LIBÉRALE D

publicité
LIBÉRALE
Diabète
Un exemple type du soin en réseau
Dépistage précoce, éducation pour la compliance aux traitements et hygiène de vie sont les nouveaux enjeux du diabète
de type 2. La prise en charge reste insatisfaisante et complexe.
Les réseaux sont-ils la solution ?
38
D
eux millions de diabétiques de type 2 sont traités par des comprimés antidiabétiques et/ou de
l’insuline. Huit cent mille diabétiques ignorent leur
maladie qu’ils découvrent au décours d’une complication déjà ancienne. Le diabète de type 2 est
une maladie fréquente, silencieuse, évolutive, et sa
prise en charge constitue un défi important pour
les soignants. Sans traitement, le diabète amène la
personne à des complications graves qui vont jusqu’au décès prématuré. L’infirmière est particulièrement concernée dans l’accompagnement du suivi
des soins, car le traitement se prend à vie puisqu’on
ne guérit pas d’un diabète. L’éducation et l’implication du patient sont fondamentales.
nue des professionnels et la réalisation d’un audit
de pratique annuel sont recommandées.
Les réseaux sont des lieux privilégiés pour développer l’éducation des soignants de ville de même que
l’éducation du patient, notamment lors de l’ajout
d’une insulinothérapie. Un réseau ne peut se
concevoir sans l’implication active de l’hôpital
autour d’un projet commun. Le service hospitalier
doit donc réviser ses pratiques en fonction des
méthodes applicables en réseau. Par exemple, l’application des protocoles multidisciplinaires pour la
prise en charge des complications du diabète tels
les lésions des pieds, les maladies cardiovasculaires,
le dépistage de la rétinopathie diabétique...
Travailler en réseau
Les différentes interventions chez un sujet diabétiques se font de façon pluridisciplinaire. Outre
l’hyperglycémie, on retrouve souvent chez ces
patients de l’hypertension artérielle, des taux
supérieurs de cholestérol, des maladies vasculaires, enfin une insuffisance rénale. Face à un
patient diabétique, l’infirmière doit rappeler de
façon systématique à ce dernier le suivi des traitements, des régimes et du mode de vie adapté
favorablement à la personne. Elle doit savoir
qu’elle intervient en liaison avec d’autres soignants. Car le résultat des soins et l’amélioration
du pronostic sont dépendants de l’éducation thérapeutique et du suivi combiné de tous. La mise
en œuvre des différentes interventions nécessite
donc une bonne coopération entre médecins et
paramédicaux. Les réseaux sont une réponse à ce
besoin de coordination.
En principe, les réseaux existants (une soixantaine en France actuellement) adoptent des protocoles coopératifs sur les grands thèmes de soins
des patients diabétiques type 2, définissant les
rôles prioritaires de chacun. Un tableau de bord
prend en compte le suivi, le traitement diététique, le traitement hypoglycémiant, la prise en
charge cardiovasculaire, la prévention des lésions
des pieds... Un dossier partagé favorise la bonne
circulation des informations. La formation conti-
Renouveler sa culture de soins
Le diabète de type 2 est l’exemple même de la
maladie chronique qui invite à renouveler la culture des soins. La relation duale entre le malade et
le médecin est abolie pour laisser place à plusieurs
interlocuteurs autour d’un objectif commun. Le
réseau permet une rencontre précoce, dès le
début de la maladie, au cours de laquelle le
patient peut exprimer ses craintes peut-être plus
facilement, avant les atteintes sévères. La pratique
en réseau permet au patient de vivre autrement sa
maladie et de se positionner différemment par
rapport à plusieurs intervenants. Une communication plus large permet de mieux cerner les idées
fausses, souvent sources de non-observance des
traitements. La pratique des réseaux évite également les ruptures dans le cours de la maladie, à
l’origine de retards importants dans la mise en
œuvre des traitements nécessaires.
Il n’y a certes pas de solution miracle pour cette
maladie chronique, d’aggravation progressive, aux
traitements complexes, dont la prise en charge est
jugée insuffisante par plusieurs études récentes.
Mais les deux millions de diabétiques connus et
les autres, méconnus, non traités, dont le nombre
est en constante augmentation, justifient bien des
efforts pour améliorer le système de soins.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No 36 - avril 2002
A.-L.P.
Conférence Médec
Téléchargement