CP hyperaldostéronisme - L`Université Paris Descartes

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24 novembre 2010
Le premier cap clinique franchi pour traiter l’hyperaldostéronisme
primaire par inhibition de l’aldostérone
Pour la première fois dans le monde, un nouveau médicament inhibant la synthèse
de l'aldostérone a été testé chez des patients ayant une forme particulière
d’hypertension artérielle due à hyperaldostéronisme primaire. Le protocole de
recherche de cette étude dite « de preuve de concept » a été conçu et réalisé dans
le Centre d'Investigations Cliniques de l'Hôpital Européen Georges Pompidou (APHP) en collaboration avec les médecins du Centre d'Excellence en Hypertension
Artérielle. Les résultats détaillés viennent d’être publiés dans la revue
Hypertension.
10% des patients adressés dans un centre spécialisé d'hypertension artérielle,
présentent une forme particulière d'hypertension artérielle endocrine dite par
hyperaldostéronisme primaire liée à l’hypersécrétion d'une hormone, l'aldostérone,
par les glandes surrénaliennes.
Cette hypersécrétion peut être liée à un hyperfonctionnement des deux glandes
surrénales ou à la présence d'une tumeur surrénale unilatérale (adénome bénin).
Elle induit une baisse du taux de potassium et une hypertension artérielle souvent
sévère et résistant aux traitements par les médicaments usuels. Elle peut être
responsable de complications cardiaques et cérébrovasculaires.
Après avoir posé le diagnostic d'une hypertension artérielle par hyperaldostéronisme
primaire par des dosages hormonaux sanguins, la présence ou l'absence d'une
tumeur unilatérale est vérifié par examen tomodensitométrique.
Le type de traitement dépend du caractère unilatéral ou bilatéral de la sécrétion
d’aldostérone. En présence d’une atteinte d’une seule glande surrénale, une ablation
de la surrénale est proposé au patient par voie laparoscopique. En présence d’une
atteinte des deux surrénales, un traitement médicamenteux spécifique bloquant les
effets de l'aldostérone, peut être administré en association avec les autres
médicaments antihypertenseurs.
La chirurgie confère en elle-même un certain risque, même si elle corrige le taux de
potassium et abaisse la pression artérielle chez les patients ayant une forme
unilatérale de maladie, alors que les traitements médicamenteux peuvent être mal
tolérés exposant à des troubles sexuels ou à une gynécomastie.
Dans le cadre de l’étude, l’inhibiteur de la synthèse de l’aldostérone a été administré
pendant 4 semaines à 14 patients ayant un hyperaldostéronisme primaire tumoral ou
non. Les résultats montrent que ce médicament inhibe à 70-80 % la synthèse de
l'aldostérone par la glande surrénale, et corrige la baisse du taux de potassium et
abaisse la pression artérielle avec un bon profil de tolérance à court terme. Ces
données montrent que l'inhibition de la synthase de l'aldostérone est faisable chez
l'homme.
Ces résultats préliminaires ouvrent de nouvelles possibilités de traitement tant chez
les patients porteurs de cette maladie, que chez les hypertendus essentiels, les
insuffisants rénaux et les insuffisants cardiaques, au vu du rôle délétère de
l’aldostérone aussi bien au niveau cardiaque que rénal.
Le traitement est actif, sans problème de sécurité à court terme ce qui encourage la
poursuite de la recherche pour développer ultérieurement un médicament
permettant de réduire la pression artérielle mais aussi de traiter des patients ayant
des pathologies cardiaques ou rénales.
Publication :
Aldosterone Synthase Inhibition With LCI699: A Proof-of-Concept Study in Patients
With Primary Aldosteronism
1,2,3
1,2,3
1,2,3
1,2,3
Laurence Amar , Michel Azizi , Joël Menard , Séverine Peyrard , Catherine
Watson4, and Pierre-François Plouin1,3
1
Université Paris Descartes, Faculté de Médecine, Paris, France
AP-HP, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris, France
3
Inserm, Centre d’investigation clinique 9201, Paris, France
4
Novartis Pharmaceuticals (C.W.)
2
Hypertension, Nov 2010; 56: 831 - 838.
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