5. Fonctions trigonométriques 5.1 Cercle trigonométrique 1 + M M + sin α tan α α O cos α I Quelques rappels géométriques : • Le cercle trigonométrique est le cercle de centre O et de rayon 1, orienté comme indiqué. est par définition la mesure de l’arc • La mesure α ∈ [0; 2π[ (en radians) de l’angle IOM de cercle 6.0ptIM. • Si M(x; y) est un point de ce cercle associé à un angle α alors par définition x = cos α et y = sin α. sin α • La tangente tan α = peut s’interpréter comme la pente de la droite (OM), qui est cos α aussi la distance indiquée IM sur le dessin. Définition. • La fonction qui, à α ∈ R, associe cos α, est la fonction cosinus. • La fonction qui, à α ∈ R, associe sin α, est la fonction sinus. 5.2 Dérivabilité 5.2.1 Résultats préparatoires Lemme. Pour un petit angle α > 0, on a sin α α tan α. 39 24.88pt Preuve. On a clairement aire(OMI) aire(6.0pt IOM) aire(OM I), ce qui se traduit par α 1. sin α 1. tan α π.12 . 2 2π 2 Le résultat souhaité est obtenu par simplification évidente. ¤ Lemme. La fonction cosinus est continue en 0. Preuve. est inférieure ou égale à la longueur de l’arc 6.0ptIM. La longueur de la corde [IM]√ 2 2 Ainsi sin α + (1 − cos α) α, soit 2 − 2 cos α α. On passe au carré : 2 − 2 cos α α2 , α2 α2 ce qui donne cos α 1 − . Finalement 1 − cos α 1. Le théorème d’encadrement 2 2 ¤ prouve alors que cos α tend vers 1 = cos 0 lorsque α tend vers 0+ . sin α = 1. α→0 α Lemme. On a lim sin α Preuve. Soit α > 0. On sait alors que sin α α tan α = , ce qui donne d’une part cos α sin α sin α sin α 1 et d’autre part cos α. Il vient donc cos α 1. Lorsque α tend vers 0+ , α α α sin α sin(−α) sin α le théorème d’encadrement montre lim+ = 1 car lim+ cos α = 1. Vu que = , α→0 α→0 α −α α ¤ le résultat reste vrai en 0− . Remarque. Ceci prouve au passage que la fonction sinus est dérivable en 0. cos α − 1 = 0. α→0 α Lemme. On a lim α2 cos α 1 (forumule qui reste inchangée si α < 0). Il Preuve. On a vu pour α > 0 que 1 − 2 α cos α − 1 suit − 0 et le théorème d’encadrement montre la limite nulle. Même méthode 2 α avec α < 0, ce qui permet d’obtenir le résultat souhaité. ¤ Remarque. Ceci prouve au passage que la fonction cosinus est dérivable en 0. 5.2.2 Dérivées du sinus et du cosinus Théorème. La fonction sin est dérivable sur R et sa dérivée est la fonction cos. sin(x + h) − sin x Preuve. Soit x ∈ R ; on écrit le taux d’accroissement du sinus en x : = h cos h − 1 sin h sin x cos h + sin h cos x − sin x = sin x + cos x . Nos résultats précédents montrent h h h alors que la limite de ce taux lorsque h tend vers 0 vaut sin x.0 + cos x.1 = cos x. ¤ Théorème. La fonction cos est dérivable sur R et sa dérivée est la fonction − sin. π Preuve. Il suffit de noter que cos x = sin − x . Le théorème de dérivation d’une fonction 2 π − x = − sin x. ¤ composée montre que cos est dérivable et que cos x = − cos 2 40 Théorème. Si u est une fonction dérivable alors cos u et sin u sont dérivables, avec : (cos u) = −u sin u et (sin u) = u cos u . Preuve. C’est une application directe du théorème de dérivation d’une composée. ¤ 5.3 Propriétés 5.3.1 Étude Théorème. • La fonction sinus est impaire. • La fonction cosinus est paire. Preuve. Il suffit de noter que ces fonctions sont définies sur R et vérifient sin(−x) = − sin x et cos(−x) = cos x de par leur définition géométrique. ¤ Définition. Une fonction f définie sur R est T -périodique si f (x + T ) = f (x) pour tout x ∈ R. Théorème. Les fonctions sinus et cosinus sont 2π-périodiques. Preuve. Ceci découle de leur construction géométrique. ¤ Remarque. Initialement nous devions étudier sin et cos sur R. Leur périodicité permet de ramener l’étude à l’intervalle (de la mesure principale) ] − π; π], puis leur parité permet de se contenter de [0; π[. Sur cet intervalle réduit, on obtient facilement : x cos x sin x π 2 0 + 0 1 0 x π π 2 0 − − sin x − cos x 0 5.3.2 Courbes Sinus 1 − π2 0 −1 41 π 2 − 1 0 −π 0 π π −1 Cosinus 1 −π − π2 0 π π 2 −1 Sinusoïde A sin(ωt + ϕ) A −π − π2 T 0 π 2 π −A Ici A est l’amplitude, ω la pulsation (i.e. vitesse angulaire), T la période et ϕ le déphasage (décalage temporel horizontal). 2π On a les relations ω = = 2πf , où f est la fréquence. T Théorème. Une fonction f (t) = A cos ωt + B sin ωt est une sinusoïde. √ A A 2 B cos ωt + sin ωt . On note alors que + C C C 2 B B A et cos ϕ = . On voit alors = 1 et donc il existe un angle ϕ vérifiant sin ϕ = C C C apparaître la formule sommatoire du sinus : f (t) = C(sin ϕ cos ωt + cos ϕ sin ωt) qui donne f (t) = C sin(ωt + ϕ). ¤ Preuve. Soit C = A2 + B 2 . On a : f (t) = C 42