nFormation diabète santé 1er Trimestre 2O14 - LeTTRe n°9 éDiTo Cher(ère) ami(e), Ce neuvième numéro marque un tournant dans la publication de notre lettre Information Diabète Santé, qui s’enrichit des contributions expertes de nouveaux rédacteurs. Cela répond pleinement à notre objectif de vous offrir une vision transversale de l’actualité de la diabétologie, qu’elle soit nationale ou internationale, et qu’elle se place au niveau de la recherche, de la médecine, du point de vue du soignant ou du patient. Nous espérons par là parler au plus grand nombre, tout en répondant aux interrogations de chacun d’entre vous. Il nous tient à cœur de vous transmettre une information de qualité et espérons avoir trouvé le bon équilibre entre des sujets traitant de thématiques « pratiques », comme autant de clés pour la bonne gestion du diabète au quotidien, que de thématiques d’avenir, ouvrant sur de nouvelles perspectives. Avec mes plus sincères remerciements pour l’intérêt que vous portez à nos activités et à la lutte contre le diabète, Bonne lecture, Professeur Michel PINGET recHErcHe EN BREF, LES DERNIÈRES ACTUALITÉS DU LABORATOIRE DU CENTRE EUROPÉEN D'ÉTUDE DU DIABÈTE PBilan à mi-parcours du projet ORAIL BIS, visant au développement d’une insuline administrable par voie orale Ce projet développé en partenariat avec l’Université de Chatenay-Malabry (Paris-Sud), l’Institut Charles Sadron (CNRS), et les sociétés Photon&Polymers et Catalent, vient de franchir une nouvelle étape. Après avoir passé les premières phases de validation sur le petit animal les équipes d’ORAIL Bis travaillent maintenant à un changement d’échelle. Conformément aux étapes réglementaires définies par le cahier des charges dans le cadre du développement d’un nouveau médicament, il s’agit aujourd’hui pour l’industriel Catalent qui produit les gélules de préparer des lots cliniques pour une validation sur le gros animal. Rappelons que ce projet, labélisé par Alsace Biovalley, est développé grâce au soutien du FEDER, du Fond Unique Interministériel, de la Région Alsace et de la Communauté Urbaine de Strasbourg. PPremier anniversaire du projet européen BIOSID Les 9 et 10 janvier derniers, les différents partenaires impliqués aux côtés du CeeD et de sa start-up Defymed dans le programme européen BIOSID visant à la validation clinique du pancréas bioartificiel MAILPAN®, se sont réunis à la Pitié Salpétrière à Paris pour dresser un premier bilan d’activités. Au cours de cette première année, le projet a connu des avancées considérables : > du point de vue du dispositif : un nouveau prototype bénéficiant d’une résistance mécanique renforcée et d’une forme ronde plus physiologique pour une implantation chez le patient est actuellement en cours de validation. Ce nouveau prototype, doté d’une membrane intelligente, a fait l’objet d’un dépôt de brevet fin 2013. > du point de vue cellulaire : le manque d’oxygène et le confinement ont pu être identifiés comme délétères à la survie des cellules placées au sein du dispositif. En conséquence, il s’agit aujourd’hui de développer un milieu de culture permettant de répondre à ces problématiques : apport d’oxygène, de molécules anti-inflammatoires, développement de matrices… PLancement du projet BIOARTMATRIX Le CeeD vient d’obtenir un financement de la Région Alsace pour le développement du projet francoquébécois Bioartmatrix, visant à améliorer la viabilité des îlots pancréatiques avant et après greffe. Développé en partenariat avec le laboratoire de Génie de l’Université de Sherbrooke, financé pour sa part par le CQDM (Consortium Québécois sur la Découverte du Médicament), Bioartmatrix a pour principale vocation de mettre au point des matrices favorables à la survie des cellules transplantées. Defymed aura pour objectif de valider cette matrice dans le dispositif MAILPAN au cours de la troisième année du projet. Le laboratoire de bio-ingénierie et de biophysique du Dr Patrick Vermette – Université de Sherbrooke L’équipe du Dr Vermette est spécialisée dans le développement de technologies et de procédés favorisant la culture de substituts tissulaires vascularisés. Plus spécifiquement, elle cherche à mettre au point un dispositif permettant d'améliorer la transplantation d'îlots pancréatiques. « Nous avons toujours dit que nous cherchions à travailler sur des projets qui peuvent paraître étranges » affirment Brian Otis et Babak Parviz, les deux chercheurs de Google à l’origine du nouveau projet du géant du Web : des lentilles intelligentes pour permettre aux patients diabétiques de suivre, en temps réel, leur taux de glucose. Comment ? Grâce à leur liquide lacrymal. Une implication dans le diabète semblait incontournable pour cette firme américaine déjà impliquée dans la recherche médicale ! Son objectif : révolutionner le quotidien du patient en lui épargnant les contraintes des mesures pluriquotidiennes de sa glycémie par voie capillaire. Ces nouvelles lentilles fonctionneraient grâce à une petite puce connectée et un capteur de glucose miniaturisé, enfermés entre deux couches du matériau qui sert à la fabrication des lentilles de contact. Pour prévenir le patient, en cas d’hypo ou d’hyperglycémie, ils œuvrent parallèlement à la conception d’un système de signaux lumineux, intégré à la lentille de contact. Pour l’heure, des tests cliniques ont déjà été réalisés mais beaucoup de chemin reste à parcourir pour rendre ce projet viable et amener ce type de produit sur le marché. D’autant que le concept ne fait pas l’unanimité : certains médecins ont exprimé leur scepticisme quant à la fiabilité de ce nouveau dispositif. En effet, la correspondance entre la concentration de sucre évaluée par la lentille et la glycémie veineuse mesurée en laboratoire n’a, à ce jour, pas été démontrée. ©google / AP Des lentilles pour mesurer la glycémie : le nouveau projet fou de Google ! ALImEnTATIOn eT PLAISIr Bien manger sans se ruiner…c’est possible ! On pense souvent que, pour bien se nourrir, il faut beaucoup dépenser. À tort. On peut tout à fait, sans se ruiner, viser la qualité et apporter à notre corps tout ce dont il a besoin pour bien fonctionner. À condition de faire ses courses intelligemment, de se (re)mettre aux fourneaux et de savoir jongler avec les différentes familles d’aliments. Trop cher de s’alimenter sainement ? Pas du tout ! Voici les ficelles pour bien se nourrir sans casser sa tirelire. On achète des basiques Il suffit de regarder le prix au kilo des produits transformés : c’est plus cher que les aliments de base ! On préfère donc le basique : yaourts natures plutôt qu’aux fruits, escalope de dinde plutôt que cordonbleu, pommes de terre plutôt que cubes à rissoler… Et pas de light : onéreux, et pas toujours valables ! De plus, qui dit produits transformés dit ajout de sucre, sel, matières grasses, additifs, colorants… Avec des aliments natures, pas de surprise. On privilégie les aliments de saison En achetant fruits, légumes et poissons en fonction de la saison, le coût de production est moindre : dans les supermarchés, ce sont souvent ceux en promotion. Si en plus on vit près d’un producteur qui pratique la vente directe, on peut trouver du frais encore moins cher car les frais de port et d’intermédiaires sont éliminés. Ces fruits et légumes de saison correspondent aux besoins nutritionnels du moment. De plus, ils sont gorgés de vitamines et minéraux car ils ont subi moins de transport et de stockage. On ne boude ni les conserves, ni les surgelés À condition de les choisir natures et non cuisinés (à vérifier sur la liste des ingrédients), leurs apports nutritionnels sont quasi-identiques aux produits frais. En plus d’afficher des tarifs abordables, ils présentent l’avantage d’être portionnables et de se conserver longtemps, donc de limiter les pertes. Ces modes de conservation préservent les vitamines et minéraux car le délai entre la récolte et le conditionnement est court. Cela permet aussi de varier son alimentation en toute saison. On privilégie les protéines à bas coût Côté viandes, jambon, dinde, poulet et porc sont accessibles. Côté poissons, lieu noir, sardine, maquereau, et thon en conserve sont très abordables. Sans oublier les œufs, économiques. On révise aussi la taille des morceaux : 150 g pour les femmes, 200 g pour les hommes suffisent chaque jour. Les viandes et poissons les moins chers sont nutritionnellement aussi intéressants que les autres. Quant aux œufs, ils sont riches en vitamines (A, D, E) et minéraux. On pratique une cuisine d’assemblage Pas besoin d’avoir une cuisine de chef étoilé pour bien se faire à manger. Avec des ingrédients de base et un minimum de matériel, on peut réaliser une foule de préparations : viande hachée + boîte de tomates concassées + spaghettis = bolognaise ; semoule + légumes + poulet = couscous… En préparant soi-même ses plats, on s’assure des apports diversifiés et équilibrés car on peut doser les proportions des différents ingrédients et les ajouts de sucre, sel et matières grasses. Exemple : Une soupe : Une soupe faite maison coûte 1,50 €, contre 3,50 à 4,50 € en brique ou surgelée. Composée de légumes frais de saison (poireaux, carottes, navets, tomates, potiron…), féculents (pommes de terre, pâtes, Floraline…) et d’eau, la soupe contribue à équilibrer notre alimentation en faisant le plein de vitamines, de minéraux et de fibres. Avec du pain ou des croûtons, du fromage râpé, servie chaude ou froide selon les saisons, elle peut aussi se transformer en un délicieux plat de résistance économique. En dépannage : achetez un sac de légumes pour potage surgelé (1,70 €), faites cuire 15 minutes, mixez et ajoutez une pointe de crème fraîche, c’est prêt ! - Les plats uniques : moins de 3 € (quiches, tartes aux légumes, légumes en gratins avec de la béchamel, pâtes et légumes grillés…) contre en moyenne 5 € pour l’équivalent déjà préparé. - Les pâtisseries : 2 € environ par exemple pour un gâteau au chocolat, un gâteau au yaourt, un clafoutis aux fruits de saison ou des crêpes, contre 4 € pour un marbré ou un cake acheté en grande surface. Magret de canard à la mandarine et mousseline de panais aux noix ( pour 4 personnes) Ingrédients : P Magrets de canard (d'environ 400 g chacun) P 4 mandarines P 100 g de sirop d'agave P 100 ml de vinaigre de vin P 10 ml de liqueur de mandarine (Mandarine Napoléon) P 300 ml de fond de veau P Sel, poivre Pour la mousseline de panais : P 600 g de panais P 30 g de beurre P 1 c. à soupe de sirop d'agave P 1 c. à café de jus de citron P 500 ml d'eau P 150 ml de crème liquide P 1 c. à café de cannelle en poudre P 1 c. à café de coriandre en poudre P quelques cerneaux de noix P Sel, poivre Préparez la sauce : Lavez 4 mandarines, prélevez les zestes de deux d'entre-elles, pressez-les. Retirez au maximum la peau blanche des zestes, taillez-les en julienne (très fines bandes) et plongez-les dans l'eau bouillante. Filtrez aussitôt, changez l'eau, portez-la à ébullition et plongez à nouveau les zestes. Recommencez une troisième fois (cette opération sert à enlever l'amertume). Portez à ébullition 50 g de sirop d'agave avec le vinaigre. Laissez réduire jusqu'à ce que la sauce nappe la cuillère. Hors du feu, ajoutez la liqueur et le jus des mandarines. Ajoutez enfin le fond de veau et les zestes et faites réduire à feu moyen. Salez, poivrez. Préparez la mousseline : Lavez et épluchez les panais. Coupez-les en rondelles et faites-les revenir légèrement dans le beurre. Ajoutez le jus de citron et le sirop d'agave. Couvrez d'eau et laissez cuire une vingtaine de minutes (vérifiez la cuisson à l'aide d'un petit couteau). Mixez avec l'eau de cuisson. Ajoutez la crème, la cannelle et la coriandre. Rectifiez l'assaisonnement avec le sel et le poivre. Réchauffez au dernier moment. ©www.commoncook.fr - Emilie M. Préparation : 20 minutes - Cuisson : 45 minutes - Four 180° - Th. 6 Préparez la viande : Préchauffez votre four th. 6/7 (190°C). Préparez les magrets en retirant les nerfs apparents. Quadrillez la peau à l'aide d'un couteau. Salez et poivrez. Coupez des petites tranches de mandarine. Fendez la chaire de la viande de façon à pouvoir y glisser les tranches de fruit. Placez les magrets dans un plat non graissé côté peau. Arrosez avec le reste du sirop d'agave et poivrez. Saisissez à feu moyen avant d'enfourner 10 minutes (+ ou - 2 minutes selon la cuisson désirée). Versez un peu de sauce dans les assiettes. Déposez dessus la moitié d'un magret pré-tranché avec quelques mandarines. Mettez un peu de mousseline parsemée de noix et servez aussitôt SOINS Les troubles cognitifs des diabétiques âgés : des relations complexes pour une nouvelle complication du diabète Par Bernard Bauduceau et Lyse Bordier, Professeurs du Val-de-Grâce - Service d’Endocrinologie de l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin Toutes les études épidémiologiques notent l’augmentation conjointe de la fréquence du diabète et des démences. Ce fait tient à l’allongement de l’espérance de vie et à la progression de la prévalence du diabète notamment chez les personnes âgées. Toutefois, les relations entre le diabète, les hypoglycémies, le déclin cognitif et les démences s’avèrent discutées et particulièrement complexes. Le déclin cognitif des diabétiques La très grande majorité des travaux transversaux montrent que les diabétiques présentent globalement une altération des fonctions cognitives par rapport à une population indemne. Ce déficit cognitif est important au-delà de 70 ans et paraît lié à l’ancienneté de la maladie diabétique et à l’équilibre glycémique. Les études longitudinales disponibles s’inscrivent elles aussi en faveur d’une dégradation accélérée des fonctions cognitives des diabétiques. Influence du diabète sur les démences Dans la population générale, les états démentiels répondent à une maladie d’Alzheimer dans 80% des cas. Le diagnostic de démence vasculaire « pure » n’intéresse que dans 7 à 10% des cas et dans 3 à 5% des cas les lésions de maladie d’Alzheimer et de démence vasculaire coexistent dans des formes « mixtes ». Bien que les résultats des études ne soient pas formels, le diabète semble intervenir dans la survenue d’une démence d’Alzheimer. En revanche, le diabète qui constitue un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, double le risque d’apparition d’une démence vasculaire. L’association si fréquente de l’hypertension artérielle et du diabète multiplie ce risque par 6. Les hypoglycémies sont responsables de troubles cognitifs Les conséquences des hypoglycémies sont redoutées à juste titre chez les diabétiques âgés. Les hypoglycémies sévères apparues entre 55 et 65 ans semblent bien constituer un facteur de risque de survenue d’une démence après 20 ans d’évolution. En revanche, les conséquences des hypoglycémies mineures même répétées ne sont pas connues. Ce risque hypoglycémique, notamment chez les sujets âgés, ne doit toutefois pas constituer un argument pour un laxisme dans les objectifs glycémiques qui doivent être fixés individuellement en fonction du terrain et de la fragilité des malades. de ces malades et des erreurs dans l’observance du traitement. La reconnaissance des manifestations cliniques des hypoglycémies est difficile chez les malades présentant une démence et conduit à l’instauration d’un traitement psychotrope inadapté. C’est pourquoi la constatation d’un taux particulièrement bas d’HbA1c doit faire suspecter des épisodes hypoglycémiques passés inaperçus ce qui est loin d’être rare notamment en EHPAD. Ne pas confondre troubles cognitifs et dépression La survenue d’un syndrome dépressif est fréquente chez les sujets âgés. La dépression constitue un facteur à la fois confondant et aggravant d’un syndrome démentiel débutant. Son diagnostic et son évaluation sont souvent malaisés en raison du masque trompeur que la dépression peut adopter et de son intrication fréquente avec le déficit cognitif. L’interrogatoire de l’entourage, l’enquête portant sur les conditions de vie et la présentation des troubles sont déterminants pour l’évaluation puis le traitement des états dépressifs. Conséquences sur la prise en charge L’affaiblissement des performances intellectuelles entraîne des difficultés dans la prise en charge du diabète ce qui souligne la nécessité d’un dépistage car les troubles cognitifs sont souvent méconnus. Ainsi, dans l’étude Gérodiab, 25% des malades avaient un MMSE (mini-mental state examination - Test d'évaluation des fonctions cognitives et de la capacité mnésique) inférieur à 25/30 alors que seuls 11% étaient considérés comme présentant une altération cognitive. L’insulinothérapie comportant un schéma simple et administrée par un tiers représente souvent la solution à adopter en cas de troubles cognitifs importants. Les objectifs doivent rester raisonnables en évitant les hypoglycémies. Enfin, la prescription des anticholinestérasiques ne présente aucune particularité chez les diabétiques. Les démences favorisent les accidents hypoglycémiques chez les diabétiques Les démences constituent par elles-mêmes un facteur de risque important dans la survenue d’hypoglycémies sévères en raison du caractère aléatoire de l’alimentation Extrait du livre du Dr Michel Gerson « 100 questions/réponses pour mieux comprendre le diabète de type 2 » Question 35 : pourquoi parle-t-on d’escalade thérapeutique dans le diabète de type 2 ? Le diabète de type 2 est une maladie évolutive ; au fil des années, l’insulinopénie – la carence en insuline – s'accroît rendant nécessaire une escalade thérapeutique. En d’autres termes, le traitement médicamenteux doit être progressivement intensifié. Le traitement initial consiste, après la mise en place des mesures hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée, activité physique) en une monothérapie par metformine. Puis au bout de quelques mois ou années, un deuxième antidiabétique est ajouté ; le prescripteur a alors le choix entre plusieurs classes thérapeutiques comme antidiabétique de seconde intention. On préfère souvent la classe thérapeutique pour laquelle on a le plus de recul, c’est-à-dire les insulinosécréteurs ; mais chez certains patients le risque d’hypoglycémie lié aux insulinosécréteur peut amener à préférer une gliptine. Ensuite, il pourra être nécessaire d’avoir recours à une trithérapie d’antidiabétiques oraux ou d’associer un médicament injectable : incrétinomimétique ou insuline. Un incrétinomimétique peut être préféré en cas d’obésité. Chez les autres patients l’insuline est habituellement proposée initialement sous la forme d’une seule injection. Par la suite, il peut être nécessaire d’avoir recours à plusieurs injections. VIe PRaTIQue D.A.S.T.R.I. : Améliorer la vie des patients et la sécurité de tous par Daniel Marleix Pourquoi éliminer séparément nos déchets de soins ? C’est un enjeu de sécurité publique. Afin d’éviter au maximum les piqûres accidentelles des personnels chargés des ordures ménagères ou du tri de déchets, le législateur a étendu les obligations sanitaires des professionnels de santé (médecins, infirmières…) aux patients qui s’injectent des médicaments (ex : l’insuline) ou contrôlent leurs glycémies avec lancettes & bandelettes. En France, 1,4 million de personnes utilisent chaque année 360 tonnes de matériel médical piquant susceptible de transmettre des virus en cas de piqûre accidentelle. C’est pourquoi, la Direction Générale de la Santé, le Ministère de l’Environnement (filières déchets), le Ministère de l’Intérieur pour les collectivités locales, les fabricants de médicaments injectables, de matériel d’injection et d’autosurveillance, les collectivités locales, des industriels des déchets médicaux, les pharmaciens, les associations de patients ont travaillé longuement pour développer la filière DASTRI, spécifiquement en charge des déchets des patients en auto-traitement. Elle est financée exclusivement par les laboratoires de traitements injectables et de dispositifs médicaux sans en répercuter le coût sur les patients. Qui est en charge de la collecte et du traitement de ces DASRI perforants ? C’est l’éco organisme DASTRI (www.dastri.fr), agréé le 30/ 12/2012 par les pouvoirs publics, qui organise cette filière au plan national avec l’aide d’une vingtaine d’opérateurs régionaux. Un maillage du territoire par au minimum 5000 points, permet un point de collecte de proximité (en moyenne un tous les 15 km et pour 50000 habitants). à savoir : Que doit-on faire de ses déchets de soins ? Les jeter après usage dans une boîte à aiguilles mise à disposition gratuitement par votre pharmacien lors de la délivrance d’un matériel piquant ou d’un médicament injectable. Quand la boîte est pleine ou 3 mois maximum après sa première utilisation, la retourner anonymement, dans le point de dépôt indiqué par votre pharmacien ou consulter le site www.nous-collectons.dastri.fr. En Alsace, en fin d’année 2013, 60% de pharmaciens avaient commandé des boîtes à aiguilles. Toutefois toutes les pharmacies ne se sont pas encore inscrites comme point de collecte. Comment sait-on que la boîte est pleine ? La boîte à aiguille est pleine, quand son contenu arrive au trait : soit 80% du volume utile. Ne jamais forcer et la fermer définitivement pour le transport et le dépôt. Que deviennent mes boîtes à déchets après dépôt dans des contenants distribués par des opérateurs DASTRI ? Elles sont pesées, emportées dans des véhicules spécialisés pour être banalisées et incinérées à haute température dans des fours dédiés dans la région. D.A.S.R.I. : Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux Qui est concerné ? Les patients en autotraitement (sans intervention concomitante d’un professionnel de santé) Quels sont les produits et dispositifs médicaux concernés ? Les lancettes d’auto surveillance et autopiqueurs à barillet, les aiguilles à stylo, les cathéters, les cathéters tout en un, les aiguilles seules, les micro-perfuseurs, les stylos avec aiguilles serties ou rétractables, les seringues avec aiguille sertie, les sets de transport, les seringues types Imiject… Quels sont les produits et dispositifs médicaux non-concernés ? Les cotons, compresses, bandelettes à glycémie, emballages de cathéters, notices, boites cartons qui même souillés ne sont pas piquants. Comment font les personnes âgées ou seules ? Exactement comme pour les médicaments, sauf si elles ont une infirmière à domicile qui s’occupera alors de ces déchets pour les soins qu’elle pratique. Mon chat est diabétique… Est-ce que je peux avoir une boîte pour les seringues ? Non, la filière DASTRI est réservée aux déchets de soins des patients. Parlez-en à votre vétérinaire ou pharmacien qui vous vendent les seringues. Remerciements à Mme L.BOURET, Déléguée générale de DASTRI, pour l’aide apportée dans la rédaction de cet article. recHErcHe Peut-on anticiper l’apparition d’un diabète de type 2 ? A vec plus de 366 millions de personnes touchées, le diabète représente aujourd’hui la 7e pathologie la plus mortelle au monde. Le diabète de type 2 en est la forme la plus courante (environ 90% des cas). Résultant d’une interaction de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux liés au mode de vie, il est le plus souvent asymptomatique. La maladie peut ainsi n’être diagnostiquée que plusieurs années après son apparition, une fois les complications déjà présentes. Une équipe de chercheurs du Massachussetts General Hospital de Boston viennent de faire une véritable découverte qui pourrait révolutionner le dépistage de ce diabète sournois. En effet, dans le cadre d’une étude de cohorte, ces chercheurs ont récupéré puis analysé la composition d’échantillons sanguins de 376 personnes suivies pendant 12 ans. La moitié d’entre elles sont devenues diabétiques. Au terme de leur analyse, ils ont découvert qu’une petite molécule, l’acide alpha aminoadipique (2-AAA) était plus abondante chez les futurs diabétiques sans qu’elle n’ait de réel lien avec les autres facteurs connus LeTTRe IPS n°9 ¦ 1 er TrimesTRe 2014 Source : Journal Of Clinical Investigation - 2013 ; 123(10):4309-4317 pour favoriser l’apparition du diabète. Ainsi, en rassemblant leurs analyses, ces chercheurs nordaméricains ont tiré la conclusion suivante : les individus présentant un taux important de la molécule 2-AAA ont un risque 4 fois plus élevé de développer un diabète de type 2. Son administration à des souris permettrait d’améliorer leur glycémie et d’augmenter leur production d’insuline, suggérant que cette molécule régulerait la fonction des cellules pancréatiques. La 2-AAA serait donc en passe de devenir un nouveau biomarqueur efficace pour un dépistage précoce du diabète. Directeur de la publication Professeur Michel Pinget ¦ Rédactrice en chef Marion Wetzel ¦ Rédacteurs Docteur Michel Gerson, Céline Distel, Tiphaine Jung ¦ Centre européen d’étude du Diabète, Boulevard René Leriche, 67 200 Strasbourg - [email protected] ¦ Conception et réalisation laCompagnie ¦ Imprimé sur papier « PEFC » en provenance de forêts gérées selon les principes du développement durable ¦ Label imprim’Vert ¦ EN ALSACE Cette lettre est éditée par les membres de l'Institut Prévention Santé Strasbourg : DIABÈTE | OBÉSITÉ | MALADIES CARDIO-VASCULAIRES