Urticaire De la clinique à la thérapeutique ! Biologiques en particulier Prof. Dominique Tennstedt 2017 Définition • Urtica, ortie • Une des pathologies dermatologiques les plus courantes • Eruption oedémateuse labile prurigineuse • Durée de chaque papule < 24h et épisode d’angioedème < 72h • Diagnostic clinique Aspects cliniques • Urticaire superficielle Oedème dermique • Urticaire profonde = angioedème Oedème hypodermique Urticaire chronique • Papules urticariennes et/ou angioedème depuis > 6 semaines Eruptions d’allure urticarienne Toujours idiopathique? Urticaire chronique: Etiologie • Idiopathique = majorité des cas • Parfois, cause médicamenteuse, systémique ou infectieuse • Examens complémentaires orientés par l’interrogatoire et examen clinique Urticaire chronique idiopathique • Majorité des cas!! • Eviter les bilans inutiles!! Trouver un traitement adapté > chercher la cause Urticaire chronique ≠ Allergie!!! BILAN Nouvelle classification de 2013 • Guidelines 2013 Urticaire chronique “spontanée” and “inducible” Zuberbier T, et al. Allergy (in press). Chronic spontaneous urticaria Spontaneous appearance of wheals, angioedema or both ≥6 weeks due to known1 or unknown causes Inducible urticaria • • • • • • Symptomatic dermographism Cold urticaria Delayed pressure urticaria Solar urticaria Heat urticaria Vibratory angioedema Cholinergic urticaria Contact urticaria Aquagenic urticaria • Anamnèse fouillée et examen clinique 1. signe d’appel pour une urticaire inductible Bilan: tests de provocation 2. Dans les autres cas, faut-il faire un bilan??? à la recherche - d’infections de maladies auto-immunes d’aliments de médicaments Conclusion: • • • • Helicobacter pylori Toxocarose Hépatite C Foyers dentaires ou sinusiens Uniquement si signes d’appel cliniques donc pas dépistage systématique Exclure les causes d’urticaire inductible. Exclure les médicaments Bilan systématique en première intention: cofo, CRP, VS + TSH + anti TPO Bilan plus complet si - signe d’appel à l’interrogatoire et l’examen clinique - Longue durée d’évolution/si résistance au traitement antihistaminique • Dans la majorité des cas!! Trouver un traitement adapté > Chercher la cause TRAITEMENT Traitement • Eviction des stimulus • Induction de tolérance • Traitement pharmacologique: Les cibles thérapeutiques Anti-histaminiques H1 Antihistaminique H2 Antileucotriènes = Montélukast Ciclosporine Omalizumab Corticoides • Prise en charge 3) Traitement pharmacologiques: Les cibles thérapeutiques Activation immunologique ou non IgE Libération immédiate Après 6 heures Dégranulation : Histamine (TNF-α, Protéases, Héparine) Omalizumab (Ac antiIgE) De 3 à 6 heures Médiateurs lipidiques : Prostaglandines Leucotriènes Production de cytokines, chimiokines Recrutement infiltrat inflammatoire Antihistaminiques Antileucotriènes immunosuppresseurs AntiH1 AntiH1 de 1ère génération: Atarax®, Polaramine®, Phenergan® A ne plus utiliser car: • effet antiprurigineux 4-6h mais effets sur le SNC >12h • effets anticholinergiques ( bouche sèche, tachycardie, troubles de l’accomodation, rétention urinaire) • Interférence avec le sommeil paradoxal avec un impact sur les performances et l’apprentissage (accidents de la route, difficultés scolaires) • Aggravation somnolence avec alcool et autres médicaments AntiH1 de 2ème génération : pas d’effect anticholinergique, non ou très peu sédatifs, pas de cardiotoxicité, peu d’interferences médicamenteuses. AntiH1 Quels antiH1 choisir? Quelques études comparatives (Barbaud 2007, Potter 2008, Hong 2010): • Sur l’efficacité (prurit, lésions cutanées, qualité de vie) • Sur les effets secondaires (somnolence) Cétirizine et lévocétirizine (Xyzall®) plus efficaces Desloratadine (Aerius®) et fexofénadine (Telfast®, Allegratab®) mieux tolérés AntiH1 A quelle dose? - dose de l ’AMM soit 1cp/j - augmentation de la posologie à 4 cps/j >> meilleure efficacité >> pas de majoration des effets secondaires Plusieurs études montre une amélioration en majorant les doses (x4) et pas de d’effets secondaires. Kameyoshi 2007, Siebenhaar 2009, Staeveska 2010 AntiH1 En continu ou au moment des poussées? • Selon les avis d’experts: privilégier traitement continu. • Une seule étude comparative (Grob 2009) : Traitement en continu > traitement des poussées au niveau de la qualité de vie AntiH1 Changement d’anti-H1? Association? Consensus français de 2003 (pas d’études à l’appui): - Changement d’anti-H1 de 2ème génération. - Association de deux anti-H1. Consensus européens 2014: - Pas de recommandation sur le changement d’anti-H1 - Par conte, éviter les associations L’histamine, oui mais…. Activation immunologique ou non IgE Libération immédiate Après 6 heures Dégranulation : Histamine (TNF-α, Protéases, Héparine) Omalizumab (Ac antiIgE) De 3 à 6 heures Médiateurs lipidiques : Prostaglandines Leucotriènes Production de cytokines, chimiokines Recrutement infiltrat inflammatoire Antihistaminiques Antileucotriènes immunosuppresseurs Guidelines 2013 1ère ligne: Anti-H1 non sédatifs Si persistance des symptômes après 2 semaines 2ème ligne: doses anti-H1 non sédatifs (x 4) Si persistance des symptômes après 1-4 semaines 3ème ligne: + Omalizumab ou Ciclosporine ou Montélukast Ciclosporine • Quelques études randomisées, en double aveugle contre placebo. • A 3 mg/kg/j , bonne efficacité mais souvent récidive à l’arrêt (Grattan 2000, Vena 2006) • Dans des cas ponctuels, nécessité d’un traitement (5-10 ans) avec une bonne tolérance (Kessel 2010) • Efficacité de traitements de courte durée (5 mois), à faibles doses faibles (dégressives). Dose initiale 1,5 à 2,5 mg/kg/j, diminution mensuelle jusqu’à 0,5 mg/kgJ. Suivi à 6 mois après l’arrêt, 13% de récidives. Boubouka 2011 Omalizumab (Xolair®) IgG monoclonal humanisée anti-IgE - Se fixe de manière sélective aux IgE libres - Blocage de la liaison des IgE à leur récepteur FcεRI sur le mastocyte - Diminue l’expression du récepteur FcεRI sur le mastocyte - Se fixe sur des récepteurs inhibiteurs des mastocytes (FcγRIIB) • Nombreux case report, séries de cas, études en double aveugle versus placebo pour UC spontané: bon résultats. + case report, séries de cas pour l’U cholinergique, U au froid, U solaire, dermographisme et U retardé à la pression. • Dose: variant de 75 à 375mg tout les 2 à 6 semaines • 3 études de phase III (ASTERIA I et II et GLACIAL): 150 ou 300mg tout les 4 semaines. Efficacité et bonne tolérance. • Effets secondaires: céphalée, hypoTA, fatigue, fièvre, douleur abdominales, réaction au point d’injection (anaphylaxie, maladie sérique) MAIS: • Pas efficace chez tous les patients UC • Effet uniquement suspensif : traitement au long cours • Son coût +++ Nécessité d’études contrôlées pour préciser les modalités idéales du TT: dose, délais entre les injections, R/ d’entretien. Corticoides • Topiques: inutiles • Per os: A EVITER – Effet rebond – Automédication – Effets secondaires imprt au long court • Guidelines 2013: traitement court (<10j) d’une exacerbation. Niveau de preuve faible. Prise en charge Expliquer au patient sa maladie • Les mécanismes de l’U et son caractère souvent « spontané/idiopathique » et chronique • Les principes du traitement • Les facteurs déclenchants et aggravants (facteurs physiques, médicaments, aliments…) sans lui rendre la vie impossible Urticaria Activity Score (UAS) • Mesure de l’activité de l’UC par le patient. • Chaque jour, le patient attribue un score de 0 à 6. Sévérité du prurit: 0 = absent 1 = léger 2 = modéré 3 = intense Nombre de plaques: 0 = aucune 1 = < 20 2 = 20-50 3 = > 50 Par jour 0–6 Par semaine 0 - 42 PSORIASIS De la clinique à la thérapeutique ! Biologiques en particulier Prof. Dominique Tennstedt 2017 Types de psoriasis Psoriasis en plaques Psoriasis en gouttes Forme la plus commune (80 %) Lésions sur les genoux, les coudes, le tronc, les bras, les jambes 10 % des cas > 50 % des cas chez les enfants Infections à streptocoques Psoriasis pustuleux Forme rare (moins de 3 %) Peut être localisé ou généralisé Psoriasis de l’enfant Rôle du strepto dans le pso en gttes Bon pronostic R/amydalectomie Antibiothérapie Association corticoïdes/dérivés vit D(ne pas dépasser 1 tube de 50 gr ) Rétinoïdes:Néotigason ou Roaccutane 0.5mg/kg Quoi de neuf en thérapeutique? BIOLOGIQUES Patiente • • • • • • Femme de 27 ans Psoriasis depuis l’âge de 13 ans Antécédents du côté paternel 5 ans de méthotrexate IM à 17,5 mg/sem Ciclosporine insuffisamment efficace à moins de 5 mg/kg.j PUVA : 950 J ; phototype II Psoriasis induit Latence Très Courte variable ! : surtout Betabloquants pour les : moins de 4 semaines (surtout AINS) Intermédiaire : de 4 à 12 semaines (surtout APS) Longue : plus de 12 semaines (surtout lithium) Médications "indiscutables" - Betabloquants - Lithium - Antimalariques - Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Betabloquants Surtout éruptions psoriasiformes Aggravation d'un psoriasis vulgaire Rarement psoriasis pustuleux