CHAPITRE 1 Trigonométrie ge-nctr.1 [1 - B. Ischi 06-07 ] 1. Mesure des angles ge-nctr.2 [1 - B. Ischi 16-17 ] 1 Dans l’Antiquité, pour simplifier les problèmes de partage d’angles, on a divisé la circonférence du cercle en 360 parties égales, appelées des degrés. Ce choix se justifiait par le fait que 360 a un grand nombre de diviseurs. En effet, 360 est divisible par 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 12, 15, 18, 20, 24, 30, 36, 40, 45, 60, 72, 90, 120 et 180 (et 1 et 360). ge-nctr.4 Ce choix n’est pas toujours pratique. Une autre façon de mesurer un angle serait de prendre la longueur de l’arc correspondant. Toutefois, cette longueur dépend du rayon du cercle. En effet, pour un angle α mesuré en degrés, on a α α l= 2πr = πr 360 180 ge-nctr.5 La longueur d’un arc de cercle déterminé par un angle α étant proportionnelle au rayon du cercle, on dit que la mesure d’un angle est de 1 radian si la longueur de l’arc correspondant est égale au rayon du cercle. En d’autres termes, l’angle α en radians est donné par l α [rad] := r ge-nctr.3 Il suit que la relation entre degrés et radians est donnée par l α [rad] = = r α [◦ ] πr 180 r et α [◦ ] = α [rad] Exemple 1.1. 1Cette ge-nctr.6 = α [◦ ] 180 π Voici quelques exemples: 180◦ = π rad ≈ 3.14 rad 90◦ = 1◦ = 1 rad = π 180 π 180 rad ≈ 0.0175 rad π 2 rad ≈ 1.57 rad 180 ◦ π ≈ 57.3◦ partie est extraite du livre “Notions élémentaires, CRM n◦ 27 1 45◦ = π 4 ≈ 0.785 rad Fonctions trigonométriques (page 2/8) Remarque 1.2. ge-nctr.7 Remarquons que pour un angle mesuré en radians, la longueur de l’arc de cercle est donnée par l = αr où α est mesuré en radians et la surface du secteur par α 2 1 2 S= πr = αr 2π 2 où α est mesuré en radians 2. Fonctions trigonométriques ge-nctr.8 2.1. Définitions. [1 - B. Ischi 05-06 ] ge-nctr.9 [1 - B. Ischi 16-17 ] Dorénavant, nous mesurons tous les angles en radians. Rappelons π pour le transformer en radians. que si un angle est donné en degrés, il faut le multiplier par 180 Sur la figure 1, nous avons représenté un cercle et deux axes orthogonaux qui se croisent au centre du cercle. Nous pouvons supposer que le rayon du cercle fait 1 mètre. Pour chaque nombre positif x, on associe un point sur le cercle en parcourant le cercle dans le sens inverse des aiguilles de la montre depuis le point (1, 0) sur une distance de x mètres. Quelques exemples sont donnés dans le tableau 1. Si x est négatif, le point s’obtient en tournant dans le sens des aiguilles de la montre. ge-nctr.10 [1 - B. Ischi 05-06 ] x 0 π 2 −π 3π 2 2π 5π 2 .. . point sur le cercle cos(x) sin(x) (1,0) 1 0 (0,1) 0 1 (-1,0) -1 0 (0,-1) 0 -1 (1,0) 1 0 (0,1) .. . 0 .. . 1 .. . Tableau 1. Exemples de valeurs de cos(x) et sin(x) Par définition, cos(x) est la coordonnée horizontale (mesurée en mètres pour notre exemple) du point et sin(x) la coordonnée verticale. Les représentations graphiques du cosinus et du sinus sont tracées sur la figure 2, page 4. Le cosinus cos(x) est nul seulement pour x = π2 , 3π , · · · et pour x = − π2 , − 3π , · · · . Ainsi, pour 2 2 x différent de ces nombres, nous pouvons définir la tangente de x comme suit: tan(x) = sin(x) . cos(x) Fonctions trigonométriques (page 3/8) (0,1) (0,1) x (−1,0) (−1,0) Sin(x) Sin(x) x (1,0) Cos(x) (1,0) Cos(x) x (0,−1) (0,−1) (0,1) (0,1) (−1,0) (−1,0) x Cos(x) Cos(x) Sin(x) (1,0) (1,0) Sin(x) (0,−1) (0,−1) Figure 1. Le cercle trigonométrique De même, le sinus sin(x) est nul seulement pour x = 0, π, 2π, · · · et pour x = −π, −2π, · · · . Ainsi, pour x différent de ces nombres, nous pouvons définir la cotangente de x: cot(x) = cos(x) . sin(x) ge-nctr.11 Pour x entre 0 et π, la fonction cos est bijective. Sa réciproque se note arccos. Pour x entre − π2 et π2 , la fonction sin est bijective. Sa réciproque se note arcsin. Rappelons que si une fonction f : A → B est bijective (c’est-à-dire injective et surjective), alors la fonction réciproque r f : B → A est définie par (f ◦ r f )(y) = y pour tout y dans B et ( r f ◦ f )(x) = x pour tout x dans A. Pour x entre − π2 et π2 , la fonction tan est bijective. Sa réciproque se note arctan. Pour x entre Fonctions trigonométriques (page 4/8) x->Cos@xD 1 x->Sin@xD 1 0.5 Π 3 Π -Π - -2 Π- 2 2 -0.5 0.5 Π 2 Π 3Π 2 Π 2 Π 3 Π -Π - -2 Π- 2 2 -0.5 -1 x->Tan@xD 3Π 2 Π 2 40 20 Π - 2 Π -1 x->Cot@xD 40 -Π Π 2 20 Π 2 Π -Π Π - 2 -20 -20 Π 2 Π -40 -40 Figure 2. Représentations graphiques des fonctions cos, sin, tan et cot. 0 et π, la fonction cot est bijective. Sa réciproque se note arccot. Les représentations graphiques de fonctions arccos, arcsin, arctan et arccot se trouvent sur la figure 3. x->ArcCos@xD Π x->ArcSin@xD Π 2 Π 2 -1 -100 -1 -0.5 0.5 x->ArcT an@xD Π 2 -50 50 -0.5 1 5 10 Π - 2 x->ArcCot@xD Π 2 1 100 0.5 -10 Π - 2 -5 Π - 2 Figure 3. Représentations graphiques des fonctions arccos, arcsin, arctan et arccot. 2.2. Propriétés des fonctions trigonométriques. ge-nctr.12 [1 - B. Ischi 16-17 ] Fonctions trigonométriques (page 5/8) Il suit directement des définitions que les fonctions sinus et cosinus sont 2π−périodiques, c’est-à-dire: ge-nctr.13 sin(x + 2π) = sin(x) et cos(x + 2π) = cos(x) ∀ x ∈ R Par ailleurs, la fonction tangente est π−périodique tan(x + π) = tan(x) ∀ x ∈ R ge-nctr.14 Il suit que sin(x + k · 2π) = sin(x) et cos(x + k · 2π) = cos(x) ∀ x ∈ R et ∀ k ∈ Z et que tan(x + k · 2π) = tan(x) ∀ x ∈ R et ∀ k ∈ Z Remarque 2.3. ge-nctr.15 De la définition des fonctions trigonométriques, il suit, en vertu du théorème de Pythagore, que cos(x)2 + sin(x)2 = 1 Par ailleurs, remarquons que pour un angle 0 < x < π2 , c’est-à-dire plus petit que 90◦ , la définition du cosinus et du sinus donnée ci-dessus est équivalente à la définition du cosinus et du sinus dans un triangle rectangle puisque dans le cercle trigonométrique, l’hypoténuse du triangle rectangle vaut 1. ge-nctr.16 Rappelons qu’en général sin(α + β) 6= sin(α) + sin(β) Par exemple, √ √ 2 2 sin(45◦ + 45◦ ) = sin(90◦ ) = 1 6= + = sin(45◦ ) + sin(45◦ ) 2 2 Pour des angles α > 0 et β > 0 tels que α + β < 90◦ , nous avons montré en exercice (cours de première année du Collège de Genève) que sin(α + β) = sin(α) cos(β) + cos(α) sin(β) à partir d’une construction relativement longue. Cette formule trigonométrique se généralise aux fonctions trigonométriques. Nous en donnons une démonstration très élégante et rapide due à Gauss (1777-1855). Théorème 2.4. ge-nctr.17 On a l’égalité cos(α − β) = cos(α) cos(β) + sin(α) sin(β) Démonstration. ge-nctr.18 Les distances P2 P3 et P1 P4 de la figure 4 sont les mêmes. En vertu du théorème de Pythagore, 2 P1 P4 = (cos(α − β) − 1)2 + (sin(α − β))2 = cos(α − β)2 − 2 cos(α − β) + 1 + sin(α − β)2 = 2 − 2 cos(α − β) Fonctions trigonométriques (page 6/8) Par ailleurs, 2 P2 P3 = (cos(α) − cos(β))2 + (sin(α) − sin(β))2 = cos(α)2 − 2 cos(α) cos(β) + cos(β)2 + sin(α)2 − 2 sin(α) sin(β) + sin(β)2 = 2 − 2 (cos(α) cos(β) + sin(α) sin(β)) 2 et l’égalité du théorème résulte directement de l’égalité P1 P4 = P2 P3 2 Figure 4. Preuve de la formule: cos(α − β) = cos(α) cos(β) − sin(α) sin(β). Corollaire 2.5. ge-nctr.19 [1 - B. Ischi 05-06 ] On a également les égalités cos(α + β) = cos(α) cos(β) − sin(α) sin(β) sin(α + β) = sin(α) cos(β) + cos(α) sin(β) sin(α − β) = sin(α) cos(β) − cos(α) sin(β) Démonstration. précède, on trouve ge-nctr.20 [1 - B. Ischi 16-17 ] En remplaçant β par −β dans le théorème qui cos(α + β) = cos(α − (−β)) = cos(α) cos(−β) + sin(α) sin(−β) = cos(α) cos(β) − sin(α) sin(β) | {z } | {z } =cos(β) =− sin(β) Triangles quelconques (page 7/8) Par ailleurs, sin(α + β) = cos( π π π π − (α + β)) = cos(( − α) − β) = cos( − α) cos(β) + sin( − α) sin(β) 2 2 | 2{z } | 2{z } =sin(α) =cos(α) = sin(α) cos(β) + cos(α) sin(β) Finalement, en remplaçant β par −β dans cette dernière égalité, il vient sin(α − β) = sin(α + (−β)) = sin(α) cos(−β) + cos(α) sin(−β) = sin(α) cos(β) − cos(α) sin(β) | {z } | {z } =cos(β) =− sin(β) 3. Triangles quelconques ge-nctr.21 [1 - B. Ischi 06-07 ] Théorème 3.6. (Théorème du cosinus) ge-nctr.22 Dans un triangle quelconque dont les côtés sont notés a, b et c, on a c2 = a2 + b2 − 2a b cos(γ) où γ est l’angle opposé à c. c c a h a h b b Figure 5. Démonstration du théorème du cosinus Démonstration. ge-nctr.23 Notons b la base du triangle et h sa hauteur. Remarquons que si γ = 90 ◦ , alors le triangle est rectangle. De plus, cos(90◦ ) = 0. Dans ce cas, nous retrouvons le théorème de Pythagore. Si γ 6= 90 ◦ , deux cas sont possibles. (1) L’angle γ est obtus (i.e. γ > 90 ◦ ). Dans ce cas, la base du grand triangle rectangle ayant h comme hauteur et c comme hypoténuse est donnée par b + cos(π − γ)a = b − cos(γ)a car cos(π − γ) = − cos(γ). De plus, h = sin(π − γ)a = sin(γ)a car sin(π − γ) = sin(γ). Ainsi, par le théorème de Pythagore, nous trouvons c2 = h2 + (b − cos(γ)a)2 = sin2 (γ)a2 + b2 − 2ab cos(γ) + cos2 (γ)a2 = a2 [sin2 (γ) + cos2 (γ)] + b2 − 2ab cos(γ) = a2 + b2 − 2ab cos(γ) (2) L’angle γ est aigu (i.e. γ < 90 ◦ ). Dans ce cas, la base du grand triangle rectangle ayant h comme hauteur et c comme hypoténuse est donnée par b − cos(γ)a. De plus, h = sin(γ)a. Comme ci-dessus, par le théorème de Pythagore, nous trouvons c2 = a2 + b2 − 2ab cos(γ) Triangles quelconques (page 8/8)