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“La rubéole”
29 novembre 2010
La rubéole = ?
Maladie éruptive
secondaire à une infection virale,
survenant habituellement dans l’enfance,
souvent bénigne,
SAUF la rubéole congénitale
(infection in utero)
Généralités sur le virus
Taxonomie :
Famille : Togaviridae
Genre : Rubivirus
Structure :
Virus de 50 à 100 nm
Génome : ARN, monocaténaire, polarité positive;
réplication cytoplasmique
Capside icosaédrique
Enveloppé (virus fragile) avec spicules d’hémagglutinine
Epidémiologie
Sous forme de cas sporadique ou d’épidémies qui
prédominent au printemps.
Surtout dans l’enfance.
En France :
séroprévalence à l’âge adulte : 95 %
l’infection provoque une immunité quasi définitive, mais une
ré-infection est possible
Transmission :
Voie respiratoire (virus fragile)
Voie materno-fœtale
Epidémiologie
Réservoir du virus :
Virus strictement humain
Période contagieuse :
 Voie respiratoire :
 5 à 8 jrs AVANT le début de l’éruption
 5 à 8 jrs APRES le début de l’éruption
 Voie materno-fœtale : lors virémie maternelle
 Nouveau né : peut être excréteur de virus pendant des mois
Physiopathologie
Primo-infection :
Voie d’entrée respiratoire mais maladie généralisée :
1ère étape localisée :
multiplication dans l’oropharynx, passage dans ganglions cervicaux
2ème étape : virémie pendant 8 jours avant l’éruption (si existe…)
dissémination du virus, éventuellement au placenta et au fœtus
Puis parfois 3ème étape : signes cliniques
Ré-infection :
Juste la 1ère étape : multiplication locale, dans les ganglions
ni virémie, ni éruption
Clinique
Distinguer 2 situations +++ :
Rubéole de l’enfant ou de l’adulte
Rubéole congénitale
Rubéole de l’enfant et de l’adulte (1)
Primo-infection :
Soit asymptomatique (50% des cas)
Soit symptomatique :
Incubation : ≈ 16 jours
Signes cliniques :
 fièvre (38 à 38,5°C)
 exanthème (éruption maculeuse rose pâle d’emblée généralisée)
 polyadénopathies (cervicales postérieures)
 +/- arthralgies
Guérison en quelques jours sans séquelles
Complications rares : Arthralgies, Encéphalites, Thrombopénies, Purpura, …
Réinfections : asymptomatiques
Rubéole de l’enfant et de l’adulte (2)
ATTENTION :
Les signes cliniques sont un piège car aucun signe n’est constant, ni
caractéristique  le diagnostic de la rubéole ne peut pas être un
diagnostic clinique, et cela pour 3 raisons :
 Parfois absence d’éruption
 Parfois éruption intense d’allure « morbilliforme » (rougeole)
 Parfois éruption d’allure « rubéoliforme », mais due à un autre
virus (Entérovirus, HHV6, Parvovirus B19, adénovirus, EBV)
RUBEOLE = PIEGE CLINIQUE,
Le diagnostic est BIOLOGIQUE
Rubéole congénitale (1) : transmission
Mode :
 Transmission transplacentaire
 Secondaire à virémie maternelle lors d’une primo-infection.
 Le placenta peut être infecté et le fœtus rester indemne.
Risque de transmission variable selon l’âge de la grossesse :
 1er trimestre : 60 à 90%
 2ème trimestre : 25 à 60%
 3ème trimestre : ≈ 100%
Le risque d’embryopathies ou fœtopathies décroît avec l’âge de
la grossesse:
 70 à 90% avant 11e SA
 15 à 80% entre 11e et 18e SA
 0% après 18e SA
Rubéole congénitale (2) : atteintes
Physiopathologie : le virus ralentit les mitoses  malformations d ’autant
plus importantes que l ’atteinte est précoce
Si 1°-infection : atteintes variables selon âge de grossesse
Embryopathies : syndrome malformatif
Malformations cardiaques, Atteinte oculaire (cataracte, rétinopathie,
microphtalmie), Atteinte de l’oreille interne (surdité), Atteinte du SNC
(retard psychomoteur)…
Fœtopathies : infection persistante des organes fœtaux 
Hépato-splénomégalie, encéphalite, pneumonie, RCIU (retard croissance), …
Séquelles tardives : DID, surdité
Cas de ré-infection maternelle:
pas de virémie (juste multiplication locale pharyngée) => Pas de risque
Diagnostic biologique : Méthodes (1)
Diagnostic direct : labos spécialisés et pas en routine
Culture :
• À partir de plvt de gorge ou d’urines chez nouveau né, ou tissus fœtaux lors
ITG (interruption thérapeutique de grossesse)
• MAIS : culture difficile, longue
Détection du génome par RT-PCR :
liquide amniotique lors du diagnostic anté-natal
Diagnostic biologique : Méthodes (2)
Diagnostic indirect : Sérologie = c’est « l’outil de choix »
Détection IgG :
 Techniques :
 ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay) :
résultats exprimés en UI/ml
 agglutination de particules de latex sensibilisées = [IgG + IgM] :
résultat « positif » ou « négatif »
 IHA (inhibition de l’hémagglutination) = [IgG + IgM] :
résultats exprimés en titre
Détection des IgM : technique ELISA en immunocapture
Mesure avidité des IgG
Cinétique des Anticorps (1)
Primo-infection :
IgG :
 apparaissent avec l’éruption (1 à 2 jrs après l ’éruption) : dc 16
jours après le contage
 augmentent rapidement jusqu’à un titre maximal, puis
redescendent lentement à un taux résiduel
IgM :
 apparaissent avec l’éruption
 présentes en général (en dhrs infections néonatales chroniques)
pdt 4 à 8 semaines (parfois plus, et notamment si vaccination)
Ré-infection : IgG : aug. rapide, 7 jrs ap. le contage; Pas d’IgM en
général
Cinétique des Anticorps (2)
ATTENTION :
Il existe une grande variabilité d’un sujet à l’autre pour la cinétique des
anticorps  le diagnostic d’une infection rubéolique ne dépend pas du
titre d’anticorps, et cela pour 3 raisons :
 Délai pour atteindre le titre maximal variable d’une personne à
l’autre : 3 jrs à 3 semaines
 Titre maximal au « plateau » variable d’une personne à l’autre
 Titre résiduel d’anticorps variable d’une personne à l’autre
RUBEOLE = PIEGE BIOLOGIQUE 
Prescrire les bons tests biologiques au bon moment
Titre au
plateau
Titre
résiduel
Délai
Diagnostic biologique : PRUDENCE
Attention aux fausses conclusions :
Ne pas dire infection ancienne si taux stable sur 2 sérums
Ne pas dire infection récente si taux élevé IgG isolé
ne pas faire des IgM pour un taux élevé isolé mais en
faire pour taux faible avec notion de contage ou éruption
Une séroconversion apparente
peut être due à un taux résiduel inférieur
au seuil de la technique => confirmer une
séroconversion par recherche d’IgM avant
d’interpréter comme 1oinfection
Conseil +++ :
ne comparer que 2 résultats obtenus le même jour, par la même
technique, dans le même laboratoire
Quand prescrit-on les tests virologiques (1)
2 circonstances :
Détermination du statut immunitaire
Diagnostic d’une infection rubéolique
Détermination du statut immunitaire :
Indications :
 Chez les femmes en âge de procréer
 Après vaccination des jeunes femmes adultes
 Au cours 1ère visite prénatale au cours du 1er trimestre de la
grossesse (obligation légale en l’absence de résultats antérieurs
écrits positifs), et contrôle à 20 SA si résultat négatif à T1.
CAT :
 Diagnostic indirect : dosage des IgG uniquement.
 Faire conserver le résultat par la patiente.
Quand prescrit-on les tests virologiques ? (2)
Diagnostic d’une infection :
Indications :
 Chez enfant ou adulte : en cas de signes évocateurs.
 Chez la femme enceinte (en l’absence de résultats antérieurs) :
 après contage,
 en présence de signes cliniques ou échographiques,
 résultats systématiques évocateurs d’une primo-infection.
 Congénitale (in utero ou après la naissance).
CAT : selon le contexte clinique
CAT selon le contexte clinique
Diagnostic d’une rubéole chez enfant ou adulte :
sérologie (IgG + IgM) pour mettre en
évidence une séroconversion :
 Sérum précoce càd le + rapidement
possible (avant 3 jours de signes)
 Sérum tardif :
 10 à 15 jrs après l’éruption,
 3 à 4 semaines après le contage
Diagnostic d’une rubéole congénitale :
Recherche des IgM = témoin de
l’infection in utero ; persistent +s mois
Mise en évidence de l’excrétion virale
CAT selon le contexte clinique
Diagnostic d’une rubéole chez une femme enceinte : être
très prudent dans l’interprétation
diagnostic biologique est essentiel en raison du peu de
spécificité de la clinique
Recherche des IgM en cas de :
 notion de contage ou d’éruption et sérologie inconnue avant la grossesse
 séroconversion
 séroascension et sérologie inconnue avant la grossesse
INTERPRETATION prudente des IgM
Attention : Les IgM sont présentes en primo infection
récente mais :
persistent parfois 6 mois et + (après vaccination...)
Présentes lors d’une stimulation polyclonale (EBV…)
=>
On peut s’aider de l’étude de l’avidité des IgG:
 Faible (<25%) lors de la primo-infection
 Élevée (>75%) pour les IgG résiduelles
CAT si primo-infection femme enceinte
Si primo infection du 1er T: proposition ITG
Si primo infection entre 13 et 20 semaines: prévoir un
diagnostic ante-natal:
amniocentèse 6 sem. après primo, à au moins 18 SA =>
envoi LA congelé, dans laboratoire agréé, pour RT-PCR
si cordocentèse pour recherche IgM: attendre 22 SA
Si primo-infection fin de grossesse: rassurer.
Prévention
La prévention des embryofœtopathies liées au virus de la rubéole
repose sur :
la vaccination :
 les enfants :
 ROR à 1 an avec rappel entre 3 et 6 ans
 sinon vaccination tardive des fillettes entre 11 et 13 ans
 toutes les femmes séronégatives, en âge de procréer :
 en dehors de la grossesse, sous contraception (pendant 3 mois : 1 mois
avant et 2 mois après la vaccination)
 avec contrôle sérologie 2 à 3 mois + tard
 femmes séronégatives, après accouchement (avant sortie de maternité)
la surveillance des femmes séronégatives en début de grossesse (clinique,
sérologie à 20 SA), et prévoir la vaccination après l’accouchement
Vaccin :
vaccin vivant atténué / injection SC ou IM /contre indiqué chez femme enceinte
Conclusion
Rubéole :
Piège clinique
Piège biologique
Danger : in utero
NB : deux cas de rubéole congénitale diagnostiqués en France en 2009 (une
femme qui refusait toute vaccination et une autre femme d'origine
étrangère) : éruptions avaient été prises pour une réaction allergique...
Vaccin +++
Objectif collectif :
en 2010...
éradication mondiale de la rubéole
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