4èmes Assises Winncare Services 13 janvier 2016 « Maîtriser le risque microbiologique » Niveau de propreté physique et bactériologie attendu par un établissement de santé, après traitement du matériel médical. (Activité PSDM) Annie BRENET- CDS Hygiéniste La propreté: faut qu’ça brille…! Oui, mais pas seulement ! L’entretien de l’environnement a 2 objectifs: Donner au dispositif ou matériel, un aspect propre qui inspire confiance par le NETTOYAGE (élimination des salissures visibles à l’œil) Esthétique, image de marque de l’établissement Réduire la contamination microbiologique des surfaces du dispositif ou matériel par le BIONETTOYAGE afin de permettre d’assurer une prise en charge en soins de qualité dans un environnement maîtrisé.(nettoyage, évacuation des salissures, application d’un désinfectant) La propreté sensorielle C’est-à-dire l’absence relative de taches et le bon aspect après finition : sec agréable au toucher sentir bon ou tout au moins ne pas dégager d’odeur désagréable La propreté microbiologique Cela sous entend que les articles ne contiennent pas ou peu de micro-organismes. La qualité microbiologique peut être appréciée par des prélèvements réalisés par la technique d’emprunte gélosée. Le niveau cible est < 12 UFC*/25 cm2 (norme AFNOR NF EN 14065 de mai 2003 basée sur la démarche qualité RABC**) Absence de germes pathogènes Les risques liés à la diffusion des germes d’origine humaine impliquent un circuit bien adapté. * UFC: Unité Formant Colonie ** RABC: Risk Analysis and Biocontamination Control La norme RABC (1) La norme n’est pas d’application obligatoire absence de décret d’application, contrairement à la restauration pour HACCP • Manuel RABC (modes opératoires) – Comment je fais… • Journal RABC (enregistrements) – Je prouve que j’ai fait… La norme RABC (2) • Système de management de la qualité microbiologique avec analyse des risques et maîtrise de la biocontamination, garantir et maintenir la propreté microbiologique jusqu’à la livraison à l’établissement utilisateur • Secteurs spécifiques : santé, alimentaire, pharmaceutique, cosmétique,... La norme RABC (3) • Conditions préalables • Plan de prévention adapté aux risques • Programme de surveillance de points de maîtrise avec actions correctives • Vérification périodique du système • Documentation appropriée Les outils de contrôle • Visent à qualifier et/ou quantifier l’efficacité des opérations de nettoyage et de désinfection au regard de valeurs cibles • La qualité du linge et des équipements est l’une des conditions requise pour assurer confort et hygiène au patient hospitalisé. La chaîne épidémiologique L’objectif de l’hygiène : rompre la chaîne de transmission pour éviter l’infection En connaissant tous les maillons de la chaîne, on sait où agir, et quelles mesures mettre en œuvre ! Les réservoirs de germes L'air : poussières/supports de germes, courants d’air, ventilations, climatisation… Autres : les déchets, le linge sale, les sols et surfaces… Contamination Définition: Présence sur une surface inerte ou non, de micro-organismes qui ne sont pas en phase de multiplication, qui ne sont donc pas susceptibles de donner une réaction physiologique. Les modes de transmission 2 modes de transmission : - Directe = contact étroit entre le sujet porteur et l'hôte réceptif - Indirecte = nécessite un intermédiaire ( matériel, vêtement, air,...) 2 voies de transmission : - Manu portée : un vecteur – les mains - Aéroportée: un vecteur - gouttelettes de Pflügge et les Droplets nucléi La bactérie C’est un être vivant unicellulaire qui ne peut être vu qu’au microscope. > taille de l’ordre du micron ( 0,3 à 5µ) > se nourrit , respire, excrète, se reproduit... Ces bactéries appartiennent à l’une des catégories suivantes : • Les bactéries commensales : vivent en contact étroit avec l’homme; présentes sur la peau et les muqueuses ; inoffensives • Les bactéries saprophytes : présentes dans l ’environnement • Les bactéries pathogènes : pathos = maladie gène = engendrer Elles sont retrouvées le plus souvent dans 90 % des cas dans les Infections Nosocomiales Reproduction des bactéries Dans les conditions de chaleur et d’ humidité, les bactéries possèdent la faculté de proliférer. 1 bactérie peut donner naissance à … 10 millions d’autres bactéries en 10 heures ⇒ 1 multiplication toutes les 20 minutes Titre 3 Action de la température sur la croissance bactérienne Risque lié aux germes Risque de prolifération microbienne entre le moment où les équipements sont manipulés au chevet du patient et le lieu où ils sont acheminés pour être traité (nettoyage et désinfection) Les équipements sales peuvent être des réservoirs de micro-organismes: – Staphylocoques (flore cutanée) – Salmonelles, clostridium difficile, entérobactéries (matières fécales) Mais encore... • Pseudomonas, entérobactéries (dans les urines infectées) • BK (présents dans les crachats d’un patient tuberculeux) • Staphylocoque aureus, streptocoques (pus) • VIH, hépatites, … (sang) Persistance des bactéries sur les surfaces inertes Bactéries Durée de persistance SARM 7J à 7 mois PSEUDOMONAS AEROGINOSA 6H à 16 MOIS ACINETOBACTER BAUMANII 3 JOURS à 5 MOIS ERV 5 JOURS à 4 MOIS VIBRIO CHOLERAE MAX 7 JOURS CLOSTRIDIUM DIFFICILE (SPORES) 5 MOIS MYCOBACTERIUM TUBERCULOSIS 1 JOUR à 4 MOIS How long deo nosocomial pathogens persist on inanimate surfaces? A systematic review Axel kramer and all BMC infectious diseases Les virus Exemples : - virus des Hépatites A, B, C, ... - V.I.H. (Virus de l'Immunodéficience Humaine) - Varicelle (virus de contact) - Grippe (voie respiratoire) - Rotavirus (voie orofécale) Moyens de lutte : - chaleur - produits virucides: antiseptiques , désinfectants et antiviraux Se caractérise par la présence d’un seul acide nucléique : virus avec ADN ou ARN - Taille : 0,1 à 0,01 micron = 0,0001 mm à 0,00001 mm (10 fois à 100 fois plus petit que la bactérie) - Reproduction : il ne peut pas se reproduire seul il est toujours parasite d'une autre cellule Les champignons Exemples : - Aspergillus = moisissure (responsable de l'Aspergillose, pneumopathie souvent mortelle chez les immuno-déprimés) Moyens de lutte: - filtration de l'air - température - produits antifongiques (fongistatiques ou fongicides) = antiseptiques, désinfectants, et antifongiques /médicaments. Risque lié aux vecteurs de germes - Les mains - Les vêtements du personnel - Le matériel partagé dispositifs de soin et de prévention les équipements médicaux, le mobilier, etc ,... - L’environnement: l’air, l’eau, les surfaces, les locaux… Tout équipement utilisé est potentiellement contaminé. Les germes dont il est porteur sont détruits par les techniques habituelles de lavage. Il peut être source de contamination lors du ramassage. RAPPEL: Les précautions « standard » recommandent le port de gants pour toute manipulation de matériel souillé par des produits biologiques. Comment lutter contre les sources de contamination ? Respect des Précautions Standard Respect des Bonnes Pratiques de Bionettoyage Connaissance de la Conduite à tenir en cas d’Accident d’exposition au sang (AES) et produits biologiques Lutter contre le biofilm • Un biofilm est une communauté de microorganismes (bactéries, champignons etc...) adhérant entre eux, fixée à une surface, et caractérisée par la sécrétion d'une matrice adhésive et protectrice. Cycle de vie d’un biofilm Center for Biofilm engineering, Montana State University www.erc.montana.edu/default.htm EQUIPEMENTS MEDICAUX ET HYGIENE Consignes d’entretien en fonction du risque infectieux Patient en Précautions Complémentaires (PC) d’hygiène ( PC Contact, PC Gouttelettes, PC Air) Patient porteur de BMR Mesures techniques « géographiques » pour infection à : – Clostridium Difficile – Gale – Pédiculose – En cas de souillures importantes 27 Quel traitement Usage unique Réutilisable Jeter après emploi 3 possibilités ou A patient unique Matériel propre Jeter après utilisation Matériel désinfecté Matériel stérile • Les matériels liés à l’environnement du malade (matériel hôtelier, de kinésithérapie, de contention, de prévention, de surveillance…) seront le plus souvent propres. • Un traitement complémentaire « la Désinfection » pourra être réalisé en fonction du risque infectieux Les grands principes du bionettoyage Dépoussiérage humide Opération de récupération des salissures non adhérentes en les piégeant sur un support. Nettoyage (cf.GUIDE DU BIONETTOYAGE) Opération (macroscopique) d’élimination des salissures biologiques, organiques ou liquides présentes sur des surfaces inertes avec un procédé faisant appel aux 4 facteurs Cercle de SINNER = opération de nettoyage suivants : Action mécanique Action chimique Action mécanique Température Temps d’action 11 12 1 10 Température Produit Temps 2 9 3 4 8 7 6 5 Action chimique Bio nettoyage Il est défini comme un procédé destiné à réduire la contamination des surfaces, norme NF X 50-790, activité de nettoyage industriel - lexique de la propreté. Le terme de bio nettoyage est employé en pratique pour désigner les opérations d’entretien des locaux. La désinfection Définition: C’est une opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et /ou virus présents au moment de l’opération (NFT 72-101). La désinfection des équipements PRINCIPE – La désinfection est réalisée pour le matériel de prévention d’escarres par exemple. OBJECTIF – Détruire les micro-organismes résiduels sur le matériel qui a précédemment été décontaminé, nettoyé, rincé et séché. Il est donc propre et sec. « On ne désinfecte bien que ce qui est propre » PRODUIT – Produit désinfectant d’activité bactéricide, fongicide, sporicidie et virucide TECHNIQUE – Utilisation de la désinfection par spray ou usage du procédé « vapeur » ou encore de lingettes désinfectantes pré-imprégnées Performance du nettoyage • Elle repose notamment sur: – Le choix • • • • Des matériels Des produits chimiques ( bon produit pour la bonne cible) Des consommables Des équipements – La fréquence d’application des procédures – Les compétences des « acteurs » Grands principes d’hygiène et d’organisation 1) 2) 3) 4) 5) Nécessité de choisir une technique qui ne soit pas vecteur de micro-organisme Nécessité de porter une tenue vestimentaire adaptée à l’exécution des travaux d’entretien des surfaces Nécessité d’un nettoyage régulier et périodique respectant les procédures en vigueur Nécessité d’une formation du personnel responsable de l’hygiène des équipements Nécessité d’évaluer : - l’application des procédures - les résultats obtenus Les garants de la réussite… • La formation des principaux acteurs assurant l’entretien des équipements est la garantie de la réussite de toutes les opérations de nettoyage et • La sécurité des personnels MERCI DE VOTRE ATTENTION !