Nutrition et Maladie d’Alzheimer Anne Ghisolfi Pôle gériatrie UTNC CHU Toulouse Nutrition et maladie d’Alzheimer Risque nutritionnel du sujet âgé : la dénutrition Nutrition et physiopathologie de la maladie d’Alzheimer Perte de poids, dénutrition et Maladie d’Alzheimer Risque nutritionnel du sujet âgé : La dénutrition Épidémiologie À domicile : 2 à 4 % des 60 à 80 ans > 10 % des plus de 80 ans 25 % : perte d’autonomie ou aide à domicile Ferry et al 2007 EHPA et EHPAD 30 % À l’entrée à l’hôpital > 50 % Inserm 1999, Euronut/Seneca, Enquête Val de Marne 1988 Prévalence de la dénutrition Stratton RJ, Clin Nutr 2007 Physiopathologie de la dénutrition chez le sujet âgé Facteurs physiologiques : conséquences nutritionnelles du vieillissement Facteurs pathologiques : plus grande fréquence des pathologies Maladies Incapacités “Point clef ” « Toute perte de poids traduit toujours une insuffisance des apports caloriques alimentaires par rapport aux besoins » Conséquences nutritionnelles du vieillissement Facteurs de risque de dénutrition Causes socio-économiques. Trouble de la dentition : Diminution des capacités masticatoires. Diminution physiologique de la prise alimentaire du goût et de l ’odorat. Modification de l ’appétit. Altération psycho-socio-environnementales dépendance Facteurs de risque Neuro-psychiatrique agression iatrogénie Trouble buccodentaire de la déglutition Facteurs de risque de dénutrition • Pathologies chroniques • Cancer • Insuffisance d ’organe sévère • cardiaque, respiratoire, hépatique, rénale • Maldigestion ou malbsorption • Pathologie inflammatoire ou infectieuse chronique... Facteurs de risque de dénutrition • Psycho socio environnementaux • Isolement social, deuil, difficultés financières, maltraitance, hospitalisation, entrée en institution… • Troubles bucco dentaires • Troubles de la mastication, appareillage mal adapté, sécheresse de la bouche, candidose oropharyngée, dysgueusie • Troubles de la déglutition Facteurs de risque de dénutrition • Troubles psychiatriques • Syndromes dépressifs • Troubles du comportement • Syndromes démentiels • Maladie d’Alzheimer ou autre démences • Troubles neurologiques • Syndromes confusionnels • Troubles de la vigilance • Syndrome parkinsonien Facteurs de risque de dénutrition • Médicaments • Polymédication • Médicaments entraînant une sécheresse de la bouche, dysgueusie, troubles digestifs, anorexie, somnolence • Corticoïdes au long cours • Toute affection aiguë ou décompensation d’une pathologie chronique • Douleur • Infection • Fracture avec impotence fonctionnelle • Intervention chirurgicale • Constipation sévère • Escarres Facteurs de risque de dénutrition • Dépendance pour les actes de la vie courante • • • Dépendance pour l ’alimentation Baisse de la mobilité Régimes restrictifs • • • • • Sans sel Amaigrissant Diabétique Hypocholestérolémiant Sans résidu au long cours Facteurs impliquées dans la diminution de la prise alimentaire. Augmentation des taux circulants de facteurs Anorexigène : CCK Augmentation des seuils gustatifs et olfactifs Diminution de la prise alimentaire Diminution des taux circulants de facteurs orexigènes Ghréline, neuropeptide Y Ralentissement de la vidange gastrique NPY Nitric oxide Anorexie du vieillissement Diminution des prises alimentaires Odorat goût Leptine masse grasse Testosterone TNF Cholesystokinin Nerf Vague Relaxation Adaptative Vidange Antral précoce Diminution de la contenance gastrique Morley JE, et al.. Pharm, Biochem Behavior. 50(3):369-73, 1995 Altération du goût et de l’odorat Altération du goût Plus marqué pour la perception salée Mieux respecté pour la perception sucrée Explique la dangerosité des régimes restrictifs en sel et en sucre : source d’anorexie. Altération de l’odorat Premier stimulus de l’appétit Cause d’anorexie Modification de l ’appétit Dys-régulations de l ’appétit , Précoces dès 65 ans Insidieuses, méconnues Incapacité de l ’organisme âgé de répondre de manière appropriée à un stress alimentaire. Vieillissement - Réponse à la sous alimentation Change in weight(kg) 2 1 Sujets jeunes, n = 23, âge 25 ans 0 Sujets âgés, n = 18, âge 68 ans * -1 * -2 -3 -4 -5 -6 0 5 10 15 20 25 30 Time (wk) Sous alimentation - 1000 kcal/j Observation Moriguti, J Gerontol 2000 Influences des pathologies Diminution de l ’autonomie : Handicap physique ou troubles cognitifs. Dépression Anorexie Hyper-catabolisme Augmentation des besoins protéino- énergétiques Anorexie Troubles de la déglutition Conséquences Cassure régulière de la courbe de poids Poids kg 1- intervention chirurgicale 2- maladie infectieuse 70 3- chute 4- troubles de la déglutition 50 65 77 79 81 Âge (ans) (1) D. Rigaud. Dénutrition, signes cliniques et biologiques, traitement. La Revue du Praticien, 1997; 47 : 999-1004. Médico-socio-économique cutanée conséquences Neuro-psychiatrique fonctionnelle métabolique Déficit immunitaire Conséquence de la dénutrition masse musculaire force musculaire troubles de la marche chutes fractures IMC - mortalité Etude rétrospective, n = 6027 patients hospitalisés Potter J Gerontol 1988 Réversibilité Efficacité des traitements nutritionnels. La dénutrition tue lorsque 50 % des réserves protéiques sont épuisées : 30 % de la masse cellulaire : 2 mois de jeûne total. Pathologie grave Pathologie curable Pathologie fréquente Donc rechercher systématiquement un risque nutritionnel, une dénutrition !!! Modalités du dépistage HAS 2007 Toutes les personnes âgées 1 fois par an en ville 1 fois par mois en institution Lors de chaque hospitalisation Les personnes âgées à risque de dénutrition Surveillance risques. plus fréquente à adapter aux Évaluation nutritionnelle Clinique Systématique Régulièrement répétée Outils du dépistage Repérer les situations à risque Estimer l’appétit, les prises alimentaires Mesurer le poids, déterminer la perte de poids. Calculer l’IMC. MNA Femme Taille (cm) = 84,88 - 0,24 x âge (années) + 1,83 x hauteur talon-genou (cm) Homme Taille (cm) = 64,19 - 0,04 x âge (années) + 2,03 x hauteur talon-genou (cm) Chumlea JAGS 1985 Critères diagnostiques de dénutrition chez le sujet âgé. HAS avril 2007 Surveillance alimentaire dates Petit déj. déjeuner goûter dîner collations total 22/05/10 + ++ 23/05/10 +++ +++ 24/05/10 +++ +++ +++ ++++ 25/05/10 0 0 + 0 26/05/10 + + + 0 +++ ++ ++++ ++++ Grille d’évaluation semi-quantitative du pôle gérontologique 1 point = 160 Kcal Une 10 journée de repas « Normal » = 2000 kcal = 12.5 points points = 1600 kcal seuil de sécurité Petit déjeuner / Goûter (Cotations en points) 1 bol de café ou de thé 1 bol de café au lait 1 sachet lait en poudre 1 bol de chocolat au lait 2 biscottes 1 madeleine 1 paquet biscuits 1 pain 2 tr pain mie 1 croissant 0 0.5 0.5 1 0.5 0.5 0.5 1 1 1.5 1 bol céréal instant (lait+céréale+beurre+1 à 2 sucres) 2 1 confiture 0.25 0.5 1 beurre 0.5 2 sachets de sucre 1 jus de fruit 1 compote 0.5 0.5 Petit déjeuner complet 1 café au lait 2 sucres 1 pain 1 beurre 1 confiture 1 jus de fruit 1 laitage Total 3.75 0.5 0.25 1 0.5 0.5 0.5 0.5 Déjeuner et Diner 1 entrée (potage, crudités…) 1 potage enrichi 0.5 1.5 1 1 part de légumes ou de féculents 1 1 part de Mixé (300 g) 2 1 plat complet (ex : Parmentier, 2,5 Poisson meunière/pates/courgettes...) 2.5 1 part de viande, poisson, œuf 1 dessert (yaourt, fromage, fruit, compote, flanby…) 1 crème enrichie 0.5 1 Un repas complet 1 pain 0.5 2,5 1 1 Total 5 1 entrée 1 plat complet 2 desserts Compléments nutritionnels 1 point 2 points 2,5 points Grille d’évaluation semi-quantitative du pôle gérontologique Inclus dans le dossier infirmier Remplie par les aides soignants alimentation 8H 10 H 12 H 16 H 18 H 21 H TOTAL 2 0 3 2 3 0 1600 kCal Points clefs HAS : perte de poids IMC Prises alimentaires diagnostic Tous Facteurs de risque Traiter … Objectifs de la prise en charge : Couvrir les besoins nutritionnels Traiter la dénutrition. Plus la prise en charge est précoce, plus elle est efficace. Apports Nutritionnels Conseillés (ANC) Énergie : 30 à 35 kcal/kg/jour Repères PNNS Prise en charge de la dénutrition Couvrir les besoins nutritionnels Traiter la dénutrition Objectifs de la prise en charge nutritionnelle chez le sujet âgé dénutri. •30 à 40 kcal /kg / jour •1,2 à 1,5 g /kg / jour Pour exemple : 60 kg Un petit dejeuner : 500 kcal. 1800 kcal à 2400 kcal 72 à 90 g 100 g de viande : 20 g Modalités de la prise en charge nutritionnelle. Orale Conseils nutritionnels Aide à la prise alimentaire Alimentation enrichie CNO Entérale Parentérale Quelle assistance nutritionnelle ? Voie orale toujours privilégiée Nutrition entérale (NE) ou nutrition parentérale (NP) ? Hiérarchie Pathologie en cause État nutritionnel Hiérarchie Nutrition entérale toujours préférée Plus physiologique Plus simple Moindre morbidité Nutrition parentérale réservée aux situations où la nutrition entérale est : Impossible Insuffisante Contre indiquée. Arbre décisionnel. SFNEP Évaluation de l’état nutritionnel Normal Alimentation adaptée Dénutrition ingesta <2/3 des besoins ingesta > 2/3 des besoins Alimentation enrichie CNO Prise insuffisante Nutrition entérale ingesta < 2/3 des besoins Tube digestif fonctionnel oui non Nutrition parentérale Éthique Pourquoi ? Grande probabilité d ’être bénéfique au sujet. Quel apport pour le patient ? Qualité de vie ( contention !!!) Efficacité Tolérance Contrat à durée déterminée ; M. Ferry. Alimentation « classique » Alimentation enrichie Augmenter la densité calorique et protidique sans modifier le volume Influence du volume sur la prise alimentaire Olin et coll. JPEN 1996 Alimentation enrichie Il est indispensable de majorer l’apport calorique et non pas seulement l’apport protidique 1800 à 2400 : + 600 kcal 72 à 90 : +18 g de prot soit 72 kcal Manque : 528 kcal. Exemple d’ un potage … Potage classique : 70 Kcal pour 200 ml Si on ajoute : Un œuf Du fromage fondu Une cuillère de crème fraîche 200 Kcal !!! Dessert : 80 kcal enrichie : 160 kcal. Alimentation « classique » Alimentation fractionnée En cas de prises faibles aux repas principaux collations 5 à 6 prises par jour Au moins 2 heures avant/après repas Compléments nutritionnels : Prescriptions médicales. Indications : Alimentation orale possible Alimentation classique ne couvrant pas les besoins nutritionnels. Compléments nutritionnels oraux Lactée mixé Jus de fruit gâteaux Potage mixé compote crème céréales E : 1,25 à 2 kcal / ml P : 8 à 20 g/ portion Nutrition et physiopathologie de la maladie d’Alzheimer Alimentation : facteur de risque Alimentation : facteur de protection Nutrition et vieillissement cérébral Restriction calorique Micronutriments Antioxydants Vitamines B6 et B12, folates et homocysteine Macronutriments Acides gras Alcool Autres Restriction calorique Restriction Calorique: Modèles animaux Impact sur les processus inflammatoires Réduction du stress oxydatif Augmentation plasticité synaptique Réduction pathologie beta-amyloïde Gillette-Guyonnet et al. Curr Opin Clin Nutr Metab Care 2008; 11: 686-692 Restriction calorique Washington Heights-Inwood Colombia Aging Project N= 980 Questionnaire de fréquence alimentaire et suivi annuel Résultats: consommation calorique élevée associée à un plus grand risque de MA Restriction calorique (RCT) N= 50 sujets âgés en bonne santé Suivi: 3 mois Résultats: amélioration des scores de mémoires verbale dans le groupe restreint en calorie (corrélation avec baisse des taux d’insuline à jeun et de la CRP) Whitte AV & coll. Proct Natl Acad Sci USA 2009; 106: 12551260 Nutrition et vieillissement cérébral Restriction calorique Micronutriments Antioxydants Vitamines B6 et B12, folate et homocysteine Macronutriments Acides gras Alcool Autres Antioxydants, fruits et légumes Tissus cérébraux: faibles niveaux d’antioxydants endogènes. Grande vulnérabilité aux attaques radicalaires. Reiter RJ. FASEB J 1995 Le stress oxydatif: impliqué dans les mécanismes du déclin cognitif Valko M et coll. Int J Biochem Cell Biol 2007 Nunomura A et coll. J Neuropathol Exp Neurol 2006 Antioxydants, fruits et légumes Ortega and coll (Am J Clin Nutr 1997): Morris and coll (Neurology 2006): greater intake of vegetables, but not fruits, associated with improved cognitive performance among 3718 older adults and this effect was not attenuated after controlling for CV comorbidities La Rue and coll (Am J Clin Nutr 1997): High intake of fruit, folate, vit C associated with reduced rates of cognitive impairment among 260 ind (65 to 90 yrs) Higher past intake of vit E, A, were associated with better performance on abstractions tests and visuospatial recall.Higher plasma ascorbate levels were associated with better visuospatal performance (n= 137). Fotuhi & coll (Alzheimers Dement 2008): 3376 articipants using a combination of vit E, C at baseline exhibited the least cognitive decline Antioxydants: en résumé? Supplémentation en vit E: augmentation risque de mortalité Miller ER3rd (Ann Inter Med 2005) Effets des antioxydants sur les populations en bonne santé? Nutrition et vieillissement cérébral Restriction calorique Micronutriments Antioxydants Vitamines B6 et B12, folates et homocysteine Macronutriments Acides gras Alcool Autres Neurotoxicité HOMOCYSTEINE Folates Vit B12 Methionine Vit B6 Cysteine Vitamines B6, B12 & Folate Etudes observationnelles Mécanismes: Amélioration de l’intégrité structurale du cerveau Amélioration fonction des neurotransmetteurs Réduction des taux d’homocystéine Vitamines B6, B12 & Folate First author Year Sample Dietary component Length of follow-up Conclusions Balk 2007 Meta-analysis of 14 RCTs B6, B12, Folate Range: 5 weeks – 1 year Equivocal findings across a range of doses and administrations Malouf & Grimeley 2008 Meta-analysis of 8 RCTs Folate suppl. with & without B12 Range: 2-3 yrs No evidence that increasing folate and B12 levels improves cog Malouf & Areosa 2003 Meta-analysis of 3 RCTs B12 Range: 3 months-1 yr No evidence that increasing B12 improves cog Kang 2008 2009 women > 65 with cardiac disease B6, B12 and folate 5.5 yrs No overall group difference. Malouf & Grimeley 2003 Meta-analysis of 2 RCTs B6 Range: 12 weeks - 1 year No evidence that increasing B6 levels improves cog Vitamines B6, B12 & Folate: en résumé? Données variables concernant la relation entre homocystéine, vitamines du groupe B et MA. Essai (folate, vit B6 & B12) dans la prévention secondaires des AVC: aucun bénéfice (Toole JF, JAMA 2004) Essai à 2 ans avec vit B12, vit B6, et folate: aucune différence concernant la cognition (McMahon JA, NEJM 2006) Nutrition et vieillissement cérébral Restriction calorique Micronutriments Antioxydants Vitamines B6 et B12, folate et homocysteine Macronutriments Acides gras Alcool Autres Acides Gras Acides gras saturés Acides gras insaturés MUFA PUFA N-3 PUFA (Eicasopentaenoic acid, Docosahexaenoic acid) N-6 PUFA (Alpha linolenic Acid) Acides gras: études pilotes First author Year Sample Dietary component Length of follow-up Conclusions Yehuda 1996 100 AD n-3 & n-6 fatty acids 4-weeks Modest improvement in short –term memory and QOL Chiu 2008 46 patients with either AD or MCI N-3 PUFA monotherapy 24-weeks Improvement of CIBIC-plus. In MCI patients, benefits on ADAS-cog Terano 1999 20 VaD DHA One year Cognitive Improvement at 3 & 6 months. But NS at 12 months Kotani 2006 40 AD or MCI or organic brain lesions Arachidonic Acid & DHA 3 months MCI: improvements in immediate memory & attention Organic brain: improvements in short & long term memory Acides gras: en résumé? Pas de recommandations possibles sur la base de ces études. Toutefois, une nutrition pauvre en acides gras saturés et trans et riche en mono et polyinsaturés est associée à un plus faible risque de maladies CV…. Régimes méditéranéens Nutrition et vieillissement cérébral Restriction calorique Micronutriments Antioxydants Vitamines B6 et B12, folate et homocysteine Macronutriments Acides gras Alcool Autres Alcool Effet protecteur sur la MA (24 à 43%) Anstey KJ. Am J Geriatr Psychiatry 2009 Peters R. Age & Ageing 2008 Nutrition et vieillissement cérébral Restriction calorique Micronutriments Antioxydants Vitamines B6 et B12, folate et homocysteine Macronutriments Acides gras Alcool Autres Autres facteurs Vitamine D Considérations méthodologiques Durée de suivi Contrôle des variables confondants Critères de sélection et d’inclusion Evaluation des apports (et modification de ces apports sur le temps) Adhésion et suivi des régimes Une composante ou association nutritionnelle… Perte de poids, dénutrition et Maladie d’Alzheimer Perte de poids et MA La perte de poids, un marqueur de fragilité chez le sujet âgé et un facteur de risque de mortalité Maladie d ’Alzheimer les premières études ont décrits la perte de poids chez des sujets hospitalisés à un stade avancé des travaux plus récents mettent en évidence une perte de poids dès le début de la maladie chez des sujets vivant au domicile (White et al, 1996 ; White et al, 1998 ; Barrett-Connor et al, 1996) Perte de poids et démence. Sandman 1987, White 1996. 30 % des patients à un stade précoce. La perte de poids précède le diagnostic de la maladie. Barret-Connor 1996. 50 % des patients déments vivants en institution. Conséquences de la perte de poids. Constitution d’une malnutrition protéino-énergétique. Conséquences de la DPE Morbidité Mortalité Aggravation du pronostic et du fardeau de la maladie. Vellas 2005 Conséquences Andrieu et al. JNHA 2001 Étudier l ’impact de l’altération du statut nutritionnel sur le placement en institution – chez 318 patients atteints de la MA – suivis dans la cohorte ELSA (Etude Longitudinale et Suivi des patients atteints de la maladie d’Alzheimer) Altération de l’état nutritionnel et DTA Altération de l’état nutritionnel est corrélé à : Perte d’autonomie Dégradation cognitive Est facteur prédictif de Placement Mortalité Relation démence dénutrition. L’état nutritionnel évalué par le MNA est le seul élément prédictif de la perte rapide de cognition. Dumont 2005 Points clés Perte de poids cliniquement significative: plus fréquente chez les déments par rapports aux autres (White et al, JAGS, 1996). La perte de poids ne concerne pas seulement les stades sévères de démence (Cronin-Stubbs, BMJ, 1997). Le risque de perte de poids augmente avec la sévérité de la MA. C ’est un facteur de risque de mortalité (White et al, JAGS, 1998). La perte de poids peut précéder le diagnostic de démence (Barrett-Connor et al, JAGS, 1996). Mécanismes de la perte de poids. Restent à ce jour inconnus Probablement multi-factoriels Variant selon les stades de la maladie. Facteurs étiologiques connus de la perte de poids Perte d’autonomie Atrophie du cortex temporal interne Augmentation des dépenses énergétiques Perturbations métaboliques Dysfonction de la régulation du poids Trouble du comportement alimentaire Perte d’autonomie Difficultés d’approvisionnement, de préparation des repas …responsable d’une diminution de la prise alimentaire. IMC des patients corrélé au score IADL Relation entre la charge ressentie par l’aidant et la perte de poids. Mise en place d’aide à domicile. Atrophie du cortex temporal interne Études fondamentales : lésions au niveau du système limbique Modification de l’appétit Modification des habitudes alimentaires Perte de poids Causes Grundman et al, Neurology, 1996 Relation possible entre l’atrophie du CMT et un plus faible IMC ATROPHIE DU CMT Facteurs génétiques et environnementaux Altération cognitive Dénutrition cortisol TNF Oestrogène Autres mécanismes : altération des capacités, baisse de l ’appétit, augmentation de l ’activité physique, stress POIDS ET IMC PLUS FAIBLES Causes Poehlman et al, Am J Clin Nutr, 2000 Dépenses énergétiques Aucune relation entre métabolisme énergétique de base et perte de poids dans la MA Association entre niveau élevé d ’activité physique, masse musculaire appendiculaire plus importante, et apport calorique dans la MA stratégies de prise en charge Perturbations métaboliques Neuropeptide Y Diminution de la sécrétion du NPY : anorexie Fin d’évolution de la maladie Augmentation du Cortisol, du TNF, diminution de la sécrétion des oestrogènes Majore l’atrophie du cortex temporal interne Aggrave la perte de poids. Perte poids Une cause de perte de poids dans les stades avancés Troubles comportement alimentaire Troubles comportement alimentaire (échelle Blandford) – Comportements sélectifs – Comportements résistance – Agnosie et dyspraxie buccale – Dysphagie oropharyngienne Associés au déficit cognitif, à la confusion mentale, à l’inattention Perte de la coordination neuromusculaire au cours de la mastication et de la déglutition (Blandford et al, 1998) Échelle de Blandford Effets des traitements spécifiques Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase Effets secondaires digestifs Nausée, vomissements. Anorexie, perte de poids Diminution du risque de perte de poids chez le patient traité / non traité (Gillette-Guyonnet 2006) Prise en charge nutritionnelle du patient dément. Plusieurs aspects : Lié à la pathologie neurologique Liée au risque nutritionnel du vieillissement. Comme pour tous les patients, prise en considération de la dimension éthique. Prise en charge nutritionnelle Stade de la maladie Perte d’autonomie, troubles praxiques. Pathologies associées EPNA Résultats : Prévention et prise en charge de la perte de poids (1) Protocole mise en place d’un programme d ’éducation nutritionnelle des aidants pour prévenir la perte de poids, efficacité et pertinence étude multicentrique (Brescia, Barcelone, Toulouse) N=150 aidants/patients Groupe intervention 9 séances formation sur 1 an N=74 aidants/patients Groupe témoin Pas d’information Données recueillies à l’inclusion, 6 mois, 1 an : - poids (calendrier nutritionnel), statut nutritionnel (MNA), autonomie (ADL, IADL), fonctions cognitives (MMS) des patients - charge des aidants EPNA Prévention et prise en charge de la perte de poids efficacité de l’éducation nutritionnelle Variation sur un an Poids (kg) score MNA score MMS score Cornell score Zarit % perte poids clinique Intervention Témoin n=151 n=74 0,73 ± 3,58 0,28 ± 2,62 - 2,56 ± 3,51 - 0,01 ± 4,59 - 0,11 ± 7,76 - 0,66 ± 5,40 - 0,99 ± 3,43 - 3,23 ± 3,05 1,48 ± 4,84 1,88 ± 12,41 29 13 P 0.032 0.0039 0.0495 0.0335 NS 0.005 Prise en charge nutritionnelle adaptée. Déments de toutes étiologies En institution Intervention diététique De 15 mn / mois /patient à 533 mn Établissement de menus adaptés. Prise de poids Amélioration du pronostic vital. Keller 2003 Complémentation orale hyper-calorique. 88 sujets déments en institution Bonne acceptabilité des SNO Augmentation de l’apport PE Augmentation du poids Amélioration de l’état nutritionnel. Lauque 2000. CNO et masse maigre 91 sujets de plus de 65 ans À risque de dénutrition –MNA 46 patients : SNO (300 à 500 kcal) pendant 3 mois. Résultats : Augmentation des apports PE Augmentation du poids Gain de masse maigre (DEXA). Lauque 2004 Résultats de la prise en charge par voie orale. Amélioration de l’état nutritionnel. Mais peu d’études et résultats contradictoires concernant : Fonctions cognitives dépendance Nutrition entérale Aiguë : Démence modérée Risque nutritionnel majeur Pathologie hyper-catabolisante Éthique Chronique : Dément sévère Opposition, trouble de la déglutition… Nutrition entérale aux stades sévères de la maladie Pas de bénéfice Allongement de la survie Prévention Des escarres Des pneumopathies d’inhalation Amélioration de la qualité de vie. Études prospectives 41 patients, DTA stade terminal. 23, GPE Médiane 18, pas de GPE Médiane de survie : 59 jours de survie : 60 jours Pas de différence significative Murphy, 2003 Études prospectives 12 mois, Évaluation des facteurs prédictifs de mortalité. 67 patients, DTA stade sévère. SNG : facteur de réduction de la survie. Alvarez-Fernandez, 2005 Facteurs du processus décisionnel Facteurs émotionnels Facteurs religieux Facteurs culturels Éventuelles directives anticipées ou avis donné par la personne de confiance. Dans une approche clinique globale. Clarfield, 2006 Nutrition entérale chez le patient dément sévère N’améliore pas la survie Peu ou pas d’effet sur les paramètres nutritionnels Facteur de morbidité Volicer 1998, Sheiman 1998. Pas d’indication au stade terminal de la maladie Conclusion Surveillance du statut nutritionnel du patient dément : point clé dans l’évolution de la maladie Prise en charge nutritionnelle est fonction du stade évolutif de la MA. Éthique