Read more - Centre européen d`étude du Diabète

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nFormation diabète santé
1er Trimestre 2O14 - LeTTRe n°9
éDiTo
Cher(ère) ami(e),
Ce neuvième numéro marque un tournant dans la
publication de notre lettre Information Diabète
Santé, qui s’enrichit des contributions expertes de
nouveaux rédacteurs. Cela répond pleinement à
notre objectif de vous offrir une vision transversale
de l’actualité de la diabétologie, qu’elle soit
nationale ou internationale, et qu’elle se place au
niveau de la recherche, de la médecine, du point
de vue du soignant ou du patient.
Nous espérons par là parler au plus grand nombre,
tout en répondant aux interrogations de chacun
d’entre vous. Il nous tient à cœur de vous
transmettre une information de qualité et espérons
avoir trouvé le bon équilibre entre des sujets traitant
de thématiques « pratiques », comme autant de
clés pour la bonne gestion du diabète au quotidien,
que de thématiques d’avenir, ouvrant sur de
nouvelles perspectives.
Avec mes plus sincères remerciements
pour l’intérêt que vous portez à nos activités
et à la lutte contre le diabète,
Bonne lecture,
Professeur Michel PINGET
recHErcHe
EN BREF, LES DERNIÈRES ACTUALITÉS DU LABORATOIRE
DU CENTRE EUROPÉEN D'ÉTUDE DU DIABÈTE
PBilan à mi-parcours du projet ORAIL
BIS, visant au développement d’une
insuline administrable par voie orale
Ce projet développé en partenariat avec l’Université de
Chatenay-Malabry (Paris-Sud), l’Institut Charles
Sadron (CNRS), et les sociétés Photon&Polymers et
Catalent, vient de franchir une nouvelle étape. Après
avoir passé les premières phases de validation sur le
petit animal les équipes d’ORAIL Bis travaillent
maintenant à un changement d’échelle.
Conformément aux étapes réglementaires définies par
le cahier des charges dans le cadre du développement
d’un nouveau médicament, il s’agit aujourd’hui
pour l’industriel Catalent qui produit les gélules de
préparer des lots cliniques pour une validation sur
le gros animal.
Rappelons que ce projet, labélisé par Alsace Biovalley,
est développé grâce au soutien du FEDER, du Fond
Unique Interministériel, de la Région Alsace et de la
Communauté Urbaine de Strasbourg.
PPremier anniversaire
du projet européen BIOSID
Les 9 et 10 janvier derniers, les différents partenaires
impliqués aux côtés du CeeD et de sa start-up Defymed
dans le programme européen BIOSID visant à la
validation clinique du pancréas bioartificiel MAILPAN®,
se sont réunis à la Pitié Salpétrière à Paris pour dresser
un premier bilan d’activités.
Au cours de cette première année, le projet a
connu des avancées considérables :
> du point de vue du dispositif : un nouveau
prototype bénéficiant d’une résistance mécanique
renforcée et d’une forme ronde plus physiologique
pour une implantation chez le patient est actuellement
en cours de validation. Ce nouveau prototype, doté
d’une membrane intelligente, a fait l’objet d’un dépôt
de brevet fin 2013.
> du point de vue cellulaire : le manque d’oxygène
et le confinement ont pu être identifiés comme
délétères à la survie des cellules placées au sein du
dispositif. En conséquence, il s’agit aujourd’hui
de développer un milieu de culture permettant de
répondre à ces problématiques : apport d’oxygène,
de molécules anti-inflammatoires, développement
de matrices…
PLancement du projet BIOARTMATRIX
Le CeeD vient d’obtenir un financement de la Région
Alsace pour le développement du projet francoquébécois Bioartmatrix, visant à améliorer la viabilité
des îlots pancréatiques avant et après greffe.
Développé en partenariat avec le laboratoire de Génie
de l’Université de Sherbrooke, financé pour sa part par
le CQDM (Consortium Québécois sur la Découverte du
Médicament), Bioartmatrix a pour principale vocation
de mettre au point des matrices favorables à la survie
des cellules transplantées. Defymed aura pour objectif
de valider cette matrice dans le dispositif MAILPAN au
cours de la troisième année du projet.
Le laboratoire de bio-ingénierie et de biophysique
du Dr Patrick Vermette – Université de Sherbrooke
L’équipe du Dr Vermette est spécialisée dans le
développement de technologies et de procédés
favorisant la culture de substituts tissulaires
vascularisés. Plus spécifiquement, elle cherche à
mettre au point un dispositif permettant d'améliorer la
transplantation d'îlots pancréatiques.
« Nous avons toujours dit que nous cherchions à travailler sur des
projets qui peuvent paraître étranges » affirment Brian Otis et Babak
Parviz, les deux chercheurs de Google à l’origine du nouveau projet
du géant du Web : des lentilles intelligentes pour permettre aux
patients diabétiques de suivre, en temps réel, leur taux de
glucose. Comment ? Grâce à leur liquide lacrymal. Une implication
dans le diabète semblait incontournable pour cette firme américaine
déjà impliquée dans la recherche médicale !
Son objectif : révolutionner le quotidien du patient en lui épargnant
les contraintes des mesures pluriquotidiennes de sa glycémie par voie
capillaire. Ces nouvelles lentilles fonctionneraient grâce à une petite
puce connectée et un capteur de glucose miniaturisé, enfermés entre
deux couches du matériau qui sert à la fabrication des lentilles de
contact. Pour prévenir le patient, en cas
d’hypo ou d’hyperglycémie, ils œuvrent
parallèlement à la conception d’un
système de signaux lumineux, intégré à
la lentille de contact. Pour l’heure, des
tests cliniques ont déjà été réalisés
mais beaucoup de chemin reste à
parcourir pour rendre ce projet viable et
amener ce type de produit sur le marché. D’autant que le concept
ne fait pas l’unanimité : certains médecins ont exprimé leur scepticisme
quant à la fiabilité de ce nouveau dispositif. En effet, la correspondance
entre la concentration de sucre évaluée par la lentille et la glycémie
veineuse mesurée en laboratoire n’a, à ce jour, pas été démontrée.
©google / AP
Des lentilles pour mesurer la glycémie : le nouveau projet fou de Google !
ALImEnTATIOn eT PLAISIr
Bien manger sans se ruiner…c’est possible !
On pense souvent que, pour bien se nourrir, il faut beaucoup dépenser. À tort. On peut tout à fait, sans
se ruiner, viser la qualité et apporter à notre corps tout ce dont il a besoin pour bien fonctionner.
À condition de faire ses courses intelligemment, de se (re)mettre aux fourneaux et de savoir jongler
avec les différentes familles d’aliments. Trop cher de s’alimenter sainement ? Pas du tout !
Voici les ficelles pour bien se nourrir sans casser sa tirelire.
On achète des basiques
Il suffit de regarder le prix au kilo des produits
transformés : c’est plus cher que les aliments de base !
On préfère donc le basique : yaourts natures plutôt
qu’aux fruits, escalope de dinde plutôt que cordonbleu, pommes de terre plutôt que cubes à rissoler…
Et pas de light : onéreux, et pas toujours valables ! De
plus, qui dit produits transformés dit ajout de sucre,
sel, matières grasses, additifs, colorants… Avec des
aliments natures, pas de surprise.
On privilégie les aliments de saison
En achetant fruits, légumes et poissons en fonction de
la saison, le coût de production est moindre : dans les
supermarchés, ce sont souvent ceux en promotion.
Si en plus on vit près d’un producteur qui pratique la
vente directe, on peut trouver du frais encore moins
cher car les frais de port et d’intermédiaires sont
éliminés. Ces fruits et légumes de saison correspondent
aux besoins nutritionnels du moment. De plus, ils sont
gorgés de vitamines et minéraux car ils ont subi moins
de transport et de stockage.
On ne boude ni les conserves, ni les surgelés
À condition de les choisir natures et non cuisinés (à vérifier
sur la liste des ingrédients), leurs apports nutritionnels
sont quasi-identiques aux produits frais. En plus d’afficher
des tarifs abordables, ils présentent l’avantage d’être
portionnables et de se conserver longtemps, donc de
limiter les pertes. Ces modes de conservation préservent
les vitamines et minéraux car le délai entre la récolte
et le conditionnement est court. Cela permet aussi
de varier son alimentation en toute saison.
On privilégie les protéines à bas coût
Côté viandes, jambon, dinde, poulet et porc sont
accessibles. Côté poissons, lieu noir, sardine,
maquereau, et thon en conserve sont très abordables.
Sans oublier les œufs, économiques. On révise aussi
la taille des morceaux : 150 g pour les femmes, 200 g
pour les hommes suffisent chaque jour. Les viandes
et poissons les moins chers sont nutritionnellement
aussi intéressants que les autres. Quant aux œufs,
ils sont riches en vitamines (A, D, E) et minéraux.
On pratique une cuisine d’assemblage
Pas besoin d’avoir une cuisine de chef étoilé pour bien
se faire à manger. Avec des ingrédients de base
et un minimum de matériel, on peut réaliser une foule
de préparations : viande hachée + boîte de tomates
concassées + spaghettis = bolognaise ; semoule +
légumes + poulet = couscous…
En préparant soi-même ses plats, on s’assure des
apports diversifiés et équilibrés car on peut doser les
proportions des différents ingrédients et les ajouts de
sucre, sel et matières grasses.
Exemple : Une soupe :
Une soupe faite maison coûte 1,50 €, contre 3,50
à 4,50 € en brique ou surgelée. Composée de légumes
frais de saison (poireaux, carottes, navets, tomates,
potiron…), féculents (pommes de terre, pâtes,
Floraline…) et d’eau, la soupe contribue à équilibrer
notre alimentation en faisant le plein de vitamines, de
minéraux et de fibres. Avec du pain ou des croûtons,
du fromage râpé, servie chaude ou froide selon les
saisons, elle peut aussi se transformer en un délicieux
plat de résistance économique.
En dépannage : achetez un sac de légumes pour
potage surgelé (1,70 €), faites cuire 15 minutes, mixez
et ajoutez une pointe de crème fraîche, c’est prêt !
- Les plats uniques : moins de 3 € (quiches, tartes
aux légumes, légumes en gratins avec de la béchamel,
pâtes et légumes grillés…) contre en moyenne 5 €
pour l’équivalent déjà préparé.
- Les pâtisseries : 2 € environ par exemple pour un
gâteau au chocolat, un gâteau au yaourt, un clafoutis
aux fruits de saison ou des crêpes, contre 4 € pour un
marbré ou un cake acheté en grande surface.
Magret de canard à la mandarine et mousseline de panais aux noix ( pour 4 personnes)
Ingrédients :
P Magrets de canard (d'environ 400 g chacun)
P 4 mandarines
P 100 g de sirop d'agave
P 100 ml de vinaigre de vin
P 10 ml de liqueur de mandarine
(Mandarine Napoléon)
P 300 ml de fond de veau
P Sel, poivre
Pour la mousseline de panais :
P 600 g de panais
P 30 g de beurre
P 1 c. à soupe de sirop d'agave
P 1 c. à café de jus de citron
P 500 ml d'eau
P 150 ml de crème liquide
P 1 c. à café de cannelle en poudre
P 1 c. à café de coriandre en poudre
P quelques cerneaux de noix
P Sel, poivre
Préparez la sauce :
Lavez 4 mandarines, prélevez les zestes de
deux d'entre-elles, pressez-les. Retirez au
maximum la peau blanche des zestes, taillez-les
en julienne (très fines bandes) et plongez-les
dans l'eau bouillante. Filtrez aussitôt, changez
l'eau, portez-la à ébullition et plongez à nouveau
les zestes. Recommencez une troisième fois
(cette opération sert à enlever l'amertume).
Portez à ébullition 50 g de sirop d'agave avec le
vinaigre. Laissez réduire jusqu'à ce que la sauce
nappe la cuillère. Hors du feu, ajoutez la liqueur
et le jus des mandarines. Ajoutez enfin le fond
de veau et les zestes et faites réduire à feu
moyen. Salez, poivrez.
Préparez la mousseline :
Lavez et épluchez les panais. Coupez-les en
rondelles et faites-les revenir légèrement dans
le beurre. Ajoutez le jus de citron et le sirop
d'agave. Couvrez d'eau et laissez cuire une
vingtaine de minutes (vérifiez la cuisson à l'aide
d'un petit couteau). Mixez avec l'eau de cuisson.
Ajoutez la crème, la cannelle et la coriandre.
Rectifiez l'assaisonnement avec le sel et le
poivre. Réchauffez au dernier moment.
©www.commoncook.fr - Emilie M.
Préparation : 20 minutes - Cuisson : 45 minutes - Four 180° - Th. 6
Préparez la viande :
Préchauffez votre four th. 6/7 (190°C).
Préparez les magrets en retirant les nerfs
apparents. Quadrillez la peau à l'aide d'un
couteau. Salez et poivrez. Coupez des petites
tranches de mandarine. Fendez la chaire de la
viande de façon à pouvoir y glisser les tranches
de fruit. Placez les magrets dans un plat non
graissé côté peau. Arrosez avec le reste du
sirop d'agave et poivrez. Saisissez à feu moyen
avant d'enfourner 10 minutes (+ ou - 2 minutes
selon la cuisson désirée).
Versez un peu de sauce dans les assiettes.
Déposez dessus la moitié d'un magret
pré-tranché avec quelques mandarines. Mettez
un peu de mousseline parsemée de noix et
servez aussitôt
SOINS
Les troubles cognitifs des diabétiques âgés :
des relations complexes pour une nouvelle complication du diabète
Par Bernard Bauduceau et Lyse Bordier, Professeurs du Val-de-Grâce - Service d’Endocrinologie de l’Hôpital d’Instruction des Armées Bégin
Toutes les études épidémiologiques notent l’augmentation conjointe de la fréquence du diabète et des
démences. Ce fait tient à l’allongement de l’espérance de vie et à la progression de la prévalence
du diabète notamment chez les personnes âgées. Toutefois, les relations entre le diabète,
les hypoglycémies, le déclin cognitif et les démences s’avèrent discutées et particulièrement complexes.
Le déclin cognitif des diabétiques
La très grande majorité des travaux transversaux montrent que les diabétiques
présentent globalement une altération des fonctions cognitives par rapport à une
population indemne. Ce déficit cognitif est important au-delà de 70 ans et paraît lié
à l’ancienneté de la maladie diabétique et à l’équilibre glycémique. Les études
longitudinales disponibles s’inscrivent elles aussi en faveur d’une dégradation
accélérée des fonctions cognitives des diabétiques.
Influence du diabète sur les démences
Dans la population générale, les états démentiels répondent à une maladie
d’Alzheimer dans 80% des cas. Le diagnostic de démence vasculaire « pure »
n’intéresse que dans 7 à 10% des cas et dans 3 à 5% des cas les lésions de maladie
d’Alzheimer et de démence vasculaire coexistent dans des formes « mixtes ».
Bien que les résultats des études ne soient pas formels, le diabète semble intervenir
dans la survenue d’une démence d’Alzheimer. En revanche, le diabète qui constitue
un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, double le risque d’apparition
d’une démence vasculaire. L’association si fréquente de l’hypertension artérielle
et du diabète multiplie ce risque par 6.
Les hypoglycémies sont responsables de troubles cognitifs
Les conséquences des hypoglycémies sont redoutées à juste titre chez les
diabétiques âgés. Les hypoglycémies sévères apparues entre 55 et 65 ans semblent
bien constituer un facteur de risque de survenue d’une démence après 20 ans
d’évolution. En revanche, les conséquences des hypoglycémies mineures même
répétées ne sont pas connues. Ce risque hypoglycémique, notamment chez les
sujets âgés, ne doit toutefois pas constituer un argument pour un laxisme dans les
objectifs glycémiques qui doivent être fixés individuellement en fonction du terrain
et de la fragilité des malades.
de ces malades et des erreurs dans l’observance du traitement. La reconnaissance
des manifestations cliniques des hypoglycémies est difficile chez les malades
présentant une démence et conduit à l’instauration d’un traitement psychotrope
inadapté. C’est pourquoi la constatation d’un taux particulièrement bas d’HbA1c doit
faire suspecter des épisodes hypoglycémiques passés inaperçus ce qui est loin
d’être rare notamment en EHPAD.
Ne pas confondre troubles cognitifs et dépression
La survenue d’un syndrome dépressif est fréquente chez les sujets âgés. La
dépression constitue un facteur à la fois confondant et aggravant d’un syndrome
démentiel débutant. Son diagnostic et son évaluation sont souvent malaisés en
raison du masque trompeur que la dépression peut adopter et de son intrication
fréquente avec le déficit cognitif. L’interrogatoire de l’entourage, l’enquête portant
sur les conditions de vie et la présentation des troubles sont déterminants pour
l’évaluation puis le traitement des états dépressifs.
Conséquences sur la prise en charge
L’affaiblissement des performances intellectuelles entraîne des difficultés dans la
prise en charge du diabète ce qui souligne la nécessité d’un dépistage car les
troubles cognitifs sont souvent méconnus. Ainsi, dans l’étude Gérodiab, 25% des
malades avaient un MMSE (mini-mental state examination - Test d'évaluation des
fonctions cognitives et de la capacité mnésique) inférieur à 25/30 alors que seuls
11% étaient considérés comme présentant une altération cognitive.
L’insulinothérapie comportant un schéma simple et administrée par un tiers
représente souvent la solution à adopter en cas de troubles cognitifs importants.
Les objectifs doivent rester raisonnables en évitant les hypoglycémies. Enfin, la
prescription des anticholinestérasiques ne présente aucune particularité chez les
diabétiques.
Les démences favorisent les accidents hypoglycémiques chez les diabétiques
Les démences constituent par elles-mêmes un facteur de risque important dans la
survenue d’hypoglycémies sévères en raison du caractère aléatoire de l’alimentation
Extrait du livre du Dr Michel Gerson
« 100 questions/réponses pour mieux comprendre
le diabète de type 2 »
Question 35 : pourquoi parle-t-on d’escalade thérapeutique dans le diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est une maladie évolutive ; au fil des années, l’insulinopénie – la carence en insuline – s'accroît
rendant nécessaire une escalade thérapeutique. En d’autres termes, le traitement médicamenteux doit être
progressivement intensifié.
Le traitement initial consiste, après la mise en place des mesures hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée,
activité physique) en une monothérapie par metformine.
Puis au bout de quelques mois ou années, un deuxième antidiabétique est ajouté ; le prescripteur a alors le choix
entre plusieurs classes thérapeutiques comme antidiabétique de seconde intention. On préfère souvent la classe
thérapeutique pour laquelle on a le plus de recul, c’est-à-dire les insulinosécréteurs ; mais chez certains patients
le risque d’hypoglycémie lié aux insulinosécréteur peut amener à préférer une gliptine.
Ensuite, il pourra être nécessaire d’avoir recours à une trithérapie d’antidiabétiques oraux ou d’associer un
médicament injectable : incrétinomimétique ou insuline.
Un incrétinomimétique peut être préféré en cas d’obésité.
Chez les autres patients l’insuline est habituellement proposée initialement sous la forme d’une seule injection.
Par la suite, il peut être nécessaire d’avoir recours à plusieurs injections.
VIe PRaTIQue
D.A.S.T.R.I. : Améliorer la vie des patients et la sécurité
de tous par Daniel Marleix
Pourquoi éliminer séparément
nos déchets de soins ?
C’est un enjeu de sécurité publique.
Afin d’éviter au maximum les piqûres accidentelles des
personnels chargés des ordures ménagères ou du tri
de déchets, le législateur a étendu les obligations
sanitaires des professionnels de santé (médecins,
infirmières…) aux patients qui s’injectent des
médicaments (ex : l’insuline) ou contrôlent leurs
glycémies avec lancettes & bandelettes.
En France, 1,4 million de personnes utilisent chaque
année 360 tonnes de matériel médical piquant
susceptible de transmettre des virus en cas de piqûre
accidentelle.
C’est pourquoi, la Direction Générale de la Santé, le
Ministère de l’Environnement (filières déchets), le
Ministère de l’Intérieur pour les collectivités locales,
les fabricants de médicaments injectables, de matériel
d’injection et d’autosurveillance, les collectivités
locales, des industriels des déchets médicaux, les
pharmaciens, les associations de patients ont travaillé
longuement pour développer la filière DASTRI,
spécifiquement en charge des déchets des patients en
auto-traitement.
Elle est financée exclusivement par les laboratoires
de traitements injectables et de dispositifs médicaux
sans en répercuter le coût sur les patients.
Qui est en charge de la collecte et du
traitement de ces DASRI perforants ?
C’est l’éco organisme DASTRI (www.dastri.fr), agréé
le 30/ 12/2012 par les pouvoirs publics, qui organise
cette filière au plan national avec l’aide d’une vingtaine
d’opérateurs régionaux.
Un maillage du territoire par au minimum 5000 points,
permet un point de collecte de proximité (en moyenne
un tous les 15 km et pour 50000 habitants).
à savoir :
Que doit-on faire de ses déchets de soins ?
Les jeter après usage dans une boîte à aiguilles mise
à disposition gratuitement par votre pharmacien lors
de la délivrance d’un matériel piquant ou d’un
médicament injectable.
Quand la boîte est pleine ou 3 mois maximum après
sa première utilisation, la retourner anonymement,
dans le point de dépôt indiqué par votre pharmacien
ou consulter le site www.nous-collectons.dastri.fr.
En Alsace, en fin d’année 2013, 60% de pharmaciens
avaient commandé des boîtes à aiguilles. Toutefois
toutes les pharmacies ne se sont pas encore inscrites
comme point de collecte.
Comment sait-on que la boîte est pleine ?
La boîte à aiguille est pleine, quand son contenu arrive
au trait : soit 80% du volume utile. Ne jamais forcer
et la fermer définitivement pour le transport et le dépôt. Que deviennent mes boîtes à déchets après
dépôt dans des contenants distribués
par des opérateurs DASTRI ?
Elles sont pesées, emportées dans des véhicules
spécialisés pour être banalisées et incinérées à haute
température dans des fours dédiés dans la région.
D.A.S.R.I. : Déchets d’Activités de Soins à
Risques Infectieux
Qui est concerné ?
Les patients en autotraitement (sans intervention
concomitante d’un professionnel de santé)
Quels sont les produits et dispositifs
médicaux concernés ? Les lancettes d’auto surveillance et autopiqueurs à barillet, les aiguilles à stylo,
les cathéters, les cathéters tout en un,
les aiguilles seules, les micro-perfuseurs,
les stylos avec aiguilles serties ou rétractables,
les seringues avec aiguille sertie, les sets
de transport, les seringues types Imiject…
Quels sont les produits et dispositifs
médicaux non-concernés ? Les cotons, compresses, bandelettes à
glycémie, emballages de cathéters, notices,
boites cartons qui même souillés ne sont pas
piquants.
Comment font les personnes âgées ou seules ?
Exactement comme pour les médicaments, sauf si
elles ont une infirmière à domicile qui s’occupera alors
de ces déchets pour les soins qu’elle pratique.
Mon chat est diabétique… Est-ce que je peux
avoir une boîte pour les seringues ?
Non, la filière DASTRI est réservée aux déchets de
soins des patients. Parlez-en à votre vétérinaire ou
pharmacien qui vous vendent les seringues.
Remerciements à Mme L.BOURET, Déléguée générale
de DASTRI, pour l’aide apportée dans la rédaction
de cet article.
recHErcHe
Peut-on anticiper l’apparition d’un diabète de type 2 ? A
vec plus de 366 millions de personnes
touchées, le diabète représente
aujourd’hui la 7e pathologie la plus
mortelle au monde. Le diabète de type 2 en est
la forme la plus courante (environ 90% des cas).
Résultant d’une interaction de facteurs
génétiques et de facteurs environnementaux
liés au mode de vie, il est le plus souvent
asymptomatique. La maladie peut ainsi n’être
diagnostiquée que plusieurs années après son
apparition, une fois les complications déjà
présentes.
Une équipe de chercheurs du Massachussetts General
Hospital de Boston viennent de faire une véritable
découverte qui pourrait révolutionner le dépistage de
ce diabète sournois. En effet, dans le cadre d’une
étude de cohorte, ces chercheurs ont récupéré puis
analysé la composition d’échantillons sanguins de 376
personnes suivies pendant 12 ans. La moitié d’entre
elles sont devenues diabétiques.
Au terme de leur analyse, ils ont découvert qu’une
petite molécule, l’acide alpha aminoadipique (2-AAA)
était plus abondante chez les futurs diabétiques sans
qu’elle n’ait de réel lien avec les autres facteurs connus
LeTTRe IPS n°9 ¦ 1 er TrimesTRe 2014
Source : Journal Of Clinical Investigation - 2013 ; 123(10):4309-4317
pour favoriser l’apparition du diabète. Ainsi, en
rassemblant leurs analyses, ces chercheurs nordaméricains ont tiré la conclusion suivante : les
individus présentant un taux important de la
molécule 2-AAA ont un risque 4 fois plus élevé de
développer un diabète de type 2. Son administration
à des souris permettrait d’améliorer leur glycémie et
d’augmenter leur production d’insuline, suggérant que
cette molécule régulerait la fonction des cellules
pancréatiques. La 2-AAA serait donc en passe de
devenir un nouveau biomarqueur efficace pour un
dépistage précoce du diabète.
Directeur de la publication Professeur Michel Pinget ¦ Rédactrice en chef Marion Wetzel ¦ Rédacteurs Docteur Michel Gerson,
Céline Distel, Tiphaine Jung ¦ Centre européen d’étude du Diabète, Boulevard René Leriche, 67 200 Strasbourg - [email protected] ¦
Conception et réalisation laCompagnie ¦ Imprimé sur papier « PEFC » en provenance de forêts gérées selon les principes du développement durable ¦ Label imprim’Vert ¦
EN ALSACE
Cette lettre est éditée par les membres de l'Institut Prévention Santé Strasbourg :
DIABÈTE | OBÉSITÉ | MALADIES CARDIO-VASCULAIRES
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