Douleur et pansement d*ulcère de jambe à domicile

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Douleur et pansement d’ulcère
de jambe à domicile
Isabelle Gaillard
Infirmière libérale
DU plaies et cicatrisation
Pourquoi soulager la douleur?
• Obligation légale: être soulagé est un droit
pour chaque patient.
• Mémorisation de la douleur.
• Retard de cicatrisation
• Anxiété, appréhension.
• Dégradation de la relation soignant-soigné
Douleur et pansement d’ulcère
• Plaie chronique douloureuse.
• Douleur induite d’origine nociceptive,
pouvant être associée à une douleur
neuropathique ou psychogène.
• Manipulations sources de douleur:
-retrait du pansement -lavage
-détersion - réfection
L’évaluation
• L’évaluation à domicile ne diffère pas de celle
effectuée en milieu hospitalier.
• Echelles validées et adaptées au patient
• S’approprier les outils , les intégrer à sa
pratique
• Avant, pendant, et après le soin: douleur de
fond, induite, et résiduelle.
• Pas d’estimation arbitraire.
• Ne pas relier la douleur aux caractéristiques
de la plaie et à son étiologie!
Traitements antalgiques
• Voie orale, injectable, ou locale sont
disponibles en ville.
• La voie injectable est de plus en plus utilisée à
domicile, mais certaines réticences persistent
encore (morphiniques).
• Voie locale: lidocaine, prilocaine.
Administration des traitements
• Fonction de l’heure du soin, du délai d’action de
l’antalgique choisi.
• Autonomie du patient à prendre en compte et
favoriser: il est acteur des soins.
• Nécessité d’organiser plusieurs passages chez le
patient afin d’anticiper les soins: pose
d’antalgique au niveau de la plaie, administration
du traitement
• Aucune cotation pour ces actes infirmiers, donc
ils dépendent de chaque professionnel:
démarche et engagement propres à chacun
L’approche soignante
• Choix du moment: compromis entre les
contraintes du soignant, et le respect de la vie du
patient.
• Expliquer le déroulement du soin: limiter
l’angoisse de l’inconnu.
• Maintenir le dialogue, être présent à part entière.
• Distraction: discussion, musique, télévision,
présence d’un proche, être souple.
• Sophrologie, hypnose : techniques que chacun
peut intégrer à sa pratique s’il est formé à cela.
L’immersion dans l’univers du patient
• S’adapter au domicile : locaux, conditions et
rythme de vie, entourage.
• Faire preuve de souplesse, de flexibilité: horaires,
installation.
• Comprendre les répercussions de la douleur sur
le quotidien du patient.
• Mettre en place certaines aides matérielles:
équipements, fauteuils, lits médicalisés.
• Etablir un climat de confiance: le patient parle
librement de ses craintes a une personne qu’il
connaît bien, qu’il intègre à son foyer.
Des gestes limitant la douleur
• Maintenir la peau péri-lésionnelle.
• Humidifier afin de limiter l’adhérence.
• Le nettoyage de la plaie: régler l’intensité du
jet de douche afin de limiter la douleur.
• Utiliser les propriétés antalgiques du chaud ou
du froid selon le patient.
• La détersion: éviter de prendre appui au
niveau des berges, du pourtour de la plaie.
Gestes précis, francs, centrés sur les zones à
déterger.
• Un matériel de qualité, précis et fonctionnel
permettra de travailler mieux, plus vite!
Le choix du pansement
• le choix du pansement a toute son
importance.
• Maintenir un juste taux d’humidité.
• Un pansement peu ou trop absorbant est
douloureux.
• Eviter les adhésifs: La peau péri lésionnelle est
fine, fragilisée.
• Limiter les pressions au niveau de la plaie:
bandages trop serrés.
L’éducation du patient
• Informer du droit à être soulagé de la douleur,
droit souvent méconnu.
• Déceler certaines croyances limitantes
concernant la douleur.
• De nombreux patients pensent que la douleur a
un sens, ou favorise la guérison.
• Dialoguer avec le patient, tout en respectant ses
croyances, permet de légitimer le soulagement,
et la prise d’antalgiques.
• Il n’y a aucun bénéfice à souffrir lors des soins!
• De nombreux questionnements apparaissent à
distance des consultations médicales.
• délais et durée d’action des antalgiques.
• Connaître et prévenir leurs effets secondaires.
• Déceler d’éventuelles appréhensions concernant
les antalgiques.
• Informer de la possibilité de réajuster le
traitement s’il s’avère être inefficace.
• Eduquer également l’entourage et les proches.
Réajuster le traitement
• Lorsque le soulagement est insuffisant.
• Etre réactif, entrer en contact avec le médecin
prescripteur.
• Se procurer rapidement le nouveau traitement.
L’infirmier est souvent obligé de récupérer les
ordonnances, d’aller à la pharmacie ( patients
dépendants, isolés)
• différer un soin trop douloureux, et attendre
qu’un traitement soit efficace.
• Protocoles préétablis: meilleure réactivité.
Travailler en équipe
• La prise en charge de la douleur est forcement
pluridisciplinaire.
• Nécessité de communiquer avec chaque
catégorie de professionnel.
• Chaque intervenant proche du patient est
précieux, qu’il soit issu ou non du monde
médical.
• Liens ville-hôpital: Meilleure prise en charge et
sécurisation du patient.
• L’ouverture d’esprit, la disponibilité, la volonté et
la compétence de chacun sont nécessaires.
Formation
• Evolution des thérapeutiques, des moyens
d’évaluation.
• Nécessité de mettre à jour ses connaissances.
• Se former demeure une démarche
personnelle, aucune obligation, aucun
contrôle des pratiques!
• Bilan compétences- lacunes.
• Vecteurs de formations très variés, adaptés à
chacun.
Se remettre en question
• Le soulagement de la douleur repose sur une
multitude de mesures simples, pouvant
sembler dérisoires, à tort!
• Ces mesures peuvent être délaissées par
habitude, lassitude, manque de temps, de
motivation.
• La douleur peut déranger le soignant, qui
préférera l’ignorer, la banaliser, ou pire, la nier.
A domicile, le soignant est seul, sans équipe,
ni hiérarchie. Pas de contrôle ni d’évaluation
extérieure.
• Marquer un temps d’arrêt pour analyser ses
pratiques est une réelle nécessité.
• Se détacher de l’ego: Aucun soignant ne sait
tout, ne se suffit à lui même.
• Rester humble est une priorité pour chacun,
quel que soit son domaine de compétence!
• Chaque soignant a un cheminement propre
• Les expériences de soin, rencontres,
façonnent son savoir, ses valeurs, sa maturité,
son humanité et sa conscience.
• Les connaissances, si solides soient elles, ne
sauront remplacer une écoute juste,
respectueuse et bienveillante.
• Face au patient qui a mal, le soignant donne
plus que jamais le reflet de lui même.
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