IV. Module 3 : le DSM - Manuel diagnostique et statistique des

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IV. Module 3 : le DSM - Manuel diagnostique et
statistique des troubles mentaux
Capacités ciblées dans ce module :


Présenter les différentes nosographies psychiatriques et leurs limites ;
Développer une lecture critique des nouvelles psychopathologies.
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22
Introduction
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (également désigné
par le sigle DSM, abréviation de l'anglais Diagnostic and Statistical Manual of Mental
Disorders), publié par la Société américaine de psychiatrie (APA), est un manuel de
référence qui classifie et catégorise des critères diagnostiques et des recherches
statistiques de troubles mentaux spécifiques.
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Définitions
a) Personnalité.
«Organisation dynamique des aspects intellectuels, affectifs, évolutionnels,
physiologiques et morphologiques de l'individu». (Th. Lemperière).
Elle est la résultante de facteurs innés et acquis.
b) Traits et tendance de personnalité.
c) Structure de personnalité.
Mode d'organisation global, formel et définitif de la personnalité qui renvoie à une
théorie (le plus souvent psychanalytique) de la genèse de la personnalité.
d) Caractère.
e) Tempérament.
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« Ensemble de dispositions physiologiques, notamment neurovégétatives,
émotionnelles et réactives, liées de près aux traits constitutionnels et
biotypologiques, mais sans profonde corrélation avec des dispositions
psycho-pathologiques sauf pour des réactions névrotiques» (L. Gayral).
f) Évaluation de la personnalité.


Examen psychiatrique.
Tests de personnalité, surtout projectifs
g) On parle d'organisation pathologique de la personnalité, s'il y a :



Déviation quantitative par rapport à la personnalité dite « normale »:
présence de nombreux traits de « personnalité pathologique ».
Manque de souplesse dans les processus d'adaptation de la personnalité,
comme figée dans un mode très prédominant de fonctionnement.
h) Personnalités pathologiques Dsm - V
i) Certaines organisations de la personnalité prédisposent à une pathologie
psychiatrique.






Personnalité obsessionnelle-compulsive --> névrose obsessionnelle.
Personnalité hystérique --> névrose hystérique.
Personnalité schizoïde ou schizotypique --> schizophrénie,
Personnalité anxio-phobique --> névrose d'angoisse et phobique.
Personnalité limite --> état dépressif majeur.
Personnalité paranoïaque ou sensitive --> délires chroniques.
Cette règle n'a rien de systématique ; exemples :


Une personnalité hystérique peut développer un délire chronique
Une personnalité obsessionnelle peut entrer dans un processus
schizophrénique.
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Utilisation
Il est utilisé aux États-Unis et internationalement par des cliniciens, chercheurs,
sociétés d'assurances et pharmaceutiques, et par les pouvoirs publics. Les
diagnostics de pathologie psychiatrique du DSM, depuis la troisième révision,
reposent sur l'identification clinique de syndromes et de leur articulation en cinq axes
dans une approche statistique et quantitative.
L'étiologie4 des pathologies n'y est plus envisagée.

4
Étude des causes des maladies.
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Historique5
Il a été créé pour homogénéiser les diagnostics au maximum en utilisant des items
les moins subjectifs possibles.
Ceci permet que les praticiens et les chercheurs puissent parler des mêmes
maladies
2. DSM I et II
La Seconde Guerre mondiale a impliqué beaucoup de psychiatres américains dans
la sélection et dans les traitements médicaux des soldats. Cela a particulièrement
changé l'habitude des institutions psychiatriques et les perspectives cliniques
traditionnelles. En 1949, l'Organisation Mondiale de la Santé publie sa sixième
révision du manuel de la Classification internationale des maladies (CIM) incluant
pour la première fois une section des troubles mentaux.
Le premier DSM (DSM I) est un document historique ayant beaucoup évolué. Il est
publié en 1952, et diagnostique 60 pathologies différentes. La deuxième édition
(DSM-II) est éditée en 1968 et elle diagnostique 145 pathologies différentes.
Ces deux premières éditions du manuel étaient très fortement influencées par le
psychopathologie psychanalytique. Elles suivaient la structuration entre deux formes
majeures de troubles psychiques, les psychoses et les névroses.
5
Wikipédia et DSM- IV, APA
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3. DSM-III
Le DSM-III (Diagnostic and Statistical Manual - Troisième révision) est un outil de
classification des troubles mentaux publié aux États-Unis en 1980 par une équipe
dirigée par Robert Spitzer au service de l'Association américaine de psychiatrie.
C'est depuis cette révision que le DSM a pris le tournant qu'on lui connaît
aujourd'hui, athéorique pour les uns, comportementaliste et antipsychanalytique pour
les autres.
La différenciation classique névrose vs. psychose s'estompe, l'hystérie est
démantelée en plusieurs catégories diagnostiques, de nouvelles catégories comme
l'état de stress post-traumatique ou le trouble de la personnalité multiple font leur
apparition.
Pour d'autres, elle réalise ce à quoi la psychiatrie durant son histoire n'avait jamais
pu réussir, une unification des critères diagnostiques
Cette troisième édition a été publiée sous une version révisée en 1987, dans laquelle
de nombreux critères et syndromes ont été affinés.
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4. DSM-IV
La quatrième édition (DSM-IV) est publiée en 1994 et reconnaît 410 troubles
psychiatriques
5. DSM-V
Le DSM-5 est la cinquième édition du DSM (de l'anglais Diagnostic and Statistical
Manual of Mental Disorders) ou Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux de l'Association Américaine de Psychiatrie (APA). Publié le 18 mai 2013, il
remplace l'édition précédente, datant de 2000, après consultation, révision et
préparation. Cette nouvelle version du manuel a fait l'objet de critiques quant à sa
scientificité et aux intérêts pharmaceutiques liés. La version française est sortie le 17
juin 20154.
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Système multiaxial
Le DSM-V comprend cinq axes qui s'attachent respectivement :
Une section est consacrée aux troubles habituellement diagnostiqués pour la
première fois pendant la petite enfance, l'enfance ou l'adolescence.
Les troubles qui peuvent débuter à tout âge (y compris chez les jeunes) sont décrits
dans la section générale. Le nombre minimum de symptômes par diagnostic, la
fréquence et la durée des symptômes sont des données quantitatives. Dans une
certaine mesure, elles intègrent au DSM-V la notion dimensionnelle de déviation par
rapport à une norme.
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b) Quelques exemples : Troubles liés à une substance
■
Critères diagnostiques de
89] L'intoxication à la cocaïne
[292.
A. Utilisation récente de cocaïne.
B. Changements comportementaux ou psychologiques, inadaptés,
clini- quement significatifs, (par exemple : euphorie ou
émoussement affectif
changement de la sociabilité ;
hypervigilance ; sensitivité interpersonnelle anxiété, tension
ou colère ; comportements stéréotypés ; altération du
jugement ; ou 'altération du fonctionne- ment social ou
professionnel) qui se sont développés pendant ou peu après
l'utilisation de cocaïne.
C. Au moins deux des signes suivants, se développant pendant ou
peu après l'utilisation de cocaïne
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
(8)
tachycardie ou bradycardie
dilatation pupillaire
augmentation ou diminution de la pression artérielle
transpiration ou frissons
nausées ou vomissements
perte de poids avérée
agitation ou ralentissement psychomoteur
faiblesse musculaire, dépression respiratoire, douleur thoracique,
ou arythmies
cardiaques
confusion,
crises convulsives, dyskinésies, dystonies, ou coma
(9)
D. Les symptômes ne sont pas dus à une affection médicale
générale, et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble
mental.
Spécifier si :
Avec perturbations des perceptions : F14.04.
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c) Quelques exemples : la Schizophrénie.
Critères diagnostiques de la Schizophrénie
A. Symptômes caractéristiques Deux (ou plus) des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une partie significative du
temps pendant une période
mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement)
(1)
idées
délirantes
(2)
hallucinations
(3) discours désorganisé (c.-à-d., coq-à-l'âne fréquents ou incohérence)
(4) comportement grossièrement désorganisé ou catatonique
ou perte
(5) symptômes négatifs, p. ex., émoussement affectif,
de volonté
N. - B.
Un seul symptôme (lu Critère A est requis si les idées délirantes sont bizarres
ou si les hallucinations consistent en une voix commentant en permanence le comportement ou les pensées du sujet, ou si, dans les hallucinations, plusieurs voix
conversent entre elles.
B. Dysfonctionnement social/des activités Pendant une partie significative du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou
plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les
relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement
inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation (ou,
en cas de survenue dans l'enfance ou l'adolescence, incapacité à
atteindre le niveau de réalisation interpersonnelle, scolaire, ou dans
d'autres activités auquel on aurait pu s'attendre).
C. Durée : Des signes permanents de la perturbation persistent pendant
au moins 6 mois. Cette période de 6 mois doit comprendre au moins
1 mois de symptômes (ou moins quand ils répondent favorablement
au traitement) qui répondent au Critère A (c.-à-d., symptômes de la
phase active) et peut comprendre des périodes de symptômes prodromiques ou résiduels. Pendant ces périodes prodromiques ou
résiduelles, les signes de la perturbation peuvent se manifester uniquement par des symptômes négatifs ou par deux ou plus des
symptômes figurant dans le Critère A présents sous une forme atténuée (p. ex., croyances bizarres, perceptions inhabituelles).
D. Exclusion d'un Trouble
f et d'un Trouble de l'humeur
: Un Trouble schizo-affectif et un Trouble de l'humeur avec
caractéris- tiques psychotiques ont été éliminés soit (1) parce
qu'aucun épisode dépressif majeur, maniaque ou mixte n'a été
présent simultanément aux symptômes de la phase active ; soit (2)
parce que si des épisodes thymiques ont été présents pendant les
symptômes de la phase active, leur durée totale a été brève par
rapport à la durée des périodes actives et résiduelles.
E.
d'une
médicale générale/due à une
substance La perturbation n'est pas due aux effets physiologiques
directs d'une substance (c.-à-d. une drogue donnant lieu à abus, un
médicament) ou d'une affection médicale générale.
: En
cas d'antécédent de Trouble autistique ou d'un autre Trouble
envahis- sant du développement, le diagnostic additionnel de
Schizophrénie n'est fait que si des idées délirantes ou des
hallucinations prononcées sont également présentes pendant au
F. Relation avec un Trouble envahissant du
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moins un mois (ou moins quand elles répondent favorablement
au traitement).
Classification de l'évolution longitudinale (ne peut s'appliquer que si
au moins une année s'est écoulée depuis la survenue initiale des symptômes
de la phase active)
Épisodique avec symptômes résiduels entre les épisodes (les
épi- sodes sont définis par la réemergence de symptômes
psychotiques manifestes) spécifier également si nécessaire avec
symptômes néga- tifs au premier plan
Épisodique sans symptômes résiduels entre les épisodes
Continue (des symptômes psychotiques manifestes sont présents
mut au long de la période d'observation) spécifier également si
nécessaire avec symptômes négatifs au premier plan
Épisodique en rémission partielle spécifier également si nécessaire
avec symptômes négatifs au premier plan
Épisode unique en rémission complète
Modalité autre ou non spécifiée
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d) Quelques exemples : Troubles de l’identité sexuelle
Critères diagnostiques du Trouble de l'identité
Sexuelle
A. Identification intense et persistante à l'autre sexe (ne concernant pas
exclusivement le désir d'obtenir les bénéfices culturels dévolus à
l'autre sexe).
Chez les enfants, la perturbation se manifeste par quatre (ou plus) des
critères suivants :
(1) exprime de façon répétée le désir d'appartenir à l'autre sexe ou
affirme qu'il (ou elle) en fait partie
(2) chez les garçons, préférence pour les vêtements féminins ou un
attirail d'objets permettant de mimer la féminité ; chez les filles,
insistance pour porter des vêtements typiquement masculins
(3) préférence marquée et persistante pour les rôles dévolus à l'autre
sexe au cours des jeux de « faire semblant » ou fantaisies imaginatives
persistantes d'appartenir à l'autre sexe
(4) désir intense de participer aux jeux et aux passe-temps typiques
de l'autre sexe
(5) préférence marquée pour les compagnons de jeu appartenant à
l'autre sexe
Chez les adolescents et les adultes, la perturbation se manifeste par des
symptômes tels que l'expression d'un désir d'appartenir à l'autre sexe,
l'adoption fréquente de conduites où on se fait passer pour l'autre sexe,
un désir de vivre et d'être traité comme l'autre sexe, ou la conviction qu'il
(pu elle) possède les sentiments et réactions typiques de l'autre sexe.
B. Sentiment persistant d'inconfort par rapport à son sexe ou sentiment
d'inadéquation par rapport à l'identité de rôle correspondante.
Chez les enfants, la perturbation se manifeste par l'un ou l'autre des
éléments suivants : chez le garçon, assertion que son pénis ou ses testicules
sont dégoûtants ou vont disparaître, ou qu'il vaudrait mieux
ne pas avoir de pénis, ou aversion envers les jeux brutaux et rejet des
jouets, jeux et activités typiques d'un garçon ; chez la fille, refus
d'uriner en position assise, assertion qu'elle a un pénis ou que celuici
va pousser, qu'elle ne veut pas avoir de seins ni de règles, ou aversion
marquée envers les vêtements conventionnellement féminins.
Chez les adolescents et les adultes, l'affection se manifeste par des
symptômes tels que : vouloir se débarrasser de ses caractères sexuels
primaires et secondaires (p. ex., demande de traitement hormonal,
demande d'intervention chirurgicale ou d'autres procédés afin de ressembler
à l'autre sexe par une modification de ses caractères sexuels
apparents), ou penser que son sexe de naissance n'est pas le bon.
C. L'affection n'est pas concomitante d'une affection responsable d'un
phénotype hermaphrodite.
D. L'affection est à l'origine d'une souffrance cliniquement significative
ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans
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d'autres domaines importants.
Codage reposant sur l'âge actuel :
F64.2 [302.6] Trouble de l'identite sexuelle chez les enfants
F64.0 [302.85] Trouble de l'identite sexuelle chez les adolescents
ou les adultes
Spécifier (pour les sujets ayant atteint la maturité sexuelle) :
Attire sexuellement par les hommes
Attire sexuellement par les femmes
Attire sexuellement par les deux sexes
Attire sexuellement ni par un sexe, ni par l'autre
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6.
Approche multiaxiale
Le DSM-V, afin de permettre une approche globale et intégrative des patients, rend
systématique l'approche axiale des patients porteur de pathologies psychiatriques. Il
retient pour cela cinq axes d'analyse incluant :
L'utilisation du système multiaxial facilite une évaluation systématique et globale
tenant compte des divers troubles mentaux, des affections médicales générales, des
problèmes psychosociaux et environnementaux ainsi que du niveau de
fonctionnement qui pourrait être mal évalué si l'attention était uniquement centrée sur
l'évaluation du seul problème manifeste. Le format offert par le système multiaxial est
adéquat pour le classement et la communication des informations cliniques, pour
saisir leur complexité et pour décrire l'hétérogénéité des sujets qui ont un même
diagnostic. De plus, le systeme multiaxial stimule l'application d'un modèle
biopsychosocial dans les institutions cliniques de formation et de recherche.
a) Axe I : Troubles cliniques Autres situations qui peuvent faire l'objet d'un
examen Clinique
b) Axe II : Troubles de la personnalité - Retard mental
L'Axe II sert a indiquer les Troubles de la personnalité et le Retard mental.
Il peut aussi être utilise pour noter les principales caractéristiques d'inadaptation de
la personnalité et les mécanismes de défense. L'existence des Troubles de la
personnalité et du Retard mental sur un axe sépare est le garant de la prise en
considération des Troubles de la personnalité ou du Retard mental susceptibles
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d'être négliges lorsque l'attention est exclusivement centrée sur les troubles de l'Axe
I habituellement plus florissants.
Axe II Troubles de la personnalité Retard mental
Personnalité paranoïaque
Personnalité schizoïde
Personnalité schizotypique
Personnalité antisociale
Personnalité borderline
Personnalité histrionique
Personnalité narcissique
Personnalité évitante
Personnalité dépendante
Personnalité obsessionnelle-compulsive
Trouble de la personnalité
NS Retard mental
c) Axe III : Affections médicales générales
d) Axe IV : Problèmes psychosociaux et environnementaux
Un problème psychosocial ou environnemental peut se présenter sous la forme d'un
événement de vie négatif, d'une difficulté ou d'une déficience de l'environnement,
d'un stress familial ou interpersonnel, d'une inadéquation du support social ou des
ressources personnelles ou de tout autre problème relatif a un contexte dans lequel
les difficultés de la personne se sont développées.
Les facteurs de stress dits positifs tels qu'un avancement professionnel ne doivent
être notes que s'ils constituent un problème, p. ex., quand la personne éprouve des
difficultés a s'adapter a la situation nouvelle. Outre leur influence dans l'initiation ou
l'exacerbation d'un trouble mental, les problèmes psychosociaux peuvent également
être la conséquence de la psychopathologie du sujet ou encore constituer des
difficultés qui doivent être considérées lors de la prise en charge.
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e) Axe V : Évaluation Globale du Fonctionnement (EGF)
Échelle d'Évaluation Globale du Fonctionnement EGF
(Echelle G.A.F. ou Global Assessment of Functioning Scale)
Évaluer le fonctionnement psychologique, social et professionnel sur un
continuum
hypothétique allant de la santé mentale à la maladie.
Ne pas tenir compte d'une altération du fonctionnement due à des facteurs
limitant d'ordre physique ou environnemental.
Code (N.-B. : Utiliser des codes intermédiaires lorsque cela est justifié : p.
ex. 45,
68, 72)
100
91
90
81
100 Niveau supérieur de fonctionnement dans une grande variété
d'activités. N'est jamais débordé par les problèmes rencontres. Est
recherche par autrui en raison de ses nom- breuses qualités. Absence de symptômes.
Symptômes absents ou minimes ( p. ex., anxiété légère avant un examen),
fonctionnement satisfaisant dans tous les domaines, intéresse et implique
dans une grande variete d'activités,
socialement efficace, en général satisfait de la vie, pas plus de problèmes
ou de préoccupations que les soucis de tous les jours (p. ex., conflit
occasionnel avec des membres de la famille).
80
Si des symptômes sont présents, ils sont transitoires et il s'agit de réactions
prévisibles a des facteurs de stress (p. ex., des difficultés de concentration
après une dispute familiale) ; pas plus qu'une altération légère du
fonctionnement social, professionnel ou scolaire (p. ex., retard temporaire
du travail scolaire).
70
Quelques symptômes légers (p. ex., humeur dépressive et insomnie légère)
ou une certaine difficulté dans le fonctionnement social, professionnel ou
scolaire (p. ex., école buissonnière épisodique ou vol en famille) mais
fonctionne assez bien de façon générale et entretient plusieurs relations
interpersonnelles positives.
61
60
Symptômes d'intensité moyenne (p. ex., émoussement affectif, prolixité
circonlocutoire, attaques de panique épisodiques) ou difficultés d'intensité
moyenne dans le fonctionnement social, professionnel ou scolaire (p. ex.,
peu d'amis, conflits avec les camarades de classe ou les collègues de
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travail.
50
41
40
31
30
21
20
11
Symptômes importants (p. ex., idéation suicidaire, rituels obsessionnels
sévères, vol répétés dans les grands magasins) ou altération importante du
fonctionnement social, professionnel ou scolaire ( p. ex., absence d'amis,
incapacité à garder un emploi).
Existence d'une certaine altération du sens de la réalité ou de la
communication (p. ex. Discours par moments illogique, obscur ou inadapté)
ou déficience majeure dans plusieurs domaines, p. ex., le travail, l'école, les
relations familiales, le jugement, la pensée ou l'humeur (p. ex.. un homme
déprimé évite ses amis, néglige sa famille et est incapable de
travailler ; un enfant bat fréquemment des enfants plus jeunes que lui, se
montre provoquant à la maison et échoue à l'école).
Le comportement est notablement influence par des idées délirantes ou des
hallucinations ou trouble grave de la communication ou du jugement (p. ex.,
parfois incohérent, actes grossièrement inadaptés, préoccupation suicidaire)
ou incapable de fonctionner dans presque tous les domaines (p. ex., reste
au lit toute la journée, absence de travail, de foyer ou d'amis).
Existence d'un certain danger d'auto ou d'hétéro-agression (p. ex., tentative
de suicide sans attente précise de la mort, violence fréquente, excitation
maniaque) ou incapacité temporaire a maintenir une hygiène corporelle
minimum (p. ex., se barbouille d'excréments) ou altération massive de la
communication ( p. ex., incohérence indiscutable ou mutisme).
10
Danger persistant d'auto ou d'hétéro-agression grave ( p. ex., accès répétés
de violence) ou incapacité durable a maintenir une hygiène corporelle
minimum ou geste suicidaire
1
avec attente précise de la mort.
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Controverses
Psychiatrie : DSM-5, le manuel qui rend fou
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Sandrine Cabut
Sur le fond, il ne devrait guère y avoir de révélations. L'essentiel du contenu de cette
cinquième édition de la "bible" de la psychiatrie a déjà été annoncé par l'éditeur et
sponsor de l'ouvrage, l'APA. Une version préliminaire du DSM-5 avait d'ailleurs été
mise en ligne sur Internet, en 2010, pour accueillir suggestions et critiques
et permettre des aménagements.
CONTROVERSES
Si les précédentes révisions - les deux dernières ont eu lieu en 1980 et en 1994 ont déclenché des controverses, jamais elles n'ont, semble-t-il, été aussi vives que
pour cette nouvelle mouture. Comme le souligne avec humour un article paru le 25
avril dans Nature, l'une des seules suggestions qui n'a pas soulevé de hurlements
de protestation pendant le processus de révision a été... le changement de nom, de
DSM-V en DSM-5.
Aux Etats-Unis, où le mouvement anti-DSM a débuté, son fer de lance est
aujourd'hui Allen Frances, le psychiatre qui avait dirigé la précédente édition (le
DSM-IV), parue en 1994. Des instances professionnelles, dont une branche de
l'Association américaine de psychologie, sont aussi montées au créneau. Et le 4
3ème BAC Educ. Spec. , I.P.F.C. Nivelles – version élève
Mr Pirenne
40
mai, c'est le prestigieux Institut américain de la santé mentale (National Institute of
Mental Health, NIMH), le plus gros financeur de la recherche en santé mentale à
l'échelle mondiale, qui s'est à son tour désolidarisé du DSM-5. "Les patients atteints
de maladies mentales valent mieux que cela", a justifié son directeur, Thomas Insel,
dans un communiqué, en expliquant que le NIMH "réorientait ses recherches en
dehors des catégories du DSM", du fait de la faiblesse de celui-ci sur le plan
scientifique.
En France, le combat est porté depuis trois ans par un collectif intitulé Stop DSM,
constitué de professionnels proches du milieu psychanalytique. Ils s'insurgent contre
la "pensée unique" du manuel, bien au-delà de sa dernière édition.
CRITIQUES VIRULENTES
Mais pourquoi un ouvrage avant tout destiné aux spécialistes et aux chercheurs
suscite-t-il autant d'inquiétudes et de critiques virulentes ? Et d'abord, de quoi s'agitil ?
Publié pour la première fois en 1952, avec une liste de moins de
cent pathologies (d'inspiration freudienne, tout comme la deuxième édition en 1968),
ce manuel diagnostique et statistique a évolué vers une approche de plus en plus
catégorielle des maladies mentales depuis 1980. Ce faisant, il est devenu une sorte
de manuel de conversation entre spécialistes, et un outil incontournable dans
le monde de la santé mentale. Le langage DSM est même passé dans le grand
public avec la banalisation de termes comme "TOC" (troubles obsessionnels
compulsifs) ou encore "phobie sociale"...
L'édition actuelle, le DSM-IV, recense 297 pathologies, classées par grandes
catégories. C'est cette classification qui fait référence pour les recherches sur les
pathologies mentales, qu'il s'agisse d'études épidémiologiques ou de celles menées
par les laboratoires pourévaluer leurs molécules (antidépresseurs, anxiolytiques ou
autres neuroleptiques).
INSTRUMENT CLINIQUE
"Aux Etats-Unis et en Australie, le DSM a en quelque sorte force de loi, pour les
remboursements par les compagnies d'assurances ou dans un contexte judiciaire.
Et c'est ce qui est enseigné, y compris en France, dans les facultés de médecine, de
psychologie. Aujourd'hui, c'est un passage obligatoire pour faire carrière", assure
Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste, à l'origine du mouvement Stop DSM
et auteur du récent Tristesse business. Le scandale du DSM 5 (Max Milo, 128 p., 12
euros).
Initié au DSM-IV pendant ses études, Richard Delorme, jeune pédopsychiatre à
l'hôpital Robert-Debré (Paris), voit, lui, ce manuel comme un instrument clinique. "Le
DSM est un modèle athéorique, non idéologique. Pour moi, c'est la porte d'entrée
d'une maison, cela aide àhiérarchiser un raisonnement intellectuel, mais ce n'est
pas une finalité."
Commencé il y a une dizaine d'années, le processus qui vient d'aboutir au DSM-5 a
3ème BAC Educ. Spec. , I.P.F.C. Nivelles – version élève
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mobilisé des centaines de professionnels de tous les pays, répartis en 13 groupes
de travail. "L'ambition de départ des responsables de la révision était d'intégrer des
données de neurosciences. Cette mission n'a pas pu être pleinement réalisée car
les critères biologiques ne sont pas encore assez solides, souligne le docteur
Delorme. Le DSM-5 est tout de même plus dimensionnel que le DSM-IV et rend
compte des études génétiques et d'imageries qui montrent que les limites
nosographiques habituellement considérées sont perméables."
MAINMISE DE L'INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
Cette nouvelle édition, qui a coûté à l'Association américaine de psychiatrie 25
millions de dollars (19 millions d'euros), laisse cependant beaucoup à désirer sur le
plan de la qualité scientifique, accusent les détracteurs du DSM-5. L'une des
principales critiques, déjà ancienne, concerne la mainmise de l'industrie
pharmaceutique sur les experts participant à l'élaboration du DSM. Ces collusions
ont été notamment décortiquées par l'historien américain Christopher Lane, dans
son ouvrage Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé
nos émotions (Flammarion, 2009), et plus récemment par le philosophe québécois
Jean-Claude St-Onge, dans Tous fous ? (Ecosociété, 236 p., 19 euros).
Allen Frances, professeur émérite à l'université de Duke (Caroline du Nord), qui
avait coordonné le DSM-IV, note plutôt "les conflits d'intérêts intellectuels" des
spécialistes des groupes de travail, "qui leur font voir les bénéfices possibles
mais ignorer certains risques". Surtout, déplore-t-il, "le processus a été secret, fermé
et incapable de s'autocorriger ou d'incorporer des réponses provenant de l'extérieur.
Ainsi, les experts ont rejeté l'appel de 57 associations de santé mentale qui
proposaient un examen scientifique indépendant".
"TROUBLES COGNITIFS MINEURS"
C'est il y a quatre ans, en rencontrant un confrère et ami à une soirée, qu'Allen
Frances a, raconte-t-il, pris conscience de l'ampleur des dangers et qu'il est parti en
croisade. "Ce médecin était très excité à l'idée d'intégrer au DSM-5 une nouvelle
entité, le "syndrome de risque psychotique", visant à identifier plus précocement des
troubles psychotiques. Le but était noble, aider les jeunes à éviter le fardeau d'une
maladie psychiatrique sévère. Mais j'ai appris en travaillant sur les trois précédentes
éditions du DSM que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Je ne pouvais
pas rester silencieux."
Cet item de risque psychotique n'a finalement pas été retenu dans la dernière
version du DSM-5. Mais Allen Frances et les autres "anti" s'inquiètent aujourd'hui
d'autres entités qui font leur entrée dans le nouveau manuel. Ainsi des "troubles
cognitifs mineurs". "La perte de mémoire physiologique avec l'âge va devenir une
pathologie au nom de la prévention de la maladie d'Alzheimer, prévoit le collectif
Stop DSM. De nombreux sujets vont se voir prescrire des tests inutiles et coûteux
avec des médicaments dont l'efficacité n'est pas validée et dont les effets à terme
sont inconnus."
"PATHOLOGISATION DU DEUIL"
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Patrick Landman et ses collègues sont aussi vent debout contre ce qu'ils nomment
une "pathologisation du deuil". "Au bout de deux semaines, l'apparence dépressive
de l'endeuillé sera passible du diagnostic d'épisode dépressif majeur et donc
d'antidépresseurs",craignent-ils.
Troisième exemple : le disruptive mood dysregulation disorder, qui risque, selon
eux, de faire entrer dans le DSM de banales colères infantiles. "C'est une
interprétation erronée, estime le docteur Viviane Kovess, psychiatre épidémiologiste,
professeur à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Le disruptive
mood dysregulation disorder correspond à une irritabilité très importante et
constante, et à des colères violentes et fréquentes. Le critère (irritabilité plus trois
grosses colères par semaine pendant plus d'un an) n'est pas si banal, et cela est
destiné à ne pas mettre ces enfants dans la catégorie des troubles bipolaires." Par
ailleurs, selon elle, le DSM ne dit pas que tout deuil de plus de quinze jours est une
dépression. "Au contraire, il différencie mieux qu'avant le phénomène de deuil du
trouble dépressif majeur."
RISQUES DE SURDIAGNOSTIC
Pour Allen Frances, les risques de surdiagnostic et donc de surmédicalisation sont
cependant bien réels, surtout chez les enfants. "Quand nous avons introduit dans le
DSM-IV le syndrome d'Asperger, forme moins sévère d'autisme, nous avions estimé
que cela multiplierait le nombre de cas par trois. En fait, ils ont été multipliés par
quarante, principalement parce que ce diagnostic permet d'avoir accès à des
services particuliers à l'école et en dehors. Il a donc été porté chez des enfants qui
n'avaient pas tous les critères."
Face à ces périls, le psychiatre américain invite les médecins à boycotter le DSM, et
les patients à devenir des consommateurs informés. "Posez des questions et
attendez des réponses claires. N'acceptez pas de médicaments prescrits
nonchalamment pour des symptômes légers et transitoires qui vont probablement
se résoudre d'eux-mêmes", préconise-t-il. Des conseils de bon sens qui peuvent
s'appliquer bien au-delà des maladies mentales.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/05/13/dsm-5-lemanuel-qui-rend-fou_3176452_1650684.html#Ol7YCIrOXZSe2tEY.99
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7. Analyse.
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8. Intérêts
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Limites
Le DSM-V se veut athéorique et purement descriptif. Il est un « catalogue » des
pathologies mentales. Le DSM se veut être international, ainsi il ne comprend que les
termes les plus extrêmes (par exemple le transsexualisme se traduit uniquement par
un changement de sexe).
a) Limites :



Étiquetage : l'individu n'est défini qu’à partir d’une attribution. Ce processus
d’attribution est méconnu.
Catégorisation : si un diagnostic est fait, il faut savoir quelle portée il va avoir,
il ne faut pas emmurer les gens, définir ce qui fait que ceci ou cela est un
trouble psychique.
Comorbidité : pour un profil, il y a la présence simultanée de plusieurs
diagnostics, ce qui n'implique pas nécessairement la présence de plusieurs
maladies mais l'impossibilité du DSM à émettre un seul diagnostic.
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Critiques venant du courant psychanalytique
Le DSM-V se prétend athéorique19 et dégagé de tout ce qu'il considère comme des
points de vue non-fondés scientifiquement.
Les psychanalystes pour qui le symptôme est l'expression déplacée et/ou
« symbolique » d'un trouble et d'une angoisse en partie inconscientes réfutent le
point de vue exclusivement descriptif des DSM. Ils considèrent qu'établir des
statistiques fiables sur des troubles dont seul le côté visible est pris en compte sont
pour le moins sujettes à caution et que c'est promouvoir sciemment la
méconnaissance de l'origine des troubles en cause.
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Vision et analyse du film : DSM, le coup de poker le plus
funeste de la psychiatrie.
Résumé :
Le coup de poker le plus funeste de la psychiatrie - 374 "troubles" et .... Zéro guérisons. Une imposture
pseudoscientifique complexe...
Il fait 943 pages et énumère 374 "troubles" mentaux. C’est sur lui qu’est fondée la liste des troubles mentaux de la
Classification Internationale des Maladies, utilisée dans le monde entier.
Et bien qu’il ne pèse qu’un peu plus de deux kilos, son influence se répand dans tous les secteurs de la société
moderne : nos gouvernements, nos tribunaux, nos armées, nos médias et nos écoles.
Avec lui, les psychiatres peuvent imposer l’administration de psychotropes, saisir votre enfant et même vous priver de
vos libertés personnelles les plus précieuses.
Il s’agit du Manuel diagnostique et statistique de la psychiatrie (DSM), la locomotive qui mène une industrie
psychiatrique de 330 milliards de dollars.
Mais le DSM repose-t-il sur des preuves ? Ou n’est-il qu’une imposture pseudoscientifique complexe ?
Produit par les créateurs des documentaires primés "Profits macabres", "Le marketing de la folie" et "Erreur fatale", voici
la vérité choquante pour mettre en plein jour le coup de poker le plus funeste de la psychiatrie.
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