Mathematiques - Niveau L1. Tout le cours en fiches

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MATHÉMATIQUES
TOUT LE COURS EN FICHES
Licence 1 CAPES
l
MATHÉMATIQUES
TOUT LE COURS EN FICHES
Licence 1 CAPES
l
Claire David
Maître de conférences à l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie), Paris
Sami Mustapha
Professeur à l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie), Paris
Illustration de couverture : © delabo - Fotolia.com
© Dunod, 2014
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-059992-9
Table des matières
Avant-propos
X
Comment utiliser cet ouvrage ?
XII
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Partie 1
Calculus
Nombres réels
Fiche 1
Les ensembles de nombres
Fiche 2
Intervalles, voisinages, bornes
Limites
Fiche 3
Limite d’une fonction en un point
Fiche 4
Limite d’une fonction en +∞ ou −∞
Fiche 5
Propriétés des limites – Opérations sur les limites
Fiche 6
Notations de Landau
Fonctions numériques
Fiche 7
Domaine de définition d’une fonction, graphe
Focus
La construction de l’ensemble des réels : les coupures de Dedekind
Fiche 8
Comment définir une fonction ?
Fiche 9
Majorations et minorations
Fiche 10
Fonctions monotones
Fiche 11
Parité, imparité
Fiche 12
Symétries
Fiche 13
Fonctions périodiques
Fonctions usuelles
Fiche 14
Fonctions puissances entières
Fiche 15
Fonctions polynômes et fonction valeur absolue
Focus
John Napier et les tables logarithmiques
Fiche 16
La fonction logarithme népérien
Fiche 17
La fonction exponentielle
Fiche 18
Fonctions puissances « non entières »
Focus
Leibniz et la fonction exponentielle
Fiche 19
Fonctions circulaires
Fiche 20
Fonctions hyperboliques
Focus
L’origine de la trigonométrie
Continuité
Fiche 21
Continuité d’une fonction en un point
Fiche 22
Fonctions continues sur un intervalle
Dérivabilité
Fiche 23
Dérivabilité en un point
1
2
6
8
8
12
14
16
18
18
21
22
24
26
28
30
32
33
33
35
38
39
41
43
44
45
47
49
51
51
55
58
58
v
Fiche 24
Dérivabilité sur un intervalle
Fiche 25
Dérivées successives
Fiche 26
Théorème des accroissements finis et théorème de Rolle
Fiche 27
Formule de Taylor-Lagrange
Fonctions réciproques
Fiche 28
Fonctions réciproques
Fiche 29
Les fonctions trigonométriques inverses
Fiche 30
Les fonctions hyperboliques inverses
Développements limités
Fiche 31
Développements limités
Fiche 32
Formule de Taylor-Young
Fiche 33
Développements limités usuels
Fiche 34
Opérations algébriques et composition des développements
limités
Développements asymptotiques
Fiche 35
Développements asymptotiques
Convexité
Fiche 36
Convexité
Équations différentielles linéaires du 1er ordre
Fiche 37
Équations différentielles linéaires du 1er ordre homogènes
Fiche 38
Équations différentielles linéaires du 1er ordre avec second
membre
Fonctions de plusieurs variables
Fiche 39
Topologie
Fiche 40
Fonctions de plusieurs variables
Fiche 41
Les systèmes de coordonnées usuelles
Fiche 42
Limites, continuité et dérivation
Exercices
Corrigés
61
65
67
71
72
72
75
79
81
81
84
89
92
95
95
96
96
100
100
103
111
111
117
119
121
129
133
Partie 2
Algèbre
Le plan complexe – Les nombres complexes
Focus
Les nombres complexes
Fiche 43
Le corps des nombres complexes
Fiche 44
Représentation géométrique des nombres complexes
Fiche 45
Inversion des nombres complexes
Fiche 46
Propriétés fondamentales des nombres complexes
Fiche 47
Complément : les polynômes de Tchebychev
Fiche 48
Racines nièmes de l’unité, racines nièmes complexes
Fiche 49
Factorisation des polynômes dans le corps C
Fiche 50
Fractions rationnelles et décomposition en éléments simples
vi
161
162
164
167
170
172
174
177
180
185
Transformations du plan : translations, homothéties
196
Fiche 52
Transformations du plan : rotations
198
Fiche 53
Transformations du plan : similitudes
200
Focus
Transformations complexes, fractales, et représentations
de la nature
204
Fiche 54
Matrices de taille 2 × 2
206
Fiche 55
Déterminant de matrices de taille 2 × 2
208
Fiche 56
Matrices de taille 3 × 3
210
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Matrices
206
Fiche 57
Déterminant de matrices de taille 3 × 3
213
Fiche 58
Matrices de taille m × n
216
Fiche 59
Opérations sur les matrices
218
Fiche 60
Matrices remarquables
220
Fiche 61
Introduction aux déterminants de matrices de taille n × n
224
Fiche 62
Inversion des matrices carrées
Focus
L’origine des matrices
Focus
Les matrices et leurs applications
Fiche 63
Systèmes linéaires
Fiche 64
Vecteurs
Fiche 65
Barycentres
Fiche 66
Droites, plans
Fiche 67
Produit scalaire
Focus
Produit scalaire, espaces fonctionnels et calcul numérique
Fiche 68
Produit vectoriel
Fiche 69
Aires et volumes
Focus
Géométrie euclidienne – ou non ? Encore des matrices !
Transformations linéaires du plan
Fiche 70
Bases et transformations linéaires du plan
Fiche 71
Changement de base en dimension 2, et déterminant
d’une application linéaire
Fiche 72
Conjugaison – Matrices semblables de taille 2 × 2
Fiche 73
Opérateurs orthogonaux en dimension 2
Fiche 74
Rotations vectorielles du plan
Transformations linéaires de l’espace
Fiche 75
Bases de l’espace R3
Fiche 76
Transformations linéaires de l’espace R3
Fiche 77
Changement de base en dimension 3
Fiche 78
Conjugaison – Matrices semblables de taille 3 × 3
Fiche 79
Opérateurs orthogonaux de l’espace R3
Fiche 80
Rotations vectorielles de l’espace R3
L’espace R n
Fiche 81
Vecteurs en dimension n, n 2
226
230
232
234
238
242
246
249
253
254
256
258
260
260
264
266
268
270
273
273
274
278
280
282
284
286
286
vii
Table des matières
Fiche 51
Fiche 82
Espace engendré par une famille de vecteurs – Sous-espaces
vectoriels de Rn
Fiche 83
Transformations linéaires de l’espace Rn
Fiche 84
Changement de base
Fiche 85
Conjugaison – Matrices semblables de taille n × n
Fiche 86
Réduction des matrices carrées
Focus
Groupe spécial orthogonal et cristallographie
Focus
Diagonalisation – La toupie de Lagrange (et de Michèle Audin)
Espaces vectoriels
Fiche 87
Les espaces vectoriels
Fiche 88
Sous-espaces vectoriels
Fiche 89
Somme de sous-espaces vectoriels
Fiche 90
Projecteurs, symétries
Exercices
Corrigés
288
291
295
297
299
303
305
306
306
310
312
313
315
323
Partie 3
Analyse
Suites
Fiche 91
Fiche 92
Focus
Fiche 93
Fiche 94
Fiche 95
Fiche 96
Fiche 97
Fiche 98
Fiche 99
Fiche 100
Fiche 101
Fiche 102
Focus
Intégrales
Fiche 103
Fiche 104
Fiche 105
Fiche 106
Fiche 107
Fiche 108
viii
367
Qu’est-ce qu’une suite ? L’espace des suites et opérations
sur les suites
Les différents types de suites
Suites arithmético-géométriques et finance
Étude d’une suite
Majorants, minorants d’une suite réelle – Croissance
et décroissance
Techniques d’étude des suites réelles
Convergence
Convergence des suites monotones
Opérations sur les limites de suites
Convergence des suites homographiques réelles
Suites extraites
Suites de Cauchy
Comparaison des suites réelles
Suites et systèmes dynamiques – L’attracteur de Hénon
Qu’est-ce qu’une intégrale ?
Intégrale d’une fonction en escaliers
Intégrale d’une fonction continue par morceaux
Calcul intégral
Primitives de fractions rationnelles
Calcul approché d’intégrales
368
371
376
377
380
382
384
387
389
392
397
399
401
405
406
406
408
413
419
425
427
Intégrale de Riemann vs intégrale de Lebesgue
Formulaire de trigonométrie
Dérivées usuelles
Dérivées des fonctions réciproques usuelles
Primitives usuelles
Limites usuelles des fonctions puissances
Rang d’une matrice
434
436
442
470
472
473
474
475
476
477
Index
479
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Bibliographie
ix
Table des matières
Focus
Exercices
Corrigés
Annexes
Avant-propos
Cet ouvrage est destiné aux étudiants du cycle L1 des filières universitaires scientifiques, ou des classes préparatoires. Il se base sur nos cours donnés en première année de
Licence à l’UPMC (université Pierre et Marie Curie).
Face aux demandes croissantes de nos étudiants, qui recherchaient un ouvrage de référence complet mais abordable, ainsi que des exercices d’application corrigés, nous nous
sommes lancés dans la conception de ce livre qui, nous l’espérons, sera un outil utile
pour les générations d’étudiants à venir.
Cet ouvrage est donc le fruit d’un compromis : dans ce volume condensé, nous avons
essayé de donner suffisamment d’éléments recouvrant l’ensemble des mathématiques
de première année. Cet ouvrage correspond aussi à l’arrivée des nouveaux programmes
universitaires et des classes préparatoires. Pour mieux assurer la jonction avec les mathématiques enseignées au lycée, nous avons opté, pour la première partie d’analyse,
relative à l’étude des fonctions, à une présentation de type « Calculus », inspirée de
l’esprit des « textbooks » anglo-saxons, qui permet d’aborder plus facilement le reste
du programme, plus « classique », sur les suites et le calcul intégral. Pour l’algèbre, la
présentation reprend celle de l’ouvrage Calcul Vectoriel (Collection Sciences Sup), en
allant un peu plus loin : Rn , réduction, espaces vectoriels.
Malgré tout le soin apporté à la rédaction, nous demandons l’indulgence du lecteur
pour les éventuelles imperfections qui pourraient subsister ; qu’il n’hésite pas à nous les
signaler.
Claire David
[email protected]
Sami Mustapha
[email protected]
x
Nous remercions vivement toutes les personnes dont la relecture et les remarques ont
contribué à améliorer la version initiale du manuscrit :
les membres du comité de lecture, pour leur relecture extrêmement minutieuse et leurs
remarques très pertinentes ;
• Sylvie Benzoni, Université Claude Bernard Lyon 1, Institut Camille Jordan.
• Laurent Di Menza, Université de Reims, Laboratoire de Mathématiques de Reims
(LMR).
• Jean-Pierre Escofier, Université de Rennes, Institut Mathématique de Rennes.
• Sandrine Gachet, Professeur de Mathématiques, Lycée Gustave Eiffel, Dijon.
• Chloé Mullaert, Professeur de Mathématiques, Lycée Paul Valéry, Paris.
• Laure Quivy, ENS Cachan et Université Paris XIII, Centre de Mathématiques et leurs
applications (CMLA).
• Lamia Attouche, étudiante à l’UPMC, Paris.
• Alexis Prel, étudiant à l’UPMC, Paris.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
mais aussi Albert Cohen, Ramona Anton, Sylvie Delabrière, Patrick Polo, Adnène
Benabdesselem, Matthieu Solnon, Eugénie Poulon, Daniel Hoehener, Julien Piera Vest.
xi
Avant-propos
Remerciements
Comment utiliser cet ouvrage ?
Un découpage
en trois grandes parties :
Calculus, Algèbre, Analyse
110 fiches de cours
Les notions essentielles du cours
1
α Z, α ∈ R
Étant donné un réel non nul α, α Z désigne l’ensemble des réels de la forme α k, où k est
un entier :
α Z = {α k, k ∈ Z}
Les ensembles de nombres
fiche 1
fiche
Exemple
2 π Z = {2 k π, k ∈ Z}.
Un ensemble E est une collection d’objets, qui constituent les « éléments » de l’ensemble. Le nombre d’éléments de l’ensemble peut être fini, ou infini.
Les nombres rationnels
L’ensemble des nombres rationnels, c’est-à-dire de la forme
1. Notation
entiers relatifs, avec q
Pour décrire l’ensemble, on utilise des accolades, à l’intérieur desquelles on écrit les
éléments de l’ensemble.
Suivant les cas, on peut, simplement, placer, à l’intérieur des accolades, la liste des éléments de l’ensemble ; ainsi, dans le cas d’un ensemble E avec un nombre fini d’éléments
e1 , . . ., en , où n est un nombre entier positif, on écrit :
E = {e1 , . . . , en }
ou bien, dans le cas d’un ensemble d’éléments vérifiant une propriété donnée P, on écrit
ou encore
Les nombres réels
R
L’ensemble R∪{−∞, +∞} est noté R (c’est ce que l’on appelle la « droite réelle achevée »,
ou encore, l’adhérence de R)
La notation « »
{x, P(x)}
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « », cela signifie que
l’on exclut 0 ; ainsi, N désigne l’ensemble des entiers naturels non nuls ; Z désigne
l’ensemble des entiers relatifs non nuls ; etc.
ce qui désigne ainsi l’ensemble des éléments x tels que la propriété P soit vérifiée pour x.
La notation « + »
Exemples
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « + », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres positifs de cet ensemble ; ainsi, Z+ (qui est aussi égal
à N), désigne l’ensemble des entiers positifs ou nuls ; R+ désigne l’ensemble des réels
positifs ou nuls ; etc.
1. {1, 2, 3, 4} est un ensemble. Ses éléments sont les nombres 1, 2, 3 et 4.
2. {3, 4, 5, 6, , . . .} est un ensemble. Ses éléments sont les nombres entiers supérieurs ou égaux
à 3.
3.
Calculus
L’ensemble des nombres réels est noté R.
Algèbre
E = x P(x)
p
, où p et q sont deux
q
x ∈ {1, 2, 3, 4, 5, 6} x est impair = {1, 3, 5}.
Analyse
De très
nombreux
exemples
0, est noté Q.
La notation « − »
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « − », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres négatifs de cet ensemble ; ainsi, Z− (qui est aussi égal
à −N), désigne l’ensemble des entiers négatifs ou nuls ; R− désigne l’ensemble des réels
positifs ou nuls ; etc.
Les entiers naturels
L’ensemble des entiers naturels, c’est-à-dire des entiers positifs ou nuls, est noté N :
N = {0, 1, 2, 3, 4, 5, . . .}
Les nombres pairs
Les entiers relatifs
L’ensemble des entiers relatifs, c’est-à-dire des entiers qui sont soit positifs ou nuls, soit
négatifs ou nuls, est noté Z :
Z = {. . . , −5, −4, −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, 4, 5, . . .}
2
xii
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « + », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres strictement positifs de cet ensemble ; ainsi, Z+ (qui
est aussi égal à N ), désigne l’ensemble des entiers strictement positifs ; R+ désigne
l’ensemble des réels strictement positifs ; etc.
La notation « − »
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « − », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres strictement positifs de cet ensemble ; ainsi, Z− (qui
est aussi égal à −N ), désigne l’ensemble des entiers strictement négatifs ; R− désigne
l’ensemble des réels strictement négatifs ; etc.
On a :
N⊂Z⊂Q⊂R
3
Nombres réels
k N, k ∈ N
Étant donné un entier naturel non nul k, k N désigne l’ensemble des entiers naturels
mutiples de k :
k N = {k n, n ∈ N}
La notation « + »
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
L’ensemble des entiers naturels pairs est noté 2 N :
2 N = {0, 2, 4, 6, . . .} = {2 n, n ∈ N}
Un repérage
facile
Les fiches
sont
regroupées
par thème
Comment utiliser cet ouvrag
Des exercices corrigés pour
s’entraîner
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Des focus
pour découvrir
des applications
des mathématiques
ou approfondir
un point du cours
xiii
Partie
Calculus
1
Introduction
Après de brefs rappels sur les ensembles de nombres, nous présentons, dans ce qui suit, les notions d’analyse indispensables à l’étude
des fonctions : l’étude des limites ; des généralités sur les fonctions numériques et les fonctions usuelles. Nous passons ensuite, naturellemment, à l’étude de la continuité, puis de la dérivabilité. Nous introduisons alors les fonctions réciproques. Puis, nous passons à l’étude des
développements limités, et aux équations différentielles. Enfin, nous
introduisons brièvement les fonctions de deux et trois variables.
Dans ce cours, certains résultats, dont la démonstration n’est pas considérée comme indispensable à l’apprentissage des techniques de base,
sont admis.
Plan
Nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Fonctions numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Focus : La construction de l’ensemble des réels :
les coupures de Dedekind . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Fonctions usuelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33
Focus : John Napier et les tables logarithmiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Focus : Leibniz et la fonction exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Focus : L’origine de la trigonométrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Continuité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Fonctions réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Développements asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Équations différentielles linéaires du 1er ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
Fonctions de plusieurs variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Corrigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
fiche
1
Les ensembles de nombres
Un ensemble E est une collection d’objets, qui constituent les « éléments » de l’ensemble. Le nombre d’éléments de l’ensemble peut être fini, ou infini.
1. Notation
Pour décrire l’ensemble, on utilise des accolades, à l’intérieur desquelles on écrit les
éléments de l’ensemble.
Suivant les cas, on peut, simplement, placer, à l’intérieur des accolades, la liste des éléments de l’ensemble ; ainsi, dans le cas d’un ensemble E avec un nombre fini d’éléments
e1 , . . ., en , où n est un nombre entier positif, on écrit :
E = {e1 , . . . , en }
ou bien, dans le casd’un ensemble d’éléments vérifiant une propriété donnée P, on écrit
E = xP(x)
ou encore {x, P(x)} ou encore {x ; P(x)}
ce qui désigne ainsi l’ensemble des éléments x tels que la propriété P soit vérifiée pour x.
Exemples
1. {1, 2, 3, 4} est un ensemble. Ses éléments sont les nombres 1, 2, 3 et 4.
2. {3, 4, 5, 6, , . . .} est un ensemble. Ses éléments sont les nombres entiers supérieurs ou égaux
à 3.
3. x ∈ {1, 2, 3, 4, 5, 6} x est impair = {1, 3, 5}.
➤ Les entiers naturels
L’ensemble des entiers naturels, c’est-à-dire des entiers positifs ou nuls, est noté N :
N = {0, 1, 2, 3, 4, 5, . . .}
➤ Les nombres pairs
L’ensemble des entiers naturels pairs est noté 2 N :
2 N = {0, 2, 4, 6, . . .} = {2 n, n ∈ N}
➤ k N, k ∈ N
Étant donné un entier naturel k, k N désigne l’ensemble des entiers naturels mutiples de
k:
k N = {k n, n ∈ N}
➤ Les entiers relatifs
L’ensemble des entiers relatifs, c’est-à-dire des entiers qui sont soit positifs ou nuls, ou
négatifs ou nuls, est noté Z :
Z = {. . . , −5, −4, −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, 4, 5, . . .}
2
➤ α Z, α ∈ R
fiche 1
Étant donné un réel α, α Z désigne l’ensemble des réels de la forme α k, où k est un
entier :
α Z = {α k, k ∈ Z}
Exemple
2 π Z = {2 k π, k ∈ Z}.
➤ Les nombres rationnels
L’ensemble des nombres rationnels, c’est-à-dire de la forme
entiers relatifs, avec q 0, est noté Q.
p
, où p et q sont deux
q
➤ Les nombres réels
L’ensemble des nombres réels est noté R.
Calculus
➤ R
L’ensemble R∪{−∞, +∞} est noté R (c’est ce que l’on appelle la « droite réelle achevée »,
ou encore, l’adhérence de R)
➤ La notation « »
Algèbre
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « », cela signifie que
l’on exclut 0 ; ainsi, N désigne l’ensemble des entiers naturels non nuls ; Z désigne
l’ensemble des entiers relatifs non nuls ; etc.
➤ La notation « + »
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « + », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres positifs de cet ensemble ; ainsi, Z+ (qui est aussi égal
à N), désigne l’ensemble des entiers positifs ou nuls ; R+ désigne l’ensemble des réels
positifs ou nuls ; etc.
Analyse
➤ La notation « − »
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « − », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres négatifs de cet ensemble ; ainsi, Z− (qui est aussi égal
à −N), désigne l’ensemble des entiers négatifs ou nuls ; R− désigne l’ensemble des réels
positifs ou nuls ; etc.
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « + », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres strictement positifs de cet ensemble ; ainsi, Z+ (qui
est aussi égal à N ), désigne l’ensemble des entiers strictement positifs ; R+ désigne
l’ensemble des réels strictement positifs ; etc.
➤ La notation « − »
Lorsque l’on écrit l’un des ensembles précédents avec l’exposant « − », cela signifie que
l’on ne considère que les nombres strictement positifs de cet ensemble ; ainsi, Z− (qui
est aussi égal à −N ), désigne l’ensemble des entiers strictement négatifs ; R− désigne
l’ensemble des réels strictement négatifs ; etc.
On a :
N⊂Z⊂Q⊂R
où le symbole ⊂ signifie « inclus dans ».
3
Nombres réels
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
➤ La notation « + »
2. Les ensembles
➤ Ensemble vide
Un ensemble ne contenant aucun élément est appelé ensemble vide, et noté ∅.
Exemple
n ∈ 3 N, n pair ne contient aucun nombre : c’est l’ensemble vide.
➤ Intersection d’ensembles
Étant donnés deux ensembles E1 et E2 , leur intersection, notée E1 ∩ E2 , est l’ensemble
des éléments qui appartiennent à la fois à E1 et à E2 :
E1 ∩ E2 = {x, x ∈ E1 et x ∈ E2 }
➤ Union d’ensembles
Étant donnés deux ensembles E1 et E2 , leur union, notée E1 ∪ E2 , est l’ensemble des
éléments qui appartiennent à E1 , ou à E2 :
E1 ∪ E2 = {x, x ∈ E1 ou x ∈ E2 }
➤ Différence de deux ensembles
Étant donnés deux ensembles E1 et E2 , leur différence, notée E1 \ E2 , est l’ensemble E1
privé de E2 :
E1 \ E2 = {x, x ∈ E1 et x E2 }
Exemples
1. R \ {1, 2} est l’ensemble des réels différents de 1 et de 2.
2. R \ π Z est l’ensemble des réels qui ne sont pas multiples de π.
➤ Complémentaire d’un ensemble
Étant donnés deux ensembles E1 et E2 tels que E2 soit inclus dans E1 (que l’on écrit
E2 ⊂ E1 ), l’ensemble E1 \ E2 est le complémentaire de E2 dans E1 , noté E1 E2 :
E1 E 2 = E 1 \ E 2
Exemple
R {0} = R
➤ Produit cartésien de deux ensembles
Étant donnés deux ensembles E1 et E2 , leur produit cartésien, noté E1 × E2 , est l’ensemble des couples d’éléments de la forme (x1 , x2 ), où le premier élément x1 appartient
à E1 , et le second, x2 , à E2 :
E1 × E2 = {(x1 , x2 ) , x1 ∈ E1 et x2 ∈ E2 }
Exemples
1. R2 = {(x1 , x2 ) , x1 ∈ R et x2 ∈ R} est l’ensemble des couples de réels.
2. N2 = {(n1 , n2 ) , n1 ∈ N et n2 ∈ N} est l’ensemble des couples d’entiers naturels.
4
➤ Produit cartésien de trois ensembles
fiche 1
Étant donnés trois ensembles E1 , E2 et E3 , leur produit cartésien, noté E1 × E2 × E3 ,
est l’ensemble des triplets d’éléments de la forme (x1 , x2 , x3 ), où le premier élément x1
appartient à E1 , le second, x2 , à E2 , et le troisième, x3 , à E3 :
E1 × E2 × E3 = {(x1 , x2 , x3 ) , x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 et x3 ∈ E3 }
➤ Produit cartésien de n ensembles, n ∈ N, n 2
Étant donnés un entier naturel n 2, et n ensembles E1 , . . ., En , leur produit cartésien,
noté E1 × . . . × En , est l’ensemble des n−uplets d’éléments de la forme (x1 , . . . , xn ), où
x1 ∈ E1 , . . ., xn ∈ En :
E1 × . . . × En = {(x1 , . . . , xn ) , x1 ∈ E1 , . . . , xn ∈ En }
➤ Application
Algèbre
Calculus
Étant donnés deux ensembles E et F, une application ϕ de E dans F associe, à chaque
élément de E, un et un seul élément de F. E est l’ensemble de départ, F, celui d’arrivée.
Pour tout élément x de E, l’unique élément de F ainsi mis en relation avec x par
l’application ϕ est noté ϕ(x), et appelé image de x. x est un antécédent de ϕ(x). On écrit :
ϕ:E→ F
x → ϕ(x)
Exemples
1.
ϕ:N→N
x → x
est une application de N dans N, appelée application identité de N.
2.
Analyse
ψ:Q→ Q
x → 2 x
est une application de Q dans Q.
Étant donnés deux ensembles de nombres E et F, une fonction f de E dans F associe,
à chaque élément x de E, au plus un élément de F appelé alors image de x par f (ce
qui signifie donc que tous les éléments de E n’ont pas nécessairement une image par f ).
E est l’ensemble de départ, F, celui d’arrivée. L’ensemble des éléments de E possédant
une image par f est appelé domaine de définition de f , et noté D f . Elle permet de définir
une application de D f dans F.
Exemple
f :R→
R
1
x →
1−x
est une fonction de R dans R, dont le domaine de définition est R \ {1}. Elle permet de définir
une application de R \ {1} dans R.
5
Nombres réels
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➤ Fonction
fiche
2
Intervalles, voisinages, bornes
L’ensemble des nombres réels est habituellement représenté sous la forme d’une droite
graduée, appelée droite des réels, où il faut pouvoir se repérer. À cet effet, on introduit
les notions d’intervalle et de voisinage d’un point.
−2
Π
2
2
−1
0
1
3
2
Figure 2.1 – La droite des réels.
1. Intervalles
➤ Intervalle fermé et borné (ou segment)
On appelle intervalle fermé et borné (ou segment) tout ensemble de la forme
[a, b] = {x ∈ R, a x b} , (a, b) ∈ R2 , a b
➤ Intervalle ouvert
On appelle intervalle ouvert tout ensemble de la forme
]a, b[= {x ∈ R, a < x < b} , (a, b) ∈ R2 , a < b
ou
] − ∞, b[= {x ∈ R, x < b} , b ∈ R
ou encore
]a, +∞[= {x ∈ R, a < x} , a ∈ R
où R2 = R × R est l’ensemble des couples de réels.
➤ Intervalle ouvert et borné
On appelle intervalle ouvert et borné tout ensemble de la forme
]a, b[= {x ∈ R, a < x < b} , (a, b) ∈ R2 , a < b
➤ Intervalle semi-ouvert et borné
On appelle intervalle semi-ouvert et borné tout ensemble de la forme
[a, b[= {x ∈ R, a x < b} , (a, b) ∈ R2 , a < b
ou
]a, b] = {x ∈ R, a < x b} , (a, b) ∈ R2 , a < b
➤ Intervalle fermé
Par convention, tout ensemble de la forme
[a, +∞[= {x ∈ R, x a}
ou
] − ∞, b] = {x ∈ R, x b} , b ∈ R
est considéré comme étant un intervalle fermé.
,
a ∈ R
➤ Ensemble vide
L’ensemble, noté ∅, qui ne contient aucun nombre réel, est aussi un intervalle, appelé
ensemble vide.
➤ Singleton
On appelle singleton un ensemble ne contenant qu’un seul élément, et qui est donc de la
forme {a}, où a est un nombre réel.
6
➤ Intervalle
fiche 2
On appelle intervalle de R l’un des ensembles définis ci-dessus, ou bien R tout entier.
Un singleton est un intervalle fermé (le singleton {a} est donc assimilé à l’intervalle fermé
[a, a]).
➤ Adhérence d’un intervalle
Soit I un intervalle de R. Son adhérence I¯ est l’ensemble tel que :
• si I est un segment, alors I¯ = I ;
• si I est de la forme ]a, b[ ou ]a, b] ou [a, b[, (a, b) ∈ R2 , alors I¯ = [a, b] ;
• si I est de la forme ]a, +∞[ ou [a, +∞[, a ∈ R, alors I¯ = [a, +∞[∪ {+∞} ;
Calculus
• si I est de la forme ] − ∞, a[ ou ] − ∞, a], a ∈ R, alors I¯ =] − ∞, a] ∪ {−∞} ;
• si I l’ensemble vide ∅, alors I¯ = ∅.
2. Voisinage
➤ Voisinage d’un point
Algèbre
On appelle voisinage d’un point a de R un sous-ensemble de R contenant un intervalle
ouvert de la forme ]a − η, a + η[, où η est un réel strictement positif et tel que η < a.
On peut étendre la notion de voisinage à +∞ ou −∞ ; ainsi, un voisinage de +∞ est une partie
de R contenant un intervalle ouvert de la forme ]x0 , +∞[, où x0 est un nombre réel quelconque.
De même, un voisinage de −∞ est une partie de R contenant un intervalle ouvert de la forme
] − ∞, x0 [, où x0 est un nombre réel quelconque.
Analyse
3. Les intervalles de R
[a, b]
Segment
]a, b[
Intervalle ouvert et borné
]a, b]
Intervalle semi-ouvert et borné (ouvert à gauche, fermé à droite)
[a, b[
Intervalle semi-ouvert et borné (fermé à gauche, ouvert à droite)
∅
Ensemble vide
{a}
Singleton
]x0 , +∞[
Voisinage de +∞
Nombres réels
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Dans ce qui suit, a, b, x0 sont des réels tels que a < b. Le tableau suivant reprend les
différents types d’intervalles de R.
[x0 , +∞[
] − ∞, x0 [
Voisinage de −∞
] − ∞, x0 ]
] − ∞, +∞[
R tout entier
7
fiche
3
Limite d’une fonction en un point
1. Limite finie d’une fonction en un point
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, a un point de I,
et un réel.
On dit que f admet pour limite (finie) en a si, lorsque x devient très proche de a,
f (x) devient lui aussi très proche de , ce qui se traduit mathématiquement par le fait que
pour tout réel ε strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, 0 < |x − a| < η ⇒ | f (x) − | < ε
On écrit : lim f (x) = x→a
lim f = .
ou
a
Exemple
√
On considère la fonction qui, à tout x de ] − 1, 1[, associe 1 − x2 . Alors :
√
lim 1 − x2 = 0
x→1
➤ Notation 0+
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a un point
de I.
On dit que f tend vers 0+ en a si, lorsque x devient très proche de a, f (x) tend vers
zéro, mais en restant positif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout
réel ε strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, 0 < |x − a| < η ⇒ 0 f (x) < ε
On écrit : lim f (x) = 0+ ou lim f = 0+ .
x→a
a
Lorsque +∞ est une borne de I, on dit que f tend vers 0+ en +∞ si, lorsque x devient
très grand, f (x) tend vers zéro, mais en restant positif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel ε strictement positif, il existe un réel A strictement
positif tel que :
∀ x ∈ I, x > A ⇒ 0 f (x) < ε
On écrit : lim f (x) = 0+ ou lim f = 0+ .
x→+∞
+∞
Lorsque −∞ est une borne de I, on dit que f tend vers 0+ en −∞ si, lorsque x devient
très grand en valeur absolue, mais en restant à valeurs négatives, f (x) tend vers zéro,
mais en restant positif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel
ε strictement positif, il existe un réel A strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, x < −A ⇒ 0 f (x) < ε
On écrit : lim f (x) = 0+
x→−∞
8
ou
lim f = 0+ .
−∞
Exemple
lim x2 = 0+
fiche 3
x→0
On utilisera aussi la notation 0+ pour indiquer que l’on tend vers zéro par valeurs supérieures.
➤ Notation 0−
Calculus
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a un point
de I.
On dit que f tend vers 0− en a si, lorsque x devient très proche de a, f (x) tend vers
zéro, mais en restant négatif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour
tout réel ε strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, 0 < |x − a| < η ⇒ −ε < f (x) 0
On écrit : lim f (x) = 0−
x→a
ou
lim f = 0− .
a
On écrit : lim f (x) = 0−
x→+∞
ou
Algèbre
Lorsque +∞ est une borne de I, on dit que f tend vers 0− en +∞ si, lorsque x devient
très grand, f (x) tend vers zéro, mais en restant négatif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel ε strictement positif, il existe un réel A strictement
positif tel que :
∀ x ∈ I, x > A ⇒ −ε < f (x) 0
lim f = 0− .
+∞
Analyse
Lorsque −∞ est une borne de I, on dit que f tend vers 0− en −∞ si, lorsque x devient
très grand en valeur absolue, mais en restant à valeurs négatives, f (x) tend vers zéro,
mais en restant négatif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel
ε strictement positif, il existe un réel A strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, x < −A ⇒ −ε < f (x) 0
On écrit : lim f (x) = 0−
x→−∞
ou
lim f = 0− .
−∞
Exemple
lim −x4 = 0−
On utilisera aussi la notation 0− pour indiquer que l’on tend vers zéro par valeurs inférieures.
Exemple
lim x3 = 0−
x→0−
Limites
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
x→0
➤ Notation a+ , a ∈ R
a étant un réel, la notation a+ signifie que l’on tend vers a par valeurs supérieures.
➤ Notation a− , a ∈ R
a étant un réel, la notation a− signifie que l’on tend vers a par valeurs inférieures.
9
2. Limite infinie d’une fonction en un point
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a un point
de I.
On dit que f admet pour limite « plus l’infini (on note +∞) » en a si, lorsque x
devient très proche de a, f (x) devient très grand, ce qui se traduit mathématiquement par
le fait que pour tout réel A strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel
que :
∀ x ∈ I, 0 < |x − a| < η ⇒ f (x) > A
On écrit alors : lim f (x) = +∞ ou lim f (x) = +∞.
x→a
a
On dit que f admet pour limite « moins l’infini (on note −∞) » en a si, lorsque
x devient très proche de a, f (x) devient très grand en valeur absolue, mais en étant à
valeurs négatives, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel A
strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, 0 < |x − a| < η ⇒ f (x) < −A
On écrit : lim f (x) = −∞ ou lim f = −∞.
x→a
a
Exemple
lim √
x→1+
1
x2
−1
= +∞
3. Limite finie à droite (ou par valeurs supérieures)
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, a un point de I,
et un réel.
On dit que f admet pour limite (finie) à droite en a (ou encore, par valeurs supérieures) si, lorsque x devient très proche de a, en restant plus grand que a, f (x) devient
lui aussi très proche de , ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout
réel ε strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, 0 < x − a < η ⇒ | f (x) − | < ε
On écrit : lim+ f (x) = x→a
ou
lim
f = .
+
a
Exemple
√
lim+ 2 + x − 1 = 2
x→1
4. Limite finie à gauche (ou par valeurs inférieures)
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, a un point de I,
et un réel.
On dit que f admet pour limite (finie) à gauche en a (ou encore, par valeurs inférieures) si, lorsque x devient très proche de a, en restant plus petit que a, f (x) devient lui
aussi très proche de , ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel
ε strictement positif, il existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, −η < x − a < 0 ⇒ | f (x) − | < ε
On écrit : lim− f (x) = x→a
10
ou
lim
f = .
−
a
5. Limite infinie à droite (ou par valeurs supérieures)
fiche 3
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a un point
de I.
On dit que f admet pour limite +∞ à droite en a (ou encore, par valeurs supérieures)
si, lorsque x devient très proche de a, en restant plus grand que a, f (x) devient très grand,
ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel A strictement positif, il
existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, 0 < x − a < η ⇒ f (x) > A
On écrit : lim+ f (x) = +∞ ou
lim
f = +∞.
+
On écrit : lim+ f (x) = −∞ ou
lim
f = −∞.
+
x→a
a
a
Algèbre
x→a
Calculus
On dit que f admet pour limite −∞ à droite en a (ou encore, par valeurs supérieures)
si, lorsque x devient très proche de a, en restant plus grand que a, f (x) devient très grand
en valeur absolue, mais en étant à valeurs négatives, ce qui se traduit mathématiquement
par le fait que pour tout réel A strictement positif, il existe un réel η strictement positif
tel que :
∀ x ∈ I, 0 < x − a < η ⇒ f (x) < −A
6. Limite infinie à gauche (ou par valeurs inférieures)
Analyse
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a un point
de I.
On dit que f admet pour limite +∞ à gauche en a (ou encore, par valeurs inférieures)
si, lorsque x devient très proche de a, en restant plus grand que a, f (x) devient très grand,
ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel A strictement positif, il
existe un réel η strictement positif tel que :
∀ x ∈ I, −η < x − a < 0 ⇒ f (x) > A
On écrit : lim− f (x) = +∞ ou
lim
f = +∞.
−
a
On dit que f admet pour limite −∞ à gauche en a (ou encore, par valeurs inférieures)
si, lorsque x devient très proche de a, en restant plus grand que a, f (x) devient très grand
en valeur absolue, mais en étant à valeurs négatives, ce qui se traduit mathématiquement
par le fait que pour tout réel A strictement positif, il existe un réel η strictement positif
tel que :
∀ x ∈ I, η < x − a < 0 ⇒ f (x) < −A
On écrit : lim− f (x) = +∞ ou lim
f = +∞.
−
x→a
a
Limites
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
x→a
11
fiche
4
Limite d’une fonction en +∞ ou −∞
1. Limite finie d’une fonction en l’infini
Soient f une fonction définie sur un intervalle de la forme [a, +∞[ de R, a ∈ R, et un
réel.
On dit que f admet pour limite (finie) en « plus l’infini (on note +∞) » si, lorsque
x devient très grand, f (x) devient très proche de , ce qui se traduit mathématiquement
par le fait que pour tout réel ε strictement positif, il existe un réel « seuil », A, strictement
positif tel que :
∀ x ∈ [a, +∞[, x > A ⇒ | f (x) − | < ε
On écrit alors : lim f (x) = ou lim f = .
x→+∞
+∞
Si f est définie sur un intervalle de la forme ]−∞, a] de R, a ∈ R, et si désigne encore
un réel, on dit que f admet pour limite (finie) en « moins l’infini (on note −∞) »
si, lorsque x devient très grand en valeur absolue, mais en étant à valeurs négatives, f (x)
devient très proche de , ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout
réel ε strictement positif, il existe un réel A, strictement positif tel que :
∀ x ∈ ] − ∞, a], x < −A ⇒ | f (x) − | < ε
On écrit alors : lim f (x) = x→−∞
lim f = .
ou
Exemple
−∞
1
lim 1 − √
=1
x→+∞
x2 − 1
2. Limite infinie d’une fonction en plus l’infini
Soit f une fonction définie sur un intervalle de la forme [a, +∞[ de R, a ∈ R.
On dit que f admet pour limite +∞ en « plus l’infini » si, lorsque x devient très
grand, f (x) devient lui aussi très grand, ce qui se traduit mathématiquement par le fait
que pour tout réel B strictement positif, il existe un réel « seuil », A, strictement positif
tel que :
∀ x ∈ [a, +∞[, x > A ⇒ f (x) > B
On écrit alors : lim f (x) = +∞ ou lim f = +∞.
x→+∞
+∞
On dit que f admet pour limite −∞ en « plus l’infini » si, lorsque x devient très
grand, f (x) devient très grand en valeur absolue, mais en étant à valeurs négatives, ce
qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel B strictement positif, il
existe un réel « seuil », A, strictement positif tel que :
∀ x ∈ [a, +∞[, x > A ⇒ f (x) < −B
On écrit alors : lim f (x) = −∞
x→+∞
12
ou
lim f = −∞.
+∞
3. Limite infinie d’une fonction en moins l’infini
fiche 4
Soit f une fonction définie sur un intervalle de la forme ] − ∞, a] de R, a ∈ R.
On dit que f admet pour limite +∞ en « moins l’infini » si, lorsque x devient très
grand en valeur absolue, mais en étant à valeurs négatives, f (x) devient lui aussi très
grand, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel B strictement
positif, il existe un réel réel A, strictement positif tel que :
∀ x ∈ ] − ∞, a], x < −A ⇒ f (x) > B
Calculus
On écrit alors : lim f (x) = +∞ ou lim f = +∞.
x→−∞
−∞
On dit que f admet pour limite −∞ en « moins l’infini » si, lorsque x devient très
grand en valeur absolue, en étant négatif, f (x) devient aussi très grand en valeur absolue,
en étant négatif, ce qui se traduit mathématiquement par le fait que pour tout réel B
strictement positif, il existe un réel A, strictement positif tel que :
∀ x ∈ ] − ∞, a], x < −A ⇒ f (x) < −B
On écrit alors : lim f (x) = −∞
x→−∞
ou
lim f = −∞.
−∞
Algèbre
4. Forme indéterminée
Limites
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Analyse
On appelle forme indéterminée une limite que l’on ne sait pas déterminer ; cela correspond donc à des quantités ne l’on peut pas quantifier de façon exacte, comme, par
exemple, le quotient de +∞ avec +∞.
13
fiche
5
Propriétés des limites
Opérations sur les limites
1. Propriétés des limites
➤ Unicité de la limite
¯ Si f
Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a dans I.
possède une limite en a, celle-ci est unique.
• Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, a un point de
I, et dans R.
Alors, si f est définie dans un voisinage à gauche de a, et dans un voisinage à droite
de a :
lim f (x) = ⇔ lim+ f (x) = lim− f (x) = x→a
x→a
x→a
• Soient f une fonction définie sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a dans I¯ ; m
et M sont deux réels. Alors :
– si lim f (x) < M, il existe un voisinage de a tel que, pour tout x de ce voisinage :
x→a
f (x) < M
– si lim f (x) > m, il existe un voisinage de a tel que, pour tout x de ce voisinage :
x→a
f (x) > m
➤ Limites et comparaison
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a dans
I¯ ; m et M sont deux réels. Alors, si f et g ont des limites finies en a, et s’il existe un
voisinage V de a tel que, pour tout x de ce voisinage,
f (x) g(x)
on a :
lim f (x) lim g(x)
x→a
x→a
➤ Limites et minoration
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
¯ S’il existe un voisinage de a tel que, pour tout x de ce voisinage,
dans I.
f (x) g(x)
et si, de plus,
lim g(x) = −∞
x→a
alors :
lim f (x) = −∞
x→a
➤ Limites et majoration
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a dans
¯ S’il existe un voisinage de a tel que, pour tout x de ce voisinage, f (x) g(x), et si
I.
lim g(x) = +∞, alors :
x→a
lim f (x) = +∞
x→a
14
➤ Théorème des gendarmes
x→a
x→a
fiche 5
Soient f et g et h trois fonction définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
dans I¯ ; est un réel. S’il existe un voisinage de a tel que, pour tout x de ce voisinage,
f (x) h(x) g(x), et si, de plus, lim f (x) = lim g(x) = , alors : lim h(x) = x→a
2. Opérations sur les limites
➤ Limite d’une somme de fonctions
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
dans I¯ ; et sont deux réels finis. Alors :
+∞
−∞
+∞
lim g(x)
x→a
+∞
−∞
+∞
−∞
−∞
lim f (x) + g(x)
x→a
+ +∞
−∞
+∞
−∞
Forme indéterminée
Calculus
lim f (x)
x→a
➤ Limite d’un produit de fonctions
,
,
,
,
avec
avec
avec
avec
0
0
>0
>0
<0
<0
lim g(x)
x→a
+∞
−∞
+∞
−∞
+∞
−∞
lim f (x) g(x)
x→a
+∞
−∞
−∞
+∞
Forme indéterminée
Forme indéterminée
Analyse
lim f (x)
x→a
Algèbre
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
dans I¯ ; et sont deux réels. Alors :
➤ Limite d’un quotient de fonctions
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
dans I¯ ; et sont deux réels. Alors :
lim
x→a
f (x)
g(x)
+∞
0
−∞
0
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
lim g(x)
x→a
, avec > 0
, avec 0
+
+∞
, avec > 0
−
0
−∞
, avec < 0
0+
−∞
, avec < 0
−
0
+∞
+∞
+∞
Forme indéterminée
0
+∞
−∞
Forme indéterminée
−∞
+∞
Forme indéterminée
−∞
−∞
Forme indéterminée
Limites
lim f (x)
x→a
15
fiche
6
Notations de Landau
1. Négligeabilité
À
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
¯
dans I.
On suppose que g ne s’annule pas dans un voisinage de a. On dit que f est négligeable
devant g au voisinage de a si
f (x)
lim
=0
x→a g(x)
On note alors
f (x) = o (g(x))
ou
x→a
f =a o (g)
On dit que f est un « petit o » de g au voisinage de a.
La notation « petit o » , de même que la notation « grand O » , qui sera vue plus loin, est appelée
notation de Landau, en hommage au mathématicien Edmund Landau1. Leur paternité est
visiblement assez controversée, et reviendrait, a priori, à Paul Bachmann2 .
Exemple
On considère les fonctions f et g définies, pour tout réel x, par
f (x) = x2
Alors, comme lim
x→+∞
,
g(x) = x4
f (x)
1
= lim
= 0, on en déduit : f +∞
= o(g).
g(x) x→+∞ x2
Pour traduire le fait qu’une fonction f possède une limite nulle en a, a ∈ R, ou, éventuellement, a = +∞ ou a = −∞, on écrit aussi :
f (x) x→a
= o(1)
2. Domination
À
Soient f et g deux fonctions définies sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, et a
¯ On suppose que g ne s’annule pas dans un voisinage de a, sans, pour autant,
dans I.
que g(a) soit non nul.
1. Edmund Georg Hermann Landau (1877-1938), mathématicien allemand, spécialiste de théorie des
nombres.
2. Paul Bachmann (1837-1920), mathématicien allemand lui aussi, et également spécialiste de théorie des
nombres.
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