LE VIRUS DE LA RUBEOLE

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LE VIRUS DE LA
RUBEOLE
Pr LAOUAR , H
Service de Microbiologie
I- GENERALITES
 La rubéole est une maladie éruptive
fébrile bénigne de l’enfance.
 Grave par les malformations
congénitales occasionnées chez le
Nné au cours du 1e trimestre de la
grossesse lorsque la femme est
infectée pour la 1e fois.
II- CLASSIFICATION
• Famille : Togaviridae.
• Genre: Rubivirus.
• 1 seul sérotype: Virus de la
Rubéole.
Virus de la rubéole en
microscopie électronique
III- STRUCTURE
Taille: 60 à 70 nm de Ø.
 Enveloppe: bicouche lipidique d’origine
cellulaire, hérissée de spicules
hémagglutinantes de 6-8 nm formées
de 2 glycoprotéines de surface: E1, E2,
hémagglutinent les globules rouges
d’oiseaux, poussins NNés, pigeons, d’oie
et de l’homme (groupe O, traitées par
héparine ou manganèse)

E1: interaction avec le
récepteur cellulaire.
Induisent la synthèse d’AC
neutralisants et inhibant
l’hémagglutination.
 E2 : rôle mal connu. Induisent
la synthèse d’AC neutralisants.
Capside icosaédrique 30 à 35 nm.
 Génome: ARN monocaténaire (+)
d’environ 3000 KDa .
 Le génomeCode pour :
 Polypeptides non structuraux sur
ses 2/3 du coté 5’.
 Polypeptides structuraux sur son
1/3 du coté 3’.
STRUCTURE
CAPSIDE
GLYCOPROTEINE
E2
GLYCOPROTEINE
E1
ENVELOPPE
IV- CYCLE DE MULTIPLICATION
VIRALE
« Entièrement cytoplasmique »
1- Attachement: adsorption entre
récepteurs cellulaires mal connus et
glycoprotéines d’enveloppe.
2- Pénétration: par endocytose.
3- Libération: de la nucléocapside dans le
cytoplasme par fusion sous l’effet du PH
bas des phagolysosomes.
4- Décapsidation: par des protéases
cellulaires.
5- Cycle réplicatif:
 Traduction des 2/3 5’ de l’ARN générant
un précurseur protéique de la réplicase
virale.
 Transcription d’un brin complémentaire de
polarité (-) servant de matrice pour 2
types d’ARN (+):
- ARN génomique (encapsidation)
- ARN subgénomique qui fonctionne comme
ARNm 24S et dont l’extrémité 3’ terminale
code pour une polyprotéine de 110 KDa dont
le clivage en cours de synthèse donne les
protéines C de capside, et 3 protéines E1, E
et E2 glycosylées.
6- Assemblage et
bourgeonnement: à travers
l’appareil de Golgi (+ + +) ou
membrane cytoplasmique.
V- EPIDEMIOLOGIE
 L’homme = hôte naturel strict.
 Transmission: par contacts interhumains
directs, par voie respiratoire.
 Période de contagiosité: 8 jours avant et
8 jours après l’éruption.
 Maladie de l’enfant: sous les climats
tempérés, les épidémies surviennent tous
les 3 à 4 ans au printemps dans les crèches
et les écoles,
Avec des cas sporadiques tout au long de
l’année.
Les femmes enceintes non immunisées,
qui travaillent dans ces lieux sont les
plus exposées.
Avant l’ère de la vaccination il ya eu
des épidémies dramatiques notamment
aux Etats-Unis en 1964-1965: 12,5
millions de cas de rubéole post natale,
11000 mort fœtale, 20000 mal
formations congénitale
L’introduction de la vaccination
a nettement diminuée son
incidence dans les pays
développés mais le virus circule
toujours dans les pays en voie
de développement.
• Incidence variable fonction de :
– l’âge.
– La zone géographique.
– L’impact du programme de
vaccination :
(Pays en voie de développement : 45
% des femmes en âge de procréer
sont réceptives au virus contre 5%
en France)
VI- PHYSIOPATHOLOGIE
 Incubation: 16 jours.
Multiplication du virus au niveau :
 De la muqueuse du tractus respiratoire
supérieur (persiste 8j avant et 8 j après
l’éruption)
 Des ganglions cervicaux Voie lymphatique
voie hématogène (Virémie 8 jours
avant l’éruption « étape absente lors de la
réinfection »)
ganglions « 2e site de
multiplication », SNC, articulations,..etc.
Eruption.
Production d’anticorps au moment de
l’éruption.
 Virurie transitoire 1 à 2 jours au
moment de l’éruption.
 L’embryon ou le fœtus sont
contaminés après virémie donc lors de
la primo-infection.
VII- POUVOIR
PATHOGENE
A/-Rubéole de l’enfant et de l’adulte
 Asymptomatique dans 50%
des cas
 Caractérisée après incubation allant de 13
à 20 j en moyenne de16j:
 Fièvre: 38 à 38,5 °C.
 Adénopathies cervicales et occipitales.
 Eruption cutanée ; macules rose pales
débutant au niveau de la face ensuite se
généralise, vers le tronc et les membres.
Elle dure 3 jours.
 Complications:
Arthralgies (surtout postnatale,
60 % des adultes de sexe
féminin, persistent 3j rarement
plus d’un mois).
 Thrombopénie.
 Encéphalite rare (1 cas /10000)
 Immunité: durable protectrice.
Eruption maculo-papuleuse
 Une réinfection asymptomatique est possible,
sans risque pour le fœtus.
 Formes atypiques:
 Eruption intense.
 Morbiliforme comme la rougeole.
scarlatiniforme.
 Purpurique.
 Diagnostic différentiel: Infection à
 Entérovirus.
 Adénovirus.
 Parvovirus B19.
 Herpès virus humain.
 EBV (MNI: mononucléose infectieuse).
B/- Rubéole congénitale
2 situations:
1. Primo-infection: infection généralisée
avec virémie
Risque de rubéole
congénitale en cas de survenue chez
une femme enceinte au 1e trimestre
pour la 1e fois.
2. Réinfection: sans virémie donc sans
risque pour le fœtus.
Risque de transmission intrautérine (malformations)
• <11 semaines
• 11-16 semaines
• 17-20 semaines
• >20 semaines
90%.
20%.
Risque mineur.
Aucun risque.
Rubéole congénitale
passage
transplacentaire
Primo-infection au 1e
trimestre de grossesse
Virémie
 Embryopathies (yeux -cataracte-, cœur -persistance du
canal artériel-, cerveau et oreille -surdité-)
HSPM-)
 Fœtopathie( infect tardive): Purpura thrombopénique,
IPSM ,ictère…
Cataracte
Hépato-splénomégalie
VIII- DIAGNOSTIC
VIROLOGIQUE
A/- indications:
 Notion de contage.
 Diagnostic étiologique d’une éruption.
 Diagnostic d’une rubéole congénitale
(devant des signes cliniques
évocateurs: retard de croissance
intra-utérine, écographie).
 Détermination du statut immunitaire.
B/- Diagnostic Indirect
• 2 sérums : S1 précoce (5 premiers j de
l’éruption), S2 tardif 15 J après et 3 à 4
semaines après si notion de contage.
• Traités en même temps et par le même
manipulateur.
 Techniques utilisées:
A/- IHA (Inhibition de l’hémagglutination)
AC totaux: GR humains traitées par
l’héparine ou Mn ou GR de poussins Nnés.
Traiter le sérum avec le Kaolin pour
éliminer les inhibiteurs non spécifiques.
Réaction réalisée à PH 7,2-7,3
(utilisation d’un tampon)
• Recherche des IgM /IHA:
Séparation des IgM et IgG par
Ultracentrifugation ou Chromatographie
sur colonne.
INHIBITION DE L’HEMAGGLUTINATION
VIRUS
+
+
pas d’AC
spécifiques
+
GR
Tapis de GR
agglutinés
Sérum -
Y Y Y
Y +
Y Y
Bouton de GR
sédimentées
Sérum +
B/- ELISA (IgG et IgM )
Seuil 15 à
25 UI/ml selon les techniques.
IgM par immunocapture
C/- Agglutination des particules de
latex sensibilisées par Ag rubéolique.
(AC totaux)
Rapide et spécifique
D/- Hémolyse radiale en gel(HML):
Aptitude des AC à lyser les globules
rouges sensibilisées par un Ag en
présence du Complément.
HEMOLYSE RADIALE EN GEL
Gel + Hématies
sensibilisées par l’Ag
Sérum +
complément
Diamètre = Quantité
d’IgG rubéoliques
Les IgM sont (+) 3 à 6 semaines après
l’éruption et 5 à 8 semaines après
contage, elles permettent:
1- Distinguer 1 primo-infection d’1
réinfection chez la femme enceinte dont
le statut est inconnu avec notion de
contage ou d’éruption.
2- Diagnostic de la rubéole congénitale
chez le Nné (persiste plusieurs mois 6
mois et plus)
3- Retard diagnostic chez la femme
enceinte.
4- Eruption ou contage et AC en plateau.
 Cinétique des anticorps:
 AC apparaissent 15J après la
contamination (IHA, latex)
 Au moment de l’éruption ou quelques jours
après (IgG tardifs en ELISA)
 Atteignent un plateau en 3J à 3 semaines.
 Les IgM disparaissent en 3 à 6 semaines.
 Les IgG diminuent progressivement: 1 à 2
dilutions /an jusqu’à un taux résiduel élevé
ou bas.
 Lors des réinfections les IgG
augmentent rapidement.(IgM peuvent
parfois être présents par stimulation
polyclonale du système immunitaire)
 Les IgA: (réactif non encore
commercialisé) leur absence exclue une
primo-infection mais leur présence ne
permet pas 1 conclusion.
(Parfois +)
 Interprétation
S1 = 0
S2 = +
Séroconversion
S1 = 1
S2 = 4
Augmentation significative
du titre d’AC
PRIMO-INFECTION
Rubéole ancienne
S1 = titre élevé
S2 = titre élevé
Rubéole récente (phase
de plateau)
A/- Dépistage systématique
IgG rubéoliques
≥ au seuil
≤ au seuil
 Immunité assurée
 Absence
 S’en tenir la.
 Conseiller un 2e test à 20
semaines
 Rassurer la patients.
d’immunité.
 Vaccination en post partum
avant la sortie de la maternité.
B/- Dépistage dans un contexte
clinique évocateur
 Suspicion de contage.
 Signes cliniques évocateurs.
 Anomalies échographiques.
1- Suspicion de contage remontant à moins de
15j
2- Suspicion de contage remontant à plus de 15j
Mesure de l’avidité des IgG rubéoliques
< 50 %
50 –70 %
* Primo-infection * Infection
récente très
datant de
probable
(1 à 2 mois)
(<1 mois)
* Infection
ancienne
70 %
* infection
ancienne
très probable
(>2 mois)
* réinfection
C/- Diagnostic Direct
 Prélèvement :
 Rubéole congénitale post natal: Gorge et urine
(virus présent pendant 2 à 3 ans)
 Rubéole Congénitale Prénatal: in utéro sang du
cordon et liquide amniotique.
1- Culture: sur cellules Véro ou BHK21
Pas
d’ECP
Identification par phénomène
d’interférence par échovirus 11. (+ cellules
témoins)
11J
• Cellules Véro + Prélèvement
+ échovirus 11
24-48h
ECP (+)
Culture (-)
ECP (-)
Culture (+)
ECP discret et tardif sur cellules RK 13
et SIRC.
2- Microscopie électronique ou IF.
3- Détection du génome par RT-PCR
nichée ciblée dans la région E1.
IX- TRAITEMENT ET PREVENTION
 Absence d’antiviral actif sur le virus.
 Vaccination : ROR (rubéole Oreillon Rougeole)
Vaccin vivant atténué.
 Stratégies vaccinales:
 Enfants des deux sexes:
 Une injection en S/C à l’âge de 12 mois.
 Rappel entre 3 et 6 ans.
 Femme en âge de procréer séronégative:
(contraception 2 mois avant et 2 mois après la
vaccination)
 Contre-indiqué chez la femme enceinte.
 Personnels de santé masculin des
consultations prénatales, séronégatifs ou
ignorant leur statut immunologique.
 Efficacité du vaccin: réponse ≥ 95 % des
sujets vaccinés. L’immunité semble
diminuer avec le temps.
Effets secondaires: Adénopathies,
éruption, ou arthralgies 10 à 28 j après la
vaccination.
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