REMERCIEMENTS A Monsieur le Professeur Pierre-Louis Druais, Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter la présidence de cette thèse. Veuillez trouver ici, Monsieur le Professeur, l’expression de mon profond respect. A Monsieur le Docteur Marc Harboun, Pour m’avoir accompagné dans la réalisation de ce travail et pour m’avoir transmis ce savoir clinique et scientifique avec autant de passion et d’enthousiasme. A Monsieur le Docteur Michel Villiers-Moriamé, Pour participer au jury de cette thèse et pour m’avoir toujours encouragé pendant ces trois années de tutorat. A l’ensemble des membres du jury, Veuillez trouvez ici le témoignage de ma vive reconnaissance. A l’ensemble de l’équipe médical de la clinique de la Porte Verte, Madame le Docteur Cécile Legendre et Monsieur les Professeurs Laurent Teillet et Laurent Lechowski, pour leur précieuse collaboration et sans lesquels je n’aurais pu mener à bien ce projet. A mes amis, Aude et David, avec qui j’ai partagé pleinement cette aventure médicale singulière ; Lola, conseillère précieuse et amie très chère ; Céline ma co-interne « goth » de choc, et bien sur, ceux qui regardent ça d’un peu plus loin mais néanmoins indispensables. A ma famille, Mes très chers parents que j’aime, ma sœur Armelle qui me connaît et me soutien comme personne, Fabien et Rose. A Louis-David, mon mari, qui partage ma vie, la médecine et « mes problèmes ». A mon grand-père. 1 ABBREVIATIONS AINS : Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens ANAES : Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé AMM : Autorisation de Mise sur le Marché AVK : Anti-Vitamines K BZP : Benzodiazepine CREDES : Centre de Recherche, d’études et de Documentation en Economie de la Santé CRH : Compte Rendu Hospitalier DMP : Dossier Médical Personnel EGS : Evaluation Gériatrique Standardisée EHPAD : Etablissement pour l’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes EIM : Effets Indésirables Médicamenteux ESPS : Enquête Santé et Protection Sociale HAS : Haute Autorité de Santé HCSP : Haut Conseil de Santé Publique HTA : Hypertension artérielle IEC : Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion INSEE : Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques IRDES : Institut de Recherche en Economie de la Santé LAP : Logiciels d’Aides à la Prescription MG : Médecin Généraliste MH : Médecin Hospitalier NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication OMS : Organisation Mondiale de la Santé OPEPS : Office Parlementaire d’Evaluation des Politiques de Santé PMI : Prescription Médicale Inappropriée PMSA : Prescription Médicamenteuse chez le Sujet Agé RMO : Références Médicales Opposables SAU : Service d’Accueil des Urgences SMR : Service Médical Rendu SNC : Système Nerveux Central 2 TABLE DES MATIERES REMERCIEMENTS ............................................................................................................... 1 ABBREVIATIONS.................................................................................................................. 2 TABLE DES MATIERES ...................................................................................................... 3 TABLE DES TABLEAUX ET FIGURES ............................................................................. 4 TABLE DES ANNEXES ........................................................................................................ 5 INTRODUCTION ................................................................................................................... 6 CONTEXTE ............................................................................................................................ 7 1. Définitions.................................................................................................................... 7 1.1. 1.2. 2. Définition de la personne âgée ....................................................................................... 7 Définition de la iatrogénie médicamenteuse .................................................................. 8 Epidémiologie de la iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé........................... 9 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. 2.5. 2.6. 3. Prévalence ....................................................................................................................... 9 Les déterminants de la iatrogénie liés au sujet âgé .......................................................10 Les circonstances favorisant la iatrogénie en rapport avec les médicaments ...............17 Les circonstances favorisant la iatrogénie en rapport avec les prescripteurs ...............18 Les circonstances favorisant la iatrogénie et le manque d’essais thérapeutiques.........19 Symptomatologie et iatrogénie du sujet âgé ..................................................................20 Iatrogénie médicamenteuse et lien ville-hôpital ...................................................... 21 ETUDE DE LA QUALITE DE LA TRANSMISSION MEDICALE HOSPITALIERE DANS UN CONTEXTE DE IATROGENIE MEDICAMENTEUSE.................................. 23 1. Problématique........................................................................................................ 23 2. Matériels et méthodes............................................................................................ 24 2.1. 2.2. 3. Résultats ................................................................................................................. 26 3.1. 3.2. 3.3. 3.4. 3.5. 3.6. 3.7. 4. Population étudiée à partir des CRH.............................................................................24 Enquête auprès des MG.................................................................................................25 Sélection des CRH .........................................................................................................26 Population de patients ...................................................................................................27 Population de MG et entretiens téléphoniques.............................................................28 Caractéristiques des accidents iatrogéniques ................................................................29 Evaluation de la qualité de la transmission médicale hospitalière................................32 Suivi ambulatoire des modifications thérapeutiques ....................................................35 Evaluation des attentes des MG sur l’amélioration du lien ville-hôpital ......................35 Discussion .............................................................................................................. 36 4.1. 4.2. 4.3. 4.4. 4.5. 4.6. Caractéristiques des accidents iatrogéniques ................................................................37 Les outils pour améliorer les prescriptions non optimales ...........................................38 Outils de communication au service du lien ville-hôpital.............................................43 Confiance accordée par les MG à la prise en charge hospitalière .................................44 Bénéfices de l’expertise gériatrique ...............................................................................45 Points forts et limites de l’étude ....................................................................................45 CONCLUSION ……………………………………………………………………………………. 46 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................ 47 ANNEXES ............................................................................................................................. 53 3 TABLE DES TABLEAUX ET FIGURES Tableau 1 - Incidence des effets secondaires médicamenteux parmi 3137 admissions hospitalières. ..................................................................................................................................................... 10 Figure 1 – Evolution du nombre de boites acquises par personne et par an selon les sexes.......... 15 Figure 2 – Relation entre consommation médicamenteuse et nombre de maladies....................... 16 Tableau 2 - Fréquence des effets indésirables par classe ................................................................. 18 Figure 3 - Diagramme de flux ............................................................................................................ 26 Tableau 3 - Caractéristiques socio-démographiques des patients (n = 20) ...................................... 27 Tableau 4 - Caractéristiques sociodémographiques des MG interrogés (n=20)............................... 28 Tableau 5 – Molécules impliquées dans les accidents iatrogéniques............................................... 29 Tableau 6 – Molécules impliquées dans les accidents iatrogéniques et motifs d’hospitalisation correspondants. .......................................................................................................................... 30 Tableau 7 - Motifs d’hospitalisation par ordre de fréquence. .......................................................... 31 Tableau 8 – Médicaments mis en causes, conclusions respectives des CRH et opinions des MG dans les 13 situations cliniques pour lesquels la part de responsabilité accordée à la iatrogénie par le MG était considérée comme « modérée » ou « minime ».............................. 33 Tableau 9 – Médicaments mis en causes, conclusions respectives des CRH dans les 6 situations cliniques pour lesquels la part de responsabilité accordée à la iatrogénie par les MG était considérée comme « importante». ............................................................................................. 34 Tableau 10 –Éléments pouvant améliorer le lien ville-hôpital selon les 20 MG interrogés regroupées par thèmes ............................................................................................................... 35 4 TABLE DES ANNEXES ANNEXE 1 : Questionnaire soumis aux MG lors de l'entretien téléphonique ............................... 54 ANNEXE 2 : Critères de Beers 2012 .................................................................................................. 56 ANNEXE 3 : Liste des médicaments inappropriée chez les personnes âgées de 75 ans et plus adaptée à la pratique française selon Laroche et al. ................................................................ 64 ANNEXE 4 : Critères STOPP et START d’après Lang et al. ........................................................... 69 5 INTRODUCTION En France, la iatrogénie médicamenteuse serait responsable de plus de 10 % des hospitalisations chez les personnes de plus de 65 ans et de près de 20 % chez les octogénaires (1). Elle est le plus souvent la conséquence d’une erreur thérapeutique (mauvaise indication, non-respect des contre-indications, posologie excessive ou traitement trop prolongé), d’une mauvaise observance du traitement ou d’une automédication inappropriée (2) chez des patients polymédiqués, âgés et «fragiles». 30 à 60% des effets indésirables des médicaments sont prévisibles et évitables (3). L’amélioration de la prescription médicamenteuse chez le sujet âgé (PMSA) fait parti des objectifs prioritaires de santé publique actuelle. L’hospitalisation en médecine aiguë gériatrique permettrait de diminuer la prévalence d’utilisation de médicaments inadaptés de 66 % à l’admission à 44,6 % à la sortie (4). Les modifications thérapeutiques faites durant une hospitalisation sont d'une manière générale suivies en ambulatoire mais la transmission des informations médicales reste à améliorer (5,6). Le médecin généraliste (MG) est le principal prescripteur du sujet âgé, 85% des ordonnances des patients de plus de 80 ans sont rédigées en cabinet de médecine générale (7). Son rôle central dans le parcours de soins lui impose une multitude de taches et le temps de consultation reste limité. Dès lors, la transmission des informations sur les traitements médicamenteux d'un patient lors de sa sortie de l’hôpital est primordiale. Or, le manque de retour d'informations adressé aux soignants de ville par les soignants hospitaliers est déploré (8). Aussi, les échanges entre les MG et les médecins hospitaliers (MH) concernant un patient durant son hospitalisation sont insuffisantes voire inexistantes (9). De plus, la mauvaise qualité des comptes rendus d’hospitalisation (CRH) a été mise en évidence dans différentes études françaises et internationales (9–11). Cette défaillance a notamment été constatée en gériatrie aiguë (12). Or, la mise en évidence d’une iatrogénie médicamenteuse durant une hospitalisation, nécessite une transmission rigoureuse de l'information afin de limiter le risque de récidive. 6 CONTEXTE 1. Définitions 1.1. Définition de la personne âgée La personne âgée est définie par l’Organisation Mondial de la santé (OMS) comme toute personne de 65 ans et plus. L’espérance de vie s’accroissant, le seuil de 65 ans initialement utilisé paraît peu pertinent. La définition proposée de la Haute Autorité de Santé (HAS) dans le rapport sur la consommation médicamenteuse chez le sujet âgé comprend les personnes de plus de 75 ans, ou de plus de 65 ans et polypathologiques (13). Schématiquement, trois catégories de personnes âgées peuvent être individualisées en fonction de leur état de santé après 75 ans (14)(15) : - Les personnes en bon état général c’est-à-dire autonomes d’un point de vue décisionnel et fonctionnel qui sont assimilables aux adultes plus jeunes ; - Les personnes dites « malades » c’est à dire dépendantes, en raison d’une polypathologie chronique évoluée, génératrice de handicaps et d’un isolement social ; - Les personnes dites « fragiles » : à l’état de santé intermédiaire et à risque de basculer dans la catégorie des malades. Elles sont décrites comme une population vulnérable, aves des limitations fonctionnelles motrices et cognitives et une baisse des capacités d’adaptation. Le concept de fragilité semble en ce sens plus adapté que l’âge proprement dit pour définir la personne âgée. Ce concept est né aux Etats-Unis sous le terme de « frail elderly » et permet de décrire des situations propres à la gériatrie, dominées par la faiblesse ou l’instabilité de l’individu âgé, illustrant des situations à risque. La définition la plus unanime est empruntée à Campbell en 1997 (16) qui la décrit comme une diminution des capacités à réagir face à un stress par la baisse des réserves fonctionnelles. Il a été démontré que la fragilité augmente la vulnérabilité et les risques néfastes tels que la 7 survenue d’une pathologie aigue, la progression d’une maladie chronique, les chutes, la survenue ou la progression d’incapacités et la mort prématurée (17)(18). 1.2. Définition de la iatrogénie médicamenteuse Le terme « iatrogénie » provient du grec et signifie littéralement « provoqué par le médecin » (iatros : médecin ; génès : qui est engendré). La « iatrogénie » ou « iatrogénèse » est d’ailleurs décrit dans le dictionnaire Robert comme « toute pathologie d’origine médicale ». L’OMS (1969) la définit comme « tous les effets nocifs, involontaires et indésirables d’un médicament, se produisant aux posologies normalement utilisées chez l’homme, à des fins prophylactiques, diagnostiques et thérapeutiques, ou pour des modifications des fonctions physiologiques » Le dictionnaire de Médecine Dorland (1994) la défini plus précisément : «Résultat de l’activité médicale, initialement appliqué aux troubles induits chez le malade par autosuggestion induite par le contact avec le médecin. Le terme est maintenant appliqué à tout effet indésirable, conséquence d’un traitement par un médecin ou un chirurgien, en particulier les infections acquises durant le traitement, appelées infections nosocomiales ». Cette définition est retenue par le rapport Queneau-Grandmottet de 1998 (2) qui précise que « la iatrogénie ne recouvre pas la seule intervention du médecin, mais tout ce qui est du domaine de l’action médicale (thérapeutique ou diagnostique), y compris par extension, l’automédication qui elle-même procède d’une sorte de « démarque » d’une action de type médical. Nous précisons de même que cette conception ne préjuge donc en aucune façon d’une erreur, faute ou négligence». Il est décidé d’inclure dans cette définition les effets indésirables sans mauvais usage des thérapeutique (aléas non fautifs) et avec mauvais usage des thérapeutique, qu’il soit le fait du médecin (conformément à l’étymologie) ou, par extension d’autres soignants (notamment le pharmacien ou l’infirmière), ou encore du malade lui-même, par automédication inappropriée ou mauvaise observance du traitement. Enfin, le Haut Comité de Santé Publique considère comme iatrogènes « les conséquences indésirables ou négatives sur l’état de santé individuel ou collectif, de tout acte où mesure pratiqués ou prescrits pas un professionnel habilité et qui visent à préserver, améliorer ou rétablir la santé » (19). 8 2. Epidémiologie de la iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé 2.1. Prévalence L’âge, en lui même, ne semble pas être un facteur de risque d’accident iatrogénique (20) mais il est un facteur de gravité de ces accidents. Par contre, la polymédication est un facteur de risque indépendant d’accidents iatrogènes, constamment retrouvé dans les études. La polypathologie est un facteur de gravité des accidents iatrogènes (1). Il est difficile d’estimer avec précision, l’incidence, la gravité et a fortiori l’évitabilité de la iatrogénie chez la personne âgée. Une méta-analyse (21) a mis en évidence les limites méthodologiques des nombreuses études réalisées chez les sujets âgés concernant la mesure de la responsabilité de la iatrogénie dans l’hospitalisation. Néanmoins, elle estime à 16,6 % le taux d’hospitalisation moyen lié à un problème lié à un médicament chez le sujet âgé, à partir de 17 études observationnelles revues. Une étude anglaise, prospective, sur 18 820 admissions consécutives de l’adulte, permet une estimation plus fiable du poids de la iatrogénie (22). 5,2 % des admissions étaient directement liées à un accident iatrogénique ; l’âge moyen des sujets admis pour iatrogénie était de 76 ans (versus 66 ans pour tous les sujets admis pour une autre raison) ; des interactions médicamenteuses dangereuses étaient retrouvées dans 16,6 % des cas ; les médicaments les plus incriminés étaient les anti-inflammatoires non stéroïdiens (avec l’acide acétyl-salicylique en chef de file, même à faible dose), les diurétiques et la Coumadine®. 70% des accidents étaient potentiellement ou certainement évitables. L’étude française prospective de Doucet et al. (23) a été réalisée à partir de 2814 admissions de sujets de plus de 70 ans (âge moyen de 82,5 ans). Elle retrouve 500 effets indésirables liés aux médicaments présents à l’admission. 40,2% ont été considérés comme évitables (certaines interactions médicamenteuses, un surdosage et l’interaction prévisible avec une co-morbidité). Une interaction médicamenteuse était impliquée dans 60,6 % des accidents. La survenue d’un événement intercurrent aigu, le plus souvent déshydratation, était retrouvée dans 44,2% des cas. 9 L’incidence et la prévalence des effets indésirables médicamenteux augmentent avec l’âge. Une étude prospective réalisée à partir de 3137 admissions consécutives dans 66 centres hospitaliers français a permis de déterminer l’incidence des effets indésirables médicamenteux motivant une hospitalisation (24). Le tableau 1 ci-dessous résume les résultats de l’étude. Tableau 1 - Incidence des effets secondaires médicamenteux parmi 3137 admissions hospitalières. (d’après Pouyanne P et al. BMJ. 2000) Age ≤ 15 ans 16 à ≤ 64 ans ≥ 65 ans Total Nombre d’admissions Nombre d’EIM Incidence (% ; 95% CI) 525 1184 1428 10 31 59 1,91 (0,91 à 3,5) 2,62 (1,57 à 3,66) 4,13 (2,72 à 5,54) 3137 100 EIM : Effets indésirables Médicamenteux 3,19 (2,37 à 4,01) Chez le sujet âgé vivant à domicile, l’incidence des accidents iatrogéniques a été estimée à 50/1000 personnes années, dont 27,6% ont été considérés comme évitables. La majorité de ces erreurs se situent au niveau de la prescription (choix, dose ou déficit d’éducation du malade) et du suivi du traitement (clinique et/ou biologique) (25). En milieu hospitalier, les erreurs se situent essentiellement lors de la prescription, mais aussi lors de l’administration, et concernent le plus souvent la posologie du médicament (26) (27). La iatrogénèse médicamenteuse est mal recensée par les centres de pharmacovigilance car les médicaments incriminés sont anciens et bien connus ce qui n’incite pas le prescripteur à déclarer l’effet indésirable. D’autre part l’imputabilité est souvent difficile à percevoir pour les cliniciens en raison des polypathologies et des polymédications (1). 2.2. Les déterminants de la iatrogénie liés au sujet âgé 2.2.1. Les modifications pharmacologiques liées au vieillissement Les modifications physiologiques et pathologiques survenant chez les personnes âgées sont à l’origine d’une fragilité qui les rend plus sensibles à l’action et aux effets indésirables potentiels de certains médicaments. Ainsi, la pharmacocinétique et la pharmacodynamie sont perturbées. La pharmacocinétique représente les modifications de la relation entre la dose administrée et la concentration plasmatique ou tissulaire. Avec l’avance en âge toutes les étapes de la cinétique du médicament à savoir les phases d’absorption, de distribution, 10 de métabolisation et d’élimination peuvent être altérées. La pharmacodynamie correspond aux modifications de la relation entre l’effet et la concentration du produit au niveau tissulaire. La réponse des organes et la régulation homéostatique sont altérés chez le sujet âgé. Concernant la modification des paramètres pharmacocinétiques : - L’absorption est globalement diminuée avec un délai d’absorption prolongé compte tenu d’un moindre rendement digestif. Il y a, au niveau gastrique, une diminution de l’acidité liée à l’atrophie gastrique et une diminution de la vidange gastrique entrainant un retard à la résorption. D’autre part, il y a au niveau intestinal, une diminution de la résorption liée à l’atrophie villositaire. Par ailleurs, la diminution de la masse musculaire et/ou l’immobilité entraine une diminution de la résorption de l’administration en intra-musculaire. La pauvreté de la vascularisation sous-cutanée a également une influence sur l’absorption. - La distribution est influencée par trois paramètres que sont l’hydrosolubilité ou la liposolubilité, la fixation aux protéines plasmatiques et le flux sanguin desservant les organes. Chez le sujet âgé, il y a une diminution de la masse musculaire, de l’eau corporelle total et une augmentation relative des tissus adipeux entrainant une modification du volume de distribution avec un risque de surdosage des médicaments hydrosolubles et d’accumulation des médicaments liposolubles. Par conséquent, certains médicaments voient leurs concentrations plasmatiques augmentées du fait de leur hydrosolubilité avec un risque accru de surdosage comme la digoxine et le paracétamol par exemple. D’autres médicaments sont soumis à un stockage et donc à un relargage prolongé comme les psychotropes et notamment les neuroleptiques, les morphiniques et certains anesthésiques. La fixation aux protéines plasmatiques est aussi un facteur important puisque seule la forme libre diffuse dans les tissus. Les deux principales protéines porteuses sont l’albumine et l’α1 acides glycoprotéine acide (AAG). Il n’y a pas de modification significative du taux sérique de l’albumine avec l’âge. En revanche, la dénutrition et l’insuffisance rénale entrainent une hypoalbuminémie et une infection augmente l’AAG. La diminution de l’albuminémie augmente la fraction libre du médicament et donc le risque de toxicité. La fixation aux protéines plasmatiques dépend des caractéristiques acido- 11 basiques des médicaments. Les médicaments concernés sont nombreux (les AVK, certains anti-epileptiques comme la phenytoïne, les sulfamides hypoglycémiants, la ceftriaxone, les AINS pyrazolés, les salycilés, le clofibrate…). - Le métabolisme hépatique ne concerne pas tous les médicaments. Il dépend pour certain du flux sanguin hépatique (pour les médicaments ayant un « effet de premier passage hépatique ») et pour d’autres, de l’activité enzymatique du foie. Il n’y a pas d’altération histologique liée à l’âge ni de modification des transaminases et des phosphatases alcalines. En revanche, le débit sanguin hépatique est diminué (d’environ 50 % dans le grand âge) ce qui entraine une diminution de la clairance hépatique d’un grand nombre de médicament chez le sujet âgé. Il y a une réduction du métabolisme oxydatif par les enzymes du cytochrome P 450 mais elle est modérée. En revanche, les fonctions de conjugaison sont conservées. D’une manière générale, les fonctions hépatocytaires sont plus diminuées quantitativement que qualitativement. Les médicaments qui ont un « effet de premier passage hépatique » subissent chez les personnes âgées une réduction de cet effet, avec a fortiori, un risque de toxicité. Néanmoins, la notion de « vieillissement hépatique » ne justifie pas à elle seule de modifications de la posologie des médicaments, sauf pour les médicaments à fort coefficient d’extraction hépatique (inhibiteurs calciques, bétabloquants lipophiles, opiacés) (28). A noter qu’il existe de grandes variations interindividuelles (facteurs génétiques, environnementaux, états pathologiques). - L’élimination rénale est modifiée compte tenu d’une diminution de la masse rénale et du flux sanguin rénal. Le flux sanguin rénal diminueraient d’environ 1% par an à partir de la quarantaine. La fonction rénale peut également être altérée par certaines pathologies. La cinétique de certains médicaments éliminés par voie rénale, se trouve également modifiée. L’altération de la fonction rénale entraine donc des modifications des paramètres cinétiques (augmentation de la demi-vie, diminution de la clairance plasmatique), justifiant d’adapter les posologies à la fonction rénale, lorsque l’élimination est exclusivement ou à prédominance rénale. Les principales classes médicamenteuses hypoglycémiants, les concernées inhibiteurs de sont la l’enzyme Digoxine, de les conversion, sulfamides certaines céphalosporines, certaines fluoroquinolones, les béta-bloquants et les aminosides. Il 12 est important de rappeler que la fonction rénale ne peut être évaluée qu’à partir de la clairance à la créatinine. La formule de Cockcroft et Gault reste la formule de référence pour l’adaptation thérapeutique (29). Concernant la pharmacodynamie, l’impact du vieillissement physiologique sur ce paramètre est moins bien connu. Il a été démontré que le vieillissement s’accompagne de modifications de la sensibilité et du nombre de récepteurs, ainsi que d’une moindre efficacité des systèmes de contre régulation. Ils peuvent aller, aussi bien dans le sens d’une augmentation, que d’une diminution de l’activité du médicament (28). Par ailleurs, il y aurait une diminution de la densité de certains récepteurs (chez l’animal), notamment au niveau du SNC, du rein et du foie. Le SNC présente une sensibilité exacerbée aux psychotropes. La diminution du flux sanguin cérébral, et les modifications de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, augmenteraient la durée d’exposition du tissu cérébral aux médicaments agissant au niveau central. Cela expliquerait, en partie, la sensibilité accrue du sujet âgé aux effets des psychotropes. Au contraire, le système nerveux autonome aurait des mécanismes de contre régulation (hypotension orthostatique, incontinence urinaire…) moins performants (30) 2.2.2. Intrication des pathologies aiguës et chroniques et iatrogénie Chez le sujet âgé, la plus grande fréquence de sujets polypathologiques, de l’existence d’une insuffisance rénale, d’une dénutrition, de troubles locomoteurs, d’un déficit sensoriel ou d’une démence augmentent le risque iatrogénique. La polypathologie a des conséquences sur le métabolisme des médicaments. Les troubles de la vision ou les troubles cognitifs sont sources d’accidents, par erreurs ou oublis de prises médicamenteuses. De plus, la survenue d’une pathologie aiguë, en déséquilibrant le traitement habituellement pris par le patient, augmentent le risque iatrogène. 2.2.3. Polymédication du sujet âgé et iatrogénie Il n’existe pas de consensus sur la définition de la polymédication. L’approche quantitative la plus employée fixe la borne à cinq médicaments (31). L’approche qualitative la défini comme l’utilisation d’un nombre élevé de médicaments que celui 13 cliniquement indiqué (32) ou encore comme l’utilisation de médicaments potentiellement inappropriés, associés à un risque élevé d’effets indésirables chez les sujets âgés (33). Elle est, chez le sujet âgé, habituelle et souvent légitime. Néanmoins, le nombre d’effets indésirables augmente de manière exponentielle en fonction du nombre de médicaments administrés. La prise de plus de quatre médicaments est associée à un risque augmenté d’un facteur trois (3). Selon les données issues de l’Enquête Santé et Protection Sociale (ESPS 2000) de l’Institut de Recherche en Economie de la Santé (IRDES), 67% des personnes âgées de plus de 65 ans ont acquis au moins 1 médicament en 1 mois contre 35% pour les moins de 65 ans. Cette proportion augmente avec l’âge. Elle est de 65% pour les 65-74 ans, 70% entre 75-84 ans et de 69% pour les plus de 85 ans. Le nombre moyen de médicaments, par personne âgées de plus de 65 ans, et par jour, s’établit à 3,6 (3,3 pour les 65-74 ans, 4 pour les 75-84 ans et cela passe à 4,6 pour les 85 ans et plus) (34). Les données de consommation médicamenteuse sont issues de l’ESPS de 2002 chez le sujet âgé vivant à domicile par l’IRDES (35). Cette enquête étudie la consommation un jour donné et ne permet donc pas de comparaison directe avec les enquêtes précédentes. En effet, celles-ci s’intéressaient à la consommation pendant un mois pour l’enquête de 2000 et trois mois pour les enquêtes décennales antérieures du CREDES. En 2002, le taux de consommateurs de médicaments (prescrit et non prescrits) sur une journée est de 85,8% chez les sujets âgés de 65 ans et plus (35). 82,2% ont consommé au moins un médicament prescrit et 3,4% au moins un médicament non prescrit. Le taux de consommateurs de médicaments prescrits augmente avec l’âge (57,1% de 50 à 59 ans, 74,9% de 60 à 69 ans, 82,4% de 70 à 79 ans et 87% à partir de 80 ans). A l’inverse, le taux de consommateurs de médicaments non precrit diminue avec l’âge (5,9,% de 50 à 59 ans, 4,4% de 60 à 69 ans, 4,1% de 70 à 79 ans et 1,4% à partir de 80 ans). Les raisons de cette baisse de l’automédication au grand âge ne sont pas bien connues alors que cette diminution est retrouvée dès les enquêtes du début des années 1980 (1). Les sujets de 65 ans et plus consomment en moyenne 3,9 médicaments différents en une journée. Ce chiffre s’élève à 4,4 pour les sujets âgés de 80 ans et plus. 14 Cette augmentation de la consommation médicamenteuse avec l’âge est relativement récente, comme en témoignent les enquêtes décennales de l’INSEE-CREDES qui se sont intéressées à l’acquisition, sur trois mois, de médicaments par des sujets vivant au domicile (36). La courbe de consommation montre que le nombre de médicament acquis augmente dans le groupe des sujets de 80 ans et plus, essentiellement à partir de l’enquête de 1980 et 1981 (figures 1 et 2). Figure 1 – Evolution du nombre de boites acquises par personne et par an selon les sexes. (d’après les données du CREDES de 2004) 15 Entre 1970 et 1991, l’augmentation a porté essentiellement sur le nombre de conditionnements achetés par les très âgés. Le taux a augmenté de 109% chez les plus de 80 ans. Cela concernerait, essentiellement, les médicaments cardio-vasculaires, les antidiabétiques et les collyres, notamment bêta-bloquants. Le premier déterminant de la polymédication est la polypathologie. L’enquête ESPS 2002 montre que le taux de consommateurs de médicaments augmente de façon considérable lorsque l’état de santé se dégrade (37). Figure 2 – Relation entre consommation médicamenteuse et nombre de maladies. (d’après les données du CREDES et de l’enquête ESPS 2000) Les autres déterminants de la polymédication sont liés aux facteurs culturels et au système de santé. La France est le pays ayant la plus forte consommation de benzodiazépines alors que le syndrome anxieux ne semble pas plus fréquent chez les français (1). L’étude PAQUID (personnes âgées en Aquitaine) est une grande enquête épidémiologique menée entre 1988 et 1997 sur 3777 personnes âgées de plus de 65 ans (38). Elle a permis d’évaluer la consommation médicamenteuse des personnes âgées à leur domicile. Elle a montré que le nombre moyen de médicaments par jour était de 4,5 à domicile et 5,2 en institution. 16 2.2.4. Observance et iatrogénie Le terme d’observance est controversé. Celui « d’adhésion au traitement », qui reconnaît l’autonomie du patient, lui est préféré, l’observance traduisant une certaine asymétrie dans la relation médecin malade. La non observance est un phénomène dont l’ampleur est difficile à évaluer. Il n’y a pas de méthode infaillible pour mesurer la quantité de médicaments réellement prise pas un patient. Il n’y a d’ailleurs pas de consensus sur la définition du patient non observant, puisque l’observance est un comportement complexe, difficile à mesurer et pour lequel il n’existe pas de gold standard (39). Elle a donc été très peu évaluée. Certaines études récentes ont pu démontrer qu’elle concernerait 40 à 60% des sujets âgés et serait responsable d’environ 10% des hospitalisations (40,41). En ambulatoire, une étude rétrospective ayant analysé 1523 accidents médicamenteux survenus chez des sujets âgés sur un an a permis de montrer que 21,1% d’entre eux étaient imputable à un défaut d’observance. L’âge en soi ne serait pas un facteur de mauvaise observance. La polymédication est le plus souvent retrouvé dans les études comme facteur de risque indépendant, ainsi que certaines Co morbidités : la dépression, les troubles cognitifs et l’HTA du fait de son caractère asymptomatique. Par ailleurs, la complexité des traitements est un facteur de risque indépendant de mauvaise observance. 2.3. Les circonstances favorisant la iatrogénie en rapport avec les médicaments L’étude prospective de l’Association Pédagogique Nationale pour l’Enseignement de la Thérapeutique (APNET) a été réalisée dans 7 services d’accueil et d’urgences français. Elle consistait à recueillir systématiquement toutes les observations d’effets indésirables médicamenteux (EIM) pendant 2 semaines. Les médicaments les plus fréquemment incriminés étaient les psychotropes, les diurétiques, les anticoagulants et les autres médicaments cardiovasculaires, les antalgiques et AINS. 46,8% des EIM furent considérés comme évitables en raison d’un mauvais usage du médicament par le médecin, et plus souvent, par le malade (mauvaise observance, arrêt brutal, récent et inapproprié, 17 automédication inappropriée). Les médicaments les plus responsables d’effets indésirables se répartissent en trois grands groupes : diurétiques, les médicaments anti-arythmiques, IEC, du système AVK), les cardiovasculaire (digitaliques, psychotropes et un groupe de médicaments incluant les AINS, les corticoïdes et les antiparkinsoniens (22). Concernant la iatrogénèse et les admissions en gériatrie, dans l’étude de Doucet et al. (23), 43,7% des accidents iatrogéniques concernaient des médicaments cardio-vasculaires et 31,2% des psychotropes. En milieu ambulatoire, l’étude américaine de Gurwitz et al. réalisée en 2003 sur une grande cohorte de patients (plus de 30 000 sujets avec une moyenne d’âge de 74,7 ans) suivie pendant 1 an (de 1999 à 2000). 1523 effets indésirables ont été répertoriés dont 38% graves (0,7% fatals). Les classes des médicaments les plus impliqués figures dans le tableau 2 ci-dessous (25). Tableau 2 - Fréquence des effets indésirables par classe (d’après Gurwitz et al. JAMA. 2003) Classes pharmaceutiques Cardio-vasculaire Antibiotiques/anti-infectieux Diurétiques Antalgiques non opioïdes Anticoagulants Hypoglycémiants Corticoïdes Opioïdes Antidépresseurs Total (n = 1523) 396 (26,0) 224 (14,7) 203 (13,3) 180 (11,8) 121 (7,9) 103 (6,8) 80 (5,3) 74 (4,9) 48 (3,2) Effets indésirables, n (%) Evitables (n = 421) 103 (24,5) 13 (3,1) 93 (22,1) 65 (15,4) 43 (10,2) 46 (10,9) 11 (2,6) 28 (6,7) 15 (3,6) Non évitables (n = 1102) 293 (26,6) 211 (19,1) 110 (10,0) 115 (10,4) 78 (7,1) 57 (5,2) 69 (6,3) 46 (4,2) 33 (3,0) Les médicaments les plus prescrits, chez le sujet âgé, sont les médicaments cardiovasculaires (3/4 soit 76% des sujets de plus de 65 ans en consomment et 90% après 80 ans), les psychotropes (4 sujets âgés sur 10 en consomment soit 41%), les antalgiques (23%), les médicaments de l’appareil digestif (13%) et les antidiabétiques (7%) (37). 2.4. Les circonstances favorisant la iatrogénie en rapport avec les prescripteurs Le prescripteur peut être à l’origine de l’affection iatrogénique par le non respect du terrain ou des contre-indications, les erreurs de posologie ou la prescription de traitement inapproprié ou pour de mauvaises indications. Plusieurs raisons peuvent être avancées : 18 - La difficulté d’établir un diagnostic précis chez le sujet âgé du fait des signes propres aux vieillissements, de la symptomatologie atypique et de la diminution de l’autonomie rend la prise en charge complexe. La prescription médicamenteuse est donc souvent symptomatique et les diagnostics imprécis (42). La précision du diagnostic est pourtant primordiale puisqu’elle permet de limiter la polymédication. - Le manque de rationalité thérapeutique peut également être en cause. Etablir des priorités thérapeutiques est indispensable. - Le manque de réflexe de « dé-prescription » avec des prescriptions « par habitude », sans respect des RMO (durées de traitement, associations médicamenteuses), et/ou sans réévaluation des posologies (36). - Une mauvaise coordination des thérapeutes (médecins généralistes et spécialistes, médecins hospitaliers) favorise la polymédication et/ou les prescriptions inappropriées. 2.5. Les circonstances favorisant la iatrogénie et le manque d’essais thérapeutiques La plupart des médicaments de référence n’ont pas fait l’objet d’études spécifiques chez les sujets âgés et très âgés, sains ou polypathologiques. Actuellement, la prescription de ces produits repose sur des données obtenues, le plus souvent, à partir d’études chez des volontaires sains ou des patients âgés de moins de 65 ans. Par conséquent, les patients âgés sont sous représentés dans les études, y compris celles ou la pathologie étudiée est fréquente dans le grand âge (maladie d’Alzheimer, ostéoporose, arythmie cardiaque). En 2000, il y avait 3% des 8 945 études randomisés et 1,2% de 706 méta-analyses chez des sujets de plus de 65 ans. Sur 214 études sur l’infarctus du myocarde, les sujets âgés étaient exclu dans 60% des cas (43). Dans une revue de la littérature de quatre grands journaux médicaux anglo-saxons, 35% des études répertoriées entre le 1er juin 1996 et le 1er juin 1997 avaient exclu, de manière injustifiée, les personnes âgées de leur champ. Seuls 4% de ces travaux étaient spécifiquement ciblés sur les personnes âgées (44). 19 Les causes d’exclusion des études sont multiples : La fréquence de co-morbidité, l’impossibilité du recueil de consentement éclairé du fait de la fréquence des troubles cognitifs, l’aspect éthique lié aux investigations complémentaires jugées utiles par l’étude. Par ailleurs, lorsque les patients âgés sont inclus, ils sont en meilleure santé que la moyenne, présentent moins de co-morbidités. La proportion des personnes institutionnalisées lorsqu’elle n’est pas simplement exclue est souvent très sousreprésentée. Pourtant, la Conférence Internationale d’Harmonisation (ICH) a établi des recommandations pour l’étude des médicaments dans une « note for guidance on studies in support of spécial populations : Geriatrics » (45). Elle démontre dans ce « topic » comment les médicaments devraient être étudiés dans toutes les tranches d’âge, y compris les sujets âgés. Elle précise que la définition du nombre et de l’âge des seniors, s’il n’est pas fixé, doit inclure des sujets se rapprochant le plus possible des données épidémiologiques concernant l’indication. L’évaluation de l’efficacité et de la tolérance doit être globale et toujours inclure les chutes, l’état nutritionnel, thymique, fonctionnel et cognitif. 2.6. Symptomatologie et iatrogénie du sujet âgé Chez le sujet âgé, les évènements cliniques ont la particularités d’être peu spécifiques (malaises, chutes, troubles de l’équilibre, AEG) et donc de diagnostic difficile (23,25,46,47). L’accident iatrogénique peut concerner l’organe cible (apparition d’un bloc sinoauriculaire sous traitement anti-arythmique de classe I) ou atteindre un autre organe (agitation, troubles ioniques sous corticothérapie, hémorragie digestive sous AINS ou fibrose pulmonaire induite par l’amiodarone par exemple). Il peut également aggraver une défaillance préalable (aggravation d’une insuffisance rénale sous IEC par exemple). Dans l’étude de Gurwitz et al. de 2003, les évènements cliniques les plus souvent retrouvés étaient les troubles gastro-enterologiques (22%), hydro-electrolytiques et dysfonctions rénales (16,7%, les hémorragies (12,7%) et en moindre mesure les troubles métaboliques ou endocriniens (9,5%) et les réactions cutanées ou allergiques (8%) (25). Une étude française plus récente (46) sur 2018 patients hospitalisés dans une unité de court séjour gériatrique montre que les manifestations cliniques les plus souvent rencontrés sont d’origine : 20 - cardiovasculaire dans 31,5% (hypotension orthostatique ou troubles du rythme ou de la conduction) ; - ioniques ou insuffisance rénale dans 24,3% ; - neuropsychiatrique dans 13,7% (troubles de la vigilance, du sommeil, confusion, agitation, syndrome extrapyramidal) ; - digestive ou hépato-pancréatique (8,7%) ; - toxicité digitalique (7,2%) - troubles métaboliques dans 6,2% (thyroïde, glycémie, SIADH) - troubles hématologiques et de l’hémostase (5,4%) Compte tenu de l’atypie des symptômes rencontrés chez le sujet âgé, un accident iatrogénique devrait systématiquement être évoqué : - Dès que la pathologie initiale n’est pas conforme à la description classique ; - Dès que le patient présente des symptômes difficilement rattachables à la pathologie initiale ; - Dès lors que la fréquence de la pathologie iatrogène est grande avec un médicament donné ; - Chaque fois qu’un médicament est connu pour induire de fréquents effets secondaires. 3. Iatrogénie médicamenteuse et lien ville-hôpital La transmission efficace des informations entre professionnels de santé représente un enjeu majeur de la qualité du système de soins. C’est un élément indispensable à une prise en charge optimale du patient. Sa nécessité est, en outre, rappelée dans les codes de déontologie et de santé publique. Le courrier de sortie et/ou le CRH est le principal lien après la sortie d’une hospitalisation. Ceci pour deux principales raisons, d’une part, les patients ne connaissent généralement pas la surveillance à effectuer ni l’exactitude du traitement prescrit (48), d’autre part, les communications entre les MG et MH concernant un patient durant son hospitalisation sont insuffisantes voire inexistantes (6,12,48–53). Le MG ayant un rôle central de coordonnateur dans la poursuite des soins après une hospitalisation, le CRH doit lui permettre d’exercer aux mieux cette fonction, en mentionnant de façon pertinente les informations nécessaires (50). Or, différentes études françaises et étrangères ont montré que les CRH n’étaient pas 21 toujours adaptés à une bonne continuité des soins en raison d’informations incomplètes et d’erreurs (9,54), et qu’ils ne répondaient que partiellement aux attentes des MG (49,51,55). Le problème du délai de réception de l’information est récurrent dans la littérature (48– 50,56). Par ailleurs, les imperfections d’informations amènent à des risques de prises en charge sous optimales, pouvant avoir des répercussions sur l’état de santé et le plan de soins des patients (9,55,56). Une étude a montré une diminution du risque de ré hospitalisation des patients dans les 3 mois lorsque, lors de la visite après hospitalisation, le médecin traitant était en possession du CRH (54). La problématique de la transmission médicale comme élément favorisant la iatrogénie médicamenteuse n’a jamais été étudiée. Aussi, aucune étude n’a évalué la qualité de la transmission hospitalière dans un contexte de iatrogénie chez le sujet âgé. 22 ETUDE DE LA QUALITE DE LA TRANSMISSION MEDICALE HOSPITALIERE DANS UN CONTEXTE DE IATROGENIE MEDICAMENTEUSE 1. Problématique La mise en évidence d’une iatrogénie médicamenteuse durant une hospitalisation, nécessite une transmission rigoureuse de l'information afin de limiter le risque de récidive. Notre hypothèse de recherche est que la transmission médicale hospitalière durant et à la sortie d’une hospitalisation, liée à une iatrogénie médicamenteuse, chez un patient âgé n’est pas optimale. L'objectif principal de cette étude est d'évaluer la qualité de la transmission médicale après une hospitalisation, dans un contexte de iatrogénie médicamenteuse, chez le sujet âgé. Les objectifs secondaires sont l’étude du suivi ambulatoire des modifications thérapeutiques et les attentes des médecins généralistes concernant la transmission de ces informations et les éléments qui permettraient d’améliorer le lien ville-hôpital. 23 2. Matériels et méthodes Enquête prospective quantitative et semi qualitative réalisée auprès de MG à partir de CRH de patients hospitalisés durant la période du 1er novembre 2012 au 1er juin 2013 dans un service de gériatrie aigu de trois centres hospitaliers parisiens ou de la région parisienne : le Centre médicale de la Porte Verte à Versailles (centre 1), le Centre Hospitalier Saint Joseph à Paris 14ème (centre 2) et le Centre Hospitalier Universitaire Sainte Perine à Paris 16ème (centre 3). 2.1. Population étudiée à partir des CRH Les CRH ont été sélectionnés à l'aide du Département d'Informations et Médicales (DIM) ou directement après repérage par les médecins du centre 1 et après relecture simple des CRH des centres 2 et 3. Tous les CRH ont été relus par un seul évaluateur pour l’inclusion des dossiers. La recherche s'est intéressée à la période du 1er novembre 2012 au 1er juin 2013. Les dossiers retenus mentionnaient le médicament comme responsable du diagnostic principal d’hospitalisation. Cette responsabilité devait, au moins, figurer dans la conclusion du CRH. Les CRH devaient concerner des patients pris en charge dans un service de gériatrie aiguë, adressés par un service d’urgence ou venant directement de leur domicile ou d’EHPAD. Ils pouvaient, à l’issue de l’hospitalisation, être transférés dans un service de SSR ou rentrer directement à leur domicile ou en EHPAD. Etaient exclu les patients transférés d’un autre service hospitalier de médecine ou de chirurgie. Pour le centre 1, le DIM a permis une première sélection à l'aide du codage informatique. Ont été retenus les dossiers dont le motif d’hospitalisation était lié à une «iatrogénie médicamenteuse», soit les patients ayant pour diagnostic principal (ou motif d'hospitalisation) «déshydratation», «chute(s)», «altération de l'état général», «malaise», «syndrome confusionnel», associé aux principaux effets indésirables des médicaments les plus rencontrés (AVK, diurétiques, médicaments cardiotropes, psychotropes, AINS, sulfamides hypoglycémiants...). Les caractéristiques retenues correspondent aux motifs d’hospitalisations et aux molécules les plus rencontrés dans la littérature (20,25,37,47). Les données des patients ont été recueillies dans les CRH. Les co-morbidités ont été 24 classées selon l’échelle de Charlson. Ce score varie de 0 à 30 selon l’importance des morbidités compétitives, décrites selon quatre niveaux. Il a été initialement validé dans les populations de patients atteints de cancer puis chez le sujet âgé et est utilisé dans de nombreuses études cliniques en gériatrie. L’autonomie fonctionnelle a été coté selon l’échelle de Katz pour les activités domestiques de la vie quotidienne (ADL) et l’échelle de Lawton pour les activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL) à 4 items (utilisation du téléphone, des moyens de transport, la prise des médicaments, et la capacité à gérer le budget). Ses échelles étaient retrouvées directement dans les CRH, sinon elles été déduites à partir de celui-ci. 2.2. Enquête auprès des MG Les MG ont été contactés par téléphone une 1ère fois pour convenir d'un rendez-vous téléphonique. Un questionnaire à 13 items comprenant 2 questions à réponses ouvertes leur était alors soumis lors du rendez-vous (ANNEXE 1). Il était demandé aux MG d’avoir le CRH sous les yeux afin de limiter les biais de mémorisation. Afin d’améliorer la qualité du questionnaire, une pré enquête a été réalisée auprès de trois MG « test ». Elle a permis d'évaluer le temps de l'entretien et d'améliorer la formulation des questions. 25 3. Résultats 3.1. Sélection des CRH Dans les 83 CRH initiaux, 59 ont été sélectionnés dans le centre 1 (53 via le DIM et 6 après repérage par les médecins du service), 10 dans le centre 2 et 14 CRH dans le centre 3. 39 CRH du centre 1, et 3 CRH du centre 3, ont été exclus. Les 10 CRH du centre 2 ont été retenus. Un total de 41 CRH a donc été recueilli : 20 provenant du centre 1, 10 du centre 2 et 11 du centre 3. Sur ces 41 CRH, 20 entretiens téléphoniques ont été réalisé, 10 à partir de CRH du centre 1, 6 à partir de CRH du centre 2 et 4 à partir de CRH du centre 3 (figure 3 - diagramme de flux). Figure 3 - Diagramme de flux 83 CRH 59 du centre 1 (53 par le DIM et 6 par les médecins des unités) 10 du centre 2 14 du centre 3 39 CRH exclu du centre 1 32 non liés au motif d’hospitalisation 7 survenu durant l’hospitalisation 1 survenu au SAU 3 CRH exclu du centre 3 (médecins traitants non MG) 41 CRH MG n’ayant pas donnés suite 10 n’ont pu être contactés directement 8 refus pour manque de temps 3 refusent de répondre à une enquête par téléphone 20 entretiens téléphoniques 26 3.2. Population de patients Le tableau 3 résume les caractéristiques des patients. L’âge moyen des patients inclus dans l’étude est de 87,2 +/- 5,5 ans dont 16 femmes (soit 80%) et 4 hommes. 17 (85%) vivent à domicile et 3 (15%) en EHPAD. 12 patients provenaient d’un SAU et 8 directement du domicile ou d’un EHPAD. Concernant leurs statuts fonctionnels, les patients avaient, en moyenne, un ADL à 5,25 +/- 1,5 et un IADL à 2 +/- 1,7. Les patients avaient, en moyenne, un score de co-morbidité selon Charlson de 6,8 (rang 4-11). La durée moyenne du séjour hospitalier était de 9,75 jours (rang 4-15). Le nombre de médicaments des patients inclus était en moyenne de 7,42 +/- 2,65 (rang 3-12) à l’entrée et de 7,85 +/- 2,85 (rang 3-13) à la sortie d’hospitalisation. Tableau 3 - Caractéristiques sociodémographiques des patients (n = 20) Variables Sexe, n (%) Hommes Femmes Age en années, moyenne (rang) 4 (20%) 16 (80%) 87,2 (78–97) Provenance, n (%) SAU Domicile 12 (60%) 8 (40%) Lieu de vie, n (%) Domicile EHPAD 17 (85%) 3 (15%) Autonomie, moyenne (rang) ADL IADL 5,25 (2–6) 2 (0-4) Comorbidités*, moyenne (rang) 6,8 (4-11) Aides à domicile, n (%) Aucune aide Modérée (1 à 3 fois/semaine) Importante (au moins 1 fois/jour) Maximale (24h/24) ou EHPAD NR 3 (15%) 7 (35%) 2 (10%) 4 (20%) 4 (20%) Durée du séjour hospitalier en jours, moyenne (rang) 9,75 (4-15) Nombre médicaments à l’entrée, moyenne (rang) Nombre médicaments à la sortie, moyenne (rang) 7,42 (3-12) 7,85 (3-13) * Selon le score de Charlson CRH : Compte-Rendu Hospitalier ; SAU : Service d’accueil des urgences ; EHPAD : Etablissement d’Hébergement pour les personnes âgées dépendantes ; NR : Non renseigné 27 3.3. Population de MG et entretiens téléphoniques 11 MG ont refusés de répondre par téléphone (la raison principale étant le manque de temps) et les autres MG n’ont pas pu être contacté. Au total, 20 entretiens téléphoniques ont été menés du 29/04/2013 au 19/06/2013. L’âge des MG interrogés était en moyenne de 56 +/- 8,5 ans avec une majorité d’hommes (14 contre 6 femmes). La plupart exerçaient en région parisienne (département des Hautsde-Seine et des Yvelines essentiellement), 5 MG étaient installés à Paris et un dans le Finistère. 11 MG ont une activité de groupe (soit avec au moins un autre collaborateur). 2 MG avaient une activité hospitalière associée (dans un service d’urgence) et seulement 3 MG encadrent des étudiants (dont 2 avec des internes). 16 MG (75%) estimaient à plus de 20% leur population « gériatrique » (soit à partir de 75 ans) au sein de leur patientèle et seulement 1 MG n’effectuaient pas de visites à domicile chez ses patients âgés. Le délai entre l’entretien téléphonique et la sortie d’hospitalisation était, en moyenne de 130 +/55,9 jours (rang 20-201) soit 4,3 +/- 1,8 mois (rang 0,7-6,7) (tableau 4). Tableau 4 - Caractéristiques sociodémographiques des MG interrogés (n=20) Variables Sexe, n (%) Hommes Femmes Age, moyenne (rang) 14 (70%) 6 (30%) 56 (39-69) Lieu d’exercice, n (%) Paris Région parisienne Autre (Finistère) 5 (25%) 14 (70%) 1 (5%) Type d’exercice, n (%) Individuel Groupe 9 (45%) 11 (55%) Formations complémentaires, n (%) 7 (35%) Activité hospitalière 2 (10%) Enseignement, n (%) 3 (15%) Estimation de leur population gériatrique* au sein de leur patientèle >30% 20 – 30% 10 – 20% < 10% 4 (20%) 11 (55%) 2 (10%) 1 (5%) * Age ≥ 75 ans ; MG : Médecins généralistes 28 3.4. Caractéristiques des accidents iatrogéniques Les médicaments cardio-vasculaires étaient impliqués dans 11 hospitalisations (55%). 6 (30%) impliquaient des diurétiques et dans 4 cas, ils étaient associés à d’autres molécules (associations de médicaments ou spécialités d’associations). Les psychotropes et médicaments du SNC sont impliqués dans 9 hospitalisations (45%) dont 3 (15%) impliquaient des neuroleptiques. 3 autres hospitalisations (15%) impliquaient des antalgiques (tableau 5). Tableau 5 – Molécules impliquées dans les accidents iatrogéniques Molécules par classe n (%) CARDIO-VASCULAIRE 11 (55%) Diurétiques Anticoagulants Sartans Anti angineux (trinitrine en patch) Digoxine Inhibiteur calcique PSYCHOTROPES ET MEDICAMENTS DU SNC Neuroleptiques Zolpidem IRS BZP L-dopa Valproate de sodium ANTALGIQUES Tramadol Lamaline® 6 (30%) 3 (15%) 2 (10%) 2 (10%) 1 (5%) 1 (5%) 9 (45%) 3 (15%) 2 (10%) 2 (10%) 1 (5%) 1 (5%) 1 (5%) 3 (15%) 2 (10%) 1 (5%) AUTRES IPP Alpha-bloquant Insuline 1 (5%) 1 (5%) 1 (5%) SNC : Système Nerveux Central ; IRS : Inhibiteur de la Recapture à la Serotonine ; BZP : Benzodiazepine ; IPP : Inhibituer de la Pompe à Proton. Les molécules étaient impliquées seules, dans la moitié des cas (10 accidents iatrogéniques), sinon elles étaient mises en causes en association avec au moins 2 molécules (tableau 6). Parmi celles-ci, 3 concernaient des spécialités d’association de molécules (Micardis Plus®, Atacand Plus® et Lamaline®). Comme le montre le tableau 6, lorsque les médicaments psychotropes étaient mis en cause, les motifs d’hospitalisations les plus souvent retrouvés étaient des malaises, des chutes, des troubles de la marche ou des vertiges. 2 vertiges étaient imputés à des associations avec des psychotropes (Zolpidem et Risperidone). Lorsqu’il s’agissait d’un médicament cardio- 29 vasculaire, en dehors des saignements sous anticoagulant, les motifs étaient : 2 syndromes confusionnels, 1 insuffisance rénale aigue et 3 hyponatrémies imputées à des diurétiques en associations (Micardis Plus, Atacand Plus associé à un IPP et l’hydrochlorothiazide associé à l’escitalopram). Tableau 6 – Molécules impliquées dans les accidents iatrogéniques et motifs d’hospitalisation correspondants. Molécules responsables de l’accident iatrogénique, n (%) Motifs d’hospitalisation Une seule molécule impliquée, n=10 (50%) Psychotropes et médicaments du SNC, n=6 (30%) Neuroleptiques, n=2 (10%) o Tiapridal o Amisulpiride Zolpidem, n=1 (5%) BZP, n=1 (5%) L-dopa, n=1 (5%) Valproate de sodium, n=1 (5%) Fausse route avec détresse respiratoire Perte d’autonomie Syndrome confusionnel Somnolence Malaise et chute Troubles de la marche Cardiovasculaires, n=4 (25%) - - Diurétiques,n=2 (10%) o Hydrochlorthiazide o Furosemide AVK, n=1 (5%) Dabigatran, n=1 (5%) Syndrome confusionnel aigu Insuffisance rénale aigue Hématome du membre inferieur Jambe augmentée de volume ≥ 2 molécules impliquées, n=10 (50%) Aspirine + AVK, n=1 (5%) Association d’au moins 1 diurétique, n=4 (25%) Hydrochlorothiazide + Escitalopram, n=2 (10%) - Telmisartan / Hydrocholothiazide * Candesartan / Hydrochlorothiazide ** + Omeprazol Anémie Hyponatrémie et céphalées Syndrome confusionnel Hyponatrémie Hyponatrémie profonde Association d’au moins 1 psychotrope, n=2 (19%) Tramadol + Zolpidem Tramadol + Trinitrine patch Bilan de vertiges Chutes à répétition Association de plus de 2 molécules, n=3 (15%) Paracétamol/Caféine/Opium *** Risperidone + Hemidigoxine + Diltiazem Furosémide + Insulinothérapie + Trinitrine patch + Alfuzosine Syndrome sub-occlusif Vertiges Chutes à répétition * Micardis Plus®, ** Atacand Plus®, *** Lamaline® BZP : Benzodiazépine ; AVK : Antivitamine K ; SNC : Système Nerveux Central 30 Comme décrit dans le tableau 7, les motifs d’hospitalisation étaient principalement des chutes associées à des troubles de la marche, des malaises et/ou des vertiges (n=6 soit 30%). 4 cas (25%) concernaient des syndromes confusionnels. 3 hyponatrémie (15%) ont été le motif principal d’hospitalisation et 3 accidents étaient liés à un saignement sous anticoagulant (AVK seul ou associé à l’aspirine et 1 cas sous Dabigatran). Les 3 autres motifs étaient une perte d’autonomie, un syndrome sub-occlusif et une fausse route. Tableau 7 - Motifs d’hospitalisation par ordre de fréquence. Motifs d’hospitalisation n (%) Chutes, troubles de la marche, vertiges ou malaise 6 (30%) Confusion ou somnolence 4 (25%) Troubles ioniques (Hyponatrémie et IRA) 4 (25%) Saignement sous anticoagulant 3 (15%) Perte d’autonomie 1 (5%) Sub-occlusion 1 (5%) Fausse route 1 (5%) IRA : Insuffisance Rénale Aigue 31 3.5. Evaluation de la qualité de la transmission médicale hospitalière 19 MG sur 20 (95%) avait reçu le CRH et l’avaient sous les yeux au moment de l’entretien téléphonique. Le seul MG qui ne l’avait pas reçu était celui installé dans le Finistère. Il a pris connaissance de l’hospitalisation durant l’entretien téléphonique. En revanche, seulement 9 MG (45%) avaient reçu un courrier ou le CRH dans la semaine suivant la sortie. 7 MG (35%) ont été contactés par téléphone pendant l’hospitalisation et la plupart ont souligné avoir été appelé essentiellement au début pour le recueil des antécédent sans être contacté par la suite, notamment à la sortie du patient. Concernant l’amélioration de la transmission de l’information médicale hospitalière, 9 MG (45%) ont estimé la transmission optimale, 5 (25%) ont regretté le manque d’utilisation d’une messagerie médicale sécurisée, 3 (15%) auraient préféré recevoir le CRH plus tôt et 3 (15%) auraient souhaité être contacté au moins à la sortie d’hospitalisation du patient. La part de responsabilité accordée à la iatrogénie était considérée comme « minime » ou « modérée » pour 13 MG (65%). Ils avaient tous pris en compte les modifications thérapeutiques faites durant l’hospitalisation. Les 13 situations cliniques sont présentées dans le tableau 8, ci-dessous. Pour 6 de ces hospitalisations, le CRH concluait à une origine polyfactorielle. Les raisons évoquées par les MG pour expliquer la part peu importante accordée à la iatrogénie étaient pour 6 d’entre eux (30%), le fait que la cause était polyfactorielle. 4 (25%) étaient peu convaincu par l’origine médicamenteuse. En dehors, d’un syndrome confusionnel imputé à l’arrêt de traitement par Zolpidem qui est une situation atypique peu documentée, les 3 autres situations sont un syndrome confusionnel sous l’association Tramadol® et Zolpidem, des vertiges sous Tramadol® et Nitriderm®, et un syndrome l’oligivie imputé à la prise de Lamaline®. Enfin, 3 MG (15%) sont en désaccord avec le diagnostic de iatrogénie médicamenteuse. Cela concerne une nécrose tubulaire aigue sous Lasilix® et 2 hyponatrémies iatrogènes. 32 Tableau 8 – Médicaments mis en causes, conclusions respectives des CRH et opinions des MG dans les 13 situations cliniques pour lesquels la part de responsabilité accordée à la iatrogénie par le MG était considérée comme « modérée » ou « minime » Médicament(s) imputé(s) n (%) Conclusions des CRH Visions des MG Part de responsabilité PSYCHOTROPES n=4 (25%) Tiapridal Raisons évoquées Fausses routes à répétition favorisées par les neuroleptiques. Minime Cause polyfactorielle Troubles de la marche polyfactoriels décompensés par un traitement psychotrope déséquilibré. Syndrome confusionnel en rapport avec un sevrage médicamenteux. Minime Cause polyfactorielle Minime Pas convaincu Encéphalopathie à la Dépakine®. Modérée Cause polyfactorielle Syndrome confusionnel pluri-factoriel associé à une hyponatrémie iatrogène. Minime Cause polyfactorielle Furosémide IRA secondaire à une déshydratation compliquée d’une nécrose tubulaire. Minime Pas d’accord Dabigatran Hématome de jambe au décours d’un surdosage en anticoagulant. Modérée Cause polyfactorielle Instabilité à la marche polyfactorielle associée à une hyponatrémie iatrogène. Minime Pas d’accord Atacand Plus® + Omeprazol Hyponatrémie sévère iatrogène. Minime Pas d’accord Tramadol + Zolpidem Syndrome confusionnel d’origine iatrogène. Modérée Pas convaincu Tramadol + Nitriderm® Vertiges sur iatrogénie (TramadolNitriderm®). Modérée Pas convaincu Lamaline® Syndrome d’oligivie réactionnel à la prise de Lamaline. Modérée Pas convaincu Furosémide + Insuline + Trinipatch® + Xatral® Malaises polyfactoriels favorisés par une déshydratation secondaire à l’introduction du Lasilix®, des hypoglycémies sous Lantus® et l’association Trinipatch® et Xatral® pourvoyeur d’hypotension othostatique. Modérée Cause polyfactorielle Amisulpiride Zolpidem Valproate de sodium CARDIO-VASCULAIRES n=3 (15%) HCT ASSOCIATIONS n=6 (30%) HCT + Escitalopram HCT : Hydrochlorothiazide 33 La part de responsabilité accordée à la iatrogénie est considérée comme « importante» pour 6 MG (30%). Ces situations cliniques sont résumées dans le tableau 9 ci-dessous. Tableau 9 – Médicaments mis en causes, conclusions respectives des CRH dans les 6 situations cliniques pour lesquels la part de responsabilité accordée à la iatrogénie par les MG était considérée comme « importante». Médicament(s) imputé(s) par classe Conclusion des CRH PSYCHOTROPES L-Dopa Hypotension orthostatique secondaire à l’augmentation du Modopar® Lysanxia® Surdosage en BZP CARDIO-VASCULAIRES AVK Hématome secondaire à un surdosage en AVK. HCT Hyponatrémie sévère sous Esidrex®. ASSOCIATIONS Aspirine + AVK Saignement digestif sous Aspirine et AVK. Risperidone + Hemidigoxine + Diltiazem Chutes répétées sur une polypathologie associée à une iatrogénie par traitements psychotrope et cardio-vasculaire. AVK : Antivitamine K ; HCT : Hydrochlorothiazide 34 3.6. Suivi ambulatoire des modifications thérapeutiques Tous les MG ont suivi ou envisageaient de poursuivre les modifications thérapeutiques réalisées durant l’hospitalisation. Dans 3 cas, le MG n’avait pas encore vu le patient en consultation depuis sa sortie d’hospitalisation. Dans un autre cas le patient était décédé peu de temps après sa sortie. 3.7. Evaluation des attentes des MG sur l’amélioration du lien ville-hôpital Les principales attentes exprimées par les MG afin d’améliorer le lien ville-hôpital sont résumées dans le tableau 10. La plupart ont regretté le manque de communication orale ou directe mais ont souvent soulevé le manque de temps, de chacun, inhérent à la profession. 5 MG (25%) ont souligné le délai trop long de réception du CRH et 1 MG a venté les mérites de la dictée vocale, pouvant être un gain de temps pour la rédaction et donc l’envoi du CRH. L’amélioration des outils de communication était un souhait pour 6 MG (30%) et la messagerie médicale sécurisée a été évoquée par 5 de ces 6 MG. Un MG a estimé que le principal frein à une collaboration efficace entre MG et MH est le manque de respect des MH vis-à-vis des MG. Il déplorait un rapport inégal sans aucun lien direct. 2 MG ont souligné l’amélioration croissante du lien ville-hôpital avec la mise en place des Equipes Mobiles de Gériatrie notamment. Tableau 10 –Éléments pouvant améliorer le lien ville-hôpital selon les 20 MG interrogés regroupées par thèmes Éléments à améliorer selon les MG (n=20) n fois cités (%) Manque de contact direct par téléphone 11 (55%) Manque d’outils de communication (messagerie médicale sécurisée) 6 (30%) Délai de réception des informations écrites trop long 5 (25%) Manque de soutient pour élaborer un projet social 1 (5%) Manque d’informations médicales transmises au patient durant l’hospitalisation 1 (5%) Difficulté d’hospitalisation en urgence (services injoignables) 1 (5%) D’avantage de respect des MH vis à vis des MG 1 (5%) Lien ville-hôpital de qualité 2 (10%) MH : Médecins Hospitaliers ; MG : Médecins Généralistes 35 4. Discussion Dépister un accident iatrogénique fait parti de l’EGS et donc des missions de la prise en charge hospitalière gériatrique. Elle ne peut être efficace qu’en collaboration avec les MG, garant de la continuité des soins. Plusieurs études récentes ont montrées que la transmission de l’information médicale des MH au MG n’était pas optimale (9,12,48,49,51– 53). Aucune étude ne s’est intéressée à l’évaluation la qualité de la transmission de l’information médicale hospitalière dans un contexte de iatrogénie médicamenteuse ainsi que les attentes des MG. Notre étude montre que la transmission médicale durant, et à la sortie, d’une hospitalisation liée à une iatrogénie médicamenteuse, chez un patient âgé, nécessite d’être améliorée et ne correspond pas toujours aux attentes des MG. Le terme « poly factoriel » retrouvé dans beaucoup des CRH témoigne de la difficulté qu’ont les MH à communiquer de manière claire et précise sur l’accident iatrogénique. Il lance en effet un discrédit sur le médicament. Par ailleurs, le terme de « iatrogénie » est assez peu employé dans les CRH. On constate que les MG interrogés minimisent souvent la iatrogénie, pour autant, tous prennent en compte les modifications thérapeutiques faites durant l’hospitalisation. La découverte d’une iatrogénie durant une hospitalisation est dans la majorité des cas circonstancielle et provient de la conjonction de plusieurs éléments favorisants (une déshydratation secondaire à un traitement diurétique surviendra au cours d’une anorexie, d’une fièvre ou d’une forte chaleur, par exemple). Cette notion est moins connue, car souvent non mise en évidence dans la littérature. Toutefois, l’étude française de Doucet et al., retrouvait la survenue d’un événement intercurrent aigu, le plus souvent déshydratation, dans 44,2% des accidents iatrogéniques. Ce sont ces situations à risque auxquels sont confrontés les MG et qui font toute la difficulté du diagnostic. Les MH, ont, de leur côté, des difficultés à expliciter clairement cette situation. Ils semblent aussi inégalement sensibilisés à la iatrogénie ce qui contribuerait à nuire à la qualité de la transmission de l’information. Notre étude met en évidence trois principaux éléments de réponse pour améliorer la communication sur la mise en évidence d’une iatrogénie médicamenteuse : - Une attention particulière doit est portée au courrier de fin d’hospitalisation qui, 36 selon l’article R.710-2-6 du Code de la Santé publique, doit être fait pour tout le séjour à l’hôpital et être adressé au médecin traitant dans un délai de 8 jours suivant la sortie (57). Cette obligation réglementaire fait d’ailleurs l’objet d’un indicateur dans le cadre du programme national d’Indicateur Pour l’Amélioration de la Qualité et la Sécurité des Soins (IPAQSS) (58). Dans notre étude, seulement 9 MG (45%) avaient reçu un courrier dans la semaine suivant la sortie soit un peu plus que la moyenne nationale qui est de 40% et d’Ile-de-France qui est à 35% en 2010 (59). - Le manque de contact direct durant l’hospitalisation du patient, élément le plus souvent cité par les MG interrogés, est un frein retrouvé dans de nombreuses autres études (9,48–50) tout comme la transmission trop tardive des informations écrites (12,48,50,56). Seulement 7 MG (35%), ont été contactés par téléphone pendant l’hospitalisation. Dans la méta analyse américaine de Kripalani et al. publiée en 2007 (9), le contact direct entre MG et MH durant l’hospitalisation était entre 17% et 20%. - Le délai d’envoi du CRH reste un des principaux freins à la continuité des soins. Cet élément est en effet cité à 5 reprises par les MG. 3.1. Caractéristiques des accidents iatrogéniques Dans notre étude, les principaux médicaments en cause sont les médicaments cardiovasculaires (impliqués dans 55% des accidents iatrogéniques), les psychotropes (45%) et les antalgiques (15%). Ces résultats sont similaires aux données de la littérature. Dans l’étude de Doucet et al. menée de 1997 à 1999 sur 2691 patients admis dans une unité de court séjour gériatrique : 43,7% des médicaments en cause étaient des médicaments cardiovasculaires et 31,2% concernaient des psychotropes (23). Dans l’étude de Laroche et al. réalisée sur 2018 patients hospitalisés dans un service de gériatrie aiguë, les médicaments cardiovasculaires sont responsables de 47,5% des accidents iatrogéniques et 30% impliquent des psychotropes ou des médicaments neurologiques. La symptomatologie cardio-vasculaire est, dans ces 2 études, la symptomatologie la plus fréquemment retrouvée (31,5% dans l’étude de Laroche et al. (46) et 26% dans l’étude de Gurwitz et al. (25)). Or, dans notre étude, les manifestations neuropsychiatriques sont retrouvées dans plus de la moitié des motifs d’hospitalisation (55%) mais elle prend en compte certaines chutes, vertiges ou confusion d’origine cardio-vasculaire. Par ailleurs, le manque d’effectif ne permet pas d’obtenir des pourcentages pertinents. 37 3.2. Les outils pour améliorer les prescriptions non optimales On distingue, dans la littérature, différents types de prescription non optimale (1): L’excès de traitement ou « overuse », la prescription inappropriée ou « misuse » l’insuffisance de traitement ou « underuse ». - L’ « overuse » correspond à l’utilisation de médicaments prescrits en l’absence d’indication (l’indication n’a jamais existé ou n’existe plus), ou qui n’ont pas prouvé leur efficacité (SMR insuffisant). La attribue un niveau Commission de la Transparence de SMR pour chaque médicament (la quasi-totalité des médicaments remboursables par l’Assurance Maladie a bénéficié d’une révision de son SMR depuis juin 2001). L’enquête ESPS 2000 a montré que, parmi les 30 médicaments les plus prescrits en France, 8 d’entre eux avaient un SMR insuffisant. Plus de la moitié des médicaments avec un SMR insuffisant correspondent aux veinotoniques (30%) et aux vasodilatateurs périphériques (25%) (60). L’absence d’indication de traitement défini aussi l’ « overuse ». La prescription excessive des benzodiazépines, pour la prise en charge de troubles du sommeil ou d’une anxiété liée à un syndrome dépressif, est une erreur de prescription. L’enquête nationale de l’Assurance Maladie réalisée en 2000, basée sur les remboursements auprès des sujets prenant au moins un médicament psychotrope, a montré que le taux annuel de consommateurs d’anxiolytique et d’hypnotiques augmentait avec l’âge, alors que la prévalence des syndromes anxieux diminue (61). - L’insuffisance de traitement ou « underuse » correspond à l’absence d’instauration d’un traitement efficace chez les sujets ayant une pathologie pour laquelle une ou plusieurs classes médicamenteuses ont démontré leur efficacité. De nombreuses pathologies sont sous traitées actuellement chez les sujets âgés et très âgés : l’hypertension artérielle systolique, l’insuffisance coronaire, l’insuffisance cardiaque à dysfonction systolique, l’arythmie complète par fibrillation auriculaire non valvulaire, la dépression du sujet âgé, l’ostéoporose fracturaire, les douleurs cancéreuses (1). - Enfin, le « misuse » correspond à l’utilisation de médicaments dont les risques dépassent les bénéfices attendus. Le premier à avoir réfléchi sur ce concept est Mark H. Beers qui a établi, dès 1991, pour 38 les personnes âgées en maison de repos, une liste de médicaments dont la prescription n’était pas souhaitée (62). Elle a été actualisée en 1997 (63), puis en 2003 (64) et enfin en 2012 (65). Cette dernière version comprend 53 médicaments ou classes médicamenteuses réparti en 3 catégories : ceux à éviter chez les personnes âgées, ceux qui en présence de certaines pathologies peuvent exacerber ces pathologies et enfin ceux qui doivent pétré utilisés avec prudence chez les patients âgés (ANNEXE 2). En 1997, l’équipe canadienne de McLeod et al. (66) a proposé une autre liste de médicaments inappropriés en raison d’un désaccord sur l’inclusion de certains médicaments par Beers ; ils ont introduit notamment la notion d’interactions maladie/médicaments et médicaments/médicaments. En 2000, Naugler et al. (67) ont développé un outil bref de dépistage des prescriptions inappropriées chez les patients âgés sur base des critères de leur compatriote McLeod : The Improving Prescribing in the Elderly Tool (IPET), constitué de 14 critères (10 interactions médicament-pathologie, 2 classes médicamenteuses inappropriées et 2 critères faisant référence à la durée de traitement) et a été développé pour des patients âgés de 70 ans et plus. Zhan et al. (68), en 2001, ont proposé une variante en classant les médicaments en trois catégories : médicaments qui sont toujours à éviter, médicaments qui sont rarement appropriés, médicaments parfois indiqués mais mal utilisés. Ces critères qualifiant la prescription inappropriée en gériatrie ont été déterminés à partir de consensus d’experts fondés sur la méthode Delphi à deux tours. Néanmoins, ces listes nord-américaines sont mal adaptés à la situation européenne du fait de la différence de disponibilité des médicaments (69). En France, le problème de la prescription de médicaments inappropriés chez les personnes de plus de 65 ans vivant à domicile a été évalué à partir des données de la cohorte 3C utilisant la liste de Beers de 1997 adaptée à la pratique médicale française (70). Cette adaptation avait des limites méthodologiques : L’élaboration n’était pas précisée et elle reposait sur une confrontation d’opinions de pharmacologues et de gériatres et non pas sur des critères issues de la méthode Delphi comme les études nord-américaines. Dans cette adaptation française réalisée en 2001, quelques autres critères ont été adjoints, comme par exemple la co-prescription de deux benzodiazépines ou de deux AINS. Une mise à jour a été élaborée en 2009 par Laroche et al. (69) avec une méthodologie plus rigoureuse (méthode Delphi à deux tours regroupant quinze experts français) et permet de fournir une liste de médicaments inappropriés adaptée à la pratique médicale française 39 chez des malades de 75 ans et plus. Elle contient 34 critères dont 29 médicaments ou classes médicamenteuse potentiellement inappropriés et 5 situations cliniques particulières (hypertrophie de la prostate, glaucome par fermeture de l’angle, incontinence urinaire, démence, constipation chronique). 25 critères correspondent à un rapport bénéfice/risque défavorable, 1 critère à une efficacité discutable et 8 critères à un rapport bénéfice/risque défavorable et une efficacité discutable (ANNEXE 3). Les critères existants développés par Beers ou ceux de l’IPET (62,67) n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité sur la réduction des effets indésirables et la diminution de la consommation des ressources associés. Ceux publié par Laroche et al., a le mérite d’être applicable en France mais ne prend pas en compte l’omission de prescription. C’est dans ce contexte que l’outil STOPP-START a été élaboré par l’équipe irlandaise de Gallagher et al. afin de limiter les prescriptions médicales inappropriées et les effets indésirables directement associés. Sa facilité et rapidité d’application ont incité l’équipe de Lang et al. a proposé un version française (71). En ciblant les médicaments les plus couramment prescrits dans la population gériatrique, les critères STOPP pour « Screening Tool to Older’s Person’s Prescription » et START pour « Screening Tool to Alert Right Treatment » ont pour objectifs de détecter à la fois : - les principales interactions médicamenteuses et les effets indésirables en lien direct avec la prescription ; - les effets indésirables et les interactions en regard des co-morbidités des patients et de la prescription de ces médicaments ; - l’omission des prescriptions des médicaments considérés comme appropriés. Cette version comporte, comme la version originale, 87 critères ordonnés selon les principaux systèmes physiologiques (ANNEXE 4). Ils considèrent à la fois les médicaments inappropriés, les interactions médicamenteuses et les co-morbidités (65 critères STOPP), mais également l’omission de prescriptions considérées appropriées (22 critères START). Il a l’avantage d’être simple et a démontré son applicabilité auprès des médecins hospitaliers, des médecins de ville et des pharmaciens (72–74). La proportion des PMI dépistées par ce nouvel outil en ambulatoire varie entre 21 et 52% (73,75). L’impact potentiel de la liste STOPP a été évalué en milieu hospitalier par l’équipe de Gallagher et al. (76) qui montre une amélioration de la pertinence des prescriptions avec une réduction du risque absolu de 37,5% des PMI en utilisant STOPP. Il n’existe aucun essai randomisé contrôlé évaluant cet outil en médecine générale. Une thèse de 2012 réalisé auprès de 20 40 MG en Rhônes-Alpes a montré que l’utilisation de l’outils STOPP permettait une diminution de 46,9% des PMI (77). Il est également constaté dans ce travail, une diminution du nombre de médicament pour presque 40% des patients. Dans les outils cités par les MG pour limiter le risque de récidives de iatrogénie médicamenteuse, 8 MG mentionnent une banque de données sur le médicament (Vidal ou la banque Claude Bernard). Elles correspondent en effet à des banques de données électroniques intégrant les informations produites par les autorités officielles, des informations scientifiques produites par les sociétés savantes et toute autre information sur le médicament. Les banques Claude Bernard, Vidal, Thésorimed et Thériaque sont agrées par la HAS (78). Parmi les approches réglementaires visant l’optimisation de la prescription, la loi du 13 aout 2004 relatives à l’assurance maladie a chargé l’HAS d’établir une procédure de certification des Logiciels d’Aide à la Prescription (LAP). Le référentiel de certification traite, essentiellement, de la prescription médicamenteuse. Il a pour objectif de promouvoir des fonctionnalités susceptibles d’améliorer la qualité de la prescription, de faciliter le travail du prescripteur, de favoriser la conformité réglementaire de l’ordonnance et de diminuer le coût du traitement à qualité égale (79). Le référentiel de la certification des LAP destinés à la médecine ambulatoire date de juin 2008 et celui des LAP hospitaliers a été publié en juin 2012. Seulement 10 logiciels sont destinés à la médecine ambulatoire (80). Dans la littérature internationale, plusieurs travaux témoignent d’autres méthodes d’optimisation des prescriptions médicamenteuses du sujet âgé en soins ambulatoires : - Certains systèmes informatiques de prescription ont été évalués : Un essai randomisé contrôlé canadien a démontré une diminution significative du taux d’initiation de PMI grâce à un système informatisé d’aide à la décision (Computerized décisionmaking support ou CDS) (81). Ces systèmes se heurtent à des problèmes techniques et leur applicabilité reste limitée. - Les approches éducatives et le retour d’information ont été utilisés pour promouvoir des changements dans les habitudes de prescription. Ils sont souvent utilisés en combinaison. Deux études d’intervention, américaine et danoise, combinant enseignement aux MG et recommandations sur des PMI identifiées, ont amélioré la 41 qualité de la prescription (82,83). Néanmoins, ce type d’intervention nécessite des ressources importantes et semblent difficile à mettre en œuvre. - Le concept anglo-saxon des « soins pharmaceutiques », pratique pharmaceutique centrée sur le patient, est une approche visant l’optimisation des prescriptions. Elle est encouragée dans plusieurs pays (USA, Royaume-Unis, Canada, Pays-Bas, Australie et Nouvelle-Zélande). Les études de Hanlon et al. aux USA (84) et Krska et al. en Ecosse (85) ont mesuré l’impact de l’intervention du pharmacien dans l’optimisation de la PMSA. Bien que ce partenariat pharmacien-médecin soit une approche intéressante, cette étroite collaboration semble difficile à mettre en œuvre en ville. - Les approches pluridisciplinaires pour la prise en charge des personnes âgées sont parmi les approches les plus efficaces. L’étude de Crotty et al., réalisée en 2004 en Australie (86), analysait l'impact des conférences multidisciplinaires sur la qualité des prescriptions médicamenteuses et sur les troubles du comportement de patients en institution. Il s’agissait d’analyse de cas en groupe (le MG, un gériatre, un pharmacien, le personnel de soins et un représentant de l'Association Alzheimer de l'Australie du Sud) visant la réduction des PMI. Les ordonnances, avant et après l’intervention, étaient évaluées avec le MAI (Medication Appropriateness Index) et réalisé par un pharmacien indépendant. La qualité de la prescription était améliorée dans le groupe d'intervention. Les groupes de discussion avec les MG entrepris à la fin de l’étude pointaient le manque de temps comme obstacle majeur. S’y ajoutait le défi de coordonner un groupe multidisciplinaire de professionnels de santé. L’évaluation de ce type d’intervention a également été menée en ambulatoire par l’équipe américaine de Coleman et al. en 1999 et l’équipe finlandaise de Strandberg et al. en 2006. D’après ces résultats, les conférences multidisciplinaires sont une approche possible pour réduire l'utilisation de médicaments inappropriés en soins primaires. Les contraintes économiques et de temps en limite sa mise en place en ambulatoire. En France, l’étude OMAGE (Optimisation des Médicaments chez le sujet Agé), axé sur l’éducation thérapeutique, fait partie des projets innovants visant à améliorer la qualité des prescriptions des sujets âgés (87,88). 42 3.3. Outils de communication au service du lien ville-hôpital Le développement des outils de communication pourrait être un moyen d’améliorer la qualité de la transmission de l’information entre prescripteurs. Dans cette étude, l’amélioration des outils est souhaitée par 6 MG (35%) et 5 MG cite la messagerie médicale sécurisée. L’évolution des technologies informatiques permettra, en effet, d’envisager de nouvelles possibilités de diffusion des informations médicales par voie électronique. Actuellement, en France, la transmission de messages cryptés est le moyen de communication médical électronique le plus employé (89). L’outil Apicrypt, crée par l’APICEM (Association pour la Promotion de l’Informatisation et de la Communication en Médecine) est le plus utilisé par les médecins libéraux. Les principaux freins actuels à son développement sont liés à des problèmes techniques et de confidentialité (90). En 2011, environ 20% des MG n’avaient pas de connexion Internet au cabinet et environ 70% n’utilisent pas de messageries sécurisées (89). Par ailleurs, l’e-santé défini par la Commission Européenne comme l’application des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) à l’ensemble des activités en rapport avec la santé, rencontre des problèmes d’interopérabilité lors d’échanges de données médicales. En 2007, 50% des MG des pays européens, leaders de l’e-santé, rencontraient ces problèmes lors d’échanges de données médicales (91). La France est, dans ce domaine, en retard par rapport aux autres pays européens et n’atteint que le 11ème rang européen concernant l’utilisation des NTIC parmi les MG. Le Dossier Médical Personnel (DMP), dont les bases théoriques ont été posées par la loi n°2004-810 du 13 Août 2004 relative à l’Assurance Maladie est censé être un nouvel outil de communication médicale. Il a 3 objectifs principaux : - améliorer la qualité et la continuité des soins ; - améliorer la coordination entre les professionnels de santé, par une augmentation des échanges professionnels lors du parcours de soins du patient ; - augmenter la participation du patient à sa propre prise en charge. Dans sa conceptualisation, le DMP permet de collecter les données individuelles de santé auprès des différents professionnels, en les conservant en un lieu sûr et pérenne. Il doit assuré la protection des données, c'est-à-dire la gestion des droits d'accès. Lors de chaque consultation, l'utilisation du DMP permet à chaque acteur de santé de disposer des 43 données médicales du patient de manière rapide et simple (92). En pratique, la mise en place du DMP rencontre de nombreuses difficultés. Le fait que le patient reste maître des différentes étapes de la saisie des rubriques de son DMP (son accord matérialisé par sa Carte Vitale est nécessaire lors de chaque utilisation de ce dossier), est un des freins à son développement et engendre des problèmes éthiques liés à la possibilité de masquage des informations. La sécurisation de la transmission des données médicales n’est, par ailleurs, pas optimale. L’utilisation du DMP suppose que les professionnels de santé soient équipés d’une connexion internet ADSL. C’est le cas pour seulement 35% des MG d’après le sondage IPSOS SANTE de 2007 (93). La généralisation du DMP ne peut se concevoir sans la généralisation de l’usage de la messagerie sécurisée. 3.4. Confiance accordée par les MG à la prise en charge hospitalière Dans notre étude, 16 MG (80%) estiment avoir confiance dans la prise en charge hospitalière. Les 4 MG ayant exprimés leur manque de confiance, soulignent leurs difficultés pour hospitaliser les patients en urgence ou pour contacter les services hospitaliers. Un d’entre eux a été particulièrement virulent et déplore le manque de respect des MH vis-à-vis des MG. Cela fait écho à une enquête d’opinion réalisée en 2010 au CHU de Grenoble auprès de 337 MG (53). Les résultats de cette enquête montre que, pour les MG, le CHU est le reflet d’une haute technicité et d’une médecine de pointe. Ils reconnaissent la qualité du plateau technique et la compétence de ses professionnels mais cette image positive est ternie par le vécu de leurs relations professionnelles avec l’hôpital et plus particulièrement avec les MH. Le rapport de 2007 de la Fédération Hospitalière de France souligne que : « L’amélioration des liens de travail entre médecine de ville et médecine hospitalière est un enjeu fort pour la qualité de l’accueil des patients et la fluidité de leurs parcours de soins », et précise la nature de l’enjeu : «Le médecin de ville est le premier adresseur à l’hôpital [..]. L’hôpital a intérêt à prendre en compte ses attentes s’il veut concrétiser et valoriser ses possibilités de prise en charge » (97). Les rédacteurs de ce rapport proposent 5 axes de travail dont le premier est d’améliorer la circulation de l’information. 44 3.5. Bénéfices de l’expertise gériatrique 7 MG (35%) n’ont pas davantage confiance dans un service de gériatrie pour la prise en charge de leurs patients très âgés. Ils l’expliquent par le fait que leurs critères de choix pour hospitaliser leurs patients résident davantage dans le rapport qu’ils ont avec les MH et/ou leurs confiances qu’ils accordent à un service ou une structure et/ou le secteur géographique. 2 MG ne voient clairement aucune valeur ajoutée à une prise en charge dans un service de gériatrie comparée à une unité conventionnelle. Plusieurs études montrent qu’une prise en charge dans un service de gériatrie aiguë diminue le risque de déclin fonctionnel, sans effet sur le risque de ré hospitalisations précoces ni sur la mortalité (94,95). La spécificité de la prise en charge gériatrique détaillée dans le référentiel métier rappelle les particularités de son offre sanitaire et médico-sociale (96). 3.6. Points forts et limites de l’étude Un des points forts de cette étude est que les CRH ont été recueilli dans 3 centres différents ce qui a permis de confronter des approches hospitalières différentes et d’élargir la zone géographique de recrutement des MG. Les MG interrogés n’ont pas été sélectionné mais recruté par les CRH, ce qui rend ce groupe relativement hétérogène (peu de maitres de stage ou de MG impliqué à la faculté). Concernant l’élaboration du questionnaire, la réalisation de 3 entretiens téléphoniques « test » a permis d’améliorer sa formulation. Enfin, le caractère quantitatif et semi-qualitatif du cette enquête a permis de confronter des données brutes avec les attentes des MG et ainsi de recueillir les éléments à améliorer. Le manque d’effectif est la principale limite de cette étude et aucune analyse statistique n’a donc pu être réalisée. D’autre part, les CRH ont été sélectionné dans une zone géographique restreinte (Paris et région parisienne limitée à 3 départements) entrainant un biais de sélection avec une population de MG et de patients peu représentatif de la population générale. Concernant la sélection des CRH, celle-ci n’a pas été uniformisée avec d’une part l’intervention du DIM et d’autre part, la relecture simple des CRH, ce qui n’a pas permis de recueillir tous les CRH des centres d’une manière homogène. Concernant l’entretien téléphonique, 3 MG ont refusé de répondre au questionnaire par téléphone. Un rendez-vous de visu aurait été mieux accepté et, aurait probablement laissé plus de temps et donc plus de place à la parole. Enfin, la date d’envoi du CRH n’était pas connue par la plupart des MG et il aurait été intéressant de retrouver cet élément. 45 CONCLUSION La iatrogénie médicamenteuse constitue un problème de santé publique particulièrement d’actualité chez les personnes âgées. La loi n° 2004-806 du 9 août 2004, relative à la politique de santé publique, fixe comme objectif de parvenir à la réduction de la fréquence des prescriptions inadaptées, et à la réduction de la fréquence des évènements iatrogènes entraînant une hospitalisation. L'optimisation des PMI, c'est à dire mieux prescrire, incite la mise en place de dispositifs de prévention. Les consultations de prévention pour les personnes âgées de plus de 70 ans définies par le Haut conseil de santé publique (HCSP) en est un exemple (98). Les recommandations à ce sujet se multiplient, notamment de la Haute Autorité de Santé (HAS) (99) et dernièrement de l’Académie Nationale de Médecine (100), afin d’améliorer la prescription et la révision de l’ordonnance, à l’hôpital comme en ambulatoire. Le lien ville-hôpital et la communication sur la mise en évidence d’un accident iatrogénique nécessitent d’être améliorée. L’importance de la réception du courrier dans la semaine suivant la sortie, l’amélioration des délais d’envoi des CRH et la valorisation des contacts directs entre MH et MG sont des éléments primordiaux à améliorer. Le développement de la e-santé et de nouveaux outils contribuera certainement à améliorer la qualité de la transmission médicale et des prescriptions mais leur mise en œuvre reste encore limitée. Ce travail nécessite d’être poursuivi par une étude randomisée contrôlée évaluant l’efficacité d’une intervention de communication optimale (contact téléphonique aux MG à l’entrée et à la sortie de l’hospitalisation, courrier systématiquement remis au patient à sa sortie, mise en évidence d’une iatrogénie médicamenteuse systématiquement spécifiée dans le CRH avec les justifications des modifications thérapeutiques) sur la qualité des prescriptions et sur les ré hospitalisations. Il serait également intéressant d’aborder cette problématique à l’aide d’une étude qualitative par focus groupe de MG et de MH. 46 BIBLIOGRAPHIE 1. Legrain S, others. Consommation médicamenteuse chez le sujet âgé. Consomm Prescr Iatrogénie Obs HAS [Internet]. 2005 [cité 2 oct 2012]; Disponible sur: http://hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/pmsa_synth_biblio_2006_08_28__16_44_51_580 .pdf 2. Queneau P, Grandmottet P. Rapport de mission sur la iatrogénie médicamenteuse et sa prévention. Paris; 1997 juill. 3. Ankri J. Le risque iatrogène médicamenteux chez le sujet âgé. Gérontologie Société. 1 déc 2002;n° 103(4):93‑106. 4. Laroche M-L, Charmes J-P, Nouaille Y, Fourrier A, Merle L. Impact of hospitalisation in an acute medical geriatric unit on potentially inappropriate medication use. Drugs Aging. 2006;23(1):49‑59. 5. Singlard E. Adaptation des traitements chez la personne âgée hospitalisée : la justification dans le courrier de sortie est-elle vraiment un atout ? 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Maitre de stage universitaire : 2 cycle (externes), SP1 ou SASPAS Associé ou titulaire (MCU, PU) Chef de clinique (CCU) ème o Avez-vous une activité hospitalière ? o Réalisez-vous des visites à domicile chez vos patients âgés de plus de 80 ans et si oui a quelle proportion ? ENQUÊTE 1) Avez-vous reçu le CRH ? o OUI o NON 2) Quelle est la date d’envoi du CRH ? 3) Quelle est la part de responsabilité que vous accorderiez à la iatrogénie médicamenteuse concernant cette hospitalisation ? o Importante o Modérée o Minime 4) Avez vous pris en compte les modifications thérapeutiques faites durant l’hospitalisation ? o OUI o NON Si non, pourquoi ? 5) Avez-vous été informé de la prise en charge du patient durant l’hospitalisation ? o OUI o NON 6) Les informations médicales (CRH et/ou lettre de sortie) vous ont elles été transmises dans les 7 jours suivant la sortie ? o OUI o NON 7) Comment, selon vous, la transmission de ces informations aurait-elle pu être améliorée ? 8) Votre patient(e) a-t-il (elle) été réhospitalisé(e) depuis sa sortie ? o OUI o NON 54 Si oui, pour quel motif ? 9) Votre patient(e) avait-il (elle) déjà été hospitalisé(e) durant l’année qui précéde cette hospitalisation ? o OUI o NON o Ne sait pas Si oui, pour quel motif ? 10) Connaissez-vous ou utilisez-vous des outils permettant de limiter le risque de récidive de iatrogénie médicamenteuse ? o OUI o NON Si oui, lesquels ? 11) D’une manière générale, avez-vous confiance dans la qualité de la prise en charge hospitalière ? o OUI o NON o Ne se prononce pas 12) Avez-vous d’avantage confiance dans un service de gériatrie que dans un autre service de médecine pour la prise en charge de vos patients très âgés? o OUI o NON o Ne se prononce pas 13) Selon vous, comment améliorer le lien ville-hôpital à la sortie d’une hospitalisation ? 55 ANNEXE 2 : Critères de Beers 2012 56 57 58 59 60 61 62 63 ANNEXE 3 : Liste des médicaments inappropriée chez les personnes âgées de 75 ans et plus adaptée à la pratique française selon Laroche et al. 64 65 66 67 68 ANNEXE 4 : Critères STOPP et START d’après Lang et al. 69 70 RESUME Contexte : L’amélioration de la prescription médicamenteuse chez le sujet âgé (PMSA) est un objectif prioritaire de santé publique. La mise en évidence d’une iatrogénie durant une hospitalisation en unité de gériatrie aigue (UGA), nécessite une transmission rigoureuse de l'information aux médecins généralistes (MG). Objectifs : Evaluer la qualité de la transmission médicale hospitalière dans un contexte de iatrogénie médicamenteuse chez un sujet âgé. Etudier le suivi ambulatoire des modifications thérapeutiques et les attentes des MG concernant la transmission médicale et l’amélioration du lien ville-hôpital. Méthode : Enquête prospective quantitative et semi qualitative auprès de MG à partir de CompteRendu Hospitaliers (CRH) de patients hospitalisés en UGA dans 3 centres hospitaliers de Paris ou sa région. La iatrogénie était retenue comme cause principal des CRH inclus. Un questionnaire à 13 items était soumis aux MG lors d’un rendez-vous téléphonique. Résultats : 20 entretiens ont été menés. Les médicaments cardio-vasculaires étaient impliqués dans 11 accidents iatrogéniques (55%) contre 9 (45%) pour les psychotropes et médicaments du SNC et 3 (15%) pour les antalgiques. 19 MG (95%) avaient reçu le CRH. 7 (35%) avaient été contactés par téléphone pendant l’hospitalisation. 9 (45%) estimaient la transmission optimale, 5 (25%) regrettaient le manque d’utilisation d’une messagerie médicale sécurisée, 3 (15%) auraient préféré recevoir le CRH plus tôt et 3 (15%) auraient souhaité être contacté au moins à la sortie d’hospitalisation. La part de responsabilité accordée à la iatrogénie était considérée comme « minime » ou « modérée » pour 13 MG (65%). Tous avaient suivi les modifications thérapeutiques. Le lien ville-hôpital pourrait surtout être améliorée grâce à la communication directe, citée par 11 MG (55%). Conclusion : La communication hospitalière concernant la iatrogénie pourrait être améliorée en valorisant les échanges directs avec les MG et en diminuant le délai d’envoi des CRH et des courriers. Mots clés : sujet âgé, prescriptions médicamenteuses, iatrogénie, médecins généralistes, communication inter-disciplinaire. 71