myoglobine à 112 μg/L (N<90 μg/L). La ponction lombaire ramenait un liquide clair, normotendu, stérile avec 600 éléments nucléés (91 % de lymphocytes). La protéinorachie était à 5,29 g/L, la glycorachie normale. La recherche d’entérovirus, d’herpès viridae, et de tuberculose par PCR dans le LCR était négative, tout comme les sérologies VIH, syphilis plasmatiques. Le diagnostic de méningo-radiculite de Lyme était posé devant la présence d’anticorps IgG+ anti-B. burgdoerferi journée des internes et des assistants en Elisa dans le sang, et en Western Blot dans le sang et le LCR. L'index de synthèse intrathécale d'IgG était < 2. La recherche d’ADN par PCR dans le LCR restait négative. L’IRM cérébrale, l’échographie cardiaque et l’Holter ECG étaient normaux. Le patient rapportait la piqûre de plusieurs tiques un mois plus tôt, sans réaction locale, au niveau des cuisses, après une randonnée en Bourgogne. Un traitement IV par ceftriaxone 2 g/j pendant 21 jours permettait une disparition spectaculaire de tous les symptômes en 48 h. Discussion : la NB complique 15 % des maladies de Lyme et survient principalement pendant la phase de dissémination. Le système nerveux périphérique est plus souvent touché : l’association d’une méningite lymphocytaire, d’une atteinte des nerfs crâniens et d’une radiculalgie est appelée syndrome de Mondor Bannwarth. Il peut aussi s’agir d’une méningite aseptique lymphocytaire mimant une méningite virale prolongée évoluant par à coups. L’atteinte des nerfs crâniens est fréquente et peut être multiple, notamment la paralysie faciale périphérique bilatérale. De nombreux autres tableaux sont rapportés ; à ce titre, le tremblement est rarement décrit ; il témoigne d’une possible plexopathie ou d’une encéphalopathie voire d’encéphalomyélite. Les atteintes centrales sont le plus souvent associées aux atteintes périphériques. Le diagnostic de NB repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques : la notion de morsure de tique en zone endémique, des signes neurologiques compatibles et au moins à un critère parmi : un érythème migrant, un lymphocytome, une séroconversion/augmentation des anticorps anti Borrelia, une synthèse intrathécale d’anticorps, ou la présence de Borellia par culture, histologie ou PCR. La sensibilité de la PCR Borrelia dans le LCR est faible (10 à 30 %). Pour identifier la synthèse d'anticorps, on utilise une combinaison Elisa/Western Blot sur sang et LCR associé à un index de synthèse intrathécale d'IgG antiBorrelia ; ils peuvent être mis en défaut au début des manifestations neurologiques en raison de la cinétique d'apparence des anticorps. Enfin, le traitement repose sur l'emploi de ceftriaxone ou de doxycycline. Conclusion : la NB, en zone endémique, à la période estivale, doit être évoquée devant un tremblement associé à des signes neurologiques périphériques ou centraux et à une méningite lymphocytaire. Un seul M vous manque et tout est dépeuplé… P. SAHUC, A. FAIVRE, S. REDON, C. JOUBERT, D. WYBRECHT, P. BOUNOLLEAU, PH. ALLA. Service de neurologie-HIA Sainte-Anne, Toulon. Introduction : le Polyneuropathy, organomegaly, endocrinopathy, monoclonal, skin (POEMS) est une affection multi-systémique rare satellite d’une prolifération plasmocytaire monoclonale révélée dans plus de 50 % des cas par une neuropathie sévère. Observation : un patient, âgé de 54 ans, développa en un an une neuropathie sensorimotrice douloureuse des quatre membres d’évolution ascendante. L’électromyogramme montra une neuropathie démyélinisante sévère sans bloc de conduction et la ponction lombaire une hyper-protéinorachie (1,13 g/L) 381 S F M A isolée. Le bilan biologique standard, autoimmun, métabolique et infectieux s’avéra normal. Les recherches de cancer et de dysglobulinémie se révélèrent négatives. Le patient fut traité par quatre cures d’IgIV mais la neuropathie s’aggrava et apparurent plusieurs signes extra-neurologiques: œdèmes, hippocratisme digital, leuconychie, acrocyanose, péricardite, thrombocytose. La biopsie nerveuse montra une neuropathie mixte axonale et myélinique avec infiltrat inflammatoire et œdème diffus sans vascularite ni dépôt immun. Une lésion osteocondensante unique de l’aile iliaque G ne fixant pas au pet-TDM fut mise en évidence et la biopsie montra une prolifération plasmocytaire à chaîne légère lambda sans infiltrat médullaire sur le myélogramme. Le Vaso Endothelial Growth Factor (VEGF) fut dosé à un taux plasmatique explosif. Le diagnostic de syndrome POEMS fut retenu et le patient traité par une radiothérapie focale sur le plasmocytome (50 Gy) associé à une corticothérapie générale. Discussion : le diagnostic de POEMS repose sur la mise en évidence d’une prolifération plamocytaire clonale qui peut être discrète, comme dans ce cas, sans gammapathie monoclonale et à lésion ostéocodensante unique ne fixant pas au pet-TDM. Le VEGF joue un rôle clé dans la physiopathologie du POEMS et peut être utile pour le diagnostic et le suivi. En cas de plasmocytome isolé, le traitement repose sur la radiothérapie et la guérison est possible. Conclusion : le diagnostic de POEMS doit être évoqué devant une neuropathie inexpliquée associée à des signes multisystémiques, en particulier des œdèmes des membres inférieurs, même en l’absence de gammapathie monoclonale. Un Koplik bipolaire ! A. VALOIS, A.-C. FOUGEROUSSE, A.-L. LIEGEON, Q. BENSA, Y. VERAN. Service de dermatologie et vénérologie, HIA Legouest, Metz. Introduction : depuis 2008, trois vagues d’épidémie de rougeole se sont succédé en France avec 22 000 cas déclarés à ce jour. Cette pathologie virale se manifeste par une phase d’incubation, puis une phase d’invasion (avec le signe de Koplik décrit au niveau buccal) et une phase d’état (avec une éruption morbilliforme d’évolution descendante débutant derrière les oreilles). Observation : une patiente, âgée de 29 ans, sans antécédent, consultait pour une fièvre à 40°, une asthénie, des ulcérations buccales et génitales, une toux sèche, une rhinite et une conjonctivite. Elle présentait une éruption érythémateuse discrète rétro auriculaire. Le lendemain, l’éruption devenait morbilliforme. Les ulcérations buccales correspondaient à un signe de Koplik. L’atteinte génitale comportait des érosions des faces internes des petites lèvres et des ulcérations de la fourchette douloureuses à fond érythémateux. La patiente n’avait pas d’autre symptomatologie génitale (pas de leucorrhée, pas de prurit). Au bilan biologique, il y avait une lymphopénie à 401/mm3 et une cholestase anictérique. Les sérologies VIH, VDRL-TPHA et la PCR herpes sur les ulcérations étaient négatives. Le diagnostic de rougeole était retenu devant une sérologie de la rougeole 382 positive en Ig M et des PCR rougeole salivaire et génitale positives. L’évolution était marquée par une diarrhée aqueuse compliquée d’une hypokaliémie. Les symptômes régressaient en quelques jours. Le nourrisson de la patiente de huit mois présentait une rougeole non grave. Les cas étaient déclarés à la DDASS. Discussion : nous rapportons le deuxième cas à notre connaissance d’ulcérations génitales douloureuses liées à une rougeole et le premier cas documenté virologiquement par PCR rougeole au niveau génital. L’évolution des lésions génitales est parallèle à celle des lésions buccales faisant suspecter une physiopathologie commune d’autant plus que les PCR rougeole sont positives dans les deux localisations. Ces signes cutanés seraient dus à une vascularite liée à la réaction d'hypersensibilité aux antigènes viraux présents dans les cellules endothéliales. Le tropisme de la rougeole au niveau génital est connu. Récemment Benharroch et al ont démontré le lien entre le virus de la rougeole et le cancer de l’endomètre avec la présence de l’ARN viral dans les cellules cancéreuses. Ce lien avait déjà été montré dans la maladie de Hodgkin. Conclusion : le signe de Koplik décrit au niveau des muqueuses jugales devrait être recherché au niveau génital. Nous assistons actuellement probablement à une quatrième vague épidémique de rougeole qui reste un réel problème de santé publique. Étude de pratiques sur les surdités de l’adulte en médecine générale. P. LÉVÈQUE, Y. PONS, M. KOSSOWSKI. Service ORL, HIA Percy, Clamart. Introduction : la surdité est un handicap sensoriel responsable d'un trouble de la communication, parfois invalidant en société. Chez l’enfant, l’audition est une préoccupation importante des intervenants de la petite enfance (dépistage néonatal systématique etc…). En revanche chez l’adulte, elle n’est que rarement recherchée, et les patients ne consultent que lorsque leur état audiométrique est déjà très altéré. Leur prise en charge est d'autant plus performante que le diagnostic de surdité est précoce, comme la réhabilitation audioprothétique par exemple. Le médecin généraliste est actuellement le premier maillon de la chaîne diagnostique et thérapeutique de cette prise en charge. L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques diagnostiques des médecins généralistes face aux surdités de l’adulte. Sujets et méthodes : cette étude prospective incluait 74 médecins généralistes exerçant en Île de France interrogés au moyen d’un Questionnaire à choix multiples (QCM) portant sur des diagnostics otoscopiques et audiométriques et d’un Test de Concordance de Script (TCS) portant sur des situations cliniques de surdité de l’adulte validé par un panel de cinq experts. Résultats : le score moyen obtenu était de 66,35 % de bonnes réponses aux QCM et de 47,76 % au TCS. Conclusions : dans notre étude, les médecins généralistes interrogés ont montré un bon niveau de diagnostic otoscopique et audiométrique aux QCM. En société française de médecine des armées revanche, leurs réponses étaient peu concordantes avec celles du panel d’experts au TCS. Ils ont été notamment peu performants sur les questions relatives aux signes fonctionnels et leur utilisation au sein d’une situation clinique donnée, les conduisant souvent à établir un diagnostic otoscopique erroné alors que leur reconnaissance diagnostique d’un tympan pathologique aux QCM était plutôt bonne. Ces résultats traduisent un manque de confiance dans leur diagnostic otoscopique liée au manque de connaissance des causes de surdités de l’adulte et de leurs signes. ont déjà été rapportés après RF de lésion hépatique mais jamais après RF de lésion pulmonaire. Le traitement de toute perforation diaphragmatique, quelle qu’en soit son origine, est chirurgical au vu des complications gravissimes potentielles. Il peut se faire par voie d’abord abdominale ou thoracique. Il consiste en une réintégration des viscères migrés et réparation de la brèche diaphragmatique par suture au f il non résorbable. L’utilisation de matériel prothétique est justifiée dans les cas vus tardivement où la rétraction du muscle a entraîné un orifice irréductible. Hernie diaphragmatique étranglée : une complication exceptionnelle de la radiofréquence pulmonaire Le supplice de la Tunga ! A. SCHWARTZ, G. DESOLNEUX, S. ÉVRARD, T. PEYCRU. Service de chirurgie viscérale, HIA R. Picqué, Bordeaux. Département de chirurgie, Institut Bergonié, Centre régional de Lutte Contre le Cancer, Bordeaux. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 66 ans présentant une occlusion intestinale aiguë. Il était suivi pour un adénocarcinome du moyen rectum opéré 11 ans plus tôt et sous chimiothérapie depuis 3 ans pour une rechute pulmonaire bilatérale (protocole Folf iricetuximab). La tomodensitométrie montrait une hernie diaphragmatique étranglée contenant l’angle colique gauche et responsable de l’occlusion. L’intervention chirurgicale a consisté en une réduction du colon hernié par laparotomie médiane et en une suture de la brèche diaphragmatique sans mise en place de matériel prothétique. Les suites postopératoires étaient simples et le patient a repris sa chimiothérapie. En reprenant l’interrogatoire, on ne trouvait pas de notion de traumatisme thoraco-abdominal récent ou ancien mais une ablation par radiofréquence (RF) d’une métastase pulmonaire lobaire inférieure gauche située au contact du diaphragme deux ans et demie plus tôt. La RF est une technique de destruction tumorale localisée par effet thermique. D’application récente au poumon, notamment pour le traitement des métastases, son efficacité est reconnue pour les lésions de moins de trois centimètres à distance des vaisseaux. Initialement limitée aux contre-indications de la chirurgie, elle est de plus en plus souvent utilisée en première intention dans cette indication. Elle se fait par voie percutanée sous contrôle tomodensitométrique. La complication la plus fréquente est le pneumothorax survenant après 50 % des procédures et nécessitant un drainage entre 8 et 15 % des cas. Les lésions proches du diaphragme posent des difficultés thérapeutiques propres en raison du risque de brûlure thermique du diaphragme. Rares et le plus souvent bénignes (simple douleurs scapulaires) avec une évolution spontanément favorable, ces lésions thermiques peuvent néanmoins évoluer vers une perforation diaphragmatique avec risque de migration progressive des viscères abdominaux dans le thorax. À gauche, l’éviscération concerne principalement l’estomac et l’angle colique gauche. Les risques majeurs sont l’étranglement et la perforation des viscères herniés qui mettent en jeu le pronostic vital. Plusieurs cas de perforations diaphragmatiques compliquées d’occlusion journée des internes et des assistants S. LARRECHE, A. BOUSQUET, S. GONDOIN, R. ABI, R. RAMALINGOM, C. RAPP, A. MÈRENS. Fédération des laboratoires, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service des maladies infectieuses et tropicales, HIA Bégin, Saint-Mandé. Service d’accueil des urgences, HIA Bégin, Saint-Mandé. Nous rapportons le cas d’un patient, âgé de 20 ans consultant aux urgences pour une plaie douloureuse de la face plantaire du pied gauche. L’examen retrouve au niveau de l’espace interdigital entre le 2e et le 3e orteil une induration cutanée centrée par un « point noir » et entourée par une réaction érythémateuse inflammatoire. Le patient est non fébrile. Il rapporte un séjour d’un mois à Madagascar avec marche pieds nus dans le sable. Le grattage de la lésion aboutit à l’exérèse d’un ectoparasite inclus dans une coque blanchâtre entourée elle-même d’un pus d’aspect granuleux contenant des œufs. Ces différents éléments macroscopiques et microscopiques ont permis le diagnostic de tungose. La tungose est une ectoparasitose due à l’une des plus petites puces connues, la puce chique ou Tunga pénétrant. L’aire de répartition de cette puce tropicale comprend l’Afrique sub-saharienne, les îles de l’Océan Indien, la péninsule indo-pakistanaise, l’Amérique centrale et du Sud. Les adultes hématophages vivent dans le sable et parasitent les mammifères. En l’absence d’extraction, les femelles restent enchâssées dans le derme et y meurent après avoir pondu leurs œufs qui seront éjectés dans le milieu extérieur. En France, cette pathologie d’importation doit être évoquée devant une ou plusieurs tuméfactions dures et parfois très douloureuses au niveau d’un orteil, d’un espace interdigital ou sous un ongle, avec notion de séjour en zone d’endémie et de marche pieds nus dans le sable. Les sujets ayant une hygiène précaire peuvent présenter plusieurs dizaines de lésions, parfois surinfectées, voire compliquées de lymphangite ou de septicémie. Le diagnostic est le plus souvent clinique. Les lésions peuvent être confondues avec une myiase furonculeuse, une verrue plantaire voire une lésion sur corps étranger. Le laboratoire peut apporter une aide avec l’examen microscopique de la pièce d’exérèse (puce et œufs). Le traitement consiste à une extraction douce avec un vaccinostyle ou une curette, en veillant bien à retirer la totalité de la puce. La désinfection de la plaie et la vérification du statut vaccinal antitétanique complètent la prise en charge. 383 S F M A La surveillance par Holter-ECG quatre dérivations ne permet pas de détecter précocement les ischémies myocardiques postopératoires. C. HOFFMANN, E. FALZONE, L. ALHANATI, P. VEST, C. PLOTTON, S. AUSSET. Département d’anesthésie-réanimation, HIA Percy, Clamart. Laboratoire de biochimie, toxicologie et pharmacologie cliniques, HIA Percy, Clamart. Service de cardiologie, HIA Percy, Clamart. Introduction : l’Ischémie myocardique postopératoire (IMPO) est une complication potentiellement mortelle, le plus souvent asymptomatique. Les mesures répétées de la TnIc sont un des outils diagnostiques les plus simples et sont bien corrélées avec un mauvais pronostic à long terme. Cependant, cela ne permet qu’un diagnostic tardif d’IMPO (par exemple, plusieurs heures après le début de l’ischémie). L’objectif de notre étude était de tester la capacité d’un monitorage par Holter-ECG à détecter précocement une IMPO. Matériel et méthodes : les IMPO ont été recherchées, après une chirurgie à risque cardiaque modéré ou élevé, chez 64 patients avec un index de risque cardiaque révisé (IRCR) > 1, en utilisant à la fois des mesures répétées de la TnIc réalisées en SSPI et pendant les trois premiers jours postopératoires, et une surveillance par Holter-ECG quatre dérivations débutée à l’ar rivée en SSPI et poursuivie pendant les trois premiers jours postopératoires. Les patients étaient considérés comme présentant une IMPO s’ils avaient au moins une élévation significative de la TnIc. Les données recueillies par le Holter-ECG étaient la fréquence cardiaque ainsi que la durée de l’IMPO avec décalage du segment ST > 2 mm. Résultats : 17/64 patients (26 %) ont présenté une IMPO et seulement 58 Holter-ECG étaient interprétables. Il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes (avec et sans IMPO), ni concernant la fréquence cardiaque moyenne (respectivement 77 ± 16 bpm and 79 ± 10 bpm - p=0,6213), ni concernant la durée moyenne de l’IMPO sur le Holter-ECG (respectivement 6,5 ± 21 and 6.5 ± 38 min - p=0,9966). Discussion : ni le monitorage de la fréquence cardiaque ni celui du segment ST avec un Holter-ECG quatre dérivations ne permettent de détecter précocement les ischémies myocardiques postopératoires. La difficulté du repérage des états de stress posttraumatiques chez le soldat. M. BOUSSAUD, M.-A. LAFFINTI. Service de psychiatrie, HIA Percy, Clamart. Le diagnostic des états de stress post-traumatiques est souvent entravé par l’impossibilité pour le patient d’être dans une demande de soin. Cette incapacité et le silence fait autour de l’expérience vécue peuvent être expliqués par de nombreux facteurs tenant à la fois de la psychopathologie propre de ce trouble mais aussi au 384 contexte général. Bien connaître les obstacles au repérage des états de stress post-traumatiques est un préalable pour mieux les comprendre, et ainsi de mieux les dépister. Une tendinopathie atypique du pouce… C. BAYNAT, C. LE GOFF, E. GUILLEMOT, PH. BUISSON. HIA Clermont-Tonnerre, Brest. L’ostéome ostéoïde est une tumeur bénigne à histogénèse osseuse la plus fréquente, située préférentiellement sur les os longs (75 % des cas). La localisation carpienne est très rare (0,14 % des cas) et le tableau clinique correspond souvent à une ténosynovite, faisant errer le diagnostic. Examen clinique : il s’agit d’un homme âgé de 42 ans, droitier, secrétaire au sein d’une école militaire, qui consulte son médecin d’unité pour douleurs permanentes de son poignet gauche, accentuées la nuit. Aucun facteur déclenchant notamment traumatique n’est retrouvé et les douleurs d’horaires inflammatoires, intéressant le bord dorso-radial du poignet gauche font porter le diagnostic de tendinopathie du long extenseur du pouce gauche. Un traitement par anti-inflammatoires et immobilisation antalgique lui est donc prescrit. Imagerie : Devant la persistance des douleurs, une radiographie est réalisée, elle met en évidence une lacune osseuse en regard de l’os trapèze, qui sera confirmée par scanner. La scintigraphie montre un aspect typique en cocarde et l’IRM met en évidence un œdème médullo-spongieux du trapèze au sein duquel on retrouve une formation en cocarde, respectant la corticale, se rehaussant à l’injection de gadolinium et avec un nidus en hyposignal. Traitement : La prise en charge a donc été chirurgicale avec dans un premier temps, un repérage de la lésion sous amplificateur de brillance, puis, un abord dorsal du trapèze, un effondrement de la corticale, une exérèse du nidus et un curetage de la cavité. Étant donné la petitesse de la cavité, aucun geste de comblement osseux n’a été réalisé. L’analyse anapath confirmera le diagnostic en mettant en exergue une entité tumorale avec deux tissus : un nidus central hypervascularisé et une ostéogénèse périphérique réactionnelle. Après 15 jours de repos à visée antalgique et cicatricielle, le patient a repris son travail et a retrouvé un poignet parfaitement mobile et indolent. Conclusion : l’ostéome ostéoïde d’un os du carpe est une entité clinique très rare. S’il est symptomatique, seul le traitement chirurgical ou la thermo-coagulation percutanée sous contrôle scannographique permettra la cessation des douleurs. Le take home message de ce case report est aussi que devant toute tendinopathie ne répondant pas au traitement médical bien conduit, il faut songer à réaliser des examens d’imagerie, en commençant toujours par des radiographies standards. société française de médecine des armées