I- Théorèmes et définition Théorème 1 Soit une primitive F d'une fonction f continue sur un intervalle I et un couple de réels (a ; b) de I, le nombre réel F(b) – F(a) est indépendant du choix de la primitive F. Démonstration : Soit G une autre primitive de la fonction f sur I. On a G = F + C où C est une fonction constante sur I. Le calcul de la différence G(b) – G(a) donne : G(b) – G(a) = F(b) + C – (F(a) + C) = F(b) – F(a). Ce résultat justifie la définition suivante. Définition Soit f une fonction continue qui admet F comme primitive sur un intervalle I et un couple de réels (a ; b) de I, le nombre réel F(b) – F(a) s'appelle l'intégrale de a à b de la fonction f. Le réel F(b) – F(a) s'écrit souvent sous la forme condensée F(t)a , b L'intégrale de a à b de f se note b a f ( t ) dt b a f(t) dt = F(b) – F(a) = F(t) a b et se lit «somme de a à b de f(t) dt». Commentaires : 1. Dans l'écriture b a f ( t ) dt , la lettre t est une variable muette qui peut être remplacée par n'importe quelle autre lettre, hormis a, b et f déjà choisies. 2- Le symbole intégral correspond à l'écriture du XVIIè siècle, étirement de la lettre S du mot latin summa. Théorème 2 Soit f une fonction continue sur un intervalle I, l'unique primitive de f qui s'annule en un point a de I est la fonction définie sur I par x a f ( t ) dt . Démonstration : À tout réel x de l'intervalle I, on peut associer l'intégrale de a à x de f ; soit K cette fonction x : Error! x Si F est une primitive de f sur I, alors pour tout x de I, f (t) dt = F(x) – F(a) x f (t) dt . a soit K (x) = F(x) – F(a). a On en déduit que K est une primitive de la fonction f car K ' (x) = F ' (x) = f(x) On a aussi K(a) = F(a) – F(a) = 0 ; or il existe sur I, une unique primitive qui s'annule en a : K est cette primitive. x La primitive de f qui s'annule au point a de I est la fonction définie sur I par K(x) = f (t) dt . a II- Propriétés d'une intégrale Soit f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et a, b et c trois réels de l'intervalle I. Relation de Chasles c a f (x) dx b a f (x) dx c b f (x) dx De façon évidente on a : F(c) – F(a) = [F(b) – F(a)] – [F(c) – F(b)]. PhG - Calcul intégral La relation de Chasles avec a = b = c donne : La relation de Chasles avec a = c donne : Linéarité de l'intégrale a a b a f ( x ) dx = 0. a f (x) dx f (x) dx . b b (f g )(x) dx a b b a a f (x) dx g (x) dx avec et deux réels quelconques b b ( f g )(x) dx Ce qui donne aussi : a b et (f )(x) dx f (x) dx a a b f (x) dx a b a g (x) dx . L'intégration, le calcul des intégrales, dispose d'une règle bien particulière nommée intégration par parties. Si f et g sont deux fonctions dérivables sur un intervalle I, et si f ' et g ' sont continues sur I, alors on peut écrire, pour tout réels a et b de I : b a f (x) g ' (x) dx f (x) .g (x)a b b a f ' (x) g (x) dx III- Calcul d'aire Le calcul intégral prend ses racines dans le calcul d'aires et de volumes. Eudoxe (–408; – 355) et Archimède (–287; – 212) donnent l'idée fondamentale : «pour trouver une aire inconnue, on l'encadre de plus en plus finement par des aires connues». Mais cette méthode a des limites matérielles. Les mathématiciens ont inventé d'autres méthodes de calcul très performantes. Soit f une fonction continue sur [a ; b], C sa représentation graphique et F une primitive de f. 1- f est positive sur [a ; b] y C L'aire A colorée sur la figure est : A = a a A f ( x ) dx = F(b) – F(a) Cette aire est limitée par C, l'axe Ox et les droites d'équation x = a et x = b. 2- f est négative sur [a ; b] (–f) est positive sur [a ; b] et l'aire A ' est donc : a A ' = – f ( x ) dx = – [ F(b) – F(a)] a O b a A ' x 3- f change de signe sur [a ; b] y Si f change de signe un nombre fini de fois sur C [a ; b], on fait la somme des aires sur les intervalles où f à un signe constant. Exemple : f change de signe en c avec f(x) 0 sur [a ; c[ O et f(x) 0 sur [c ; b]. b c a x L'aire colorée sur la figure est : A = c a f ( x ) dx + – b c f (x) dx 4- Aire du domaine compris entre deux courbes Soit g et h deux fonctions continues sur [a ; b], C 1 et C 2 leurs courbes représentatives. On pose f = g – h et on est ramené aux cas précédents. IV- Valeur moyenne d'une fonction Soit f une fonction continue sur l'intervalle [a ; b] avec a < b. 1 b f ( t ) dt . La valeur moyenne de f sur [a ; b] est le réel : b a a Commentaires : Interprétations en physique 1. Lorsque v est la vitesse instantanée d'un mobile en mouvement, la fonction x : t Error! l(t), où l(t) est la distance parcourue à l'instant t, est une primitive de v (v = dl ). dt Le réel 1 b v( t ) dt peut s'écrire l(b) – l(a). b–a a ba Cette expression est la vitesse moyenne du mobile sur l'intervalle de temps [a ; b], c'est-à-dire la vitesse constante qu'il faudrait donner au mobile pour qu'il parcourt la même distance dans la même durée. 2. On appelle intensité efficace I d'un courant alternatif, l'intensité d'un courant continu qui produirait à travers une résistance le même effet Joule pendant la durée d'une période. Si l'intensité du courant alternatif à l'instant t est donnée par I = Î sin t, la loi de Joule conduit à : T 1 T 2 R I 2 ( t ) dt , I ( t ) dt W(T) = R I 2 T = d'où I2 = T 0 0 c'est-à-dire que I 2 est la valeur moyenne sur [0 ; T] de la fonction t Error! I 2(t). La valeur moyenne est égale à une valeur de la fonction continue f. 1 Il existe un réel c de l'intervalle [a ; b] tel que : f(c) = ba b f (t) dt . a V- Applications du calcul intégral 1- On considère la fonction f définie sur l'intervalle [0 ; 45] par x Error! 100 – 80 e – 0,02 x. On note C la courbe représentative de la fonction f dans un repère orthogonal. 1. Déterminer la dérivée f ' de la fonction f. PhG - Calcul intégral 2. Étudier le signe de la dérivée et dresser le tableau de variation de la fonction f. 3. On considère l'intégrale I = 45 0 (100 80 e 0,02 x ) dx qui représente l'aire du domaine délimité par la courbe C, l'axe des abscisses et les droites d'équation x = 0 et x = 45. a) Montrer que I = 500 + 4000 e – 0,9. b) En déduire la valeur arrondie de I au dixième d'unité d'aire.1 2- Aire d'un triangle2 On considère les points A(3 ; 2) et B(5 ; 0) dans un repère orthogonal (O; Error!, Error!) d'unité 1 cm. 1. Donner une équation des droites (OA) et (AB). 2. En utilisant le calcul intégral, calculer en cm 2 l'aire du triangle OAB. 3. Vérifier le résultat en appliquant la formule donnant l'aire d'un triangle. 4. Déduire de la question 2. la valeur moyenne de f sur l'intervalle [0 ; 5]. 3- Statique3 Une poutre de 8 mètres et de poids linéique 400 N.m – 1 repose par ses extrémités A et B sur des supports dans un même plan horizontal. Outre son poids, la poutre supporte une charge dont la répartition est : C(x) = 500 x pour 0 x 4 et C(x) = 4000 – 500 x pour 4 x 8. C(x) est la charge exercée au point d'abscisse x et exprimée en N.m – 1. a) Représenter la fonction de répartition de charge linéaire totale Q (c'est-à-dire la charge C(x) plus le poids). b) Calculer les actions aux appuis. 4- Intensité moyenne4 Un circuit est parcouru par un courant alternatif sinusoïdal d'intensité instantanée i. i(t) = Î sin t avec Î : intensité maximale 1. Calculer l'intensité moyenne I sur une période, puis sur une alternance I 1 (une demi période). 2. Déterminer l'intensité moyenne I 2 du courant redressé monoalternance. 3. Déterminer l'intensité moyenne I 3 du courant redressé double alternance. 1. f '(x) = 1,6 e – 0,02 x 2. fonction croissante (0; 20) (45 ; 67,5) 3. I = 662,6 unités d'aire 2 2 1. y = x y = – x + 5 2. A = 5 cm 2 3. idem 4. f = 1 3 3 1. Courbe symétrique/x = 4 2. RA = RB = 5600 N 1 4 1. I = 0 I 1 = 2 Î Î Î 2. I 2 = 3. I 3 = 2 PhG - Calcul intégral