UE 5 – Clerici Biophysique cardiaque L’activité électrique cardiaque L’électrocardiogramme (ECG) est un élément de base de l’examen cardiologique, il transcrit l’activité électrique cardiaque normale et pathologique. I. Historique historique En 1842, le physicien italien Carlo Matteucci remarque qu’un courant électrique accompagne chaque battement de cœur chez les grenouilles. • 1872, En 1842, le physicien italien Carlo Lippmann Matteucci remarque courant électrique accompagne En le physicien français Gabriel invente unqu'un électromètre. Il s’agit d’un mince tube de battement cœur chezau-dessus les grenouilles. verre chaque contenant de l’acide desulfurique de mercure. Observé au microscope, la hauteur du ménisque du mercure varie en fonction du potentiel électrique. • En 1872, le physicien français Gabriel Lippmann invente un électromètre, Il s'agit d'un mince tube de verre contenant de l'acide sulfurique au-dessus de mercure. Observé au microscope, la hauteur En 1876, à l’aide dedul’électromètre l’anglais E. J.électrique. Marey remarque que le courant produit par le du ménisque mercure variedeenLippmann fonction du potentiel cœur d’une grenouille peut être divisé en deux phases (celles que l’on nommera plus tard QRS et T). • En 1876, à l'aide de l'électromètre de Lippmann l'anglais E.J. Marey remarque que le courant En 1887, le physiologiste Augustus D. Waller publie premier électrocardiogramme produit par le cœur ' dbritannique u ne grenouille peut être divisé en deuxlephases ( celles que l'on nommera humain, plustoujours tard QRSréalisé et T ). à l’aide d’un électromètre. historique • En 1887, le physiologiste britannique Augustus D Waller publie le premier électrocardiogramme En 1895, Willem Einthoven sert d’un amélioré pour distinguer quatre phases qu’il nomme humain, toujours réalisése à l'aide d'unélectromètre électromètre. P, Q, R, S et T. • En 1895, Willem Einthoven se sert d'un électromètre amélioré pour distinguer quatre phases qu'il nomme P, Q, R, S et T. En 1902, Einthoven publie le premier électrocardiogramme réalisé avec un galvanomètre. Des bassines remplies d’eau salée, dans lesquelles il trempait ses bras et sa jambe, servaient d’électrodes reliées au • galvanomètre. En 1902, Einthoven publie le premier électrocardiogramme réalisé avec un galvanomètre. • En 1906, Einthoven publie la première présentation d‘ECG normauxn et a ormaux. • En 1924, Willem Einthoven reçoit le prix Nobel pour l'invention de l'électrocardiographe. En 1906, Einthoven publie la première présentation d’ECG normaux et anormaux. En 1924, Willem Einthoven reçoit le prix Nobel pour l’invention de l’électrocardiographe. II. Rappel anatomique et physiologique 1. Potentiel d’Action Rappel anatomique et physiologiqu Potentiel d’Action La somme des Potentiels d’Action sera responsable de l’électrocardiogramme. Les ions Na+, K+ et Ca2+entrent en compte dans la genèse du PA. Toute perturbation de ces ions peut entraîner des problèmes électriques cardiaques notamment des court-circuits ou des troubles de conduction. Tous les médicaments qui touchent les ions Na+ et K+ peuvent avoir une répercussion cardiaque. 2. Circuit électrique - Nœud sinusal Nœud Auriculo-ventriculaire Faisceau de His Branches droite et gauche Réseau de Purkinje el anatomique et physiologique rique al uloventriculaire His ite et gauche urkinje 3. Activité électrique et ECG Voies inter-atriales Nœud sinusal Voies inter-nodales Nœud auriculo-ventriculaire Tronc du Faisceau de His Branche G du faisceau de His Branche D du faisceau de His Hémibranche Antérieur Réseau de Purkinje Hémibranche Postérieur 1. Dépolarisation du nœud sinusal 2. Dépolarisation des oreillettes. Cette dépolarisation conduit à l’onde P. 3. Dépolarisation de nœud A-V et du tronc du faisceau de His. Le passage de la dépolarisation par le nœud A-V et le tronc du faisceau de His donnera l’espace PR (passage des oreillettes aux ventricules).On ne voit pas le passage très rapide dans le faisceau de His sur l’électrocardiogramme. Le seul moyen de visualiser le faisceau de His est d’y mettre une sonde pour l’enregistrer. Sur l’ECG on ne peut pas voir s’il y a un problème de fragilité du faisceau de His, il faut faire une exploration. 4. Dépolarisation de la paroi myocardique. Cette dépolarisation est dénommée QRS. 5. Repolarisation de la paroi myocardique. Cette repolarisation correspond à l’onde T. La nomenclature : L’onde P positive est liée à l’activité des oreillettes. L’onde Q dépendra des électrodes qui enregistreront l’activité électrique. C’est la 1ère onde négative d’un complexe QRS. Dans certaines dérivations il n’y a pas d’onde Q, d’où l’espace PR. de la paroi myocardique L’onde RRepolarisation est l’onde positive du complexe QRS. ème L’onde S est la 2 onde négative. R 1 2 2 T 3 P 4 5 4 4 5 4 4 5 5 4 5 5 PR ST Q S III. Principe de l’ECG Le cœur est un générateur d’électricité. Chaque dépolarisation et repolarisation entraînent une variation du champ magnétique cardiaque. Le corps étant un milieu conducteur : On peut recueillir grâce à des électrodes placées sur les téguments (membres et thorax) les différences de potentiels provenant de l’activité cardiaque. L’électrocardiographe permet d’enregistrer et d’amplifier ces variations qui constituent l’électrocardiogramme (ECG). Le tracé varie selon l’emplacement des électrodes. En fonction de la position de l’électrode par rapport au cœur, le tracé sera différent. Principe ’ de lE CG 1. Notion de vecteur électrique instantané élémentaire • Notion de vecteur électrique instantané élementaire Cette notion permettra de savoir si une électrode verra en premier une onde R (positive) ou Q (négative). Au repos l’intérieur de la cellule est négatif (-90mV), l’extérieur est positif. Quand elle va se dépolariser, les ions Na+ vont entrer. Au cours de la dépolarisation, les charges vont s’inverser (cellule positive à l’intérieur, négative à l’extérieur). Si on positionne une électrode de chaque côté de la cellule cardiaque, le sens de négativation (l’extérieur se charge -) de la cellule cardiaque va entraîner une dépolarisation qui pourra être enregistrée et donner un vecteur de dépolarisation. En allant de A vers B on verra une onde positive dans le sens de dépolarisation. L’amplitude de ce vecteur (donc de l’onde Q, R ou S) dépendra de l’orientation de la cellule myocardique, de la déflexion par rapport aux électrodes A et B. La déflexion sera maximale quand la cellule cardiaque donc le vecteur instantané sera parallèle aux 2 électrodes qui l’enregistrent. Principe ’ de lE CG Le plus petit signal sera enregistré quand le vecteur sera perpendiculaire au sens AB des électrodes. L’électrode qui voit fuir le courant va inscrire sur l’ECG une onde négative. L’électrode qui voit arriver le courant va inscrire une onde positive. Cette onde sera plus ou moins ample (positive ou négative) selon la direction du vecteur. Le signal enregistré fera la somme de tous les vecteurs, de toutes les orientations des fibres myocardiques pour donner le signal final. La dépolarisation se fait de l’endocarde vers l’épicarde, le courant ionique est de même sens, on aura une onde positive. La repolarisation se fait dans l’autre sens de l’épicarde vers l’endocarde, on aura une onde négative. Pourquoi l’onde T est-elle positive ? C’est parce que le sens de dépolarisation et de repolarisation n’est pas le même. La dépolarisation du ventricule se fait de l’endocarde vers l’épicarde avec une électrode qui voit le signal positif. La repolarisation se fait de l’épicarde vers l’endocarde, et la négativation se faisant aussi dans le sens inverse (opposé) à la dépolarisation, cela donne un signal + (- par -). (La repolarisation et la négativation vont dans le même sens). L’onde T est donc positive. La dépolarisation de QRS (donc R) et la repolarisation signifiée par l’onde T sont toutes les deux positives. Toutes les fibres myocardiques ne vont pas dans le même sens. La somme des vecteurs élémentaires va créer l’ECG en fonction de l’électrode exploratrice. Principe ’ de lE CG 2. Dépolarisation du ventricule : Vectocardiogramme • Dépolarisation du ventricule : Vectocardiogramme Les 2 ventricules ne se dépolarisent pas en même temps. Les ventricules se dépolarisent toujours de la même façon. Coupe sagittale des ventricules droit et gauche : Le ventricule gauche est plus musclé que le ventricule droit. Il contient plus de fibres myocardiques donc beaucoup de vecteurs de dépolarisation. Schéma I : Quand le courant électrique sort du faisceau de His, il commencera toujours par dépolariser la base du ventricule gauche. Il sortira dans le sens ventricule gauche vers ventricule droit. Schéma II : Le courant va aux 2 ventricules sur la face inférieure. Schéma III : Ensuite il ira dépolariser le ventricule droit et surtout le ventricule gauche qui est très musclé. Schéma IV : Le courant finit sur la face antérieure du cœur. En faisant la somme des vecteurs de dépolarisation on aura les vecteurs élémentaires qui traceront le vectocardiogramme. En mettant des électrodes sur la surface du thorax et au niveau des membres, on enregistrera ces différents vecteurs. 3. Corrélation entre Vectocardiogramme et ECG Dans le plan horizontal : L’enregistrement du signal sera variable : il est très négatif en V1, très positif en V6, car l’électrode située en regard du ventricule droit (V1) ne voit pas du tout la même chose que celle en regard du ventricule gauche (V6). • Correlation entre Vectocardiogramme et ECG Cet aspect définira l’électrocardiogramme normal. [On va pouvoir corréler ce vectocardiogramme à l’ECG de surface. L’ECG va être créé en positionnant des électrodes toujours au même endroit sur la peau. On va placer des électrodes au niveau des bras et des jambes qui vont donner des dérivations. Les V1, V2, V3, V4, V5, V6 vont être positionnés sur la surface du corps, sur le thorax. En fonction de la localisation des électrodes sur le thorax, elles ne vont pas voir le vecteur résultant de la même façon. V1 va voir arriver au début, c’est un petit peu positif et ensuite c’est le ventricule gauche qui va ensuite être dépolarisé. V1 va alors voir le vecteur le fuir une grande négativité en V1 sera visible. A l’inverse V6, qui est positionné sur le coté gauche du cœur, va surtout voir une petit négativité au début car le vecteur sera du coté opposé à lui. Ensuite le vecteur va venir vers lui une grand positivité sera visible. Pour un individu normal, on aurait quasiment tout cet aspect là dans les dérivations frontale et horizontale.] 4. Les 12 dérivations électrocardiographiques 12 dérivations électrocardiographiques permettent d’enregistrer l’ECG : Dérivations Bipolaires (3) - enregistrent les variations de potentiels entre 2 électrodes (bras/jambes) - Notion de triangle d’EINTHOVEN - étudie l’activité cardiaque dans le plan frontal. Dérivations Unipolaires des membres (3) - enregistrent la variation entre une électrode exploratrice (surface du corps au niveau des membres) et - Une électrode neutre (Borne centrale de Wilson) : point au milieu du triangle. - étudie l’activité cardiaque dans le plan frontal. Dérivations Unipolaires précordiales (6) (sur le thorax) - Variation entre une électrode exploratrice (surface du corps au niveau du thorax) et - Une électrode neutre (Borne centrale de Wilson) - étudie l’activité cardiaque dans le plan horizontal. Principe ’ de lE CG 5. Triangle d’Einthoven e d Einthoven : Dérivations Bipolaires : - DI : bras droit – bras gauche DII : bras droit – jambe gauche DIII : bras gauche – jambe gauche vations Bipolaires : des membres : I : brasDérivations droit – Unipolaires bras gauche - aVR : bras droit – borne centrale II : bras droit jambe - aVL–: bras gauchegauche – borne centrale - aVF : jambe gauche – borne centrale III : bras gauche – jambe gauche En théorie ce triangle est équilatéral et le cœur est au centre dans le plan frontal. vations Unipolaires des membres Dans le plan frontal : VR : bras droitclassique – borne centrale Le vecteur du cœur donnera une positivité en D I. Il ygauche aura un enregistrement très positif en D II. VL: bras – bornenormal centrale Il y aura aussi un enregistrement très positif en D III. VF : jambe gauche gauche – bornehcentrale aVR donnera un QRS très négatif, car l’axe du cœur est à gauche et que tous les vecteurs vont vers la gauche alors que le vecteur aVR regarde vers la droite. Les vecteurs vont fuir en permanence aVR, donc en aVR, il doit toujours y avoir de la négativité. S’il y a de la positivité en aVR, soit on s’est trompé de bras, soit le patient a le cœur à droite. Principe ’ de lE CG or i e ce triangle est équilatéral et le cœur e au c ntre dans an frontal Dans le plan horizontal : V1 et V2 de chaque côté du sternum regardent plutôt le ventricule droit. V3, V4, V5 et V6 regardent plutôt le ventricule gauche. Ces dérivations vont enregistrer l’activité électrique de façon indépendante. On aura une grande négativité en V1, car les vecteurs vont vers le ventricule gauche. En V6 c’est très positif. Principe ’ de lE CG 6. Dérivations unipolaires précordiales SYNTHESE VECTEUR / ECG - V1 : 4ème espace intercostal, bord droit sternal V2 : 4ème espace intercostal, bord gauche sternal V3 : entre V2 et V4 V4 : 5ème espace intercostal gauche, ligne médioclaviculaire V5 : ligne axillaire antérieure, à la même hauteur que V4 V6 : ligne axillaire moyenne, à la même hauteur que V5 - Autres : V7, V8, V9, V3r et V4r (utilisés en urgence pour chercher des infarctus) Elles enregistrent l’activité cardiaque dans le plan horizontal. Maintenant qu’on sait placer les électrodes, qu’on connaît le sens des vecteurs (D1, aVL, … ), on va positionner le vecteur de dépolarisation du ventricule. La dépolarisation du ventricule commence au niveau du septum inter-ventriculaire en partant de la gauche vers la droite et en descendant les 2 ventricules en prédominant à gauche car le gauche est plus musclé. Schéma de gauche, en bleu : somme des vecteurs élémentaires dans les plans frontal et horizontal. Schéma de droite : projection du cycle, somme des vecteurs élémentaires dans les différents plans. 7. Exemple de la dérivation DI L’oreillette se dépolarise toujours de la même façon, donc il y a toujours une onde P positive. Pour les ventricules : En rouge : pas encore dépolarisé En bleu : dépolarisation Flèche blanche : vecteur principal Sur le triangle d’Einthoven : somme des vecteurs élémentaires, vecteur principal Autour du triangle : tracé de l’ECG en D I, D II et D III. En DI : Quand le courant va dans le sens de D I (bras droit vers bras gauche, VR vers VL) le signal sera positif. Dans le sens inverse il sera négatif. Principe ’ de lE CG • Exemple de la dérivation DI (1) Principe ’ de lE CG • Exemple de la dérivation DI (2) En DI : Le nœud sinusal envoie l’impulsion électrique qui dépolarise les oreillettes. Le vecteur principal descend jusqu’au nœud A-V et au faisceau de His. On a l’onde P positive. La dépolarisation du septum (dépolarisation septale) commence à gauche et va à droite. On a une onde Q négative (car projection sur DI allant dans le sens opposé). Passé cette dépolarisation septale, il y a la dépolarisation des 2 ventricules en simultané, avec le ventricule gauche qui entraîne vers lui la somme des vecteurs (car plus musclé, plus de fibres, plus de vecteurs). Après l’onde Q négative il y a l’onde R positive car la somme des vecteurs résultants projetée en DI va dans le même sens que DI. La dépolarisation se poursuit. Le ventricule droit qui est mince s’est rapidement dépolarisé, il reste une grande partie du ventricule gauche à dépolariser. Donc le vecteur tend encore plus vers la gauche, donc l’onde R se poursuit. La partie latérale du ventricule gauche va se dépolariser en dernier. Une fois la dépolarisation finie il va y avoir retour à la ligne de base, tout le ventricule sera dépolarisé. Ensuite la repolarisation se fait de l’épicarde vers l’endocarde : il y a l’onde T. Principe ’ de l E CG En DIII (bras gauche vers jambe gauche) : Le vecteur de dépolarisation septale est dans le même sens, donc pas d’onde Q mais une onde R positive. Ensuite le vecteur va à gauche avec projection positive donc l’onde R continue, mais le signal est presque perpendiculaire donc c’est une petite onde R. Ensuite avec la dépolarisation ventriculaire la projection est négative donc il y a une onde S négative. • L’electrocardiogramme normal La morphologie des complexes QRS dépend de l’électrode et de la dépolarisation des ventricules. – Paramètres d’enregistrement • Étalonnage de 1mv/cm 8. L’électrocardiogramme normal • Vitesse 25 mm/sec Pour être reproductible• et12 compréhensible dérivationsun auECG bon emplacement doit toujours s’enregistrer avec les mêmes paramètres. - Paramètres d’enregistrement – Complexe PQRS - Etalonnage de 1 mV/cm en ordonné - Vitesse de défilement de 25 mm/s en abscisse - Il faut être sûr que les 12 dérivations sont au – Axe (pour cardiaque bon emplacement la reproductibilité). - Complexe PQRS - Axe cardiaque Principe ’ de lE CG 9. Complexe PQRS • LaComplexe PQRS notion de complexe PQRS est primordiale car il y a des durées à connaître (QRS, espace PR, intervalle QT), car certaines pathologies cardiaques (parfois mortelles) expliquent certains allongements. 10. Axe cardiaque L’ECG permettra de déterminer l’axe cardiaque. Quand on fait passer toutes les dérivations par le centre du triangle d’Einthoven, on peut déterminer l’axe cardiaque. Si on met le cœur au milieu (à l’intersection), en faisant la somme des ECG de toutes les dérivations, on obtiendra un vecteur unique qui nous donnera l’axe cardiaque. Principe ’ de lE CG • Axe cardiaque Principe ’ de lE CG • Axe cardiaque Si le vecteur résultant est parallèle à D I l’axe cardiaque est à 0°. Si le vecteur est parallèle à aVF l’axe est à 90°. En pratique l’axe cardiaque normal est situé entre -30° et 100-110°. Au-delà de -30° on parlera de problème électrique d’hémibloc antérieur gauche. Au-delà de 110° on parlera d’hémibloc postérieur gauche. Si l'axe cardiaque se situe au delà de -30°, on aura un axe hyper gauche. S'il est au-delà de 100°, on parlera d'axe hyper droit. Savoir déterminer l’axe cardiaque a une implication clinique. • Axe cardiaque de lE CG e lE CG L’axe cardiaque est le vecteur ultime de la somme de tous les ECG. On place les dérivations DI et aVF pour avoir un repère. Il suffit de reporter la taille de l’onde R dans les dérivations DI, DII et DIII sur ce repère pour avoir l’axe cardiaque final. Quand on regarde la taille de l’onde R en DI, DII et DIII, elle n’a pas la même taille : par exemple 1 cm, 0,5 cm, 2 cm. En reportant les projections au centre on obtient un vecteur général, l’axe cardiaque. Ce vecteur doit se situer entre -30° et 110°. iner l’axe cardiaque nulle 11. 2 principes pour déterminer l’axe cardiaque ner l’axe cardiaque 1. L’Axe de QRS est perpendiculaire à la dérivation nulle. a plus voltée nulle Si le signal est parallèle à la dérivation, il sera grand. plus voltée S’il est perpendiculaire, il sera nul. Il y a DI, DII et DIII. On reporte la hauteur du tracé de DI sur l’axe de DI : 1 cm. On fait la même chose pour DII. En DIII le complexe est positif et négatif donc il s’annule. L’axe cardiaque est perpendiculaire à cette dérivation nulle. L’axe chez ce patient est à +30° car perpendiculaire à DIII. 2. L’axe de QRS a la direction de la dérivation la plus voltée. DI est très positif. DII est peu volté. DIII est négatif. Le vecteur résultant, l’axe cardiaque est à -15°. L’axe de QRS, l’axe du cœur aura la direction de la dérivation la plus voltée. L’axe va avoir la même direction que DI. En pratique, cherchez la dérivation nulle à laquelle l’axe Détermination de l’axe dans le plan frontal cardiaque est perpendiculaire, et la dérivation la plus voltée. Détermination de l’axe dans le plan frontal 12. Un exemple : Les blocs de Branche Maintenant que l’on sait comment se dépolarisent les ventricules et où sont placées les électrodes, on peut interpréter les blocs de branche. incipe ’ de lE CG Bloc de branche droite : On a un bloc de branche droit : la branche droite du faisceau de His est cassée. L’influx passe donc par la branche gauche. nche La dépolarisation du septum se fait du ventricule gauche au ventricule droit. Ce bloc de branche droit n’a aucune incidence sur la 1ère partie de la dépolarisation du ventricule. En regardant V1 on a une 1ère onde r (petite) normale positive puisque le vecteur vient vers V1. Le 1er temps ne sera pas perturbé par le bloc de branche droit. Le 2ème temps, où les 2 ventricules se dépolarisent normalement en même temps, ne sera pas non plus très perturbé (puisque le ventricule gauche accapare toute la dépolarisation). On retrouve une onde S de dépolarisation du ventricule gauche (négative, fuit V1), mais le ventricule droit ne pourra pas se dépolariser puisqu’il y a le bloc de branche droit. Le muscle cardiaque peut conduire l’influx mais plus lentement que les branches. Le ventricule droit sera dépolarisé à la fin, bien après le ventricule gauche. En V1 il y a une petite onde r, puis une onde S (le courant va au ventricule gauche très vite), après il y a une 2ème grande onde R. Le tout a la forme d’un « chapeau mexicain » avec 2 ondes positives r et R séparées par une onde négative S. Le bloc de branche droit c’est le « chapeau mexicain » en V1. Le vecteur revient au ventricule droit : cela n’existe normalement pas. Le dernier vecteur revient normalement au ventricule gauche. Dans le bloc de branche droit le ventricule droit ne s’étant pas dépolarisé, tout l’influx revient secondairement dépolariser le ventricule droit. (Normalement en V1 c’est très négatif, car le ventricule gauche se dépolarise en dernier.) Bloc de branche gauche : La branche gauche est coupée. Le bloc de branche gauche se voit chez des gens qui ont des problèmes cardiaques graves, contrairement au bloc de branche droit qui est fréquent et n’est pas grave. La coupure de la branche gauche a une incidence immédiate. La branche gauche amène normalement le 1er vecteur de dépolarisation septale. La dépolarisation du septum va se faire de façon inhabituelle, du ventricule droit vers le gauche. En V1, il n’y a pas d’onde R car le vecteur fuit V1. Le ventricule droit va très vite se dépolariser car peu épais, en revanche le ventricule gauche qui devrait être dépolarisé ne l’est pas. Il sera dépolarisé de façon passive par le tissu musculaire, de façon très lente et tardive. Il y aura un élargissement du signal électrique et une onde S (négative) très large et très marquée, puisque le vecteur fuit V1. Pour résumé : En V1 : - « Chapeau mexicain » = bloc de branche droit - Grande onde S négative et large = bloc de branche gauche 13. Application : Infarctus Connaître l’ECG normal et anormal permettra d’interpréter beaucoup de choses, dont l’infarctus qui est une cause de douleur thoracique. Un infarctus du myocarde se produit quand une artère coronaire se bouche. La souffrance du myocarde due à l’ischémie va induire des perturbations électriques et on verra parfois une onde de Pardee ou un sus-décalage du segment ST. Principe ’ de lE CG • Application : – Infarctus – Localisation Après un infarctus si on ne débouche pas l’artère suffisamment tôt le myocarde va mourir en laissant sur l’ECG une « cicatrice » l’onde Q. L’onde Q peut être physiologique et normale dans la dépolarisation normale du coeur, mais il y a des endroits où on ne doit pas la trouver. Dans l’infarctus l’onde Q reflète que le myocarde ne se dépolarise plus à un endroit car il est mort. Bien connaître les électrodes, leurs positions et le sens des vecteurs, va permettre en fonction d’où on voit l’onde Q, de déterminer la partie du cœur qui a été touchée. Exemple : Le patient ici s’est bouché une artère circonflexe, il a un infarctus inféro-latéral. En reprenant les dérivations frontales et horizontales. V1 et V2 regardent le ventricule droit et le septum. V3 et V4 la pointe du ventricule gauche. V5 et V6 la partie latérale du ventricule gauche. D2, D3 et aVF la partie inférieure du ventricule gauche. D1 et aVL la partie antérolatérale. Vous savez que l’artère circonflexe chemine sur le côté gauche, la paroi latérale et inférieure du cœur. Chez ce patient on voit une onde Q en D2, D3, aVF. Normalement on ne devrait pas y voir d’onde Q. On la voit aussi en V4, V5, V6, ce qui est totalement anormal. Dans ces territoires inférieur et latéral du cœur il y a une séquelle d’infarctus donc une artère circonflexe touchée.