Troubles vésico-sphinctériens et diabète sucré

publicité
Progrès en Urologie (2007), 17 371-378
Chapitre E
Troubles vésico-sphinctériens et diabète sucré
E. Chartier-Kastler - G. Robain - P. Mozer - A. Ruffion
I. LES NEUROPATHIES ASSOCIÉES AU
DIABÈTE SUCRÉ
RÉSUMÉ
La neuropathie du diabétique peut entraîner une atteinte polyviscérale fonctionnelle parmi laquelle l’atteinte du bas appareil
urinaire. Après une revue des différentes atteintes neurologiques
générales du diabète sucré, les auteurs se sont attachés à préciser
les troubles mictionnels du diabétique et leur spécificité. Ces
troubles caractérisés habituellement par une vessie hypo-active,
hypo-esthésique et de grande capacité doivent toujours être
interprétés en fonction des autres pathologies pelviennes
masculines ou féminines qui viennent perturber un équilibre
souvent précaire. La difficulté thérapeutique entraînée par
cette neuropathie est liée à sa méconnaissance ou à son absence
de détection avant un geste chirurgical par exemple. La
connaissance des facteurs de risque et de l’histoire naturelle
de la vessie diabétique doit donc être promue.
Le processus anatomopathologique primaire de la neuropathie
est une atteinte de la cellule de Schwann dont il résulte une
démyélinisation segmentaire et une trouble de la conduction de
l’influx nerveux. Des biopsies de vessie diabétiques ont montré
une diminution de l’activité de l’acétylcholinestérase secondaire
à une dégénérescence axonale [35]. Les fibres non myélinisées sont
atteintes les premières. Une atteinte vasculaire avec microangiopathie a également été incriminée. Celle-ci entraîne une hypoxie
endoneuronale et une démyélinisation du nerf. On évoque
également la pathogénie directe de l’hyperglycémie dans le nerf
ou une anomalie de facteur de croissance nerveuse (NGF).
La physiopathologie est complexe, responsable d’une atteinte
axonale associée à une démyélinisation segmentaire [16,39,40].
L’hyperglycémie est directement mise en cause [11,13]:
Mots -clés : diabète, polyradiculonévrite, vessie neurologique,
bilan urodynamique
- elle induit des modifications métaboliques qui affectent
directement cellules de Schwann (ou myéline), nœuds de
Ranvier, axones (réduction du calibre, du transport de
neuromédiateurs et diminution des capacité de régénération).
INTRODUCTION
Le diabète sucré est une affection fréquente dont la multiplicité
des sites lésionnels dans l’organisme et en particulier vers l’appareil
urinaire peut imposer une étude ciblée du fonctionnement et de
l’état de celui-ci. L’incidence et la prévalence précises du diabète
sucré sont difficiles à préciser dans la population générale car
elles dépendent des définitions utilisées. Selon Raz [42] on peut
considérer que le diabète concerne un à deux pour cent de la
population. La vessie neurogène diabétique n’apparaît qu’après
10 ans au moins d’évolution du diabète et est d’abord le reflet de
l’atteinte périphérique et autonome. Le terme de cystopathie
diabétique a été adopté par certains [19, 21]. Grossièrement sur
des études urodynamiques de routine et sur une population non
sélectionnée, il est rapporté un taux de 27 à 85 % de cystopathie
diabétique, c’est déjà dire l’extrême difficulté d’évaluation de
cette pathologie diabétique du bas appareil urinaire. Les troubles
urologiques du diabète ne sont par ailleurs pas univoques [43] en
termes d’expression clinique et d’évolution rendant les décisions
thérapeutiques parfois difficiles, ce d’autant qu’il se surajoute
d’autres pathologies plus communes telles que le vieillissement,
les séquelles de lésions gynéco-obstétricales chez la femme ou une
hypertrophie bénigne prostatique chez l’homme.
- elle affecte, directement et par les modifications métaboliques,
la structure et le fonctionnement des microvaisseaux
endoneuraux induisant hypoxie et ischémie.
Les neuropathies associées au diabète sont la complication du
diabète la plus fréquente et la plus précoce. Elles affectent
essentiellement le système nerveux périphérique (somatique et
végétatif), plus rarement le système nerveux central.
Deux pour cent des diabétiques ont des neuropathies invalidantes,
20 à 30 %, frustes, 40 à 60 % infracliniques (anomalies
électromyographiques (EMG). Elles sont rares avant 10 ans.
1. La Polyneuropathie Distale et Symétrique (DSP)
Elle est très fréquente, (60% des diabétiques) quel que soit le type
de diabète, insulino-dépendant (DID) ou non (DNID). Dans près
de 2 % des cas s’y associe une neuropathie végétative.
Les troubles sont distaux, bilatéraux et grossièrement symétriques,
essentiellement sensitifs (diminution du seuil de perception vibratoire
dans 30 % à 50 % des cas et thermique) et réflexes (aréflexie
achilléenne pour 70 % à 90 %). Ce déficit peut s’associer à :
371
2. Mononeuropathie, multineuropathie:
- d’autres troubles de la sensibilité, volontiers motifs de
consultation:
• douleurs des jambes (10 à 15 %), parfois intenses (brulures,
broiement), exacerbées la nuit. La marche sur sol froid
soulage le patient.
• dysesthésies et paresthésies (fourmillement, engourdissement plantaire. ..),
Elles représentent près de 12% des neuropathies diabétiques.
Les plus fréquentes sont: une méralgie fémoro-cutanée, une atteinte
du crural avec amyotrophie quadricipitale et souvent associée à
une atteinte du SPE (tibial antérieur et des péroniers homolatéraux)
réalisant un syndrome dit du compartiment antérieur, une atteinte
des nerfs crâniens: le III (anisocorie 1 fois sur 10, mydriase rare),
le VI et plus rarement le IV.
- une diminution de la sensibilité tactile (7 %) [45],
- des troubles de l’équilibre (posturographie) secondaires au
déficit sensitif [45] potentialisés par une atteinte des récepteurs
sensoriels.
Plus rares sont les atteintes du membre supérieur avec avant tout
des lésions du médian et du cubital au poignet.
En fait tout nerf périphérique ou crânien peut étre touché.
- plus rarement:
Deux types de multinévrites réalisent un tableau clinique proche
de la DSP et constituent un diagnostic différentiel:
• des troubles graves de la sensibilité profonde responsable
d’une ataxie,
1) Des lésions multifocales très proximales qui peuvent simuler
une neuropathie distale approximativement symétrique.
• une anesthésie thermique et algésique, source de brûlures
(pseudosyringomyéliques) .
2) Une polyneuropathie chronique inflammatoire démyélinisante
(CIPD) prédominant aux membres inférieurs et sur le versant
moteur, d’aggravation progressive. Son traitement fait appel aux
immunosuppresseurs [48].
Parmi ces complications, celles affectant pieds et cheville (il faut
y associer arthropathies et sensibilité aux infections) entraînent plus
d’hospitalisations que toutes les autres complications du diabète
réunies.
Une curiosité: la polyradiculopathie thoracique responsable de
douleurs abdominales en rapport avec des lésions radiculaires
dorsales basses.
A l’électromyographie, au début (10) sont notés un ralentissement
des vitesses de conduction nerveuse (49 %) et des anomalies des
potentiels évoqués somesthésiques (56%), qui peuvent résumer
la DSP dans 10 % des cas.
Le tableau clinique des Mononeuropathies/Multineuropathies a un
début le plus souvent brutal, précédé de douleurs. Le déficit moteur
prédomine; il est volontiers asymétrique et l’évolution spontanée
est habituellement favorable en quelques semaines à un an. A
l’histologie on trouve une dégénérescence wallérienne; le
mécanisme physiopathologique est probablement l’ischémie.
Pour ce qui est des vitesses de conduction [8]:
• l’atteinte sensitive précède toujours l’atteinte motrice,
• l’atteinte sensitive des membres supérieurs peut précéder
l’atteinte motrice des membres inférieurs.
3. Neuropathie Végétative viscérale [49]
L’analyse histologique de la peau et des nerfs montre une
diminution:
- Troubles vasomoteurs fréquents:
• de l’innervation épidermique chez les diabétiques [28].
• du taux du facteur de croissance nerveuse [2] et de la
substance P témoignant de lésions des fibres de faible
diamètre, d’abord sensitives puis sympathiques.
• abolition des potentiels évoqués sympathiques; diminution
de la sudation des pieds qui accompagne la DSP, mais
aussi du bas du corps avec souvent un niveau horizontal
et une hypertranspiration susjacente. Beaucoup plus
rarement une hémisudation de la face et une crise sudorale
profuse (pseudo-hypoglycémie); un syndrome de
sympathectomie lombaire (artériopathie distale avec des
lésions cutanées ischémiques contrastant d’avec des pouls
bondissants), plus rarement un syndrome d’hypersympathicotonie (téguments glacés perlés d’une fine sueur
ruisselante, vasoconstriction cutanée et œdème),
Le pronostic de la DSP est extrémement variable, mais se fait
habituellement vers l’aggravation et l’extension; certains troubles
(douleurs névralgiques et sensation de brûlures) s’améliorent dans
près de la moitié des cas, d’autres ont tendance à s’aggraver
(paresthésies et dysesthésies, déficit sensitif proprio- et extéroceptif,
troubles végétatifs).
Un bon contrôle de la glycémie diminue la fréquence ou la gravité
des DSP:
• perturbation de la vasomotricité distale (diminution de la
fréquence et de l’amplitude des contractions rythmiques
des petites artères et artérioles des doigts, mesurées par
Doppler) et notamment au niveau du gros orteil.
1) les patients DID (4) ou DNID (33)ayant un mauvais équilibre
de leur glycémie développent plus facilement une DSP.
• Baisse de la saturation mesurée par oxymétrie au doigt.
2) Le traitement par insulinothérapie intensive améliore les
anomalies EMG, il retarde la survenue d’une DSP [23].
- Troubles cardio-vasculaires:
3) La transplantation rénale et pancréatique avec normalisation de
l’urée fait régresser la DSP et la stabilise [1].
rythme cardiaque de repos augmenté, chute de la pression
systolique à la mise debout > 30 mm Hg (atteinte sympathique),
variation moindre du rythme cardiaque au cours d’une inspiration
profonde (atteinte parasympathique), moins bonne adaptation à
4) L’insuline aurait une action propre sur le métabolisme de la
cellule de Schwann et la myéline.
372
l’attention. Dans la série de Ueda [51], les 53 patients étudiés
n’avaient pas de plainte fonctionnelle mais on retrouvait des
signes cliniques à l’interrogatoire chez 40% d’entre eux. Ceux qui
n’avaient aucun trouble clinique avaient quand même des
altérations urodynamiques comparés aux sujets témoins.
l’effort (moindre augmentation de la systolique et de la diastolique
à l’effort ainsi retour plus lent du pouls à la normale après l’effort),
augmentation des pressions systoliques la nuit; l’un de ces troubles
était présent chez 46 % des enfants diabétiques. A l’ECG,
diminution, lors de la manœuvre de Vasalva ou des phases d’une
respiration ample, des variations de l’espace RR (atteinte
parasympathique); parfois durée allongée du QT corrigé (atteinte
du parasympathique et du sympathique). La neuropathie végétative
ne semble pas expliquer à elle seule la fréquence des infarctus non
ou peu douloureux chez le diabétique.
On a pu aussi souvent rapporter des manifestations d’hyperactivité vésicale [27]. Cependant, il n’est pas certain que
l’hyperactivité vésicale soit directement liée au diabète car de
nombreuses pathologies intercurrentes peuvent expliquer cette
fréquence. C’est d’ailleurs ce que suggère le travail de Ueda qui
retrouvait des contractions vésicales désinhibées chez 25% des
patients diabétiques mais ces derniers avaient tous des antécédents
vasculaires cérébraux qui pouvaient expliquer cette instabilité.
Il est classique de considérer que l’atteinte fonctionnelle vésicale
est d’autant plus importante que le diabète est évolué et la
neuropathie présente [16,34]. Cependant, les altérations
électrophysiologiques peuvent débuter beaucoup plus tôt [41].
Comme le suggère Andersen [3], les troubles électrophysiologiques
(potentiels évoqués) apparaissent avant les troubles urodynamiques
et cliniques. Par ailleurs Ueda [51] observe que les altérations
urodynamiques liées au diabète ne sont pas corrélées à l’ancienneté
ni à la sévérité du diabète.
Le pourcentage de cystopathie diabétique varie selon les séries
publiées et en fonction des critères étudiés [15,18,25,26] mais se
situe entre 30 et 40%. Les réponses aux tests cutanés sympathiques
témoignent de la corrélation entre neuropathie et altérations
urodynamiques [46].
Il n’est pas rare de trouver d’autres pathologies associées comme
l’hypertrophie bénigne de la prostate (36% des hommes de la
série de Kaplan [26]) qui devient d’autant plus obstructive que la
contraction vésicale est altérée. Cela souligne l’intérêt des examens
urodynamiques afin d’expertiser l’équilibre de ces patients avant
tout traitement.
- Troubles génitaux et urinaires qui seront revus plus loin (cf.
infra).
- Troubles digestifs:
• gastroparésie avec une diminution de la vidange gastrique
mise en évidence par scintigraphie ou techniques
électrophysiologiques. Il y aurait également une diminution
de la perception de satiété, estomac plein.
• hypocontractilité de la vésicule biliaire mise en évidence
par scintigraphie probablement responsable de la fréquence
des lithiases.
• diminution du péristaltisme œsophagien.
4. Neuropathies centrales
La survenue de lacunes cérébrales ne serait pas plus fréquente chez
le diabétique mais le contrôle de l’HTA et la prévention de la
microangiopathie seraient efficaces pour prévenir la survenue de
lacunes cérébrales asymptomatiques.
Cependant un allongement des potentiels tardifs, auditifs et visuels,
suggère l’existence de lésions du système nerveux central.
II. TROUBLES MICTIONNELS
DU DIABÈTE SUCRÉ
III. LE BILAN URODYNAMIQUE DANS
L’ÉTUDE DES TROUBLES MICTIONNELS
DU DIABÉTIQUE [7, 9, 37, 44, 52]
Les manifestations cliniques et urodynamiques de la vessie
diabétique sont [51]:
- diminution de la sensibilité vésicale (proprioception),
La majorité des patients diabétiques présenteront presque
inévitablement au cours de l’évolution de leur maladie des troubles
mictionnels en rapport avec une cystopathie diabétique [51, 53].
- augmentation de la capacité vésicale,
- altération de la contractilité pouvant conduire à la rétention.
Ces troubles sont en rapport avec la neuropathie induite par le
diabète.
Il peut s’agir d’une faiblesse du jet, d’une sensation de vidange
incomplète, de mictions par à-coups, d’impériosité mictionnelle.
La neuropathie diabétique est la même que ce soit dans le système
nerveux autonome ou dans le système somatique avec démyélinisation et dégénérescence axonale. Ce fait est confirmé par
l’excellente étude de Ueda [51] qui a étudié une population non
sélectionnée de 53 diabétiques et 10 sujets témoins. Les tests de
réponse cutanée sympathique des sujets diabétiques sont altérés
de manière très significative comparés à ceux d’une population
témoin. Lorsqu’il n’y a pas de réponse cutanée, l’amplitude de la
contraction vésicale est significativement plus basse et le résidu
plus élevé. Cette cystopathie diabétique a pu être reproduite
expérimentalement chez le rat (présenté par X. Gamé, Congres
AFU 2005).
La recherche de ces signes fonctionnels doit être systématique. Un
interrogatoire précis permet de retrouver ces troubles mictionnels
chez 40 % des diabétiques ne se plaignant spontanément d’aucun
symptôme urinaire [27].
L’exploration urodynamique réalisée dans le cadre de plaintes
fonctionnelles urinaires confirme l’atteinte vésicale et peut
objectiver des complications potentielles. Elle peut mettre en
évidence des anomalies significatives de cystopathie diabétique
en dehors de toute symptomatologie [29].
Décrire les principales anomalies urodynamiques rencontrées
dans le cadre de la cystopathie diabétique impose de définir des
valeurs seuils à retenir.
Les signes cliniques peuvent être discrets et en tous cas ne pas attirer
373
neuropathie diabétique autonome pouvant contre indiquer
l’usage des traitements alpha-bloquants et confirmer la notion
de neuropathie autonome comme la gastroparésie ou les troubles
digestifs divers;
La débitmétrie est pathologique lorsque le débit maximal normal
est abaissé (< 15ml/sec). Un tracé allongé parfois polyphasique
reflète une miction par poussée abdominale.
Un trouble de la sensibilité vésicale atteste de l’atteinte de la
proprioception.
3. Le bilan urodynamique à la recherche des lésions déjà décrites.
On notera cependant avec intérêt les résultats obtenus par Ueda
[51] qui confirme la faible voire l’absence d’élévation des
pressions per-mictionnelles chez le patient porteur d’une HBP
avec vessie diabétique du fait de l’hypocontractilité. Les études
pression-débit n’ont pas été réalisées mais la comparaison à une
population témoin permet de retrouver que la vessie hypoactive
est la principale caractéristique de la vessie du diabétique.
L’hyperactivité ne serait existante que par l’association à
d’autres pathologies du bas appareil notamment obstructives.
La vessie peut être considérée comme hypoesthésique lorsque le
premier besoin est retardé. Le B1 est pathologique s’il survient
pour un remplissage supérieure à 250 ml ou supérieur à 50% de
la capacité vésicale maximale.
La capacité vésicale maximale est pathologique lorsqu’elle dépasse
un chiffre de 600cc.
L’altération de la contraction vésicale est majeure lorsque aucune
contraction n’est obtenue pour un remplissage de 500cc. La vessie
est considérée comme faiblement contractile lorsque le débit
maximal est inférieur à 12ml/s pour une pression vésicale maximale
durant la miction inférieure à 30 cm d’eau. Un résidu postmictionnel significatif peut témoigner d’une contractilité vésicale
altérée.Le Stop-test apprécie la contractilité vésicale.
4. D’autres explorations qui peuvent être utiles pour confirmer ou
affirmer une atteinte neurologique. Ces explorations
comprennent l’étude électrophysiologique et plus précisément
l’électro-myographie du plancher périnéal, ainsi qu’un
enregistrement du sphincter strié par EMG pendant
l’urodynamique à la recherche d’une dyssynergie vésicosphinctérienne. Les potentiels évoqués corticaux sont rarement
nécessaires dans cette pathologie. L’étude de la latence du
réflexe bulbocaverneux permet de rechercher une neuropathie
périphérique associée à la dysautonomie. L’étude des potentiels
cutanés sympathiques et leur relation avec la neuropathie
autonome diabétique doit être spécificiquement mentionnée
[31,51]. Il a été démontré que le test de réponse cutanée
sympathique est un test simple et valide permettant de mettre
en évidence une neuropathie diabétique périphérique avec
perturbations autonomes infracliniques et précoces. Ueda (51)
a pu montrer sur une population diabétique non sélectionnée
que le trouble fonctionnel suivant incluant anesthésie ,
augmentation de capacité et diminution de contractilité vésicale
était observé indépendamment de la durée du diabète ou de sa
sévérité. Associée aux perturbations des tests cutanés
sympathiques il semble bien que ce dysfonctionnement soit
d’ordre neuropathique. Ces tests peuvent être réalisés afin
d’affirmer la neuropathie.
Une hyper activité détrusorienne est observée chez près de 55%
des diabétiques se plaignant de signes fonctionnels urinaires. Elle
se traduit par une contraction vésicale transitoire et involontaire
supérieure à 15cm d’eau.
Une situation particulière concerne la cystopathie du diabétique
insuffisant rénal dialysé, avec une diurèse résiduelle minime [34].
L’exploration urodynamique est anormale dans 84% de ces cas.
La réduction de la diurèse protégerait la vessie de l’hypocontractilité mais favoriserait la survenue d’un syndrome obstructif
cervico-uréthral.
Retenons que les anomalies urodynamiques sont observées chez
le diabétique quelle que soit l’ancienneté de la maladie, qu’il
existe ou non des complications dégénératives autres [51]. Elles
peuvent être notées en l’absence de signe fonctionnel urinaire.
Les anomalies les plus fréquemment observées sont un défaut de
la sensibilité et de la contractilité vésicale.
Le bilan urodynamique confirme la responsabilité de la cystopathie
diabétique en cas de pathologies associées (HBP)
5. Le catalogue mictionnel doit être demandé à tout patient porteur
d’un trouble mictionnel dont l’association à une pathologie
neurologique (le diabète dans notre exemple) est suspectée. Il
est un complément à l’interrogatoire et sûrement indispensable
pour apprécier la diurèse quotidienne et la réalité de la
pollakiurie. La polyurie du diabète impose d’autant plus la
réalisation de cet examen [12]. Enfin il permet de repérer les
épisodes de fuites, états impérieux et autres événements associés
(fuites à l’effort par exemple en le corrélant à l’activité physique).
Il est un véritable examen complémentaire et outil diagnostique
demandant une collaboration directe du patient permettant de
tester sa motivation.
Il objective des complications potentielles,avant un traitement
agissant sur la fonction vésico-uréthrale (RTUP - Chirurgie
pelvienne).
IV. SITUATIONS SPÉCIFIQUES
1. Troubles mictionnels du diabètique et HBP
En se référant à Fowler [17] la notion d’un diabète chez un patient
en cours d’évaluation pour troubles mictionnels alors qu’il est
par ailleurs porteur d’une HBP doit prendre en compte :
1. Un examen neurologique rapide des membres inférieurs et
notamment des pieds à la recherche d’une atteinte des fibres
longues, une évaluation rapide du tonus musculaire périnéal,
un interrogatoire concernant la défécation et l’activité sexuelle.
6. L’exploration urodynamique (cf.supra) étudie la débitmétrie, le
résidu post-mictionnel, la cystométrie avec recherche d’une
hyperactivité et mesure des pressions vésicales notamment
permictionnelles. Il y a nécessité à être prudent dans l’indication
des drogues anticholinergiques qui pourraient démasquer
l’hypoesthésie et une hypoactivité globale en faisant basculer
2. Une mesure de la pression artérielle. Une hypotension posturale
pré-existante telle que l’on peut la voir communément dans la
374
les sujets dans la rétention. Il en est de même pour les
antidépresseurs tricycliques. En cas d’âge avancé il y a plus
volontiers prédominance des contractions non inhibées, du fait
de la fréquence déjà connue de ce trouble lié au vieillissement
chez le patient non diabétique. C’est ce que confirme Starer [47]
dans un travail portant sur l’étude urodynamique des vessies
de 23 sujets dont 4 hommes âgés de 80 ans en moyenne. A
l’opposé des descriptions classiques de comportement vésical
du diabétique le trouble majeur à cet âge est l’hyperactivité
vésicale et la situation la plus critique semble être celle de
contractions non inhibées et involontaires du détrusor associées
à une vidange incomplète quel qu’en soit le mécanisme
(obstacle, défaut de contractilité, aréflexie). La description du
syndrome associant hyperactivité du détrusor avec hypocontractilité vésicale est donc à connaître devant le risque
d’exacerber un risque de rétention chronique ou aiguë (38)en
traitant une incontinence par impériosité [42]. L’urodynamique
peut être utile pour choisir un traitement et rechercher un
syndrome obstructif. Puisqu’il y a peu de corrélation entre
symptômes cliniques et anomalies urodynamiques, obstruction
et vessie diabétique pouvant prendre les mêmes formes cliniques,
le choix du traitement impose d’analyser le trouble. Raz [42]
dans une présentation très récente des données urodynamiques
de 140 diabétiques (77 hommes et 63 femmes) notait que la
meilleure corrélation, indépendante du sexe, était celle entre
incontinence par impériosité et hyperactivité du détrusor. Il
confirmait que l’obstruction sous vésicale n’était pas un facteur
majeur d’instabilité du détrusor et que l’incidence en était égale
chez hommes et femmes.
caractérisée classiquement par une grande vessie hypoactive avec
diminution de la sensation de besoin, diminution du débit urinaire
et bien souvent résidu post-mictionnel important. La seconde se
caractérise par une vessie hypertonique de petite capacité souvent
accompagnée d’un obstacle à la vidange vésicale, en règle
secondaire à une diurèse résiduelle faible ou absente. Il n’est donc
pas très surprenant de trouver chez ces patients des tableaux
urodynamiques variés, ce qui donne toute son importance au bilan
urodynamique préopératoire. Dans la série de Menendez [34], 37
% des patients avaient une capacité vésicale fonctionnelle inférieure
à 350 cc, 30 % entre 350 et 600 cc et 33 % supérieure à 600 cc.
Les auteurs ont retrouvé une corrélation significative entre la
capacité vésicale maximale et la diurèse résiduelle ou la durée
de la dialyse, ce qui montre bien l’intrication des 2 pathologies.
Fait important, un obstacle à la vidange vésicale a été diagnostiqué
chez 35 % des patients, tous des hommes. Il est apparu corrélé à
la durée de la dialyse (> 12 mois) et à une faible diurèse résiduelle
(<500 cc). Cette incidence est retrouvée par d’autres auteurs .
La technique la plus employée de transplantation pancréatique
consiste à dériver les secrétions exocrines dans la vessie au moyen
d’une anastomose latéro-latérale duodéno-vésicale, même s’il se
dégage une tendance récente en faveur du drainage digestif. Les
avantages du drainage vésical sont la possibilité de surveiller la
fonction du greffon pancréatique par le calcul du débit horaire de
l’amylasurie (qui reste le seul véritable marqueur de rejet
pancréatique) et la diminution des complications post-opératoires
possiblement léthales, le greffon pouvant être placé par voie souspéritonéale. Les inconvénients en sont la survenue de complications
urinaires (infections, fuite de bicarbonates, hématuries dans le
cadre de cystites et uréthrites chimiques) et de pancréatites du
greffon par reflux. La plupart de ces complications restent mineures
et ne contre-balancent pas les avantages de la méthode. Les
anomalies urodynamiques souvent constatées chez ces patients
peuvent-elles favoriser ces complications ? Taylor [50] a étudié
23 patients ayant reçu une greffe pancréatique et a trouvé une
incidence comparable de complications urologiques (incluant les
pancréatites par reflux), qu’ils aient ou non un bilan urodynamique
préopératoire anormal. Toutefois, l’incidence de rétention postopératoire était de 50% dans le groupe avec bilan anormal contre
8 % en cas de bilan préopératoire normal. Il aurait été intéressant
de comparer la fréquence de pancréatite du greffon entre les
patients avec obstacle à la vidange vésicale et ceux sans obstacle.
L’effectif trop réduit n’a vraisemblablement pas permis cette
comparaison. Pour notre part, de manière pragmatique et empirique,
nous réalisons sytématiquement chez les hommes une incision
cervico-prostatique 15 à 20 jours après la greffe dans le but de
diminuer les pressions per-mictionnelles donc de réduire le risque
de pancréatite de reflux. L’incidence de pancréatite est de 31 %
dans notre expérience alors qu’elle est de 40 à 50 % dans d’autres
séries. Le bénéfice suspecté reste bien sûr à démontrer sur une plus
grande série et en théorie par une étude randomisée. De rares
publications vont en ce sens [32].
Une atteinte spinale angiopathique ou une obstruction idiopathique
peuvent générer l’hyperactivité détrusorienne. Devant une vessie
hyporéflexique, les études électrophysiologiques viendront
confirmer l’atteinte neurologique faute de quoi une autre cause
devra être recherchée pour l’hyperactivité et sa symptomatologie
clinique (séquelle de vessie obstruée). La corrélation de ces
données est d’autant plus difficile à faire qu’il est même écrit
dans le travail d’Ellenberg [14] que 83% des patients diabétiques
avec neuropathie ont une vessie neurogène prouvée mais cependant
sans infection, résidu, sepsis ou insuffisance rénale. En conclusion
pour tous les auteurs le type de symptômes présenté par les
patients est de peu d’intérêt pour prédire le comportement
urodynamique rendant l’analyse globale telle que nous venons de
la détailler indispensable chez l’homme porteur d’une HBP ou non.
2. Troubles mictionnels du diabètique et insuffisance rénale
chronique
Les troubles mictionnels sont fréquents chez les patients diabétiques
et insuffisants rénaux au stade terminal. L’incidence est variable
selon la littérature allant de 25% à 85% selon les séries. Elle
dépend du type de population étudiée, de la durée d’évolution du
diabète, de la durée de la dialyse et de la diurèse résiduelle, et de
la nature du bilan urodynamique réalisé. Menendez et al. [34] ont
retrouvé une incidence de 84% chez 51 patients diabétiques jeunes
(35±6 ans) ayant une durée d’évolution du diabète de 21±6 ans
dont 86% étaient dialysés.
La transplantation pancréatique peut elle corriger les troubles
mictionnels ? Cette question est l’une des plus difficiles à résoudre.
La greffe de pancréas est la méthode qui permet le mieux
d’approcher un équilibre glycémique proche de la normale. Le
bénéfice sur l’évolution des complications dégénératives du diabète
commence à être mieux connu. Il a été établi pour la néphropathie
Les troubles observés résultent de deux atteintes distinctes, celle
secondaire à la neuropathie diabétique d’une part, celle secondaire
à l’insuffisance rénale terminale d’autre part. La première est
375
[6], la neuropathie végétative [24,28,36] la neuropathie des
membres inférieurs [30]. Il nécessite souvent des reculs prolongés
pour être démontré. Peu d’études ont porté sur la neuropathie
vésicale. Celle de Taylor (50) ne permet pas de répondre en raison
d’un recul insuffisant (de 4 à 29 mois). Une évaluation
préopératoire précise et un suivi prolongé des patients restent
donc nécessaires pour fournir une réponse à cette question.
CE QU’IL FAUT RETENIR
1 Il est classique de considérer que l’atteinte fonctionnelle
vésicale est d’autant plus importante que le diabète est
évolué et la neuropathie présente.
2 Les anomalies urodynamiques sont observées chez le
diabétique quelle que soit l’ancienneté de la maladie, qu’il
existe ou non des complications dégénératives autres qu’il
faut savoir rechercher.
CONCLUSION
La prévalence des troubles sphinctériens chez le diabétique est peu
connue et le sujet est peu référencé chez les diabétologues. La
discordance urodynamique et clinique guide la stratégie
diagnostique et impose l’étude urodynamique
3 L’exploration urodynamique est vivement conseillée avant
tout geste sur le bas appareil urinaire chez le patient
diabétique, homme ou femme.
4 Une atteinte spinale par angiopathie ou une obstruction
idiopathique peuvent générer une hyperactivité vésicale,
alors que la forme la plus fréquente d’anomalie fonctionnelle
est le trouble de vidange avec hypoactivité vésicale.
L’enfant diabétique peut être porteur des mêmes anomalies en
fonction de l’ancienneté et de l’équilibre du diabète. Le lien entre
dysfonction vésicale et cardiaque par Barkai [5] est particulièrement
intéressant à relever pour le dépistage et la surveillance des
anomalies vésicales. Il a ainsi été montré un lien entre une
augmentation du B1, une augmentation du volume uriné et du débit
moyen quelle que soit l’atteinte cardiaque autonome (ACA). Le
volume uriné et le débit moyen et maximal étaient supérieurs en
cas d’ACA. Le diabète était plus ancien chez ceux qui avaient une
ACA mais les enfants diabétiques auraient une diminution du
besoin indépendante de l’ACA. Enfin comme chez l’adulte, le
contrôle glycémique et l’ancienneté du diabète interviennent sur
la dégradation parallèle vésicale et cardiaque.
RÉFÉRENCES
Des travaux multidisciplinaires seraient nécessaires, notamment
sur ce sujet en collaboration avec des équipes de diabétologie, ayant
trait au dépistage précoce (avant 12 mois) d’un résidu vésical
post-mictionnel, d’un obstacle sous-vésical et ou chez la femme
à un état des lieux de la statique pelvienne.
En 1980, Frimodt-Moller [22] revoyait le traitement de la
“cystopathie diabétique”. Les cadres généraux n’ont pas changé.
Les connaissances pharmacologiques se sont affinées et permettent
des associations plus ciblées. Les autosondages se sont développés
et l’amélioration des matériels autorise leur essor sous réserve
d’une justification parfaite de l’indication et d’une éducation du
patient. Ce dernier point est sûrement le plus important et rejoint
le cadre général de notre propos: le patient doit être sensibilisé à
la menace potentielle sur le haut appareil conjointe à la néphropathie
propre du diabète sucré.
Le travail d’éducation doit être associé à celui du diabétologue,
du médecin généraliste et des autres spécialistes éventuellement
impliqués. La prise en charge ne peut être, au moins pour son
aspect éducatif et psychologique, que multidisciplinaire. Les
désordres urodynamiques ne sont sans doute pas stables dans le
temps [10].
1.
Allen R, Al-Harbi I, Morris J, Clouston P, O’Connell P, Chapman J, et al.:
Diabetic neuropathy after pancreas transplantation: determinants of recovery.
Transplantation, 1997, 63,6, 830-838.
2.
Anand P, Terenghi G, Warner G, Kopelman P, Williams-Chestnut R, Sinicropi
D: The role of endogenous nerve growth factor in human diabetic neuropathy.
Nat Med, 1996, 2,6, 703-707.
3.
Andersen J, Bradley W: Early detection of diabetic visceral neuropathy. An
electrophysiologic study of bladder and urethral innerevation. Diabetes, 1976,
25, 1100.
4.
Anonymous: Effect of intensive diabetes treatment on nerve conduction in
the Diabetes Control and Complications Trial. Ann Neurol, 1995, 38,6, 869880.
5.
Barkai L, Szabo L: Urinary bladder dysfunction in diabetic children with
and without subclinical cardiovascular autnomic neuropathy. Eur J Ped, 1993,
152,3, 190-2.
6.
Bilous R: The effects of pancreas transplantation on the glomerular structure
of renal allografts in patients with insulin-dependent diabetes. N Engl J Med,
1989, 321,2, 80-5.
7.
Bradley W: Diagnosis of urinary bladder dysfunction in diabetes mellitus. Ann
Intern Med, 1980, 92, 323.
8.
Buck A, Reed P, Siddiq Y, Ghisholm G, Russell Fraser T: Bladder dysfunction
and neuropathy in diabetes. Diabetologia, 1976, 12, 251-258.
9.
Chancellor M. Multiple sclerosis and diabetic neurogenic bladder. In: Atlas
of urodynamics. Edited by Blaivas J, Chancellor M. Baltimore: Williams and
Wilkins, 1996, 183-191.
10. Daneshgari F, Liu G, Imrey PB: Time dependent changes in diabetic cystopathy
in rats include compensated and decompensated bladder function. J Urol,
2006, 176,1, 380-6.
11. de Neeling J, Beks P, Bertelsmann F, Heine R, Bouter L: Peripheral somatic
nerve function in relation to glucose tolerance in an elderly Caucasian
population: the Hoorn study. Diabet Me, 1996, 13,11, 960-966.
12. Delhaye F, Vincent J, Fery F, Pirotte B, Unger J: Extreme polyuria:
decompensated diabetes mellitus and/or diabetes insipidus? Intensive care
medicine, 1995, 21,6, 515-2.
13. Dyck P, Giannini C: Pathologic alterations in the diabetic neuropathies of
humans: a review. Neuropathol Exp Neurol, 1996, 55,12, 1181-1193.
376
14. Ellenberg M: Development of urinary bladder dysfunction in diabetes mellitus.
Annals of internal medicine, 1980, 92, 321-323.
36. Navarro X: Influence of pancreas transplantation on cardiorespiratory reflexes,
nerve conduction, and mortality in diabetes mellitus. Diabetes, 1990, 39,
802-6.
15. Ellenberg M, Weber M: The incipient asymptomatic diabetic bladder. Diabetes,
1967, 16, 331.
37. Nitti V, Raz S. Diabetic cystopathy. In: Female urology. Edited by Raz S.
Philadelphia: W.B. Saunders Company, 1996, 210-211.
16. Ewing D, Clarke B: Diabetic autonomic neuropathy: present insights and
future prospects. diabetes care, 1980, 9,6, 648-665.
38. Olapade-Olaopa EO, Morley RN, Carter CJ, Walmsley BH: Diabetic cystopathy
presenting as primary acute urinary retention in a previously undiagnosed young
male diabetic patient. J Diabetes Complications, 1997, 11,6, 350-1.
17. Fowler C. Neurological and neurophysiological assessment. In: Textbook of
benign prostatic hyperplasia. Edited by Kirby M, Fitzpatrick, Roehrborn,
Boyle. Oxford: Isis medical media, 1996, 225-232.
18. Fridmodt-Moller C: Diabetic cystopathy: a clinical study on the frequency
of bladder dysfunction in diabetics. Dan. Med. Bull., 1988, 23, 267.
39. Paro M, Italiano G, Travagli R, Petrelli A, Zanoni R, Prosdocimi M, et al.:
Cystometric changes in alloxan diabetic rats: evidence for functionnal and
structural correlates of diabetic autonomic neuropathy. J. Auton. Nerv. Syst.,
1990, 30, 1.
19. Frimodt-Moller C: Diabetic cystopathy. A review of the urodynamic and
clinical features of neurogenic bladder dysfunction in diabetes mellitus. Dan
Med Bull, 1978, 25,2, 49-60.
40. Paro M, Prashar A, Prosdocimi M, Cherian P, Fiori M, Sima A: Urinary
bladder dysfunction in the BB/W diabetic rat: effect of ganglioside treatment
on functionnal and structural alterations. J Urol, 1994, 151, 781.
20. Frimodt-Moller C: Diabetic cystopathy: epidemiology and related disorders.
Ann Intern Med, 1980, 92,2 Pt 2, 318-21.
41. Rapidi CA, Karandreas N, Katsifotis C, Benroubi M, Petropoulou K, Theodorou
C: A combined urodynamic and electrophysiological study of diabetic
cystopathy. Neurourol Urodyn, 2006, 25,1, 32-8.
21. Frimodt-Moller C: [Diabetic cystopathy]. Nord Med, 1979, 94,11, 287-8.
22. Frimodt-Moller C, Mortensen S: Treatment of diabetic cystopathy. Ann Intern
Med, 1980, 92,2 Pt 2, 327-8.
42. Raz S, Edelstein R, Nehra A, Krane R, Siroky M: Lower urinary tract symptoms
(LUTS) in diabetic cystopathy clinical and urodynamic correlates. J Urol, 1998,
122, #472.
23. Hasegawa O, Suzuki Y, Komiyama A, Arita T, Matsumoto S, No To S: Effect
of diabetic control on the progression of neuropathy. 47, 1995, 12, 11791182.
43. Sasaki K, Yoshimura N, Chancellor MB: Implications of diabetes mellitus in
urology. Urol Clin North Am, 2003, 30,1, 1-12.
44. Shiff H: The neurogenic bladder in diabetes. NY State J Med, 1982, 82, 922.
24. Hathaway D: Improvement in autonomic and gastric function following
pancreas-kidney versus kidney-alone transplantation and the correlation with
quality of life. Transplantation, 1994, 57, 816-22.
45. Simmons R, Richardson C, Pozos R: Postural stability of diabetic patients with
and without cutaneous sensory deficit in the foot. Diabetes Res Clin Pract,
1997, 36,3, 153-160.
25. Kahan M, Goldberg P, Mandel E: Neurogenic vesical dysfunction and diabetes
mellitus. N.Y.J. Med., 1970, 70, 2448.
26. Kaplan SA, Blaivas JG: Diabetic cystopathy. J Diabet Complications, 1988,
2,3, 133-9.
46. Soylu A, Akinci A, Yilmaz U, Sarier M, Aslan M, Ozcan C: Sympathetic
skin responses in Type-1 diabetic children: relationship to urodynamic findings.
Neurourol Urodyn, 2006, 25,3, 243-8.
27. Kaplan SA, Te AE, Blaivas JG: Urodynamic findings in patients with diabetic
cystopathy. J Urol, 1995, 153,2, 342-4.
47. Starer P, Leslie L: Cystometric evaluation of bladder dysfunction in elderly
diabetic patients. Arch Intern Med, 1990, 150, 810-3.
28. Kennedy W, Wendelschafer-Crabb G, Johnson T: Quantitation of epidermal
nerves in diabetic neuropathy. Neurology, 1996, 47,4, 1042-1048.
48. Stewart J, McKelvey R, Durcan L, Carpenter S, Karpati G: Chronic
inflammatory demyelinating polyneuropathy (CIDP) in diabetics. J Neurol
Sci, 1996, 142,1-2, 59-64.
29. Kitami K: Vesicourethral dysfunction of diabetic patients. Nippon Hynyokika
Gakkai Zassh, 1991, 82, 1074-1083.
30. Laftavi M: Diabetic polyneuropathy outcome after successful pancreas
transplantation: 1 to 9 year follow up. Transplant Proc, 1995, 27,1, 1406-9.
49. Sundin T, Dahlström A: The sympathetic innervation of the urinary bladder
and urethra in the normal state and after prasympathetic denervation at the
spinal root level. An experimental study in cats. Scand J Urol Nephrol, 1973,
7, 131.
31. Levy D, Reid G, Rowley D, Abraham R: Quantitative measures of sympathetic
skin response in diabetes: relation to sudomotor and neurological function.
J Neurol Neurosurg Psychiat, 1992, 55, 902-908.
50. Taylor R: Correlation of preoperative urodynamic findings to postoperative
complications following pancreas transplantation. J Urol, 1993, 150, 11858.
32. Lin DW, Kuhr CS, Marsh CL: Endoscopic treatment of bladder outlet
obstruction in men after pancreas transplantation. J Urol, 1999, 162,2, 3358.
51. Ueda T, Yoshimura N, Yoshida O: Diabetic cystopathy: relationship to autonomic
neuropathy detected by sympathetic skin response. J Urol, 1997, 157,2, 5804.
33. Lloyd C, Becker D, Ellis D, Orchard T: Incidence of complications in insulindependent diabetes mellitus: a survival analysis. Am J Epidemiol, 1996,
143,5, 431-441.
52. Van Poppel H, Stessens R, Van Damme B, Carton H, Baert L: Diabetic
cystopathy: neuropathological examination of urinary bladder biopsies. Eur
Urol, 1988, 15,1-2, 128-31.
34. Menéndez V, Cofan F, Talbot-Wright R, Ricart M, Gutiérrez R, Carretero P:
Urodynamic evaluation in simultaneous insulin-dependent diabetes mellitus
and end stage renal disease. J Urol, 1996, 156, 2001-2004.
53. Ziegler D: Diagnosis and treatment of diabetic autonomic neuropathy. Curr
Diab Rep, 2001, 1,3, 216-27.
____________________
35. Naud A. Neuropathies périphériques dans les maladies systémiques. In: les
vessies neurogènes de l’adulte. Edited by Corcos J, Schick E. Paris: Masson,
1996, 16-18.
377
SUMMARY
Lower urinary tract dysfunction and diabetes mellitus
Diabetic neuropathy can induce multi-organ functional disease
including lower urinary tract dysfunction. After a review of the
various neurological lesions associated with diabetes mellitus, the
authors describe the voiding disorders observed in diabetics and
their specificity. These disorders, usually characterized by a large,
flaccid, underactive bladder, must always be interpreted as a
function of other diseases of the male or female pelvis that alter
an often precarious balance. The management problems raised
by this neuropathy are related to the fact that it may not be correctly
diagnosed prior to a surgical procedure, for example. A better
knowledge of the risk factors and natural history of diabetic
bladder must therefore be promoted.
Key-Words: diabetes, polyneuropathy, neurogenic bladder,
urodynamic assessment
378
Téléchargement